En notre humanité
2 janvier 2022 Un commentaire sur En notre humanitéPar quel détour, alors que l’on célèbre l’innocent et divin enfant, le chroniqueur en peine d’esprit de Noël trouve-t-il une lumière dans l’évolution du porno ?
Par quel détour, alors que l’on célèbre l’innocent et divin enfant, le chroniqueur en peine d’esprit de Noël trouve-t-il une lumière dans l’évolution du porno ?
Notre hôpital s’affaisse, ne garantit plus le soin, et pourtant les uns n’évoquent que suppression de postes quand les autres, dits « progressistes », veulent nous faire croire que ce retour vers le passé hospitalier serait dans le sens de l’Histoire. Il faut sauver l’hôpital public, et notre humanité avec lui.
Certains ne se sentent pas responsables. C’est oublier surtout que l’Eglise n’a qu’un seul patrimoine : la parole. La Parole, d’abord, qui fait de nous les gardiens de nos frères (Gn 4, 1-12) et qui fonde la nature de l’Eglise : celle-ci n’est pas précisément un syndicat ou un club, elle est un corps et « si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance » (1 Cor 12, 26). Nous ne sommes pas juridiquement responsables, nous sommes fraternellement engagés.
Je me suis réveillé groggy le 9 avril. Le texte n’était pas passé mais nous avions clairement passé un cap. Demain, nous pourrions euthanasier des personnes dépressives. Nous pourrions euthanasier Mamie, qui pense qu’elle est un poids pour ses enfants et ses petits-enfants et qui est fatiguée, aussi. Alors, j’ai vaincu mes dernières réticences et je me suis mis au travail.
La gauche n’est pas dans l’impasse par hasard. Elle a consciencieusement sapé les fondements de l’unité depuis 40 ans. Il n’y a pas jusqu’à l’utile mythe républicain de la méritocratie qui ne soit battu en brèche, sabordant un peu plus le goût d’apprendre.
Il serait temps d’envisager un débat présidentiel en prise avec l’avenir des Français les cinq prochaines années, et de proposer un dessein pour le pays. Finissons donc de débattre du rôle de Vichy, jolie ville moyenne sur les rives de l’Allier : l’avenir du pays n’attend que nous.
C’est parce que c’est aussi notre Eglise, parce que nous croyons encore qu’elle peut apporter la vie à d’autres, parce qu’elle engage nos existences, que les laïcs ne peuvent plus attendre que tombent (peut-être) d’en-haut les réformes aptes à préserver nos enfants et à sauvegarder notre espérance. Ils les réclament, et doivent y être associés.
C’est un temps d’épreuve, accessoire par rapport à celle que subissent les victimes, mais il n’y a pas de doute sur notre devoir : faire la vérité pour hier, aujourd’hui et pour demain. « Il est bien vrai le dicton : “l’un sème, l’autre moissonne” » (Jean 4, 37). Nous ne verrons probablement pas la moisson, mais il nous appartient de semer, même si la terre est aride.
Tu es au bord du sentier, un air inquiet. Il fait pourtant un temps de Pyrénées, l’horizon porte au loin, vers la côte, vers les hauteurs, ce sont les grandes vacances et tu as 15 ans. Mais dans ce paysage, à cet instant, tu as tout de même besoin d’en parler. Comme ta sœur au même âge, comme tes amis et comme les siens. Tu veux savoir s’il y a eu des réactions au rapport du GIEC.
Il semble bien que, tout à sa réélection et sa verticalité, Emmanuel Macron ait fait le choix tactique de s’installer dans la confrontation. « La rue ou moi », c’est un classique qui marche mais dont les présidents sous-estiment les revers à long-terme, dont la radicalisation et le divorce démocratique, pour ne pas dire la sécession.
Ils nous font honte, ces politiques qui se proclament « résistants » et « Français libres » à la face de nos fusillés parce qu’ils refusent une piqûre. Ils nous font honte, ceux qui incendient des centres de vaccination, quand tant d’autres pays n’ont accès ni au vaccin ni même à l’oxygène.
C’est aujourd’hui à l’Etat croupier de réparer les conséquences délétères de sa faute. Car désormais, les publicités des sites de paris visent délibérément les jeunes et, pire encore, par le vocabulaire employé et les personnes représentées, des jeunes de milieux populaires chez lesquels il instille une habitude toxique.
Alors que l’aube se lève enfin sur un monde d’après, il est permis de songer au monde d’alors, pour penser demain. Car dans ce monde, le choc et l’effroi l’ont emporté et, avec eux, bien des nôtres.
Alexandre Navalny et Roman Protassevitch nous rappellent ce que certains mettent en jeu, à nos portes, quand ils s’engagent. Ils nous rappellent ce que c’est que de vivre selon sa conscience, de la placer au service de la vérité, et la suivre au mépris de sa liberté. Et nous, qu’engageons-nous ?
Les principes ne sont pas faits pour le temps calme. Chacun s’accorde alors à les respecter. Ils révèlent leur raison d’être par gros temps. C’est là qu’il faut savoir tenir la barre, au risque de sombrer. Et ça tangue déjà.
On voudrait épargner au lecteur une autre chronique sur l’euthanasie. Mais comment le pourrait-on quand, après une première tentative en avril, 300 députés dont les appartenances transcendent souvent les sensibilités politiques, reviennent en mai exiger une légalisation ?
Nous sommes là, face à l’ennemi invisible, sans héroïsme possible, l’espoir s’éloignant chaque mois d’une saison, malgré des annonces de réouvertures plus téméraires que sanitaires. Même la tentation de Venise nous est interdite. Que reste-t-il ?
« Si ce texte devait promouvoir l’euthanasie comme vous le croyez, je ne l’aurais pas voté ». Et pourtant. Mais entre l’aveuglement volontaire de celui qui tord les mots et le refus de voir de ceux qui devraient contrôler, c’est bien les yeux fermés que l’on avance vers l’euthanasie en France.
Le même jour, la Conférence des évêques de France a annoncé l’adoption de plusieurs décisions dans sa lutte contre la pédophilie et l’association La Parole Libérée a fait part de sa dissolution, estimant avoir fait tomber un tabou. Quoi qu’on en ait pensé, reconnaissons que l’une et l’autre « combattent le bon combat ».
Il y a aujourd’hui des personnes qui voudraient mourir mais ne le peuvent pas, on les entend. Demain, certains mourront sans l’avoir voulu, personne ne les entendra plus. Cela, aucune loi ne peut l’encadrer. La loi passera pourtant, si ce n’est cette fois, celle d’après. Mais chaque législateur qui y prêtera la main devra vivre avec le poids des morts.