De nouveaux compte-rendus d’écoutes judiciaires concernant Nicolas Sarkozy sont publiés par Le Monde. Ce qu’ils révèlent ressortirait du trafic d’influence. C’est condamnable mais d’une gravité relative : si l’on doit poursuivre tous les politiques qui promettent une intervention en échange d’une information, le renouvellement du personnel politique serait permanent. Sans compter que les affaires initialement en cause se sont toutes soldées par un non-lieu, ce qui donne à cette procédure un petit air malsain de rattrapage politico-judiciaire.
Soyons clairs : en ce qui concerne Nicolas Sarkozy, je suis de ceux qui ne regretteraient pas qu’il soit écarté. Cela laisserait de la place à d’autres, et une petite chance de changer la politique, s’écartant du buzz, des éléments de langage et de la politique par les sondages. Et si, à travers lui, l’UMP ne peut que vivre au rythme des auditions judiciaires, alors le pragmatisme suggère également d’éviter ce parcours d’obstacles et la dramaturgie qui l’entourera.
Mais toutes les méthodes ne sont pas bonnes pour écarter un adversaire politique. Le jeu de la démocratie supposerait que cela se fasse sur les idées défendues. Personne n’a toutefois la naïveté de penser que la politique se contente du débat d’idées.
Or, on semble user contre Nicolas Sarkozy très précisément des méthodes qu’on lui reproche. Cela rend les indignations vertueuses spécialement peu crédibles.
La presse distille ainsi désormais tous les deux jours une nouvelle information exclusive, généralement issue d’une procédure judiciaire couverte par le secret de l’instruction. Parallèlement, on nous certifie qu’il n’y a pas de « cabinet noir »…
Aujourd’hui, Le Monde aujourd’hui diffuse donc de nouveaux extraits d’écoutes judiciaires qui posent toujours la même question que lors des précédentes diffusions, sans que cela n’ait ému grand-monde à l’époque pas plus que cela ne perturbe ceux qui s’y livrent aujourd’hui : d’où vient cette violation ?
En effet, traditionnellement, les violations du secret de l’instruction sont imputées aux acteurs suivants : magistrats, greffiers ou, surtout, avocats, qui sont les seuls à avoir accès au dossier. La présence d’avocats est d’ailleurs souvent bien pratique pour exonérer les autres. Dans cette procédure, sauf erreur de ma part, il n’y a toujours pas de parties civiles. Rayez donc l’avocat : il ne reste plus que magistrats ou greffiers. En un mot, l’Etat.
S’il n’y a pas de parties civiles dans ce dossier, d’où vient la violation de l’instruction sinon de l’Etat ?
Si l’on veut nous vendre que Nicolas Sarkozy est une menace pour la République et l’Etat de droit, permettez-moi de penser que ceci n’en est pas une moindre. Il est très vraisemblable en effet que les informations que diffusent Le Monde soient issues de la violation par des fonctionnaires de l’Etat du secret de l’instruction et de leurs serments professionnels. Ceci est encore plus inquiétant que, bien que les textes prétendent nous garantir que le pouvoir politique n’intervient pas dans les affaires judiciaires, la lucidité et une bribe d’expérience nous imposent un doute aussi sain que démocratique.
Il faut encore observer que les informations diffusées ne sont pas n’importe quelle information. Violer le secret de l’instruction est déjà condamnable en soi. Mais il s’agit ici de la diffusion d’écoutes judiciaires. L’écoute téléphonique est une violation de nos droits. Elle n’est légitimée que lorsqu’elle vise à la répression de crimes et délits, et lorsqu’elle respecte les conditions strictes édictées par la loi. Conditions strictes qui, précisément, sont énoncées en raison de la gravité de la pratique.
Or voici que Nicolas Sarkozy est écouté, dans des conditions discutables, et que le produit de l’écoute est ensuite communiqué à la presse. Sa vie privée est ainsi doublement violée : par l’écoute, puis la diffusion publique de sa retranscription. Ecouter un opposant puis diffuser le produit des écoutes est une pratique qui nous éloigne de beaucoup d’un Etat démocratique.
Il est alors pour le moins piquant de lire les indignations morales de ceux, politiques, fonctionnaires et journalistes, qui y prêtent la main.
Et l’on ne manquera pas encore de relever que ceux qui ont communiqué ces informations ont violé le secret de l’instruction et leur secret professionnel dans une affaire où l’on reproche à un magistrat d’avoir… violé son secret professionnel. En somme, on utilise sensiblement contre lui les méthodes qu’on lui reproche.
Les mêmes médias ont insisté autant que possible sur le fait que Nicolas Sarkozy est un « citoyen comme un autre », qu’il est donc possible d’écouter. C’est juridiquement vrai et factuellement faux. S’il était « un citoyen comme un autre », il ne bénéficierait pas de la même attention. S’il était un « citoyen comme un autre », il n’aurait pas été écouté aussi longuement. S’il était un citoyen comme un autre, Le Monde ne publierait pas la retranscription de ces écoutes. S’il est un « citoyen comme un autre », il a le droit au respect de ses droits fondamentaux.
Nicolas Sarkozy n’est pas un citoyen comme un autre : il est l’ancien président de la République, il est un adversaire politique du pouvoir en place, il est un adversaire potentiel du président actuel aux prochaines élections. Pour lui plus que pour tout autre encore, les principes d’un État de droit devraient être respectés sans faillir. Tel n’est pas le cas, et quoique l’on pense de Nicolas Sarkozy, cela reste préoccupant.
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Ou alors proclamer coram populo que l’état de droit n’est qu’une chimère, un travestissement que l’on voudrait plaisant, un leurre pour induire en erreur les naïfs endormis par des médias.
Je partage votre vision et votre analyse, je ne souhaite pas plus que vous le retour de l’ancien Président, mais je déplore votre relative timidité dans la conclusion. Vous faites comme si l’état de droit existait encore, il n’est qu’un moribond en sursis, et, bien malheureusement, je pense que votre profession est « complice » par négligence, par tiédeur, de cette agonie.
J’en veux pour preuve la réaction de l’ordre que j’ai trouvé bien trop discrète lorsqu’en matière fiscale l’an dernier, il a été question d’imposer aux avocats de dénoncer leurs clients qui établiraient des montages permettant d’éluder l’impôt. Je crois que le droit à un procès équitable dépend de l’obligation absolue de loyauté de l’avocat envers son client, et de la confidentialité absolue qu’elle induit. Je n’ai pas compris que les avocats ne soient pas le fer de lance musclé et résolu, bruyante et exigeante contre ces mesures. Il ne s’agissait pas de défendre les fraudeurs fiscaux, mais de défendre un principe et les moyens indispensables au droit à un procès équitable.
Vous permettrez à un spectateur du monde tel qu’il va (peut-être ne suis-je pas assez attentif) de penser que les avocats ont loupé le coche.
Je ferai un vrai commentaire plus tard, mais en attendant, j’ai une question.
Je croyais que les mis en examen avaient accès au dossier?
J’apprécie votre article, mais..
je suis de ceux qui pensent que Sarkozy a fait un travail énorme pour tirer la France vers le haut pendant la crise énorme 2008/2011, et qui pensent aussi que son retour est utile au pays grâce à son énergie, au recul qu’il a pris, aux contacts qu’il a noués, mais en s’élevant au-delà de la politique politicienne et en s’entourant de personnes de grandes compétences.
Laisser la place à d’autres, dites-vous? Qui? On a vu en 2012 et on subit depuis celui qui a « changé la politique ».
Nous n’avons pas le temps de faire des essais. Demain, il faut un homme d’Etat expérimenté.
Nous avons entendu en 2012 Sarkozy sur le sociétal, sur la famille, sur la retraite, sur la délinquance, sur la justice, sur le travail, sur l’allègement des charges des entreprises, etc. Si les français l’avaient élu, nous n’en serions pas là sur les plans économique, social, sociétal, européen, international, etc.
Quant aux actions judiciaires, on peut discuter longtemps, j’essaie de comprendre et ne trouve pas où sont les délits. Mais, dans votre dernière phrase, dire que « tel n’est pas le cas » quant au respect sans faillir d’un Etat de droit, c’est déjà jeter un soupçon sur lui. Et si, au contraire, il osait revenir en démontrant qu’il s’agit bien d’un justice et d’un procès purement politiques, il pourrait faire du bien aux principes dont vous parlez.
Et s’il faisait « la Droite que nous voulons !. »
Premier paragraphe parfaitement incompréhensible venant de Koztoujours.
Au surplus, exclure l’avocat du jeu est ici mal comprendre son intérêt : évidemment que Sarkozy, et Herzog, et leurs avocats, parlent à Davet et lui donnent des infos.
Ils ont ensuite beau jeu de lancer des hourvaris indignés et d’en susciter d’autres, comme ici 🙂
Le motif reproché à Nicolas Sarkozy est le suivant: il a demandé à son avocat des informations sur une affaire en court le concernant. Si les informations données par Me Herzog sont contraire au secret professionnel, alors il dirait non purement et simplement. Il ne faut pas le prendre pour un imbécile non plus.
@ Gwynfrid : la probabilité pour qu’il diffuse dans la presse des informations qui l’incrimine est assez faible.
On peut donc raisonnablement douter qu’il soit à l’origine des fuites.
@ Antoine : a priori non, ce n’est pas exactement ça.
@ remseeks : disons que si l’on compare à un pays dans lequel l’Etat de droit n’existe plus, on voit mieux la différence.
Pour ce qui est du fisc, je n’ai pas, à l’instant en mémoire ce dont vous me parlez mais vous savez, les avocats sont toujours suspectes de surtout défendre les malversations de leurs clients. Ce ne sont pas forcément les meilleurs fers de lance.
Bonjour,
je ne sais pas si l’UMP de ces 10 dernières années a été spécialement corrompue, et donc si un nettoyage est salutaire comme c’était le cas à la fin de l’époque Mitterrand. De temps en temps, un ménage ne fait pas de mal
Toutefois, voir l’adversaire politique principal du gouvernement attaqué comme c’est le cas en ce moment sur des faits qui semblent relativement mineurs me rappelle plus des pays à la démocratie très partielle. Dans les pires de ces pays, le chef de l’opposition est parfois mis en prison sous l’accusation d’avoir eu des relations homosexuelles ou autre motif futil.
@ petites phrases : 1er paragraphe incompréhensible ? Allons donc. Il me serait interdit d’être lucide sur le monde tel qu’il va ?
Quant à l’hypothèse selon laquelle ce soit Sarko qui organise des fuites dans ce Monde qui est en pointe contre lui, il faut, petites phrases, cesser de lire des trucs sur internet, ça rend conspirationniste. Imaginer que Sarko fasse le calcul qu’il lui est bénéfique de filer des infos qui l’accusent, rien de moins que de corruption, pour ensuite crier au loup, est une figure politico-rhétorique admirable.
@ Uchimizu : en effet. Si l’on le disait qu’il avait corrompu un magistrat pour que celui fasse disparaître des pièces, pour qu’il oriente un dossier dans un sens, qu’il intervienne dans une procédure… Mais tout ça, cela ne débouche que sur le fait d’être informé de l’état du dossier.
Avec ce qui se passe à l’UMP, ça donne malheureusement une image désastreuse de ce côté la de la politique française.
Le parti socialiste n’etant pas au mieux et le redressement de la France plutôt mal engagé, la prochaine présidentielle risque d’être très surprenante…
Ce qui devrait surprendre, c’est que des informations qui sont dans un dossier dont le juge s’occupe se retrouve dans la presse !
Cela fait plusieurs fois que nous avons de telles — fuites –, ne sont-elles pas organisées pour nuire ? Bien sûr que si, d’ailleurs elles nuisent toujours le même coté de la classe politique, et viennent toujours de la part des mêmes medias !
Que l’on aime ou non Sarkozy, il faut reconnaitre que la justice ne lui lâche pas la grappe ! Être depuis plus de 6 mois sur écoute et surveillé alors que la plupart du temps ce ne sont que les personnages du grand banditisme à qui cela arrive … il faut qu’il les inquiète au plus haut point pour qu’ils en soit là. Qui se souvient d’une affaire similaire envers un politique pendant la 5e république ? C’est digne de la 3e où toutes les raclures faisaient du fric avec n’importe quoi avec l’aide des politiques, tant qu’ils n’étaient pas suicidé.
Georges Pompidou: affaire Markovic.
Valéry Giscard d’Estaing: affaire des diamants de Bokassa, affaire Boulin.
François Mitterrand: affaire de l’observatoire, affaire Bérégovoy, affaire De Grossouvre, affaire Mazarine.
Nicolas Sarkozy: de nombreuses affaires en cours.
Les points communs: les révélations ne viennent pas toujours du camp adverse et une certaine confusion règne entre battre et abattre un adversaire politique. On n’en est plus à l’époque du coup de poignard ou d’épée ou de la fiole de poison pour se débarrasser d’un rival, la forme a changé mais pas le fond.
@Koz Koz: ab bon ? Disons que j’ai lu l’information sur Valeurs Actuelles et c’était l’avocat de la Licra qui réagissait à propos des écoutes. Il est possible que je confonde deux affaires alors, non ?
Je crains que la théorie du complot d’un pouvoir socialiste « soviétique » manipulant « les juges rouges » pour abattre un redoutable adversaire politique ne soit bientôt cantonnée au petit cercle sectaire des adorateurs de Sarkozy. Il ne faut pas oublier, en effet, que si ce dernier reste très largement plébiscité par les militants de l’UMP (et le restera sans doute quoi que l’on apprenne encore de nouveau sur ses pratiques), il est rejeté par deux tiers des Français, qui ne souhaitent pas qu’il se représente. Est-il encore aujourd’hui l’adversaire le plus dangereux pour la gauche ? On peut très fortement en douter. Dans le contexte actuel, une candidature de Sarkozy, qui raviverait immanquablement l’anti-sarkozysme, constituerait plutôt une chance de contrebalancer l’impopularité de Hollande.
Peut-on être et avoir été ? Je rappelle que nous parlons d’un homme politique à la carrière bien remplie, qui a été élu président en 2007, a gouverné durant cinq ans, puis a été battu (ce qui est tout sauf anodin, les électeurs de droite étant d’ailleurs les premiers à dire que c’est plutôt lui qui a perdu que son challenger qui a gagné). Normalement, dans tout autre pays démocratique, l’hypothèse d’un retour n’aurait jamais été envisagée. L’UMP serait-elle si pauvre en talents qu’elle n’aurait personne pour prendre la relève ? Avouons que ce serait très inquiétant. Vu l’impopularité de Hollande, on pourrait imaginer que ce serait plutôt l’occasion de renouveler les dirigeants, les idées et les pratiques. Certains préfèrent apparemment la stratégie du suicide…
Quant au retour de Sarkozy et des personnes dont il a choisi de s’entourer – les Guéant, les Buisson, les Hortefeux (et les deux petits monstres de la Droite forte qu’ils ont enfantés), les Balkany, les Morano, les Dati, les Estrosi, les Copé, les Debord, les Tabarot – qui peut croire sérieusement que cette perspective puisse faire rêver les Français ?
Je vote à gauche mais je sais qu’aucun président n’a été réélu sous la Ve République hors situation de cohabitation. Je constate également que les programmes économiques et sociaux des deux partis de gouvernement ne différent aujourd’hui qu’à la marge. Alors si c’est au tour de l’UMP au prochain coup, pourquoi pas un Lemaire ? Ou à la rigueur un Juppé. Ou même un Fillon en mode Thatcher qui permettrait, à son tour, à la gauche de se reconstruire… Mais pourquoi vouloir le retour d’une équipe qui perd ? Juste pour jouer la revanche parce que l’on n’a jamais su accepter (et analyser) la défaite ?
@ Jeff : évoquer une « théorie du complot » est devenu un procédé rhétorique très en vogue mais qui perd en force. Manier l’absurde aussi. Ce pouvoir n’a pas besoin d’être « soviétique ». Il y a en revanche un fait : hormis des agents de l’Etat, il n’y a pas d’autre source possible aux fuites. Et j’imagine que vous n’êtes ni assez naïf ni assez militant pour imaginer un pouvoir de gauche aussi vertueux que l’agneau qui vient de naître. Que Nicolas Sarkozy n’inquiète pas Hollande, en revanche, j’en doute.
Le reste du commentaire ne me concerne pas vraiment.
Les français adorent balader la tête de leurs adversaires au bout d’une fourche, c’est notre version simplifiée de la démocratie aux mains du peuple. Aujourd’hui, la fourche est remplacée par la « presse » et Internet mais le fond reste le même : il est tout aussi efficace de tuer l’image des gens sans s’attaquer à leur personne.
Sarkozy gagnera sans doute ces mises en accusation les une après les autres tant tout est fait pour accumuler les fautes dans la procédure,
La question pourrait donc être: cherche t on à éliminer le politique tout en ménageant l’homme ?
J’ai remarqué que le Monde, dont l’idéologie est celle des socialistes applique la méthode de Rousseau: comme tu avait l’intention de le faire, tu es coupable, même si tu n’as pas fait l’action. Ca ne présente rien de bon pour la suite puisqu’avec ça, il faut psychanalyser tous les cerveaux. Or, seules les dictatures ont utilisé ce genre de procédé.
écarter Sarkosy . N’est ce pas un peu rapide ? Salissez salissez il en restera toujours qqchose , cela ne vous dit rien ? . Nuls en maints domaines les socialistes excellent à détruire l’adversaire , non pas ces idées (encore que le programme demeure frappé d’un anti sarkozisme primaire ), mais l’homme . (Rappelons nous le traitement réservé à Woerth). 80 à 90% des journalistes s’y emploient avec zèle . Résultat même à droite ,on est pollué. + de 30 ans en politique et à ce jour aucune affaire.Je continue de penser que Sarko à la carrure d’un chef d’Etat ( cf le traitement de la crise géorgienne et celle de l’Ukraine )et je cherche d’autres politiques de son niveau .Juppé ? quel renouveau et quelle réussite en 1 er ministre ! Fillon ? incapable de s’imposer à Copé et maintenant à Juppé . Lemaire ? à lire son livre on est frappé par la haute estime qu’il a de lui même.What else ?
Le double lapsus de Hollande a fourni la réponse !
Bon billet. Qui braque le projecteur là où il faut : ces violations répétées, systématiques du secret de l’instruction, lesquelles ne font d’ailleurs apparemment l’objet d’aucune enquête ou d’aucune curiosité de la part de nos media. En effet, la loi autorise les journalistes à protéger leurs sources, mais n’interdit pas, que je sache, à un autre journaliste d’enquêter sur ces sources. Pourtant, si on découvrait (hypothèse très improbable, bien sûr), que les fuites proviennent d’un cabinet ministériel, il y aurait là un beau scoop.
Par ailleurs, tu es trop généreux avec Le Monde en supposant implicitement que ce qu’ils écrivent correspond à la réalité. Faut-il les croire sur parole? Croire qu’ils ont effectivement récupéré des enregistrement, que si ces derniers existent vraiment ils en ont fait des retranscriptions fidèles, sans montage, sans rien sortir du contexte, sans exclure les parties qui nuiraient à leur thèse? C’est une plaisanterie. La seule chose qu’on sait avec certitude, c’est que Le Monde prétend avoir corrompu un magistrat ou un greffier. Moi, ce n’est pas le genre de point de départ qui me donne envie d’accorder ma confiance.
Ah si c’était au moins pour combattre le pouvoir, ça pourrait expliquer, sinon excuser, des comportements un peu borderline. Mais même pas, c’est pour aider le pouvoir contre son opposant.
J’ai mille fois plus confiance en Edward Snowden.
@Koz a écrit :
Ni même l’ensemble du commentaire (qui ne vous visait pas, je sais que vous n’êtes pas un fan de Sarkozy, même si vous vous résigneriez à lui apporter une troisième fois votre voix s’il devait être finalement le candidat de la droite). Simplement, si vous affirmez comme une certitude que c’est le pouvoir actuel qui alimente, via des agents de l’Etat, les fuites dans la presse sur les affaires de Sarkozy, tout en minimisant parallèlement le fond des affaires, vous apportez objectivement de l’eau au moulin des tenants de la théorie du complot, du « cabinet noir », des « juges rouges », etc. Et vous « accompagnez » aussi, de manière soft, sans forcément en avoir la volonté, la stratégie berlusconienne de victimisation choisie par l’intéressé.
Je constate de mon côté qu’à écouter Sarkozy sur TF1 (un média qui n’est pas accessible au premier justiciable venu), il ne serait qu’une victime de l’acharnement des juges manipulés par le pouvoir, mis en examen sans raisons… Mais qu’à lire le compte-rendu des écoutes dans la presse, l’histoire n’est plus du tout la même et on voit que les juges ont quelques billes. Faut-il voir dans les fuites dans la presse la main du pouvoir ? Je ne le crois pas. Je constate surtout que ces informations contribuent à rétablir l’intégrité professionnelle des juges, qui ont fait l’objet d’accusations violentes de la part d’un ex-président de la République, qui fut officiellement (c’est fou quand on y pense) le garant de l’indépendance de la justice.
De plus, même en prêtant au pouvoir de mauvaises intentions, cette théorie de l’adversaire politique que l’on veut abattre n’a plus de sens, car une candidature de Sarkozy serait assurément la meilleure chance de Hollande pour 2017, celle qui lui permettrait de ressouder toute la gauche dans le rejet de Sarkozy et d’atténuer son impopularité en affrontant un homme aussi impopulaire que lui.
Encore deux petites questions :
Et les fuites liées à l’affaire Bygmalion, à la campagne de Sarkozy en 2012 et au « fonctionnement » de l’UMP, elles viennent aussi du pouvoir socialiste ?
Et toutes les affaires qui collent aux basques de Sarkozy et de quasiment tous ses proches, dont la plupart ont démarré alors qu’il était encore au pouvoir, c’est aussi le pouvoir socialiste qui les a diligentées quand il était dans l’opposition ?
Et si toutes ces affaires étaient avant tout le reflet de certaines pratiques du pouvoir précédent ? De celles qui ont fait voter à gauche certains hommes de droite, comme Bayrou.
Bravo, je crois que tout est dit et bien dit !
Tout d’abord, ce n’est pas grave du tout ! Il ne s’agit que de corruption active après tout, et si on mettait en prison tous les hommes politiques corrompus, où irait-on ? On serait obligés d’en avoir des honnêtes, c’est vous dire le drame ! Vous qui êtes avocat, vous devez être bien placé pour nous dire que les petits services entre amis sont ce qu’il y a de mieux pour influer sur une affaire ? Ne dit-on d’ailleurs pas que pour un avocat, mieux vaut connaître le juge que connaître le droit !
Et puis il ne peut qu’y avoir un complot de juges rouges associés au pouvoir socialiste pour vouloir faire son travail dans une affaire aussi peu grave, ce n’est pas comme si les citoyens lambda étaient constamment emmerdés pour des broutilles, genre impôts payés en retard ou contrôle technique pas à jour ! Les trucs pas graves, la police et la justice laissent tomber, c’est bien connu !
Ensuite, ces écoutes, c’est une atteinte insupportable à la vie privée. Atteinte d’ailleurs gravement et évidemment illégale, légère ellipse sur l’argument de l’illégalité que vous aviez précédemment évoqué. Bien évidemment, la vie privée s’étend à la commission d’infractions : si je viole allègrement tous les chapitres du code pénal, c’est ma vie privée, merci de ne pas vous en mêler ! Et après je vais étaler tout çà devant des millions de Français à une heure de grande écoute pour commenter l’injustice qui m’est faite : cela marque encore plus l’importance que j’attache à ma vie privée ! Diffuser ensuite ces écoutes, là par contre c’est très grave. Vouloir manipuler une affaire judiciaire en promettant des faveurs : pas grave. Vouloir informer les citoyens sur des affaires concernant un ancien président de la République, un homme pas ordinaire : très grave. Informer les citoyens, c’est d’ailleurs toujours très grave, mieux valait la période où les journalistes étaient écoutés pour qu’on identifie leurs sources. D’ailleurs on a eu le déplaisir de vous lire dénoncer ces atteintes à la vie privée durant cette période.
L’origine de la fuite, c’est nécessairement quelqu’un qui était au courant. Elémentaire, mon cher Watson ! Bien sûr un juge ou un greffier. Merci d’avoir la pudeur de passer sous silence les policiers, ce n’est pas comme si la police n’avait pas une riche tradition de relations avec la presse, ou comme si ce n’était pas habituel pour la hiérarchie policière de se faire des coups bas histoire de libérer des places dans les organigrammes. En tout cas, çà ne peut être aucun des nombreux protagonistes ou de leurs avocats et séides, qui essaieraient de charger les uns les autres : ce n’est pas comme si Sarkozy, Herzog, Hortefeux, Guéant, Azibert, Ouart, Gaudin et j’en passe, avaient des connections dans la hiérarchie policière et judiciaire, çà se saurait ! Et les règlements de comptes à droite çà n’existe pas, tout le monde s’adore. Et les avocats sont nécessairement blancs comme neige, d’ailleurs Me Sarkozy, Herzog lui-même et « celui par qui ils sont obligés de passer » seront prêts à le plaider en long et en large si nécessaire.
Et si fuite il y a, elle vient nécessairement d’un fonctionnaire, donc de l’Etat, et donc du gouvernement socialiste ! D’ailleurs Azibert lui-même violait allègrement le secret de l’instruction, on a la preuve avec les écoutes. Or qui était déjà au pouvoir ? Je vous le donne dans le mille ! Taubira responsable !
Quant à l’existence du cabinet noir, il n’y a aucun élément tangible pour établir son existence, mais c’est l’évidence même. On peut d’ailleurs remarquer que lorsque les hommes politiques sont accusés, c’est toujours à cause d’un complot. Pourquoi ? Parce qu’ils sont trop malins pour se faire prendre, donc si c’est le cas ce ne peut être qu’à cause d’un ennemi machiavélique qui leur en veut ! La vie est bien injuste lorsqu’on se fait prendre la main dans le pot de confiture.
Le cabinet noir n’a certes pas été très habile : sortir les écoutes une semaine avant les municipales, alors que les socialistes profitaient déjà grassement des débuts de Bygmalion (autre grand succès du cabinet noir, avec la sortie à Center Parc de Xavier Bertrand) et des écoutes buissonesques, que Sarkozy n’avait plus ou moins rien à voir avec les municipales, et qu’en plus ils se feraient évidemment accuser de manipulation, c’était pas fute-fute ! Mais les socialos sont complètement cons, c’est même à çà qu’on les reconnaît ! Cela ne fait donc que corroborer l’existence du cabinet noir !
En 2007 j’ai voté Sarkozy avec conviction.
Un an après, j’avais déchanté.
Je ne souhaite pas qu’il revienne.
Je n’écarte pas la possibilité qu’il soit coupable dans l’une ou l’autre affaire le concernant.
Mais je ne crois pas une seconde que les juges chargés du dossier, choisis par le pouvoir en place et engagés politiquement contre Sarkozy, se comportent de façon impartiale.
Koz: C’est mignon, un avocat qui prêche pour son ordre. En attendant, si c’est bien le batonnier ou son entourage qui a prévenu Herzog et Sarkozy qu’ils étaient sur écoute, j’espère que vous aurez l’honneur de les pousser à la sortie.
De toute façon, si Sarko et Herzog ne tombent pas pour ça, ils pourront toujours tomber pour avoir usurpé l’identité de Paul Bismuth.
dedenn a écrit :
Je ne suis pas avocat, je n’ai rien d’un fan de N. Sarkozy non plus, et je suis cependant en plein accord avec le maître de céans (doublement maître en fait, je m’en avise) sur le gros problème que posent de telles fuites dans une affaire où c’est précisément l’irrespect du secret de l’instruction qui est en cause.
@ Jeff:
Vous pensez sans doute que nous sommes tous des admirateurs de Nicolas Sarkozy. C’est faux car je suis contre son retour en politique. Etant donné le mauvais bilan de ses cinq années à l’Elysée, ce n’est pas brillant. Je vois mal pourquoi j’irai voté pour quelqu’un qui fait une mauvaise politique mais qui se permet de donner des leçons aux autres.
Cependant, toutes les méthodes ne sont pas bonnes pour empêcher un ancien président de la République de revenir en politique. C’est le cas avec les affaires judiciaires. Koztoujours l’a bien expliqué dans son article: les méthodes pour mettre M. Sarkozy dans un embargo judiciaire sont illégales. La mise sur écoute est interdite sauf en cas de grand banditisme. Si c’est le cas, alors vous devez prouver que la personne mise en cause aient ces liens là. Pour dénoncer ce qu’a fait Nicolas Sarkozy, ils ont fait la même chose. Bref, il n’y en a pas un pour acheter l’autre.
Quant à l’accusation de complotisme, elle ne fonctionne pas. D’une part, parce que tous les procès des hommes politiques sont fait pour les empêcher de revenir. Cela ne date pas d’aujourd’hui: à l’époque des Grecs et des Romains, on faisait déjà la même chose. D’autre part, parce que les affaires coïncident souvent avec les rumeurs sur son retour. Or, nous savons que dans le système actuel, il n’y a pas de coïncidence. Tous les hommes et femmes politiques doivent être prêts à parer tous les coups, même les plus vils. Enfin, parce que Mme Taubira s’est procurée une circulaire, dans laquelle elle souhaitait être au courant des affaires (Source: Valeurs Actuelles). Qui plus est ! Les affaires Sarkozy ont à chaque fois amené a des perquisitions par des policiers et des magistrats. Or, ces derniers obéissent à une hiérarchie qui sont le ministère de la Justice et de l’Intérieur qui sont actuellement Christiane Taubira et Bernard Cazeneuve. Quant à eux, ils obéissent au Premier ministre qui est Manuel Valls. Donc, on ne peut pas dire que les autres n’en savaient rien.
@ dedenn : mignons, les commentaires poujadistes et pavloviens le sont moins. Il n’est nulle part question dans ce billet de défendre les avocats, ou même l’ordre.
Jeff a écrit :
Pourquoi ? Vous pensez que la gauche va nous offrir un autre choix que Hollande ? Un autre choix qu’un président insignifiant et inefficace mais également doué pour forcer les clivages et la division ? Entre deux candidats que je n’aime pas, je devrais choisir celui dont les idées sont encore les plus éloignées des miennes ? Franchement, quand on n’a que Hollande à proposer… Et ce n’est pas comme si ce pouvoir était exempt d’affaires financières, jusqu’au sein même de l’Elysée (Morelle, Lamdaoui etc.).
Antoine a écrit :
A vrai dire, et peut-être est-ce là mon côté avocat, je ne suis pas vraiment certain que l’on puisse parler de « mauvaise politique ». J’ai détesté tout l’accessoire qui est venu occulter l’essentiel, tous les débats mal lancés, ces facilités pour courtiser un électorat présumé d’extrême-droite. Mais en termes de politique, le constat est peut-être un peu rapide et, d’un point de vue économique, je note désormais que tous les graphiques soulignent la violence terrible de la crise qu’il a eu à gérer. Lorsqu’il rabâchait sa « crise économique d’une violence inouïe », il horripilait mais, de fait, ce fut le cas. Tenez, j’en prends deux exemples au choix : à l’INSEE et chez Rexecode. Cela met tout de même 2-3 choses en perspective.
Lib a écrit :
Tu n’as pas tort : je suis trop généreux. Je n’avais pas pensé à celle-là 🙂
nescafe a écrit :
Dans ce cas, vous avez bien raison de lui préférer Sarkozy, qui frappe universellement par sa profonde humilité.
@ Koz
Non, je ne vous demande pas d’aimer Hollande (même si quand on fera objectivement le bilan des réformes des deux derniers quinquennats, il n’y aura pas photo, ce qui balaiera un certain nombre de story-telling). Et je sais bien que vous vous sentez moins éloigné de la droite que de la gauche, en particulier sur les sujets « sociétaux ». Je vous disais simplement que certains électeurs ou hommes politiques de droite (comme Bayrou), qui n’aiment pas forcément Hollande non plus, ont estimé que la pratique du pouvoir de Sarkozy le disqualifiait en tant que président de la République. Et les nombreuses affaires où lui et/ou ses proches sont aujourd’hui impliqués jettent une lumière crue sur cette pratique du pouvoir justement qui est, de mon point de vue aussi, au-delà du verdict final des juges, effectivement disqualifiante (y compris sur l’affaire Bettencourt malgré le non-lieu).
Donc, au final, je vous souhaite simplement d’avoir la possibilité de voter pour un autre candidat de droite que Sarkozy en 2017.
Jeff a écrit :
N’hésitez pas, lâchez-vous, et dîtes-nous tout. Nous sommes suspendus à vos lèvres.
Koz a écrit :
Merci de cet honneur mais rendez-vous en 2017, par définition, pour le bilan du quinquennat actuel. Quant au bilan du quinquennat précédent, même s’il n’a pas été fait par les principaux intéressés qui ont préféré rester dans le déni de la défaite, il est resté assez maigre en termes de réformes malgré les velléités théâtrales de l’ex-président, élu en 2007 sur le thème de la rupture (la faute à la crise sans doute).
On peut néanmoins constater qu’aujourd’hui, à mi-quinquennat, même s’il n’obtient pour l’instant quasiment aucun résultat sur le plan de la croissance et de l’emploi, et s’il reste très impopulaire, le pouvoir actuel, après avoir pris des mesures sans précédent depuis plusieurs décennies pour réduire le déficit, est en train de lancer un chantier de réformes structurelles qui vont profondément modifier notre pays. On se focalise aujourd’hui sur la réforme des régions (que tout le monde réclamait, à droite comme à gauche, mais que personne n’avait osé lancer jusqu’ici ) et qui est effectivement un événement très fort, comme on en voit tous les 50 ans, mais ce n’est que la partie immergée de l’iceberg… Car elle débouchera sur une réforme territoriale plus vaste, doublée logiquement d’une réforme des services déconcentrés de l’Etat, et s’accompagnera d’une réforme de l’Etat lui-même, y compris dans ses missions et dans son organisation. Un chantier qui ne sera sans doute pas bouclé à la fin du quinquennat et dont les résultats ne seront pas immédiats mais qui marquera, je le crois, un véritable tournant pour notre pays.
La fin du fameux mille-feuilles territorial, la simplification administrative pour les entreprises et pour les particuliers, la redéfinition des missions et des moyens de l’Etat et des collectivités territoriales… Un Etat plus proche, plus efficace, moins coûteux, un Etat numérique… Comme souvent, les libéraux en rêvaient et c’est la gauche qui l’aura fait (ou au minimum impulsé, car le travail ne sera sans doute pas achevé en 2017). Et le plus réformateur ne sera pas finalement celui qui en avait le plus l’apparence (c’est souvent comme ça). Voilà mon pronostic, dont je suis conscient qu’il est encore à contre-courant même s’il me semble que la roue est déjà en train de tourner… (Paradoxalement, la chance de Hollande, c’est sa grande impopularité, il n’a rien à perdre à réformer).
Je ne vois rien d’autre que la bonne méthode Coué du militant zélé. Effectivement, il n’y a aucun résultat sur les deux engagements forts du candidat Hollande – croissance et emploi – et ça n’est pas rien. Quant à en être conduit à parler réforme territoriale, je note que vous faites un bon de deux ans dans le quinquennat, ce qui est mauvais signe pour ce qui a bien pu se passer entre-temps. Réforme territoriale menée de surcroît avec l’amateurisme qui caractérise ce pouvoir. Concernant un « Etat plus proche, plus efficace, moins coûteux, un Etat numérique », non seulement nous ne sommes pas dans une réunion de section PS où il suffit d’énoncer des slogans. Non seulement c’est contestable mais il faut être bien militant et quelque peu amnésique pour croire que c’est Hollande qui a impulsé un « Etat numérique ».
Si vous ne voulez voir dans mes propos, pour mieux les disqualifier, que « la bonne méthode Coué du militant zélé » ou « des slogans d’une réunion de section du PS », ce qui dans votre bouche se veut clairement méprisant (et qui, de plus, je vous l’ai déjà dit plusieurs fois, ne correspond absolument pas à ma réalité), devrais-je considérer (puisque j’ai l’impression qu’on est dans une cour de récréation autorisant toutes les caricatures) votre appréciation comme celle d’un militant discipliné qui ne fait que réciter les éléments de langage de l’UMP ? Je crois que cela ne nous mènerait pas très loin. Je préfère plutôt vous inviter à considérer mon point de vue avec moins de préjugés et à attendre un peu avant de le balayer d’un revers de main. Pour ma part, je prends le pari que cette analyse, aujourd’hui très minoritaire j’en conviens, va progressivement prendre de la force, tout simplement parce qu’elle correspond à la réalité des faits, sous l’écume des story-telling. Je maintiens donc mon pronostic, fut-il audacieux, et vous souhaite sincèrement de bonnes vacances… Pleines de détente et d’optimisme.
Cher Koz,
J’ai souvent lu avec beaucoup d’intérêt vos différents articles, et admiré votre plume et votre esprit. Pourtant, ce dernier billet, je l’avoue, me dérange quelque peu. (Pour éviter toute polémique, sachez que je ne suis pas partisane du PS)
Vous écrivez: « trafic d’influence. C’est condamnable mais d’une gravité relative : si l’on doit poursuivre tous les politiques qui promettent une intervention en échange d’une information, le renouvellement du personnel politique serait permanent ».
Je vous avoue tout de suite, il me reste un (grand) fond de naïveté et je ne peux que m’indigner de vous voir écrire cela. Le trafic d’influence est tout de même une certaine forme de corruption. Or, quand un homme politique corrompt avec une telle désinvolture un des plus hauts magistrats français, je suis proprement révoltée. Je crois qu’on doit pouvoir attendre des hommes qui nous dirigent et des magistrats une intégrité exemplaire. (D’ailleurs, un renouvellement de la classe politique actuelle ne me semblerait pas inopportun).
Quant au reste de votre article, je vous avoue que je reste partagée. Sarkozy en victime de la gauche, c’est précisément l’image qu’il veut donner de lui…
Bien cordialement,
Laure, si vous lisez intégralement la phrase, vous constaterez que j’évoque l’obtention d’une information, pas autre chose.
Comme je l’ai écrit, c’est d’une certaine gravité mais d’une gravité relative. Il n’y a, tout d’abord, pas de preuve de corruption, en outre les rares infos que l’on a ne le montrent pas à l’initiative, enfin il n’aurait pas corrompu des magistrats en vue d’obtenir une décision en sa faveur, mais une/des information/s. Sans compter que l’intervention aurait porté sur l’obtention d’un colifichet.
Enfin qu’un Sarkozy victime de la gauche soit l’image qu’il veuille donner est probablement vrai, mais cela ne suffit pas à établir que cette image soit fausse, au moins partiellement.
@Koz
Vous savez bien qu’en matière de corruption, peu importe celui qui a l’initiative de la corruption.
Vous avez raison, Sarkozy n’est pas poursuivi pour corruption d’un magistrat mais d’un agent public et donc la transmission d’une information détenue peut très bien être qualifiée d’acte facilité par la fonction d’Azibert.
Quant au colifichet, je maintiens qu’il est tout de même représentatif d’une certaine collusion…
Vous allez peut être me dire qu’il faut être réaliste et pragmatique mais, je préfère continuer a m’indigner afin de ne pas sombrer dans le relativisme…
Cordialement,