« existe, les Français l’ont rencontré. Très précisément le long du canal Saint-Martin, à Paris, où beaucoup de SDF ont trouvé refuge, devant les caméras de télévision, à l’invitation d’une association, Les Enfants de Don Quichotte.
Il y a quelque chose de pathétique à entendre la plupart de nos politiciens célébrer le modèle social français tout en feignant de découvrir pendant les fêtes de Noël, élection oblige, le spectacle désolant de la misère ordinaire. Tout cela n’était-il pas réservé à la Grande-Bretagne thatchéro-blairiste ? Ou à l’Amérique reagano-clintonienne ? Pardon, mais c’était bien ce qu’on avait appris à l’école ou en regardant la télévision. »
« Bonquichottisme », par Franz-Olivier Giesbert.
Un renversement de perspective savoureux dans son principe. On doute que Les Enfants de Don Quichotte aient eu cette conclusion en tête. Mais à dire vrai, peut-on effectivement continuer de se targuer de bénéficier d’un quelconque « modèle » ? Et mépriser cordialement ces systèmes non-socialistes censés générer outrageusement de la misère. A cet égard, je me permets de rappeler l’un de mes premiers billets sur notre « modèle social »…
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C’est comme le coup des « working-poor » (gardons l’anglicisme, c’est plus percutant), qui sont le produit des « modèles anglosaxons défendus par les ultralibéraux ».
Pourtant, le « modèle français » n’est il pas en pleinde crise de smicardisation des emplois ?
De temps en temps, généralement à l’approche des élections et si possible au moment de Noël, la France s’aperçoit qu’elle a des SDF. Et on nous reparle de crise du logement comme dans les années 50 et l’envie de réquisitionner les logements vacants (censés appartenir aux riches) refait surface, comme en 1948. Pour un peu on relancerait la lutte des classes pour nous faire croire que les SDF sont le produit d’une société injuste. On oublie que parmi les SDF il y a un grand nombre de pauvres hères sans papiers venus tenter leur chance depuis l’Afrique. Avant de parler de politique du logement on devrait pour eux parler de politique d’immigration, d’accueil, d’insertion, d’intégration. Laisser s’implanter des immigrants, d’Afrique sub-saharienne notamment, sans s’assurer qu’il y a du travail, un accueil, des logements pour eux, est proprement scandaleux. Une part encore plus importante de ces SDF est constituée de nouveaux européens d’Europe centrale leurrés par les lumières factices d’une France riche. A priori ces gens-là devraient retourner un jour ou l’autre chez eux, et ils le font tôt ou tard quand leur ressort intérieur n’est pas cassé par la drogue ou l’alcoolisme. Restent les nouveaux pauvres qui ont un boulot mais pas de logement. Il paraît qu’ en Angleterre la limitation du chômage repose sur une quantité d’emplois précaires. On ne va quand même pas me dire qu’outre-Manche les titulaires d’emplois précaires couchent dans la rue. Pourtant on n’a rien réquisitionné là-bas et les loyers sont élevés. Alors comment font-ils? Est-ce que l’idée répandue en Grande-Bretagne qu’il vaut mieux un petit boulot que pas de boulot du tout ne serait pas bonne après tout? Et l’intransigeance des autorités envers la mendicité ne renvoie-t-elle pas les SDF potentiels chez nous? Récemment, dans le nord de l’Angleterre une cour d’appel a condamné à 6 mois de prison ferme une gitane roumaine qui mendiait avec un enfant dans les bras. L’utilisation de l’enfant a été considérée comme une circonstance aggravante et le juge dans son exposé a fait valoir que la personne n’avait jamais cherché de travail. Tu pressentais d’ailleurs cette montée en puissance des problèmes liés à la pauvreté, Koz, quand tu disais dans ton billet « modèle social » : quitte à être pauvre autant ne pas travailler.
Comme dirait Patrick Devedjian, « le modèle social français n’est pas un modèle puisque personne ne veut l’imiter, n’est pas social puisqu’il provoque des records de chômage, n’est pas français puisque fondé sur la lutte des classes et le refus du réformisme » 🙂