« De toutes façons, les patrons sont tous des salauds » est donc la phrase qui a motivé Geoffroy Roux de Bezieux – qui a, soit dit en passant, l’outrecuidance de cumuler le fait d’être un salaud de patron et un putain d’aristocrate – pour écrire son essai « Salauds de patrons !« , sous-titré « Pourquoi les français n’aiment plus leurs chefs d’entreprise« .
Ecrit par un patron… pour les patrons. En quelque sorte. En prenant à témoin le public. Car c’est davantage aux patrons que Roux de Bezieux « s’en prend« , c’est eux qu’il veut bouger.
Bien sûr, au détour des chapitres, on ne peut s’empêcher de relever nos spécificités françaises, nos petites originalités, cette part de notre identité nationale bien à nous qui fait de notre charmante nation une nation globalement réfractaire au succès. Il n’est pas, ainsi, GRB le souligne, jusqu’au mot même de « patron » qui ne soit révélateur : l’anglais connaît « boss » ou « employer« , mais ils ne fleurent pas comme chez nous leur lutte des classes. Patron, patron… Et quel point commun entre le mandataire social, le dirigeant d’entreprise multinationale, et le patron de PME ?
Syndrôme Astérix, nous dit-il. En France, nous aimons tout ce qui est petit (mais vigoureux, bien entendu). Ainsi du patron de PME assez favorablement vu. Mais qu’il s’avise de faire prospérer son entreprise, le gueux, et le regard des français sur lui ne manquera pas de changer. Il ne tardera pas à grossir les rangs des « salauds de patrons« , qui gagnent tant, licencient, délocalisent et émigrent en Belgique pour ne pas payer l’impôt…
Ouvrant son court essai, il souligne aussi le traitement médiatique déséquilibré de l’actualité économique. Ainsi du cas Hewlett-Packard, dont on se souvient qu’il suscita la mobilisation générale. Qui, effectivement, a su que « 87% des candidats au départ avaient trouvé un reclassement avant même la mise en oeuvre du plan de sauvegarde de l’emploi » et que, face à l’afflux des demandes, HP a même dû procéder à 250 nouveaux recrutements ? Quelle peut donc bien être la perception du public, lorsque seuls les licenciements sont médiatisés ? Qui a su, alors que l’affaire Forgeard provoque tant d’indignation, que Louis Gallois a demandé à conserver la même rémunération que celle qu’il touchait à la SNCF, soit treize fois moins que celles de son prédécesseur ? Qui connaît le cas d’Alain Dinin, président de Nexity, qui a renoncé à ses stocks-options ? Et Roux de Bézieux de signaler la différence de traitement entre deux faits de même nature : le rapatriement de centres d’appel par Powergreeen en Grande-Bretagne, par Taxis Bleus, en France. Le premier cas fait la Une des journaux britanniques, le second n’est pas même mentionné ici.
Autre relation difficile : entre les « patrons » et les politiques. Car, si, spontanément, on imagine les relations difficiles qu’ils peuvent entretenir avec la gauche, elles ne sont pas non plus évidentes avec la droite, qui ne frétille pas véritablement à l’idée de s’afficher avec les « patrons« , craignant certainement la contagion de leur image, et n’hésitant pas à marquer sa distance, que ce soit lorsque Villepin somme HP de réduire son plan social, ou quand Nicolas Sarkozy évoque les « patrons-voyous« .
Mais, le but de cet essai n’est manifestement pas de dresser un inventaire des coupables désignés du désamour entre les français et les chefs d’entreprise. Désamour, oui, car on se souvient d’un temps pas si lointain où le chef d’entreprise était à la mode. Il suffit de penser à l’admiration portée – par certains en tout cas – à Bernard Tapie à la fin des années 80, début des années 90, et à son émission régulière sur TF1. Il y a donc, au-delà de certaines constantes françaises (outre le syndrôme Astérix, un certain rapport à l’argent), un phénomène nouveau, ou à l’ampleur nouvelle.
GRB rappelle que la France a connu il n’y a pas si longtemps de ces chefs d’entreprise investis dans la vie de la société, ne craignant pas de prendre la parole sur des sujets de société ou même seulement sur les seuls sujets économiques, évoque Yvon Gattaz et François Dalle. Aujourd’hui, comme il le signale, Anne Lauvergeon s’affirme « bridée » par sa directrice de la communication, Franck Riboud ne s’exprime plus sur les thèmes sociaux qu’en groupe restreint ou à l’étranger et si lui-même (Roux de Bézieux) a une relative notoriété, c’est que lors du débat sur le CPE, tout le monde s’étant défilé, il fut l’un des seuls, voire le seul, à s’engager dans un travail de pédagogie.
Bref, le message essentiel de cet essai est adressé auxdits « patrons » : reprenez la parole ! Ne comptez que sur vous, et assumez.
Les français seraient nuls en économie ? Comment ne le seraient-ils pas si vous renoncez à porter votre point de vue ? Si vous n’évoquez qu’EBITDA, embedded value, KPI, PER ou ROI ? Si seuls les financiers peuvent comprendre les patrons lorsqu’ils s’expriment, il n’est effectivement pas étonnant que les français considèrent – peut-être à raison d’ailleurs – que les patrons ne perçoivent plus l’entreprise que d’un point de vue financier ?
Assumez les licenciements, assumez la flexibilité. Qu’une entreprise pourtant bénéficiaire puisse devoir licencier pour préparer l’avenir. « Le véritable drame dans ces affaires, ce n’est pas le chômage c’est le chômage sans autre compétence qu’une filière condamnée« .
Assumez la rémunération : au lieu de parler de ceux qui, payant l’ISF, quittent le pays, il voudrait parler des 450 000 personnes qui, elles, restent, et qui jouent plus que leur rôle de contributeurs au budget de la Nation. C’est aussi tout notre rapport à l’argent (et à la réussite) qui est évoqué, probablement marqué par notre culture catholique. Si outre-atlantique et dans la conception protestante, gagner de l’argent peut être la marque d’une distinction divine – l’enjeu étant, ensuite, la manière de se servir de cet argent – il est bien plus honteux dans la conception catholique. Geoffroy Roux de Bézieux évoque aussi un phénomène qui n’avait pas manqué de m’intéresser : la Billanthropy. Bill Gates est un peu plus difficile à haïr depuis qu’il a doté sa fondation de 31 000 000 000 $. De même pour Warren Buffet, qui a donné 95% de sa fortune, estimée à 44 milliards de dollars à cette fondation. Ainsi, comme il le dit, le fat cat peut devenir un generous cat.
Qu’en est-il en France ? Entendons-nous évoquer cas cas de grandes donations ? Et pourtant, il cite quelques exemples : Liliane Bettencourt, star des meetings de Laguiller, qui a doté sa fondation Bettencourt-Schuller de plus de 110 000 000 € pour soutenir la recherche médicale pour lutter contre les maladies graves dans le monde, les familles Darty, Mérieux, ou Dassault, mais encore Jean-Paul Baudecroux, fondateur d’NRJ, qui a versé 26 millions d’euros pour la recherche en neurosciences. Pour autant, non seulement on l’ignore souvent, mais les montants restent très sensiblement moins élevés qu’aux Etats-Unis, et les donateurs français préfèrent se faire mécènes ou sponsors, ce qui est certes sympathique mais n’a nécessairement pas le même impact sur l’image de l’entreprise et/ou de leurs chefs.
Outre la proposition centrale – chefs d’entreprise, réinvestissez le débat public ! – Geoffroy Roux de Bézieux s’interroge sur l’émergence d’un nouveau capitalisme, sur l’unité du patronat, et sur la représentativité des syndicats professionnels, dans une démarche progressive, culminant probablement en ce dernier point.
En effet, s’il rejette toute dénonciation de la « financiarisation des marchés« , il relève effectivement le fait que les entreprises sont de plus en plus soumises à une dictature du court terme, imposant la réalisation de profits rapides, en lieu et place, trop souvent, de véritables décisions d’entrepreneur. Mais il note aussi que, comme pour le cas des parachutes dorés, ou des redevables de l’ISF qui émigrent, on parle essentiellement de ces entreprises soumises à cette gestion « boursière » alors même qu’elles sont minoritaires, et que l’on devrait donc entendre davantage les autres, et leurs chefs.
Pour cela, il faut en effet constater à nouveau – c’est le chapitre IX « Lutte des classes dans le patronat » – toute la diversité du « patronat« . Et il commence par rappeler une rencontre entre Villepin et des dirigeants d’entreprise invités en hâte pour tenter de défendre le CPE, que le MEDEF ne défend guère. Geoffroy Roux de Bézieux note que la grande majorité était patrons de grandes entreprises, et défendaient très mollement le CPE, pour la raison simple que l’essentiel de leur activité était exercée à l’étranger où ne se fait guère sentir le manque de flexibilité du droit du travail français.
« Il y a en France 2,6 millions de « patrons » mais 50% n’ont aucun employé, et 40% en ont de 1 à 9« . 90% des « patrons« , donc, ont moins de 9 salariés. Et pourtant, ce ne sont pas d’eux que l’on parle, pas eux que l’on entend. Cela a en outre un effet pervers : l’absence de visibilité de ces parcours d’entrepreneurs n’incite pas les français à suivre leur exemple et les conforte dans l’idée que les hautes fonctions dans l’entreprise sont l’apanage d’une caste fermée. Dans ce cas, autant jouer à pousse-baballe sur un terrain vert, ou pousser la chansonnette à la Star Academy. On aurait finalement aussi peu de chances de réussir, mais au moins c’est ouvert à tout le monde !
Il faut donc faire davantage entendre le petit patronat, ou l’entrepreneuriat, et GRB aborde là une question stimulante : la représentativité des syndicats professionnels. Car il est vrai que l’on évoque bien davantage celle des syndicats de salariés, alors que cette dernière n’est pas moins contestable. Roux de Bézieux va jusqu’à se demander dans quelle mesure les syndicats de salariés, bien que représentant si peu de salariés, ne sont pas davantage représentatifs que les syndicats professionnels…
C’est en effet le MEDEF que l’on entend le plus souvent. Or, si GRB souligne que « développer une entreprise est un exercice tout aussi honorable que de la créer« , il n’en est pas moins vrai que le dynamisme, la réactivité, l’innovation, viennent souvent davantage de PME. Et il le souligne, les intérêts sont souvent divergents entre les PME et les grands groupes, les sociétés dont l’essentiel de l’activité est réalisé en France, et celles qui travaillent essentiellement à l’international. Au demeurant, certains patrons de PME adhèrent, sans trop le savoir, au MEDEF, via le syndicat professionnel (de secteur) auquel ils ont adhéré.
Il lui paraît donc nécessaire d’évoluer vers une représentation non uniforme, et davantage basée sur un système « un patron = une voix« .
* * *
Si la longueur de mon billet ne le laisse peut-être pas paraître, « Salauds de patrons » est un court essai. Court, mais dense, et à ce titre, la longueur de mon billet lui rend peut-être davantage hommage. Il a le grand intérêt d’adopter une démarche exigeante : car si, oui, les medias ont leur part de responsabilité, les politiques également, l’éducation et, même, notre culture catholique, « Salauds de patrons » met en avant la propre responsabilité des chefs d’entreprise, et les actions qu’ils peuvent engager.
L’ennui, avec de tels livres, c’est que l’on craint toujours un peu que les bons constats, les bonnes analyses, n’en restent qu’à ce stade. Il semble pourtant y avoir tant à faire dans cette direction.
Vous pouvez, au moins, pour appuyer une telle démarche vous procurer le livre. Vous n’enrichirez même pas ce salaud-là, puisque « les droits d’auteur seront entièrement reversés à la fondation Herbé qui soutient des projets d’aide à l’enfance » !
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Sans doute le cas Forgeard a-t-il été sur-médiatisé mais oui, c’ était et ça reste choquant (un euphémisme quand on est un salarié d’ Airbus attendant depuis prés d’ un an qu’ on veuille bien lui dire ce qu’ il va devenir). Mais Sarkozy se montrant avec des « patrons », n’ est-ce pas voulu ? Il faudra que ceux-ci renvoient l’ ascenseur en participant à l’ éduction du bon peuple, comme semble le souhaiter GRB à la lecture de votre billet.
J’ avoue que cette propension à « bouffer du patron » me sidère. D’ une certaine façon, je l’ assimile au « bouffer du curé » de la grande époque de l’ anti-cléricalisme. D’ ailleurs, les grands patrons « sociaux » du temps de l’ essor industriel en France l’ étaient par intérêt (garder le personnel bien dans l’ esprit maison) mais aussi en raison de principes chrétiens. Ce paternalisme a été rejeté par sun ouci d’ émancipation de la classe ouvrière en même temps qu’ elle s’ éloignait de la religion.
Il serait temps en effet qu’ aprés un siècle écoulé les mentalités et les attitudes changent et il est vrai que ce ne sont pas les grands groupes qui sont les mieux placés pour faire du « prosélytisme », trop sujets aux manoeuvres capitalistiques et financières. Vivent donc les TPE et PME !
Une chose n’ en reste pas moins à marquer d’ une pierre blanche : le salut fait pas Ségolène Royal à l’ entreprise durant sa campagne. Il valait ce qu’ il valait mais venant d ‘un membre du PS, c’ était assez rare pour être signalé. Il est vrai que son porte-parole, Julien Dray, dans certains débats, avait du mal à cacher son allergie à l’ encontre du patronat.
GRB s’est en effet signalé en défendant mordicus le CPE dans toutes les télés à l’époque
je ne suis pas certain que cela aie amélioré l’image que les
français ont de leur patrons…
par ailleurs la philantropie c’est bein joli, mais j’aurais préféré, comme des millions de consommateurs, payer 100$ moins cher mon Windows qu’être ponctionné par Bill (oubliés les documents fournis lors du procès de Microsoft…Bill le philanthrope disant: il faut priver d’oxygéne Netscape, les empêcher de survivre…?)
pour lui permettre de se faire après une image parfaite…
Yo Koz, quand tu évoques les petites exceptions françaises, tu pourrais faire un lien tout de même… Salaud de patron de blog !
[quote comment= »24130″]Sans doute le cas Forgeard a-t-il été sur-médiatisé mais oui, c’était et ça reste choquant[/quote]
Bien sûr, c’est et ça reste choquant. Et le montant des indemnités en cause justifient tout de même l’intérêt qu’on lui a porté. Mais je trouve le parallèle avec le cas de Gallois assez parlant. J’ignorais totalement la décision qu’il avait prise.
Et puis, effectivement, il conviendrait que d’autres chefs d’entreprise interviennent, que le seul écho qu’en ait le public ne soit pas les cas scandaleux, nécessairement médiatiques.
[quote comment= »24134″]GRB s’est en effet signalé en défendant mordicus le CPE dans toutes les télés à l’époque
je ne suis pas certain que cela aie amélioré l’image que les
français ont de leur patrons…[/quote]
Et pourquoi pas si c’est bien fait.
Le CPE a été mal ficelé, mal mené, mais c’était enfin l’occasion d’imaginer introduire un peu de flexibilité en France. Le problème, comme il le dit, c’est que désormais, lorsqu’un chef d’entreprise affirme que, s’il embauche un jour, ce n’est pas dans l’idée de licencier le lendemain, on ne le croit plus.
[quote comment= »24134″]par ailleurs la philantropie c’est bein joli, mais j’aurais préféré, comme des millions de consommateurs, payer 100$ moins cher mon Windows qu’être ponctionné par Bill (oubliés les documents fournis lors du procès de Microsoft…Bill le philanthrope disant: il faut priver d’oxygéne Netscape, les empêcher de survivre…?)
pour lui permettre de se faire après une image parfaite…[/quote]
Ok, donc Bill vilain garçon. Méchant, puni. D’ailleurs, francis aurait immanquablement donné les 100 $ en question pour aider les pauvres. Quid de Warren Buffet ?
[quote comment= »24137″]Yo Koz, quand tu évoques les petites exceptions françaises, tu pourrais faire un lien tout de même… Salaud de patron de blog ![/quote]
J’imagine que c’est ta manière de dire que tu as lu mon billet ? Tu n’oublieras pas de mettre un lien vers mon blog lorsque tu emploieras le mot « patron« .
Excellente idée, il faut diffuser cette idée que les patrons doivent « se « faire valoir en faisant leur propre promotion !. Il est certain que beaucoup plus de français se lanceraient dans l’aventure. Bien qu’ils soient finalement assez nombreux à la tenter malgré le climat peu encourageant… Il me semble que les choses vont changer. Nous avons déjà un Président qui est beaucoup moins riche que ses prédécesseurs mais qui ne renie pas ses amis fortunés !
Un premier pas est fait par ce livre que vous nous avez presque trop bien résumé n’avez-vous pas tout dit ?Mais si nous ne l’achetons pas pour nous même, nous pourrons toujours l’offrir !
Oui boss, massa, Sir
le CPE comprenait une clause de licenciement sans motif
qui était bien difficile à défendre, car contraire à la simple politesse, à notre éducation… quaad on est mécontent d’un service, d’une personne, on le lui dit, on doit même être capable de le lui écrire, sauf à passer pour un faux jeton, ou un couard…
cette disposition d’ailleurs globalement peu compatible avec le droit du travail international a amené au retrait de ce projet et les patrons qui l’ont défendu n’ont pas fait progresser leur image ou celle de leurs confrères…
non, Bill n’est pas un » gentil » , un saint, il a fait fortune sur une position de quasi monopole privé assummé, et assommé ses concurrents et clients. l
e systéme d’exploitation des PC coûte plus cher que la carte mère, et les profits de Microsoft s’envolent….
pour Warren Buffet, je connais moins me méfie un peu des fonds d’investissement qui gagnent beaucoup plus d’argent en achetant/licenciant/revendant qu’en créant activité et emploi…
enfin, je ne sais si ça vaut le coup de lire le livre de GRB, il est tellement souvent dans les médias en train de prêcher la bonne parole….
[quote post= »336″]Il a le grand intérêt d’adopter une démarche exigeante : car si, oui, les medias ont leur part de responsabilité, les politiques également, l’éducation et, même, notre culture catholique, “Salauds de patrons” met en avant la propre responsabilité des chefs d’entreprise, et les actions qu’ils peuvent engager.[/quote]
En ce qui concerne les TGE, je m’interroge sur le bien-fondé et les missions de leurs services de communication.
Pour les PME, il est vrai que les patrons ont généralement le nez dans le guidon. C’est plus difficile pour eux de prendre du recul mais il me semble que les CCI en région « plaident » pour eux mais pas spécialement auprès du grand public.
Tous les patrons que je connais (et j’en cotoie un paquet) semblent effectivement n’avoir aucun intérêt pour le débat public. J’y vois les raisons suivantes :
1. Ils n’ont pas le temps. Pour des gens qui bossent entre 60 et 100h par semaine, le temps libre est un luxe.
2. Ca les emmerde. Entre développer leur boîte et discuter avec Arlette Chabot, y a pas photo.
3. Ca ne sert à rien. Le stoïcisme des entrepreneurs est assez surprenant au début. La plupart ont rangé la mauvaise presse et les lois débiles dans la catégorie des contraintes externes et ont appris qu’il était plus efficace de vivre avec plutôt que de s’épuiser à les combattre vainement.
4. C’est dangereux. Sans parler du risque de perdre ses moyens devant la caméra, le corollaire du point précédent est une tendance à la discrétion. T’as pas envie de dire du mal de l’Urssaf (par exemple) à une émission regardée par le contrôleur Urssaf dont tu dépends…
[quote comment= »24167″]3. Ca ne sert à rien. Le stoïcisme des entrepreneurs est assez surprenant au début. La plupart ont rangé la mauvaise presse et les lois débiles dans la catégorie des contraintes externes et ont appris qu’il était plus efficace de vivre avec plutôt que de s’épuiser à les combattre vainement.[/quote]
Autant je pense que tes trois constats sont assez incontournables (en tant que constats), autant je ne suis pas certain, du tout, que cela ne serve à rien. Car, en ne prenant jamais la parole, ils renforcent l’incompréhension entre le grand public et le monde de l’entreprise. De ce fait, ils ne se contentent pas de vivre dans un statu quo de mauvaise presse et de lois débiles, ils consentent à leur aggravation.
C’est un peu ce que dit GRB dans sa conclusion :
Bref, s’ils ne veulent pas intervenir dans le débat public, qu’ils ne se plaignent pas des lois débiles, de la difficulté qu’il y a à entreprendre en France etc…
Et puis, « pas le temps« , je veux bien mais il semble que d’autres chefs d’entreprise, dans le monde, le trouvent ce temps, alors ? Geoffroy Roux de Bézieux est DG de Virgin Mobile et devrait, apparemment, entrer au Conseil de Surveillance de PSA, et il le trouve le temps. De toutes façons, comme pour toutes catégories, il ne s’agit pas que tous les « patrons » interviennent dans les medias mais le temps que prennent certains à intervenir un cercle fermé ou à l’étranger, ils pourraient peut-être le passer autrement.
Sur les raisons du désamour, vous pouvez lire « Le Capitalisme d’héritiers : La crise française du travail », de Thomas Philippon qui a déjà été évoqué dans pas mal de blogs « éco » et qui se lit vite et bien.
[quote comment= »24140″]Bien sûr, c’est et ça reste choquant. Et le montant des indemnités en cause justifient tout de même l’intérêt qu’on lui a porté. Mais je trouve le parallèle avec le cas de Gallois assez parlant. J’ignorais totalement la décision qu’il avait prise. »[/quote]
… sans parler de sa petite Peugeot à coté des grosses Mercédès de fonction des autres cadres !
Non, pas « salauds de patrons! ». Car on ne peut pas à la fois dire aux patrons de créer des emplois, de ne pas délocaliser, licencier et dire : « On ne veut plus de patrons! ».
Par contre, oui « salauds de riches! ». Un riche ce n’est pas quelqu’un qui a de l’argent, c’est quelqu’un qui PUE l’argent, qui ne pense qu’à ça, qui en veut toujours plus, qui râle sur les impôts, sur les « charges ».
Vous vous souvenez peut-être de l’émission de la 2ème chaîne « l »heure de vérité ». Un soir, il y avait Antoine Riboud, le patron de Danone. On lui demande combien il paie d’impôts. « Environ 7 millions F. On lui demande ce que ça lui fait de payer cette somme. Antoine Riboud : « Je paie. Ceux que je plains, c’est ceux qui ne payent pas d’impôts! »
Je pense au regretté Antoine Riboud quand on parle de « bouclier fiscal » (c’est même écrit sur la déclaration d’impôts!), de johnny Haliday et autres qui « aime la france » si elle ne leur fait pas payer d’impôts.
Oui, je haie les riches. Enfin, ceux-là. Pas les riches comme Antoine qui savent ce que tirer la ficelle veut dire.
@Koz,
Tu as raison, ça ne sert pas à rien. C’est juste que pour le patron d’une boite indépendante de 50 personnes (par exemple) l’utilité de ce genre de démarche est infinitésimale par rapport à la moindre initiative qu’il aurait directement pour sa boite.
Le cas de GRB est éloquent à ce propos. Il a vendu The Phone House en 2000, il est devenu président de Croissance Plus en 2005 et a commencé à avoir une présence médiatique seulement à ce moment là. Aujourd’hui, il est patron-salarié et non plus patron-actionnaire principal. La pression qu’il subit en tant que DG de Virgin Mobile doit être très inférieure à celle qu’il ressentait quand il était entrepreneur indépendant dans une boite 10 fois plus petite.
Je n’écris pas cela pour minimiser le mérite de GRB, j’ai énormément d’admiration tant pour son parcours professionnel que pour son engagement politique. Je veux seulement illustrer le fait que les seuls patrons qui peuvent se permettre un engagement public significatif sont ceux qui ont atteint une certaine « stabilité ». GRB ne faisait pas de politique en 1999 quand il ouvrait 5 magasins par mois. Il n’y pensait surement même pas. Pour prendre une métaphore nautique, ce n’est pas quand tu es en train de passer le Cap Horn que tu tiens une conférence de presse sur l’importance de construire des bateaux solides. Tu gardes ça pour quand tu es arrivé à bon port.
Après l’extinction sarkozyste de la guerre civile décrite dans un billet précédent, l’énergie que tu consacres à éteindre les braises que la gauche continue d’attiser est fort louable. Je ne suis pas patron, mais en connait pas mal. Des français, des américains, des petits, des moyens et des plus gros. L’analyse de GRB est d’une justesse sans équivalent. En France, les petits patrons sont adulés parce qu’ils ressemblent à l’écrasante majorité de leurs salariés. Les moins petits, qui ont été petits eux aussi, mais qui après une vie de labeur tellement remplie ont su grandir, se font taxer de petits… bourgeois (cela va de soit) par la majorité de leurs employés, eux-même si prompts jadis à porter leur patron chéri au pinacle de l’idolâtrie. Quant aux gros, ce sont des voyoux, de vulgaires arrivistes qui ne pensent qu’à la prochaine cotation de leur société.
Je regrette que Sarkozy persiste à taxer quelques patrons de salauds de patrons. En dépit du bon sens indéniable de notre nouveau président, force est de constater qu’il ne fait rien pour restaurer (ou instaurer devrais-je dire) un climat de confiance entre les grands patrons et leurs employés. Pourquoi, quand il fustige Forgeard sans jamais le nommer, n’évoque-t-il pas le cas de Louis Galois à ce compte là? Question d’équité et surtout de bon sens.
Mais que peut-on faire quand on regarde Delanoe s’en prendre aux vilains capitalistes (il faudrait d’ailleurs oser lui demander un jour ce qu’il entend exactement par capitaliste) ce soir lors du meeting socialiste au Zénith? Et la madone ressuscitée déclarer que la droite est « réactionnaire » alors meme qu’aucun gouvernement n’a jamais pris autant le temps de consulter les partenaires sociaux avant de mettre en oeuvre les mesure qui s’imposent?
Pour conclure, je dirai juste que je suis plus pessimiste que Dang (cette fois j’ai réussi! vous remarquerez!) qui, dans son précédent billet, confère à Sarkozy des vertus qui n’empécheront pas la grogne. Rendez-vous à la rentrée…qui risque d’etre chaude. Si ce n’est pas le cas, alors il aura gagné le droit de continuer les réformes en profondeur sous nos applaudissements les plus sincères.
pour sortir de la vision idyllique des patrons développée ici
je conseille la lecture du livre de michel villette « portrait de l’homme d’affaires en prédateur », qui montre dans quelles ciconstances se sont constituées les fortunes de B.Arnaud, F.Pinault, V.Bollore, Sam Walton, etc…
subventions, licenciement, chantage, élimination des syndicats,
monopole et eviction des concurrents….tout y passe
et encore il nest pas branché commission/retrocommissions
argent noir et blanchiment…
loin du monde décrit par GRB…
Ce qui me troue un peu le cul (on a le droit de dire ça, sur un blog catho?), c’est que je n’avais jamais entendu parler, par la presse, d’aucun des faits positifs cités dans ce billet, à mettre à l’actif des entreprises ou des patrons.
Je me souviens m’être agacé à de nombreuses reprises, en lisant la litanie des licenciements annoncés dans la presse: mais les entreprises n’embauchent-elles donc jamais?
Et les journalistes ne se rendent-ils pas compte de l’effet désastreux que produit un tel martèlement, si on ne parle jamais, par ailleurs, des plans de recrutement massifs qui doivent bien exister, sans vouloir nier la réalité du chômage dans ce pays?
Encore une manifestation du gauchisme subliminal des médias et de la société français.
[quote comment= »24130″] J’ avoue que cette propension à « bouffer du patron » me sidère. D’ une certaine façon, je l’ assimile au « bouffer du curé » de la grande époque de l’ anti-cléricalisme. [/quote]
Vous remarquerez que la gauche française de 2007 bouffe à la fois du patron et du curé.
Voir Michel Onfray, la tétrachiée de commentaires de blog anti-papistes, l’insistante volonté de faire taire les catholiques à force de proclamer que la religion doit rester une affaire privée (vous avez le droit d’être catholiques, mais uniquement en silence)…
Bel appétit.
Faudrait quand même pas exagérer : on peut, en tant que salarié, s’accomoder de devoir subir son souteneur, mais il ne faudrait quand même pas en plus qu’on l’aime.
Parce que bon, déjà, le gravier, c’est pas top, mais avec le sourire, chuis désolé, faut être sélectionné à Cannes pour y parvenir et c’est pas donné à tout le monde.
Par ailleurs, j’m’escuz, mais le droit d’être riche n’est pas un droit de l’homme : en France du moins : si ils sont pas contents, les friqués, les héritiers et les patrons, il y a des tas d’endroits au monde qui ne demandent qu’à les servir : qu’ils y aillent.
dans le plan d’ajustement des effectifs de HP ce qui est intéressant ce n’est pas le communiqué de la direction de HP sur ceux qui ont bénéficié du plan,
mais de savoir combien sont restés, restent encore sur le carreau…
on entend partout dans les médias les patrons se vanter des plans sociaux « sans licenciement sec », les médias vont peu voir un an ou deux après ce qu’il en est… il y a des laissés pour compte et, à la fin des licenciements….
quant au gauchisme ambiant des médias audiovisuels, j’écoute attentivement, j’ai du mal le matin sur france inter à trouver jean marc sylvestre socialiste, et je découvre la mondailisation et heureuse et les patrons gentils avec brigitte jeanperrin….
[quote comment= »24182″]@Koz,
Tu as raison, ça ne sert pas à rien. C’est juste que pour le patron d’une boite indépendante de 50 personnes (par exemple) l’utilité de ce genre de démarche est infinitésimale par rapport à la moindre initiative qu’il aurait directement pour sa boite.
(…)
Pour prendre une métaphore nautique, ce n’est pas quand tu es en train de passer le Cap Horn que tu tiens une conférence de presse sur l’importance de construire des bateaux solides. Tu gardes ça pour quand tu es arrivé à bon port.[/quote]
Malheureusement, je comprends parfaitement ce que tu dis. On peut néanmoins modérer le propos en disant que c’est l’utilité immédiate de cette démarche qui est infinitésimale et qu’il arrive tout de même aux patrons de participer à des conférences de presse ou de s’exprimer dans les medias alors même qu’ils sont en train de passer le Cap Horn.
Puisqu’il serait dommage de se résigner, que faire ?
[quote comment= »24183″]Je regrette que Sarkozy persiste à taxer quelques patrons de salauds de patrons. En dépit du bon sens indéniable de notre nouveau président, force est de constater qu’il ne fait rien pour restaurer (ou instaurer devrais-je dire) un climat de confiance entre les grands patrons et leurs employés. Pourquoi, quand il fustige Forgeard sans jamais le nommer, n’évoque-t-il pas le cas de Louis Galois à ce compte là? Question d’équité et surtout de bon sens.[/quote]
Disons qu’il prenait soin de préciser quels étaient les « patrons voyous » à ses yeux, qu’il n’était pas inutile, en campagne, de montrer qu’il ne voyait pas que les abus des uns, mais qu’évidemment, au final, l’effet n’est pas génial.
[quote comment= »24187″]Ce qui me troue un peu le cul (on a le droit de dire ça, sur un blog catho?), c’est que je n’avais jamais entendu parler, par la presse, d’aucun des faits positifs cités dans ce billet, à mettre à l’actif des entreprises ou des patrons.[/quote]
Si GRB ne veut pas rendre les medias responsables, il note tout de même effectivement qu’une même décision fait la Une de quotidiens généralistes britanniques quand elle n’est mentionnée qu’en pages intérieures de quotidiens économiques chez nous.
Et, effectivement, il y a du travail à faire. Quant on voit les commentaires que certains tiennent ici même…
[quote comment= »24195″]Faudrait quand même pas exagérer : on peut, en tant que salarié, s’accomoder de devoir subir son souteneur, mais il ne faudrait quand même pas en plus qu’on l’aime.[/quote]
A la différence que tu peux faire la pute sans souteneur alors que je te mets au défi d’arriver à faire le salarié sans employeur. Cela étant, sois fidèle à tes principes, change de boîte… ou crée ta propre activité. Si tu n’as pas les c… de le faire…
[quote comment= »24198″]dans le plan d’ajustement des effectifs de HP ce qui est intéressant ce n’est pas le communiqué de la direction de HP sur ceux qui ont bénéficié du plan,[/quote]
C’est « amusant », ce biais idéologique. On sent que vous êtes un irrécupérable, francis. Ainsi les chiffres avancés seraient issus du communiqué de la direction ? Qu’en savez-vous ? Ca ne figure pas dans mon billet, ça ne figure pas dans le livre de GRB, mais puisque les patrons sont des salauds, alors, nécessairement… Au demeurant, vous n’avez aucun chiffre à avancer en sens inverse. C’est juste pour le principe.
Quant à la « vision idyllique », vous devriez lire mieux. Roux de Bézieux, lui, est capable de critiques sur les chefs d’entreprise. Visiblement, vous êtes incapables de leur trouver un point positif. Ce qu’il décrit n’est pas idyllique, il s’agit juste de considérer que, si l’on parle des licenciements, on devrait parler autant des embauches, si l’on parle des excès de certains, on devrait parler aussi du comportement vertueux des autres… Mais je comprends que, bien que cela soit la vérité, il ne faille pas en parler. Pas bon pour la lutte.
Jean-Marc Sylvestre, bouc-émissaire des gauchistes parce qu’il a le malheur d’être un journaliste économique et, semble-t-il, pas défavorable aux entreprises, est écouté par qui ? Allez, même sur TF1, cette chaîne atlantico-poujado-autoritaro-mafio-infeodéaupouvoiro, un plan social fait les gros titres, mais l’info citée plus haut d’un rapatriement d’un centre d’appel en France n’est même pas évoquée.
@koz… me traiter d « irrécupérable », cela fait un peu pensée unique de celui qui est tout à fait sûr de détenir la vérité.
je fais ici seulement le pendant de tous ceux qui n’ont que mots doux pour nos patrons, leur citoyenneté, leur largesse…
il faut effectivement parler des comportements vertueux et condamnables des uns et des autres….pour un louis gallois qui divise par dix le salaire de son prédecesseur chez EADS, on trouve aussi un Thierry Breton qui multiplie par cinq, si je me souviens bien, celui du prédecesseur à france télécom.
l’absence de publicité a touché les deux…. dans notre pays on n’a pas le droit de révéler un salaire sans l’accord de l’ intéressé, le canard enchaîné a été traîné en justice par jacques calvet, ex-boss de peugeot pour cela… les « gauchistes » (LCR…) proposent d’ailleurs la levée de ce secret….
quant à la dicrétion sur les embauches, j’entendais hier soir dans ma voiture qu’il y avait en ce moment un salon des jobs et de la diversité, à paris, avec dix huit mille postes à pourvoir je crois, et je connais beaucoup de boîtes (banques, opérateurs de téléphonie, etc…) qui ont de bons relais dans la radio pour parler de leurs campagnes de recrutement… même si elles sont plus ou moins bidon.
pour TF1, je reconnais mal connaître je regarde peu leurs infos
mais je reconnais volontiers soupçonner un peu de connivence entre leurs dirigeants et la droite au pouvoir, sans aucun élément objectif, bien sûr…
Koz, une remarque : mon patron a le droit de me virer : qu’il le fasse, puisque je n’ai aucun remords à lui dire en face et à affirmer que je n’ai aucun respect pour lui, sa fortune ou sa position sociale. Et qu’on ne vienne pas prétendre que c’est difficile, hein…..
Par ailleurs, pourquoi créerais-je mon entreprise alors que je gagne plus à être salarié ? N’est-il pas au fond infiniment plus jouissif de lui expliquer que son statut d’héritier ne lui procurera jamais le respect que l’argent n’achète pas ?
[quote comment= »24195″]
Par ailleurs, j’m’escuz, mais le droit d’être riche n’est pas un droit de l’homme : en France du moins.[/quote]
Mais bien sûr que si. C’est même dans l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Mais le bourrage de crâne marxiste est tellement fort dans ce pays que tout le monde l’a oublié.
« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. »
Vous avez remarqué? Sur quatre droits imprescriptibles édictés dès l’article 2, deux sont des valeurs de droite, qui déclenchent facilement l’accusation de lepénisme ou de pétainisme dès qu’elles sont invoquées aujourd’hui.
C’est vous dire si on marche sur la tête.
http://www.textes.justice.gouv.fr/index.php?rubrique=10086
Robert Marchenoir, comme à votre habitude, vous faites une lecture pour le moins tendancieuse de toute affirmation : lLe droit à la propriété des uns ne s’oppose-t-il pas au droit à la propriété des autres ? La notion même de propriété ne consiste-t-il pas à interdire à autrui de jouir de ce qu’on possède ?
Etre riche, c’est donc interdire à autrui pauvre de posséder. Etre riche, c’est donc contrevenir à l’espoir légitime pour chacun de posséder.
Magnifique ! Gué, vous êtes très fort ! Reprocher à Robert Marchenoir une « lecture tendancieuse » pour conclure qu’être riche, c’est interdire aux pauvres de posséder, et leur ôter l’espoir de le faire, c’est grandiose.
N’aimant pas les patrons, j’en suis devenu un ….
[quote comment= »24272″] La notion même de propriété ne consiste-t-il pas à interdire à autrui de jouir de ce qu’on possède ?
[/quote]
Bien entendu. Jouir de ce que possède autrui, c’est une façon élégante de désigner ce qu’en bon français, on appelle le vol. Donc, oui, le vol est interdit. Cela vous pose un problème? Vous êtes un voleur?
[quote comment= »24272″]
Etre riche, c’est donc contrevenir à l’espoir légitime pour chacun de posséder.
[/quote]
Seulement si vous souscrivez au sous-entendu gauchiste idiot qui postule que la richesse est créée une fois pour toutes (par Dieu? par Mitterrand?), que la quantité en est fixe depuis le fond des âges et le restera jusqu’à la fin des temps, et que donc tout le problème consiste à savoir comment on va se la répartir.
C’est, de façon tout à fait évidente, historiquement faux. Le monde de 2007 est infiniment plus riche que le monde de l’an 1. L’homme de 2007 est infiniment plus riche que l’homme de l’an 1.
On notera que votre postulat consiste, tout simplement, à nier la notion même de production et de travail. A nier ce qui est une évidence depuis que l’homme existe, ce que même le paysan le plus illettré savait, à l’époque reculée où l’agriculture constituait l’essentiel de l’activité économique, et qui est naturellement d’autant plus vrai depuis la prodigieuse croissance permise par la révolution industrielle, qui a tiré tant de gens de la pauvreté la plus abjecte.
La richesse ne tombe pas du ciel. La richesse est créée par le travail. La richesse est créee par la production. Le droit de propriété est la contrepartie indispensable du travail. De l’épargne. De l’investissement. De la satisfaction différée des besoins de chacun, indispensable à l’accroissement du bien-être de tous.
Si l’homme n’avait pas la garantie que la propriété du fruit de son travail serait protégée, pourquoi se donnerait-il la peine de travailler?
Votre argument conduit à la guerre de tous contre tous. S’il était vrai que je ne peux posséder des biens qu’en les prenant à autrui, il est bien clair que cette guerre serait sans fin.
Que de tels raisonnements puissent être tenus en public avec une apparence de sérieux, aujourd’hui en France, révèle dans quels abîmes intellectuels, politiques et moraux nous sommes tombés, et à quel point la pente sera dure à remonter.
@ RM
Cela me rappelle le temps des kolkhozes en URSS et les paysans prolétaires qui avaient le droit de posséder et cultiver un tout petit lopin de terre à leur profit. Et bien ces mini exploitations privées avait une production bien supérieure que les kolkhozes collectives et leurs produits s’arrachaient à prix d’or sur les marchés parallèles …
Merci pour cet article Koz. Je crois bien que je vais m’acheter ce livre.
Heureusement qu’il y a des « salauds de patrons » 😉 comme lui pour essayer de faire réfléchir les gens. Quand on voit certains commentaires ici, on se dit que c’est vraiment nécessaire!
Robert Marchenoir: Tous les efforts de tous les patrons de la terre ne créeront guère de terres émergées, habitables ou cultivables : elles ne créeront ni eau buvable, ni air respirable, ni lumière du soleil supplémentaire.
Si vous parlez de cette richesse qu’on dit scripturale, celle qui, en effet, ne vaut rien hormis aux yeux des banquiers et des comptables, je la laisse bien volontiers à ceux qu’elle fascine, sans pour autant m’interdire de rire et me gausser de ceux qui en font la motivation des actes de leur existence : mais dès lors qu’il s’agit de cette richesse au nom de laquelle on prétend jouir de quelque chose à l’exclusion de tout autre et pour toute éternité, je l’avoue, oui, je la nie, et j’en ris plus encore.
Alors, de quel « droit de l’homme » parlons-nous ? Du droit de posséder une Audi A6 avec priorité intégrée de série ? Du droit d’offrir des diamants à la pouffe qui en rêve ? Est-ce tout ce que la « droite » a à proposer comme idéal de vie.
Hé bien oui, Robert Marchenoir, cet idéal-là, j’en ris, je m’en gausse et je tance. Du moins, tant qu’il me restera le droit d’en rire.
C’est bien de vouloir élever le débat, Monsieur Trois Tirets, mais comme dirait l’autre, c’est une façon de le perdre de vue. Je serais volontiers partant pour admirer votre sagesse mais, si l’on reprend votre précédent commentaire avec l’acception du terme « riche » que vous donnez maintenant, le résultat est absurde.
[quote comment= »24195″] le droit d’être riche n’est pas un droit de l’homme : en France du moins : si ils sont pas contents, les friqués, les héritiers et les patrons, il y a des tas d’endroits au monde qui ne demandent qu’à les servir : qu’ils y aillent.[/quote]
Il semble que vous ayez eu tendance à évoquer « cette richesse qu’on dit scripturale » (je crains que ce ne soit davantage la monnaie, que l’on dise scripturale). A tout le moins si l’on considère que le « fric » en relève. S’il s’agit de faire écho, Ô grand sachem, à la richesse intérieure, alors, non, effectivement, il ne s’agit pas d’un droit de l’homme. Mais j’ai du mal à imaginer que tous les « riches du dedans » insatisfaits doivent quitter le pays.
Au demeurant, puis-je me permettre de penser que nous ne parlions pas précisément des « riches » mais des entrepreneurs ?
Je crains qu’en cherchant à philosopher vous ne rendiez votre propos véritablement incohérent.
Tous ces gens qui tapent sur les « riches » seraient les premiers ravis s’ils pouvaient l’être. Quant aux patrons de grosses multinationales (les patrons de PME ne font pas vraiment l’objet de la vindicte populaire et populiste), ce ne sont que des salariés avec des grosses rémunérations. Ceux qui tapent sur ces patrons seraient les premiers ravis à bénéficier de leurs grosses rémunérations.
Il ne faut donc pas chercher très loin: la jalousie est la seule vraie cause de la haine du patron et du riche dans ce pays. Et contre la jalousie il ne sert à rien d’épiloguer, d’expliquer et d’écrire des bouquins. La seule vraie question est celle de l’ascenseur social: comment faire en sorte que ceux qui veulent entreprendre et travailler plus que les autres puissent y arriver et être recompensés. Le jour on on pourra dire: « vous n’aviez qu’à faire pareil », les jaloux apparaîtront pour ce qu’ils sont et ils n’auront plus qu’à se taire.
Pardonnez-moi : je répondais surtout aux provocations de Robert Marchenoir ! Pour le reste, je vous remercie de l’expression de votre opinion personnelle.
[quote comment= »24371″]Pardonnez-moi : je répondais surtout aux provocations de Robert Marchenoir ! [/quote]
Il ne s’agit pas de provocations. Je dis très exactement ce que je pense. Par ailleurs, dans toutes les autres démocraties du monde, ce que j’écris relève de l’évidence et personne ne songerait à le discuter. Il n’y a qu’en France que le bon sens et la justice relèvent, aux yeux de certains, de la provocation.
Dictionnaire des idées reçues gauchistes:
Provocation: opinion qui n’est pas de gauche, et qui a le culot de vouloir s’exprimer.
Il faut tout de même faire une distinction entre les gens qui sont riches parce qu’ils ont entrepris, parce qu’ils ont risqué, parce qu’ils ont inventé et ceux qui se sont contenté d’hériter.
La vénération de l’argent n’est pas une chose bien saine, il faut bien le reconnaître. L’argent est un outil, rien de plus. J’ai une profonde sympathie pour ceux qui partagent leurs fortunes et un profond mépris pour ceux qui amassent pour amasser.
Je connaissais le cas Gallois/Forgeard. Le problème c’est que les Forgeard (et Lagardère fils) sont déifiés par ceux qui considèrent qu’être riche est une qualité, jusqu’à ce qu’ils commettent vraiment l’inacceptable et qu’on se rende compte des personnages qu’ils sont vraiment.
[quote comment= »24329″] Robert Marchenoir: Tous les efforts de tous les patrons de la terre ne créeront guère de terres émergées, habitables ou cultivables : elles ne créeront ni eau buvable, ni air respirable, ni lumière du soleil supplémentaire.
[/quote]
Encore raté.
S’il n’y avait pas le travail, l’ingéniosité et les capitaux des « patrons », selon votre âge, vous seriez déjà mort ou vous mourriez dans un ou deux ans, de maladies contractées par l’eau infectée. Il faut beaucoup de « patrons » pour amener l’eau potable jusque dans le local douillet où vous écrivez de telle énormités.
S’il n’y avait pas le travail, l’ingéniosité et les capitaux des « patrons », de l’agriculture et de l’industrie, la supereficie des terres habitables ou cultivables serait infiniment moindre qu’elle ne l’est aujourd’hui.
[quote post= »336″]Si vous parlez de cette richesse qu’on dit scripturale, celle qui, en effet, ne vaut rien hormis aux yeux des banquiers et des comptables, je la laisse bien volontiers à ceux qu’elle fascine.[/quote]
Je suppose donc que vous dormez dans une grotte, que vous êtes vêtu de peaux de bête, que vous vous nourrissez de racines et des restes que les voisins veulent bien vous laisser, et que vous ne vous déplacez qu’à pied. Bravo. Je respecte et j’admire les ermites qui renoncent aux biens de ce monde en faveur de la vie intérieure. Sérieusement.
Ah! Je suis également émerveillé par le brio avec lequel vous confiez tous ces commentaires, de vive voix, à un ami qui s’en va, à travers bois, les taper sur son ordinateur, puisque j’ai bien compris que vous ne sauriez vous abaisser à dépenser de l’argent pour vous procurer de futiles biens matériels tels qu’un PC ou une connexion Internet.
[quote post= »336″]De quel “droit de l’homme” parlons-nous ? Du droit de posséder une Audi A6 avec priorité intégrée de série ? Du droit d’offrir des diamants à la pouffe qui en rêve ? Est-ce tout ce que la “droite” a à proposer comme idéal de vie.[/quote]
Je vous trouve bien méprisant avec les désirs des autres. Les vrais, et ceux que vous leur prêtez sans même leur avoir posé la question. Le premier des droits de l’homme, c’est la liberté. Si vous n’aimez pas les Audi, les diamants et les jolies femmes, n’en dégoûtez pas les autres.
On ne vous demande pas quels sont vos désirs. Personne ne vous empêche de partir en vacances à pied chaussé de sabots en bois et d’offrir des bijoux en poil de cul d’éléphant à des femmes laides, si telle est votre fantaisie.
La supériorité morale dont se prévalent sans cesse les gauchistes est non seulement d’une infinie arrogance, elle est aussi d’un ridicule achevé.
[quote comment= »24399″]Il faut tout de même faire une distinction entre les gens qui sont riches parce qu’ils ont entrepris, parce qu’ils ont risqué, parce qu’ils ont inventé et ceux qui se sont contenté d’hériter.
La vénération de l’argent n’est pas une chose bien saine, il faut bien le reconnaître. L’argent est un outil, rien de plus. J’ai une profonde sympathie pour ceux qui partagent leurs fortunes et un profond mépris pour ceux qui amassent pour amasser.
Je connaissais le cas Gallois/Forgeard. Le problème c’est que les Forgeard (et Lagardère fils) sont déifiés par ceux qui considèrent qu’être riche est une qualité, jusqu’à ce qu’ils commettent vraiment l’inacceptable et qu’on se rende compte des personnages qu’ils sont vraiment.[/quote]
Je ne te suis pas. Encore une fois, il ne s’agit pas ici de célébrer la richesse. Ni dans mon propos, ni dans celui de Roux de Bézieux. Je ne vois pas vraiment que beaucoup de français déifient Forgeard, ou les patrons de grands groupes, et certainement pas parce que riches.
La richesse en elle-même ne m’intéresse aucunement, ce qui m’intéresse, c’est leur capacité d’initiative, leur faculté d’entreprendre, et que l’on reconnaisse la contribution spéciale de ces individualités au sort du pays.
Tu évoques Forgeard et ce moment où les gens comme lui « commettent l’inacceptable et où l’on découvre qui ils sont vraiment« . Ca me semble bien général comme propos. Il y a bien sûr, comme dans toute catégorie, des salauds chez les patrons, mais le cas Forgeard, s’il fait hurler, est-il vraiment emblématique des « patrons » ?
Et, si je modèrerais ton appréciation sur Lagardère, simplement parce que je pense que, pour gérer de tels groupes, il faut tout de même avoir quelques compétences que l’héritage n’explique pas, je suis d’accord pour trouver plus admirable encore celui qui crée son activité. Roux de Bézieux a notamment remis un prix à Malamine Koné, fondateur d’Airness arrivé du Mali à 10 ans…
Et c’est surtout ça qui serait agréable : que l’on voit davantage ces parcours. Il évoque également le cas de Mohed Altrad, « syrien né dans le désert, immigré en France, créateur du groupe Altrad, leader français du béton« , dont j’ignorais l’existence.
L’important, c’est de briser cette conception de « lutte des classes« , dans laquelle le patron est un salaud, par nature. Le patron est aussi un type qui s’est défoncé, à monter son activité, l’a rendu viable, et a fourni du taf à 5 – 10 – 20 – 30 personnes qui, sans lui (sans les gens comme lui), n’en auraient pas.
C’est ce que dit Roux de Bézieux au début de son ouvrage. La réflexion de l’étudiante sur les « salauds de patrons » l’a ainsi d’autant plus interpellé qu’il a créé 2 500 emplois. Il n’avait pas vraiment l’impression, dans ces conditions, d’être un « salaud ».
Je reconnais bien là votre acharnement, Marchenoir : concevez cependant ceci : un patron, par définition, fait travailler.
Ce n’est pas donc son travail qui créé la richesse qu’il fait profession d’accaparer, mais le travail de ceux qu’il dirige. Mais vous me direz sans doute que ces saints se sacrifient car sans leur génie, les hommes ne créeraient rien, ou créeraient moins : reste une évidence : sans subordonnés, un patron n’est rien.
Roux de bezieux a créé 2500 emplois….là ok, chapeau
mais combien d’emplois créés par les entreprises du CAC 40
l’année dernière?
aucun,
en france
et pourtant lesprofits, et les rému des patrons qui leur sont corrélées, explosent…
on pourrait aussi chercher combien d’emplois phone house a détruit chez les autres, à l’image des grandes surfaces et des
petits commerce….
[quote comment= »24442″]reste une évidence : sans subordonnés, un patron n’est rien.[/quote]
Tellement classique comme discours qu’il est presque gênant de rappeler une autre évidence : il est plus facile de remplacer les subordonnés que le patron… Qui, sans subordonnés est un entrepreneur individuel, tandis que le « subordonné », sans employeur, est un chômeur.
Ce n’est certes pas une raison pour tout accepter mais il ne faut tout de même pas le perdre de vue.
Monsieur Trois Tirets,
Allez dire à votre boulanger, votre boucher ou tout autre commerçant patron artisan qu’il ne travaille pas et s’enrichie sur le dos de ses employés.
Allez raconter aux patrons de PME qui s’occupent pendant vos nuits, vos week-ends et vos vacances de faire la gestion administrative de l’entreprise qu’ils ne travaillent pas mais exploitent le travail de leurs subordonnés pour s’enrichir honteusement.
Je ne compte plus le nombre de patrons artisans ou de PME que je connais qui avaient une ou plusieurs dizaines de salariés et qui compte tenu qu’au delà de la satisfaction morale personnelle cela ne leur procurait que risques et travail supplémentaires mais surtout n’ont pas vu leur salaire augmenter, bien au contraire. Alors ils se sont progressivement séparés de gens comme vous sinon insultants du moins non reconnaissants, prétentieux et profiteurs.
Ceux ci ont eu cette malheureuse intelligence car des gens comme vous coulent des boîtes tous les jours par simple plaisir et/ou profit personnel sans risque réel car vous savez que vous pouvez compter sur une petite compétence (peut-être seulement celle de vous vendre) pour retrouver rapidement un travail et recommencer … après une dose de chômage bien méritée !
J’ai personnellement vécu plusieurs cas réels avec des personnes tenant exactement les même propos que vous.
Alors, s’il y a des patrons voyous depuis les plus petites PME jusqu’aux entreprises du CAC 40, admettez qu’ils sont très loin d’être majoritaires, tout comme ceux qui vous ressemblent parmi les salariés employés …
Pour reprendre le bon mot de Koz, personne n’est obligé de devenir patron. Devenir patron est, le plus souvent, un choix conscient et théoriquement lucide.
D’ailleurs, avoir la capacité effective d’en être un au quotidien n’est pas donné à tout le monde, mais rien n’interdit effectivement à qui que ce soit de croire que le monde ne tounerait pas sans le sacrifice personnel de sa vie de patron.
Les concours de la fonction publique et le salariat tendent leurs bras grands ouverts à ceux qui souhaitent limiter leur engagement à une définition contractuelle.
Les salariés incapables de faire face à tout ce qu’implique l’exercice de leur profession sont, il, est vrai, licenciés et accompagnés : rien de tel pour les patrons incapables de parvenir à réaliser avec les moyens dont ils disposent les obligations qu’ils se sont donnés.
Mais peut-on réellement croire que la solution pour ceux se révélant incapables de devenir salariés de devenir leurs propres patrons est crédible ?
Sur le fond, il doit être possible de réconcilier les opinions exprimées autour de cette affirmation : tout le monde trouvera certainement que la recherche de la vérité gagne à inciter les patrons, comme n’importe qui d’ailleurs, à s’exprimer.
Même si, vous l’aurez compris, je reste à titre personnel convaincu que ce qu’on apprendra de ceux qui revendiquent cette étiquette par leurs seuls propos ne servira guère l’image de l’étiquette (ce qu’avait déjà compris le CNPF en changeant de nom vers 1996). D’ailleurs, n’a-t-on pas tant appris des patrons avec Ernest-Antoine Seillères ? N’a-t-on pas tant perdu avec Parisot ?
Je ne vois pas bien pourquoi, de manière générale, les patrons devraient s’exprimer. Ce n’est pas leur boulot. Si des idées passéistes sur la lutte des classes, les salauds de riches et de patrons circulent encore à profusion dans nos médias, c’est parce que les journalistes sont majoritairement de gauche et que la gauche française est encore médiévale (le pseudo scandale minable sur Paris Match et Rachida Dati en est la dernière preuve en date). Que les journalistes fassent leur boulot. Que les patrons fassent le leur.
De toute façon, franchement, je ne pense pas que le concept du « salaud de patrons » et « salaud de riche » soit une idée encore majoritaire en France. N’oubliez pas le plebicit de Sarkozy aux dernières élections. La France change. Le gros des troupes de la France qui se lève tôt, comme qui dirait, n’a qu’une envie: plus de fric en fin de mois, grosses voitures, hotels de luxe et une fortune vite fait comme présentée sur M6 le dimanche soir. Alors les patrons, ils s’en fichent pas mal et les riches, ils veulent en faire partie. Il n’y a qu’un courant minoritaire, mais médiatiquement surreprésenté, qui pense encore en termes de lutte des classes.
En plus, il n’y a plus de patrons mais des entrepreneurs. Comme il n’y a plus de salariés mais des collaborateurs. Et lorsqu’un entrepreneur a une tache à faire, elle fait appel à une ressource pour l’accomplir.
[quote comment= »24758″]Je ne vois pas bien pourquoi, de manière générale, les patrons devraient s’exprimer. Ce n’est pas leur boulot. [/quote]
Et voilà, il faut qu’il y en ait pour remettre en question toute la thèse. Bon, après tout, ce n’est pas la mienne….
Pourquoi devraient-ils s’exprimer ? Parce qu’ils sont les premiers visés ? Parce qu’après tout, c’est leur pays, merde ? Parce que c’est l’image des patrons qui est quasi systématiquement dévalorisée ? Parce qu’ils peuvent utilement contribuer à instaurer un climat favorable à leur activité, et à la bonne santé économique de la France ?
Maintenant, il est vrai qu’il faut aussi qu’il y ait de meilleurs relais, politiques et médiatiques. Mais l’un des intérêts que je trouvais à ce livre était de ne pas mettre en accusation « les autres« .
D’accord aussi pour penser que les idées gauchistisantes sont surreprésentées, et que l’élection de Sarkozy sur un discours appelant tout de même à travailler plus est une bonne surprise .
Ce qui me gêne, c’est la thèse selon laquelle les patrons devraient s’exprimer « de manière générale ». Que ceux qui veulent s’exprimer par conviction personnelle, s’expriment. Pour la masse des autres et les intérêts du patronat, il y a le MEDEF, la CGPME, Croissance Plus etc.
En plus, si les patrons se mettaient tous à passer à la télé, on dirait encore que les medias sont manipulés par le vilain grand capital.
Comme tu le dis: « l’image des patrons est quasi systématiquement dévalorisée ». Mais cela ne concerne que les médias essentiellement parisiens (et encore, pas vraiment TF1 ou M6), qui sont de plus en plus déconnectés de la réalité populaire. Franchement, qui lit le Monde ou Libé ou regarde Arte dans ce pays ? Le jour ou les medias auront compris que ce blabla d’un autre temps sur la lutte des classes n’interesse plus grand monde (Cf. la chute dramatique du lectorat des journaux précités), ils changeront de discours ou auront déjà fait faillite.
En fait, les patrons on s’en fout. On a pas besoin de patrons « populaires » pour faire avancer l’économie française, créer de l’emploi et augmenter le pouvoir d’achat du plus grand nombre. On a juste besoin de réformes libérales.
[quote post= »336″]les idées gauchistisantes sont surreprésentées[/quote]
pas ici tout de même….
[quote post= »336″] l’élection de Sarkozy sur un discours appelant tout de même à travailler plus est une bonne surprise[/quote]
pour les patrons, certainement, pour ceux qui voient leurs accords 35h remis en cause avec plus de boulot, moins de rému, plus de profits pour les cationnaires, sous prétexte de menaces asiatiques, qui n’ont pas constaté que NS avait levé le doigt contre celà,
peut-être pas…
je prédis à ce slogan: travailler plus pour gagner plus
le même avenir qu’à la fracture sociale de 1995:
dur en fin de mandat.
[quote comment= »24799″]pas ici tout de même….[/quote]
Je ne pense pas que l’on parlait de koztoujours. Mais, même ici, entre toi, —, Joke, et Gué, si, nous sommes déjà au stade de la surreprésentation.
Je pense que le point d’AC est que les patrons font peut être plus pour leur pays en créant richesses et emplois qu’en parlant dans le poste. Et je suis assez d’accord avec lui (désolé).
Je crois aussi que la lutte des classes n’intéresse plus grand monde en dehors des journalistes et des profs, et que leur influence a tendance à être fortement surestimée. J’ai d’ailleurs été frappé (comme beaucoup) par les résultats du second tour. Royal a fait 58% chez les 18-25 ans mais Sarkozy réalisait 57% chez les 25-35 ans. En gros, dès que tu découvres la vraie vie, tu comprends que les profs et les journalistes ne savent pas ce qu’est une entreprise (et qu’ils s’en foutent).
Bref, je salue à nouveau les initiatives de Roux de Bézieux, mais je ne suis pas sûr que les patrons devraient consacrer beaucoup plus de temps à parler aux journalistes. Ca ne changera pas la face du monde.
Je vois un seul intérêt réel à améliorer l’image des entreprises dans les media, mais il est de taille. Ce serait d’épargner à quelques jeunes idéalistes de servir de chair à canon idéologique pour nos gauchistes de tout poil. Combien de jeunes ruinent leurs études et leur carrière dans une agressivité absurde envers le monde de l’entreprise?
Nos vies valent plus que leurs dogmes. Que voila un beau slogan 🙂
Honnêtement, Ségolène Royal m’a toujours semblé plus soucieuse des intérêts des patrons en général (dans leur ensemble) que Nicolas Sarkozy, qui m’avait semblé s’intéresser essentiellement aux grandes et moyennes entreprises.
L’intérêt du PS pour les patrons dans leur ensemble se conçoit : car qui d’autre qu’eux pourrait payer les taxes requises pour la réalisation de leur ambitieux (comprendre : coûteux) programme de redistribution ?
A contrario, Nicolas Sarkozy me semble avoir compris que rien n’oblige quelque entreprise de taille non-microscopique que ce soit à choisir de se soumettre à l’impôt français.
[quote comment= »24811″]Je pense que le point d’AC est que les patrons font peut être plus pour leur pays en créant richesses et emplois qu’en parlant dans le poste. Et je suis assez d’accord avec lui (désolé).[/quote]
Ouais, ben ça va, hein… J’ai les gauchistes et les libéraux contre moi. Rude. Ventre Saint-Gris, à moi, Messire de Bézieux !
Mais je comprends votre point de vue et ne suis pas loin d’être convaincu.
Cela étant, sur la masse, il peut tout de même s’en trouver deux-trois pour répondre aux sollicitations et aller présenter dans des émissions de débat un tableau plus équilibré que celui que ceux qui ont le temps de s’exprimer dans l’poste, eux, dressent souvent.
T’es pas tout seul Koz ! 😉
Oui AC et Liberal ont raison de dire que les patrons sont plus productifs dans leurs entreprises que dans les média.
Cependant il y a un rôle d’éducation à la vie active qu’il est nécessaire de remplir. Les profs n’ayant jamais mis un pied dans l’entreprise ne sauront jamais faire cela.
On crève de cette « tradition » ou cette idée reçue qui veut que les patrons attendent les jeunes tout chaudement sortis de l’école pour leur apprendre qu’ils n’ont rien appris à l’école et qu’il va falloir qu’ils oublient tout pour enfin apprendre un métier.
La place des patrons est aussi dans les média mais surtout dans les écoles pour former les étudiants (et pas seulement les patrons d’ailleurs). Tout comme les étudiants doivent multiplier les passages en entreprise pendant leur cursus scolaire.
Le passage dans les média est nécessaire pour éduquer les parents d’étudiants et/ou ceux qui n’ont pas bénéficié de la rencontre de patrons pendant leurs études. Un patron qui parle à la télé n’a pas les même discours et la même attitude qu’un patron dans son environnement de travail. La pédagogie n’est pas la même et n’a pas les mêmes exigences dans les deux instants.
Je ne voudrais pas interrompre la liesse idéologique, et paraître un peu froid, mais je viens de la gauche, j’ai des tas d’amis et collègues à gauche, des amis salariés… et j’ai 40 ans… et jamais, je dis bien, jamais, je n’ai entendu l’expression « salauds de patrons ».
Et si malgré votre victoire, vous vous mettiez à boire un peu plus frais ?
Allons, ponolive, vous je suis sûr que vous êtes capable de dépasser le seul stade littéral et saisir quelle est la mentalité, la perception, à laquelle renvoie l’expression. Il n’est pas besoin de l’employer très exactement pour en être convaincu.
[quote post= »336″]Nos vies valent plus que leurs dogmes. Que voila un beau slogan[/quote]
désolé libéral, mais ce slogan sonne moins bien que celui de besancenot « nos vies valent plus que leurs profits »
qui en plus avait l’avantage de vouloir dire quelquechose,
parce que « le dogme », « la pensée unique »,
c’est toujours chez les autres, et éminemment réversible
Et bien, je vous assure, non.
Un salarié de gauche n’est pas plus anti-patron que cela. Il lui arrive d’avoir des divergences d’intérêt avec son patron, mais pas forcément de le haïr pour autant.
Je lance ici un mot d’ordre de grève : faisons la grève de la propagande qui caricature l’autre et le réduit à des stéréotypes.
Chiche Koz ?
J’ai lu cet essai aussi, aprés l’avoir vu trainer dans les pages du point. Je le toruve criant de vérités en tout genre m)eme si il me paraît un peu court et survolé.
Légérement dans le même style, je te propose « Citizen game » de Nicolas Gaume, où l’histoire d’un gamin passioné d’informatique qui a grossi vite sans connaître les bases de la gestion financière, abattu en plein vol par les banques et les actionnaires… Touchant et poussant à la réflexion.
http://www4.fnac.com/Shelf/Article.aspx?PRID=1687596&SID=bffc1792%2D3223%2D0885%2D21d9%2Dc9ea230a85da&UID=1296E5E2D%2D95B2%2D1891%2D6B71%2D5BF9B9CF963D&AID=&Origin=FnacAff&OrderInSession=1&TTL=030620070043
[quote comment= »25061″]
désolé libéral, mais ce slogan sonne moins bien que celui de besancenot « nos vies valent plus que leurs profits »
qui en plus avait l’avantage de vouloir dire quelquechose,
[/quote]
à la Koz
(i)Nos vies…préférence communautaire …I guess…
(ii)valent…introduire une valeur marchande à une vie et une âme c’est visiblement pas de droite mais de gauche où l’on sacrifie sur le rêve d’un monde meilleur pour les autres les vies des autres…
(iii) plus…qui lui permet de placer sa vie au dessus de la mienne…
Marx, Staline, Trotsky, …sans doute…des références en terme de justice…
(iiii) leurs…oui leurs et pas les siens car il ne fait pas beaucoup d’efforts, il ne prend aucun risque, il a un emploi de planqué à la charge des contribuables, de ceux qui triment pour l’entretenir…
(v)profits…fruit…défendu visiblement…car ils n’y ont pas droit, ils doivent le donner aux autres le fruit de leurs travail, pas même partager mais donner car c’est pas biens les profits…c’est la tentation du malin…
alors sur le vouloir dire quelque chose ne veut pas toujours vouloir dire quelque chose de bien ou d’honnête…
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