Pourquoi ?

Pourquoi se rend-il à l’Université d’Eté du Medef ? Voilà la question qui revient à deux reprises sur l’antenne de France Info, que j’écoute sur la route de Jouy, juste avant de rater l’embranchement. Et voilà, j’arriverai donc en retard et agacé. Agacé par le petit édito de David Abiker, sur le mode interchangeable du : « les blogueurs seront-ils les relais de la communication patronale ou auront-ils un regard critique sur l’évènement ?« . Inutile de vous dire que le propos introductif ne laisse guère de place à la seconde branche de l’alternative.

Lourd.

Et interchangeable. Selon les évènements.

Journalistes, et blogueurs (d’ailleurs, et souvent ceux qui ne sont pas conviés), poseront-ils nécessairement la même question à chaque fois qu’un évènement est couvert par des blogueurs ? Y-a-t-il une présomption de défaut d’esprit critique qui doit peser sur les blogueurs ? Les journalistes nous ont-ils toujours à ce point impressionnés par leur esprit critique… ? Et font-ils preuve d’une densité d’analyse si frappante en tenant si systématiquement le même discours : sont-ils capables, comme nous, de faire preuve de la distanciation nécessaire ?

Bref, non, en ce qui me concerne, je ne vais pas dynamiter le potentiel discours du Medef, à supposer que les intervenants prévus soient eux-mêmes des relais du Medef, ce dont il est permis de douter. Et oui, il est illusoire d’attendre d’un certain nombre de blogueurs conviés qu’ils dressent le poing en pleine plénière. Notamment, parce que nombre d’entre eux sont, précisément, des entrepreneurs, des « patrons« … Egalement, parce que, figurez-vous, mais comme c’est étonnant, ce dont font part un certain nombre de blogueurs invités relèvent de leurs convictions. En somme, il serait peut-être temps de comprendre ce qu’est un blogueur, non ?

Pourquoi ? Pourquoi Nicolas Sarkozy se rend-il à l’UE du MEDEF pour faire son grand discours sur l’économie ? Ce second « pourquoi ? » m’a davantage amusé. Qu’apprend-on ? Mais qu’apprend-on ? Que cette initiative déplaît à certains syndicats de salariés, qu’elle déplaît à l’opposition. Et voilà notre Mélenchon qui vient nous expliquer qu’il y a une allégeance de Nicolas Sarkozy au MEDEF, MEDEF qui n’est qu’une composante de la société, qu’une composante du patronat, parce que, bon sang mais c’est bien sûr, il y a bien d’autres syndicats patronaux.

Soit, soit, soit. On sera terriblement embêté de choquer Mélenchon le Vénézuelien. Nicolas Sarkozy serait-il, à l’instar de mes camarades blogueurs, dépourvu d’esprit critique ? Il cautionnerait ainsi le discours du Medef ? Le fait est que, si l’on peut ne pas partager toutes les orientations du MEDEF, les français ont voté en mai dernier, pour une autre orientation, une autre optique, un autre discours. Peut-être, au milieu de toutes ces considérations trouve-t-on l’idée qu’il conviendrait de cesser de regarder les « patrons« , les entrepreneurs, avec défiance, distance, suspicion ? Peut-être peut-on imaginer qu’il y ait dans cette présence comme un symbole ? Tiens, on nous dit que la relance devrait passer par une politique de l’offre et non de la demande, comme c’est encore le cas. Et si, à tout le moins, Nicolas Sarkozy entendait s’adresser aux offreurs ? A tout le moins symboliquement et peut-être, nous en saurons plus prochainement, pas seulement en symboles.

Sur ce, je vais tenter à nouveau de me concentrer sur l’atelier en cours sur l’opinion publique internationale, malgré le froid qui règne sous la tente des plénières et que je suis encore davantage obligé de supporter si je veux bénéficier d’un débit wifi correct. En résumé : je souffre pour vous !

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13 commentaires

  • merci Koz de souffrir intelligemment et il vaut mieux pour toi un chocolat chaud, qu’une barbe à papa.

    Sinon moi c’est Hirsch qui m’interesse. (NS on aura tout partout) Il est parti tambour battant et j’ai l’impression de flottement mais c’est peut-être l’effet « vacances ».

  • Bonjour Koz,
    En attendant, il serait utile de faire une petite intro sur ce qui ce passe sur place. Comment est-elle organisée la journée, combien de blogueurs y a-t-il, etc. Doit-on aller sur un site particulier pour avoir des infos ? Y a t-il une coordination entre blogueurs ou c’est chacun qui improvise dans son coin ?

  • J’avoue ne pas très bien comprendre pourquoi ceux qui se rendent au MEDEF pour y dire quelque chose ont besoin de se rendre au MEDEF pour le dire.

    Ceci dit, ça ne change qu’une chose : au lieu de lire les articles dans leur intégralité pour les juger, on verra au bout de 5 lignes si ça vaut la peine de les lire ou si c’est une énième redite de la pensée de plomb médéfienne habituelle.

  • Je comprends votre souffrance Koz, notamment lorsque vous parlez de ces journalistes prétendument objectifs mais donc les formules doucereuses ne révèlent que trop leur subjectivité, voire même parfois leur haine (je pense notamment à certains journalistes de Canal+, d’I-Télé, de France TV …) . En tout cas une chose est sure, j’estime peu le point de vue des médias !

    Ensuite il est en effet affolant de constater que nous sommes dans un pays où beaucoup de personnes tiennent à leur statut sectaire de personne préférant critiquer et pleurnicher que de venir participer et améliorer le système. Personnes sans intelligence, préférant garder leur petit monde d’autiste intact plutôt que d’aller vers le progrès en mettant un peu d’eau dans son vin…

  • [quote comment= »42490″]Bonjour Koz,
    En attendant, il serait utile de faire une petite intro sur ce qui ce passe sur place. Comment est-elle organisée la journée, combien de blogueurs y a-t-il, etc. Doit-on aller sur un site particulier pour avoir des infos ? Y a t-il une coordination entre blogueurs ou c’est chacun qui improvise dans son coin ?[/quote]

    Pour le moment, je n’ai pas quitté la glaciale tente extérieure des assemblées plénières. Dans quelques minutes commencent l’atelier intitulé Le web, une règle du jeu mondial.

    L’enchaînement des ateliers rend quelque peu difficile l’activité de blog. 10 minutes de battement, c’est évidemment insuffisant pour rédiger quoi que ce soit. Peut-être davantage au déjeuner, mais il faut aussi visiter les lieux, voir l’ambiance, etc…

    [quote comment= »42493″]J’avoue ne pas très bien comprendre [/quote]

    Too bad. A moins, au vu de votre commentaire, que vous n’ayez quelque pauvre petit préjugé qui vous bouchent l’entendement, qui sait.

    [quote comment= »42495″]Je comprends votre souffrance Koz[/quote]

    Agacement, plus que souffrance. Cette question est une sorte de marronnier des évènements dans lesquels sont présents les blogueurs, dès lors qu’ils sortent du petit débat web.

    Et je la trouve assez spécialement dénuée de pertinence dans ce cas.

    Je quitte un atelier portant sur l’opinion publique internationale, dans lequel pas un des intervenants n’étaient lié au MEDEF : journaliste, politologue, ONG etc…

    Il faut un peu d’ouverture d’esprit !!! Cet atelier pourrait se tenir dans n’importe quelle autre enceinte, Université d’Eté. Et je mets au défi le moindre petit malin bien pourvu en esprit critique d’y déceler une inflexion medefienne.

  • Hé bien alors, quelle bonne nouvelle cela serait que mes craintes restent infondées. On verra quand on aura « vu le code ».

  • J’attends avec impatience votre commentaire sur le meeting UMP auquel vous venez d’assister Koz. Il est vrai que vous devez ceci dit être habitué.

    Commençons par la forme, l’objet de votre billet. Je ne sais pas si vous avez vu les mêmes images que moi mais je vous résume ce que l’on observait. Standing ovation à la fin, des « Bravo » qui fusaient de tous les côtés, une assistance hilare à la moindre « blague » politicienne du comique troupier Sarkozy, cela frôle véritablement l’indécence. En quoi un Président de la République, au-dessus de tous les partis et de tous les lobbies, devrait-il tenir un tel discours politicien (voir références au PS notamment) devant ce qui n’est qu’un syndicat de patrons encore moins représentatif du monde de l’entreprise que ne le sont les syndicats de salariés ?

    Surtout, sur le fond, qu’a-t-on appris ? Des promesses maintes fois répétées (fusion ANPE-Unedic, contrat unique, énième assouplissement des 35h, comment est-ce possible d’ailleurs ?). Quand au crédit impôt-recherche, ce passage était incroyable. Sarkozy fustigeait l’administration fiscale qui ne faisait qu’appliquer les directives du gouvernement auquel il appartenait devant une assistance hilare. Et franchement, cela n’aurait-il pas pu être annoncé par Valérie Pécresse ?

    Ah si, j’oubliais une énième résignation sarkozyste, pour ne pas dire un démenti cinglant. Alors qu’il se disait plus que réservé, voire hostile à la stupide fusion GDF-Suez, voilà qu’il s’y convertit, deux jours avant la fin de l’autorisation de la Commission. Je vous rappelle qu’il en avait fait l’un des multiples « dossiers prioritaires » le soir du 6 mai ! J’attends de voir Sarkozy dire que « Villepin avait raison » (ce qui n’est évidemment pas vrai).

    J’espère que vous allez répondre à tout cela Koz mais je sais que votre sarkozysme dégoulinant n’a pas de limites.

  • La haine du patron et plus encore du « Patronat » (qui s’assimile au racisme, « je connais un patron sympa, hein, mais le MEDEF quelle bande de cons, rapaces, stupides et qui veulent nous saigner à blanc »… remplacez « patron » par « noir » et MEDEF par « les immigrés » et un tel discours conduit direct au tribunal) est un vieil héritage du marxisme qui imprègne encore consciemment ou pas une bonne part de nos compatriotes (sans doute les même qui refusent au président Sarkozy le droit d’agir, de penser même, au nom de la « vigilance anti-fasciste démocratique et républicaine »).

    Par contre il est évident que la méfiance vis à vis du blogueur tient pour l’essentiel à la défense d’intérêts catégoriels. Si les journalistes ont de la concurrence avec les blogueurs, et c’est de plus en plus le cas ils…. 1) Ne pourront plus continuer à mentir, déformer les faits etc. dans le sens que leur idéologie homogène de gauche leur dicte. 2) Risque de perdre leurs avantages fiscaux et assimilés abracadrantesques….

    Tout s’explique. Mais les motifs sont peu reluisants… La chape de plomb de la non-pensée gauchiste se soulèverait un peu depuis le joli mois de mai… Alors les tenants de cette non-pensée déchainent leurs oukazes et leurs imprécations pour tenter de faire taire toute dissidence.

  • J’ai été ahuri de lire dans la presse que la visite de Sarkozy au machin du Medef constituait une première, que c’était incroyablement osé pour un président de la République, que c’était vachement contesté, que rôlàlà, etc.

    Un peu comme s’il rencontrait des cagoulés du FLNC, des terroristes, des ennemis de la France.

    C’est vrai qu’un président parlant devant ceux qui font la richesse de la France, devant ceux qui font l’embauche et la croissance, devant ceux qui ont une vague importance pour la santé du pays, c’est parfaitement déplacé.

    Il y a de quoi faire passer un frisson d’indignation dans tous les slips gauchistes du pays.

    Un vrai président digne de nous, c’est un président qui gueule contre les patrons, pas qui cause au médeffe.

    Mais bon sang de bonsoir, dans quel pays on vit? N’importe où ailleurs dans le monde, une telle présence relèverait de l’évidence, et non du débat cornélien, du crêpage de chignon gauche/droite, etc.

  • [quote comment= »42514″]J’espère que vous allez répondre à tout cela Koz mais je sais que votre sarkozysme dégoulinant n’a pas de limites.[/quote]

    Eh bien. Avec des gens comme vous, la Moselle a de l’avenir. Assurément.

    Je laisse votre commentaire parce que le ridicule de votre propos m’amuse et qu’il contribuera suffisamment à éclairer votre personnage, mais je me permets de souligner que, si les commentaires sont ouverts, je ne suis pas disposé à me faire insulter chez moi.

    [quote comment= »42516″]La haine du patron et plus encore du « Patronat » (…) est un vieil héritage du marxisme qui imprègne encore consciemment ou pas une bonne part de nos compatriotes.[/quote]

    [quote comment= »42521″]J’ai été ahuri de lire dans la presse que la visite de Sarkozy au machin du Medef constituait une première, que c’était incroyablement osé pour un président de la République, que c’était vachement contesté, que rôlàlà, etc.[/quote]

    Quand il parle de révolution dans les esprits, sa nécessité est assez manifeste, effectivement !

  • @ Koz,

    intelligente comme réponse.

    Vos propos (dans votre autre post consacré à ce « discours également) sont invraisemblables. Mais sur quelle planète vivez-vous ? Les « patrons mis au ban de la société » ! C’est invraisemblable d’écrire des choses pareilles. « Révolution des esprits », on croit rêver ! Comme si la France était le dernier refuge d’horribles coupeurs de tête du patronat. Vous êtes au courant que 45% du capital des entreprises françaises est détenu par des fonds étrangers, que la France est l’un des pays les plus ouverts au monde (au passage, le seul passage à sauver du discours de votre Maître est celui sur la nécessaire réciprocité du libre-échange)? Que parmi les plus grosses fortunes d’Europe, on retrouve dans le Top ten 5 patrons français !

    Et vous voulez qu’on parle du partage de la valeur ajoutée ces vingt dernières années ?

    Quant à la fusion GDF-Suez, j’attends toujours votre argumentaire précis alors que cette fusion est une lubie villepinesque totalement dénuée de cohérence économique et stratégique. Un seul argument, savez-vous que le fait que Suez « doive choisir entre ses activités énergétiques et environnementales » va obliger l’entreprise française à se délester de secteurs très largement bénéficiaires au profit d’une partie de son activité dont une partie des capitaux sont détenus par des intérêts belges (Electrabel). Dire qu’il nous parlait de « sécurité des approvisionnements » alors que cela va non seulement affaiblir Suez (les marchés environnementaux peuvent déboucher à moyen terme sur des marchés énergétiques dans les pays émergents notamment) mais aussi GDF ! Mais c’est sûr que votre amour (« il vous aime » aussi, il l’a dit hier) vous empêche le moindre raisonnement censé.

  • Bonjour,

    Jonathan_G, il me semble que je vis dans le monde de l’économie privée en France.

    Ma société fut fondée il y a une vingtaine d’années par son patron, et est maintenant présente dans le monde avec un millier d’employés. Je suis élu sans étiquette au CE et au CHSCT. J’ai longtemps vécu les négociations entre patrons et représentants des salariés comme une discussion ouverte, honnête et avec un bon esprit.

    Las, voulant se retirer, le fondateur a vendu sa société en début d’année à un grand groupe français d’obédience mondiale du CAC 40.

    J’ai là brusquement découvert la réalité du syndicalisme français (et aussi la brutalité et le cynisme de certains gestionnaires de haut niveau dans ces multinationales confondant employés et pions jetables). Je peux garantir que sur notre planète à nous, les propos de Koz et autres ne sont ni outranciers, ni caricaturaux, hélas ! Et les exemples de réussite française donnés ne changent rien. Pour finir, on peut lire la chronique du jour d’Alain Duhamel sur RTl sur la réussite en France, surtout la fin

    Luc

  • Seconded Luc !

    C’est évident, le brutalité de la gauche est trop forte en France, elle nous impose sa pitié, sa vision étroite du monde et de la façon d’être généreux, son sentimentalisme innaproprié et calculateur !

    Alors ouf, nous sommes en train de nous libérer de celà, et même François Hollande admet qu’il faut de la liberté dans le temps de travail de chacun. Le PS est actuellement davantage un parti de bobos ayant besoin d’un papa, étant habitués à en être un pour le moindre faux pas de leurs enfants qu’ils étouffent, qu’un parti qui s’occupe de ceux qui sont dans de vraies difficultés.

    Le syndicalisme français est vraiment démodé, je discutais avec le délégué CGT de mon entreprise après la distribution d’un de leurs tracts où tout va mal, intitulés luttons contre les plans discriminatoires. Après quelques minutes de discussion, ce brave type m’a livré le fond de sa pensée en m’affirmant que tout le monde serait plus heureux, si tout le monde gagnait pareil.

    Donc j’en déduis que puisque tout le monde dans mon entreprise a de quoi se loger, se nourrir et élever ses enfants (un excellent CE leur permet même de partir en vacances très souvent), la gauche est donc là pour servir de psychanalyste aux frustrés, aux jaloux et aux envieux ! Voilà d’où vient cette envie de partager…avec les plus riches !

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