Invité à assister au Conseil National du Parti Chrétien-Démocrate en tant que simple observateur extérieur (puisque je ne suis pas même adhérent du PCD), je m’y suis rendu en « blogueur et ami ». Pour l’intérêt objectif de l’évènement et, parce que, même si je n’arrive pas à me départir d’un foutu doute sur la stratégie et sur le mode d’intervention d’un chrétien en politique, y’a pas à faire, le courant passe spontanément avec les gars du PCD. Et les filles, aussi.
Du grand agriculteur à la comptable brestoise, sans oublier le philosophe-éducateur-délégué général pour n’évoquer que trois visages, ni mentionner tout le monde parce que ça va bien, hein. Alors, tant qu’à faire, dans la mesure où eux, ils l’ont levé, ce doute, pour ce qui les concerne, la question ne se pose plus.
Samedi, deux motions étaient en débat, l’une portée par les vice-présidents du PCD, l’autre par la délégation de Touraine. Elles proposaient des chemins différents tant en ce qui concernait le timing de la présidentielle, le principe d’une candidature, que celui du rapport à l’UMP. Comme l’on dit dans ces occasions, les scores respectifs témoignent de la réalité de la démocratie interne, et offrent à la motion retenue une majorité claire. Selon les termes de la motion retenue, « le PCD présentera un candidat à l’élection présidentielle de 2012 et met dès aujourd’hui tout en œuvre à cet effet ».
Cette candidature PCD va se heurter à des obstacles non négligeables.
Le premier d’entre eux est d’être prise au sérieux. Sondée dans mon entourage large, cette candidature se heurte souvent, dans le meilleur cas, au scepticisme et dans le pire, à la dérision. Elle se heurte également au risque de contribuer à éliminer Nicolas Sarkozy du second tour. A ce jour, le premier tour s’annonce serré pour tous, et mal parti pour Nicolas Sarkozy. Le risque est donc de faire passer le cap du premier tour au FN, et élire un candidat socialiste à la présidence. Et si Christine Boutin affirme ne pas faire de différence entre Sarko et DSK, elle ne serait pas la dernière à reconnaître que, sur toutes les questions éthiques et /ou bioéthiques, la différence existe, à tout le moins dans les entourages, ou les fidélités contraintes. Troisième risque, plus interne au PCD, il y a l’implantation des élus locaux, davantage soulevé par la motion Touraine. Enfin, le dernier risque est celui de se gaufrer.
Le choix fut donc fait, en connaissance de ces risques. Les protestations ont commencé à se faire entendre. Et je ne peux pas m’empêcher de sourire en lisant que Jean-François Copé, surpris que les petits doigts ne trouvent pas les coutures de pantalons, déclare[1] qu’il « faut éviter à tout prix les candidatures multiples ». Le risque existe certes. Mais, comme il est confortable de jouer la partition du politique raisonnable, appelant à un peu de discipline dans les rangs, quand cela fait bientôt trois ans (sur quatre, ça compte), que l’aile de centre-droit et, plus encore, les chrétiens, font valoir leurs réserves sans autres conséquences que quelques discours et une pratique des signaux qui fait passer la politique pour une notice de sémaphore…
Vieille politique, à courte vue. Vieille politique qui exige encore l’alignement quand les votes de 2002 et de 2005 ont démontré le rejet par principe des « votes utiles » et autres « votes forcés ». 2007 n’a été qu’une heureuse parenthèse marquée par la conjonction d’une personnalité et d’un moment qui ne sera pas celle de 2012. Christine Boutin soulignait pour sa part que « si la France cherchait en 2007 un homme énergique et de rupture, elle ne regardera pas l’échéance de 2012 sans avoir les yeux ouverts et la mémoire vive ».
Il s’agira alors peut-être d’une candidature de témoignage, mais le témoignage a aussi un sens fort. Un participant au Conseil National a eu cette référence – osée parce qu’elle est marquée – en citant cette parole simple et forte de Sainte Bernadette : « je ne suis pas chargée de vous le faire croire, mais de vous le dire ». Voilà qui me parle. En écho, une autre parole m’est venue, qui ne surprendra personne : « l’important n’est pas de réussir, ce qui ne dure jamais, mais d’avoir été là, ce qui est ineffaçable ».
Un facebook-friend, et non des moindres, réagissait ainsi à l’annonce d’une candidature PCD : « si tous les gens qui ont un « cri » à pousser et des convictions à défendre se croient obligés de se présenter à la présidentielle, bonjour les dégats ! Comment expliquer que le débat démocratique soit à ce point moribond dans notre pays ? ». Je crois plutôt que nous souffrons d’un trop-plein de candidatures d’ambitions, sans convictions, que ce sont bien davantage ces candidatures sans structure et interchangeables qui abîment notre démocratie, et que les électeurs ont besoin de la fraîcheur et de la vivacité d’une politique de convictions.
Avoir été là, être là, « ici et maintenant » pourrait-on ajouter… Lorsque certains se crispent sur une identité menacée, lorsque certains agitent cette identité sans l’habiter, au PCD, nombreux vivent les racines chrétiennes de la France, sans hargne ni exclusive.
Certes, le PCD a ses faiblesses, et notamment le manque de visibilité de ses cadres, de ces autres visages qui portent un même projet et de mêmes valeurs. Il semble, à ce qu’elle m’en disait en janvier, que Christine Boutin en soit consciente. Mais il a aussi cette capacité d’être le témoin de valeurs anciennes qui ont enrichi la France et l’Europe – Christine Boutin évoquait les catholiques sociaux et les démocrates chrétiens qui ont inspiré l’Europe, Franck Margain[2] saluait Marc Sangnier, et l’un des vecteurs possibles de leur renouveau.
Or, comme l’a souligné Christine Boutin, en faisant référence au rapport du Médiateur de la République, la France paraît fatigué psychologiquement. Un programme, des mesures concrètes, sont nécessaires, c’est évident, aussi relatifs soient les programmes électoraux. Mais il est indispensable de remettre la France sur ses deux pieds. Je crois malheureusement à la justesse du diagnostic posé par le CEVIPOF : la défiance s’est imposée. La France se retrouve aujourd’hui comme un corps fractionné, plus fractionné encore qu’il y a peu. Un corps sans projet commun, sans vision. Fractionné par le chômage (auquel Christine Boutin a raison de dire que l’on s’est habitués). Fractionné également, entre autres, par ceux qui, à gauche, n’ont eu de cesse de dénigrer ses valeurs fondatrices croyant pouvoir faire table rase de son passé et par ceux qui, en réponse, à droite, vivent l’identité comme une crispation, ou une ligne de programme obligée. Il est, certainement, urgent aujourd’hui de « restaurer la confiance et redonner un véritable sens aux valeurs de la république : Liberté, Egalité, Fraternité. »
Christine Boutin et le PCD ont mis en avant une volonté de ré-appropiation de l’Europe, autrefois belle idée enthousiasmante aujourd’hui lestée par la « machinerie », ainsi qu’un souci d’intégration ouverte et positive dans la mondialisation[3]. Autant de sujets que les valeurs fondatrices du PCD peuvent lui permettre d’aborder avec quelque légitimité.
crédit photo : PCD
- en visant, certes, Jean-Louis Borloo [↩]
- responsable du PCD de Paris [↩]
- cf. ce précédent billet à cet égard [↩]
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Sans trop savoir m’en expliquer et sans trop savoir si ma remarque à sa place ici, je ne voterai pas plus Marie Christine Boutin que Martine Aubry.
Je ne doute pas qu’elle ait une grande affection pour Marie, mais elle ne s’appelle que Christine Boutin. Après, il est certain que vous nous en dîtes trop peu. Vous allez passer pour un phallocrate.
Yes ! Voilà une candidature que je soutiendrais de toutes les forces que Dieu me prêtera pour le faire (*). Je l’attendais avec impatience et compterai parmi ses fervents partisans.
Question stratégie je crois qu’il y a un paquet de billes à jouer. Je crois par exemple que le rapprochement avec France Ecologie est super bien joué, et qu’il faut mettre un gros investissement stratégique sur l’écologie. D’autres pays du monde nous montrent que contre le libéralisme-libertaire, les gens attendent de pouvoir voter à la fois pour une « économie » (au sens large du terme) respectueuse de l’homme et de l’environnement, et pour des « valeurs » conservatrices de la dignité de la personne humaine, de la famille, etc…
PS : j’aime beaucoup ton expression « une pratique des signaux qui fait passer la politique pour une notice de sémaphore » ! 🙂 Bien trouvé.
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(*) Comme j’ai commencé de le faire un peu savoir dans mon réseau politique (tu vois bien lequel) histoire qu’on y travaille de manière constructive.
Un parti qui se décide à présenter un candidat à une élection tout en ayant longtemps réfléchis aux risques que cela engage voilà qui est intéressant.
Au PS ils veulent être candidat par soif de pouvoir, la logique de faire gagner son camp n’est que très secondaire sinon comment expliquer les multiples candidatures réelles ou supposées? Le PS n’a pas réussi à mettre les ego au service d’une cause plus grande…
À l’UMP c’est aussi catastrophique. Ils ont une candidature mais là et le « projet » et les ego ont été mis au service d’une ambition sans pour autant avoir un projet autre que cette ambition (ou je sais je me répète).
Le PCD m’interpel. Outre le fait qu’il se présente véritablement comme chrétien (ce que et l’UDF et les Républicain sociaux ne faisaient pas), il me semble que c’est bien un projet de société qui est mis en avant servi par une personnalité dont la soif de pouvoir n’est pas l’unique horizon de temps. Ne nous faisons pas d’illusions, les politiques sont intéressés par le pouvoir, il ne faut pas imaginer des coeurs purs, désintéressés et vertueux. Je suivrai donc avec attention ce parti et son programme. Qui sait, peut être franchirai-je le pas en m’engageant plus. Des actes, non des paroles^^
Initiative sympathique, je souhaite beaucoup de succès au PCD.
Un conseil. Ne vous pressez pas de sortir un programme, des propositions concrètes. Le seul atout des partis ultra-minoritaires est précisément de ne pas être obligés d’y passer. Ca permet de se concentrer sur les principes, les valeurs, et d’éviter de sombrer dans les compromissions sordides.
Regarde le PS. Ca fait 4 ans qu’ils se gardaient bien de proposer quoi que ce soit et j’en arrivais presque à trouver des qualités à François Hollande (si, si, sérieux). Et puis ils ont sorti leur « programme »…
merci à D. de vous avoir fait un cœur intelligent.
@ Koz:
Ah! phallocrate oui bon c’est sûr j’ai fait court mais instit à la retraite j’ai travaillé avec 80% de collègues femmes, « mon » maire était une femme et « mon » inspecteur … une inspectrice. Et j’ai terminé ma carrière en maternelle au milieu donc de nombreuses jeunes femmes et jeunes grands mères. Non je sais pas trop m’expliquer c’est de l’ordre de l’irrationnel, du relationnel. Ce sont deux femmes « vieilles » routières de la politique et des partis politiques qui me semblent très entêtées et fermées sur leurs croyances respectives. Elles ne m’enthousiasment pas. Voilà mais bon c’est pas important. Je ne connais vraiment ni l’une ni l’autre autrement qu’à travers les médias.
et puis, peut-être que ses thèses de campagne seront un peu retenues par le candidat de droite ou de gauche qui aura des chances de l’emporter au second tour?!
Peut-être aussi que les électeurs FN seront heureux de trouver dans le PCD certaines des valeurs qu’ils défendent sans la haine qui les accompagne…
parce que le vote FN est un vote de protestation contre la corruption de la droite: une droite moins corrompue pourrait être un vote non plus de protestation, mais enfin! de conviction: cf les lieux où des divers droites ont été largement vainqueurs avec conjointement un FN très bas!!!
mais pour cela, il faudrait que Christine Boutin montre qu’elle n’est pas JUSTE une personne issue de la bourgeoisie chrétienne bien pensante, mais qu’elle est AVANT TOUT une personne qui se mobilise contre la pauvreté, toutes les pauvretés, dont celle des personnes vulnérables que sont les embryons, les enfants et les vieillards, mais pas seulement. ce qui, à mon avis, est vrai, mais peu connu.
Lib a écrit : :
Ha, c’est bon ça ! Merci, que de bons traits aujourd’hui ! Et sur le fond, je suis assez d’accord : on m’a d’ailleurs déjà fait la remarque. On ne demande pas à un parti ultra-minoritaire d’avoir réponse à tout, sur tous les domaines de la politique, mais de pouvoir être identifié « idéologiquement » (si j’ose dire). Le PCD a actuellement une image de gauchiste pour les chrétiens de droite dure (il n’est pas assez binaire, tu comprends, trop nuancé), et une image de parti ultra-conservateur (pour ne pas dire d’extrême-droite) pour une autre grande partie de la population (en particulier à gauche), du fait notamment de sa défense des valeurs familiales, etc… C’est sur cette identité qu’il faut travailler.
D’autres l’ont d’ailleurs bien compris. On n’a de cesse de parler de « dédiabolisation du FN ». Pourtant, pas un iota de leur programme ne changera, que tout ne soit accompli ! 🙂 Bon d’accord, c’est un mauvais exemple, le FN a un programme. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que personne ne le lit, surtout.
do a écrit : :
Pour cela il faudrait que les médias cessent de la présenter comme cela… Je ne veux pas faire du misérabilisme ou du délire de persécution mais les médias ont besoin de présenter rapidement, si possible en faisant raccourcis et amalgames, les différentes personnalités politique tout en faisant que se soit accrocheur et vendeur. Bref Mme Boutin part avec un certain handicape.
Bonjour Koz,
pour ma part j’ai été adhérent au FRS qui a précédé le PCD, et notamment pendant avant les présidentielles et un peu après. Il me semble que la stratégie politique de Christine Boutin a pour une part payé : elle s’est compromise dans l’UMP, mais ce fut pour porter des valeurs du FRS à l’intérieur du gouvernement. Globalement, le bilan de la présidence de Sarkozy sera positif en ce qui concerne la promotion des valeurs du respect de la vie. On peut penser que cela est dû à la droite en général, mais j’ai la conviction que la participation de C. Boutin y a contribué. Il ne faut pas oublier non plus que la majorité des victoires dans ce domaine ne se passe ni au niveau des parlementaires ni au niveau exécutif, mais dans une capacité à mobiliser du public via des groupes de pression auprès des parlementaires.
Voilà pour le passé. Maintenant, pour l’avenir, j’avoue être plus mitigé. Il y a un certain nombre de déclarations boutiniennes plus ou moins récentes qui m’ont refroidies. Je pense en particulier à son soutien du droit de vote des étrangers. Si je comprends très bien que beaucoup d’idées sociales du FRS sont légitimement issues de la doctrine sociale de l’Eglise, mon analyse de la situation du pays m’invite à tourner davantage les yeux vers certaines mesures proposées par le FN. Le FN ne soutient asbolument pas le respect de la vie, notamment en rétablissant la peine de mort, ce qui est innacceptable pour le catholique que je suis. Cependant il propose des mesures qui apparaissent de plus en plus comme sensées, au fur et à mesure que le temps passe, notamment concernant l’arrêt de l’immigration débridée et la fermeture des frontières. Si le PCD n’a pas vocation a fournir directement un président, mais seulement un ensemble de valeurs chrétiennes dont le prochain gouvernement devra tenir compte, c’est une bonne approche, mais cela sous-entend aussi d’avoir la modestie de ne pas se prononcer sur tout type de sujet. Cela serait également plus rassembleur.
Condé a écrit : :
A mon sens, il y a en outre une garantie paradoxale de ce côté-là : comme il ne me semble pas que l’objectif final soit véritablement d’être élue présidente de la République, la composante « soif de pouvoir » est a priori moindre que pour d’autres.
Lib a écrit : :
Si des gens du PCD te lisent, ils te répondront peut-être.
Cela dit, il me semble plutôt sain de fonder une candidature sur des valeurs avant d’en venir aux mesures concrètes. Il est vrai que, pour un certain nombre de candidatures, il est difficile de définir les valeurs, ce qui amène à en passer plus vite aux catalogues de mesures.
Par ailleurs, compte tenu de la durée de vie des promesses de campagne et de la capacité d’anticipation des candidats (Sarkozy pouvait-il anticiper la crise de 2008 ?), j’aime autant être bien informé sur les valeurs d’un candidat, sa colonne vertébrale, plutôt que de recevoir un catalogue éphémère, qui ne me fournit que des indications générales.
Et puis, je ne suis pas du tout certain que les électeurs se déterminent vraiment sur les programmes. Dès lors qu’ils adhèrent grosso modo à la personne et aux idées, ils peuvent même se forcer sur les programmes. C’est le petit jeu très drôle de la démocratie.
Par ailleurs, l’intervention de samedi dernier rappelle le socle de la candidature. L’élaboration du programme est en cours, d’après ce qu’a indiqué Christine Boutin, et il devrait être publié avant ou après l’été, si j’ai bien saisi.
@ boissoudy: joker 😉
Voix de gauche. a écrit : :
Je n’aurais pas dû, je me suis permis de vous titiller parce que vous citiez deux femmes…
Voix de gauche. a écrit : :
Avec Sarkozy, j’avais donné la prime à une attitude pragmatique et non idéologue…
@ do: je suis parfaitement d’accord avec toi. Même si je n’ai pas d’infos là-dessus, il me paraît évident qu’il s’agit aussi de tenter d’influencer le débat de la présidentielle. Ce sera difficile, tant le système institutionnel et médiatique amène à privilégier les deux candidatures principales (ce dont je ne me souciais pas des masses jusque-là).
En ce qui concerne le FN, cela sera également délicat, dans la mesure où le PCD n’a pas le même mode d’élaboration des idées et n’a pas vraiment une tradition populiste ni tribunicienne. C’est un défi sur la méthode mais, sur le fond, je pense effectivement qu’il peut y avoir matière à détourner quelques votes.
Enfin, je suis encore d’accord sur le fait qu’il faut que le PCD fasse encore davantage la démonstration de l’éventail de ses propositions. Il est identifié à Christine Boutin, qui est elle-même toujours identifié par le débat sur le PACS, pourtant vieux maintenant de 16 ans. Elle a toutefois réussi à montrer qu’elle se souciait aussi du logement, des prisons et, maintenant, elle peut davantage évoquer la mondialisation, avec des thèmes tels que le social business ou la responsabilité sociale des entreprises. Bref, c’est possible, il faut encore que cela se sache.Nikkos a écrit : :
Bon, j’ai fait une petite recherche. Il s’agit du droit de voter aux élections locales.
Et, sinon, « le catholique que vous êtes » donnerait donc la préférence au maintien l’interdiction du droit de vote aux étrangers dans les élections locales au respect de la vie ? C’est une hiérarchie des valeurs surprenante.
Christine Boutin représenterait peut être, éventuellement, avec des réserves, la première candidature pour laquelle je serais vaguement enthousiaste. Electeur de Sarkozy en 2007 (pour mon premier vote de ma vie) je suis évidemment un traumatisé des promesses présidentielles même si, au cours de ces 4 ans, j’ai peut être beaucoup plus dégoûté par les ministres (Juppé et son « ce Pape commence à poser un vrai problème » du Carême 2009 (accompagné d’une hilarante profession de catholicisme « à titre personnel » (sic)), Morano/Bachelot et leurs professions de foi de catholicisme compatible avec les puissances de ce monde, Besson et son traitement du débat sur l’identité nationale (« La France est envahie par des hordes d’immigrés, mais en même temps la France n’est qu’une carte blanche sans identité où le christianisme n’a laissé aucune trace (heureusement !) », etc)) et les dirigeants de l’UMP (et du NC, du PR, de la GM, etc) que par Sarkozy lui-même. L’idée qu’une candidate du PCD puisse montrer qu’une autre conception du monde et de l’être humain est possible et fasse un score pas complètement ridicule est assez enthousiasmante. Reste à espérer que je ne me sente pas obligé de voter Sarko pour assurer son passage au 2nd tour avant de le regretter pendant 5 ans.
Je reste néanmoins persuadé que voter est à peu près la chose la moins utile qu’un chrétien puisse faire aujourd’hui.
Et sinon, Koz : le PACS c’était il y a 12 ans, pas 16 ans. Jospin l’a fait, pas Balladur.
Depuis le temps que je suis ce blog, il fallait bien envoyer la patate un jour.
Comme Jean 3, 16, je sens naitre une légère pointe d’enthousiasme pour cette candidature. Enfin, les débats politiques entre amis ne ressembleront plus uniquement à des discussions lugubres et désepérantes.
Le « mais », car il y a toujours un « mais », c’est le doute affreux d’un second tour disons… déplaisant.
On a longtemps cru que le respect de la vie sous toutes ses formes, y compris les moins populaires, étaient un frein définitif à la popularité. Marine Le Pen a au moins le mérite d’avoir brisé cette croyance. Il me semble que de nombreux hommes politiques locaux n’ont jamais osé soutenir le FRS puis le PCD pour cette raison. Il y a donc peut-être bien une chance à saisir pour rassembler bien au-delà du noyau dur. Encore faudrait-il pour cela que le programme du PCD s’étoffe du point de vue de l’économie – peut-être en puisant plus largement dans la doctrine sociale de l’Eglise – et de la politique internationale. Mais tout cela fait rêver !
Tout en sachant que ce qui donne au PCD son côté « courant qui passe spontanément » est probablement son relatif insuccès actuel : ses partisans voient plus le bien commun que leur intérêt personnel. Le jour où (ce que j’espère malgré tout) il deviendra « dans le vent » il sera rejoint par les ambitieux de tous poils qui auront tendance à le métamorphoser en feuille morte, cf. la démocratie chrétienne en Italie.
Mais, tais-toi Cassandre, on n’en est pas là, longue vie au PCD !
J’ai un problème avec le Parti Chrétien Démocrate : c’est l’appellation « chrétien démocrate ». Non pas que ce soit une mauvaise chose en soi, bien au contraire, c’est un courant d’idées auquel je suis favorable. C’est juste qu’il est construit autour de Christine Boutin, eurosceptique convaincue, alors que pour moi, les chrétiens démocrates sont les défenseurs les plus ardents de la construction européenne. Du coup, je trouve que cela ressemble à de l’usurpation d’identité.
Il fut un temps où Christine Boutin et François Bayrou étaient dans le même parti, le CDS, qui accueillaient principalement les chrétiens démocrates. Désormais, ils ont chacun leur propre parti : Bayrou n’est plus que démocrate, et Boutin n’est plus que chrétienne…
J’ai voté pour elle en 2002, comme … 1,2% des électeurs. J’ai bien peur que le score soit du même acabit cette fois-ci. C’est pour cela que, même si je trouve son angle de vue intéressant et méritant d’être représenté à la présidentielle, je préfèrerais pour ma part que ces idées humanistes soient portées par une candidature plus audible, qui rassemblerait plus large.
D’accord avec PIc (bizarre, je fais partie des 1,2 % moi z’aussi 🙂 )
Un candidat (candidate) différent et pas encore trop caricaturé rassemblerait sans doute plus…
A Pic et Exilé : ça serait chouette effectivement mais citez moi un seul homme politique français non membre du PCD et non élu local dans les Hauts-de-Seine qui partage ses idées sur les questions importantes (les fameux « points non négociables », plus largement sa conception de l’être humain, de la dignité humaine, etc). Je vais déjà vous aider : aucun membre important de l’UMP, du PS, du FN, du MoDem, des Verts, du FDG ne correspond. Ca limite les choix.
Tiens, ce blog entrerait -il en campagne ? 😉
Déjà comme Xerbias, moi qui me définit volontiers comme démocrate chrétien, ça me fait un peu bizarre de voir le parti de Christine Boutin se définir comme chrétien démocrate. Je veux bien que l’ordre des mots ait son importance, mais il y a des limites à la finasserie, même au centre. Cela dit, je n’aurais pas forcément de propositions de nom alternative, donc…
Sur le point de la lisibilité de la candidature, Christine Boutin part avec un net avantage par rapport à 2002, et il faut le dire, un peu grace à Sarkozy. Face à Chirac et peu après la lutte contre le PACS, Christine Boutin était vue comme faisant partie de l’espace interstitiel entre le FN et l’UMP. Une sorte de variante de Philippe de Villiers, l’assise politique en moins… Le discours d’un Nikkos qui se définit comme faisant partie de la « Vieille Garde » montre d’ailleurs qu’il ne s’agissait pas forcément que d’un problème « d’image », ou de « communication ».
Cet espace n’existe plus et donc on ne pourra pas l’accuser de l’occuper, et je pense que l’électeur (du moins celui que cette candidature pourrait intéresser) se souvient peut être encore de la lutte anti-PACS, mais certainement aussi de la ministre de la Ville et de ses positions plus sociales (c’est pour ça que le candidat alternatif, bon…). Il y a une chance que la candidature de Boutin soit perçue comme plus à gauche que celle de Sarkozy, et c’est précisément ce mouvement de la droite vers la gauche qui peut interpeller l’électeur. Sait on jamais, peut être s’intéressera-t-il à ce qui motive vraiment Mme Boutin, plutôt que d’essayer de la placer sur la ligne droite-gauche.
Bon en tout cas, je suivrais cette candidature avec attention. J’attend en particulier de voir si cette dimension sociale va prendre l’importance qu’elle mérite par rapport au seuls sujets d’éthique. J’ai en tout cas beaucoup plus de foi en la sincérité de son indépendance par rapport à l’UMP que dans le cas d’une candidature Morin ou Borloo, et c’est un avantage certain.
Dans les risques que Koz formule, je note quand même celui de se gaufrer, que j’élargirais au risque plus général de « ne servir à rien ». Je suis touché par l’enthousiasme soulevé par cette candidature chez certains membres de ce blog, et j’ai l’impression qu’il serait tout juste tempéré par un score insignifiant. Ce qui compterait serait le plaisir d’avoir été représenté. Ce n’est pas ma culture politique. Je n’ai pas totalement renoncé à essayer de voter pour réellement peser sur le résultat de cette élection, ou au moins les alliances qui en résulteront, voyez vous. Et si ça veut dire manger mon chapeau sur quelques points ou laisser des candidatures sympathiques comme celle de Mme Boutin se vautrer, et bien, tant pis.
Mais promis, si c’est pour choisir entre faire 5% Avec François ou 3% avec Christine, je réfléchirais. Mais je ne vous promet pas un enthousiasme débordant non plus.
@ Koz: la question de la soif de pouvoir part du constat que les politiques ont un appétit pour celui pourquoi le nier? Je n’attend pas qu’ils soient des purs et des vertueux, mais de savoir s’ils mettent cette envi au service que quelque chose qui soit autre que leur réussite personnelle. C’est ce qui me plait chez Boutin et que je reproche à des personnalité comme Sarkozy, Royale ou Bayrou.
Sur la question de la position partisane du maitre des lieux: peu me chaud car je pense que ce blog restera un lieu de dialogue et de débat. Je n’ai jamais considéré Koz comme la Pythie 🙂
Sur le vote des étrangers: je suis surpris que Boutin défende cette position. Pour moi le droit de vote est lié à la citoyenneté. Si un individu n’est pas citoyen du pays dans lequel il réside il ne vote pas cela ne me parait pas une attitude xénophobe. Cela dit le vote des étrangers aux élections locales existe déjà pour les citoyens de l’UE.
@ Xerbias: je suis surpris d’apprendre que Boutin soit eurosceptique alors que le projet de construction européen est animé (du moins à l’origine) par la pensé du christianisme politique.
Sur les valeurs non négociables: peu importe que Boutin soit la seule à les défendre. D’une part je crois qu’il y a des personnes de droites comme de gauches qui y sont sensibles sans pour autant quitter leurs partis. D’autre part ne sommes nous pas envoyés agneaux au milieu des loups ^^. Bêlons encore et toujours, nous finirons par être entendus. Peut être qu’une candidature sera un moyen de mieux faire entendre notre voix.
@Vivien : l’enthousiasme ne fait qu’un avec l’espérance, cher ami ! Il ne s’agit pas de se contenter d’être représenté et de s’en réjouir, en tout cas pour moi, mais bel et bien de faire entrer avec le plus d’énergie possible (et donc d’enthousiasme – allons-y dans la joie, tant qu’à faire) dans le débat politique ces valeurs qui nous tiennent tant à coeur.
Personnellement, des compromis, j’en fais déjà, automatiquement. Comme d’autres l’ont indiqué ici, j’aurai sans doute quelques petits désaccords sur le « programme » du candidat PCD, c’est loin d’être exclu étant donné son ancrage historique à droite. Mais je suis capable aussi de reconnaitre quand il faut fédérer autour de choses essentielles, et quand l’opposition ne relève plus d’un cas de conscience mais de partis pris plus subjectifs. Ce qui m’était interdit par ma conscience autour de l’UMP m’est bien plus largement autorisé autour du PCD, et j’avoue que ce cap passé, je n’aime pas y aller « tiède ».
Après, j’ajoute que 1/ le témoignage n’est jamais inutile 2/ on ne pèse pas dans le débat politique que si on est sur d’aller au second tour. Voyez l’histoire du parti des verts et ce qu’ils auront réussi à imposer dans le débat politique… pas de président de la république, mais une influence qui me parait loin d’être négligeable en terme de « valeurs » (défense de l’environnement, tout ça).
Il y a vraiment quelque chose à tenter AVEC le PCD (pas juste en le regardant d’un air sceptique, je veux dire). Maintenant si le gros des sympathisants potentiels regarde cette initiative en se disant « mouais bof, on verra ce que ça donnera », ça ne risque pas d’aller très loin, c’est sur. Un peu d’encouragement, bon sang. C’est vrai, c’est fou cette manie du scepticisme.
Une règle : la fin ne justifie pas les moyens, et c’est même tout le contraire. Si votre engagement, en terme de valeurs, est juste, alors il ne vous manque que l’espérance pour ne pas croire que de bons fruits en découleront nécessairement.
PS : A ma connaissance, C. Boutin n’est pas eurosceptique dans le sens où elle renierait l’Europe, bien au contraire. Elle se réclame il me semble de la filiation de R. Schuman, et de l’Europe chrétienne. Les penseurs binaires la classent comme eurosceptique parce qu’elle souhaite, avec bon sens, que soit respecté le principe de subsidiarité, et entre autre celui qui tient compte de la légitime souveraineté des états. Le souverainiste n’est pas nécessairement un eurosceptique, sauf si on manque d’un certain sens de la nuance, mais peut être bien plus un moteur d’une construction européenne juste et respectueuse du principe de subsidiarité (dans la lignée du projet de R. Schuman).
Ha, encore un billet que j’aime bien…
cela fait des mois que je navigue entre différentes offres politiques, celle de DSK m’apparaissant un temps (jusqu’à ce que le PS sorte son programme) comme tentante, et puis il y a enfin cette occasion de traduire des valeurs chrétiennes en acte politique.
hé bien, cher confrère (puisque nous sommes confrère, au fait, j’avais oublié de le signaler), voici une perspective intéressante! 🙂
Marine Le Pen qui défend la vie sous toutes ses formes, c’est une blague, j’espère?
Sinon, de la part d’une électrice « réac de gauche » qui ignore beaucoup de choses du PCD, une question: quel est le positionnement économique du PCD et de Christine Boutin concernant le libéralisme et le capitalisme – les « structures de péché » dénoncées régulièrement par le Pape – ainsi que sur le droit du travail et la protection des travailleurs les plus faibles? Ce n’est pas une provocation mais une demande sincère de renseignements.
Bonsoir,
La candidature de Christine Boutin aurait au moins le mérite, à la différence de celle par exemple de François Bayrou, d’être mue par des valeurs et par simplement par une ambition personnelle.
Ceci dit, je vois de nombreux risques à ce mouvement politique: c’est d’abord un mouvement ouvertement confessionnel, sensiblement plus par exemple qu’un parti à vocation de gouvernement comme les « chrétiens démocrates » allemands. Je ne vois pas très bien un juif ou un musulman, même partageant à titre personnel les mêmes valeurs, voter pour un candidat d’un parti se disant chrétien.
Je ne vois pas très bien non plus comment gérer les divergences entre les chrétiens politiques « du centre » et ceux « de droite », comme cela a déjà été discuté dans les commentaires plus haut (vote des étrangers…). J’ai l’impression qu’il y a peu de sujets de consensus entre ces deux groupes ( à part peut-être interdire la prostitution et la recherche sur les embryons, et encore …).
Enfin, je vois un troisième risque: ce parti permettra de peser l’influence réelle des chrétiens politiques en France, et l’on pourrait s’apercevoir que ce n’est pas une communauté si nombreuse que cela, et en conséquence, l’influence des chrétiens en politique pourrait baisser.
Je comprend que vous soyez frustré de ne pas obtenir autant que vous souhaitiez de nos dirigeants, mais si l’on regarde les faits, la France reste à mon avis, parmi les grands pays d’Europe, un de ceux où le christianisme politique a le plus d’influence (plus qu’en Espagne, Angleterre, Benelux, Suisse, et même peut-être Allemagne). Et j’ai l’impression que cette influence est en partie due à la caisse de résonance que peut constituer un large parti de centre droit, comme on l’a vu dans le débat sur la bioéthique récemment.
Bref, étant, sur de nombreux sujets plutôt en désaccord avec les chrétiens politiques, je me réjouis plutôt de ce nouveau développement.
La dénomination « Parti Chrétien… » me heurte un peu car je la ressens comme une forme d’appropriation illégitime.
En effet, le fondateur, l’inspirateur du christianisme n’est pas intervenu dans le champ politique. Et Il aurait pu pourtant car II n’avait pas peur et son pays était occupé. Mais son royaume disait-Il n’est pas de ce monde.
« Parti catholique » serait une dénomination plus précise et plus acceptable de mon point de vue car l’Eglise catholique professe effectivement et clairement une doctrine sociale et économique.
@ Nikkos:
je ne peux confirmer votre remarque sur le passage au gouvernement, notamment avec l’exemple du statut du beau-parent où elle a réussi à stopper tout net un projet qui démarrait. Ce fut la même chose avec l’euthanasie pendant la campagne de NS en 2007. Je crois savoir qu’elle a dû menacer de quitter le bateau si cette orientation était prise… et, depuis, force est de constater que le candidat devenu président s’en tient au développement, nécessaire, des soins palliatifs. On pourrait dire aussi beaucoup du travail fait par JF Poisson à l’Assemblée sur les questions de travail du dimanche ou sur la bioéthique.
Pour l’avenir, un candidat comme celui du PCD n’a pas à sortir un catalogue mais précisera les points sur lesquels le vote en sa faveur est une manière de peser sur le 2è tour. Donc pas d’exhaustivité mais une vision globale, un chemin disait elle dans son discours, et des précisions sur des points importants (et diversifiés: il ne s’agit pas d’être seulement sur les questions de société)
@ Vivien:
juste un mot sur le nom du PCD…
le changement a eu lieu mi-2009 avec une logique qui me semble forte… en substance:
le 19è siècle a eu les chrétiens-sociaux;
le 20è a eu les démocrates-chrétiens;
le 21è aura les chrétiens-démocrates… l’inversion des mots permet de faire du neuf et d’éviter les conflits d’héritiers avec les survivants du MRP, de l’UDF et pourquoi pas du Modem ou de l’Alliance centriste…
@ Lazaroïde:
c’est bien logique de prendre ne compte ce doute sur le 2è tour… mais pourquoi ne pas penser que ce type de candidature peut répondre à la désespérance qui s’exprime aujourd’hui soit dans le vote FN soit dans l’abstention? De mon côté, j’en suis persuadé… et je serai très heureux d’avoir un second tour classique ou les deux finalistes prendront des engagements pour séduire les voix du premier tour!
Peut être qu’elle se pose là…mais cela reste une des composantes de l’UMP…donc niveau crédibilité, ya mieux…
http://www.partichretiendemocrate.fr/index.php/le-pcd/presentation/un-parti-associe-a-l-ump
@ Koz:
petite tentative pour répondre au nom du PCD …
il y aura un programme (la preuve en est d’ailleurs son élaboration en cours: http://www.partichretiendemocrate.fr/index.php/toutes-les-actualites/13-articles/501-les-seminaires-du-pcd-formation-fondamentale-et-creativite-politique- ) mais ce sera d’abord et avant tout une candidature portée par une vision. cf cette fois ci le discours de CB ce samedi: http://www.partichretiendemocrate.fr/images/stories/downloads/discours/20110402-discoursCB.pdf
…
d’ailleurs qui se souvient du programme de NS ou SR en 2007? quelques propositions fortes portées par un discours général censé donner du sens: les présidentielles en France ne sont pas autre chose. C’est d’ailleurs pourquoi il est nécessaire qu’une parole claire soit portée.
Je crie donc j’existe. Les chrétiens veulent se compter politiquement et il jouent pour de vrai avec des motions, comme dans un parti en vrai. Il y a des stratèges au PCD. Laissons les
de chauffer. Mme Boutin est dans le besoin. Elle saura se vendre au bon moment. C’est tout le mal qu’on lui souhaite car ce n’edt vraiment pas charitable de sa part de faire son beurre sur le dos de celui qui l’a fait Ministre. Elle pourrait, même sans le dire, reconnaître que c’est ce qui fait la différence entre Sarkozy et DSK, une sacrée différence!!
@ Hervé:
de mon côté, j’aime bien l’explication qu’en donne CB lors du changement de nom:
« Chers amis,
Jusqu’à maintenant en France, nous pouvions être :
* communiste et français,
* nouveau et du centre ;
* nouveau et anticapitaliste ;
* en mouvement et populaire ;
* en mouvement et démocrate ;
* en mouvement et pour la France…
Nous pouvons désormais être chrétien et démocrate !
Cette bonne nouvelle me semble profondément en phase avec ce qu’est la France.
Rappelez vous.
Pour certains, la France est la fille aînée de l’Eglise ;
Pour d’autres, elle est la mère des droits de l’Homme.
Je ne suis pas femme à opposer la fille et la mère. Je suis plutôt pour souligner ce qui rassemble. Je préfère toujours la médiation à la tension. Cette médiation, dans notre dénomination est représentée par le trait d’union qui fait le lien entre chrétien et démocrate.
Oui ! en France il est possible d’être porteurs de valeurs qui découlent d’une longue tradition spirituelle sans s’opposer à la démocratie. Les deux se complètent, s’additionnent, se renforcent. (…) »
la suite sur : http://www.partichretiendemocrate.fr/index.php/discours/20062009-christine-boutin-discours-de-cloture-du-conseil-national-du-pcd
Parti Catholique? justement non! non par déni d’une foi qui doit animer pas mal des militants mais car il ne s’agit pas d’en faire un parti confessionnel. Le PCD s’inspire des valeurs chrétiennes pour construire des propositions politiques, point barre. L’acte de baptême n’est pas nécessaire et c’est bien mieux ainsi…
Autre distinction, celle que fait Marcel Gauchet lorsqu’il évoque un « civisme chrétien » c’est à dire des propositions politiques nourries par la pensée chrétienne mais applicables pour tous, en le distinguant des mouvements d’entre deux-guerres qui revendiquaient leur confession… autres temps, autres mœurs!
xerbias a écrit : :
Es-tu certain que les chrétiens-démocrates seraient vraiment fiers de ce qu’est devenue l’Europe ? N’a-t-on pas des raisons de vouloir lui redonner du souffle, du contenu, des valeurs ? Je ne partageais pas son vote lors du référendum sur le TCE : j’ai voté oui, elle a soutenu le non, notamment en raison de l’absence de références aux racines chrétiennes (de mémoire). Je ne jugeais pas cela essentiel à l’époque. Maintenant, est-ce être moins européen que de vouloir que l’Europe ait un sens ?
PIC a écrit : :
Je suis d’accord avec ça. J’aimerais aussi que ce soit le cas… Mais pour le moment, ça ne se bouscule pas au portillon.
Vivien a écrit : :
Non. Comme je l’ai dit, chaque fois que j’ai rencontré des membres du FRS puis du PCD, j’ai noté un accord quasi-immédiat. J’ai trouvé aussi chez eux des personnes davantage préoccupées par « l’essentiel » qu’ailleurs.
Mais si je garde toujours une incertitude sur le bien-fondé de la stratégie, c’est certain que j’ai une grande sympathie pour le PCD.
Condé a écrit : :
Quand je dis « moindre », je ne dis pas « nul ». Mais je pense « moindre ».
Et cetera a écrit : :
Ca demanderait un peu de substance. Si l’Eglise a critiqué le libéralisme, je ne crois pas qu’elle ait considéré qu’il s’agisse d’une « structure de péché », pas davantage que le capitalisme en lui-même. Cela étant, je me permets de vous signaler le billet que j’ai écrit sur le rapport de Christine Boutin. Ca ne laisse pas penser qu’elle soit une libérale échevelée.
ctb a écrit : :
On peut dire aussi que l’UMP est notamment composé du PCD. Le fait que l’UMP se soit éloigné du positionnement initial en 2002 est un autre signe. Par ailleurs, (i) le sujet est en débat, (ii) le départ est envisagé, (iii) l’absence de crédibilité devrait être étayée.
D’ailleurs, le lien que tu donnes fournit aussi quelques éléments :
Il semble qu’ils aient un doute sur le respect de cette condition.
gtab a écrit : :
Le mépris dont tu fais preuve dans ce commentaire ou sur ton blog est plutôt ridicule. Et comique. Surprenant de perdre ses nerfs pour ce que l’on décrit comme insignifiant.
Ca sent son caporalisme, un peu comme Jean-François (voir la réponse de Patrick Rougevin-Baville).
Pneumatis a écrit : :
Koz a écrit : :
Tous ceux qui se prétendent pro-européens et qui ont voté contre le TCE ont fait un bien mauvais choix, puisque c’était bien se tirer une balle dans le pied, la manœuvre ne pouvant qu’affaiblir la construction européenne (on l’a vu ensuite). Ensuite, pour Boutin, il me semble qu’elle a également voté non à Maastricht, pour des raisons dans la lignée de Séguin et de Villiers. Ils ont parfaitement le droit d’être souverainistes, mais s’ils ne sont pas eurosceptiques, personne ne l’est.
Je ne considère pas que la démocratie chrétienne soit morte, en France, elle est simplement dispersée. Les chrétiens-démocrates peuvent regretter l’état actuel des institutions européennes, mais s’ils s’engagent, c’est justement pour l’améliorer, et par le haut. On a besoin d’eux sur ce sujet (Robert Schuman était fédéraliste au passage). L’absence totale de l’Europe comme thème sur le site d’un parti qui se réclame de ce courant de pensée ne peut manquer d’interpeler.
Vincent YOU a écrit : :
A titre personnel, cela me plaît tout à fait qu’un parti chrétien démocrate soit porté par une vision…reste à savoir laquelle 🙂
@ xerbias: tu n’as pas 100% tort. La page projet manque de contenu à cet égard mais il me semble évident qu’il ne s’agit pas d’une page exhaustive. En revanche, tu as tout de même pas mal tort dans la mesure (i) où le site du PCD est orné d’un médaillon hyper visible « année Robert Schuman » qui renvoie à une page qui n’ignore pas la dimension européenne – même si cela devrait être renforcé – ni bien sûr l’héritage politique de Robert Schuman.
<
p>Par ailleurs, trouve-moi une mention de l’Europe sur la page d’accueil de l’UMP (très bien réussie au demeurant) et même sur la page dénommée « enjeux ».
–
J’en profite pour rappeler un point, aussi, sur Christine Boutin : lorsqu’elle a été évincée du gouvernement, elle aurait pu, comme d’autres ministres, retrouver son siège de député. Elle ne l’a pas fait et a laissé la place à son suppléant. Cela ne s’est pas bien passé pour Jean-Frédéric Poisson, malheureusement. Mais ça ne me semble pas coïncider avec l’idée d’une personne qui « se vend » ou qui est animée par la seule ambition personnelle (et, Condé, quand je dis « la seule », j’entends bien par là qu’elle en a certainement et, comme toi, je considère que c’est une composante incontournable d’une personnalité politique).
@ jean316:
S’il ya bien une chose qui chrétien puisse et doive faire aujourd’hui, c’est de voter. Mais surtout, de s’engager, afin de tenter de réunir les conditions nécessaires à un vote cohérent…
Je vais jouer ma partition favorite sur ce blog: l’avocat du diable.
Koz, vous écrivez « comme il ne me semble pas que l’objectif final soit véritablement d’être élue présidente de la République, la composante « soif de pouvoir » est a priori moindre que pour d’autres », vous avez peut-être raison… mais vous devez aussi vous demander si vous n’êtes pas influencé par votre proximité idéologique, qui vous masquerait les défauts de celle qui est, somme toute, votre candidate naturelle. Il n’est pas exclu que cette candidature n’ait d’autre but que de faire vivre la petite boutique politique de Mme Boutin (un poste de ministre par ci, un siège de député par là, un rapport de temps en temps…) je ne dis pas que c’est forcément le cas, mais si vous voulez être lucide il faut vous poser cette question.
Par ailleurs, dans le contexte politique particulièrement tendu dans lequel nous sommes (montée de l’extrême droite et tentation d’une frange de l’UMP, emmenée par le Président (!) d’en jouer), est-ce que les chrétiens démocrates n’auraient pas plus intérêt à participer à l’embryonnaire regroupement du centre-droit auquel nous assistons (afin d’avoir une alternative de centre-droit crédible à opposer à une UMP à la dérive) plutôt que de faire cavalier seul (au risque, effectivement, de se retrouver avec 2% qui ne servent à rien d’autre qu’à faire accéder le FN au second tour?)
Pour information, ayant fait parti du FRS au moment du vote « non » contre le TCE, il s’avère que Christine Boutin s’était prononcée en faveur du « oui », mais il y a eu un vote interne aux adhérents du FRS auquel j’ai participé et qui a montré que 70% des adhérents étaient contre le TCE. Du coup, Christine Boutin s’est alignée sur la décision de la base. Comme l’ont fait remarqué plusieurs intervenants, il est indéniable que les boutinistes de 1998 et du combat contre le PACS sont davantage situé entre la droite classique et l’extrême droite, à savoir souverainistes et à droite économiquement. Ceci étant, il est évident que les ouvertures sociales proposées par Christine Boutin sont indéniablement dans l’esprit chrétien et de la doctrine sociale de l’Eglise catholique. Les villiéristes qui s’alignent sur une conception « païenne » de la droite auraient tendance à l’oublier.
Ce qui reste pour moi difficile à comprendre dans le comportement du nouveau PCD, c’est cette affirmation d’identité chrétienne qui a lieu en même temps qu’un certain divorce avec une base qui a justement comme souci une affirmation claire de l’identité chrétienne (la preuve sur le TCE avec le non de la base). Par ailleurs, toutes les prises de position de Christine Boutin sur l’Islam et la laïcité sont certes proches des position des évêques de France, mais restent frileuses et politiquement correctes. Je comprends le souci de vouloir de ne pas être identifié à l’extrême droite, mais en refusant de faire des constats, on ne donne pas non plus de solutions. Or, pour ceux qui ont l’honnêteté de faire ces constats, il n’y a pour l’instant que les mauvaises solutions du FN qui sont proposées. L’enjeu de l’élection de 2012 n’est pas de couper l’herbe sous le pied du FN pour le principe et pour continuer à ne pas résoudre les problèmes, mais justement de prétendre pouvoir y apporter de réelles solutions.
@ jean316:
Excusez mon ignorance, mais quelle est la source doctrinale (politique, religieuse,…) de l’expression « points non négociables » ? bien sûr qu’il y a des idées importantes, morales, sur lesquelles, en tant qu’individu, nous pouvons avoir une position non négociable : début de la vie, procréation médicalement assistée, fin de vie, pour n’en citer que quelques uns. Par contre, je ne suis pas sûr que ce soit la bonne stratégie pour un parti politique (si tel était le cas), petit, qui plus est, de commencer par poser ses points non-négociables, alors que ces idées ne sont pas ou plus majoritaires dans notre pays. Je craindrais l’isolement et la marginalisation. Il me semblerait plus judicieux que, tout en ayant des convictions individuelles non négociales, ses membres cherchent à les faire vivre en exerçant le pouvoir, et cela nécessite un rassemblement avec d’autres sensibilités, qui me semble difficile si l’on commence par parler de points non négociables.
Tout en n’étant pas spécialiste de ses travaux, je trouve que les résultats obtenus par le député Leonetti sur les questions de la fin de vie correspondent plutôt à une réussite, du point de vue de ce que je pourrais considèrer comme moralement non négociable, alors qu’il a obtenu ces résultats par l’explication, l’expertise pointue du sujet, la négociation, et pas par une posture rigide de « non-négociabilité ».
Koz a écrit : :
En effet, je n’ai pas raison à 100 %. J’avais manqué la page consacrée à Robert Schuman, même si elle reste vide de toute prise de position vis-à-vis de l’Europe. Pendant que j’y suis, j’avais également raté l’unique prise de position concernant l’Europe présente sur toute les pages, à savoir l’opposition à l’agenda européen, orné d’un joli logo avec des étoiles jaunes barrées d’un trait bleu. En fait, j’étais allé sur les pages « Projet », où je n’ai rien trouvé du tout.
Avant de mentionner cette absence, j’étais allé voir sur les sites des autres partis se réclamant, même vaguement, de la démocratie chrétienne. J’avais trouvé celle du Nouveau Centre, ainsi que celle du Modem, animée par Sylvie Goulard, quelqu’un que j’aime bien.
Quant au site de l’UMP, pour tout dire, je trouve ça également navrant que l’Europe n’y soit pas directement évoquée. Et ce même s’ils ont un site entier consacré à l’Europe.
ayant voté deux fois pour elle et une autre fois pour son parti, j’ai surtout le souvenir d’avoir été déçue.
et pourtant, je me reconnais plus dans le programme de ce parti (enfin, dans les lignes directrices).
mais j’ai tellement l’impression qu’il est là pour décorer, pour que l’UMP récupère quelques voix…
Et j’ai aussi le sentiment que voter FN est un signal pour la droite en général pour qu’elle reste à droite et qu’elle arrête de piquer les valeurs de la gauche… Qu’elle reste à droite et pas que dans le discours…
Aïe, aïe!!
Mon mari, qui ne votera pas, car étranger, voterait FN des deux mains s’il le pouvait!
et en lisant les commentaires, je m’aperçois que quand même, elle a agit (j’ignorais par exemple le coup de l’euthanasie) mais dans l’ensemble je pense assez comme Nikkos à 10h05, au 2e paragraphe…
@ Nikkos:
Pardon de vous contredire mais cela n’est pas exact. CB a elle même fait le choix du NON pour le TCE (d’ailleurs elle l’a défendu lors du Conseil National qui décidait sur ce point de la position du FRS) en se fondant sur 4 raisons: 1/ le refus de références claires à nos racines; 2/ le déséquilibre lié aux seuls objectifs économiques et financiers, donc sans ambition humaine ou sociale (elle proposait d’ailleurs l’ajout d’un nouveau critère de converge basé sur la lutte contre la pauvreté); 3/ des formulations qui ouvraient la porte au mariage des personnes homosexuelles et au clonage; 4/ une conception centralisatrice de la subsidiarité.
Le FRS était partagé mais a fait le choix à 75% de défendre le NON… ceci dit, originalité forte!, chaque réunion du FRS laissait la parole à un défenseur du OUI.
Pour Maastricht, je crois pouvoir dire que CB était alors davantage tentée par une forme de souverainisme. Depuis lors, les choses ont évolué et force est de constater qu’il est difficile à 27 de fonctionner sur la seule règle de l’unanimité… Bref, il est clair qu’elle est favorable à de profondes évolutions du fonctionnement de l’Europe mais on ne peut plus dire qu’elle soit souverainiste.
@ Vincent YOU:
Créer un parti Chrétien Démocrate au sein d’une république laïque, c’est accepter qu’un jour ou l’autre apparaisse un parti Musulman Républicain ainsi qu’un parti Juif Européen et que leurs candidats s’affrontent.
Ce n’est pas dans ce sens que je souhaite voir évoluer notre paysage politique car il existe dans notre pays comme partout ailleurs en Europe des tendances communautaristes dangereuses.
Les chrétiens de mon point de vue ont mieux à faire au sein de chacun des vieux partis pour promouvoir leurs valeurs.
@ Koz Je n’aime pas trop passer pour quelqu’un de méprisant. Je suis juste désolé que tu te laisses aller à ton tropisme confessionnel qui en accompagnant la démarche du PCD entérine quelque part un entre-soi qui non seulement ne va pas bien loin, mais par surcoît contribue à affaiblir le sens et l’importance qu’il faudrait donner à l’élection présidentielle. Je voudrais ardement éviter que 2007 ne soit qu’une parenthése comme tu l’écris. Par ailleurs, je trouve très intéressant que ton billet suive celui que tu as consacré, à Lionnel Lucas. En le lisant, je me disais qu’on pourrait le rédiger à l’identique en remplaçant le leader de la droite populaire et ses exactions verbales par la Présidente du PCD et ses postures. A l’identique!! S’agissant du sang-froid, ne t’inquiéte pas. Nous ne sommes pas encore dans le coeur de la campagne et il peut se passer beaucoup de choses. Tiens! J’entends dire que C.Boutin pourrait rallier J.L. Borloo: l’alliance contre nature des radicaux et des cathos. Qu’en dirait M.Sangnier?
@ PRB : Je ne vois absolument pas l’intérêt de voter quand tous les candidats soutiennent des politiques gravement et intrinsèquement immorales. A la dernière présidentielle, par exemple, c’était le cas de tous les candidats (11 candidats sur 12 : l’avortement ; Jean-Marie Le Pen : la peine de mort ; certains candidats soutenaient, en bonus, d’autres politiques gravement et intrinsèquement immorales). Dans un pareil cas, qui représente au moins 90% des cas dans lesquels un Français est appelé aux urnes, voter ne sert à rien et peut même être considéré comme une mauvaise chose, consistant à soutenir des candidats soutenant des politiques gravement et intrinsèquement immorales (cf. la « Note doctrinale du Cardinal Ratzinger du 24 novembre 2002 concernant certaines questions sur l’engagement et le comportement des catholiques dans la vie politique »). L’abstention devient la seule attitude morale.
@ PIC : Pour répondre à votre 1ère question : honnêtement je n’en sais rien. Peut être la Note doctrinale du Cardinal Ratzinger citée ci-dessus.
Pour répondre à votre commentaire : je ne suis pas convaincu. Je sais qu’il n’est jamais permis de faire le mal pour qu’il en sorte un bien (par exemple, il est interdit de soutenir une politique immorale dans l’espoir d’obtenir une politique morale dans un autre domaine). Je sais qu’il est parfaitement illusoire de chercher à influencer un grand parti de l’intérieur en disant « je fais plein de compromis mais dans l’espoir de faire changer l’UMP ou le PS de l’intérieur », cela n’a aucune chance de marcher. Je ne pense pas qu’il soit moral ou raisonnable de dire « telle politique morale a un soutien marginal dans l’opinion (ce qui est souvent le cas) alors autant soutenir une politique immorale pour obtenir le pouvoir et ensuite « faire changer d’avis les électeurs » ». Le rôle d’un chrétien n’est pas d’obtenir le pouvoir, le rôle d’un chrétien est de défendre la Vérité. Si César refuse d’écouter la Vérité, tant pis pour César. Si les citoyens refusent d’écouter la Vérité tant pis pour bien commun et donc tant pis pour eux. Mais si les chrétiens cessent de défendre la Vérité pour obtenir le pouvoir, les chrétiens ne servent plus à rien.
En résumé : les chrétiens ne peuvent ni ne doivent édulcorer la défense de la Vérité pour obtenir le pouvoir. Les chrétiens n’ont aucune chance de conquérir le pouvoir en continuant à défendre la Vérité en l’état actuel des choses. Ils doivent donc continuer à défendre la Vérité et attendre un miracle. Des candidatures de témoignage, comme celle de Mme Boutin, utilisées avec prudence, peuvent jouer un rôle positif. Ou au moins pas négatif.
@gtab : « Je n’aime pas trop passer pour quelqu’un de méprisant ». Pour quelqu’un qui n’aime pas ça, vous êtes vachement doué ! Bravo !
« tropisme confessionnel » : magnifique. Je peux le réutiliser ?
@ Pneumatis
Ca, quand vous dites qu’il n’est pas nécessaire d’atteindre le second tour pour influer sur le débat politique, vous préchez un convaincu. J’aimerais bien d’ailleurs que le système électoral français respecte un peu plus cette logique.
Il y a un seuil à atteindre tout de même: si Christine Boutin refait 1.2%, elle serait quasi insignifiante. 3 à 5% serait déjà un score qui dans une démocratie normale ne pourrait déjà plus être totalement passé sous silence.
Ensuite je note que pour l’UMP sarkoziste, l’équilibre entre les sensibilités ne fait vraiment pas partie de la culture. la morgue d’un Gtab en est la parfaite illustration.
Ce serait aussi une démarche qui pourrait m’attirer voire m’enthousiasmer si j’étais raisonablement satisfait du chef d’alliance à droite. Pas de chance, en 2012, je cherche en priorité une alternative au peu enthousiasmant tryptique Sarkozy-PS non reconstruit-Marine Le Pen. L’expression de ma « sensibilité » passera après.
C’est pour ça que « faire 3% avec Christine ou 5% avec François » ne saurait m’enthousiasmer. Cela voudrait dire que j’ai désespéré de trouver cette alternative.
@Gtab
« Tiens! J’entends dire que C.Boutin pourrait rallier J.L. Borloo: l’alliance contre nature des radicaux et des cathos. Qu’en dirait M.Sangnier? »
Si vous avez entendu parler de M. Sangnier, vous avez du entendre parler de l’UDF, non?
Bon mettons que ce soit quand même une idée idiote. Là ou ça devient vraiment drole, c’est que vous semblez préconiser que la carpe et le lapin claque des talons chacun de leur coté quand l’UMP siffle la fin de la récré. Autant être clair tout de suite: pour Sarkozy, après un quinquennat pareil, même pas en rêve!
xerbias a écrit : :
Je me souviens d’avoir trouvé il y a peu, dans les bureaux du PCD, une pile conséquente du bouquin « Pour l’Europe », de Schumman. Ce qui vous pose une eurosceptique, quand même…
Edit. Bon, ça fait un peu doublon avec Koz… Disons que ça l’appuie 🙂
QIAH a écrit : :
Que l’un des buts de cette candidature soit de travailler à la pérennité du PCD et à son influence, y compris en permettant la nomination d’un ministre ou l’élection d’un député me semblerait tellement légitime que je vois mal quelle lucidité est requise pour l’admettre.
En revanche, vous me demandez de faire une chose impossible : trouver le curseur entre cynisme et naïveté. En janvier dernier, Christine Boutin me disait qu’à son âge, 67 ans, il ne s’agit plus pour elle d’aller chercher une place en ministère pour quand elle en aura 68. Ca me semble être un argument assez objectif. En outre, comme je le disais plus haut, si elle l’avait souhaité, elle pouvait redevenir député.
Maintenant, ne me croyez pas si cruche que je ne sache pas qu’en politique, tout n’est pas qu’affaire de simple conviction et de sacrifice pour ses opinions.
gtab a écrit : :
C’est vrai que ce n’est pas ainsi que je te connais, mais je ne crois pas me tromper en trouvant que ton précédent commentaire était fortement teinté de mépris. Un moment d’absence peut-être.
Précisément. C’est le fait de le perdre avec une telle avance qui est remarquable.
gtab a écrit : :
Nous avons une divergence à cet égard, en effet.
D’une part, tu peux employer le terme « tropisme confessionnel », pour moi, il s’agit davantage de convictions profondes. Quand j’ai « soutenu » Nicolas Sarkozy, je n’ai pas choisi un catholique (même s’il est baptisé, ce n’est pas pour cette raison que je l’ai soutenu). Et si demain une candidature valable se présentait, respectant mes principes sans nécessairement adopter mes convictions, je serais heureux de voter pour lui / elle.
Aujourd’hui, je ne suis pas heureux du bilan que je fais de mon vote de 2007. Moins sur les réformes, je pourrais en trouver de bonnes (malgré la critique facile), que sur l’ambiance générale donnée au quinquennat, l’inflexion politique qui a été choisie et maintenue, contre vents et marées, malgré une succession de défaites électorales. Les réformes ne font pas tout : je n’aime pas ce qu’il fait du pays et les tensions qu’il ne cherche jamais à apaiser, mais à utiliser. Alors, non, je n’ai pas envie de lui donner mon vote, en tout cas, avec certitude, au premier tour. Et oui, compte tenu de son entêtement et de la bonne volonté que met Copé à emprunter le même chemin alors qu’il aurait pu s’en écarter, je veux qu’une autre droite soit audible.
On pourrait résumer cela dans un choix entre les réformes et l’âme d’un pays.
Est-ce se tromper sur le sens et l’importance des présidentielles ?
En ce qui concerne un éventuel rapprochement avec Borloo, d’une part, penser que les radicaux d’aujourd’hui sont ceux de 1905 est un raccourci erroné, d’autre part et quoi qu’il en soit, tu n’auras pas oublié que Christine Boutin était membre de l’UDF qui regroupait différentes formations, dont les Radicaux. Ni que Christine Boutin est aujourd’hui dans le même parti que Lionnel Luca ou Thierry Mariani. Ne te fais donc pas plus confessionnel que nécessaire.
En ce qui concerne le billet sur Lionnel Luca, tu n’as pas du bien le lire. Ca arrive.
@Jean316 avec des raisonnements comme le vôtre, on ne verrait pas beaucoup de chrétiens voter ni s’engager en politique. La politique est l’art des compromis, voire l’art de la compromission. Il ne s’agit pas de défendre la vérité mais de la promouvoir en actes, en somme de l’incarner, concept assurément chrétien si l’on en croit le dogme de l’Incarnation : Dieu s’est fait chair, homme pas femme, juif pas grec, du premier siècle pas des autres… l’Incarnation est toujours une forme de compromis voire de compromission.
Cette annonce de candidature ne veut absolument rien dire et fait partie des incertitudes concernant qui sera vraiment candidat au premier tour de la présidentielle. L’unique chose dont on est sûr c’est qu’il y aura au minimum Marine Le Pen, un candidat de l’UMP et un candidat du PS. L’autre chose dont on est sûr c’est qu’il y aura une série d’autres candidats qui vont faire valoir que leur présence est absolument nécessaire car ils ont quelque chose d’original à proposer. Etant donné que le parti Ecolo et le Modem vont certainement vouloir être présents au premier tour, toutes les autres candidatures sont des candidatures qui vont contribuer à faire passer le FN au deuxième tour. Là, personne ne pourra dire que c’est une surprise. Je dirais même que d’aucuns considèrent cela déjà comme une certitude et que c’est seulement question de savoir si c’est le PS ou l’UMP qui sera éliminé. C’est le scénario semi-catastrophique que beaucoup sont prêts à risquer. Mais à force de multiplier les candidatures de tous bords, il se pourrait, en théorie, que le PS et l’UMP soient éliminés dès le premier tour. C’est le scénario totalement catastrophique dont les responsables des petites formations comme celle de Christine Boutin ne pourront pas nier leur responsabilité. Si CB maintient sa candidature, elle pourra toujours dire que ce n’est pas de sa faute car elle a été la première à se déclarer.
C’est seulement à l’issue du premier tour qu’on pourra montrer du doigt les irresponsables, mais ce sera un peu tard.
Et bien non, Nikkos 🙂
Il y a des compromis qu’un chrétien ne peut accepter.
Cher Koz, désolée pour encore, comme vous le pensez, faire dévier le sujet 😉 on en revient toujours à ce fichu document du magistère donnant un cadre à ceux qui s’engagent en politique,
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20021124_politica_fr.html
Notamment ce que le pape a appelé les points non négociables dans son discours aux parlementaires européens http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/speeches/2006/march/documents/hf_ben-xvi_spe_20060330_eu-parliamentarians_fr.html
C’est en ce sens que Jean, je pense, explique qu’un chrétien doit agir en vérité.Sur certains sujets, s’il fait partie d’une équipe qui n’a pas la même ligne, il se doit d’être clair et de ne pas cautionner.
Et en tant qu’électeur, nous avons des devoirs au delà de notre simple bulletin de vote .Entretenir avec nos élus des relations qui nous permettent de leur rappeller régulièrement, sur ces points, ce que nous souhaitons.
La politique ne se fait pas que derrière un clavier.
Personnellement, je souhaite très franchement que tous ceux qui un jour se présentent devant les urnes accèdent à un mandat local.Le principe de réalité de l’exercice de ce mandat a vite fait, en général, de dégonfler certains discours.
Pour preuve, à mon avis, certains élus sous l’étiquette FN qui aujourd’hui ne sont plus dans ce parti.
Sinon, à mon humble niveau, je ne vois pas ce qu’a de plus catastrophique un second tour avec le PS ou avec l’UMP.Et cela me fait mal de le dire.
Comme Koz, mon bulletin de 2007 me reste sur l’estomac question ambiance du pays actuellement.
Eh bien si Exilé, la politique est un compris et une compromission ! Je ne veux pas dire qu’il faille renoncer à quoique ce soit des valeurs chrétiennes, mais que pour les faire passer, il faut parfois s’allier avec le loup pour que les idées que nous portons soient un jour mises en pratiques. C’est ce qu’a fait Christine Boutin et il faut lui reconnaître un certain succès.
« soyez rusés comme des serpents et doux comme des colombes » dixit Jésus… vous retrouverez aisément la citation… pas le temps.
@Koz: je vous présente mes excuses si j’ai pu laisser penser que je vous prenais pour « une cruche », je ne cherchais qu’une manière de mettre en mots le fait que, dans le contexte actuel, une candidature de Christine Boutin me semble politiquement illogique, et j’y cherchais donc une cause d’ambition plus que de bien public. J’entends bien l’argument selon lequel il est légitime que le PCD augmente son influence via des postes, je pense juste que c’est une méthode dangereuse de faire cavalier seul à CETTE élection présidentielle vu le niveau électoral de l’extrème droite. En fait, j’attachais plus d’importance à la deuxième partie de mon post (la reconstitution d’une néo-UDF, en quelque sorte) qu’à la première.
QIAH a écrit : :
Ca, si je peux me permettre, c’est le premier niveau d’analyse, et ce que l’on nous vend pour nous convaincre qu’il n’y a que deux votes possibles. En est-on seulement si sûrs ? Face
C’est ce que je voulais indiquer en écrivant :
Personne n’a de boule de cristal, mais entre l’abstention et le vote FN ou d’extrême-gauche, qui sait ce que feront ceux qui ne voudront pas voter Sarkozy ou DSK ?
Que feront-ils après une campagne que Nicolas Sarkozy est bien parti pour axer fortement sur l’identité, les musulmans, l’immigration ? Une fois bien brandie la menace, une fois bien crédibilisée la peur, les électeurs voteront-ils pour Sarkozy ou pour celle « qui l’a toujours dit » et qui propose des mesures plus fermes ?
Il est en outre un peu facile de mettre un éventuel bon score du FN sur le dos d’une candidature Boutin quand elle porte pourtant un message bien moins FNo-compatible que Sarkozy, quand la stratégie suivie par Sarok a fait la démonstration, scrutin après scrutin, de son échec et, qu’en parallèle (pour ne pas établir une causalité directe), le FN n’a cessé de monter ?
Qui donc serait responsable du score du FN ?! Il serait pour le moins paradoxal que celui qui a crédibilisé les thématiques du FN se posent maintenant en rempart contre lui.
N’inversons pas les responsabilités, ou les irresponsabilités.
OK pour le moment d’absence avec mes escuses! Mais permets-moi de t’apporter une dernière fois la contradiction. Loin de moi l’envie de le défendre, mais que reproches-tu à Lionnel Lucas? De prôner une orientation politique par des pressions douteuses sur l’éxécutif et l’UMP. C’est à peu de chose près l’exercice du PCD qui fait une menace de ses velléités émancipatrices. Dans les deux cas, on est dans le rapport de force. La seule nuance, c’est que pour l’heure, la droite populaire agit à l’intérieur de l’UMP tandis que le PCD veut profiter de l’élection présidentielle. Là dessus, je veux bien croire que l’UMP n’a pas su gérer comme il aurait fallu ses différents courants et laisser une place à chacun. N’empêche que jouer sur le scrutin majeur de la vie politique, c’est une façon délétère de saper un peu plus les institutions et la politique qu’on veut par ailleurs revaloriser.
Sur le vote de 2007 et le bilan du quinquennat. Comme d’autres ma première déception date de la nuit du Fouquets. Après il y a eu le yacht de Bolloré à la place du monastère, Carla B. et le Cap Nègre, l’EPAD, etc. En même temps, Tu connais la conjoncture et la terrible crise qui a envoyée aux pelotes les belles promesses du candidat devenu président. Tu sauras reconnaître que N.S. nous a évité le pire en réagissant au niveau international avec une rare célérité en 2008. Je ne sais pas si beaucoup d’autres que lui auraient eu la même réaction, notamment à droite. Je vois mal J.L. Borloo ou F. Fillon dans cet exercice. Quant aux tensions, N.S. a le dos large, mais la rumeur du monde y est aussi pour beaucoup!
Comme l’a excellement dit J.P. Raffarin dimanche: « Dans le camp du Président, il n’y a pas de place contre le Président ». Le chantage de la division est suicidaire. La droite a su le prouver. Ta référence à l’UDF est de ce point de vue opportune. Je t’accorde qu’elle a su héberger radicaux et Démocrates chrétiens , mais ce n’est pas moi qui en 2011 va chercher M. Sangnier. ON a changé d’époque. L’idée fédératrice de l’UDF constituait d’abord une réaction à la rivalité avec l’UDR d’abord puis le RPR ensuite. Sa petinence n’aura pas résisté à l’échec de 1981. Et c’est ce que vous voudriez rééditer à un an d’une élection présidentielle. Il y a dans une telle démarche beaucoup d’opportunisme et bien peu de convictions. Que J.L. B. prenne garde en annonçant son départ de l’UMP. En se retournant, il pourrait bien s’apercevoir qu’il n’est pas suivi. D’ici là, je vais aller m’acheter le dernier bouqin de F.O.G. A+
L’action dans le cadre de la crise financière, la présidence de l’Union européenne (que tu as oublié, malheureux), c’est très bien – je l’ai écrit en son temps et je le pense encore – mais ça ne fait pas oublier tout le reste.
Tu ajouteras à tes premières déceptions, les miennes ainsi que le fait que, en substance, Nicolas Sarkozy est en train de faire de la France un pays de fafs obsédés par l’islam, très au-delà de l’importance réelle du problème (qui existe mais pas au point de focaliser le débat public pendant les deux dernières années).
Et tu oublies que Nicolas Sarkozy est probablement en train de conduire la majorité à la défaite tout seul comme un grand. Dans ces conditions, mettre le petit doigt sur la couture du pantalon est non seulement discutable moralement (compte tenu des thèmes retenus) mais électoralement imbécile. C’est ce que l’on appelle classiquement « foncer dans le mur en klaxonnant ». Et pour klaxonner, il klaxonne.
Sacrifier ses convictions, forcer ses principes pour quelqu’un qui te mène à la victoire, ça peut être une autre chose. Le faire pour quelqu’un qui te conduit à la défaite, c’est du masochisme ou de la connerie.
Koz, tu mets sur le dos de Sarkozy la perception qu’un certain nombre de français a du problème que constituent l’Islam et l’immigration, à tord ou à raison. Mais quel serait l’intérêt personnel de Sarkozy de se concentrer ou de grossir un problème qui n’en est pas un ? Et s’il s’agit d’un faux problème, qu’est-ce qui fait que le pourcentage de ceux qui le perçoivent comme un problème grandit ? Bref, je n’ai pas trop compris où se trouve le problème selon toi et surtout de quelle façon tu suggère de le résoudre, alors que Sarkozy lui fonce dans le mur. D’autant plus que si c’est un faux problème, ça devrait être plus facile à résoudre qu’un vrai.
Merci pour ton éclairage.
Sans vouloir faire ma rabat-joie, les milieux de la politique de la ville, ceux qui veulent faire quelque chose j’entends, ne disent vraiment pas merci à Mme Boutin pour son passage au gouvernement. Entêtée, peu compétente, voilà ce que les plus indulgents eux-même ont dû constater, si j’en crois les échos de professionnels bien informés que j’ai eus. A priori, ses qualités de femme d’Etat sont donc loin d’être démontrées, et je pèse mes mots.
Vincent YOU a écrit : :
Bonjour,
je pense que les raisons évoquées ci-dessous évoquent certaines des limites de l’action des catholiques politiques:
on y mélange ici:
* un vrai point de fond (le 2, qui est le classique débat entre libéraux et socialistes), sur lequel le point de vue le plus « facile » est choisi, et sans donner de détails ni traiter des vrais sujets durs;
* un sujet administratif un peu démagogique (le 4: si l’on veut avoir certaines règles communes, il faut bien des organismes communs pour les faire respecter, sinon, c’est une pantalonnade de style ONU)
* un point symbolique, et où l’on pratique une nostalgie un peu embellie: l’histoire des valeurs chrétiennes (dans un continent déchiré par six cent ans de guerre de religion, et où catholicisme, protestantisme, islam, judaïsme, et même restes de paganismes ont tous une influence, et sans doute plus de choses qui les sépare que de choses qui les rapproche);
* un point complètement anecdotique: le mariage homosexuel, qui ne devrait concerner personne et dehors de ceux qui le pratiquent, une minorité qui a toujours existé, et qui est souvent prospère, créative, et respectueuse des lois;
* un micro-sujet de recherche et d’éthique: le clonage, dont on ne comprend pas encore très bien les applications, et où, de toute façon, la recherche continuera (même si elle doit se faire au Panama ou en Corée), et où il faudra un certain temps avant de trouver d’éventuels modes opératoires acceptables sur l’homme.
Bref, le niveau ne me semble pas très haut. Par rapport à cela, je trouve le programme du parti socialiste presque plus sérieux, et ce n’est pas peu dire.
Je confirme les dires de Vincent You! La motion pour le NON au TCE avait été votée à plus de 70% avec l’appui de Boutin, le secrétaire général Jean Louis Ichard étant chargé de défendre le OUI au TCE…
Pour le manque de visibilité des cadres, la marque « PCD » n’étant incarnée que part Boutin, il y a une solution simple et je m’étonne que le PCD n’y ait pas encore songé!
Ça s’appelle des portes-paroles!
Qui dit portes-paroles dit visibilité dans le PAF, seul gage de visibilité chez la majorité des Français électeurs et consommateurs de télé! Faisons le compte: Pécresse, Chatel, Bertrand, Lefebvre, Dati,etc…
Tous ont été portes-paroles d’un parti qui leur a donné ainsi la visibilité médiatique CQFD!
Koz, il ne te reste plus qu’à vendre l’idée à tes amis du PCD!
@Koz: Sinon que tu trouves les gens du PCD sympas, fort bien! Que tu te sentes en phase sur pas mal de choses, logique!
Mais sur ton doute quand à la stratégie, je te suis, car avoir une vision politique juste et être une « bon » chrétien sont deux choses différentes, l’une n’excluant certes pas l’autre, mais ne la garantissant pas non plus!
Sinon çà me fait marrer cette crispation sur le mot Chrétien de Chrétien Démocrate! 🙂
Et Merkel patronne de la Christlich Demokratische Union (CDU) elle vit dans une théocratie?
Partout en Europe il y a des partis chrétiens démocrates et leur taux de grenouille de bénitier n’est pas garanti! 🙂
Certes, j’apprécie l’aspect idéaliste de la candidature PCD, et je suis sensible à l’argument selon lequel l’important n’est pas de réussir, mais d’avoir « été là ». Malgré cela, je crains de devoir me ranger fermement dans le camp des sceptiques.
Pour commencer, il y a les risques évoqués par Koz, et en tout premier lieu, celui d’empêcher l’UMP d’arriver au second tour. Personnellement, je trouve que ce serait largement mérité, et je suis donc tenté de ne même pas appeler cela un risque. Mais, pour juger de la légitimité de cette candidature, il faut se placer plutôt du point de vue des partisans de Mme Boutin: c’est donc bien d’un gros risque qu’il s’agit, celui de faire passer un socialiste.
On voit bien, dans les commentaires ci-dessus, la légitime mais prévisible réaction de ceux qui sont et resteront dans le camp de la droite: c’est l’inquiétude de ceux qui ne veulent pas voir leur équipe se déliter; même si moralement et politiquement, le délitement est fait depuis longtemps sans que la responsabilité de Mme Boutin soit en cause.
Je suis un peu plus surpris par l’enthousiasme des commentateurs qui se revendiquent de la DSE, en particulier Pneumatis, qui titrait sur son blog il y a quelques jours: « Quitter l’UMP c’est bien, mais quitter la droite c’est mieux »… Il est pourtant clair que le PCD n’a pas quitté la droite. Il n’a même pas vraiment quitté l’UMP, avec laquelle il reste associé, sauf erreur.
Même si Mme Boutin présente à nos suffrages des idées qui s’écartent du sarkozysme et de la « droite populaire », il n’en reste pas moins qu’elle a fait partie du gouvernement Sarkozy et s’en déclare fière. La position de la déception face à l’évolution de ce dernier est un peu courte pour convaincre qu’il y a là quelque chose de vraiment nouveau.
En résumé, je vois dans cette candidature un geste de témoignage, qui sera suivi, quoi qu’il arrive, par un appel à voter Sarkozy au second tour.
Sauf, bien sûr, si Sarkozy n’arrive pas au second tour. Là serait un véritable test pour le PCD (quelle a été sa position lors de seconds tours FN-PS aux cantonales ? son site Internet est fort discret sur ce point). Mais, vu d’aujourd’hui, je pense qu’il ne sera pas confronté à ce choix: si les sondages révèlent un vrai risque pour Sarkozy à trois mois du scrutin, je vous parie que sa candidature sera retirée.
Je serais content de me tromper sur ce coup-là. On verra bien.
Le parti Radical de Borloo a annoncé qu’il présentera aussi un candidat à la présidentielle et qu’il quitte l’UMP. Borloo est susceptible d’aller jusqu’au bout et être effectivement candidat au premier tour. On dirait qu’on commence déjà à ajuster les boulons de la machine à perdre de la droite.
Il y aura un candidat de l’UMP, mais comme le dit Gwynfrid, ce n’est pas sûr que ce soit Sarkozy.
@ LElfe:
CB a-t-elle été Ministre de la Ville?… à mon avis environ un mois: le temps que Sarko lui ajoute un secrétaire d’État nommé Fadela Amara. C’est très clair!la ligne portée par Boutin, avec JM Petitclerc derrière, ne s’est pas traduite dans les faits car le symbole qu’était Fadela faisait que l’Élysée lui cédait la ligne générale…
Il y avait deux lignes: la première caractérisée par la volonté de désenclavement, la seconde pa la lutte contre les discriminations. A priori, rien qui implique un antagonisme cependant la primauté donnée à la seconde option a réduit la première à un quasi silence.
Ce sera une belle occasion de revenir en 2012 sur ce type de choix!
@Koz: Vous m’avez mal compris, donc je clarifie. La responsabilité du score élevé du FN revient à mon avis à Nicolas Sarkozy, et à personne d’autre. Je ne saurais être plus clair.
Il n’est évidemment pas question pour les chrétiens démocrates et le centre-droit de s’aplatir devant l’UMP pour éviter un nouveau 21 avril.
Maintenant, posons nous cette question: pourquoi le score du FN monte-t-il? Pas tellement parce qu’il y a plus d’électeurs FN: les comparaisons entre élections comparables montrent que ce nombre est stable. Le score du FN monte parce que l’abstention, en particulier celle des électeurs de droite monte! Pour faire baisser le FN, il ne faut donc pas tant « faire revenir » les électeurs FN dans le giron de la droite classique, que mobiliser les abstentionnistes de droite (d’ailleurs, cela montre bien que la stratégie droitière de Sarkozy est erronée). Vous remarquerez que ce phénomène est celui que vous avez vous-même subi aux dernières cantonales!
Pour moi (et là, bien sûr, vous pouvez ne pas être d’accord), je pense que cette mobilisation ne se fera pas en diversifiant les candidatures de chaque micro-parti, mais plutôt en construisant une alternative de centre-droit crédible (en terme de programme, mais aussi de poids politique!) à l’UMP sarkozyste. C’est ce que je voulais dire quand je disais qu’il me semblait illogique que le PCD fasse cavalier seul à CETTE élection.
@Gwynfrid : Merci de poser la question !
Certes, le PCD n’a pas quitté l’UMP, et il est clair que tant qu’il ne le fera pas, je ne risque pas de prendre ma carte du PCD. Mais à l’élection présidentielle de 2012, il s’agira de voter pour un CANDIDAT du PCD, qui par ailleurs sera ADVERSAIRE de l’UMP.
Ensuite, comme je le disais dans mon article, que les gens se disent de droite ou de gauche m’importe peu, l’important étant ce qu’ils mettent derrière. Si demain un parti portant fidèlement la doctrine sociale de l’Eglise et placé par on ne sait trop quel torsion des médias à l’extrême-gauche, ça ne m’empêchera pas de voter pour. Ce qui m’importe c’est qu’il sorte des « tropismes » (puisque c’est le mot vedette des comms de ce billet) de ce que moi je classe à droite : je pense notamment à mettre la croissance économique comme priorité numéro 1 devant tout le reste, du respect de la personne au respect de l’environnement, et à continuer de croire que quand la croissance (du CAC 40) va, tout va.
Si tu as bien lu mon billet, tu verras par exemple que j’y dénonce un de ces tropismes, au sujet duquel j’ai d’ailleurs pu m’en expliquer avec un des responsables du PCD qu’évoque Koz dans son article, et qui m’est tout aussi sympathique qu’il l’est à Koz, je pense. Les sensibilités sont parfois difficiles à canaliser. Ce que je retiens aujourd’hui et qui justifie mon enthousiasme, c’est que 1/ le PCD a la volonté de porter une ligne directrice fondée sur la DSE et que 2/ elle n’a plus de compromis à faire avec personne sur ce point pour les présidentielles. Donc de fait, partant de l’a priori (plutôt vérifié, à titre personnel) que C. Boutin et les responsables du PCD sont de bonne volonté, il se peut qu’ils aient comme ça, de temps en temps, quelques anciens réflexes « de droite », mais qui ne demandent qu’à être rectifiés. Ceux avec qui j’ai pu parler ont assez d’humilité pour en être conscient. Et j’ai eu l’occasion de voir que les membres du PCD sont ouverts à la « correction fraternelle » (ce n’est pas un euphémisme pour parler de « critique assassine », mais bel et bien d’alerte bienveillante), ne demandent qu’à toujours plus être en phase avec la DSE.
Aussi mon enthousiasme ne se comprend pas sans une vigilance de tous les instants pour que le PCD tienne bien la promesse d’une proposition fondée sur la DSE. Comprenez par là qu’il y a, pour moi, une différence capitale entre un parti qui parle selon une doctrine qui le « précède » (en commettant parfois des erreurs qu’il ne demandera qu’à corriger) et un parti dont la doctrine est auto-référente, faite seulement de la parole du parti et perpétuellement actualisée par elle (cas du Modem, pour prendre un exemple assez proche en terme de positionnement, mais cas aussi de tous les partis aujourd’hui, à ma connaissance – moins chez les extrêmes toutefois, qui sont moins « volages »).
Evidemment si demain, le candidat du PCD devient en fait un candidat commun avec le parti radical, je remettrai totalement en question mon enthousiasme, sauf à avoir la certitude que c’est la ligne du PCD qui reste aux commandes.
J’ajoute que le fait de soutenir un candidat du PCD au premier tour ne m’imposera rien du tout au second tour. Et c’est justement quelque chose que j’ai apprécié au PCD, pour les cantonales, puisque tu poses aussi la question : C. Boutin a dit que le PCD ne donnait aucune consigne de vote pour le second tour, car un parti n’est pas propriétaire de son électorat. Elle considère que les électeurs qui votent pour le PCD sont assez intelligents pour savoir pourquoi ils le font, et doivent donc continuer de voter sur le même mode : en conscience. Après que la journaliste qui l’interviewait, forcément insatisfaite de ce genre de réponse, ait insisté et insisté encore, C. Boutin a répondu qu’à titre strictement personnelle, elle ne voterait pas pour le FN au second tour, et préfèrerait voter PS. Ceci n’étant que son avis strictement personnel : elle a bien insisté là-dessus.
Nikkos a écrit : :
Je suis surpris que tu poses ces questions. Une précision : sauf erreur de ma part, je n’ai jamais écrit qu’il s’agissait d’un « faux problème ». J’ai écrit qu’il s’agissait d’un problème auquel on donnait une importance démesurée. Ca ne signifie pas qu’il n’y a pas de problème et je trouve que tu emploies là un procédé particulier, en disant à deux reprises que j’aurais parlé de « faux problème ».
C’est par exemple le cas des prières de rue. Il est évident que cette situation n’est pas satisfaisante mais il s’avère aussi que c’est une situation qui existe depuis très longtemps (j’ai lu 30 ans). Or on nous le présente comme un symptôme d’accroissement de la population musulmane, comme le signe d’une « occupation », pour ne pas dire invasion. Mais depuis quand se flippe-t-on sur l’islam ? Le problème existait auparavant sans qu’on ne le mette sur le compte de l’islam. Quant aux maghrébins présents, il ne me semble pas qu’on leur reprochait d’être musulman, juste d’être des « arabes ». Bref, pour ne pas aller trop loin, et reprendre un autre débat, ce que je veux illustrer, c’est que l’on a fait monter cette crainte. Gérer un problème, ce n’est pas céder à l’hystérisation.
Quel intérêt pour Sarko ? Sérieux ? Mais l’intérêt est évident : si les électeurs sont convaincus qu’il y a une menace de ce côté-là, est-ce vraiment vers les socialistes qu’ils vont se tourner ?
A mon petit niveau de blogueur, je n’ai pas eu le sentiment de voir monter une grande vague d’inquiétude populaire autour de l’islam. Une inquiétude autour de la présence maghrébine, oui, à travers les sifflets de la Marseillaise, à travers les évènements des Champs-Elysées ou du port de Marseille, mais ce sont des phénomènes plus identitaires que religieux. Et puis, soudainement, on a sorti l’histoire de la Burqa. Pour combien de cas ? On a fait ce débat sur l’identité nationale immédiatement orientée sur les musulmans etc. (on ne va pas refaire le film).
Le résultat, pour moi, c’est un pays d’aigris, un pays replié sur lui-même, craintif, prêt à la violence et volontaire pour le déclin. Parce qu’un pays dans cet état est un pays qui ne songe qu’à se protéger et pas à conquérir.
Les « solutions » ? Avant de voir les miennes, j’aimerais connaître celles de Sarkozy. Je ne les vois pas. En revanche, je vois très bien qu’en jetant du sel sur la plaie, ça ne va pas s’arranger.
J’en passerai déjà par une application simple mais raisonnable de la loi de 1905. Pour les prières de rue, ça passe par une demande d’autorisation. L’absence de porc dans les cantines ? Dans l’école de mes enfants, ça passe juste par une proposition d’un autre plat lorsqu’il y a du jambon ou du porc (j’aimerais d’ailleurs qu’au lieu d’agiter cette prétendue absence de porc, on m’indique les cantines dans lesquelles ça se pratique). Est-ce que ça me pose un problème qu’il y ait cette proposition alternative ? Les horaires de piscine aménagés ? Autant je peux comprendre que des femmes puissent souhaiter en bénéficier autant je comprends qu’on refuse le fait que ce soit pour des raisons religieuses. Mais là encore, où est-ce que cela se pratique ? Qu’on m’en apporte la preuve, au lieu d’agiter l’hypothèse.
Ensuite, il s’agit aussi d’en passer par une vision cohérente et intégrale de la France. Nous devons nous efforcer d’accepter les apports multiples de la France : ie le christianisme comme la laïcité, la monarchie puis la Révolution, les Lumières et Saint Augustin etc. L’époque n’est plus à craindre le retour d’une toute-puissance de l’Eglise ou la restauration du roi. Les enjeux ne sont plus les mêmes, alors soyons clairs là-dessus. Ca n’est pas évident, mais ça se travaille.
Bref, un travail de fond, mais plus serein et dirigé vers une réconciliation nationale authentiques (parce que nous n’avons pas réduit nos vieilles fractures) que vers la désignation des boucs-émissaires, parce que ce sont, aussi, nos vieilles querelles non résolues (identité, laïcité) qui nous empêchent d’appréhender correctement cette situation.
J’arrête là, sinon je vais faire un billet. Que je vais peut-être faire, d’ailleurs.
QIAH a écrit : :
Je suis assez d’accord avec ça. Et je ne suis pas un furieux d’une candidature nécessairement labellisée comme chrétienne. Ce que je souhaite, c’est qu’elle soit la plus compatible possible. Dans ce sens-là, la démarche de Christine Boutin m’apparaît utile. Mais je ne suis pas absolument certain qu’elle doive aller jusqu’au bout. En revanche, il était indispensable de prendre date, de prendre une vraie décision, et de travailler à autre chose.
Je ne suis pas un fan de Borloo. Sa personnalité ne m’attire pas, et je sais que nous avons des divergences sur des points essentiels. Mais nous avons aussi des convergences sur des points essentiels et trop malmenés ces derniers temps par Sarko. Une grande confédération des Centres, à supposer qu’il ne s’agisse pas d’un truc mollasson, ça pourrait tout à fait me convenir.
Alors, si Christine Boutin, demain, parvient à obtenir des engagements sur un certain nombre d’enjeux de société de la part de Borloo, si l’on parvient à clarifier les conceptions de la laïcité, je ne dis pas – et je ne l’ai pas écrit dans mon billet – qu’il faille nécessairement qu’elle aille jusqu’au bout.
Pneumatis a écrit : :
Sincèrement, de toutes façons, je vois mal comment le PCD pourrait y rester. Cela crée de gros remous en interne, mais une même formation ne peut pas avoir deux candidats à la présidentielle.
Bonjour,
Il se trouve que j’ai assisté hier à une conférence du père Burgun (président de l’association 9 pour l’Europe) organisée par le PCD local.
1/ Robert Schuman était profondément chrétien ce qui ne l’a pas empêché d’être ministre MRP au contraire.
2/ Son action n’était certes pas prosélyte mais entièrement orientée vers la paix. A ce titre sa déclaration de 1950 et la création de la CECA qui suivit se voulait une incarnation de cette paix.
3/ L’Europe est une nécessité pour la paix
4/ Il n’est pas question de racines chrétienne dans nos textes européens mais l’article 16 du traité de Lisbonne oblige les institutions à dialoguer avec les églises ce qui est beaucoup plus contraignant (positif non ?)
5/ Le père Burgun a insisté sur la nécessité de l’engagement des chrétiens en politique mais pas forcément d’un engagement chrétien (subtile différence) et sur la nécessité de retrouver une dimension spirituelle dans l’action politique.
Voici quelques points que j’ai relevés sous réserve de n’avoir pas fait de contre sens et qui, me semble t-il, ne vont pas dans le sens d’un euroscepticisme du PCD. Quant à la candidature de CB, il semble que les doutes et hésitations de tous les commentaires soient les mêmes qu’au sein même du PCD.
Koz a écrit : :
En ce qui me concerne, ça pourrait aussi, évidemment si il n’y a pas contradiction entre la proposition et mes convictions. Mais ce sera tout même, pour ma part, avec vachement moins d’enthousiasme. Je peux m’en expliquer : il y a toujours une distance entre la ligne politique d’un candidat à un instant t0 (genre la campagne électorale) et un instant t1 (genre quand il dirige un pays). Qu’un candidat fasse des propositions globalement satisfaisantes, sur lesquelles j’ai de menues divergences (dès lors qu’elles ne sont pas scandaleuses) ne me pose pas de problème. Mais j’aime bien aussi pouvoir anticiper sur ce que sera sa ligne demain. En gros, ce que j’aime avec l’idée d’un candidat du PCD, et plus généralement d’un candidat qui se réclame d’une doctrine de conviction claire et identifiée, c’est que je n’aurai pas l’impression de voter pour une girouette.
En résumé pour moi, à supposer qu’une grande confédération des centres porte strictement le même projet présidentiel qu’un PCD tout seul, la grande différence pour moi reste que j’ai beaucoup moins de garantie que le candidat du rassemblement centriste tienne sa ligne, comme il tiendrait à une conviction. Bref, mon enthousiasme pour la candidature du PCD ne tient pas qu’au fond de son projet, et certainement pas au fait qu’il porte l’étiquette chrétienne, soyons bien clairs, mais surtout qu’il soit fait de réelles convictions – et de convictions qu’évidemment je partage.
@ Victor:
Elle a été ministre du Logement et de la Ville puis uniquement du Logement, de mai 2007 à juin 2009 si je ne m’abuse.
Effectivement, on lui a adjoint Fadela Amara. Votre analyse est fondée mais elle n’avait pas les poings si liés qu’on veut bien le dire et elle n’a pas utilisé ses marges de manoeuvre au mieux. J’ai souvenir que ses intiatives étaient bancales lorsqu’elles n’étaient pas tout bonnement catastrophiques ou inutiles.
Je ne nie pas que ce puisse être une femme de convictions, mais elle n’est pas la seule et je ne pense pas que cela suffise.
Je suis désolée de ne pouvoir illustrer davantage mon propos ; je n’ai retenu que l’idée générale de ce qui m’avait été rapporté (de manière très précise, à l’époque, et sur une longue période) et ça m’a suffit pour comprendre qu’elle n’avait pas l’étoffe de quelqu’un à qui je confierais le gouvernement de quoi que ce soit.
J’enrage de n’avoir plus les précisions en tête, aussi mon propos restera général de sorte qu’il ne convaincra personne… mais cela aura eu au moins le mérite d’être évoqué!
@Koz
Merci beaucoup pour ton développement. Il mériterait peut-être un billet, même si tu as déjà fait d’autres billets qui parlent du problème. Je te rejoins globalement sur cette analyse. Mais une dernière question : as-tu trouvé au PCD une sensibilité aux problèmes que tu évoques et dont tu viens de faire la preuve que tu le prends très au sérieux sans pour autant leur prêter une portée qu’ils n’ont pas ? Le PCD serait-il en mesure d’après toi de donner des réponses ou des orientations ?
PS (sic) : Excuse-moi pour la façon un peu tranchée dont j’ai posé la question initiale.
ghislain a écrit : :
Et savez-vous si dans le PCD ils proposent quelqu’un d’autre? ou bien est-ce le seul fait de présenter un candidat qui les fait hésiter?
Nikkos a écrit : :
Pour être exact, je fréquente assez peu le PCD. J’ai rencontré son délégué général à deux reprises, pour lequel j’ai beaucoup d’estime. Rencontré aussi l’un des membres de la Fédération Touraine, avec qui je m’entends bien. Vincent You également, que j’ai rencontré pour l’itw de janvier et que j’ai recroisé mercredi et avec lequel j’accroche bien également. Pour « le reste », ce sont surtout des personnes avec lesquelles j’échange sur facebook. Je ne peux donc pas dire que j’en ai une connaissance intime.
Mais je considère qu’ils font preuve d’une belle fidélité à leurs valeurs, et qu’ils sont capables d’incarner une « identité française » sereine et ouverte. Evidemment, le fait que le parti soit ouvertement chrétien n’en fait pas le vecteur évident, auprès d’un certain nombre, d’une relation apaisée laïcité/croyants, mais ils peuvent jouer un rôle d’influence dans le débat politique, ainsi que de témoignage. Il y a certes toutefois des variantes et, me semble-t-il, des personnes un peu plus virulentes que d’autres sur ces sujets.
Il y a aussi Xavier Lemoine, maire de Montefermeil, dont je regrette qu’il soit allé se compromettre dans des enceintes pas très recommandées, mais qui a le mérite de voir au quotidien ce qu’est réellement la présence islamiste dans les cités.
Après, il y a peut-être des propositions à formaliser. Je ne sais pas d’ailleurs ce qui est en cours d’élaboration. Peut-être est-ce déjà le cas.
Koz, merci infiniement pour cette réponse. Si un Xavier Lemoine adhère au PCD, celà montre effectivement une réelle possibilité de débat sur les sujets d’immigration au sein de ce nouveau parti.
La conclusion qui s’impose c’est que la base doit s’engager pour constuire des propositions avant de discuter de stratégies électoralistes et de faire son marché parmi l’existant.
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p>Franchement, dire que D Strauss Kahn et Sarkozy sont les mêmes ! En tout cas leurs programmes ne seraient pas les mêmes et ne suis pas sûr que le PCD s’y retrouverait avec la gauche ! Et puis j’aime pas cette façon qu’à eu Christine Boutin de parler de Sarko et du Fouquet’s – comme s’il y allait toutes les semaines et du bling bling. Cela laisse un léger sentiment d’amertume de sa part. En serait-elle là si elle était encore au gouvernement ? la question reste posée.
« Il y a aussi Xavier Lemoine, maire de Montefermeil, dont je regrette qu’il soit allé se compromettre dans des enceintes pas très recommandées »
Franchement Koz, vous pensez réellement ce que vous écrivez. Qu’il y a-t-il de pas recommandable à aller dans un débat sur la laicité. Et il a dit des choses très fortes et dénoncé des dérives. D’après vous il ne faut rien dire ! Laisser croire que tout va bien dans notre pays ?
@ Pepito: Excusez-moi, je n’ai pas été clair. Je voulais dire ceci: si les sondages révèlent un vrai risque pour Sarkozy à trois mois du scrutin, je vous parie que la candidature du PCD sera retirée.
Pneumatis a écrit : :
… Et c’est bien là-dessus que je me permets d’exprimer un gros doute. Oh, certes, ce candidat exprimera des idées différentes, et critiquera sévèrement celui de l’UMP, pas de problème. Mais, systématiquement, il devra faire face à la question de tous les « petits candidats »: que ferez-vous au second tour ? Et, sauf grosse erreur d’appréciation de ma part, la réponse sera « je soutiendrai Nicolas Sarkozy ». D’abord parce que c’est le penchant naturel de ses militants (et je ne leur en conteste pas le droit). Ensuite parce que toute autre réponse contiendrait le risque de l’élimination totale du PCD aux législatives.
Pneumatis a écrit : :
Désolé, c’est une réponse qui ne me satisfait absolument pas. Le chef d’un parti politique n’a pas à donner de réponse « à titre personnel ». Non seulement ce n’est guère courageux, mais surtout, ce n’est pas la réponse d’un ou d’une responsable. Pas la peine d’avoir un parti politique si c’est pour recommander à chacun de se débrouiller avec sa conscience. J’entends bien que le parti n’est pas propriétaire de ses voix; il ne donne pas d’instructions à ses électeurs: mais il leur doit une position claire, pas une phrase toute faite pour ne fâcher personne.
Cela dit, répondre « à titre personnel » est possible, bien sûr, si on exprime une position contraire à celle du parti auquel on appartient. Donc, de deux choses l’une: soit C.Boutin est chef de parti, et sa réponse n’est pas, pour moi, acceptable; soit elle est subordonnée à l’UMP.
Je ne parle pas de ce débat-là, mais d’intervention sur Riposte Laïque et dans un autre débat co-organisé par eux, ce qui ne me semble pas très heureux de sa part, compte tenu de leur positionnement laïciste (notamment à l’encontre des catholiques) et islamophobe, ainsi que du fait que le débat en question ait été également organisé par le Bloc Identitaire. Mauvaise appréciation de la situation, à mon sens.
Je suis un peu d’accord avec vous sur le bling-bling et le Fouquet’s. Ca commence à dater et il y a davantage de questions de fond qui, à mon sens, traduisent un désaccord, pour ne pas reprendre des critiques très marquées par la gauche. On peut évoquer le travail dominical ou la légalisation des paris en ligne. Bon, certes, ça a gêné moins de monde.
Lorsqu’elle dit que DSK et Sarko, c’est kif-kif bourricot, je pense aussi que c’est dit sans prendre en compte les questions éthiques, ce qui est dommage, même si je doute que Sarko ait fait autre chose que de tenir des engagements. Mais au moins, il l’a fait, ce qu’elle a d’ailleurs relevé dans son discours.
@ Gwynfrid, c’est moi qui a mal compris. Effectivement, le PCD ne va pas aller jusqu’au bout s’il met en danger l’élimination de l’UMP au premier tour. J’ai fait cette erreur car je crois qu’il y a pas mal de gens qui commencent à penser que le candidat de l’UMP ne sera pas forcément Sarkozy…
@ LElfe:
c’est un peu difficile d’apporter une contradiction dans ce cas de figure un peu flou!
Sur les dates, les choses sont claires: de mai 2007 à janvier 2009 CB est Ministre du Logement et de la Ville. Mais, en juin 2007, Fadela arrive et prend un leadership sur la Ville… simplement parce que l’Elysée a voulu ce symbole médiatique. J’ai entendu 50 exemples de réunion où les arbitrages interministériels découlaient de cette présence symbolique… CB de janvier 2009 à juin 2009 ne garde plus que le Logement.
Pour ce qui me concerne, je peux citer deux exemples de la période 2007/2009.
1/ alors que CB défend une politique de désenclavement des villes et notamment l’idée du busing portée par JM Petitclerc, FA plaide, elle, pour une politique des quartiers. Elle fait notamment la proposition de donner à chaque quartier une couleur rouge, orange ou verte selon le degré de violence et de délinquance… bref, l’inverse! CB gagnera sur ce point et évitera le summum de la stigmatisation… Par contre, les budgets pour le busing seront très faibles…
2/ Alors que CB lance un débat sur « nos valeurs communes » pour impulser une politique de la ville qui soit portée par la volonté de redéfinir des références partagées, et donc sortir des crises où les jeunes d’origine algérienne (ou tunisienne, j’ai un trou!) sifflent la Marseillaise; FA fait le service minimum et se promène en banlieue en s’amusant à parler en arabe avec les jeunes rencontrées…
Le débat ne prendra pas d’ampleur car CB perd la politique de la Ville quelques semaines après…
On ne peut vraiment pas dire qu’elle ait eu les coudées franches pour agir comme Ministre de la Ville: dommage!
Joyeux Acier a écrit : :
rappelons nous qu’il s’agissait pour moi de dire en quelques mots les raisons mises en avant par Christine BOUTIN pour justifier son choix du NON. Si il faut redire ici le détail d’un argumentaire vieux de 6 ans… cela lassera les lecteurs, non?
Ceci étant dit, je vous trouve un peu rapide dans votre jugement. Il y a en effet des arguments symboliques (ce qui est rarement secondaire, je pense pour ma part que le déni sur nos racines est aujourd’hui une source de nos problèmes), éthiques (la question de la place structurante de l’altérité sexuelle n’est pas anodine, celle du statut de l’humanité qui découle du clonage non plus!), de politique économique et, pour la subsidiarité, de philosophie politique. Pardon de souligner qu’il est problématique de poser la subsidiarité à l’inverse de sa définition. Il devrait y avoir des compétences exclusives pour les États et une action, subsidiaire de l’Europe. C’est l’inverse, les compétences communautaires sont exclusives… ce n’est pas neutre et cela n’a rien à voir avec l’ONU.
Il fallait choisir entre OUI et NON, je trouve pour ma part que ces arguments n’ont pas particulièrement vieilli…
Ceci dit, l’Europe est aujourd’hui en panne et j’en suis de mon côté assez malheureux. Mais je prends les paris: lors du redémarrage, nous serons sur des bases 1/ qui quitteront les rêves où l’Europe est un projet sans définition culturelle; 2/ qui ne seront pas seulement la doxa libérale; 3/ qui ne viendront pas trancher les questions de société par des jeux de jurisprudence; 4/ qui construiront des synergies avec l’accord des États.
Pour ce qui est du PS, le PCD aura bien l’occasion de construire un projet plus puissant!
@Gwynfrid :
Alors je voudrais bien voir ça. Pardon mais là ça me parait relever d’une analyse pour le moins curieuse. D’abord parce que les sondages donnent déjà Sarkozy perdant, globalement. Ensuite, tu sembles oublier ce que suppose le fait de se lancer dans une campagne présidentielle, comme investissement humain et matériel… ce n’est pas une décision qui se prend à la légère, et on n’y renonce pas, pas plus qu’on ne s’y engage, sur un coup de tête.
Je crois plus facilement possible un renoncement du fait d’un épuisement des ressources en tous genres, que du fait d’une tentative de sauver un second tour pour Sarkozy (ou pour un éventuel substitut), pour être franc. On ne fait pas campagne pendant 6 mois, battant le territoire pour recueillir les 500 parrainages, pour trouver des mécènes (oui parce qu’imprimer des dizaines de millions de bulletin et des milliers d’affiches, c’est pas un budget de cantine, hein !), gérant les programmes, les réseaux, la communication, tout en continuant d’assumer son boulot et ses responsabilités d’élus pour ceux qui en ont, pour finalement tout plaquer en bout de course. Ca fait un bon renoncement à la vie privée, un bel endettement pour le noyau qui gère la campagne, et un sacrifice douloureux de la petite chance d’atteindre les 5% qui permettraient au moins de renflouer un peu le compte de campagne, avec le remboursement des bulletins et des professions de foi. On parle du million d’euros, là, hein.
Sachant que c’est généralement le même noyau qui soumet ce genre de décisions au conseil national par lequel il semble qu’il faille passer avant de prendre une telle décision (donc encore une organisation importante), le coup de tout plaquer sur un sondage à 3 mois du scrutin, pardon mais j’y crois assez peu. Pas quand on a voté la décision au niveau du conseil national du parti un an avant. Après peut-être que je délire, je n’ai l’expérience que d’un tout petit parti politique… Victor ou Vincent pourra peut-être confirmer mes suppositions.
Admettons… et alors ??? Tu suis aveuglément les instructions d’un parti politique sous prétexte que tu as voté pour son candidat ? Même Christine Boutin n’y croit pas. Et non seulement elle n’y croit pas, mais j’ai cru comprendre qu’elle ne souhaitait pas confisquer le choix de ses partisans en parlant pour eux.
Je te rappelle que la réponse de la responsable du parti a été claire et sans ambiguité : le PCD ne donne aucune consigne de vote. Ce qui est proprement distinct de sa position « personnelle » donnée ensuite en réponse à la journaliste qui ne se satisfaisait pas cette réponse.
Et la réponse officielle, ce n’est pas une réponse toute faite pour ne fâcher personne. En tout cas pas pour moi. En tant qu’électeur, c’est même la réponse que j’attends : je n’aime pas qu’on parle à ma place, comme c’est j’imagine le cas pour beaucoup de monde, et donc je n’aimerais pas qu’on dise que les électeurs de Christine Boutin voteront untel, si je suis parmi eux. En fait, tu raisonnes comme les médias, c’est triste je trouve. C’est justement ce qui salit la politique et la réduit à du pur stratagème politicien et à des sondages d’opinion. Sans te vexer, hein. Mais oui, je trouve ça un peu triste. Qu’est-ce que ça veut dire « elle leur doit une position claire » ? Ils sont trop cons pour voter tout seul ? Ou est-ce que c’est pour alimenter les sondages et les discussions de comptoir ? La position claire elle est dans l’orientation politique du parti. Après on peut éventuellement poursuivre dans la diffusion d’informations permettant de faciliter ou préciser le discernement sur les candidats du second tour, mais certainement pas dans des consignes de vote qui ne sont d’aucun intérêt dans le processus démocratique.
Pneumatis a écrit : :
L’argument de la dynamique interne au parti, de l’investissement personnel et financier, est intéressant, mais insuffisant. Le choix de se lancer est d’abord politique. Il en serait de même du choix de renoncer. Je ne veux pas spéculer à l’excès: par ce pronostic, je voulais surtout signifier que la vraie séparation d’avec l’UMP est encore loin d’être faite. Elle reste, au vu des signaux donnés jusqu’ici, improbable.
Pneumatis a écrit : :
Bien sûr que non, mais ce n’est pas le sujet. Le sujet est de savoir si la candidature PCD induit une offre politique nouvelle et intéressante. Elle ne le serait, à mes yeux, que dans l’hypothèse où le ralliement au second tour n’est pas acquis d’avance. Au vu des informations disponibles aujourd’hui, ce ralliement est quasi certain. Dans ces conditions, je ne vois dans le PCD qu’un satellite mineur de la majorité présidentielle, condamné à tourner autour de la planète UMP sans influer significativement sur sa trajectoire.
Pneumatis a écrit : :
Cette réponse est tout ce qu’il y a de plus ambiguë, justement. C’est le cas type de la réponse à risque minimum, précisément conçue pour fâcher le moins de monde possible. Ne donner aucune consigne, c’est l’équivalent, pour un parti, de ce qu’est l’abstention pour l’électeur : le non-choix, l’abandon de la responsabilité, le bottage en touche dans toute sa splendeur. Je comprends, à la rigueur, que l’électeur s’abstienne par désintérêt ou lassitude. Mais un parti politique, c’est un groupe de gens qui sont là parce qu’ils veulent s’engager. Le refus de choisir est une trahison de sa vocation.
Pneumatis a écrit : :
Ce que peuvent penser les médias de mon vote m’indiffère totalement (d’ailleurs, ils se doutent bien que les consignes des partis ne sont pas forcément suivies, et font des enquêtes pour essayer de le savoir). Ce qui m’intéresse, c’est de savoir à quoi le parti s’engage au moment de l’élection, le moment décisif de la démocratie. C’est une indication très forte sur ses valeurs, bien plus forte que tous les discours, tracts et programmes divers.
Pneumatis a écrit : :
… Sauf quand le parti se défausse au moment où ça compte pour de vrai.
Ce désaccord nous renvoie à notre discussion précédente sur la nature de l’élection, sur l’abstention et le vote blanc. Il me semble qu’à vos yeux, l’adhésion à un programme ou à des valeurs affichées est plus déterminant que l’élection. Ma priorité est inverse: les valeurs n’ont de réalité concrète qu’au travers des décisions qu’elles éclairent. Dans l’exemple qui nous occupe, le PCD, en s’abstenant de donner une consigne de vote, non seulement a refusé de se mouiller, mais a indiqué qu’il ne voyait pas d’inconvénient majeur ni à l’élection d’un conseiller général PS, ni à celle d’un conseiller général Front National. Je note.
Gwynfrid a écrit : :
De toute façon, malgré la petite crise de désamour des catholiques politiques envers la droite, je pense qu’ils savent bien qu’ils seront encore plus mal reçus à gauche. Il y a en effet dans la culture de gauche en France de nombreux éléments qui s’opposent frontalement aux doctrines principales du catholicisme politique. Pour simplifier, je pense que c’est sur les sujets des moeurs que catholiques politiques arriveront le mieux à s’entendre,et c’est sur le sujet qu’ils sont le plus loin de la gauche.
Franchement, si Mme Boutin doit négocier avec MM Fillon ou Delanoé, avec qui pensez vous qu’elle se sentira le plus à l’aise ?
Voilà, après l’annonce de la candidature, les premières manifestations de l’éloignement de l’UMP : http://www.chretiente.info/201104101552/sabine-faivre-secretaire-nationale-vie-famille-sante-du-pcd-demissionne/
Je suis parfaitement d’accord avec les propos de Mme Sabine Faivre.
Victor a écrit : :
J’en suis parfaitement consciente… mais je n’ai vraiment pas le temps de reprendre mes sources, désolée… Votre point de vue est intéressant, merci!
@ Koz: merci pour vos précisions.
Mes convictions politiques ne me permettent pas d’adhérer au projet du PCD pour le moment, non pas celles sur l’éthique mais celles concernant l’économie et la société. En ce sens, je regrette que beaucoup d’électeurs du PCD aient un rejet viscéral de la gauche alors que, sur certains sujets, la gauche et la doctrine sociale de l’Église se rejoignent.
Ce qui m’ennuie terriblement, c’est que le PCD se situe irrévocablement dans le camp de la droite — de la même façon que les écolos se situent irrévocablement dans le camp de la gauche. Presque par définition, ces valeurs sont en-dehors du clivage droite-gauche (lequel d’ailleurs ne signifie pas grand-chose). Je ne comprends pas comment un parti chrétien peut se ranger derrière l’UMP.
La démocratie chrétienne, c’est d’abord le centre. Et le centre, c’est la possibilité de passer des accords avec la droite comme avec la gauche, et uniquement à la condition d’être en position de peser — réellement. Le MRP, par exemple, a gouverné avec les socialistes et les communistes. Toute la France d’aujourd’hui a été bâtie sur cette alliance de la Rose et du Réséda. Je rappelle d’ailleurs à ceux qui l’auraient oublié que c’est la droite qui a impulsé la dépénalisation de l’avortement… Les valeurs que nous partageons comme celles que nous combattons ne sont le monopole d’aucun parti, d’aucun camp.
Enfin voilà, pour moi le handicap majeur de Christine Boutin, c’est cette dépendance intellectuelle, politique et financière vis-à-vis de la droite. Le PCD gagnerait à chercher un rapprochement avec d’autres forces. Je rêve pour ma part d’une vaste alliance entre un parti chrétien détaché de la droite, un parti écologiste détaché de la gauche et du libertarisme, et un grand parti du centre type MoDem+Alliance Centriste.
J’appuie d’ailleurs sans réserves l’opinion de Pneumatis ci-dessus : il est plus que temps que les chrétiens défendent sérieusement les options écologistes et combattent certes la recherche sur les cellules souches, l’euthanasie et le travail du dimanche, mais aussi la surexploitation des ressources, la manipulation de la nature, la déshumanisation du travail, la société de consommation, l’économie financière, la stigmatisation de l’étranger.
@ Koz : « un travail de fond, mais plus serein et dirigé vers une réconciliation nationale authentiques (parce que nous n’avons pas réduit nos vieilles fractures) que vers la désignation des boucs-émissaires, parce que ce sont, aussi, nos vieilles querelles non résolues (identité, laïcité) qui nous empêchent d’appréhender correctement cette situation. »
Je partage ce souhait ; et mon sentiment est que la progression éventuelle de partis religieux (PCD, PMF ou autres) irait à l’exact inverse. Pour moi, la laïcité et les valeurs républicaines sont les seuls ciments raisonnablement possibles de cette réconciliation nationale.
Je comprends parfaitement que d’autres regrettent cette identité républicaine française, et rêvent d’un retour à la chrétienté, ou au droit divin, etc. : dans ce cas il est parfaitement légitime de voter pour un parti religieux, ou monarchiste, etc.
Je milite dans un parti souvent qualifié de « démocrate-chrétien », dont le projet politique est en effet très compatible et même, historiquement, très inspiré de la doctrine sociale (et écologique) de l’Église, et en tant que candidat aux dernières élections, j’ai encore entendu ce « vous, les démocrates-chrétiens ». Et pourtant, parmi mes 9 concurrents, il y en avait 2 qui se revendiquaient comme tels ! 1 candidat investi par le PCD et 1 candidat qui se dit fondateur d’un « centre démocrate chrétien ».
Dans mon parti, il y a de fervents laïques (au sens de : anti-religieux), il y a des musulmanes voilées, il y a des Sikhs en turban, il y a des chrétiens qui voient un rapport entre leur foi et la politique : pour moi, c’est ainsi qu’on pourra bâtir « la France d’après », reprendre le pouvoir politique à l’oligarchie en place, refaire société ensemble à l’échelle du pays.