Condamner celui qui parle mais n’agit pas, ce n’est rien que de très classique. Condamner celui qui a agi sans bruit, celui qui a sauvé des hommes, des femmes, des enfants, en toute discrétion, c’est plus rare.
Au jeu de l’Histoire, Pie XII s’en tire moins bien que le résistant de la 25ème heure, moins bien que les leaders alliés, Roosevelt, Churchill et même De Gaulle, qui n’ont ni agi ni véritablement parlé (même s’il est très légitime d’attendre davantage d’un pape).
Il serait temps de réhabiliter cet homme sur lequel certains vont jusqu’à faire peser l’odieux soupçon d’un antisémitisme latent voire d’une passivité complaisante à l’égard du génocide des Juifs.
La déclaration historique d’un ambassadeur d’Israël, Mordechai Lewy, ambassadeur près le Saint-Siège justifie, après plusieurs billets et un dossier sur le sujet, un rapide retour sur ce sujet. Cette déclaration pourrait contribuer à dissiper les polémiques entretenues à l’encontre de Pie XII. Car si le fait n’est pas une découverte historique, il prend une autre ampleur lorsqu’il est affirmé par un ambassadeur d’Israël :
« la volonté vaticane de sauver des juifs est un fait«
Présidant une cérémonie destinée à honorer un prêtre comme « Juste parmi les Nations », il a aussi déclaré :
« Ce serait une erreur de penser que l’aide apportée aux juifs pendant la guerre à Rome est venue des couvents et des instituts religieux comme si c’était de leur initiative, sans le soutien du Vatican«
Le fait que l’ambassadeur d’Israël ait été contraint de qualifier ensuite sa déclaration de « prématurée » – mais pas erronée – n’en disqualifie pas le fond.
Il est établi que Pie XII a sauvé des Juifs à Rome. Michal Tagliacozzo, lui-même sauvé de la déportation par l’Eglise, considère que 80% des Juifs de Rome furent sauvés grâce à Pie XII. En outre, l’ouverture des couvents – et spécialement l’accueil d’hommes au sein de couvents de religieuses – n’a pu se faire que sur ordre direct ou autorisation expresse du Vatican. 3.000 Juifs ont même été hébergés dans la résidence d’été du Pape, à Castel Gandolfo. Et ces actions ne furent pas les seules à l’encontre des persécutions des juifs. Le Saint-Siège intervint aussi en Hongrie, en Slovaquie, en Croatie ou en Bulgarie (comme rappelé ici). Des historiens juifs, tels Pinchas Lapide ou Sir Martin Gilbert, évaluent à plusieurs centaines de milliers le nombre de Juifs sauvés sous la conduite du Vatican.
Pie XII n’a certes pas prononcé un discours direct et explicite contre la Shoah. Il considérait que « le martyre ne se décrète pas à Rome« , et qu’il ne pouvait pas dès lors, par ses déclarations, mettre en danger d’autres personnes, juives comme catholiques. Il craignait notamment un résultat comparable à ce qui s’était produit en Hollande, où la condamnation par les évêques catholiques a eu pour effet direct une aggravation des déportations. Il ne pouvait pas davantage oublier que la parution de l’encyclique Mit Brennender Sorge avait immédiatement entraîné l’arrestation de 1.1000 religieux et prêtres en Allemagne ainsi que le pillage et la dévastation des évêchés de Munich, de Fribourg et de Rottenburg. Plusieurs historiens expliquent aussi sa position en considérant qu’il est resté influencé par la diplomatie telle qu’elle fut pratiquée lors de la Première Guerre Mondiale, et à laquelle il fut associé de près. Il semble toutefois que l’ensemble des diplomaties mondiales aient partagé cette option.
Pourtant, même le prétendu silence de Pie XII est discutable. A titre d’exemple, croit-on que Radio Vatican faisait autre chose que porter la voix du pape lorsque, le 26 juin 1943, elle fit cette déclaration claire et vigoureuse (notamment rapportée dans le New York Times du 27 juin 1943) :
« Quiconque fait une distinction entre les Juifs et les autres hommes est infidèle à Dieu et contredit les commandements de Dieu. Aussi longtemps que les hommes feront des différences dans le traitement des membres de la famille humaine, la paix dans le monde, l’ordre et la justice seront menacés »
Sur quoi s’appuient alors les griefs persistants ? Sur des convictions personnelles et une vision anachronique des faits. C’est l’idée que les catholiques auraient encore eu besoin d’une condamnation plus explicite du génocide des Juifs, malgré la position connue de Pie XII, malgré les encycliques Mit Brennender Sorge et Summi Pontificatus, c’est l’idée que Pie XII, d’un discours, aurait pu mettre un terme à la barbarie nazie. Que n’a-t-il donc été de ces beaux parleurs inconséquents d’aujourd’hui, qui dénoncent à tours de bras pour le seul bénéfice de leurs cotes de popularité ?! Mais qui y croit vraiment ? Et que valent les arts divinatoires et autres prophéties rétrospectives, face à l’action véritable de Pie XII, et au douloureux et difficile discernement d’un homme confronté à l’incertitude, et à l’innommable ?
Version augmentée de l’article publié sur Atlantico
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Merci.
Peux-tu préciser pour l’ignorant que je suis ce qu’était la diplomatie à la sauce Première Guerre mondiale?
Voilà qui est bien synthétisé. Outre Pinchas Lapide et Sir Martin Gilbert, on peut aussi mentionner Serge Klarsfeld ou Gary Krup, président de la fondation Pave The Way, dans la liste des personnalités juives reconnaissant l’action de Pie XII.
En effet cette déclaration de l’ambassadeur d’Israël est de très grande importance : jusque là, l’attitude des officiels israéliens vis-à-vis de Pie XII était très négative (on se souvient de la polémique à Yad Vashem). C’est donc là un début de revirement à mon avis, et sûrement pas un lapsus. Ou bien un lapsus diplomatique, c’est-à-dire calculé, sous-pesé, et très prémédité.
Quant à étudier la genèse de cette légende noire, pour compléter la synthèse :-), ce serait plutôt un boulot pour un disciple de René Girard. La Shoa est sans doute une responsabilité trop lourde à porter pour l’Occident. Si on ajoute à cela un cocktail improbable d’une frange du catholicisme et du protestantisme anglo-saxon traditionellement anti-romaine, plus certainement un zeste opportun de manipulation politique, je pense qu’on aura une idée assez juste de toute la cuisine d’officine.
Enfin, voilà deux choses de certaines : Pie XII a sauvé des Juifs, et ce sont des Juifs qui auront sauvé la réputation de ce pape.
Je peux essayer, Adrien, mais je crains de ne pas y parvenir pleinement. Ce que je sais, c’est que c’est une critique / explication régulièrement avancée, et une critique qui me semble plus fine que d’autres. En somme, Pie XII aurait préféré la voie de la neutralité (raison pour laquelle notamment il refusa de s’associer à une déclaration des Alliés en décembre 42, tout en diffusant son propre message, à Noël, quelques jours après, pour signifier que le Vatican n’était pas dans un camp). Il considérait que cette voie était plus efficace pour obtenir des garanties, des concessions.
Il s’agit peut-être de considérer qu’une autre diplomatie se serait faite plus déclaratoire. Ca ne suscite pas mon admiration a priori.
Je crois comprendre que les historiens critiques à cet égard estiment que le Vatican aurait dû rejoindre formellement les Alliés. Cela peut se défendre, mais la mission du Vatican ne me semble pas pouvoir être jugée à l’aune de celle d’un Etat normal. D’une part, parce que, au milieu de l’Italie de Mussolini, cela signifie nécessairement un départ en exil, sauf à se retrouver envahi et/ou privé de tout moyen d’action et de communication. Cela peut être envisagé mais c’est un choix qui n’est pas sans conséquences. Ensuite, parce que le Vatican est également d’une certaine manière responsable des millions de catholiques en Europe à l’époque, et spécialement en Allemagne. Rejoindre un camp, c’était aussi faire courir de grands risques aux catholiques allemands, déjà peu « en cour » dans le Reich.
Il ne me parait pas non plus absurde d’avoir pu penser obtenir quelques concessions en agissant de la sorte. Les interventions couronnées de succès que je mentionne dans mon dossier (Slovaquie notamment, de mémoire) auraient-elles été possibles, sinon ? On souligne aussi que les SS n’ont pas voulu pénétrer dans les bâtiments pontificaux à Rome. A supposer que le Pape n’ait pas été contraint à l’exil, que seraient devenus les juifs qui s’y réfugièrent si Pie XII n’avait pas maintenu une façade, qui a pu jouer comme une digue d’une puissance relative contre les nazis ?
Par ailleurs, je ne vois pas d’autre Etat qui se soit trouvé dans une situation comparable : la Grande-Bretagne et les Etats-Unis n’étaient pas envahis. Quant aux gouvernements en exil à Londres, ils y étaient non pas sur la base d’un choix mais parce que leurs pays avaient été vaincus.
Je ne suis de toutes façons pas convaincu par la démarche qui consiste à vouloir envisager ce que Pie XII aurait pu faire s’il n’avait pas été un homme de son époque (ce qui est vachement difficile : essayez, pour voir, d’être l’homme de soixante ans plus tard), et s’il avait fait d’autres choix. Qui sait si aujourd’hui on ne considérerait pas que Pie XII aurait préservé sa stature morale, au mépris de milliers de personnes déportées en raison de son ralliement aux Alliés ?
Ca, c’est pour la partie diplomatique. Mais il est possible que Pie XII considérait, dans le cadre du fonctionnement normal de l’Eglise, qu’il appartenait aux églises locales de prendre les décisions qui s’imposaient. Une fois édifiées par les encycliques et déclarations du Vatican, condamnant sans restriction toute discrimination des Juifs, fallait-il faire un dessin aux évêques et aux fidèles catholiques pour leur dire où était leur devoir ? De fait, ils ont été très nombreux à le comprendre d’eux-mêmes.
@adrienhb
Comme pour Koz, il faudra attendre un plus expert que moi pour une réponse pleinement satisfaisante. Si je dois résumer rapidement:.
– Le Vatican a maintenu une stricte neutralité, tout en appelant à la fin la plus rapide possible du conflit. Les deux camps ont d’ailleurs soupconné le pape de leur être hostile, son pacifisme étant forcément suspect. Cette neutralité n’était pas joué d’avance alors que beaucoup ont tenté de superposer une logique religieuse au conflit, France et Italie catholique contre Allemagne protestante (en mettant Angleterre et Autriche sous le tapis, sans doute)..
– Le pape a tenté de profiter de cette position pour jouer un role d’intermédiaire et trouver une solution négociée. En vain, bien entendu.
– Le Vatican a aussi joué un role important dans l’aide humanitaire (enfants, prisonniers de guerre), toujours grace à ce statut neutre.
Vous pouvez aussi aller voir la page wikipedia de Benoit XV pour plus de détails. J’y ai appris entre autre qu’il est intervenu auprès de l’Allemagne et de l’Autriche, pour qu’ils fassent pression sur l’Empire Ottoman massacrant les Arméniens.
En 2001, le rabbin Dalin demande officiellement à ce que Pie XII soit reconnu comme un « Juste ». Il écrit : « Jamais un pape n’a été autant félicité par les Juifs. Immédiatement après la Seconde Guerre mondiale et durant les années qui ont suivi, des centaines de manifestations d’estime envers Pie XII ont été apportées à son égard de la part des plus hautes autorités d’Israël depuis Mme Golda Meir et le Grand Rabbin de Jérusalem, jusqu’au Grand Rabbin de Rome, Elio Toaff. »
L’origine de la calomnie est l’oeuvre théatrale « Le vicaire ». Cette oeuvre a été créée en 1963 en Allemagne de l’Est. Elle a été une des oeuvres qui a été le plus encouragée par le KGB et le plus jouée dans les pays communistes. C’est une fiction qui plaisait beaucoup aux dirigeants du Parti Communiste d’Union Soviétique.
En août 1942, les journaux publièrent la nouvelle que la protestation des évêques hollandais contre la persécution des juifs avait amené Hitler à faire arrêter, en une seule nuit, 40 000 juifs hollandais, dont de nombreux juifs convertis au catholicisme et à les faire gazer…On apporta les journaux du matin à Pie XII, tenant à la main deux grandes feuilles couvertes d’une écriture serrée, qui dit : » Je voudrais brûler ces feuilles : c’est ma protestation contre l’affreuse persécution des juifs. Elle devait paraître ce soir dans l’Osservatore Romano. Mais si la lettre des évêques hollandais a coûté 40 000 vies humaines, ma protestation en coûterait peut-être 200 000. Je ne dois ni ne veux prendre cette responsabilité. Aussi vaut-il mieux se taire en public et faire en silence. »
La Hollande détint le plus triste record de la persécution : 85 % de ses juifs disparurent dans les camps de la mort, la France déplore 25%. Le pourcentage des enfants juifs qui ont survécu s’établit à 12,5% aux Pays-Bas et 86% en France. Les français sauvèrent dont 75% des juifs et 86% des enfants juifs. CHARGUERAUD Marc-André, Survivre. Français, Belges, Hollandais et Danois face à la Shoah, 1940-1945, Cerf/Labor et Fides, Paris/Genève, 2006. Voir tableau page 274.
Si le livre du rabbin David Dalin vous intéresse, vous pouvez lire également le billet que je lui avais consacré. En ce qui concerne Le Vicaire, on peut aussi souligner que son auteur était un familier de Daniel Irving, auteur négationniste, depuis les années 60 jusqu’à nos jours. En 2005, comme le rapporte David Assouline, il a soutenu Irving, comme une sorte de nouvel honnête homme. Dès lors, ça fait un peu mal de penser que Pie XII, avec son action, ses responsabilités, le choix qui a pesé sur lui, est calomnié par un gars dont la première préoccupation n’est certainement pas le sort des Juifs.
De mémoire, il me semble que certains auteurs, pas nécessairement hostiles à Pie XII, voire favorables, soulignent que le témoignage que vous rapportez n’a guère pu être confirmé. Il est toutefois très crédible, et cohérent avec des déclarations publiques de Pie XII, notamment à la Curie.
On pourrait d’ailleurs préciser, sur le cas Hollandais, que les évêques catholiques et protestants devaient publier une déclaration commune. Sous la menace nazie, les évêques protestants ont retiré leur texte. Les évêques catholiques ne l’ont pas fait : le résultat a été l’extension des déportations et, en particulier, pour rendre la conséquence plus explicite encore, la déportation des juifs convertis au catholicisme, dont Sainte Edith Stein. Faut-il considérer que les évêques protestants étaient des lâches ? Quel choix faut-il faire quand votre parole condamne des innocents à la mort ?
Ce qui pour ma part mérite aussi d’être expliqué ou contesté historiquement car vu de 2011 cela semble peu compréhensible, c’est l’attitude de PXII à la suite du pogrom de Kielce qui a eu lieu peu après la guerre en Pologne.
Voilà ce qu’on lit dans wiki à ce sujet.
« Le 14 septembre 1946, le pape Pie XII donna audience au rabbin Phillip Bernstein qui avait remplacé le juge Simon Rifkind comme conseiller américain pour les affaires juives sur le théâtre d’opérations européen. Bernstein demanda au pape de condamner les pogroms, mais ce dernier objecta que le Rideau de fer rendait difficiles les communications avec l’Église de Pologne. »
Votre commentaire est assez symptomatique d’une attitude que l’on rencontre concernant Pie XII (entre autres, mais c’est on cas qui nous intéresse ici).
Chaque accusation est remplacée par une autre. Lorsque la pire est écartée, on en propose une nouvelle, dans une démarche permanente d’accusation, comme s’il serait trop terrible d’abandonner cet os. On finira bien par lui trouver un truc, à Pie XII. A un moment donné, ça commence à bien faire.
On commence par lui imputer une forme de complaisance avec les nazis, mais ceci ne tient pas. Alors, on lui reproche son silence, discutable. On découvre qu’il a sauvé des juifs, alors on passe sur son silence après-guerre. Et puis voilà qu’on lui trouve une autre accusation de silence.
Permettez que l’on consacre deux minutes son attention sur la question du génocide des Juifs. Contrairement à ce que prétendraient certains, ce n’est pas un détail. Et si cette accusation s’effondre, il serait bon que les accusateurs permanents aient la décence de la boucler.
Je ne suis pas historien ni encyclopédiste, pas plus que je ne suis psychologue. Pie XII n’était pas antisémite, il n’avait aucune complaisance pour l’antisémitisme, il a agi discrètement pour sauver des juifs, alors s’il n’a pas dénoncé le pogrom de Kielce, il faudrait apporter davantage qu’une insinuation pour laisser croire qu’il s’en cognait. Sur Kielce, je relève par exemple ceci, qui laisse entendre que le sujet est un peu plus compliqué. Mais encore une fois, je trouve assez peu honnête de glisser ainsi d’un sujet à un autre, comme si le sujet que l’on évoquait devait simplement passer aux histoires classées. Ben tiens, une complicité / passivité dans la Shoah, une broutille…
Appliquons le même raisonnement dans un cas que dans l’autre.
S’il est établi que Pie XII a sauvé ces Juifs parce que ça n’aurait pas pu se faire sans son accord (y a-t-il d’autres preuves ? Quelles sont-elles ?), on est en droit de retourner la question : comment le Vatican pouvait-il ne pas être au courant des réseaux d’exfiltration de nazis ? Ils sont avérés, également.
Je n’accuse pas Pie XII d’avoir été antisémite. J’ai lu Mit Brennender Sorge, je sais que c’est lui qui l’a écrite pour son prédécesseur, j’en connais les conséquences. Je ne fais pas partie de ceux qui l’accusent de collaboration.
De là à vouloir en faire un saint, il y a un pas que je ne franchirai pas.
Sur la diplomatie du Saint Siège au XXe siècle, rappelons le remarquable documentaire de Jean Michel Meurice « Le vrai pouvoir du Vatican » à voir ou à revoir:
com/rechercheSimpleFiche.html?rechercheSimple=le+vrai+pouvoir+du+vatican+1%2F2&x=13&y=12
C’est marrant, j’ai relu le dossier que vous aviez fait il y a une semaine à peine parce que j’avais renvoyé vers votre blog un contempteur de Pie XII… C’est vraiment un travail remarquable et je profite de cette piqûre de rappel pour vous remercier de nous faciliter grandement la tâche. Merci, donc!
(Et aussi, j’aime beaucoup quand vous vous échauffez!)
Pardon! voici le lien complet:
http://www.artevod.com/rechercheSimpleFiche.html?rechercheSimple=le+vrai+pouvoir+du+vatican+1%2F2&x=13&y=12
@ Genn:
Je ne sais pas si vous avez lu la réponse que Koz a faite à Hervé, c’est le commentaire immédiatement au-dessus du vôtre. Cette réponse s’applique, exactement dans les mêmes termes, à votre remarque sur l’exfiltration des nazis.
Genn a écrit : :
Il y a quelques différences factuelles, et d’esprit : si j’écris que cela ne pouvait se faire qu’avec son accord, c’est que, de fait, un couvent ne peut pas accueillir d’hommes en son sein sans autorisation/dérogation du pape. On peut imaginer que l’on demande cette autorisation lorsque l’on veut héberger un innocent, et qu’on rechigne à le faire pour un criminel contre l’Humanité. Quant à Castel Gandolfo, sauf à ce que vous me démontriez qu’en l’occurrence, des criminels de guerre nazis exfiltrés y ont été hébergés, vous comprendrez facilement je pense la nuance qui porte sur le fait que vous êtes un peu obligés de donner votre accord à ce que l’on héberge 3.000 personnes chez vous.
Je note, sinon, que vous vous inscrivez dans cette ligne : bon, ok pour la Shoah, passons, mais on va bien lui trouver une complicité quelconque avec le nazisme, hein… Au bout du compte, c’est cet acharnement que je trouve suspect. J’ai pas (encore) dit mesquin.
@ Koz:
N’étant pas historien, je me suis permis de poser une question factuelle en rapport avec le titre, il ne s’agit pas d’un commentaire.
Lors d’un procès en béatification, tous les faits sont mis au jour, à charge et à décharge, l’avocat du diable n’est pas suspecté de mauvaises intentions.
Koz, faut pas s’énerver comme ça !
(Je n’ai aucune raison d’en vouloir à Pie XII qui ne m’a rien fait)
Et, sinon, je vais dire un truc fou, pour ce qui est de la sainteté, est-ce qu’on ne pourrait pas faire confiance à l’Église et aux personnes compétentes qui conduisent le procès en béatification ? =)
@ Hervé : nous ne sommes pas dans le cadre d’un procès en béatification, mais dans celui d’un billet de blog. Je n’ai évoqué ni sa béatification ni son éventuelle canonisation, mais uniquement son rôle historique. C’est déjà un point suffisant en soi.
Et si vous avez fait ce commentaire involontairement, craignez que ce soit une fâcheuse disposition d’esprit.
Bonsoir Koz et les autres,
il est bien compliqué de juger maintenant de ce qui était la meilleur politique pendant la guerre. Tout cela à une époque où l’on ne pouvait décider de l’issue de la guerre, et où, en cas de victoire de l’axe, on aurait été heureux d’avoir un contre-pouvoir religieux pour modérer les pire délires des régimes fascistes. On doit aussi prendre en compte les régimes communistes de l’époque, qui persécutaient de façon incroyable les religions, élément que Pie XII prenait forcément en compte dans ses calculs.
Ceci-dit, c’est quand même Churchill qui l’a gagné cette guerre, pas Pie XII. Si je suis libre aujourd’hui, je le dois aux aviateurs de la RAF, pas spécialement à l’église catholique.
Dans sa jeunesse, un des grands amis du jeune Pacelli, Guido Mendez, était juif. Ils ont célébré Shabbat ensemble et Mendez a appris l’hébreu au futur pape. Pie XII l’a ensuite aidé à se sauver en Palestine au début de la guerre.
De 1917 à 1929, en tant que Nonce apostolique en Allemagne , d’abord à Munich puis à Berlin. Sur quarante-quatre discours prononcés pendant ces douze ans, quarante dénoncent un aspect ou un autre de l’idéologie nazie.
En mars 1935, dans une lettre ouverte à l’évêque de Cologne, il traite les nazis de “faux prophètes, orgueilleux tel Lucifer”. Toujours en 1935, devant des milliers de pèlerins à Lourdes, il accable les idéologies “possédées par la superstition de la race et du sang”. Des centaines de documents attestant de l’opposition de Mgr Pacelli au nazisme peuvent être vus sur le site http://www.pavethewayfoundation.org
En 1939, sa première encyclique en tant que Pape, « Summi pontificatus », , était si clairement anti-raciste que les avions alliés en lâchèrent des milliers de copies sur l’Allemagne.
Lorsque le 20 septembre 1943 les allemands qui avaient investi Rome 10 jours plus tôt exigent des juifs de la ville 50 kg d’or sous peine d’être déportés, la communauté juive ne pouvant en réunir que 35 kg, le grand Rabbin de Rome, Zolli, fait appel à Pie XII qui sans hésiter fait fondre les vases sacrés des paroisses de Rome et apporte les 15 kg manquants.
Le 16 octobre 1943, Il arrêta personnellement la déportation de juifs romains. En un jour, le Vatican parvint à cacher, nourrir et soutenir plus de 7.000 juifs, malgré les fusils allemands sous ses fenêtres. La quasi totalité dés basiliques, églises, séminaires et couvents a hébergé et aidé les juifs. Sœur Pascalina Reynart, la secrétaire de Pie XII, amenait de la nourriture aux couvents qui cachaient les juifs de Rome, parfois dans des monastères de clôture, ce qui suppose forcément une dispense papale. En 1943, 3.500 juifs sont logés à Castel Gandolfo et 400 sont enrôlés dans la Garde Pontificale, soit près de la moitié de la communauté juive de Rome. 7.000 juifs de Rome environ ont été sauvés par l’Eglise. Pendant le procès Eichmann de 1961, le Pape a fait l’objet d’un jugement qu’il vaut la peine de relire, par Gideon Hausner, procureur général d’Etat à Jérusalem : « A Rome, le 16 octobre 1943, une grande rafle a été organisée dans le vieux quartier juif. Le clergé italien a participé à l’opération de sauvetage, les monastères ont ouvert leurs portes aux juifs, le Pape est intervenu personnellement en faveur des juifs arrêtés à Rome ».
Joyeux Acier a écrit : :
Vous gagnez haut la main le prix du commentaire le plus gonflé de la semaine. Comme dirait mon aînée qui a fait des super-progrès en anglais cette année: « Wow. Wouble wow. Triple wow, with whipped cream and a cherry on the top! »
Et si vous me trouvez une seule citation de quelqu’un, ici, n’importe où ailleurs sur le Net, ou n’importe où dans l’univers connu, qui prétende que le Pape a gagné la Seconde Guerre Mondiale, je vous promets de ne jamais plus éclater de rire en vous lisant.
Joyeux Acier a écrit : :
De deux positions opposées, il faut toujours chercher la synthèse.
Elle est drolement bonne, Joyeux Acier, mais malheureusement elle avait déjà été faite par un autre boute en train:
« Le pape, combien de divisions? » Joseph Staline
Pour prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages, lui aussi il était très fort.
N’oubliez pas, néanmoins, l’ensemble du paragraphe qui précède.
Joyeux Acier a écrit : :
Pour le reste, je n’ai évidemment jamais prétendu que c’était Pie XII qui avait vaincu Hitler, ni que Churchill, Roosevelt, ou De Gaulle, qui n’étaient pas papes, auraient dû adopter la position de Pïe XII.
Je me permets en revanche de penser que, quitte à s’étonner du silence de certains, celui de ces leaders est moins explicable (mais explicable néanmoins).
Nous sommes libres aussi parce qu’il y a eu Stalingrad.
Pendant la guerre, dans un contexte très particulier, les nazis dominants l’Europe, PXII a agi selon sa conscience et a fait ce qu’il a pu pour sauver des juifs, cela semble clair et tout à son honneur.
Après la libération fin 45, début 46 des juifs survivants sont rentrés chez eux de Russie et des camps et il y a cette triste histoire peu connue de pogroms en Pologne, des sources parlent d’un millier de morts. PXII aurait pu intervenir auprès de l’église de Pologne, ce pays étant comme chacun sait très catholique, l’Eglise y est influente. Il ne l’a pas fait.
Je n’insinue rien, il s’agit de faits, je cherche seulement à comprendre le contexte qui sans être aussi dramatique que celui de la guerre était également trouble.
PXII comme tous les hommes, (et comme de nombreux papes avant lui) a pu se tromper quelquefois, c’est pourquoi je ne comprends pas que l’on veillent absolument soit le dénigrer soit en faire un homme parfait.
Joyeux Acier a écrit : :
Je vous suis complètement sur ce point Joyeux Acier. Cependant si vous ou moi pouvons prétendre cela, c’est parce que nous ne sommes pas juifs. Si c’était le cas, nous pourrions faire partie de ceux qui simplement existent parce que Pie XII a sauvé l’un de ses ascendants…
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Après 2 décennies, les médias mondains ont réussi à faire de Pie XII, sans doute, le premier des « Justes parmi les Nations », un antisémite, alors que tous les témoins et les documents attestent le contraire. Cela m’emmène à 2 réflexions:
1) On peut se poser des questions sur la manière dont les médias modernes présentent le passé de l’Eglise catholique. Ils nourrissent un imaginaire collectif d’images négatives puisées dans cet imaginaire. Les travestissements et distortions de la réalité historique sont encore plus grands. J’ai regardé récemment le film « Elisabeth ». Le réalisateur réussit le tour de force de présenter la reine comme une persécutée par des obscurantistes catholiques alors qu’elle a persécuté farouchement les catholiques qui ont résisté à la séparation de l’Eglise d’Angleterre de l’Eglise de Rome.
2) Je suis surpris de ne pas voir les Juifs ou leurs descendants tout casser dans les rues pour réclamer l’hommage de Pie XII à Yad Vashem. Merci à au rabbin David Dalin et à tous les juifs qui ont exprimé leur gratitude envers Pie XII, ou qui ont essayé de faire connaitre la vérité.
Merci à Koz pour le passionnant dossier qu’il a publié en septembre 2008. https://www.koztoujours.fr/?p=1455
jfsadys/voix de gauche a écrit : :
Si je voulais etre un peu provoc, je dirais (ce qui etait en partie vrai) que l’armee sovietique de l’epoque a gagne ses batailles dans des camions americains. Ceci-dit, c’est quand meme passe assez pret: il a fallu que l’Union Sovietique soit assez forte pour affaiblir Hitler, mais pas assez forte pour envahir l’Europe de l’Ouest en 1946 ou 1947, sans quoi nous n’aurions pas ete aussi libre du tout.
Quand aux leaders des grands pays en guerre, il me semble notamment que Churchill a fait le plus de declarations possibles sur ce qui n’etait pas le seul sujet qu’il avait en tete. Il a aussi tout fait pour aider les juifs, quand il le pouvait, par exemple en acceptant des immigres clandestins en Palestine, en faisant pression sur Tito ou Franco pour qu’ils acceptent des refugies juifs. Il n’a pas non plus rien fait sur ce plan, meme si le plus important etait de gagner la guerre.
@ joyeux Acier:
A Stalingrad les camions américains n’ont pas été d’un grand secours mais je pense joyeux acier que je comprends votre remarque car je l’ai déjà entendue sous une forme différente.
Souvenons-nous qu’en 36 pendant les premiers mois de la guerre d’Espagne le clergé espagnol fut massacré par milliers sans que Vatican ne bronche, et ce en dépit d’appels nourris et réitérés. Faut-il y voir une influence de Jacques Maritain, en tout cas d’une doctrine de non ingérence qui se poursuit de nos jours ? Je le crois volontiers, après tout (et par exemple) les « évènements » mini-génocidaires perpétrés contre les Chrétiens au Sud-Soudan sans que Vatican ne cille nous le rappellent de nos jours. N’est-ce pas aussi un enseignement des Evangiles ? Par exemple quand les pharisiens et les scribes cherchaient à piéger le Christ en lui demandant s’il est juste de verser l’impôt à Rome, ne cherchaient-ils pas à le faire basculer du côté d’une rébellion politique, obtenant en retour la réponse que l’on sait (rendez à César…) ? J’ai la conviction à peu près établie qu’aucun des successeurs de Pie XII n’aurait eu une attitude différente dans le contexte de l’époque.
Hervé a écrit : :
Je ne connaissais pas cette histoire. Elle me paraît complètement dans la lignée du commentaire de Koz de 16h07 avant-hier.
Au fait, la Pologne était alors, comme chacun le sait, très communiste. Les communistes français auraient pu intervenir auprès de leurs frères polonais? L’ont-ils fait?
jfsadys/voix de gauche a écrit : :
En fait, et cela n’a rien à voir avec le sujet d’aujourd’hui, les américains ont fourni une aide extrêmement importante aux russes en matériels, mais aussi en propriété intellectuelle. Il y a eu un immense pont aérien et naval entre les US et la Sibérie passant par l’Alaska.
jfsadys/voix de gauche a écrit : :
Aller expliquer ça aux européens de l’Est et aux survivants du Goulag – l’affirmation est pour le moins ambiguë.
Sinon la mention de l’aide américaine à l’URSS pdt la guerre est plutôt pertinente ici, puisqu’à la demande de Roosevelt, qui devait faire face aux réticences des catholiques vis-à-vis de la loi prêt-bail (fourniture de matériel US à l’URSS entre autres), Pie XII chargea un évêque américain d’expliquer que « Divini Redemptoris » – l’encyclique de Pie XI condamnant l’idéologie communiste – n’interdisait pas de prêter assistance au peuple russe.
Alan Steinberg, vice-président du Rassemblement américain des survivants de l’Holocauste et des descendants de ses victimes, a jugé inadmissibles et « moralement erronés » de tels propos de la part d’un ambassadeur d’Israël.
L’ambassadeur Mordechaï Lewy aurait eu de nombreux reproches suite à ses déclarations de la part de ses coreligionnaires d’après Reuters. C’est vraiment une tragique contradiction de voir les personnes qui devraient exprimer une immense gratitude à Pie XII l’accabler de calomnies.
http://www.lexpress.fr/actualites/2/monde/l-ambassadeur-d-israel-au-vatican-attenue-son-eloge-de-pie-xii_1006360.html
Il y a donc encore beaucoup de travail avant de défaire la construction calomnieuse de Hochhuth. Certains ne voudront jamais y renoncer car elle prouve leur conception négative de l’église catholique. Il n’y a que les juifs qui peuvent mettre fin à cette injustice en reconnaissant Pie XII comme « Juste parmi les Nations ».
elkana a écrit : :
Conception négative qui doit s’étendre à ceux du clergé français qui ont produit de faux certificats de baptême à des juifs par dizaines de milliers, qui ont oeuvré dans la résistance puis tenter de modérer les excès à la libération, qui ont planqué puis aidé à passer nombre de fugitifs, etc…
(Une pensée toute personnelle pour le prêtre de la paroisse dans laquelle j’ai grandi, il fut héroïsme et humilité personnifiés)
Voici l’extrait d’un article qui pourrait apporter une petite pierre à l’édifice de ce débat :
« D’après ses détracteurs, Pie XII ne s’intéressait qu’au sort des catholiques. Or, les témoignages abondent en instructions données par Pie XII, oralement ou par écrit, de tout risquer pour sauver le maximum de juifs – soit en les cachant, soit en leur donnant des faux papiers, certificats de baptême ou passeports (plus de 20 000 distribués rien qu’en Hongrie, selon Raul Hilberg).En outre,le pape s’impliquait personnellement : membre d’un réseau clandestin ecclésiastique destiné à aider les juifs pourchassés, le père Giancarlo Centioni souligne que les fonds utilisés venaient de Pie XII. Quand commencèrent les déportations des juifs romains, Pie XII leur fit ouvrir toutes grandes ses portes. Plusieurs centaines trouvèrent refuge au Vatican, et plus de trois mille dans la résidence d’été du pape, à Castel Gandolfo. La modération des protestations de Pie XII visait aussi à ne pas attirer l’attention sur les innombrables institutions catholiques qui cachaient des juifs, dans toute l’Europe.Le bilan de ces actions menées sur ordre de Pie XII fut considérable : historien israélien,Pinchas Lapide écrit que son rôle « a été déterminant pour sauver au minimum 700 000, si ce n’est jusqu’à 860 000 juifs, d’une mort certaine ». Le Dictionnaire historique de la papauté (Fayard) évalue à un million le nombre de juifs sauvés par l’Église. »
Je constate avec regret que votre tentative de contre-campagne n’a guère de succès. Le clito délie toujours davantage les langues et les doigts qu’un pape mort.
@ Lib:
La différence, si ce fait est avéré, c’est qu’un rabbin aurait demandé au pape d’intervenir et qu’il aurait refusé. Je ne me permet pas de juger, je demandais juste des explications à ce refus et je veux bien croire que dans cette période trouble PXII en avait.
Par ailleurs, je ne sais pas si des communistes français ont été sollicités pour intervenir dans cette triste affaire.
@Logopathe
Il n’y a pas forcément lieu non plus de le regretter. Objectivement, l’attitude de Pie XII pendant la seconde Guerre Mondiale, c’est important, mais on devrait avoir le droit de s’en tamponner un peu. Le « cas Pie XII » a peut être justement besoin d’un peu plus de calme et de recul. Comme dans et sous ce billet.
Merci, Koz pour ce billet, parce qu’au delà du « cas Pie XII » si toutes ces insinuations sont systématiquement répétées (cf la reprise assez récente du « Vicaire ») c’est bien souvent dans l’intention de faire un amalgame avec l’action de toute l’église catholique et ce, jusqu’à nos jours ! En tant que catho, j’aimerais souvent , comme vous le dites si bien Koz, « qu’on la boucle » ! N…
Un éclairage via Radio Vatican (j’espère que le lien fonctionnera):
<
blockquote cite= »http://www.oecumene.radiovaticana.org/FR1/articolo.asp?c=508145″>
@ Goulebenèze:
non, malheureusement le lien ne fonctionne pas. Dommage !
Merci quand même sur un sujet si important.
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Je crois qu’effectivement la première réaction de condamnation sans chercher à comprendre et a voir vraiment les faits en se basant sur quelques écrits rejoint les réactions de haine. Cela fait pense au « à mort » qui a accompagné le condamnation de Jésus. J’avoue que je ne sais pas vraiment comment me situer, mais je ne condamne pas par avance.
Très intéressant et surtout très juste. Tout cette histoire, toutes ces accusations, ces insinuations laissant penser que Pie XII n’aurait été dans le fond rien d’autre qu’un criminel pur et simple, ou un « crypto-nazi » tant qu’on y est, découle d’une bonne vieille haine à l’égard des chrétiens. Je me souviens encore du film de Costa-Gavras, d’une éprouvante malhonnêteté. Quand tant d’autres grandes figures historiques sont aujourd’hui considérées comme d’authentiques héros sans avoir jamais levé le petit doigt pour les martyrs juifs. Rappelons tout de même que le Pape n’a pas à proprement dit d’armée. Ce procès est absolument absurde. Pie XII a fait avec ses moyens, son courage (authentique) et sa conscience. Dans l’époque la plus sombre et sans doute la plus complexe de notre Histoire.