En matière de bêtise, il ne saurait y avoir de présomption. L’affaire est trop grave. Aussi, usuellement, et bien que certains puissent me trouver présomptueux, arrogant voire méprisant, je me refuse à tabler sur la stupidité de mon interlocuteur. Empli d’une légitime considération pour autrui, j’engage une valse-hésitation, le cerveau entre deux chaises : se pourrait-il qu’il fusse stupide, ou serait-ce moi ?
Cette démarche n’est pas des plus simples car, par un tout aussi légitime souci de justice, je m’interdis de m’appliquer à moi-même cette présomption. Je ne suis pas con par principe. Il faut des preuves. Et, comme je me refuse à trancher moi-même, je vous fais juges, comme dirait Rachida Sexy Dati.
En l’espèce, Monsieur et Madame Qui Me Lisez, vous avez à statuer sur le différend qui m’oppose à Patrick Devedjian, pour répondre à cette question : de lui, de moi, lequel est la grosse nouille ?
Le 11 juin 2008, Monsieur Patrick Devedjian, Vice-Président de l’UMP, Député, Ancien Ministre, Avocat – autant de qualifications qui ne peuvent laisser présumer sans arrogance la nouillerie – a fait à la presse des déclarations ainsi rapportées par l’AFP :
Le secrétaire général de l’UMP Patrick Devedjian a mis en garde mercredi contre le risque de créer « une grande population assistée », avec la mise en œuvre du Revenu de solidarité active (RSA).
« Il faut quand même que le travail soit davantage rémunérateur que l’absence de travail », a déclaré M. Devedjian sur i-Télé.
« Si vous mettez au RSA des gens qui travaillent déjà et qui gagnent plus que le Smic, ça fait quand même une grande population assistée » et on risque de « se retrouver avec 4 millions de personnes au RSA », a-t-il ajouté indiquant que cette question était actuellement débattue « à l’intérieur de l’UMP ».
Le député des Hauts-de-Seine n’a toutefois pas remis en cause la nécessité de cette mesure, affirmant: « le RSA, il faut le faire ».
Interrogé sur son coût, il a estimé que ce n’est « pas seulement une question d’argent » mais « surtout une question d’incitation au retour à l’emploi: il faut que le travail paie et souvent le travail est mal payé surtout par rapport à l’assistance », a-t-il dit.
Ce sont bien ces déclarations qui suscitent en moi une certaine perplexité : tenir ce discours, n’est-ce pas n’avoir strictement rien compris au principe du RSA ? Ou mettre toute son énergie à ne pas le comprendre ?
Car, si mon souvenir et ma lecture du livre de Martin Hirsch et Sophie Villeneuve, La pauvreté en héritage[1] sont exacts, voilà bien précisément le but du RSA : accompagner et favoriser le retour à l’emploi, faire en sorte que jamais l’assistance ne puisse être plus intéressante que le travail, s’assurer que le système ne dissuade jamais une personne de prendre un emploi, faire sauter les effets de seuil.
La pauvreté en héritage détaille les nombreux exemples dans lesquels le retour à l’emploi est financièrement dissuasif. Il donne des exemples chiffrés sur les aides et allocations perdues, outre évidemment les ASSEDIC et le RMI, à cause du retour à l’emploi.
Pour ceux auxquels les chiffres parlent davantage qu’à moi, je livre le principe de calcul du RSA, tel qu’il figure en annexe du livre (page 219).
Selon le mécanisme proposé, le RSA est un complément de revenu qui se déduit de l’évolution du revenu total de la personne, net des prestations familiales. Le RSA s’écrirait selon une équation qui revient à définir un minimum garanti et à lui appliquer deux décotes successives. (…)
La prestation du RSA s’écrirait selon l’équation suivante :
RSA = (MIN) – T1(RT) – T2 (RT-RTo)
RT est le Revenu du Travail
RTo est le point de départ de la deuxième décote (soit 0,7 SMIC pour une personne seule, 1 SMIC pour un couple), avec R-Ro toujours supérieur à 0.
Min est un minimum garanti.
T1 et T2 correspondent à des taux de prélèvement implictes évoluant selon le nombre d’enfants du ménage, et qui permettent d’évaluer les deux décotes successives. Additionnés, ils permettent d’aboutir à un point de sortie du complément de revenu désiré.
Les ressources globales (RG) de la famille pourraient se formuler ainsi :
RG=RT + RSA + PF
RT= Revenu du Travail
RSA = Revenu de Solidarité Active
PF = Prestations Familiales
Les moins observateurs auront remarqué qu’il est question, dans ce calcul, de « revenu du travail » et de « smic« . On trouve également l’expression, pas si absconse de « revenu complémentaire du travail« , de sorte que déclarer « si vous mettez au RSA des gens qui travaillent déjà et qui gagnent plus que le Smic, ça fait quand même une grande population assistée« , c’est manifestement assumer le risque de passer pour une truffe, ou de déployer toute la puissance de sa mauvaise foi pour torpiller une idée utile, nécessaire et juste.
Martin Hirsch l’expliquait encore hier lors d’un chat sur Le Monde :
JG : Je suis au smic depuis des années. Demain, mon patron embauche au smic quelqu’un qui a droit au RSA ; va-t-il, globalement, gagner plus que moi ? Et si oui, pourquoi n’y ai-je pas droit aussi ?
Martin Hirsch : La réponse est que vous y aurez droit aussi. Vous avez mis le doigt sur la vraie force du RSA.
C’est qu’à travail égal et à situation familiale équivalente, il faut garantir les mêmes revenus, qu’on soit ou non passé par une période difficile au RMI ou au chômage.
C’est d’ailleurs pour cela qu’il faut des sommes nouvelles pour le RSA, pour des personnes qui sont déjà au travail et qui ne doivent pas se faire « doubler » par celles et ceux qui reprendraient un emploi au même salaire.
Alors, pourquoi cette déclaration, Patrick ? C’est pourtant une idée qui me semble évidemment consensuelle (aussi longtemps évidemment qu’on n’évoque pas les moyens à mettre) : la droite a fréquemment pointé le fait que le travail n’était pas assez incitatif, que certains pouvaient trouver plus d’avantages à ne pas travailler qu’à reprendre un emploi[2]. Le RSA est l’occasion de passer des paroles à l’acte. Supprimer les revenus sociaux n’est évidemment pas une alternative. Il semble dès lors évident qu’il n’y a guère d’autres solutions concevables qu’un RSA.
Au risque de me muer en nouille emphatique, il me semble même que le RSA est, pour la droite, une opportunité historique et que ne pas le faire, ou le faire au rabais, serait une faute historique. C’est pour elle l’occasion de montrer que la justice sociale est, aussi, au centre de ses préoccupations.
Fort heureusement, l’UMP est faite de tendances diverses. Et l’on trouve en son sein des hommes tels que Patrick Juvin[3], Secrétaire National de l’UMP, chargé notamment de piloter le groupe de travail de l’UMP sur le RSA, pour dire les choses justes :
“Le RSA a vocation à traiter les causes mêmes de l’inactivité. Car, jusqu’ici, les politiques se contentaient d’aménager la pauvreté. Notre but est désormais de faire sortir les gens de la pauvreté”
On y trouve également des personnes telles que Pierre Méhaignerie ou Parc-Philippe Daubresse, qui plaident pour un plafonnement global des niches fiscales. Selon Le Figaro, lors de la Convention Sociale de l’UMP, hier, « tous les orateurs ont souligné la nécessité pour la majorité d’être «à la fois libérale et sociale, les deux ensemble», selon la formule de Xavier Bertrand« . Effectivement, c’est une nécessité.
Bref, Mesdames et Messieurs Qui Me Lisez, j’espère ne pas avoir trop influencé votre jugement et m’être montré, comme à l’accoutumée, d’une objectivité et d’une impartialité sans failles. Vous aurez à coeur de prendre en compte les éléments du débat qui ont pu m’échapper afin de répondre à la question que je vous posais plus haut : de Patrick Devedjian, de moi, lequel est la grosse nouille ?
- paru en novembre 2006 et lu en janvier 2007, mais gardu sous la main [↩]
- sous-entendant, pour certains, que ce serait volontaire, ce qui l’est peut-être pour certains mais pas pour l’ensemble de la population concernée [↩]
- dont le « blog » est en ce moment alimenté par de très intéressants carnets de son récent voyage humanitaire en Afghanistan [↩]
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C’est très émouvant. Des années que Koz commente l’actualité politique et pourtant il se refuse à postuler que Devedjan est une nouille. Si ça n’est pas cela l’absolu de la rigueur intellectuel, je veux bien me faire abonner à Marianne !
« intellectuelle« , putain.
Ca, c’est de la rigueur absolue.
Quant à Marianne, pour la rigueur, laisse bét’, mauvaise piste. 😉
La phrase de Devedjian n’a aucun sens. On ne peut pas qualifier des allocataires qui travaillent d’assistés. Ou alors on considère que tous ceux qui touchent la prime pour l’emploi et tous ceux qui ont un emploi bénéficiant des allégèments de charges le sont aussi. Effectivement, ça fait du monde.
Mais c’est peut-être là le problème du RSA. Ce dispositif vient s’ajouter à d’autres qui visent à subventionner le travail non qualifié. Tout cela finit par coûter cher pour des résultats douteux.
Question : Est ce que le RSA ne porte pas en germe, la suppression du SMIC ?
Sauf à spéculer sur des intentions cachés, je ne pense pas, son calcul étant basé sur le niveau du SMIC.
Sinon, il me semble que le RSA suppose, aussi, un réaménagement des prestations sociales. Et dans la mesure où il remplace le RMI, il coûte, certes, mais il me semble qu’il pourra difficilement être moins efficace en termes d’insertion.
edit : je tombe sur le Livre Vert du RSA, et ce passage :
Mais Devedjian se fait souvent remarquer pour ce genre de stupidité, non? Wauquiez qui fait le malin aussi, ces derniers temps, que Hirsch a été obligé de dire sur France Inter que pas du tout que tout allait très bien, et qu’il avait pas voulu dire ce qu’il avait dit.
La remarque de Wauquiez me semble aussi pouvoir donner lieu à un examen au titre du degré de nouillerie.
Lorsque je lis :
cela m’interpelle. Est-ce que tout le monde découvrirait le RSA ?
Cela étant, lui n’a fait que donner dans la tautologie, en déclarant qu’il serait bien que le RSA fasse ce qu’il est prévu qu’il fasse. Mais je ne vois pas bien ce qu’il en est de la « première mouture ».
S’agit-il de sa part de « surenchère sociale » ? Compte tenu de ses positions habituelles et de sa participation à la Commission ayant institué le RSA (habilement rappelée par Hirsch), je serais plus surpris qu’il ne soutienne pas le RSA.
Cela dit, parce que je ne te quitterai pas, Lisette, sans une pique perfide, en matière de déclarations à l’emporte-pièce sur le RSA, on en connaît d’autres. Juste histoire de rééquilibrer.
En fait, Devedjian, c’est un peu le Ségolène Royal de l’UMP : on ne saurait dire s’il est atteint d’aphasie chronique, de mauvaise foi pathologique ou de démagogie obsessionnelle. Ou des trois à la fois.
je ne sais pas si c’est une nouille mais il me semble que c’est un grossier personnage (en parlant d’AM Comparini) Ce n’était pas lui ?
Il faut peut-être lui offrir le livre que M. Hirsch a fait avec Gwen Rosiere. Je ne l’ai pas encore lu mais à la lecture des critiques, Martin Hirsch explique le pourquoi du comment du RSA à travers les questions posées par cette femme.
Rahhh… un billet sur le RSA avec une google-pub « je gagne 9500€ » 😉
Sinon, il faut aussi préciser que le RSA a une durée de vie ; l’accompagnement de ressources qu’il procure s’estompe dans le temps si le travail et sa rémunération deviennent pérennes.
Il s’agit donc bien d’une incitation forte à un retour à l’activité.
Malakine:
Euhh… vous préférez sûrement subventionner une absence de travail par définition disqualifiante socialement ?!
Mieux vaut un travail que pas de travail non ?
Une nouille est rarement seule dans son paquet de nouille…
Bien sûr que la droite doit mettre le sort des plus démunis au centre de ses préoccupations ! Et sur ce coup là , je suis bien d’accord P. Devedjian est une grosse nouille.
à bientôt !
Je ne me serais pas imaginé prendre un jour la défense de Devidjian, mais, pour le coup, j’estime qu’il met le doigt sur un problème :
– quand on a voté le RMI, sous le gouvernement Rocard, avec une b elle unanimité, cela concernait 100 000 personnes.
Aujourd’hui, c’est des millions.
C’est tout de même légitime de se poser la question de l’avenir du RSA, non ?
et surtout, Koz, ce n’est pas à vous que je vais l’apprendre, ne pas oublier que l’Enfer est pavé de bonnes intentions…
Ca m’a un peu traversé l’esprit. Non pas ces trois catégories superbement résumées, mais le parallèle avec Ségolène.
Une nouille malpolie, Thaïs.
On doit pouvoir trouver le graphique quelque part. Il est dans le livre, mais je ne le reproduirais pas moi-même. (edit : page 13 du livre vert)
Sinon, pour info, Le Talk de Martin Hirsch (et la vidéo).
Je ne l’oublie pas, L’Hérétique, mais une idée comme celle-là a besoin d’un soutien maximum si l’on ne veut pas que le premier doute incite à l’abandonner.
Par ailleurs, aujourd’hui, 1 million de personnes touchent le RMI. Mais (i) faut-il revenir au temps où l’on pouvait, en France, être dépourvu de tout revenu ? et (ii) demain, ils toucheront le RSA qui, n’étant pas soumis à un effet de seuil comme le RMI, devrait mieux aider à l’insertion et donc, à la diminution du nombre de bénéficiaires (étant entendu que le RSA remplace notamment le RMI).
Il y a certainement un peu de « pari » dans cette affaire mais il me semble que c’est un pari ambitieux, et raisonné.
Plutôt qu’une nouille, n’est-ce pas d’avantage un type complètement clientéliste, qui est là pour rassurer l’électorat le plus stupide de la droite? On l’a vu sur les 35h, notamment.
Nouille me semblait plus indulgent. Je ne suis pas sans cœur.
Au début, en lisant la déclaration de Devedjian et la contre-démonstration qui la suit, je n’ai rien compris.
Et je me suis dit « nom de nom, mais entre Patrick et Koz, en fait, c’est moi le spaghetto ».
Sur ce point, je n’ai pas encore tranché (en plus, ça ne se fait pas de couper des spaghetti), mais je me suis concentré (non, je ne ferai pas de jeu de mot, là) et ai fini pas conclure que j’avais bien compris en ne comprenant pas.
Vous me suivez ?
Je préfère me laisser bêtement enfermer dans une imagerie spinalienne consistant à dire que le RSA, c’est de l’argent qu’on ajoute au salaire pour que le total soit supérieur à ce que la même personne toucherait en ne travaillant pas. Grosse ficelle et boule de gomme, mais je dois pas tomber bien loin.
Peut-être que c’est là, le noeud du problème: ce travail de simplification extrême, voire de simplisme je veux bien l’admettre, n’est pas fait pour nos édiles qui se complaisent à essayer de mal comprendre des rapports (rédigés par des secrétaires qui doivent être payés au mot, c’est pas possible autrement).
A force de ressasser, la « lux finit bien par fiater » pour certains, et ça nous donne Wauquiez qui redécouvre les vertus déshydratantes de l’eau.
Vous invoquez l’honnêteté : me voici
Je vais vous proposer une approche inductive. Quel intérêt y-a-t-il à prélever des charges sociales sur les travailleurs, ce qui coûte cher pour ensuite confier cet argent à une autre administration qui coûte cher pour le reverser à ceux qui auront cotisé, en l’occurence, ici aussi, des travailleurs ?
Ne serait-il pas plus simple de simplifier radicalement la mécanique de prélèvement des charges, par exemple, en exonérant de toute autre formalité (et prélèvement) que la simple déclaration d’embauche quiconque fournira ses dix premières heures hebdomadaires à un chômeur ?
Le RSA consiste à parvenir à une certaine fin en rajoutant de la complexité administrative. Puisqu’on peut parvenir au même résultat en supprimant de la complexité administrative, c’est une mauvaise solution : un énième truc d’énarque..
Ce qui est très sûr c’est que Nicolas Sarkozy mettra en place le rSa. Les objectifs généraux du rSa sont bien connus. Il s’agit, entre autres, de finir avec la situation où celui qui reçoit des aides sociales gagnerait moins s’il travaillait. Cette situation était déjà assez courante au Royaume Uni du temps du Labour avant l’arrivée de Margaret Tatcher.
Comme il ne s’agit pas de réduire les aides sociales pour que le travail soit payant, une partie des aides sociales serait maintenue même si la personne a un emploi. Les aides seraient modulées en fonction du revenu de l’emploi et en tenant compte de la situation de la famille et de ses charges. L’idée est que toute personne qui passera d’un statut d’assisté à 100% à un statut d’employé ayant une aide sociale, coûtera de toutes façons moins cher à l’Etat. Donc tout le monde y gagne. Le dispositif est toutefois assez complexe et a fait l’objet d’analyses très approfondies en concertation avec tous les acteurs concernés.
Ce qui semble poser problème à Devedjian (et aux syndicats), c’est qu’une personne ayant le rSa pourrait gagner plus qu’une personne employée depuis longtemps et n’ayant jamais reçu aucune aide de l’Etat. Ceux qui n’ont jamais rien demandé à l’Etat pourront désormais demander une aide à l’Etat et deviendront de facto des assistés. Les syndicats ne sont pas à l’aise non plus et ils disent que c’est à l’employeur de faire un effort pour augmenter les bas revenus et pas à l’Etat de subventionner les employeurs.
L’objectif de Hirsch est de tirer tout le monde vers le haut même si cela coûte globalement plus cher, mais au moins l’argent va à ceux qui ont le plus besoin.
Je crois que le modèle proposé par Hirsch tient la route et qu’il sera possible de faire des simulations assez précises pour évaluer les effets de cette réforme.
Aux dernières nouvelles, Hirsch a expliqué à Devedjian la dernière version du dispositif et il semblerait qu’il aurait mieux compris.
ça te vas bien de corriger les fautes des autres : »C’est pourtant une idée qui me semble évidemment consensuel » 🙂
Le seul sens que j’arrive à extraire des déclarations de Devedjian, c’est en revenant au sens premier du terme assisté. C’est vrai qu’on va se retrouver avec des millions de personnes qui tireront une part significative de leurs revenus d’une pure subvention. On peut légitimement trouver pervers un système par lequel l’Etat taxe toujours plus pour redistribuer toujours plus, estompant à chaque fois un peu plus le lien entre travail et revenu.
Ceci dit, c’est déjà le cas aujourd’hui, au moins indirectement avec les allègements de charges sur les bas salaires (jusqu’à 1,6 SMIC) et la myriade de dispositifs sociaux qu’on n’arrive même plus à recenser. Et le RSA permet justement de commencer à clarifier et harmoniser tout ce joyeux bordel pour notamment aplanir les effets de seuil.
Bref, si Devedjian était cohérent, il militerait au contraire pour une généralisation du RSA, afin qu’il absorbe le maquis des aides, subventions, dispositifs d’assistance en tous genres.
Pendant ce temps, nos députés ont voté lundi à l’unanimité et dans l’enthousiasme général un tarif social des télécommunications lequel génère, bien évidemment, son effet de seuil, ses distorsions et une couche d’assistanat supplémentaire. Bref, tout le contraire du RSA.
Soupirs.
Ton billet, Koz, me conforte hélas dans mes questionnements.
En peu de temps, Devedjan déclare qu’il faut supprimer les 35 heures, se fait remonter les bretelles pour cette audace, et pourtant semble finalement obtenir gain de cause.
Un accord est négocié sur la représentation syndicale. Je fais partie des naïfs qui s’en sont réjouis et je me suis dit, enfin, voilà, il suffisait de le vouloir pour que ça se passe enfin…et patatras, l’accord n’est plus respecté. Devedjan argumente qu’il est normal qu’au-delà de ce que les syndicats salariaux et patronaux peuvent négocier, les parlementaires aient le droit de tout remettre en question ????
Et maintenant, cette obscure analyse du RSA…
Ca fait beaucoup…
Sinon, plus sur le fond du sujet du RSA, il me semble qu’il serait judicieux de rappeler ou d’expliquer que nombre des personnes au RMI susceptibles de bénéficier du RSA ne peuvent pas être comparées avec un salarié au SMIC de longue date.
Je peux évidemment comprendre que le « smicard de longue durée » l’ait mauvaise s’il devait (encore qu’à ce que je lis, ce ne serait même pas le cas) gagner momentanément un peu moins que le rmiste retravaillant, bénéficiaire du RSA. Seulement, il ne faut pas oublier que si vivre avec un SMIC n’est pas simple, vivre pendant des années aux RMI entraîne un appauvrissement profond que ne subit pas, quoiqu’il puisse spontanément en penser un smicard « de longue durée ».
Je sais, ça peut paraître terrible et très cynique ce que je dis là, et pourtant…
« va » 😉
Pour le cas d’Alex, c’était un clin d’œil.
Oui mais, Lib, ce ne sont pas les mêmes personnes, tout de même.
___
Pepito… Un connaisseur ? Je vois que tu utilises la typographie convenue, rSa 😉
Je les comprends un peu mais les employeurs ne sont pas censés connaître le montant de cette aide, si ?
Sinon, sur le début de ton com’, c’est vrai mais on a le choix entre deux effets pervers, non ? Soit l’effet de seuil, si l’on n’accorde rien à celui qui travaille déjà, et donc le risque de décourager l’activité. Soit le risque d’un sentiment d’assistanat. Je ne suis pas certain que le second risque soit le plus grand, non ?
Il n’a pas tapé, tout de même ?
—
Cilia
Oui, ça fait beaucoup. Il semble se donner beaucoup de mal pour incarner une aile de la droite dans laquelle je ne me reconnais pas vraiment.
Non, non, il est juste venu avec deux compagnons d’Emmaüs, tu sais ceux qui débarrassent les vieux canapés.
match nul
la gauche a mis en place le RMI, puis la PPE
qui est capable ici, ou ailleurs, d’exposer clairement l’avantage comparatif du RSA sur la PPE?
– La PPE s’adresse à des gens qui travaillent ;
– Le RSA s’adresse à des gens qui ne travaillent pas.
Si votre question est sincère Francis, ça devient inquiétant sur la faculté des gens de gauche à comprendre la réalité des gens les plus démunis!
Je le dis sans agressivité à votre égard, mais là, quand même, ça coupe un peu le souffle.
Certes Devedjian fait dans l’électoralisme primaire, c’est une des caractéristiques des gens de l’UMP que de flatter les électeurs qui bien évidemment ne voteront jamais pour la gauche. Une manœuvre aussi intelligente qu’efficace !
Si on présente le RSA comme un instrument d’assistanat, alors qu’en est il de ce scandale des stagiaires que certaines entreprises, dont des multinationales, font travailler pour 300 Euros par mois avant de refiler leur poste au stagiaire suivant avec la bénédiction de l’état ?
De nombreuses boites marchent continuellement comme ça, sous prétexte qu’elles ne peuvent pas faire autrement !
On est même allé jusqu’à dire qu’au bout de 6 mois (si je ne m’abuse) un stagiaire devrait être payé 600 Euros : c’est quoi ce travail de stagiaire qui dure plus de 6 mois ?
Dans les entreprises et à l’étranger on se marre tous les jours en voyant la naïveté économique de nos politiciens français !
Monsieur Devedjian soyez libéral et honnête, prenez des cours d’économie, laissez vivre le RSA et stoppez cet assistanat d’entreprise !
Peu importe si l’employeur connaît le montant de cette aide, l’employé ne fera pas pression sur l’employeur pour qu’il augmente son salaire du moment qu’il reçoit quelque chose en plus de l’Etat. C’est surtout le fait que l’Etat se crée une nouvelle dépense qu’il n’avait pas avant.
Celui qui travaille depuis longtemps et qui, avec la mise en place du rSa, reçoit également une petite aide de l’Etat, ne va pas avoir un sentiment d’assisté. Il augmente tout simplement son pouvoir d’achat et l’employeur n’a pas besoin de faire cet effort.
@olivier: le RSA pour ceux qui ne travaillent pas?@cilia…
je n’ai pas bien compris votre réponse « non agressive »…
le RSA omme la PPe sont destinés à aider ceux qui ont un faible salaire, revenu en travaillant, à rendre le travail plus attractif, à les aider à quitter « la vie sur allocs » ce que la gauche nomme solidarité, la droite assistnat……
le RSA est individuel,la PPE familiale…
et ensuite?
@Liberal 21 : que pensez vous du constat rapporté dans l’article suivant ?
Faut il continuer à lier proportionnellement moyen de vivre et travail ?
La situation actuelle est, à mon sens, en train de répondre par l’expérience de la pertinence de ce lien. Des pistes comme le revenu de vie ou la « TVA sociale » montre qu’une autre organisation est possible.
Merci de votre avis.
@ francis,
Oui, je confirme mon « sans agressivité » parce que je suis intimement convaincue que l’ignorance de la réalité conduit ou peut conduire à des situations douloureuses.
Ce n’est pas directement le sujet du billet, mais le projet réalisé par Rocard du RMI était une idée, pour moi qui appartient plutôt à la droite, positive et raisonnable.
Il me semble que le dispositif, et malheureusement nous sommes nombreux à le savoir ou à l’avoir observé,est essentiellement devenu RM et que le I est passé à la trappe.
Personnellement, je n’en tiens rigueur à aucun courant politique pour ce majeur dégât collatéral.
Ceci étant, nous devons aujourd’hui gérer une situation. Et à mes yeux, celui qui est le plus proche de la réalité, c’est Hirsch et son RSA ; parce que son but est de rectifier le tir.
Je respecterais fort bien que vous pensiez avant tout aux bas salaires, justement parce que c’est respectable.
Et la PPE s’est inscrite dans ce créneau.
Mais pour une personne qui est au RMI depuis des années, qui peut retrouver un travail de quelques heures, qui de ce fait va perdre des avantages essentiels dès sa prochaine déclaration trimestrielle, que voulez-vous que ça lui fasse de toucher une PPE X mois plus tard à la suite de sa prochaine déclaration annuelle de revenus ?
Quelques extraits, seulement, du Livre Vert, dans lesquels on trouve la mention de la prime pour l’emploi :
Je crois que la dernière qualité explique pas mal de choses.
Ce n’est pas la première fois que j’entends Monsieur Devedjan se livrer à une plaidoirie transpirant la mauvaise foi, à défaut de nouillerie…
pour ce que j’en ai compris…
PPE et RSA ont des objectifs trés voisins…
diminuer la « désincitation au travail » créée par les effets de seuil et les mécanismes d’aide aux plus défavorisés…
la différence, et les difficultés résident dans les modalités… celles du RSA sont en entrain d’être calibrées.
mais « le diable réside dans les détails »…
et il y aura des choix à faire (quelles allocs prises en compte, quid de la famille, qui gère,…)
il faudra regarder, et évaluer…
votre excellent confrère, ecopublix a publié le premier d’une série de trois sur la question…
http://www.ecopublix.eu/2008/06/dcryptage-du-rsa-13-prsentation-des.html
Le principal problème du RSA n’est pas son cout mais le fait qu’il ne soit pas plafonné dans le temps. Cela ouvre la porte à des effets pervers que notre pauvre Martin Hirsh ne conçoit même pas où ne veut pas imaginer. Le RSA va devenir comme les autres aides, des avantages acquis qui seront vidés de leur substance au fur et à mesure. Qui prétend aujourd’hui que la gratuité des transports pour les RMistes est fait pour qu’ils puissent se déplacer aux entretiens d’embauches, ce qui étaient l’argument de beaucoup au départ. et même qui prétend que le RMI est toujours un dispositif d’insertion et pas simplement un droit à 500 euros minimum pour toute personne de plus de 25 ans… Le RSA procède vu le chemin qu’il prend, procéde simplement de l’extension de ce droit à 500 euros à de nouvelles catégories sociales et demain pourquoi ne pas le généraliser à tout le monde et prendre de court tous ceux qui réclament l’allocation universelle ? Et le tout avec les meilleures intentions du monde, j’en conviens, ce qui est quand même le propre de cette gauche caviar avec qui notre président a fait l’ouverture…
Mais de manière générale, tout cela me fait penser à la course à l’échalote : on avait créé le RMI pour que plus personne ne soit dans la misère, on s’aperçoit que cela aide mais qu’il y a des effets pervers et que certains ne sont pas incités à reprendre une activité à cause de ce RMI pour être gentil et ne pas stigmatiser les pauvres comme aime à dire les « progressistes ». Donc on créé le RSA pour que prendre une activité soit plus intéressant que rester au RMI et sortir définitivement de la misère ceux qui travaillent. Dans 20 ans, on va s’apercevoir que le RSA est devenu une rente pour les employeurs qui ne sont pas obligés de payer énormément au-dessus du SMIC car l’Etat se charge de compléter les revenus avec le RSA. Donc de nouveaux technocrates vont nous pondre un nouveau système qui va permettre cette fois de sortir définitivement de la misère et d’aider les travailleurs pauvres.
Au final, qu’aura-t-on ? Un empilement de dispositif couteux pour le budget de l’Etat impossible à supprimer, sauf à se faire taxer de « tueurs de pauvres », d’anti-sociales et autres noms d’oiseaux, qui se sont transformés en rente pour des « free riders » ou pour ceux qui n’étaient destinataires de la mesure au début, dont on va payer plus pour essayer de corriger les effets négatifs. Un peu comme les 35 heures qui donnent le droit à 22 milliards d’allégements de charges qu’on ne peut pas supprimer et auxquelles on rajoute 5 à 7 milliards par an pour faire des heures supp et en sortir.
Je ne dis qu’une chose de manière générale : chapeau les artistes.
Et si on proposait une solution radicalement différente qui ne consistait à rien faire. Au lieu de prendre des taxes sur les salaires ou des impots pour financer un RMI, un RSA et d’autres mesures « sociales », on rendait cet argent aux gens qui travaillent en baissant les charges et les impôts (tous les impôts), peut-être que d’un seul coup, le travail redeviendrait rémunérateur par rapport à l’assistanat et surtout rémunérateur dans l’absolu. Mais bon, cela signifiera la fin même du pouvoir que ce soit octroyé nos politiciens et ça, jamais ils ne le permettront.
Quant à P.Devedjian, ce monsieur est une catastrophe ambulante pour sa famille politique et son parti qui est entré dans un coma profond depuis 1 an déjà malgré un réveil au sujet des 35 heures mais qui a été suivi d’une grave rechute. Je crains vraiment le coma de longue durée (au moins 3 ans encore).
Koz,
petite erreur sur la personne : le livre « La pauvreté en héritage » a été rédigé par Martin Hirsch et Sylvaine Villeneuve (et non pas Sophie de Villeneuve).
Bonne soirée,
Cédric
Les gens qui demandent aux pauvres de faire des grève de la faim sont pas humains moi je dis.
Autant pour moi « Eponymus », je voulais écrire « crève la faim » et non pas « grève la faim »
@sroujuotzok
Ne faites pas attention à mes bêtises… comme le font les habitués de ce blog qui auront corrigé d’eux même. Mais le lapsus m’avait amusé et je n’ai pas pu m’empêcher.
vous traitez Devedjian de nouille, Koz, Je vous trouve extrêmement gentil.
Cest espèce de crétin avait, en un autre temps, émis des réserve sur l’intelligence de nos chercheurs arguant du fait que nous avions presque autant de chercheurs que les américains mais beaucoup (mais alors beaucoup, beaucoup) moins de prix Nobel. La spationaute de tutelle des chercheurs (de droite elle-ausssi) lui avait fait savoir par voie de presse qu’il vaut parfois mieux s’abstenir que de raconter n’importe quoi.
Cet idiot s’est plus récemment fait remarquer par sa stupide intervention dans l’histoire du mariage annulé chez nos amis ch’tis.
Manifestement les hautes études supérieures ne sont plus du tout un filtre à cons!
Beaucoup ici pense que seul la vente de travail est légitime pour avoir une place dans la société. L’article que j’ai cité dans un commentaire précédent explique bien mieux que je ne pourrais le faire une réalité : les progrès technologiques font que pour produire un bien donné la somme de travail salarié nécessaire n’a cesser de diminuer dans l’histoire de l’humanité. Ceci a conduit à une nouvelle division du travail : de nouveaux besoins sont adressés. Mais que la mécanique se grippe et tout explose. Cette division du travail fait que chacun n’est plus maitre de la réponse à ses besoins vitaux.
Les produits sont là : pourquoi ne peuvent ils être mis à la disposition de ceux qui en ont besoin ?
Pouvez vous m’expliquer comment faire pour que les terres arables soient cultivées afin que chacun puisse se nourrir ?
Effectivement, cela doit peut être remettre en cause un grand nombre de paradigmes qui structure aujourd’hui notre monde. Allez jeter un coup d’œil chez Paul Jorion et sa discussion de ce qu’est la monnaie et de ce qu’elle doit être. Suivez les références.
Mais j’espère bien qu’un des intervenants sera capable de me dire comment en créant tant de richesse, notre système économique est il incapable de répondre aux besoins d’une grand partie des personnes qui y participent. Sachant que pour moi tout consommateur participe au système économique.
Avant de remettre en question le travail comme source de revenus (c’est vrai, après tout, la rente, c’est cool), ou le rôle de la monnaie, on peut peut-être s’en tenir au sujet.
« Elever très haut le débat est une manière élégante de le perdre de vue« , disait Grégoire Lacroix.
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Si j’ai quelques scrupules avant d’envisager que Devedjian puisse être une grosse nouille, ce que pourtant personne ne semble exagéré, peut-être faudrait-il en avoir un peu également à propos de Martin Hirsch. Je ne veux pas dire que les effets pervers que tu suggères manquent d’originalité mais peux-tu vraiment m’assurer d’avoir vérifier la réponse éventuelle de « notre pauvre Martin Hirsch » avant d’écrire qu’il ne les conçoit même pas.
J’aime assez le « peut-être que d’un seul coup ». C’est la main invisible qui tient la baguette magique ? Eh bien « mon pauvre Lolik », n’aurais-tu pas envisagé quelques effets pervers à ta proposition voire, éventuellement, le fait que, même dotés de la meilleure volonté, nombre de foyers non imposables ne le sont pas parce que l(impôt est dissuasif, mais parce qu’ils ne gagnent pas assez, et ne gagneront certainement jamais assez.
egdltp,
L’article que vous mettez en lien rate complètement l’événement majeur de notre siècle : la sortie massive de la misère pour 3 milliards d’êtres humains. Le fait que les paysans chinois, indiens, brésiliens… accèdent au marché du travail mondial n’est pas un facteur d’apauvrissement ; c’est le signe d’un enrichissement d’une ampleur inégalée.
Toutes les tensions qu’on connait aujourd’hui, sur l’énergie, sur l’alimentation… viennent du fait que des milliards d’êtres humains qui survivaient plus ou moins jusqu’à présent en raclant un pauvre lopin de terre voient leur niveau de vie croître fortement.
Pour nous Français, la première phase de la mondialisation avait des effets ambivalents : cela induisait une concurrence sur les salaires mais tirait vers le bas les prix des produits manufacturés ce qui améliorait notre pouvoir d’achat. On a choisi de ne voir que le négatif et nous avons donc insuffisamment profité du positif.
De même la deuxième phase de la mondialisation a des effets ambivalents : les Chinois sont moins pauvres, la concurrence est moins forte sur les salaires mais plus forte sur les ressources. Et les Chinois eux-mêmes se mettent à innover et à proposer des produits dont nous pouvons bénéficier. Là encore on choisit de ne voir que le négatif (la concurrence) et pas le positif (chouette, 3 milliards d’humains de plus avec qui on peut échanger).
Comme toutes les grandes révolutions, celle-là remet en cause l’ordre établi. Elle crée des inégalités tout en détruisant les vieilles rentes. Une période intéressante. C’est pas le moment d’arrêter de bosser.
Accessoirement, l’analyse selon laquelle la productivité aurait rendu le travail obsolète est contredite par les données que cite l’article lui-même.
De 1999 à 2007, en moins de dix ans, la productivité a progressé de 30% pour l’ensemble de la planète et le salaire réel par tête de 18% seulement ».
La productivité permet l’accroissement du salaire réel, elle ne l’inhibe pas.
C’est bien ce que je dis. Globalement, la richesse a augmentée. Plus de monde a accès à plus de chose. Pourquoi alors certain ne peuvent plus avoir accès au minimum ? Faut il pour que Paul et Jacques soient habillés, déshabiller Pierre ?
En quoi la production chinoise ne peut elle être tournée vers le marché chinois, laissant la production française alimenter le marché français ?
Koz, la discussion partait, a mon sens, d’une confrontation entre la solidarité vue comme de l’assistanat et la production de bien pour la satisfaction de tous. Certains considèrent que si on profite de la solidarité sans participer à la production, on est un parasite à éliminer. Ce que je rétorque, c’est comment faire quand pour produire autant on a besoin de moins en moins de personne ? Malthus ?
En quoi le fait que la Chine a les capacités de produire tous les jouets du monde, doit conduire les producteurs de jouets du jura à l’indigence ? A part pousser les gens à se concentrer sur la satisfaction de leur besoins propre, avec réduction maximal de l’adhérence au commerce, je ne vois pas la logique physique de la chose. La logique financière est elle claire comme de l’eau de roche.
Simplement le jour où un acteur qui a pris en charge certains besoins d’autres refuse les contre-parties négociées précédemment, il y a comme un problème dans la relation. Ainsi, certains gestionnaires remettent en cause le pacte intergénérationnel de la retraite dans notre pays. Le pays produit autant sinon plus de « richesse » qu’il y a 50 ans, mais la base de celle-ci étant moins le travail salarié, baisse de 10% je crois dans la répartition, il y a un problème puisque la solidarité est basé sur le travail salarié.
Comment régler cela ? On baisse les pensions, on augmente les durées de cotisation, augmentant par là le nombre de personnes désirant travailler et donc accentuant le déséquilibre actuellement à l’œuvre…
Le travail n’est jamais obsolète, sans lui le capital est stérile. Mais sa rémunération doit elle toujours suivre le même chemin, la diminution, au risque de saper la base du cycle, la consommation ?
Si les ouvriers n’ont pas de quoi consommer qui achètera les produits ?
La prospérité a fait un bon le jour où ceux qui ont beaucoup facilement de quelque chose ont accepter de les échanger avec ce dont ils avaient besoins qui venait d’ailleurs. Le commerce a commencé en échangeant les SURPLUS. Aujourd’hui, une part de la population a été poussée à ne produire que ce qui était demandé afin d’échanger contre le nécessaire, et maintenant que ceux qui apportait ce nécessaire n’ont plus de surplus, ces gens se retrouvent sans rien. La faute à qui ? Le système ne doit il pas être réformer pour limiter ce genre d’aléa ?
Merci de vos éclairages sur cette interprétation du monde.
je sais que lisbonne et l’irlande sont passés par là
mais je n’ai rien vu de bien concaincant sur la question que je posais des différences réelles entre RSA et PPE, au delà de la pétition de principe qui veut que fillon soit meilleur que jospin, qu’il évitera soigneusement les écueils montrés par son prédécesseur….
Moi aussi, la déclaration de Devedjian m’ avait passablement interloqué. Ce qui est presque tout aussi étonnant, c’ est qu’ elle n’ a pas fait réagir grand’monde. Je me refuse aussi à croire que Devedjian ignore comment est calculé le RSA, à quoi il s’ ajoute et ce qu’ il remplace.
Personnellement, j’ y vois un message « subliminal » à l’ attention de ceux qui commenceraient à s’imaginer qu’ ils vont s’ en mettre plus dans les poches que ceux qui bossent autant qu’ eux. Sans compter reparler de la valeur travail à propos du RSA au moment où on réforme l’ indemnisation chômage n’ est peut-être pas tout à fait innocent non plus.
Pour être franc, je trouve un peu suspect ce soudain amour pour la prime pour l’emploi, dont l’inefficacité a été assez globalement pointée du doigt. Je note que tu te retrouves, francis, avec un certain nombre de députés UMP dans la défense de la PPE, députés qui ne veulent pas que l’on retire aux classes moyennes la prime pour l’emploi (cf Challenges).
Ce simple fait donne une petite idée d’un avantage du RSA : la concentration de l’aide sur les populations qui le nécessitent vraiment, ainsi qu’une aide qui corresponde véritablement à son objectif, l’aide au retour à l’emploi.
Le RSA a aussi l’avantage d’une rationalisation et d’éviter autant que faire se peut les effets de seuil.
Mais, vois-tu, francis, je garde un léger doute sur la seule possibilité de te convaincre.
Je m’amuse seulement de l’hétérogénéité des critiques, de la gauche furieuse de ne pas avoir pu le mettre en œuvre elle-même à la droite libérale. Et, à vrai dire, je m’amuserais bien à rechercher les appréciations faites par la gauche sur le RSA, à l’époque où Martin Hirsch était encore un ptit gars comme il faut, de gauche, et déjeunant avec Ségolène Royal. J’ai dans l’idée que l’on pourrait trouver des choses amusantes. Tiens, je vais aller faire un tour sur certains sites, moi.
je n’ai pas d’état d’âme sur la PPE: elle a été misr rn place par unbon ministre des finances DSK, dans un gouvernement de gauche conduit par jospin…
si mes souvenirs sont exacts un systéme plus proche du RSA (car il ne « familiarisait » pas la prime) avait été auparavant rejeté par le conseil constitutionnel saisi, à l’époque, bien sûr, pas nos bons amis députés de droite…
je n’ai pas non plus d’état d’âme sur le RSA, si M.Hirsch arrive à trouver les bons paramètres, bravo…
mais c’est une équation complexe entre solidarité et (dés)incitation au travail, aides diverses d’origine variées, budget, salaire individuel et revenus familiaux, j’attends de voir…