Chez nous on aime la sagesse populaire, du zinc et des gens d’en-bas, celle des proverbes, celle de la France fidèle à ses principes, monsieur. Et comme on n’est pas bégueules, on l’applique. C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Raison de plus pour recycler les vieux proverbes.
Episodiquement, le Front National ressort. Tu l’as vu ? Tu le vois plus. Tu le revois, tu sais pas pourquoi. Mais le voilà. Paf fait la séquence. Elle a commencé avec les orientations stratégiques de Jean-François Copé, frappées au coin de la nouveauté, a rebondi sur la saillie de Marine Le Pen, et elle fait des bonds, elle fait des bonds. Elle fait des bonds et des petits.
Ah, soulagement. Un terrain connu. A des fins doublement électorales (internes et nationales), Marine a commis sa provoc’, que chacun s’est empressé, dans son intérêt bien compris, à condamner, dénoncer et fustiger. Ressortez les argus surranés, réveillez les postures endormies. Montrez votre républicanisme sans faille et portez plainte. Profitez de l’occasion pour tirer vers votre positionnement préféré. Voilà Arnaud Montebourg qui déclare : « nous sommes en train de redécouvrir les guerres de religion sur notre territoire ». Et il a raison, Arnaud Montebourg, il a raison : un tel exemple souligne à quel point les « guerres de religion » n’ont rien de religieux et tout de politique.
A l’UMP, la réaction est rodée. Le FN pointe son nez ? On fait dans la sécurité. Le parti a pourtant connu un renouvellement : Copé a remplacé Bertrand. Au dernier conseil national, il n’a pas mis de moquette. Pour le reste, oubliez la rupture. Il faut dire aussi que Copé avait donné ses premiers gages d’amitié à Nicolas Sarkozy en soutenant fermement une loi sur l’interdiction de la burqa. Mais que croyez-vous qu’il préconise, face au FN ? Sécurité et Identité Nationale. Voilà. Pour les présidentielles, les vieux pots : en 2012 on recommence sur les mêmes thèmes. Ca vire au réflexe pavlovien.
On peut déjà avoir un désaccord idéologique sur l’utilisation de ces thématiques, et notamment l’instrumentalisation répétée de l’identité nationale, un débat qui n’est pas illégitime en lui-même, mais qui a été, et sera, mené avec toute la rudesse prétendument apte à siphonner le FN.
Mais après le désaccord idéologique, le désaccord tactique persiste. Oui, ça a marché. Enfin, ça eut marché. En 2007, un peu de sécurité et de l’identité nationale ont peut-être contribué à la victoire de Nicolas Sarkozy. Mais depuis ? Je l’écrivais en juillet : le containment a merdé. Et la répétition de la même stratégie a produit les mêmes plantages.
Parce que l’électorat s’est senti trahi, parce que les valeurs ont semblé oubliées, Marine Le Pen a pris son envol. C’était l’affaire Mitterrand. Et ce fut, immédiat, le débat sur l’identité nationale, censé lui en faire rabattre. De vous à moi, ça a marché ? Marine Le Pen a été touchée ? Fin du débat, coucou la voilà, c’est la bubu, c’est la bubu, c’est la burqa. De vous à moi, ça a marché ? Marine Le Pen a vacillé ? On est en juillet, et on lit que Marine Le Pen affole la droite. J’esquissais l’idée que l’on était à une croisée des chemins. Mais fin de la burqa, voilà les Roms, voilà la déchéance de nationalité. L’interrogation était levée, le chemin choisi. Mais, de vous à moi, ça a marché ?
Alors, que l’on m’explique la raison profonde qui pousse l’UMP à appliquer sans désemparer une même stratégie qui n’a pourtant montré aucun signe de réussite depuis trois ans. Que l’on m’explique pourquoi les tous premiers mots de Jean-François Copé à la tête de l’UMP sont pour reprendre ces mêmes thèmes. Quand on vole d’échec en échec, il est peut-être raisonnable de se poser.
Se poser, d’ailleurs, ce ne serait pas complètement surfait, comme idée. Avoir un vieux pot n’interdit pas de changer de recette. Dans le contexte de crise que l’on connaît, incarner la stabilité ne serait pas déplacé. Et l’on pourrait reprendre les conseils, toujours d’actualité, de Dominique Reynié : affronter l’anxiété. Abandonner les écrans de fumée, expliquer les enjeux, même les plus inquiétants – comme disait l’autre, qui montre la voie, la France peut supporter la vérité, et ne déteste pas l’entendre – souligner nos atouts, montrer un cap, livrer un projet. Incarner la fiabilité. C’est évidemment une stratégie de longue haleine. Mais entre une stratégie gagnante sur le long terme et une stratégie perdante à courte échéance…
credit photo : Neno
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Mais je ne crois pas que nos élites politiques aient un cap bien défini. On avise au jour le jour et on entretient une atmosphère anxiogène. Dans la panique ou la simple peur, le bon peuple n’a plus les moyens de la réflexion.
Serait il possible que l’ump utilise la stratégie du paravent? Les thèmes de l’imigration, de l’identité nationale et de la sécurité ne sont peut être plus employées pour essayer de « siphoner » les voix du FN, mais pour placer le débat sur un terrain plus favorable à l’ump.
Entendons nous bien, même si en matière d’insécurité l’ump n’a fait ni mieux ni moins bien que le PS, Copé et consorts sont en revanche largement plus à l’aise lorsqu’il s’agit d’en parler.
L’autre avantage que je vois aussi, c’est que pendant qu’on parle de délinquance, d’immigrés et de roms, au moins on ne parle pas injustice salariale, paradis fiscaux, moralisation du capitalisme, ni de n’importe quel autre sujet sérieux.
Après tout, l’ennemi à battre pour 2012, ca n’est pas le FN, c’est le PS!
« Parce que l’électorat s’est senti trahi »
Je dirais que ce sont plutôt les affaires de l’EPAD et celle de Polanski croisées à la même époque qui ont conduit à un certains désamour, ou marqué la rupture d’une partie de la droite.
Mais pas l’identité nationale, qui fut au contraire un non-débat dans la presse et les médias industriels, où l’on s’est interrogé sur le pourquoi du débat plutôt que sur les réponses à y apporter.
Mais c’est normal, ces intermédiaires dans le débat se sont toujours positionnés contre la culture de base ou majoritaire française, les allemands diraient récemment la « leitkulur ».
Je crois aussi que le débat fut clos avant même sa fin.
« parce que les valeurs ont semblé oubliées »
Quelles valeurs ? Les vôtres ? si ses propres valeurs n’amènent pas un soulagement de la vie quotidienne à la majorité, en tant que politique responsable il faut les laisser de côtés et reprendre le débat autrement.
La France ce n’est pas que le monde associatif.
Ce n’est pas une question de guerre de religion, mais un un éco-système basé sur une grande culture, qui est en phase de dégradation.
Alors, vous faites comment ? vous dites que le problème est ailleurs. Bien sûr qu’il y a des problèmes ailleurs, mais ils ne peuvent servir de substitut à ce dont on ne veut surtout pas parler (d’ailleurs, plus les médias n’en voudront pas parler et plus les gens voudront en parler et en entendre parler).
C’est joli comme tour de passe passe, mais cela reste comme de la prestidigitation aux yeux du grand nombre.
Je dirais que les apprentis sorciers ou Frankenstein dans la manipulation d’identité nationale sont au moins aussi nombreux sinon plus du côté des sciences sociales, et se servir de repoussoir sans cesse d’une marque commerciale politique (rien d’autre) est une forme d’insulte du bon sens de beaucoup, qui ont des choses à dire et n’ont pas à être amalgamé au FN dans le débat.
Car c’est en utilisant le FN et en le convoquant dans le débat que vous amenez les conditions d’un amalgame ultérieur, en associant les idées d’une personne de bonne volonté au FN
Mais ce que vous oubliez au passage c’est que les gens ont tellement vu et revu le phénomène qu’ils deviennent auto-immunes à ce genre de prévention.
Sans compter que cela n’a jamais changé leur condition de vie, qui ne sont pas basées que sur l’argent, mais aussi sur leur culture de base qui pour être aussi franchouillarde comme vous la désignez n’en est pas moins leur culture, et ils l’aiment.
Alors pourquoi refuser de les écouter en ne leur laissant l’alternative que de la fermer ou d’aller au FN ?
C’est aussi cela la question.
D’accord avec vous, mais les propos de Montebourg sont tout aussi dangereux, fantasmés et réducteurs que ceux de Marine et se rapprochent en un sens. L’avocat bressan voudrait nous faire croire que la France est au bord de la guerre civile et que les rapports religieux ne seraient que des rapports conflictuels. De plus, en invoquant l’épisode des guerres de religion et en le rapprochant par analogie de la situation actuelle, il manifeste son manque d’informations sur cette séquence de l’histoire de France.
C’est du n’importe quoi.
Bonjour,
Je réalise peut-être tard – mais il n’est jamais trop tard pour se réveiller – qu’il y a une grande différence entre un discours d’élu concernant les orientations politiques de son mandat, et entre le responsable d’un parti aux membres de son parti. Dans le premier cas, je ne détaille pas, on voit bien l’enjeu, et il correspond généralement (l’enjeu) à ce qu’on attend du discours de tout homme politique, même s’il s’exprime juste pour commenter la météo.
Dans le second cas par contre, alors qu’on attend un discours du type n°1, le personnage n’a pas du tout pour motivation de donner ses orientations « politiques ». Il ne parle que de ses orientations électorales. Donc il ne s’adresse pas aux français, mais aux électeurs, et en l’occurrence (en tout cas je l’espère pour Copé ici) à ses partisans. Il parle de la stratégie du parti. Et l’action du parti, ce n’est pas d’abord un engagement au service du bien commun, du lobbying, ou je ne sais quoi d’autre. Son boulot, au parti, en tout cas de nos jours, c’est de créer des futurs élus ou d’en entretenir des existants.
Du coup, le discours de Copé se comprends, si on l’interprète comme on interpréterait un discours de chef d’entreprise à ses commerciaux. Sur le terrain électoral, ils ont des concurrents divers et variés. Ils voient que le FN monte avec ses sujets de prédilection. Et si donc le FN monte avec ces sujets, c’est qu’il est sur une niche. Il suffit à l’UMP d’aller reprendre les parts de marché qu’il a trop négligé, et hop. Ca ne fera pas disparaitre le FN, évidemment, sauf à le « racheter », mais ce sont tout de même des parts de marché prises et qui pèse dans le combat contre la gauche. De toute façon, soyons honnête, sur le terrain électoral, l’UMP n’a pas grand chose à craindre du FN. Le FN, c’est un petit commerce, à côté de la grande surface de l’UMP. Mais c’est justement parce que le FN est un petit commerce (qui veut se prendre pour une startup depuis 30 ans) qu’il n’y a aucune raison pour que l’UMP n’aille pas lui piquer ses parts de marché.
Bref, tout ça ne donne, ni plus ni moins, d’idée sur ce que feraient des élus de l’un ou l’autre. Ce genre de discours, c’est de la stratégie commerciale. Et je ne le dis même pas de manière péjorative ou méprisante. Il y a un moment, quand vous êtes responsable d’un parti, il vous faut donner à vos membres des orientations stratégiques, des orientations en matière de comm, etc… c’est normal.
Ce qu’on peut reprocher à la stratégie à l’UMP, si on en quelque chose à cirer (ce qui n’est pas mon cas, du moins pas en tant que partisan) c’est de ne pas avoir de stratégie d’innovation. Alors qu’ils ont les moyens, pourtant, de faire de la pub pour des sujets qui seraient largement représentatifs de la droite, et qui sont pourtant laissés complètement à l’abandon. Il y a, je pense, des niches qui dorment, mais les études de marché de l’UMP ne semblent pas s’en être laissé convaincre.
Chiche. Même si la vérité est beaucoup plus noire que ce que tu imagines ?
La faillite de l’intégration, la rue Myrrha, la cité du mâle, Tariq Ramadam et consorts, la fausse excuse de la pauvreté dans les banlieues (en Creuse, on est beaucoup plus pauvre que dans le 93), l’idéologie multiculturaliste, bref, tout ce qui gêne, parlons-en vraiment. Mais je crois que la vérité est beaucoup moins acceptable que tu ne l’imagines, c’est peut-être la raison pour laquelle la droite reste dans ce registre, elle tente de montrer qu’elle n’est pas trop en-dehors du coup…
Koz a écrit : :
Voici une explication de fond : en fait, cette stratégie n’a jamais été appliquée, d’où le fait qu’on continue à penser à elle. Le débat sur l’identité nationale n’a jamais vraiment eu lieu, le débat portant en fait toujours sur le racisme/la xénophobie/l’opportunisme/l’électoralisme de la majorité. Il est en effet possible que pour certains, il y ait de l’électoralisme à l’œuvre (et je n’ai aucune confiance envers Jean-François Copé à ce sujet), mais la question reste toujours ouverte, et on n’avance pas.
Par exemple, il a fallu attendre que ce soit un député communiste qui ouvre le dossier de la burqa, alors qu’on aurait pu croire que c’était le rôle de la majorité. Mais il me semble que François Fillon a parlé ce week-end d' »assimilation », et je pense que c’est la conclusion souhaitable auquel un tel débat devrait nous amener.
Ah, mais je vois que je ne fait que répéter les propos d’un commentateur précédent :
thierryl a écrit : :
Exactement. Le vrai scandale ne fut pas l’histoire de l’identité nationale, malheureusement transformée en une bien vide foire d’empoigne, mais les promotions délirantes accordées au fils de Sarkozy.
bon, donc Marine, c’était un [presque?] point Godwin, mais pour Montebourg, qui réduit aux guerres de religion, c’est un point quoi? Pourquoi il n’y a pas une égalité de traitement des outrances? Qui se cache derrière les points?
La principale difficulté me semble finalement résider dans l’absence de diagnostic. Finalement, de quoi a-t-on besoin ? Qu’est-ce qui va et qu’est-ce qui ne va pas en France ? Quels sont les remèdes réalistes aux difficultés contemporaines ? Quelles sont les marges de manoeuvre et les bons niveaux d’actions ? Rien que cela, qui est capable d’en parler en connaissance de cause ? Les valeurs viennent presque dans un second temps, une fois que l’on a regarder les choses comme elles sont… L’idéologie a cela de gênant qu’elle fait obstacle à l’observation même de la réalité. Malgré son libéralisme, j’aime bien pour cela la démarche d’Hervé Mariton.
L’identité nationale, tout le monde (ou à peu près) s’en moque et le débat était impossible sur un plan politique. La burqa, on ne la combattra pas par la loi (s’il faut la combattre)… toutes les questions posées à la société depuis des mois sont à coté de la plaque ! Je disais ailleurs que Sarkozy pissait à coté du violon : je persiste et signe… et élargi mon diagnostic à l’UMP.
@do: j’apprécie ta remarque pleine de bon sens tout en sachant qu’a ta question, il n’y a qu’une réponse:
certaines extrèmes ou outrances sont plus fréquentables que d’autres par chez nous ! simple , non ?
Pingback: Mon nombril, ce fondamental de droite « Le crépuscule des consentants
nicolas a écrit : :
Soit, mais mon sentiment est que la droite, le gouvernement et Sarkozy ont mieux à proposer et ont réussi mieux, et que le paravent conduit aussi à masquer leur activité réelle et les réformes positives qu’ils mettent en place. Ce qui rend la stratégie doublement mauvaise.
thierryl a écrit : :
Je visais cette période de façon large, mais c’est surtout sur l’affaire Mitterrand que Marine Le Pen a fait – légitimement, malheureusement – son beurre. C’est surtout sur cette affaire qu’elle a engrangé un bénéfice direct alors que le FN était encore un peu groggy.
Pneumatis a écrit : :
Certes, si ce n’est qu’il n’y a pas que les militants qui l’entendent, ce discours, et qu’il ne le sert pas qu’à ceux-ci.
Par ailleurs, et ça rejoint ton point sur la stratégie d’innovation, je crois (ou crains) plutôt que l’UMP donnerait le sentiment d’une grosse entreprise à la poursuite d’une start-up innovante. A force de valider les « innovations » de la start-up, elle devient de plus en plus crédible.
xerbias a écrit : :
A supposer que ce soit exact, ce n’est guère plus encourageant : cela fera tout de même trois fois que le personnel politique aux commandes, dont on peut espérer qu’il est qualifié pour entretenir un débat national, se plante dans sa mise en oeuvre. Faut-il vraiment penser que la quatrième sera la bonne ? Et si ce n’est pas le cas, la cinquième ?
Lorsqu’un tel débat apparaît si manifestement comme une façon de répondre à une percée du FN, faut-il vraiment s’étonner qu’il soit perçu comme un débat « anti-musulman » (pour résumer) ? Lorsqu’il est mené par un ministre dont la description de poste articule immigration et identité nationale, faut-il s’étonner que ce soit perçu comme anti-étranger ? Un débat sur l’identité nationale pourrait éventuellement se tenir de façon constructive, pour tenter éventuellement de trouver les sources de cette identité et de construire un avenir, mais est-ce vraiment son objet ? Et qui, à l’UMP ou au gouvernement, a tenté de l’orienter ainsi ?
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Tant que j’y suis, je vous recommande l’édito de Guillaume Tabard
On a parfois l’impression que l’agitation politique est à la mesure de leur impuissance.
Quand nombre de dossiers se décident à l’échelon européen, quand les « autorités indépendantes » se multiplient, quand l’accumulation des lois rend le juge aussi puissant que le législateur brouillon, quand la politique industrielle n’est plus qu’un lointain souvenir, quand des compétences sont depuis longtemps transférées – et éclatées – à des échelons inférieurs et quand les marges de manoeuvre budgétaires ligotent l’action publique, effectivement, l’homme politique national n’a plus que des ailes de coq pour tenter de voler.
Oui, je force le trait à dessein, et non, je ne dénonce ni l’Europe, ni les privatisations, ni la décentralisation (au contraire). Je me borne à constater que le Président actuel et ses affidés parlent beaucoup parce que c’est dans leur nature, mais aussi parce qu’il ne leur reste, à certains égards, que la parole pour exister.
Si l’UMP n’était pas l’UMP, elle serait plus intéressante. Oui, c’est vrai, mais l’UMP est l’UMP, et comme pour le RPR avant elle, l’insécurité et l’immigration font partie de ses thèmes de prédilection, de ses principaux sujets de différenciation avec la gauche et de rapprochement avec l’extrême-droite, de son ADN comme on dit aujourd’hui. Chirac, Sarkozy, Copé… Les hommes changent, les « fondamentaux » restent les mêmes. Et dans ce domaine, il s’agit surtout de parler, quitte à caricaturer, pour rassurer un électorat plutôt âgé.
On a un peu envie de vous retourner la question, Koz : pourquoi ce qui a si bien marché, au-delà des espérances même, en 2002 et en 2007, ne devrait pas être reconduit en 2012 et même en 2017 ? Croyez-vous sincèrement que Sarkozy puisse être réelu sur son bilan, y compris en matière de sécurité ?
La peur est un aiguillon très puissant.
La gauche l’a compris depuis des décennies. Elle ne fait campagne QUE sur l’insécurité sociale, avec des discours extrêmement clivants insistant bien sur les méchants : patrons et riches, parfois amalgamés.
Avec Sarkozy, la droite a honteusement pompé le modèle. Elle fait campagne sur l’insécurité physique et l’immigration avec ses propres cibles : voyous et immigrés, parfois amalgamés.
Le problème, c’est que ce genre de simplismes soude les partisans mais ne produit pas des politiques efficaces. Pire, ça peut même faire perdre les élections en nourrissant des fantasmes extrêmes : LO, LCR, PCF, PdG, écolototalitaires divers… à gauche; FN à droite.
La France peut supporter la vérité? Chiche! Mais c’est un défi colossal. Etre capable de répondre aux deux peurs sans les rejetter d’un revers de la main ni sombrer dans le populisme.
Savoir répondre à l’ouvrier licencié ou au jeune qui ne trouve pas de job sans le parquer dans une formation pourrie ni lui dire qu’il faut clouer les riches au pilori.
Savoir répondre au citoyen qui vit dans la peur ou à la femme terrifiée par les burqas sans les traiter de fachos ni leur dire que c’est la faute des Arabes.
Koz a écrit : :
Je ne cite que cela, mais je réponds sur l’ensemble. En effet, ce serait bien que les leçons de l’échec précédent soient tirées pour mieux procéder cette fois-ci. Il n’y a plus de ministre de l’identité nationale, mais il ne s’agit pas de dire que cela ne concerne pas l’immigration, alors que notre échec collectif face à ce défi est assez notable.
C’est un thème qui demanderait en fait du consensus. Mon avis est qu’il faudrait déjà tenter de faire l’union de la plupart des partis politiques sur des éléments de base (thierryl plus haut parlait de « leitkultur », réaffirmer sa prééminence serait un bon départ). Ce débat pourrait être mené entre partis politiques, mené par le Premier ministre, et en même temps à l’Assemblée, en prenant son temps. La prochaine élection importante est dans 18 mois, là on a peut-être la dernière fenêtre de 6 mois où les uns et les autres pourront essayer de se parler sans que ça se transforme en polémiques interminables.
C’est sûr qu’en reparler en réunion militante comme l’a fait Copé n’est peut-être pas la meilleure idée. Mais dans l’absolu, plus ça va et plus j’ai le sentiment qu’il y a quelque chose à faire en la matière.
J’avoue que je n’ai pas le courage de regarder l’interview en entier, mais il semble que Jean-Luc Benhamias (MoDem) apporte une touche d’originalité à ce jeu de rôle désormais bien rodé.
D’habitude, depuis 1984, le jeu est simple :
Le Pen (père et désormais fille) dit un truc « choquant » à la limite de la légalité (et souvent en fait pas légal) dans le but que l’on parle de lui / d’elle dans les médias et qu’il / elle gagne ainsi des points dans les sondages auprès de la frange de la population non négligeable qui va être d’accord avec ce qu’il / elle vient de dire.
Les médias relayent généreusement ces propos (en les qualifiant désormais de « dérapage »).
Les associations « anti-racistes » nous signalent que ces propos rappellent les heures les plus sombres de notre histoire et portent plainte contre Le Pen.
Tous les hommes politiques compris entre le RPR / l’UMP et la LCR / le NPA jouent à « c’est moi qui suis le plus choqué par ces propos infâmes qui nous rappellent les heures les plus sombres de notre histoire car les immigrés ont construit ce pays blablabla ».
Le Pen dit une variation de « je dis la vérité on veut me faire taire ».
Comme prévu, Le Pen gagne 5 points aux élections suivantes.
Apparemment Jean-Luc Benhamias vient de rajouter une phase 7 consistant à dire clairement que ça fait 150 fois que Le Pen, les médias, les assocs et les politiciens rejouent la même scène depuis 1984 et que le résultat est toujours 6. (les seules fois où Le Pen s’est vraiment effondré, c’était après la sécession de Mégret et en 2007, la seule fois où le coup de dire la même chose que Le Pen mais en restant légal a marché. En tout cas, signaler que Le Pen nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire n’a jamais marché).
Ce serait amusant si il y avait désormais une phase 8 : Les médias, les assocs et les politiciens nous signalent que désormais c’est Jean-Luc Benhamias qui nous rappelle les heures les plus sombres de notre histoire et ainsi de suite.
A part ça, je suis d’accord avec Henry le Barde (sauf que je suis contre l’Europe, les privatisations et la décentralisation).
(Préventivement : je suis (mais comme tout le monde apparemment) un fils d’immigré)
Bonsoir Koz,
j’ai l’impression que quelques que soient les tactiques, l’UMP a choisi d’ancrer sa politique au centre droit tout proche du centre. Si nous regardons les achèvements du gouvernement Sarkozy, j’ai l’impression que la plupart des réformes de ce gouvernement auraient pu être menées par un Michel Rocard ou un Reymond Barre. Certes, il y a les gesticulations, et les lois inapplicables, mais ce n’est pas très important.
Cela peut être une stratégie gagnante, en particulier pour passer comme crédible face à un PS qui sera obligé de faire de la démagogie de gauche, et comme compétent et organisé, ce qui n’est pas très dur face au PS.
Par contre, cette stratégie laisse un immense vide à droite, vide qu’exploite plus ou moins habilement Marine Le Pen. Cette dernière a d’ailleurs le talent surprenant de garder son discours de droite tout en proposant aussi un volet social plutôt à gauche.
J’ai donc l’impression que quelle que soit la tactique, si les français sont privés lors de l’alternance démocratique d’un choix vraiment à droite, ils se vengeront en votant pour l’extrême droite sans forcément partager d’ailleurs toutes leurs idées.
« Que l’on m’explique la raison profonde qui pousse l’UMP à appliquer sans désemparer une même stratégie qui n’a pourtant montré aucun signe de réussite depuis trois ans. »
Bonne question.
xerbias a écrit : :
Pas complètement faux: c’est vrai que sur le plan de la sécurité, on a eu plus de rodomontades (sur le thème « déclaration de guerre ») que de décisions. L’histoire des Roms, on l’a vu, c’était de la posture quasi pure. Mais la faiblesse de cette explication, c’est qu’elle repose soit sur la malhonnêteté, soit sur l’incompétence des auteurs de cette stratégie.
Jeff a écrit : :
C’est vrai, mais cette explication ne suffit pas. S’ils voient que cela les conduit à l’échec, ils s’assiéront sur les fondamentaux, sans états d’âme. C’est donc – et vous avez raison la-dessus – qu’ils comptent encore sur cette méthode pour gagner.
@ Pneumatis:
J’aime bien votre description froide du marketing politique… Par contre, contrairement à vous, je crois que l’UMP peut craindre le FN. D’abord, il faut se souvenir que le FN a rendu possible la victoire de la gauche en 1997. Ensuite, au niveau actuel de popularité de Sarkozy, il peut se retrouver à 20% avec une Marine Le Pen à 17. Le second tour serait alors très mal engagé pour lui.
@ Koz : « Pour les présidentielles, les vieux pots : en 2012 on recommence sur les mêmes thèmes. Ca vire au réflexe pavlovien. »
Oui, et je ferais le rapprochement avec le dernier coup fumant de Brice Hortefeux: chez lui, le réflexe « vive les flics, à bas les juges » est tellement automatisé qu’il en arrive à soutenir des policiers devenus criminels. Évolution incroyable de la part du parti de la loi et de l’ordre !
thierryl demandait :
Les valeurs de la droite, comme la loi et l’ordre, justement. On en avait parlé sous le billet « le containment a merdé », cité par Koz plus haut.
L’UMP s’adresse aussi à ses militants, dont une partie assez importante a sur les thèmes de la sécurité et des arabes, des idées proches de celles du FN
D’accord avec Verel. Si les gesticulations sont un moyen de ‘syphoner les voix du FN », c’est tant mieux pour l’UMP (perso, je m’en fiche), mais ce n’est pas forcément le seul objectif.
Les thématiques sécuritaires et xénophobes font partie du fond de commerce de l’UMP : il faut montrer à toute une partie de l’électorat qu’on partage son ras le bol (les solutions c’est autre chose).
Le problème c’est qu’il faut en même temps ménager une autre partie de l’électorat qui ne kiff pas trop ça. Style Koz. D’où un exercice de double langage et de sous-entendu dans lequel Sarkozy excelle.
On peut inverser votre problème. Vous dites : « est-ce que cette stratégie a montré sa performance? ». Mais est-ce que Sarkozy doit ses succès à sa stabilité et à ses explications simples et honnêtes?
Lib a écrit : :
Je remplacerais « arabe » par musulman (Marine a t elle parlé d’ « arabes »?)
Et je répondrai : « si ce ne sont pas les (certains, en réalité) musulmans qui demandent à voiler leurs femmes, sont ce donc des chrétiens ou des athées qui le font? »
Nier une réalité n’est pas la méthode la plus efficace pour éviter un dérapage. Car il sera alors simple pour le FN de démontrer que c’est de la démagogie servant à leurrer le citoyen lambda qui n’est pas suffisamment stupide pour gober que « tous » les français voilent leurs femmes.
Il me semble que la seule solution de contrer Marine et le FN est de dire la vérité observable par tous et tout simplement d’entendre la peur que cette vérité induit chez une très grande partie des français , plutôt que de leur dire « vous n’y êtes pas, ce que vous voyez ou vivez est un fantasme (puisque moi, dans mon quartier je ne vois pas et ne vis pas ce que vous voyez et ce que vous vivez), donc vous n’avez aucune raison d’avoir peur »
Ensuite, il serait bon de pratiquer les principes de la Constitution française plutôt que de créer des dérogations pour tout et rien.
La peur n’évite peut être pas le danger, mais elle y contribue. Et je ne suis pas certaine que nier une vérité (en criant au scandale) soit le meilleur moyen d’éviter la panique (et les problèmes qui risquent d’en découler). ET cela, le FN l’a bien compris.
(Je ne suis toujours pas FN.
Ceci dit, je pense que cette polémique n’aurait pas du avoir lieu, car Marine Lepen a pesé ses mots et n’a pas dérapé – elle a simplement parlé « d’occupation » de certains pans de territoires », ce qui est parfaitement exact, puisque les rues sont des « pans de territoires » où, pendant quelques heures, nul ne peut circuler- contrairement à certaines personnalités politiques qui ont commenté son discours. Il aurait plutôt fallu insisté sur l’ambiguïté de ses propos, parce que là, on aurait eu raison)
@Lib
Je vous suis pour ce qui est de présenter la peur comme un aiguillon politique puissant et particulièrement tentant. Par contre, pour son utilisation à droite et à gauche, et nottament donner à la gauche une sorte de préemption sur le concept, bien essayé, mais non.
La droite, ou au moins une partie de la droite, a littéralement passé le XXème siècle avec le trouillomètre à 0. Pas forcément la peur de l’étranger ou de l’immigré, celle la elle va et vient, mais aussi la peur du rouge, du juif, du franc-mac, du judéo-bolchevico-maçonnique, de Berlin, de Londres, de Washington, de Bruxelles, du déclin de la France, et de 20 000 autres trucs selon les époques, de la ruine du système éducatif à la pasteurisation du camembert.
Ca n’a rien de spécialement etonnant, le peur que vous évoquez me semble un allié naturel du conservatisme (elle marche très bien aussi pour déclencher les révolutions, cela dit). Etant moi-même un peu conservateur sur les bords, j’ai d’ailleurs tendance à me dire qu’il y en a certains qui devraient accepter de se faire un peu plus peur… Toujours est-il que la conversion de la gauche parlementaire au maniement de la peur est beaucoup plus récent, quelques décennies comme vous dites, à partir justement du moment ou le ratio (conquêtes sociales à venir/ avantages acquis à défendre) les a résolument fait basculer dans le camp des conservateurs.
Là ou je veux en venir, c’est qu’au niveau de la politique de la peur, l’évolution de Sarkozy est à mon avis justement un retour aux classiques de la droite classique (Chirac…) avec lesquels il avait semblé rompre. Seul le style change: c’est sûr, il ne fait pas dans le papa-gateau comme Chirac.
Sarkozy 2007, ce n’était pas le candidat de la politique de la peur, au contraire, c’était même le candidat qui faisait un peu peur. Son intteligence a été de faire croire à un tournant (pas une révolution, faut pas déconner 🙂 ) liberal-conservateur, face à une gauche qu’il a réussi à présenter comme conservatrice. « Travailler plus pour gagner plus » c’est un slogan de la confiance en l’avenir, l’inverse d’une politique de la peur.
C’est bien pour ça que j’ai du mal à imaginer qu’un retour aux fondamentaux de la droite puisse jamais payer pour cette homme là. Ce n’est juste pas pour ça qu’il a été élu.
@Tara
«Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c’est une occupation du territoire»
«Certes y’a pas de blindés, y’a pas de soldats, mais c’est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants»
L’analogie à la noix est constituée et réitérée par la dame en question. A partir de quand une analogie à la noix devient elle un dérapage? Personellement, je m’en moque un peu, mais on remarquera le talent de la dame pour flirter avec la limite, pour nourrir à la fois l’indignation et la polémique sur l’existence même d’un dérapage. Du fumier à tiroir, si vous voulez…
@ Lib
Vous êtes un incorrigible optimiste ! 🙂
Le moteur, ce n’est pas la peur, c’est la haine. Elle est première, et trouve toujours une excuse, un terrain, pour germer, et si l’on n’y prend garde, pour s’enraciner et se développer. Chez moi comme chez les autres.
« Aimer vos ennemis » ne nie pas l’existence d’ennemis, mais nous demande de ne pas nous laisser aller à les haïr.
Hein?!? Mais, Koz… J’ai perdu mes tentacules!
@ Vivien
C’est la normalisation.
Encore un coup de Bruxelles !
Jeff a écrit : :
Gatien a écrit : :
« UMP » ne veut pas dire grand-chose en soi (c’est d’ailleurs un problème). Quoi de commun entre Etienne Pinte et Lionel Lucca ?
Les seconds sont malheureusement les plus visibles.
Henry le Barde a écrit : :
Lib a écrit : :
Ouaip. C’est sûr. Et l’on a plus facilement tendance à penser que l’on gagne à jouer de la peur. Mais en même temps, je note, comme de petits cailloux (c’est mignon, hein ?) et dans toute leur diversité : la participation au débat du TCE comme la marque que les citoyens sont ok pour s’engager sur des sujets prétendument trop arides pour eux (même si je n’ai pas partagé le résultat), la popularité de Fillon (relative mais par contraste à Sarko, et qui repose à mon sens beaucoup sur son image de rigueur et de sincérité) et… le carton de Des hommes et des dieux. C’est évidemment très très subjectif mais ce dernier exemple me laisse penser que les français ne sont pas rétifs à l’exigence.
xerbias a écrit : :
J’en doute vraiment. Tout est polémique interminable depuis 3 ans 1/2.
Gwynfrid a écrit : :
Je serais plus large. La loi et l’ordre, si on s’arrête là, c’est plutôt martial. Et en même temps, qui peut décliner les valeurs de la droite ? Le mérite, la responsabilité personnelle… ?
Verel a écrit : :
Et l’autre partie ?
Tara a écrit : :
Au danger ? Oui, c’est bien possible.
@ Vivien,
@ Aristote: ben du coup, j’ai recollé l' »homme mystère ».
Aristote a écrit : :
A mon avis, la haine arrive en deuxième position.
D’abord, on aime son modèle puis on l’envie et devant son refus de nous partager ce qu’il possède, on se met à le haïr, par exemple:
Lib a écrit : :
Et dans l’autre sens, d’abord on aime celui qui nous choisit pour modèle puis on le méprise et, devant son désir de prendre ce que l’on possède, on se met à le haïr, par exemple:Lib a écrit : :
@Koz
Si tu veux plus qu’une blagounette sur la question, j’aime bien le principe de l’avatar aléatoire mais que l’on retrouve d’une fois sur l’autre, ancien ou nouveau système.
Et si possible, j’aime bien ma petite pieuvre bleue à l’air énervé, j’ai fini par m’y attacher. Mais bon , il n’y a pas que les emmerdeurs bruyants comme Aristote ou moi…
Koz a écrit : :
Ah, mais je ne voulais pas être étroit, pas du tout. La liste dont on avait parlé en juillet (qui venait de Lib si je me souviens bien) était bien plus large: « ordre, travail, autorité, patriotisme, responsabilité, famille, religion. »
Avec « la loi et l’ordre » je faisais juste allusion à la trahison de M.Hortefeux à l’égard de ces deux valeurs. C’est juste l’exemple le plus récent: bien d’autres de ces valeurs en ont pris plein la tête depuis 3 ans 1/2.
Certes.
Union pour la Majorité Présidentielle,
Mouvement pour un Parti Unique,
c’est vrai que chacun peut y voir ce qu’il veut! 😉
Sans rire, les seconds ne sont pas seulement les plus visibles. Ils me semblent bien qu’ils inspirent ce qui se fait en terme de politiques publiques. Devrais-je rappeler les expulsions ubuesques et à-tour-de-brastesques qui mobilisent nos policiers et nos préfets?
« Alors, que l’on m’explique la raison profonde qui pousse l’UMP à appliquer sans désemparer une même stratégie qui n’a pourtant montré aucun signe de réussite depuis trois ans. »
Mais elle marche très bien, sa stratégie : on reprend les thèmes du FN, des thèmes qui manifestement parlent aux gens, et on les reprend surtout en disant que c’est pour contrer le FN. Comme ça, les gens qui aimeraient voter pour le FN mais n’osent pas, parce que c’est pas bien, peuvent voter pour la même chose sans complexe. Banaliser des idées dites « extrêmes », mais qui commencent à plaire à un grand nombre, et les faire siennes, tout en prenant soin de bien dire qu’on est contre ceux qui ont ces idées à la base ; jackpot.
Et que je sache, le but de la stratégie d’un parti politique, c’est de gagner des élections, pas de couler le FN…
« Dans le contexte de crise que l’on connaît, incarner la stabilité ne serait pas déplacé. » Vous voyez franchement Nico incarner la stabilité ?
Encore plus fin : on fait savoir que les conseillers qui inspirent cette stratégie sont virés lors du remaniement parceque la stratégie ne marche pas (Buisson et al.), histoire de signifier à ceux qui lisent les journaux (communication sélective) qu’il ne s’agit bien que d’un peu de populisme, de bonne guerre pour faire gagner son « camp ».
A propos de l’électorat mentionné plus haut :
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/politique/20101215.AFP6939/propos-de-marine-le-pen-sur-les-prieres-de-rue-54-des-sympathisants-ump-approuvent.html
Et voilà, le chiffre qui tue, et qui confirme ce que nous étions un certain nombre à dire : 39% des Français et 54% des électeurs de l’UMP approuvent les propos de Marine Le Pen comparant la présence des musulmans en France à l’occupation allemande (comparaison débile s’il en est, au regard de l’histoire, avant d’être un dérapage inacceptable). Voilà un instantané de l’électorat français. Et que croyez-vous que Sarkozy fera pour gagner les élections en 2012 : la même chose qu’en 2007 et la même chose que Chirac en 2002. Est-ce que ça va marcher ? Malheureusement, malgré tout le reste, j’ai peur que oui…
J’ajouterai, car c’est une lapalissade et qu’il faut aussi savoir assumer, et même si je n’attends personnellement aucun « sursaut » de l’électorat dit « centriste » ou « libéral-social » au sein de l’UMP, que ceux qui voteront Sarkozy en 2012 voteront avec une majorité de gens qui pensent que la présence des musulmans en France est comparable à l’occupation allemande… Charmante compagnie…
Quelqu’un a-t-il trouvé quelque part l’énoncé exact de la question posée dans ce sondage Ifop? Vu que la déclaration est glissante, faire un sondage dessus est pête-gueule. Sinon, Jeff, ça devient fatiguant ce couplet régulier sur « voyez la gueule de vos « amis » « . Sarkozy a suffisament à assumer de conneries comme ça sans qu’on lui charge la barque de celles de ses supporters les plus outranciers.
J’aimerais connaître le résultat du sondage suivant : « 1: avez-vous déjà vu une prière dans la rue? 2: avez-vous vécu sous l’occupation allemande? 3: Pensez vous que c’est comparable? »…
Pour ma part, 1: Oui, par des catholiques et des boudhistes. 2: Non. 3: De quoi?!!!
@Jeff
« Voter avec » n’est pas vraiment un problème. La question, c’est plutôt voter pour qui et pour quoi.
Jeff a écrit : :
Vous êtes vraiment certain, à gauche, de ne jamais voter avec des cons aux convictions foireuses et qui, en prime, considèrent peut-être aussi que la présence des musulmans (pas le gentil épicier, hein, mais le barbu et sa femme en niqab) sont une occupation ?
Vivien a écrit : :
En effet. Fatiguant et quelque peu superflu dans la mesure où, précisément, ce billet est critique. Ca finit par ressembler à un forcing militant plutôt lourdingue.
Fikmonskov a écrit : :
Si ce n’est que l’on observe plutôt que le FN se porte pas mal.
Et qu’au final, je ne suis pas certain que l’on fasse bien la différence.
Précisément parceque contrer le FN est un prétexte plutôt qu’une fin? Si on montre en boucle à la télé des musulmans qui prient dans une rue, ou si des politiciens en parlent, c’est bon pour le FN ET pour l’UMP. Même chose pour l’insécurité.
« Si ce n’est que l’on observe plutôt que le FN se porte pas mal.
Et qu’au final, je ne suis pas certain que l’on fasse bien la différence. »
Le FN se porte de mieux en mieux parce que plus grand-monde n’est dupe : l’UMP reprend les thèmes, et ne fait rien pour résoudre les problèmes soulevés. Alors que le FN n’a pas encore eu l’occasion de décevoir.
Et la différence, c’est que voter Sarko, c’est encore acceptable (il n’y a que les « artistes engagés » pour faire croire que Sarko = le Pen = Adolf), alors que voter FN ne l’est toujours pas complètement. Mais là aussi, ça change. Voter Sarko est de moins en moins acceptable, parce que c’est, de plus en plus, passer pour un facho, mais un facho qui se fait entuber. Et là aussi, il n’y a que les « artistes engagés » pour croire que ça ne dérange plus personne, de se faire entuber. Alors que voter FN, c’est être rebelle, et être rebelle, c’est cool.
Sans compter que le FN dit depuis des années ce que l’UMP tente vaguement d’oser professer, après avoir dit le contraire depuis toujours. Et que là aussi, ça ne passe pas.
Gatien a écrit : :
Pas faux… mais risqué, car c’est surtout bon pour le FN. Pas tellement à cause de l’argument suivant lequel l’original est mieux que la copie (car en la matière, l’original est sulfureux, alors que la copie peut paraître, superficiellement, moins inquiétante), mais surtout parce que l’UMP est au pouvoir depuis 8 ans maintenant.
Fikmonskov a écrit : :
Et maintenant, c’est le PS qui reprend les thèmes. Ils avaient fait l’exercice une première fois avec la burqa, il n’y a que le premier pas qui coûte…
thierryl a écrit : :
Je me reconnais dans ce cas, à un détail près: ce serait bien qu’un jour QUIELQU’UN se pose la question de savoir si oui ou non ce que dit le FN est vrai ou faux, et en quoi; parce que là moi j’ai allègrement franchi le cap de penser que sur certains sujets il n’y a que le FN a cherché des solutions à la réalité, et qu’on ne les trouve pas parce que tout le monde est en train de hurler à la lutte contre les extrèmes.
Et du reste, « contre les extrèmes »… contre UN parti CONSIDERE comme extrème; parce que pour trouver des actes de violence par le FN aujourd’hui, ikl faut quand même se lever de bonne heure.
Il y en a, mais par rapport à Besancenot ou Act Up… comment ça se fait que cette organisation, qui ne répond que par la violence aux propositions de dialogue, soit non seulement pas considérée comme infréquentable, mais EN PLUS qu’on lui demande son avis sur toute affaire concernant le pape?
Y a pas un problème là?
C’est une réaction d’humeur, je n’ai pas le temps de faire plus;
si possible j’y reviendrait…
Bonjour,
Je voudrais ajouter juste un petit focus sur le rôle des médias. Ce matin, sur Radio Vatican, un sujet était consacré à Marine Le Pen, et le politologue qui s’exprimait pointait justement du doigt cette réalité, qui accentue le phénomène que les commentateurs ci-dessus tentent de décrire.
En gros, ce qu’on pointe dans les commentaires, c’est que l’UMP reprend, encore une fois, les thématiques du FN sans avoir l’air d’y toucher, que ça commence à devenir une fâcheuse habitude sus Sarkozy, et que ça semble duper de moins en moins de monde.
Or ce qui participe à ça, cette idée d’une confusion UMP/FN, ce n’est pas tant une « extrêmisation » de la droite sous Sarkozy, que la fameuse « dédiabolisation » du FN sous Marine Le Pen. Et c’est là que c’est intéressant, ce que dit le politologue de RV : cette « dédiabolisation » est un pur fantasme médiatique. C’est parce que Marine Le Pen est une femme et parce qu’elle est encore dans la quarantaine (une petite jeunette). Mais les idées, les discours et les méthodes n’ont pas changé d’un iota par rapport à son père. Du pur fantasme donc : on lui donne du « Marine » (qui a jamais parlé de Jean-Marie Le Pen, en particulier dans les médias, en disant « Jean-Marie »). Bref, il y a une espèce de biais de lecture médiatique du FN qui a voulu voir dans Marine Le Pen un tournant du FN, quelque chose qui ramènerait le populisme à un visage humain, nouveau, frais… une nouvelle incarnation.
Du coup, comme on a bien « dédiabolisé » le FN, sans que lui ne change quoique ce soit, et qu’on s’en tient maintenant un peu plus aux idées et aux discours en tempérant les réflexes révulsifs, on se rend compte que les idées et discours de l’UMP sont assez proche de tout ça. Sans qu’il n’y ait eu vraiment d’autre changement qu’un fantasme de changement, d’un côté comme de l’autre d’ailleurs. Car de même qu’on fantasme un FN plus aimable, plus digeste, combien fantasment que l’UMP révèle enfin le visage d’une droite bien à droite !
Tout ça pour dire qu’au final, les idées et les discours ne changent pas fondamentalement, et que cette « stabilité » ne date même pas de Sarkozy ou de M. Le Pen, qui semblent être resté assez dans la ligne de leurs partis (si on fait abstraction de « l’ouverture à gauche » de Sarkozy). Ce qui a surtout changé c’est le visage des personnes, et le rôle qu’on a envie de faire jouer à ces « nouveaux acteurs » (j’entends : par rapport aux générations précédentes de politiques) dans le grand spectacle médiatico-politique.
Ah oui au fait : le lien vers l’itw sur Radio Vatican : http://www.radiovaticana.org/fr1/Articolo.asp?c=446938
Voilà la politique politicienne prend de l’ampleur :
Le PS vient nourrir le feu du FN, à visage découvert.
Par l’improbable Benoît Hamon :
Prières de musulmans dans la rue: pas tolérable selon le PS
Bravo, joli feu concentré de la confusion, et amalgame du FN et de « l’intégrisme catholique » au passage. Continuons à amalgamer intégrisme et catholicisme, bouffons du curé bientôt.
Continuons à parler des musulmans, de prétendues guerre des religions (Montebourg, LePen), au PS et au FN, surtout ne pas parler de l’identité nationale, ne pas fixer de cap pour la culture française, pas d’ambition scientifique surtout, pas de reconnaissance historique de la chrétienté, oubli des Lumières et de l’intelligence.
Des deux côtés de l’UMP : FN et PS continuent à alimenter la polémique, normal l’intérêt des français, ils ne connaissent pas, par contre la politique négative, ça oui.
Mais construire une société sur des bases solides en passant au-dessus des épiphénomènes, sur le long terme en lançant un débat qui n’est pas que basés sur les rapports de l’Islam à la société, loin de là.
Franchement Koz, je crois que votre article devient légèrement dépassé.
Pour résumer, magnifique signal d’encouragement du PS à voter décomplexé pour le FN. La tactique Miterrandienne du gonflement de l’extrême-droite renait de ses cendres.
Je ne suis pas d’accord, cher Pneumatis. Il y a tout de même une énorme différence entre Jean-Marie et Marine : Marine, elle, est favorable à un génocide qui continue de se dérouler (la loi Veil). Même si vous pourriez me répondre, sans doute à raison, que l’opposition de Jean-Marie à ce massacre en masse était purement symbolique et visait uniquement à obtenir des suffrages de catholiques à peu de frais. Au moins, avec Marine les choses seront clairs : il est impossible pour un catholique de voter Front National (ou UMP, ou PS, ou n’importe quel autre parti majeur d’ailleurs).
thierryl a écrit : :
A quel égard ? Sur la probabilité que nos partis se concentrent sur la construction d’une société aux bases solides en passant au-dessus des épiphénomènes ? Mais mon article était déjà dépassé quand je l’ai écrit, dans ce cas…
Pour le reste, oui, Benoît Hamoin est assez mauvais. Et le PS refait ici ce qu’il a fait pendant la campagne : courir après les thèmes imposés par les autres.
panouf a écrit : :
Vous vous laissez abuser par un discours purement velléitaire. De la même manière, de l’autre côté, panouf-de-gauche considère qu' »il n’y a que Besancenot a cherché des solutions à la réalité ». Le délice des extrêmes. La joie de l’irresponsabilité.
Quant à dire que ce que dit le FN est faux, eh bien… Oui, comparer l’occupation des rues à l’occupation par les nazis est une connerie. Dire que l’occupation des rues pour la prière publique sans autorisation est un problème n’en est pas une. Mais si le FN s’arrêtait là, ça se saurait.
Fikmonskov a écrit : :
Voilà, c’est exactement la démonstration de ce que je dis.
@Jean316 : Vous dites deux choses fausses :
1/ Marine Le Pen, il faut quand même lui rendre ça, considère l’avortement comme une abomination, et n’est pas du tout, au contraire de ce que vous dites, favorable à ce « génocide ».
2/ le programme du FN sur l’avortement a déjà changé depuis un moment par rapport à l’avortement. C’est certes Marine Le Pen qui a souhaité ce changement (ne plus proposer l’abrogation de la loi Veil), mais ce dès 2002, sous la présidence de son père. Souhait que son cher papa a commenté comme « conforme à quelques nuances près » à la position du FN. « Nous avons toujours dit que nous privilégions, sur la position coercitive, la position incitative en matière de politique familiale ». Ainsi le programme familial du FN avait déjà changé au moment des dernières présidentielles sur la question, sous la présidence de Le Pen père. Vous pouvez consulter ce programme sur le site officiel du FN (je cite) :
Par voie référendaire, Jean316, par voie référendaire. Sans compter que la loi, à savoir le premier article de la loi Veil, s’engage déjà sur la protection de la vie humaine de sa conception à sa mort naturelle. L’article 2 étant une exception à cette règle déjà affirmée. Bref, sur ce point, avant ou après Marine Le Pen, le programme du FN ne vous promet rien de plus que ce que propose Marine Le Pen dans sa campagne interne et ses communications publiques : une politique familiale renforcée, mais pas d’abrogation de la loi Veil au programme. Autant qu’on sache, elle n’a pas été contredite par son père, et elle est même largement soutenue par lui.
@Pneumatis : « une politique familiale renforcée, mais pas d’abrogation de la loi Veil au programme. Autant qu’on sache, elle n’a pas été contredite par son père, et elle est même largement soutenue par lui. »
C’est mieux que rien, non ? C’est peut-être même mieux que l’abrogation complète et brutale. Parce que si l’avortement est interdit d’un coup en France, c’est chez les voisins que celles qui le veulent iront avorter, convaincues en plus de résister à un fascisme intolérable. Alors que si on commence à dire qu’il y a d’autres solutions, et à les encourager, à les promouvoirs, à les soutenir, alors on peut espérer que le nombre de celles qui voudront avorter diminuera progressivement.
Certes, idéalement, il faut interdire l’avortement ; mais dans le monde réel, il vaut mieux pousser les gens à réaliser qu’il est une ignominie. Non ?
« Parce que si l’avortement est interdit d’un coup en France, c’est chez les voisins que celles qui le veulent iront avorter », ce que le Planning « Familial » conseille déjà de but en blanc à celles qui ont dépassé la limite des 12 semaines, en donnant même des adresses, et des détails pratiques…
C’est donc déjà une réalité.
Gwynfrid a écrit : :
Totalement d’accord!!Tara a écrit : :
Totalement d’accord, à condition AUSSI de chercher à savoir si elle a raison ou tort; merde, on l’a déjà fait ça, y compris sur ce blog?
Il faudrait arréter avec cette attitude stupide qui consiste à dire FN=mal.
Surtout lorsqu’on voit ceci:http://edmondprochain.wordpress.com/2010/11/17/retour-chez-les-bisounours/ on se demande si le terme « extrème droite » signifie encore quelque chose qu’il faut fuir ou non!!
Je m’explique: tout le monde, moi compris, connait la réputation du FN et la considère peu ou prou comme parole d’Evangile.
Le FN, c’est l’extrème droite, c’est mauvais et il faut la combattre sans faiblesse.
Sauf que… qui a été vérifier? A partir du moment où j’ai commencé à le faire (genre en relisant les discours polémiques et en allant lire les discours et les analyses), j’ai commencé à trouver le FN finalement très pertinent, meêm si je suis très loin d’apprécier les Le Pen père et fille.
Et les militants? Tous des cathos fachos réacs et racistes?
A peu près autant que Koz est d’extrème droite…
Ca veut pas dire que je suis d’accord avec tout ce qu’ils disent, mais comme on esquive systématiquement le débat (et pas que les journaux: eux c’est normal, ils sont même pas capable de savoir ce que c’est une analyse; j’ai dit journaux, pas journalistes), je finis par me dire qu’ils doivent avoir raison, parce que sinon quelqu’un aurait depuis logntemps corriger ces propos…
Jeff a écrit : :
Si elle est débile, en quoi?
Si cette comparaison est inacceptable, en quoi?
Je précise que pour comparaison débile, je suis d’accord.
Mais c’est juste le genre de question où j’attends ce type de réponse depuis plusieurs années sur ces polémiques, et qui ne vient jamais.
Tout ce que je connais, c’est les thèses des partis à la droite de l’UMP, et qui sur certains points sont convaincantes.
Ok, Koz, je corrige: je ne vois que le FN qui accepte de poser certaines questions. Et ca me fait douter des autres, qui ne sont jamais capable de lui répondre.
Genre: écoutez, comparez les conditions des prières dans les rues: il y a une prière sans autorisation (mais en quoi c’est interdit de prier en France?), avec une gène volontaire de la circulation dans un but de lobbying. Mais il n’y a ni violences, ni arrestations, ni meurtres ni camp de la mort, ni police politique ni propagande (car pas d’accès aux médias).
Il suffirait que les politiques aient cette attitude pour que je vote pas FN aux prochaines élections. mais c’est plus que mal barré.
Koz a écrit : :
Le hic, c’est que ce sont qui se rapproche le plus de poser la question de savoir si c’est un problème ou pas: ils discutent du sujet.
Les autres, de l’impossibilité de tolérer quoi que ce soit du FN. Y compris qu’il envisage des solutions aux problèmes. Mais pour avoir une vraie discussion sur le sujet, que dalle.
Le sujet de la prière dans les rues me parait anecdotique. le sujet de la criminalité dans les banlieues, (où on peut se demander si on va pas finir pas passer en état de guerre civile pour ce qu’on en sait: on tire sur des policiers avec des armes de guerre), non.
Et ne vient pas me dire: le FN ne fait pas avancer le débat: le débat avancerait si les autres osaient discuter du problème, ou de son absence, en lui répondant.
@Pneumatis : Vous avez sans doute raison.
Meuh non, le FN c’est une entreprise commerciale, qui n’a jamais voulu le pouvoir et qui a trouvé une entente et une plate-forme de lancement par Mitterrand pour faire siphonner les voix du parti communiste dans le milieu des années 80, après c’est de l’utilisation tactique pour tenter de gêner la droite dans des élections où les triangulaires sont présentes.
D’aileurs cet électorat populaire, au départ de gauche, est complètement laissé à l’abandon depuis…
On peut reprocher à la droite de s’être faite tenue en respect non sur des débats de fond mais sur des exercices de profession de foi médiatiques qui tournaient toujours autour d’évènements ponctuels et limités.
Mais ce genre de débat est dépassé, car le problème actuel ne concerne pas les musulmans, ni l’immigration directement, c’est un développement dans toutes les sociétés anciennement industrialisées, qu’on voit aussi en Allemagne, aux USA, où surpris dans un monde qui a perdu de son sens (une partie de cette perte du sens a été causé par le dénigrement des cultures majoritaires ou de base et un refus de considérer les gens comme capables d’être acteur impartial de leur société que ce soit par leur entreprise ou les pouvoirs centraux) les gens réclament une remise à niveau ou une réaffirmation de leur identité : les avis sont bien sur très divers, mais la demande de fond reste la même.
Revenir au vieux débat des 80-90 sur l’immigration c’est continuer à faire comme si cette demande pouvait être réduite qu’à cet aspect, et continuer à parler « d’anti-islamisme », de « racisme » ou de « guerre des religions » contribue à dénigrer cette demande de la base pour continuer à s’accaparer la parole d’intermédiation en jetant globalement le discrédit intellectuel sur la population.
Ce n’est pas seulement du refus d’écouter, mais c’est aussi du mépris top-down.
Peut-être me gourré-je, je ne suis pas un spécialiste du sujet, mais j’avais en tête les mêmes idées que Jean316 (16h04) à propos des opinions de Marine sur le début et la fin de vie. De nombreuses conversations me laissaient supposer cela.
Il me semblait donc que le FN allait perdre par là même une bonne part de ses électeurs cathos pour qui l’argument de dernier ressort était « de toute façon le FN est le seul parti à être contre l’avortement, donc t’as tort, le pape l’a dit » (pour beaucoup, la vie politique se résume à la question de l’avortement, c’est débile, ça m’insupporte… et c’est vraiment trop facile.)
Je me réjouissais -mais peut-on réellement s’en réjouir ?- à cette idée qu’enfin les « cathos FN » allaient se prendre une petite claque sur le museau…
Or non ?
D’où vient cette idée, alors, si même des électeurs FN me le laissaient entendre ?
Une majorité de français pense qu’il y a de plus en plus d’immigrés de couleur en France, que ces immigrés soient légaux ou clandestins et qu’il faut freiner cette évolution qui menace l’identité et la cohésion du pays. Cette opinion politiquement incorrecte est sans doute peu audible dans les beaux quartiers où réside la majorité du personnel médiatique.
Certains hommes politiques officiellement feignent d’ignorer ce ressentiment, d’autres le combattent courageusement mais Marine Lepen surfe sur cette peur qui est son fond de commerce.
L’UMP hésite entre ces trois attitudes.
@Fikmonskov : vous remarquerez que je n’ai porté aucun jugement sur l’option proposée par Marine Le Pen, et même au contraire, j’ai tenu à lui rendre les opinions qu’on lui confisque à tort, en la disant « pro-choix », voire même parfois, pro-avortement, ce qui est une absurdité. Je suis moi-même favorable à des politiques incitatives en premier lieu. Simplement il ne faut pas faire d’anachronisme dans la présentation de ses opinions, et bien distinguer ce qui relève de l’action politique dans l’exercice d’un mandat, et ce qui relève d’un programme électoral. En tant que citoyen je peux faire du lobbying pour une politique familiale, avec un certain réalisme, en disant que bien sur, aujourd’hui la loi Veil est intouchable, et là tout de suite ce n’est pas la loi qui est le problème, c’est bien plus la façon dont on promeut (ou pas) l’accueil de la vie. Et de même, si j’exerçais aujourd’hui des fonctions législatives, en ayant été élu pour d’autres raisons que mes convictions présentes (les gens évoluent), je n’irais pas aujourd’hui comme un ours m’attaquer à la loi Veil de but en blanc. Mais si un jour je me présentais à la présidentielle, j’annoncerais clairement la couleur. Je n’irai pas m’accommoder d’incohérences pour ratisser plus large. On parle quand même d’un programme de gouvernement là, pas d’un programme de mandature locale, ni même parlementaire. Soit le pays est mûr pour vos idées, soit il ne l’est pas. Mais j’avoue avoir en horreur ceux qui composent pour des raisons électoralistes. C’est l’une des causes de la ruine de la démocratie.
Et puis, vous remarquerez que Marine Le Pen, qui n’a guère de chance d’être élue présidente de la république, fait des concessions sur ce point, mais ne propose pas de soumettre sa future politique d’immigration à un référendum, par exemple. Comme quoi, elle a ses valeurs prioritaires, quoi. Et elle ne s’y trompe pas au plan électoral, il faut le reconnaitre : nous vivons un temps où il est plus facile de se faire élire en voulant foutre les étrangers dehors qu’en voulant défendre la vie des plus fragiles.
@PMalo : « D’où vient cette idée, alors, si même des électeurs FN me le laissaient entendre ? » Certains carressaient (et continuent encore, pour quelques semaines) le doux espoirs que le fidèle bras droit de Jean-Marie Le Pen, le très catholique Bruno Gollnish, continuerait d’incarner la défense des valeurs catholiques au sein du parti. Et puis sinon, la plupart se raccrochent simplement… Mais si vous regardez, par exemple, Bernard Anthony a fini par quitter le bureau du FN en 2005. Les déboires avec Carl Lang, c’est du même niveau… Aujourd’hui, les cathos identitaires un tout petit peu cohérent ont déjà rejoint le Parti de la France. Ce à quoi s’accrochent les cathos qui restent au FN, c’est que quand même, le FN il a une visibilité, et comme c’est quand même l’extrême-droite, même si il n’y a plus la défense de la vie, c’est toujours mieux que rien, quoi. Pouah… Beurk… Pardon, mais j’ai vraiment du mal rien que d’en parler.
Je précise, à toutes fins utiles, que je suis assez viscéralement opposé à l’extrême-droite, fut-elle catholique.
@Pneumatis : Content d’avoir précisé votre pensée, alors 🙂
Bonsoir à tous,
il y a un sujet de tactique politique que nous n’avons pas encore abordé sur le sujet du front national: je pense que la droite parlementaire pourrait être plus agressive sur les complaisances qu’a le PS à l’égard d’une extrême gauche qui n’est pas moins détestable ou moins démagogique que l’extrême droite.
Je suis sûr qu’en faisant un minimum d’effort, on peut dénicher de belles pépites (soutien aux khmers rouges…), et rappeler que l’extrême gauche est, dans ses discours et dans ses valeurs, foncièrement anti-démocratique. Cela pourrait de plus être très habile, car cela mettrait mal à l’aise de nombreux ténors du PS qui ont commencé chez les maoïstes.
@Joyeux Acier
Il me semble que c’est vain. Qui pourrait croire que Martine Aubry rêve secrètement d’embastiller patrons et intellectuels anti-révolutionnaire?
L’embastillement d’exogènes et la surveillance d’obstacles notoires à l’Etat policier, par le pouvoir en place, c’est autrement plus plausible.
@Gwynfird
8 ans, c’est bien plus long que la mémoire d’un électeur. Sinon, Jospin serait le président de la république française.
A moins de rater son premier mandat…
panouf a écrit : :
Êtes-vous bien sûr que votre analyse soit complète ? Le fond de la question, c’est le programme du FN. Il est disponible en ligne avec pas mal de détails. « Pertinent » n’est pas le premier mot qui me vient à l’esprit après l’avoir consulté.
Joyeux Acier a écrit : :
Je pense précisément l’inverse: la droite ferait mieux d’arrêter de nous bassiner avec ça à chaque fois qu’elle est embarrassée. Le billet de Koz cherchait à faire justement le contraire: essayer d’élever le débat.
Personnellement, j’ai du mal à discuter du FN, c’est un signe d’hyper-politisation lorsqu’on commence à en parler. C’est continuer par delà la mort de son principal architecte, Mitterrand, de participer à l’enfume organisée autour de cette enseigne commerciale.
PMalo a écrit : :
A vous lire, je me demande si vous avez déjà réellement rencontré des « cathos FN » comme vous dites.
Moi oui.
Je vous garantit que leur raisonnement est très loin de ce que vous dites. La plupart des « cathos FN » (d’ailleurs j’aime pas cette expression: vous parlez des cathos UMP ou des cathos PS vous? NON? Alors pourquoi vous parlez de catho FN? comme si toute la vie de ces personnes se résumait à à l’association des étiquettes cathos et FN? La réponse à cette question est un simple: la société a fait le choix de dénigrer le FN, où il a des choses qui ne vont, comme dans tous les partis d’ailleurs, et donc vous vous suivez cela, alors que vous seriez les premiers à hurler si je réduisais une personne catholique à une étiquette « catho de gauche ».
La raison pour laquelle la société fait ce choix est simple: elle a pris comme valeur la tolérance sans recherche de la Vérité, ce qui a eu pour conséquence la volonté de « ne pas se prendre la tête » parce que de toute façon tout se vaut, qu’on n’a pas à juger, etc.
Mais le hic, c’est que lorsque l’on te dit qu’il y a une Vérité, et pas 100 000, parce qu’on vit tous dans la même réalité, là on hurle à l’intolérance, parce qu’on refuse une opinion considérée comme fausse. Et il n’y a pas de tolérance vis-à-vis de ce comportement. C’est du reste pour cela qu’on critique bien plus les « intégristes catholiques » que ceux des musulmans, qui utilisent la violence, mais ne remettent pas en cause ce choix de société là… (Et intégristes: citez moi juste une fois cinq actes de violences des intégristes catholiques, pour voir. Je précise que si vous voulez citer Act Up, on parle ici d’un groupuscule qui a pour politique de répondre par la violence aux offres de dialogue, dans le but de commettre des sacrilèges; que malgré cela ils n’ont pas eu à subir d’aggressions de la paert de catholiques; et que dans tous les cas où Act Up a été devant Notre dame il y a eu violence, catholiques dits intégristes ou non…
Ce n’est du reste pas pour cela que j’approuve ce qui s’est passé à ce moment, mais faudrait quand même pas oublier qu’à l’origine c’est Act Up l’aggresseur! Il serait illusoire de penser que leur attitude à l’époque n’a laissé aucune trace. Je précise aussi que je suis d’accord avec l’attitude défendue par Koz à l’époque: je demande juste de tenir compte du fait que cette attitude n’est tout de même pas facile à avoir.
Par ailleurs au sujet de l’avortement: ce que je trouve tout aussi facile moi, c’est de dénoncer cette attitude, et l’intégrisme supposé (j’attends toujours qu’on me dise où et en quoi il y a intégrisme ou extrémisme que ce soit en ce qui concerne et le FN et les pro-vie: même ici personne ne m’a répondu, à croire qu’il n’y a rien à répondre) Ce n’est pas pour autant que je dis que c’est ce que vous faites, mais c’est une attitude que je remarque souvent chez les gens qui refusent que l’on évoque le problème deavnt eux.
Je ne pense pas que ça soit votre cas.
Pneumatis a écrit : :
Je dirais plutot qu’ils savent que les opinions pro-vies, programme ou non, ne risquent pas d’être trop marginalisées au FN, programme ou non, et qu’ils savent aussi que le FN est le seul endroit où l’on peut espérer avoir des élus pro-vie. C’est surtout ça derrière la notion de visibilité.
Par ailleurs, désolé, mais on peut être contre une immigration de masse sans que cela donne envie de vomir à tout le monde.
Ce n’est pas ma position, mais je ne vois pas en quoi elle est choquante si elle n’est pas motivée par la xénophobie, ce qui pour ce que je connais des militants FN est loin d’être toujours le cas. Il est vrai que je ne connais que les catholiques qui sont au FN, donc il y a un biais.
Gwynfrid a écrit : :
Bah justement il n’y a pas mal de choses qui m’ont plu. Notamment tout ce qui est bioéthique, mais aussi au niveau des valeurs; et aussi des phrases comme: c’est très bien qu’il y aune déclaration des droits de l’homme, mais ne faut pas oublier les devoirs de l’homme.
Quant à ce que je n’aime pas: suppression du regroupement familial, des aides sociales aux personnes d’origine étrangères. le regroupement familial, parce que l’on en doit pas sauf cas de force majeure les séparer, et les aides parce que cela aurait pour conséquences beaucoup de gens dans la misère, même si il parfaitement exact qu’il faudrait sans doute mieux controler les fraudes (pour mémoire: 10 millions de cartes vitales en trop par rapport au nombre de détenteurs, et seulement… 10000 fausses cartes… 1/1000… Quant on sait ça, on se dit que l’allégation d’une opacité sur ces question est TRES pertienente)
Concernant l’expulsion de délinquants multirécidivistes et le rétablissement de la double peine, ça me parait être des mesures de simples bon sens, surtout la deuxième, parce qu’actuellement soit on ne peut pas vous reprocher d’être entré clandestinement en France si vous brulez des voitures, soit soit on ne peut pas vous reprocher de bruler des voitures si vous êtes entré clandestinement en France!!
Et franchement il y aussi d’autres choses qui ma plaisent sur ce volet: la politique de codévelloppement, la notion de mérite aussi: il y a tout de même pas mal d’aide donnés à ceux qui viennent en france, il est normal de demander un retour.
Sur le volet sécurité, je n’aime pas l’interdiction pour les juges d’ewxrcer des fonctions politiques, ni le rétablissement de la peine de mort; mais par contre il faut une pépétuité réelle, et pas que les gens condamnés à plus de duix azns de prison ressortent au bout de 1!!!
Je suis d’accord avec la suppression des remises de peine automatiques, elles ont tout à fait leur place, mais sous la responsabilité du juge des libertés.
Tout le reste me plait a priori.
Et j’aime BEAUCOUP aussi l’affirmation du respect de la souveraineté des autres pays, (en Afrique, on ne le fait jamais…) mais moins la demande de sortir des juridictions internationales.
Voilà ce que j’en pense de ce programme; tout ne me plait pas, mais de là à une telle chasse aux sorcières telle qu’on la pratique depuis 30 ans vis-à-vis de ce parti, et le refus de discuter des problèmes dont il parle, et jusque sur ce blog…
Je précise que j’ai demandé les éléments précis que vous avez contre le Fn pour le traiter ainsi; j’attends toujours, et je suis déçu, parce que j’espérais qu’ici au moins il y aurait des réponses…
Je peux vous répondre, si vous le souhaitez Panouf.
Oui, il y a deux types de révulsion face au FN (en tout cas, pour ma part, j’en ai vécu deux successivement).
1/ La première est celle de la bien-pensance qui persiste encore aujourd’hui, mais qui se fonde surtout sur une réaction épidermique aux provocations de Jean-Marie Le Pen, à ses connivences avec un certain milieu révisionniste, et profondément anti-sémite. Ce néo-maurassisme, dans lequel JM Le Pen incarnerait évidemment le nouveau Maurras, rappelle trop vivement, l’antisémitisme exacerbé de son modèle. On pouvait lire aux lendemains de la guerre, sous la plume de Jean Madiran, compagnon de route du Front National encore aujourd’hui pour la branche catholique (dite « intégriste ») et ancien secrétaire de Charles Maurras, des propos qui n’étaient pas révisionnistes (de toute façon, ça n’aurait pas eu vraiment de sens à l’époque) mais n’en étaient pas moins abjectes, du genre « les juifs ont été punis par là où ils ont péché ». Bref, dans tout cela, il y a plus que des fantasmes de diabolisation, il y a réellement de l’abjecte.
Cette première révulsion, on est en train de le voir, commence à s’apaiser justement du fait de tout le travail de Marine Le Pen. Reste que pour la bien-pensance, il n’y a évidemment pas que le nationalisme
exacerbé qui pose problème au FN : justement les idées pro-vie longtemps défendues, pour ne prendre qu’elles, posent également un certain problème à une grosse partie de la population.
2/ La deuxième révulsion, c’est celle, plus spécifique, d’un catholique tel que moi aujourd’hui : il est allé voir le programme, et a vu, comme vous l’avez noté, que le FN est bien le seul à défendre un certain nombre de principes essentiels, dans la vision catholique des choses : défense de la famille, de la liberté d’éducation, d’une certaine souveraineté nationale, …
Mais, si le catholique que je suis y voit un certain respect de la loi naturelle, il y voit aussi un respect détourné de son sens. Le programme du FN, et du moins ses représentants, ses « candidats », le portent avec en toile de fond un autoritarisme affiché, avec une préférence communautaire, etc… En bref, pour le catholique que je suis, on est dans du pur (et dur) pharisaïsme. Il lie « de lourds et pesants fardeaux » d’un côté, et de l’autre il suit la lettre de la loi, au lieu de l’esprit. La préférence communautaire par exemple, en est un exemple criant. Aux personnes qui vous disent défendre la famille, par exemple, demandez-leur « pourquoi », avant de partir du principe que défendre la famille est une fin en soi. Si vous trouvez dans le programme du FN, par exemple, une défense de la famille « française », avec la « suppression des pompes aspirantes » et du regroupement familial, demandez-vous sérieusement quelle est la raison pour laquelle ce programme défend la famille. Est-ce par souci réellement évangélique ? L’évangile ferait-il une différence entre la famille nationale et la famille « tout court ». C’est là que ça devient dangereux, le mélange du bon grain et de l’ivraie si vous voulez. C’est dangereux parce que c’est fourbe : ça a l’apparence du respect de la loi naturelle, mais ça n’en a pas l’esprit ni l’intelligence. Et c’est vraiment dangereux, parce qu’alors, sans intelligence, le respect de la Loi peut devenir totalitarisme. Voilà le pharisaïsme d’aujourd’hui chez les catholiques. Pour moi il a ce visage-là.
Et je vous laisse aller revoir dans les évangiles le traitement que réservait Jésus aux pharisiens hyper respectueux de la Loi, et le comparer à quelles relations Jésus entretenait avec les païens (idolâtres), les publicains (traitres à la nation), les lépreux (impurs), les pécheurs … Avec le pharisien, Jésus est très dur.
Le pharisaïsme-d’aujourd’hui, celui qu’on trouve à la droite de la droite, comme on dit, me fait mal. Bien sur il ne tient pas spécifiquement au FN, en tant que parti politique. Mais ce qui est sur, c’est que ceux-là des catholiques, ou leur grande majorité, qui militent au FN, comme ceux qui suivaient Maurras en son temps, sont en plein dans ce pharisaïsme, et que d’une manière ou d’une autre, le FN se prête tout à fait à entretenir et favoriser ce genre de positionnement. Ce qui fait que même si vous avez rejoint le FN dans le souci de défendre avant tout les valeurs qui vous sont chères, comme à moi (la famille, l’éducation, la vie, …), vous serez aspiré dans ce pharisaïsme qui transpire dans chacun des discours que les militants historiques du FN entretiennent.
Voilà, je pourrai développer plus si vous le souhaitez, en attendant peut-être que ça répondra déjà en partie à votre question.
Ca y répond en partie.
Il faudra que je vérifie auprès de ceux que je connais au sujet de l’arrèt du regroupement familial;
cela dit je ne suis pas sur tous les catholiques qui militent au FN soient des pharisiens, surtout que j’en connais beaucoup qui commencent par s’appliquer à eux-même les fardeaux avant de les proposer aux autres; et je ne sais pas s’ils cherchent à les imposer ou à les proposer avec force; je dirais même que c’est dans ce groupe que je trouve le plus d’exemple de respect de ce que demande l’Eglise, notamment en matière de sexualité.
Ca fait tout de même une différence notable avec les pharisiens…
Et quand à moi ce qui m’énerve tout autant, c’est l’accusation d’intégrisme qui colle à la peau de tous ceux que l’on dit à droite de l’UMP sur n’importe quel sujet… quant au programme du Fn sur l’immigration, le hic c’est que sur ce sujet il n’y a qu’une offre: le FN; le reste se contente de nier le problème… je ne pense pas que ça soit sain.
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