Pourtant, on a suffisamment évoqué les exigences de parrainage pour que je sache qu’il n’est même plus temps de songer à les rassembler. Mais bon, hein, il y a suffisamment de candidatures de témoignage pour que je ne témoigne pas moi-même. Et puis mon nom sur un bulletin, avec marqué République Française, c’est maman qui serait fière de son fils.
Mais là, je commence à éprouver une once de lassitude. C’était censé passer avec les vacances, le grand air, mais ça se maintient. Mes nuits agitées[1] n’y sont peut-être pas pour rien.
Mais la campagne avance et, plus elle avance, plus je me refroidis. Coup d’mou. J’pourrai jamais être un militant. Enfin, peut-être jamais. Même si l’émulation entraîne. Même si, contrairement à ce qu’on peut croire, coller des affiches de nuit peut être une chouette expérience de jeunesse. Je me souviens, ainsi, avoir échappé à trois pizzaiolos chiraquiens dont la masse pondérale eût été un avantage indéniable dans un combat au sol, mais qui les handicapait nettement à la course. Et même si tracter peut être enrichissant. Et j’ai en tête, la même année, un tractage Porte de la Villette nettement plus instructif que celui qui l’a suivi, à Maisons-Lafitte.
Mais je crois que je doute trop. Mon engagement militant n’a duré qu’une petite année. Et puis, les campagnes, c’est trop de revirements, trop de grands écarts, pour moi. Je manque de souplesse. Mon kiné et ma femme me le répètent souvent d’ailleurs : plie les genoux, quand tu défais tes lacets.
Avec ça, y’a le blog et son effet subversif.
On ne devrait pas débattre.
On ne devrait pas dialoguer.
J’étais tellement plus peinard, il y a deux ans bientôt, quand je me démerdais tout seul.
Candidat à la Présidence. Peut-être la seule façon de n’avoir à assumer que mes choix, non ?
Et encore.
Même lui…
- par les dents de mon fils [↩]
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Je vois que je ne suis pas le seul à me lasser de cette campagne et de ses discussions stériles…
p.s. pour les dents va faire un tour chez un herboriste et demande un remède homéopathique…
C’est comme cela qu’on se retrouve avec plus de 70 candidats qui recherchent des signatures : vouloir voter pour soi, parce que au moins on est d’accord avec ce qu’on propose. Bon moi, en dehors des signatures, j’avais d’autres contraintes qui m’empêchait de me présenter de toutes façons. Et je manquais de stature internationale aussi, ainsi que d’expérience ministériel, alors que j’en réclame aux vrais candidats.
Mais n’en doutons pas : ce raisonnement tenaillait probablement déjà Koz il y a deux ans, lorsqu’il commençat son blog. Car a défaut de se présenter, il a voulu présenter ses idées. Ce qu’il ferait, ce dont il ne serait pas sûr : les idées sans les conséquences de leurs actions. Alors que l’engagement politique fait largement plus chaud aux fesses, quand on est personnellement impliqué dans ce qu’il se passe.
« Plus ça va, plus j’ai envie de voter pour moi »… et moins j’ai envie de voter pour Sarkozy ?
C’est vrai qu’avec tout ce qui se passe, « la France d’après » ressemble de plus en plus à une promesse de tensions et d’affrontements pour laquelle il est difficile de s’enthousiasmer.
En privilégiant les électeurs de l’extrême droite et de la droite extrême (par cynisme plus que par conviction personnelle ?), Sarko perd aujourd’hui des voix au centre droit (je remarque par exemple qu’il est difficile de trouver ces temps-ci, parmi les électeurs de droite modérée, des défenseurs de son opportuniste ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration).
Vos doutes et votre vague à l’âme sont peut-être aussi le signe d’un tournant de la campagne. Je ne sais pas si l’élection se gagne au centre (comme on a coutume de le dire), mais personnellement je veux croire (sans en être sûr, car il serait présomptueux de n’accorder aucun crédit à l’analyse et à la stratégie électorale d’un homme aussi ambitieux, avisé et professionnel que Nicolas Sarkozy) qu’elle ne peut pas se gagner en mettant le curseur à ce point à droite.
[quote post= »206″](je remarque par exemple qu’il est difficile de trouver ces temps-ci, parmi les électeurs de droite modérée, [/quote]
Evidemment, puisque le premier qui aurait l’idée saugrenue de le défendre serait taxé immédiatement « d’extrême-drouâte »…
Ah… exploiter le coup d’mou. A peu près le genre d’attitudes qui vous dissuade d’admettre de quelconques doutes. Il est vrai qu’à gauche, avec Ségolène Royal, vous avez une candidature qui suscite légitimement un enthousiasme débridé.
C’est le problème avec les gens de droite : sont un peu trop individualistes, pas assez militants, quand le militantisme – et l’aveuglement qui va parfois (souvent ?) avec – est bien davantage dans la culture de gauche…
Cela étant, je vous concède que l’insistance sur les questions de sécurité et d’immigration me lassent. Ce ne sont pas les sujets auxquels j’accorde vraiment ma priorité. Et si je n’en suis pas à remettre en question mon probable vote, le niveau d’adhésion n’est pas le même.
Et vous avez encore raison, quelqu’un d’ambitieux, avisé et professionnel comme Nicolas Sarkozy (quand Ségolène Royal n’a que l’ambition pour elle ?) a certainement une stratégie affutée. Faut-il qu’il soit persuadé de gagner ainsi plus de voix qu’il n’en perd… Ce qui reste probable.
Malheuresement cette présidentielle, la plus importante pour notre pays depuis le désastre 81, est aussi l’une des plus inconsistante sur le plan des candidats.
De tous les maux il faut donc choisir le moindre…
Pour être militant, tenir un blog et publier quelques articles sur Agoravox (plus lus que sur mon blog), je dois reconnaitre que se taper des commentaires insultants ou qui n’ont rien à voir avec le sujet est vraiment ce qui est le plus pénible.
Ah, la « liberté » qu’on rencontre sur le net. M’ouais.
Finalement, coller des affiches, distribuer des tracts sur les marchés, discuter face à face avec des gens pas toujours d’accord avec vous, c’est beaucoup, beaucoup plus reposant et instructif que de lire certains commentaires et d’être mis devant le fait accompli : oui, la connerie humaine est sans limite.
Je te comprends bien. Il y a un tel courage à pratiquer l’insulte derrière son écran. Au final, en face à face (et je ne suis pourtant pas un grand athlète), la discussion s’avère effectivement souvent plus productive. En l’occurence, le tractage Porte de la Villette était pour Balladur et nous avions vu arriver un groupe d’une quinzaine de jeunes de quartiers présumés peu favorables (à tort certainement). Au début, c’était un peu chaud, provoc’, intonation très banlieue, et puis, voyant qu’on répondait normalement sans agressivité ni mépris, l’ambiance s’est vachement calmée et on a pu discuter vraiment. Certains vont peut-être se payer ma tête, mais en ce qui me concerne, c’est resté une expérience intéressante, utile.
Ca fait plusieurs semaines que je continue à suivre à vrai dire sans passion cette campagne qui ressemble de plus en plus à une vente aux enchères du palais de l’Elysée.
Il y a certainement du parti pris dans mon jugement mais je pense que :
– Sarkozy a un projet, une ambition pour la France et un vrai plan d’action pour y parvenir.
– En face il n’y a aucune vision, aucune passion pour la France. Il n’y a que mépris, agressions, insultes et autres choses sympatiques envers ce candidat diabolisé pendant 5 ans.
– Les candidats extremistres (FN, PC, LCR, LO, MPF, Verts, PT, CPNT, Bové) sont de plus en plus des caricatures de démagogie et de mensonge pour attirer l’attention par du sensationnel et de la manipulation.
– Royal et Bayrou font la course à l’échalote avec des paraphrases, des récupérations, des copies, des exagérations, des non sens, des contradictions, du clientélisme et aussi une bonne partie de mensonge, de démagogie et un soupçon de manipulation …
J’ai la nette impression que côté électeurs la campagne se résume à être pour ou contre Sarkozy.
J’y crois peu mais j’ai envie d’un prochain rebond de cette campagne.
Qui autre que Sarkozy peut relancer cette campagne puisque tous les autres sont en réaction par rapport à lui ?
J’attends donc beaucoup (encore et pour longtemps) de ce candidat … Il faut qu’il impressionne …
C’est intéressant. Moi aussi, je trouve ça fatiguant une campagne. C’est ma toute première, alors je découvre les joies du militantisme, tractages, collage d’affiche, événements plus ou moins réussis, meetings et réunions diverses.
C’est marrant, on rencontre plein de gens, on partage des idées, on s’en prend plein la gueule, on a des tas d’occasions d’agresser des gens qu’on connaît pas (je plaisante)
Mais quand même. Je ne peux pas être convaincu tout le temps à 100%, par les idées ou par la stratégie. Je doute. Je voudrais que ça aille plus vite. Et puis ça repart. Et puis tout à coup, j’ai une sorte de réveil du sens critique, je décortique tout, deviens hyper cynique, me dis que de toute façon rien ne changera jamais, et qu’on s’en sortira, comme toujours, par une bonne crise dans les émeutes dont on remettra un siècle à se remettre.
Bah, il faut y croire. Je viens de recevoir un mail d’une copine albanaise, qui trouve que les gens se passionne pour la campagne, que dans le bus, à partir de la fin du mois de février, les gens se sont mis à parler plus. Alors finalement ç am’est un peu égal. J’ai mes convictions, sur ce que je pense bon pour mon pays. Mais en fait c’est plus important encore qu’on ait un débat, et qu’un maximum de gens se sentent concernés. C’est peut-être plus important, pour l’avenir, que le vainqueur final.
Parce que bon. Royal, Sarkozy ou Bayrou… ils feront tous la politique de Bayrou. Avec plus ou moins de conviction, donc ils iront plus ou moins vite, mais il n’y a qu’un chemin. 😀
Bah justement je crois que c’est par ce genre d’idée « il n’y a qu’un chemin » qu’on tue la campagne !
Nous ne rêvons pas tous du même idéal et nous n’avons pas tous les mêmes chemins pour les atteindre.
Aujourd’hui, il y en a un qui dit où il veut aller et par quel chemin (NS). Et les autres montent des baricades par là, organisent des embuscades par ici et font miroiter des mirages ailleurs pour détourner du seul vrai projet construit dans la durée.
Comment suivre un guide qui met son clignotant à gauche et tourne à droite ?
Où va t’on quand on est dans une voiture dont les roues vont d’un côté à gauche et de l’autre à droite ?
@Boun : de toute façon, au final, il n’y aura qu’un chemin!!
Le président élu sera celui de tous les français.
Et sinon, pour ta voiture, je peux pas t’aider. Tu as pensé à aller voir un garagiste?
La mienne elle va très bien, elle roule nickel, tient bien la route, faible consommation, peu d’émissions polluantes, bonne sono, confortable, sympa à regarder. Un moteur hyper fiable, capable de bonnes poussées d’accélération quand il le faut.
Je vote Schivardi.
Pourquoi ?
Il est le seul à pratiquer la démocratie participative……au bistrot du coin.
Il ne sera pas élu.
[quote comment= »10095″]Parce que bon. Royal, Sarkozy ou Bayrou… ils feront tous la politique de Bayrou. [/quote]
Laquelle ? ,-)
[quote comment= »10143″]Je vote Schivardi.
Pourquoi ?
Il est le seul à pratiquer la démocratie participative……au bistrot du coin.
Il ne sera pas élu.[/quote]
C’est vrai que c’est sympathique. Mais te goure pas, sur le bulletin, y’aura marqué Schivari. ,-)
[quote post= »206″]- En face il n’y a aucune vision, aucune passion pour la France. Il n’y a que mépris, agressions, insultes et autres choses sympatiques envers ce candidat diabolisé pendant 5 ans.
– Les candidats extremistres (FN, PC, LCR, LO, MPF, Verts, PT, CPNT, Bové) sont de plus en plus des caricatures de démagogie et de mensonge pour attirer l’attention par du sensationnel et de la manipulation.[/quote]
Mais bien sûr, Boun, le seul choix qui s’impose est Sarkozy.
C’est marrant on retrouve les mêmes techniques de disqualification chez les gauchistes…
@Koz : la seule, la vraie.
Celle de Projet d’espoir ? Celle qui vise à réfléchir sereinement, calmement, à des réformes souples, équitables et durables dans lesquelles personne ne serait lésé ?
… après en avoir défini les principes et obtenu, sur ces principes, un accord suffisant pour qu’on puisse avancer sur le « comment » sans que chacune des parties prenantes ne bloque tout.
Un peu comme « Projet d’espoir » le propose pour les retraites, la dette, le climat, les minima sociaux, l’intermittence, les institutions (représentation et participation), le déficit public, la construction européenne et sa politique économique, la non-prolifération et le désarmement nucléaire, les charges sociales, et tous ce genre de choses.
Oui, pourquoi pas ?
Non, Frédéric, pas toi ! Il est évident et incontournable que chacun est favorable à une réflexion sereine et calme (l’inverse est-il encore une réflexion) et à une réforme souple, durable, et équitable (plus que rigide, temporaire et injuste) dans laquelle personne ne serait lésé (plutôt que de s’employer à léser les uns ou les autres).
C’est précisément la définition de principes quelque peu précis qui est attendue.
Non, koz, pas toi !
J’admets volontiers qu’on a du mal à trouver dans « Projet d’espoir » plus d’une demi-douzaine de chiffres (you know, « lies, damned lies, and statistics … »).
Je confirme que ce livre est écrit par François Bayrou et « en François Bayrou », plus littéraire que technocratique, avec des périodes parfois longues à mon goût – encore qu’il semble avoir fait de son mieux pour réduire les doubles négations.
Mais dire qu’on n’y trouve pas des principes précis, entre autres sur les sujets que j’énumérais, assez précis pour que n’importe quel personne connaissant le sujet (certes : connaissant le sujet) puisse en déduire la nature des changements à apporter – là, je suis franchement étonné.
Accessoirement, tu as pu faire des analyses comparatives sur des points fort précis des propositions de François Bayrou – par exemple l’ « adoption simple » qu’il a tirée de l’oubli, à quoi Nicolas Sarkozy rétorque par un « statut du beau-parent » plutôt moins précis puisqu’à créer.
Là aussi, on peut faire une liste : quelle est la plus complète des propositions pour les PME ? la plus claire et la plus complète pour les institutions ? le chiffrage le plus clair et constant du projet ? l’engagement le plus clair et le plus daté sur la taxe carbone ?
Accessoirement, le panel de 6 experts de différentes tendances qui a noté les programmes des candidats pour l’Expansion, sur l’Europe puis sur l’emploi, ne semble pas avoir eu de mal à trouver les propositions de François Bayrou (et à les classer en tête de tous les candidats sur les deux sujets).
De même pour les comparatifs qui fleurissent sur différents sites dont tout récemment lemonde.fr.
Alors, que le style d’écriture de François Bayrou puisse plaire plus aux uns qu’aux autres, d’accord ; mais dire qu’il n’énonce même pas les principes de son projet, c’est insignifiant.
Non, Frédéric, pas ça ! Pas insignifiant ! Des principes, il en énonce mais, précisément ils restent dans les hautes strates des principes. Parce que personne ne contestait précisément ce que je disais de son livre, je l’ai laissé, aujourd’hui, chez moi, mais j’y reviendrai. Et, contrairement à ce que pensait Jb, je ne l’ai pas lu en me disant que j’allais « casser du Bayrou ». Je l’ai lu en me disant : « eh merde, ça se trouve tu vas changer d’avis ». Alors, peut-être que mon logiciel est incompatible avec le sien, et que je m’agace trop vite, mais j’ai effectivement trouvé son projet sans la vision ni la ligne directrice qu’il prétendait y mettre – (i) sauf à prendre chaque thème séparément et (ii) sans nier que les deux autres n’offrent pas une absolue cohérence d’ensemble mais au moins n’insistent-ils pas lourdement dessus comme il le fait en première page – et, au niveau donc des principes, quelque chose de bien trop général pour être convaincant.
I’ll be back with the book.
Quant aux experts, on peut aussi évoquer ceux de Rexecode, qu’il ne suffit pas de dire vendus à Sarkozy, et qui ne sont pas spécialement convaincus par la frugalité du projet de Bayrou.
hi 😉
Pour le bouquin, je n’ai pas contesté ton billet : moi, j’ai trouvé le bouquin très bon, très juste, et il m’a semblé que ces fameux principes précis y étaient – une vision de la France comme il propose que nous la créions ensemble. Mais je comprends parfaitement qu’un autre lecteur n’y trouve pas son compte, parce qu’il attend sur le même sujet un autre langage.
Mais sur les propositions qui s’y trouvent, et qui se trouvent dans son discours et sur son site, je prétends (et vérifie tous les jours dans mon travail) qu’en niveau de précision et en justesse – au sens de viser juste, de traiter « le point » – elles valent largement celles de la concurrence. C’est vérifiable, par exemple sur les sites de comparaison. Par ailleurs, je trouve qu’elles dépassent largement la concurrence en termes de pertinence, mais ça c’est une opinion politique.
Pour Rexecode, désolé, il suffit effectivement soit de les dire « vendus à Sarkozy* » (qui n’ose même pas citer l’origine « Rexecode » dans le beau skyscraper sur sarkozy.fr …), soit de lire leur texte qui est à mourir de rire.
A titre de simple exemple, un enfant de 8 ans peut comprendre que la proposition phare de Sarkozy – décharger et défiscaliser les heures sup – supprime des emplois, puisque l’heure sup devient moins chère que l’embauche. Eh bien Rexecode est capable de 1) ne retenir QUE cette proposition du programme de Sarkozy 2) conclure qu’elle crée massivement des emplois.
Par ailleurs, Rexecode ignore superbement le coût des mesures ; à suivre cette logique, le « programme qui crée le plus d’emplois » serait celui qui supprimerait toutes charges sociales et tous impôts sur tous les emplois … programme qui mettrait la France entière au chômage en un mois, par faillite de tous les systèmes publics puis privés.
* c’est une métonymie …
Nous, rédacteurs, lecteurs et commentateurs de blogs, sommes tout de même bizarres : marre de cette campagne quand les Français commencent juste à s’y intéresser.
La campagne aurait commencé trop tôt… c’est pas aussi un peu nous qui avons fait les lièvres?