Je ne me suis pas permis de reprendre le titre du billet de Pierre Bilger, qui pointe une question que j’approchais dans le cadre de mon Bayrousceptiscime, celle de la faisabilité de sa méthode : quid des personnalités qui composeraient son gouvernement, et surtout, quid de sa majorité parlementaire.
« la réponse donnée à la question de savoir, s’il était élu, comment se constituerait la majorité parlementaire sur laquelle il s’appuierait pour gouverner, nous a laissé sur notre faim. Il s’agit pourtant d’une question essentielle qui, si elle n’obtenait pas une réponse convaincante, empêcherait sans doute de transformer le succès actuel d’estime dans les sondages en une possibilité réelle de victoire
(…)
ce dont je suis convaincu, c’est que si François Bayrou ne peut donner une réponse plus construite à cette question que celle qu’il a donnée jeudi soir, il restera effectivement au mieux le «troisième homme» au lieu de devenir ce «deuxième homme» ou ce «premier homme», selon que l’autre protagoniste sera un homme ou une femme, qui est sa belle ambition. »
Après avoir voté la censure contre le gouvernement, escompte-t-il, en cas de victoire, que le groupe UMP se ranger derrière lui ? Et les socialistes, derrière un programme législatif qui reste un programme de droite ? A l’instar de la construction de la politique de défense européenne via les porte-avions, reste-t-on dans le domaine du rêve éveillé ?
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Que fera Bayrou s’il arrive 4e ou 3e (ce qui reste quand même le plus probable) ? C’est clair : il monnayera son soutien à Sarko (notamment pour les législatives) en fonction de son score.
S’il parvenait au second tour, par contre, il aurait clairement ses chances, que ce soit contre Nicolas Sarkozy ou contre Ségolène Royal, car il bénéficierait assurément, dans les deux cas, d’un report massif des voix du candidat éliminé.
Que ferait-il s’il était élu ? Il formerait d’abord un gouvernement. Le portrait-robot de son premier ministre (« un Delors jeune ») ressemble beaucoup à celui de Pascal Lamy. Les autres ministres seraient sans doute piochées dans l’UDF et auprès de personnalités PS et UMP de centre-gauche et de centre-droit, de type Kouchner, Bockel, Borloo, Blanc, Méhaignerie (?), DSK (?)…
Il devra ensuite présenter aux législatives des candidats étiquetés « nouvelle majorité présidentielle » dans toutes les circonscriptions. Mais ceux-ci auront en face des candidats PS et des candidats UMP. Et là, il est obligé de parier sur un irrésistible élan qui ferait exploser les clivages actuels des votes des Français… Il mise pour cela sur les résultats d’un sondage qui dit que 71% des Français seraient favorables à un gouvernement comprenant des ministres de gauche et des ministres de droite.
Bref, c’est vraiment pas gagné. Et la question ne se posera pas si Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal sont tous deux au-dessus de 25% au 1er tour.
Comme souligné par Pierre Bilger et par Koz, même si François Bayrou venait à remporter l’élection présidentielle, il n’obtiendrait pas dans la foulée de majorité parlementaire. Après les élections législatives de juin prochain, on aurait dans cette hypothèse et selon toute vraisemblance 3 blocs parlementaires : un bloc PS, un bloc UDF dopé par la victoire de son président en mai, un bloc UMP. Il serait impossible à François Bayrou de former un gouvernement capable de mener à bien son programme. D’ailleurs quand on lui demande de nommer les personnes avec lesquelles il gouvernerait, comme par exemple sur France 2 jeudi soir, il reste très vague.
C’est bien dommage car cette question des alliances est pourtant fondamentale pour jauger la crédibilité de la démarche bayrouiste.
Sauf que, force est de constater à l’aune de ma démonstration précédente, que plus que de démarche, c’est de posture qu’il s’agit ici.
Qu’on soit bien d’accord, François Bayrou mène la meilleure campagne possible qu’il puisse mener compte tenu des maigres moyens qui sont les siens. C’est très bien joué. Mais l’idée d’un gouvernement d’union nationale, si je peux aisément admettre qu’elle soit, à certains égards, séduisante d’un point de vue intellectuel, est et reste impraticable sous nos tropiques constitutionnels. On me répondra que justement le candidat centriste veut passer à la VIe République, changer le mode de scrutin à l’AN, etc. En plus d’être très hasardeux, tout cela prend du temps, beaucoup de temps, et pendant ce temps, il y a un pays – qui plus est mal en point – à diriger. L’ignorer c’est faire preuve d’une irresponsabilité monumentale, surtout quand on sait combien les semaines qui suivent l’élection présidentielle sont cruciales en matière de mise en oeuvre du programme électoral.
Tout cela étant dit, ne reste à François Bayrou qu’une toute petite voie de sortie possible : récupérer la partie sociale-démocrate d’un PS qui se cherchant depuis 5 ans aurait fini par exploser sous le choc d’un deuxième échec consécutif au premier tour de l’élection présidentielle.
On se retrouverait alors avec une extrême gauche atomisée, un bloc centre-centre gauche (autrement dit « à la Prodi »), un bloc de droite républicaine un peu plus libérale et conservatrice qu’aujourd’hui, et enfin avec une extrême droite contenue sous les 10%. Bref, on s’inscrirait avec des années de retard dans la configuration qui prévaut presque partout sur notre vieux continent.
Je vous trouve tout de même très sévère avec l’idée de ce gouvernement d’union national.
Dire que ce gouvernement serait impossible à monter en France, ce serait considérer que la totalité des personnalités politiques PS et UMP sont assez obtus pour refuser d’oeuvrer pour les Francais (envers lesquels il ses déclarent pourtant toujours plus à l’écoute) pendant 5 ans sous prétexte que le chef ne soit pas des leurs.
Et dire que le fait que le gouvernement n’ai pas la majorité absolue à l’assemblée l’empêche d’appliquer son programme, est absurde car c’est le rôle même de l’assemblée d’être un contre-pouvoir. Après c’est sur que suite à 5 ans de majorité absolue de l’UMP, ce principe paraît moins évident. Sérieusement vous ne trouvez pas absurde que quoi qu’en dise l’opposition, cela ne change strictement rien au destin d’une loi proposée par le gouvernement ?
Je pense que justement ce type de fonctionnement convient parfaitement à la 5eme république, et ca a autrement plus de gueule qu’une AN réduite à
De même je pense qu’une personne qui fait ses meetings sans discours écrit est bien plus crédible que ceux qui lisent leurs discours même pour dire bonjour, ou le découvrent (ou presque) une fois à la tribune.
Après je suis d’accord pour dire, que Bayrou est loin d’être parfait. Une des choses que je lui reproche en ce moment est de répéter le même discours dans toutes ses interviews. C’est une mauvaise habitude qu’il a du prendre de l’époque ou il était peu invité, et qu’il devait marteler afin que ses idées arrivent aux oreilles des électeurs. C’est plus le cas, alors qu’il passe à un autre type de discours maintenant !
Je reprend comme je ne maîtrise pas les balises:
Je pense que justement ce type de fonctionnement convient parfaitement à la 5eme république, et ca a autrement plus de gueule qu’une AN réduite à vendre des chaussettes:
http://www.assemblee-nationale.fr/infos/boutique_an-v2/articles/TEX109.asp
Décidément !
Curieux ce/ces raisonnements répandus dans les médias, sur le net qui… si ils contribuent à faire valoir une pseudo-habilité à raisonner, analyser, manier idées et concepts n’en n’oublient pas moins l’idée de base de l’élection présidentielle qui reste le choix d’un homme ou d’une femme sur son programme, son projet et la crédibilité de ses ambitions pour le pays.
Et je ne parle pas de la non prise en compte de l’électeur avec sa réflexion personnelle, intuitive et par conséquent incontrôlable…
Imaginez si je vous demande comment Monsieur Sarkozy fera si les législatives le contraignent à la cohabitation… ridicule n’est-ce pas !
J’imagine une autre hypothèse de législatives en cas de victoire de Bayrou à la présidentielle: plutôt que l’effet « vague rose » qui avait suivi Mitterrand, ce qui semble avoir établi dans bien des esprits comme une sorte de dogme d’une prime législative automatique au vainqueur présidentiel, pourquoi ne se produirait-il pas une sorte de syndrome du 21 avril nouvelle version?
Les électeurs qui ont voté Bayrou, faute d’un candidat de leur couleur au second tour, reviennent massivement au bercail pour se déculpabiliser ou pour limiter les dégâts.
Les électeurs du perdant du second tour se mobilisent massivement pour tenter de jouer la belle ou d’attenuer le poids de la défaite de leur parti.
On reviendrait à une bipolarisation caractérisée droite-gauche de l’Assemblée, avec des candidats UDF pris en tenail et laminés. Et une forme inédite de cohabitation en perspective !
Il me semble, mais je peux me tromper, que, contrairement à ce que François Bayrou affirme, les exemples de pays où un gouvernment « d’union nationale » a été formé ne sont pas des exemples où cette situation résulte d’un choix positif des électeurs, mais est plutôt une situation « subie », c’est-à-dire résultant d’élections au résultat trop serré pour ne gouverner que d’un côté. C’est, me semble-t-il, la seule hypothèse où un tel gouvernement peut survivre, d’ailleurs. Je suis preneur d’exemples récents de chefs d’Etat ou de gouvernement qui ont reçu pour mandat positif (et non simplement passif, comme décrit ci-dessus) de former un gouvernement d’union nationale.
On va faire comme si F. Bayrou risquait de dépasser 10 % et pouvait faire mieux que d’être le quatrième homme. Bon ! En même temps je ne vois pas comment on peut imaginer une autre hypothèse, à part si l’on est journaliste.
Le problème majeur toutefois, dans le cas Bayrou, c’est que ces voix qui vont se stériliser sur son nom, risque d’avoir un poids pour la décision finale, si les trois gros candidats sont dans une fourchette étroite. La grande question est de savoir quelle part de son électorat proviendra de droite, et quel autre proviendra de gauche. J’ai du mal à imaginer qu’il arrachera des voix à Le Pen.
L’innovation est donc interdite en France ? Il faut se poser les vrais questions sur ce sujet, et il y’en a car ce n’est pas du tout dans la culture française ? Mais dire que ca n’a pas été fait dans d’autres pays n’est pas un argument.
Cela me rappelle un peu l’argument pour imposer le nucléaire dans les années 70. « le nucléaire est sûr, la preuve il n’y a jamais eu d’accident »…puis il y eu Tchernobyl !
Le simple fait de poser cette question est déà, en soi, une victoire pour Bayrou. Ensuite, il peut compter sur le fait que, s’il est élu, les français voudront lui donner une majorité, donc avis aux chèvres UDF : elles auront leur chance. il peut même compter, au moment des investitures sur quelques brebis égarées : retour de christian blanc, santini aura fini de trouver nicolas merveilleux, kouchner offrira (encore) ses talents… Pour faire l’appoint, selon son score il pourra compter sur des verts éventuellement. il sera dans la m… s’il est vraiment loin de la majorité, mais ce serait pour lui un problème de riche !
EL : la question peut être posée comme ça, ou autrement : *presque tous* les gouvernements d’Europe continentale sont des gouvernements de coalition … dans *presque toutes* les démocraties du monde, après les législatives, on regarde, bien obligé, pour qui les électeurs ont voté, et on essaye de constituer une majorité de gouvernement … ça ne correspond *presque jamais* à « tous les partis de droite » ni à « tous les partis de gauche », … et *presque toujours*, ça marche.
Pourquoi serions nous plus sots que les autres ?
Il me semble que c’est surtout vrai dans les pays qui n’ont pas de scrutin majoritaire pour les élections législatives, mais plutôt un scruting proportionnel. En France, le scrutin majoritaire à deux tours pour les législatives a permis, presque toujours, de dégager une majorité claire à gauche ou à droite.
Et les exemples dont vous parlez, FrédéricLN, ne me semblent pas répondre à la question suivante: ces gouvernements de coalition sont-ils le résultat d’un choix positif des électeurs, ou plutôt la conséquence d’une situation liée à un électorat trop dispersé, ou sans majorité claire? Car ce que propose François Bayrou, c’est de faire le choix positif d’un gouvernement d’union nationale, ce qui, encore une fois, me semble fort rare (et on pourrait donc se demander si c’est possible). Si ce choix me semble « exprimable » lors d’une élection présidentielle, qu’en est-il de l’expression électorale d’un tel choix lors d’une élection législative?
On reste dans des raisonnements théoriques : en pratique, il n’y a aucune assurance qu’un gouvernement d' »union nationale » puisse être constitué.
L’UDF est-elle en mesure d’obtenir une majorité parlementaire ? On peut éventuellement compter sur un mouvement favorable si l’on prend l’hypothèse que Bayrou est élu. Mais comment passer de 27 membres (en comptant Baguet et Santini) à une force capable de s’imposer dans le cadre d’une alliance électorale ?
La majorité absolue est à 289… Admettons que les 27 soient élus. Restent 262…
La probabilité pour que l’UDF parvienne à s’imposer comme le maître d’oeuvre d’un gouvernement d’union est mince…
François Bayrou a un discours séduisant mais comme le souligne Koz il sera impossible de le transposer sur le terrain. Le Président de la République a besoin d’une majorité soudée pour mettre son programme en oeuvre via le Premier Ministre. L’UDF n’est pas en mesure de rassembler au-delà de l’anecdote. Sur bien des sujets les divergences PS/UDF/UMP sont fortes et comme le disait MAM hier « Bayrou est un illusionniste ». Si on l’écoute « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ». C’est vrai dans les dessins animés, pas à l’Assemblée. Et que dire du Sénat car nous ne parlons dans ce sujet que de la majorité à l’Assemblée mais au Sénat c’est une autre histoire !!
Addendum : inutile de me rappeler la prépondérance de l’Assemblée sur le Sénat dans le processus législatif, mes cours de Droit me reviennent parfois à la mémoire 🙂 Mais dans la société des Bisounours que nous propose FB on imagine pas qu’il demande à l’Assemblée de statuer contre l’avis du Sénat.
Je vais être un tantinet cynique, mais dès qu’il s’agit d’avoir du pouvoir, on doit être en mesure de compter sur l’appétit de pas mal de monde pour oublier avec le sourire des principes débattus avec force auparavant.
Jack Lang (par exemple) réussira sûrement à trouver une bonne excuse.
Etroite différence entre cynisme et réalisme…. Surout en ce qui concerne Lang…
Bonjour,
L’idée a priori de François Bayrou me séduit. A savoir, devant la montée des extrèmes (droite et gauche), faire un gouvernement d’union nationale de sauvegarde de la République en ne gérant que les points d’accord sur l’état actuel de crise de la France et l’état théorique de sortie (dette, confiance dans l’état, honnêteté des élus, etc..).
Mais je me souviens trop d’un exemple récent où une question a aussi été vécue comme commune à le droite et la gauche : la constitution européenne. Il a semblé que tous pouvaient s’accorder sur la nouvelle règle du jeu sans pour autant nier leurs différences sur leur méthodes d’appliquer cette règle, plutôt libérale ou plutôt sociale. Un essai de rapprochement a été fait par une photo commune Sarkozy/Hollande à la Une de Paris Match. Je me souviens trop les lazzis et quolibets venus de la gauche contre cette « trahison » forçant François Hollande à faire machine arrière pour croire en France de nos jours à ce gouvernement d’Union Nationale.
L’idée de F Bayrou est belle et me fait rêver, mais elle reste pour moi un rêve quand je regarde le passé récent de notre classe politique.
Luc
Je ne pense pas que ce soit là la question
Est-ce que la démocratie en est à un point où la priorité est de faire un gouvernement d’union nationale contre les extrêmes ? Et de toute façon, ne serait-ce pas une autre manière de ne pas assumer la diversité d’opinion de la population, de mettre au ban de la société un quart des électeurs (grosso modo), et finalement de travailler contre la démocratie ?
Bonsoir à tous.
Je regardais Ségolène Royal sur tf1 et à nouveau quelque chose m’a frappé. Dans la même phrase elle se pose clairement pour une politique bipolaire droite/gauche avant de se dire haut et fort pour une France unie qui n’oppose pas les uns et les autres (se comparant par là même à N. Sarkozy).
Il y a la même dualité chez SR que chez NS : « je rassemble mon camp pour battre l’autre camp (et donc les électeurs de l’autre camp) et ose me poser en grand rassembleur de la France ».
J’avoue que l’idée de F. Bayrou me séduit assez. Un président élu à un peu plus de 50% des voix devrait reconnaître que près de la moitié des citoyens (votants) souhaite voir l’autre camp aux commandes… oui mais bien entendu il représente lui-même plus de 50% des votants… il doit pourtant travailler au service de tous. Comment faire sinon qu’en travaillant objectivement avec des personnalité issues des deux camp et qui ont donc tous les deux une légitimité relative ?
Bon, vous aurez tous noté le petit « objectivement » qui est venu se coincer au milieu de ma dernière phrase et qui est un concept justement qui tend, lorsqu’il manque, à coincer beaucoup de bonnes volonté…
cordialement,
peamak
p.s. C’est mon 1er post ici (yippee !) alors je tiens à dire que j’apprécie le ton donné et les papiers de koz (même si à priori je dois être un peu plus au centre que toi (vous?)).
[quote comment= »4875″]Est-ce que la démocratie en est à un point où la priorité est de faire un gouvernement d’union nationale contre les extrêmes ? Et de toute façon, ne serait-ce pas une autre manière de ne pas assumer la diversité d’opinion de la population, de mettre au ban de la société un quart des électeurs (grosso modo), et finalement de travailler contre la démocratie ?[/quote]
Je partage cette analyse. Jouer sur les peurs et parfois dénigrer la France comme le fait François Bayrou afin de justifier cette idée de gouvernement d’Union Nationale me paraitpour le moins anachronique en plus d’être totalement illusoire. Comment, de plus, imaginer que François Bayrou soit capable de rassembler autour de lui la classe politique lors même qu’il est dans l’incapacité de rassembler son propre camp (Santini, De Robien, etc…) ?
La France a cette culture bipolaire comme elle a la culture bicamérale. Le clivage Gauche/Droite, pour autant qu’il ne sombre pas dans la caricature dans laquelle Royal et Bayrou tentent de la faire tomber est une force démocratique.
Enfin, Bayrou a fustigé en son temps la création de l’UMP en arguant de l’incapacité des idées à se développer dans un ensemble homogène (l’UMP) et ainsi justifié la non-adhésion de son mouvement au parti nouvellement créé. Et maintenant il nous propose ni plus ni moins de créer une entité (évitons de l’appeler parti) qui serait celle de la Majorité Présidentielle ? « Y a comme un défaut » comme disait le regretté Frenand Raynaud….
Pingback: » Rebonds sur Bayrou
[quote comment= »5082″]
Je partage cette analyse. Jouer sur les peurs et parfois dénigrer la France comme le fait François Bayrou afin de justifier cette idée de gouvernement d’Union Nationale me paraitpour le moins anachronique en plus d’être totalement illusoire.[/quote]
Je me permets de reprendre ‘presque’ mot pour mot :
Jouer sur les peurs (du 21 avril 2002) et parfois dénigrer la France comme le font NS et SR afin de justifier cette idée de bipolarité me parait pour le moins anachronique etc…
[quote comment= »5082″]Comment, de plus, imaginer que François Bayrou soit capable de rassembler autour de lui la classe politique lors même qu’il est dans l’incapacité de rassembler son propre camp (Santini, De Robien, etc…) ?[/quote]
Difficile de résister aux sirènes UMPistes ?
[quote comment= »5082″]La France a cette culture bipolaire comme elle a la culture bicamérale. Le clivage Gauche/Droite[/quote]
Ah bon ? c’est sûrement un article de la constitution qui m’aura échappé… où une loi coutumière peut-être… voyons voir… oui, depuis 1981 la gauche et la droite se sont échangés le pouvoir. Jusqu’en 2002 où la bataille finale fut uniquement entre la droite et l’extrème droite. le nombre de votants en 2002 au 1er tour :
droite : 5 665 855
gauche : 4 610 113
extrème droite : 4 804 713
le reste : 13 417 790 !!!
C’est le bipartisme qui mets de côté une grande partie de la France (votants gauches+droite traditionnelle : 10 275 968 contre autres votants : 18 222 503) et certainement pas un gouvernement d’union nationale… non ?
(sources wikipedia)
[quote comment= »5082″]Enfin, Bayrou a fustigé en son temps la création de l’UMP en arguant de l’incapacité des idées à se développer dans un ensemble homogène (l’UMP) et ainsi justifié la non-adhésion de son mouvement au parti nouvellement créé. Et maintenant il nous propose ni plus ni moins de créer une entité (évitons de l’appeler parti) qui serait celle de la Majorité Présidentielle ? « Y a comme un défaut » comme disait le regretté Frenand Raynaud….[/quote]
FB ne souhaite pas créer un nouveau parti énonçant que tous ses membres auront les mêmes courants d’idées, au contraire : rassembler les personnes de bonnes volonté, ayant des idées différentes et qui représentent l’ensemble du peuple français.
Encore une fois (cf mon post précédent) les termes « bonne volonté » viennent un peu ternir cette idée qui me plait beaucoup.
[quote comment= »5198″]
Je me permets de reprendre ‘presque’ mot pour mot :
Jouer sur les peurs (du 21 avril 2002) et parfois dénigrer la France comme le font NS et SR afin de justifier cette idée de bipolarité me parait pour le moins anachronique etc…[/quote]
Pourquoi pas en effet le lire ainsi. Mais j’attends que vous me trouviez un passage de discours ou d’écrit dans lequel NS dénigre la France. Pour SR en effet elle agite avec délectation le chiffon rouge de l’extrême droite, en bonne fille de Miterrand qu’elle se targue d’être.
[quote comment= »5198″]Difficile de résister aux sirènes UMPistes ?[/quote]
Est-il interdit d’adhérer aux idées de l’UMP sans être accusé de céder aux sirènes ??
[quote comment= »5198″]Ah bon ? c’est sûrement un article de la constitution qui m’aura échappé… où une loi coutumière peut-être… voyons voir… [/quote]
En effet vous avez zappé l’Article 24 de la Constitution qui organise le parlement :
[quote comment= »5198″]
C’est le bipartisme qui mets de côté une grande partie de la France (votants gauches+droite traditionnelle : 10 275 968 contre autres votants : 18 222 503) et certainement pas un gouvernement d’union nationale… non ?[/quote]
Le bipartisme lorsqu’il est organisé et que chaque « camp » a des arguments solide et valable limite les dangers des extrêmes. Ceux-ci apparaissent lorsque soit l’un des deux camps est défaillant soit lorsque les deux camps sont jugés identiques voire « tous pourris ». Le bipartisme élargi dans lequel évolue la France depuis des lustres est probablement le système le plus stable qui soit. Il permet à chaque camp au pouvoir d’avoir une majorité suffisante pour gouverner et mener à bien le programme sur lequel les Français se sont prononcés (Présidentiel ou Législatif). Ce que veut organiser FB est la cohabitation qui comme on l’a vu est néfaste et dont un des effets les plus dangereux est l’immobilisme.
[quote comment= »5198″]
FB ne souhaite pas créer un nouveau parti énonçant que tous ses membres auront les mêmes courants d’idées, au contraire : rassembler les personnes de bonnes volonté, ayant des idées différentes et qui représentent l’ensemble du peuple français.[/quote]
Ce que FB veut créer c’est l’Assemblée Nationale en somme 🙂
[quote comment= »5209″]Pourquoi pas en effet le lire ainsi. Mais j’attends que vous me trouviez un passage de discours ou d’écrit dans lequel NS dénigre la France. Pour SR en effet elle agite avec délectation le chiffon rouge de l’extrême droite, en bonne fille de Miterrand qu’elle se targue d’être.[/quote]
J’ai dû rater le passage où FB dénigre la France alors… (c’est possible hein ! 😉 )
Mais je trouve quand même que gouverner en ne représentant que 20% de la population est une forme de dénigrement… (20% est une base un peu arbitraire que je prends, désolé… vous comprenez mon point de vue).
[quote comment= »5209″]Est-il interdit d’adhérer aux idées de l’UMP sans être accusé de céder aux sirènes ??[/quote]
Non, bien que sûr que non. Mais c’est possible aussi. Et c’était justement le but de mon « ? » en fin de phrase.
[quote comment= »5209″]En effet vous avez zappé l’Article 24 de la Constitution qui organise le parlement :
[/quote]
Pardon mais je persiste à dire que je ne vois nul part mention faite du bipartisme dans la constitution… (oui, je répondais au fait que la France soit bipartisane et j’ai oublié que vous disiez « bicamérale », mea culpa).
Je note aussi dans la constitution, Art. 2 :
Son principe [à la République c’] est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. –> voir le paragraphe ci-dessus.
[quote comment= »5209″]Ce que veut organiser FB est la cohabitation qui comme on l’a vu est néfaste et dont un des effets les plus dangereux est l’immobilisme.[/quote]
Oui en effet. mais la cohabitation est [i]subie[/i] tandis que là le but est de faire travailler ensemble des personnes qui [i]souhaitent[/i] travailler ensemble. Encore une fois, je ne penses pas que ce soit chose aisée mais je veux croire que c’est possible (je suis souvent trop naïf, j’en ai objectivement conscience)
[quote comment= »5209″]Ce que FB veut créer c’est l’Assemblée Nationale en somme :)[/quote]
🙂 Bien vu… sauf que, une fois de plus, l’AN c’est plusieurs camps qui s’opposent et qui, parfois travaillent avec certains pour des commodités politiques…
J’ai conscience que la différence entre ce que vous imaginez et ce que j’imagine ne tient qu’à cette capacité à travailler véritablement ensemble… est-ce possible ? je ne sais pas mais j’aimerais bien !
[quote comment= »5238″]
J’ai dû rater le passage où FB dénigre la France alors… (c’est possible hein ! 😉 )[/quote]
Vous ne m’avez juste pas bien lu :
[quote comment= »5238″]Mais je trouve quand même que gouverner en ne représentant que 20% de la population est une forme de dénigrement… (20% est une base un peu arbitraire que je prends, désolé… vous comprenez mon point de vue).[/quote]
Je comprends votre point de vue mais ne voit pas son application à nos candidats.
[quote comment= »5238″]Non, bien que sûr que non. Mais c’est possible aussi. Et c’était justement le but de mon « ? » en fin de phrase.[/quote]
D’accord j’ai compris.
[quote comment= »5238″]Pardon mais je persiste à dire que je ne vois nul part mention faite du bipartisme dans la constitution… (oui, je répondais au fait que la France soit bipartisane et j’ai oublié que vous disiez « bicamérale », mea culpa).[/quote]
En effet le bipartisme est une tradition, aps une notion constitutionnelle.
[quote comment= »5238″]
Oui en effet. mais la cohabitation est [i]subie[/i] tandis que là le but est de faire travailler ensemble des personnes qui [i]souhaitent[/i] travailler ensemble. Encore une fois, je ne penses pas que ce soit chose aisée mais je veux croire que c’est possible (je suis souvent trop naïf, j’en ai objectivement conscience)[/quote]
Naîf (dans le bon sens) ou idéaliste mais c’est malheureusement une utopie. Belle mais une utopie.
[quote comment= »5238″]:) Bien vu… sauf que, une fois de plus, l’AN c’est plusieurs camps qui s’opposent et qui, parfois travaillent avec certains pour des commodités politiques…[/quote]
Merci 😉 Mais qui par définition arrivent à un résultat malgré tout.
[quote comment= »5238″]J’ai conscience que la différence entre ce que vous imaginez et ce que j’imagine ne tient qu’à cette capacité à travailler véritablement ensemble… est-ce possible ? je ne sais pas mais j’aimerais bien ![/quote]
En effet ça ne tient pas à grand chose mais la France a besoin d’être dirigée, d’avoir un chef avec une vision et pas une coopérative. C’est mon point de vue et je ne prétends pas détenir la vérité.