Vous vous souvenez des champs lexicaux ? L’étude de texte, là… « Repérez dans le texte qui suit l’ensemble des mots qui se réfèrent au champ lexical de » la gnouf. Bon, ben, parfois (sometimes, en anglais), vous enchaînez des journées marquées par quelque chose comme un champ lexical. Ou un champ thématique. En quelques jours, c’est à croire que la Terre tourne autour de ça. Et impossible de savoir avec certitude si vous voyez plein de femmes enceintes parce que la vôtre l’est aussi, ou s’il y a vraiment une hausse de la fécondité voire un réchauffement climatique incitant au rapprochement des hommes et des femmes dans la douce moiteur d’une nuit d’équateur.
Alors, ai-je moi-même sélectionné les interventions, pratiqué les recoupements, ou non ? Là, il y a deux écoles. La première école dira oui. La seconde dira non. François Bayrou lui, il fait chier, il sait jamais. A la fin, c’est casse-couilles.
Enfin, puisqu’on en est là, parlons religion.
Parce que, donc, entre vendredi et lundi, il y eut comme une conjonction autour d’un même champ lexical: maîtrise, lâcher prise, peur, confiance, foi.
Comment donner une cohérence à tout ceci ? Là est le grand chelem. Pas que je veuille absolument donner une cohérence à ce qui n’en a pas, mais je souhaite garder un maximum de lecteurs entre le début de cette note et sa fin, à cet instant si distante. Tenez-vous le donc pour dit : la cohérence du tout n’est pas patente.
*
Enfin voilà, fini de rigoler : je pense avoir trouvé une cohérence autour de l’esprit catholique. Autour de ce que devrait être, mais, trop souvent, n’est pas, l’esprit catholique.
Le propos est ambitieux, sans que l’on ne sache vraiment si l’auteur a les moyens de son ambition mais bon, va petit mousse, le vent te pousse.
La première de ces drôles d’occurrence m’a été donnée alors que nous parlions fesse dans un groupe catho. La conversation ayant duré deux heures, et sur le base de documents précis, vous comprendre que je vous épargne les nuances. Contentez-vous de savoir que, si fait, le propos était nuancé. Toujours est-il que, en venant au sujet de la contraception, le prêtre présent a souligné la volonté de maîtrise qui caractérise le rapport de notre société à la sexualité et spécialement, mais pas exclusivement, au regard de la fécondité. Cette volonté de maîtrise qui déborderait même ce seul cadre de la fécondité pour inspirer, irriguer toute la société, et dont notre rapport à la fécondité – si révélateur – serait un symptôme.
Paradoxalement (puisque l’on cherche à se rassurer, en voulant maîtriser), cette quête n’est-elle pas fondamentalement anxiogène ? Chaque accroc, chaque imprévu est vécu comme une remise en cause, un échec. Quant à l’avenir, il est appréhendé en termes de risques à maîtriser. Quelle est, en outre, l’ouverture à l’avenir, à la vie, au principe de vie, que l’on a, dans de telles dispositions ?
Le lendemain, lors d’une session toute aussi recommandable, Olivier Legendre parlait éducation, paternité, maternité, et soulignait la nécessaire confiance que des parents doivent placer en leur enfant. Avoir confiance, et savoir lâcher prise. Car l’enfant (placé dans des circonstances « ordinaires« ) grandira, quoi qu’il en soit, qu’elles que soient nos angoisses, nos peurs. Il grandira par l’effet de ce principe de vie qui est en lui. Alors, insitait-il, accordez toute votre confiance en vos enfants, et accordez votre confiance au monde, aussi !
Il exhortait « les cathos » à ne pas être ce que trop souvent ils sont : les contempteurs du monde. Ce monde dans lequel ils sont désormais minoritaires, ce monde qui ne respecteraient pas les valeurs chrétiennes. Non que ce tableau soit profondément faux, mais, que deviendra un enfant élevé dans l’idée que le monde est mauvais, méprisable ? Et, disait-il, croit-on vraiment que le monde s’améliorera en lui rabâchant qu’il va mal ?
Une troisième allusion est venue achever de m’éclairer. Une personne, pas religieuse mais presque, avec laquelle je m’entretenais lundi m’a livré en guise de conclusion une réflexion qu’elle tenait elle-même d’un autre : le contraire de la foi, c’est la peur. Ni l’athéisme, ni l’agnosticisme : la peur. Pas l’athéisme, pas l’agnosticisme, la peur. Entendons-nous bien : il n’est pas dit que le contraire de la peur soit la foi. Il ne s’agit pas de croire parce que nous, on en a. Mais quelqu’un qui s’affirme croyant n’a pas le droit d’avoir peur. Ou du moins ne le devrait-il pas. Par inclinaison personnelle, par disposition d’esprit, par cohérence, le catho devrait être serein.
Tiens, mais je m’éloigne, j’envisageais un développement économique. Car si l’on dit – lorsque, comme moi, on affecte de connaître la théorie de Max Weber – que les protestants sont mieux disposés dans leur rapport au capitalisme parce qu’ils verraient dans la réussite – même financière – la marque d’une distinction divine, les catholiques (comme tout croyant) ne devraient-ils pas se montrer particulièrement entrepreneurs, ouverts aux opportunités, réactifs ?
La peur. Je n’ai pas pu m’empêcher de rechercher des informations sur le plus célèbre « N’ayez pas peur !« . D’où le « non abbiatte paura« (à voir). En italien non pour faire snob, mais parce qu’au moins, nous ne connaissons pas ici les détournements italiens qu’a connu l’expression. N’ayez pas peur ! J’ai découvert, en quelques recherches, que cette expression revient 365 fois dans la Bible. C’est en particulier le cas lors de la Transfiguration, lorsque le Christ dit à Pierre, Jacques et Jean : « relevez-vous, et n’ayez pas peur« . Devant tant d’insistance, comment ne pas se sentir fondamentalement concerné ?
*
Lors de la session précitée, le père Charles Bonnet, ancien directeur du séminaire d’Issy-les-Moulineaux, puis de Lyon, racontait qu’il avait longtemps eu pour habitude de donner pour pénitence aux autres prêtres qui venaient se confesser à lui de méditer pour eux-mêmes le sermon qu’ils avaient adressé à leurs fidèles.
Et là, je voudrais, dans la lignée de ce que j’ai écrit plus haut, adresser un « N’ayez pas peur » à l’Eglise. Ce « N’ayez pas peur » est suscité par la lecture de ce billet d’Isabelle de Gaulmyn, correspondante de La Croix à Rome. Celle-ci s’inquiète : mais qui donc entend, qui donc écoute, le Pape ? Alors que le Pape adresse tous les mercredis un message sur l’actualité, qui le sait ?
« Savez-vous que, chaque dimanche, lors de l’Angélus, c’est à dire à midi, Benoît XVI s’adresse aux pèlerins, en évoquant des points d’actualité concernant le monde entier ? L’ignorer est de fait possible, car rares sont les médias à répercuter ces messages. Dès lors, on peut s’interroger sur l’impact de cette parole, et comment les catholiques, -au moins eux !-, sont à même de l’entendre, pour la relayer, au-delà des colonnes de la Place Saint Pierre. »
L’Eglise, plus encore que d’autres institution, me semblent mal utiliser les ressources du Net. En l’occurrence, quoi de plus simple que d’ouvrir une chaîne sur Dailymotion, filmer la déclaration et la publier ? La relayer ? Précisément, par l’insertion de la vidéo sur les sites qui le souhaiteraient, rien, encore une fois, de plus simple.
Et pourtant.
J’avais dans l’idée, un temps, de contribuer à la création d’un blog paroissial, façon de participer à la diffusion des activités trop méconnues d’une paroisse, de susciter des réflexions, de générer des rencontres. Il me semble qu’une initiative de ce genre se heurte à une différence profonde de culture entre le Net et l’Eglise. Quand le Net est marqué par une diffusion horizontale (ou presque), l’Eglise a un fonctionnement vertical. Le Net est marqué par l’ouverture, le … lâcher prise, l’Eglise par le contrôle. La maîtrise ?
Cette dernière a ses avantages. Elle limite le risque de voir se diffuser des propos douteux, au nom de l’Eglise, ce que d’autres n’ont pas su suffisamment éviter. Mais elle bride les bonnes volontés.
Pourtant, comment les premiers chrétiens ont-ils fait connaître le message du Christ ? Certes, un vigoureux Saint Paul ne manquait pas de ressaisir les communautés qui se laissaient aller mais sinon ? Il ne faut pas atoir peur de la diffusion que représente le Net (au demeurant, scientologues, quakers, témoins de jehovah n’ont pas ces craintes), ni des commentaires, ni de la contestation. Nombre d’oppositions de principe sont aujourd’hui encore le fait d’une méconnaissance, ou l’héritage d’une rupture datant de nos grand-parents.
Les risques d’une diffusion non contrôlée seraient-ils supérieurs à ceux de l’ignorance actuelle ?
A toutes fins utiles : oui, ce billet est davantage destiné à ceux qui, déjà, se situeraient plutôt parmi les croyants. Oui, parmi eux, davantage aux catholiques. Oui, on peut aussi refaire tous les débats liés de près ou de loin à l’Eglise, voire même s’interroger profondément : « mais au fond, Dieu existe-t-il seulement ? ». Mais, si vous le voulez bien, contentons-nous d’un débat à la foi.
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C’est la première fois que je vous trouve aussi confus, dites moi !
Alors, ou le message vous semblait si important (et complexe) que vous l’avez transmis sans totalemnt l’in-former;
ou je suis épuisé après un peu moins de vingt-quatre heures de travail non-stop.
Allez, je penche pour la seconde solution…
Pb avec ma réponse.
je l’avais sauvée, je reprends :
Koz a écrit :
» Quand le Net est marqué par une diffusion horizontale (ou presque), l’Eglise a un fonctionnement vertical. Le Net est marqué par l’ouverture, le … lâcher prise, l’Eglise par le contrôle. La maîtrise ? »
En tant que croyante, le symbolisme de la croix ne correspondait pas à ça.
Oui, la diffusion horizontale peut marquer le net.
L’horizontal, c’est la fraternité, c’est « si tous les gars du monde voulaient se donner la main ».
De plus, il me semble que le net ne correspond pas à un lâcher prise : chacun a la maîtrise de ses lectures, de ses commentaires, de ses clics de souris…
La notion de verticalité par contre , qui correspond bien à la foi, à la religion, était pour moi, un religare.
C’est à dire un lien entre les hommes et l’essence même, ( Dieu, Essence, Esprit…).
Mais un religare qui était emprunt de lâcher prise, en ce sens que l’homme se laissait envahir, se laissait tout entier prendre par l’Essence même de Dieu, dans une ascension : « élevez votre coeur, nous le tournons vers le Seigneur « .
Et là, il n’y a plus maîtrise, mais un abandon suprême à Dieu.
Et la foi correspondant aussi à cet abandon, à cet aspect vertical de l’Homme, devrait effectivement correspondre à la « non peur »
Notre foi est elle suffisante, est elle suffisament ancrée en nous pour que nous acceptions cet abandon, qui est loin d’être une maîtrise, mais plutôt un lâche prise dans l’amour du Christ.
Le net peut il aider à cet aspect vertical ?
je ne le crois pas, car cet abandon me semble individuel, même si l’église relie les hommes entre eux et Avec Dieu.
On peut parler du religare de la communauté des croyants. Néanmoins, chacun a sa propre notion de l’abandon à l’Essence .
Oui, il est finalement beaucoup plus difficile d’écrire sur ce sujet, que je le
…Bref, je suis moi aussi un peu confuse.
Ce thème serait il du domaine de l’ineffable ?
Je vais peut être en fâcher certain, mais la communication de l’église n’a telle pas pour but uniquement de transmettre la bonne parole. Le Net étant avant tout un lieu d’échange, pourquoi l’église prendrait elle le risque de l’utiliser? pour ce faire critiquer ?. Aurait elle peur des blog, (trop de risques d’y voir des idées subversives) ?
Je le crois sincèrement et la meilleure solution pour ne pas attirer de critiques c’est de ne pas être médiatique. La seule chose qui pourrait convenir à l’église serait un journal en ligne, sans droit de réponse.
je ne sais pas quoi penser de ce texte,
j’y vois une idée très forte et qui me touche
[quote post= »527″]Une troisième allusion est venue achever de m’éclairer. Une personne, pas religieuse mais presque, avec laquelle je m’entretenais lundi m’a livré en guise de conclusion une réflexion qu’elle tenait elle-même d’un autre :
le contraire de la foi, c’est la peur. Ni l’athéisme, ni l’agnosticisme : la peur
le contraire de la foi, c’est la peur. Ni l’athéisme, ni l’agnosticisme : la peur. Pas l’athéisme, pas l’agnosticisme, la peur. Entendons-nous bien : il n’est pas dit que le contraire de la peur soit la foi. Il ne s’agit pas de croire parce que nous, on en a. Mais quelqu’un qui s’affirme croyant n’a pas le droit d’avoir peur. Ou du moins ne le devrait-il pas. Par inclinaison personnelle, par disposition d’esprit, par cohérence, le catho devrait être serein.[/quote]
mais le reste…
même si la visibilité de l’Eglise et des chrétiens est une question qui nous touche et nous interroge. La « penser » par rapport au web me semble difficile en effet, amha, le rôle de l’Eglise est d’annoncer la bonne nouvelle du Christ et de nous aidé à suivre son chemin. Mais cette annonce doit toucher au coeur, or le web est un espace pour l’esprit et les trippes (comme le dit F Bayrou 😉
bref , je ne sais pas
merry_modem
Tara, je ne vous trouve pas confuse.
Je vous trouve même brillante.
Je suis impressionné. Je n’ai rien à ajouter.
Voilà, c’est dit.
(oaho !)
Il nous faudrait un vigoureux St Paul sur le net, et celui-là prendrait moins de risques que l’apôtre qui s’est quand même fait casser la gueule plus d’une fois.
Ah non Dang, justement, on parle de ne pas avoir peur !
[quote comment= »60388″]Pb avec ma réponse.
je l’avais sauvée, je reprends :
Koz a écrit :
» Quand le Net est marqué par une diffusion horizontale (ou presque), l’Eglise a un fonctionnement vertical. Le Net est marqué par l’ouverture, le … lâcher prise, l’Eglise par le contrôle. La maîtrise ? »
En tant que croyante, le symbolisme de la croix ne correspondait pas à ça.[/quote]
Je ne me rapporte pas à la Croix. So ?
[quote comment= »60388″]Oui, la diffusion horizontale peut marquer le net.[/quote]
Ce que j’entends par « horizontal », c’est que n’importe qui peut être diffuseur, et que le web abolit en quelque sorte les échelons.
[quote comment= »60388″]De plus, il me semble que le net ne correspond pas à un lâcher prise : chacun a la maîtrise de ses lectures, de ses commentaires, de ses clics de souris…[/quote]
Ca, c’est la maîtrise par le récepteur. Le diffuseur, lui, ne doit plus rechercher la véritable maîtrise de la diffusion. C’est-à-dire que le Vatican, par exemple, peut être réticent à l’idée qu’une video se retrouve sur un site hostile. Mais c’est aussi le « prix à payer » pour que le message soit entendu.
[quote comment= »60400″]Je vais peut être en fâcher certain, mais la communication de l’église n’a telle pas pour but uniquement de transmettre la bonne parole. Le Net étant avant tout un lieu d’échange, pourquoi l’église prendrait elle le risque de l’utiliser? pour ce faire critiquer ?. Aurait elle peur des blog, (trop de risques d’y voir des idées subversives) ?
Je le crois sincèrement et la meilleure solution pour ne pas attirer de critiques c’est de ne pas être médiatique. La seule chose qui pourrait convenir à l’église serait un journal en ligne, sans droit de réponse.[/quote]
Vous croyez sincèrement qu’aujourd’hui, l’Eglise n’est pas critiquée ? Vous pensez que les choses s’aggraveraient ? Je ne crois pas que l’Eglise craigne fondamentalement l’échange (on compte un certain nombre d’occasions de débats publics, tout de même), je pense qu’elle ne sait pas bien faire, sur le Net, notamment parce qu’une bonne proportion de sa hiérarchie est assez étrangère à la culture web (comme dans beaucoup d’institutions).
Je crains que, justement, vous n’ayez une idée très erronée de l’Eglise.
[quote comment= »60406″]je ne sais pas quoi penser de ce texte,
j’y vois une idée très forte et qui me touche
(….)
mais le reste…[/quote]
Le billet est un peu patchwork. Faites votre marché.
[quote comment= »60406″] La « penser » par rapport au web me semble difficile en effet, amha, le rôle de l’Eglise est d’annoncer la bonne nouvelle du Christ et de nous aidé à suivre son chemin. Mais cette annonce doit toucher au coeur, or le web est un espace pour l’esprit et les trippes [/quote]
Ce que j’entendais dire, c’est que l’Eglise a un fonctionnement hiérarchique, faite de validations, d’imprimatur, de nihil obstat, qui s’accordent mal avec la simultanéité, la rapidité, et la diffusion horizontale du web.
Et je ne crois pas que l’esprit et les tripes soient si éloignées du coeur. Il est d’ailleurs sur le chemin entre les deux.
@koz:
Ce que je crois c’est que l’Eglise à peur. Peur du futur, peur que sa Parole ne soit plus à sa place, peur d’être mis au ban, peur de ne plus représenter la société actuelle. Elle dit « n’ayez pas peur », mais elle est morte de trouille car elle disparaît.
Elle à 2 solutions, s’ouvrir et accepter que tous ce qu’elle à dit ne soit pas (pardon) « parole d’évangile » ou se refermer pour ce recentrer sur ses fondamentaux.
Je crois que, malheureusement, en refusant d’évoluer sur les sujets de société, qu’elle tende à se radicaliser, comme une d’autre religion. Une religion ne peut être viable que si elle vit avec la société et on ne combat pas le feu avec du feu.
Dommage, car élevé dans les principes de cette religion, j’ai longtemps cru que le christianisme était la religion de l’acceptation de la différence, et tous les curé avec lesquels je faisait du scoutisme ou du sport étaient beaucoup plus ouverts que maintenant. L’Eglise chrétienne ne progresse pas, elle régresse. Le jour ou elle acceptera de moderniser sa doctrine, alors elle pourra utiliser une COM moderne, ce qui n’est pour l’instant pas nécessaire car elle ne cherche que le soutient de ses « déjà fidèles »
Je ne voudrais pas dire, mais si il y a bien une communauté qui a récupéré le net à son profit, c’est bien les tradis, via notamment le Forum Catholique (oui, le design est moche, mais il est très fréquenté), qui est lu par tout ce qui compte dans l’Eglise…
Tiens, j’ai même suggeré à un moine que ce serait une bonne idée de créer un ordre prêcheur spécialisé sur le net. Parce que si il y a des ordres spécialisés dans l’enseignement, dans la prière, dans la rencontre avec les pauvres, je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas être officiellement présents sur tous les forums et sites qui comptent, et en y développant un apostolat adapté.
Sur les échelons, je ne suis pas d’accord avec toi, parce que:
– le titre en impose (d’où la nécessité pour les hommes d’Eglise d’être identifiés comme tel sur le net)
– ils apportent une véritable réflexion qui se détachent de la masse
@ kmc:
L’Eglise, ça fait 2000 ans qu’elle existe sans être pour autant tombé dans la facilité de plaire à la société (quoique pour Vatican II…) et je ne vois pas pourquoi elle ne pourrait pas rester 2000 ans de plus.
Je dirais plutôt l’inverse, elle doit se recentrer sur ses fondamentaux et en parler ouvertement. Vous ne connaissez pas les blogs de prêtres.
Quant à vos préjugés sur l’Eglise, allez sur le forum cité plus haut, vous verrez si elle a peur de s’afficher… 😀
(…)
Je crois que, malheureusement, en refusant d’évoluer sur les sujets de société (…)
En fait, il faudrait que l’Église encourage l’avortement, favorise la contraception, développe le concubinage et l’adoption chez les prêtres homosexuels, hmm ? Quelque chose comme ça ?
Pour *rattraper son retard* ?
Et voilà… On repart sur « les sujets de société« . Boulu a raison : tant que l’Eglise n’aura pas permis aux prêtres de vivre en couple homosexuel, et encouragé l’avortement, on n’aura donc le droit d’évoquer aucun sujet…
Il me semble que, précisément, l’Eglise a besoin de faire entendre sa voix, pour expliquer ses positions, trop souvent réduites à leur plus simple expression. Elle a besoin de faire entendre son message dans toute sa diversité, notamment pour tenter d’en faire comprendre la cohérence.
Quant au fait qu’elle soit « morte de trouille », Polydamas et moi ne fréquentons pas véritablement les mêmes représentants de l’Eglise mais il semble que ni lui ni moi n’ayons cette impression. Ca me semble bien subjectif, comme appréciation.
Lorsque l’Eglise est menée par un Pape qui commence par « N’ayez pas peur », poursuit par « Levez-vous ! Allons » et « Entrez dans l’Espérance ! », il ne me semble pas que « morte de trouille » soit très approprié.
[quote comment= »60456″]Sur les échelons, je ne suis pas d’accord avec toi, parce que:
– le titre en impose (d’où la nécessité pour les hommes d’Eglise d’être identifiés comme tel sur le net)
– ils apportent une véritable réflexion qui se détachent de la masse[/quote]
Je ne suis pas persuadé que « le titre en impose« , auprès de ceux qui sont éloignés de l’Eglise.
Fonder un « GodTube » http://www.godtube.com/ à la française alors ?
Connais pas. Un bref coup d’oeil ne m’enthousiasme pas vraiment. Trop tard pour creuser. Mais certaines videos me donnent déjà des boutons.
Faudrait voir jusqu’où va le « à la française » (enfin bon, pour le Vatican…) ? Et le faire peut-être aussi « à la catholique ». « ironiquement », les videos qui me filent des boutons seraient peut-être bien de celles qui justifient que « la hiérarchie » ait un droit de regard. Je pense notamment à celle qui semble vouloir apporter des « preuves mathématiques » à la Bible… Aller jusqu’à chercher des preuves mathématiques à la Bible, ça a pour moi plutôt tendance à trahir une certaine faiblesse dans la foi.
Et puis, de toutes façons, je ne crois pas que ce soit très efficace : qui va sur un site comme celui-là, sinon les convaincus ?
Je suis d’accord avec Boulu et Koz, d’aucuns voudraient que l’Eglise se mette au goût moral du jour, condition nécessaire à leurs yeux pour qu’elle devienne crédible. Ceux-là pensent-ils vraiment que le jour où les évêques diront « vive la libération sexuelle » « l’avortement c’est très bien, l’homosexualité c’est encore mieux », ils auront plus de poids dans la société d’aujourd’hui? Je crois que ce sera plutôt le contraire! En revanche il est vrai qu’il y a des prêtres qui détournent les yeux devant les problèmes de notre temps et refusent tout simplement de parler haut et fort, de dire ce qu’ils pensent. Ou bien ils trouvent que le péché c’est cochon, ou bien ils ont peur.
Ca c’est sûr que GodTube est un concentré d’Amérique religieuse, et que les occasions de se faire des boutons n’y manquent pas.
Quant à l’auditoire, en effet : un site aux orientations trop prévisibles et trop marquées tourne facilement au ghetto.
[quote comment= »60478″]Connais pas. Un bref coup d’oeil ne m’enthousiasme pas vraiment. Trop tard pour creuser. Mais certaines videos me donnent déjà des boutons.[/quote]
Faudras que je te retrouve le clip de godtube d’un type qui affirme que les catholique ne sont pas des chrétiens ;).
[quote comment= »60554″]Faudras que je te retrouve le clip de godtube d’un type qui affirme que les catholique ne sont pas des chrétiens ;).[/quote]
Ah ! 😆 Comme quoi j’ai de l’intuition. Protestant, à l’américaine (avé les télévangélistes, tout ça), non, c’est pas l’archétype du site à créer.
[quote comment= »60385″]C’est la première fois que je vous trouve aussi confus, dites moi !
Alors, ou le message vous semblait si important (et complexe) que vous l’avez transmis sans totalemnt l’in-former;
ou je suis épuisé après un peu moins de vingt-quatre heures de travail non-stop.
Allez, je penche pour la seconde solution…[/quote]
Bon, j’ai essayé de joindre un message d’avertissement en début de billet.
Pour ma part,je pencherrais pour un mix entre votre première solution et votre seconde, mais appliquée à moi : entre les grèves et les nuits agitées du fait de la varicelle de ma fille, je suis un peu à la ramasse, et aps forcément très clair.
Cela dit, j’aurais trouvé plus diplomate que vous ne précisiez pas « aussi confus ». Ca casse.
Tiens, j’ai la preuve que personne ne clique sur les liens que je me donne un mal de chien à trouver : je m’étais planté pour le « non abbiatte paura ».
Voir le JT d’Antenne2 du 22 octobre 1978, et l’extrait correspondant.
TF1, pour sa part, montre davantage la messe, mais avait raté le « N’ayez pas peur ». Pas d’bol.
On peut être d’accord ou pas avec les réticences de l’Eglise à évoluer au même rythme que la société.
Mon expérience personnelle ne m’à fait rencontrer 2 hommes d’Eglise ayant un esprit ouvert. L’un est diacre dans la banlieue parisienne, marié et 2 enfants, l’autre est protestant au fin fond de la brousse. Ces 2 personnes ont l’avantage de vivre avec la société et ne se refugient pas derrière un titre ou une fonction. Vivant avec la société elles sont à même de comprendre les problèmes des gens, de les aider.
Elles se soucient moins de sauver les âmes que de soigner les blessures de la vie. J’approuve et même j’encourage cette petite minorité d’homme d’Eglise qui prend la clef à molette et travaille pour subvenir à ses besoins plutôt que de compter sur la charité de ceux qui ne peuvent prier que dans un cadre donné et formel. Oui je suis pour l’avortement, oui je suis pour la contraception et oui je suis pour le mariage des prêtres, car cela les rapprocheraient un peu de la société au lieu de rester dans leur bastion fortifié et sécurisant.
« aimez vous les uns les autres » : pour aimer l’autre, il faut le connaitre, connaitre sa vie et ses souffrances..
je suis allé sur le site de Polydamas, il est peut être lu par tout ce qui compte, le problème c’est qu’il n’est pas lu par ceux qui ne comptes pas
[quote comment= »60591″]je suis allé sur le site de Polydamas, il est peut être lu par tout ce qui compte, le problème c’est qu’il n’est pas lu par ceux qui ne comptes pas[/quote]
En même temps, si les non-cathos cherchent des infos, ils ne peuvent pas dire qu’elles n’existent pas.
[quote comment= »60591″]L’un est diacre dans la banlieue parisienne, marié et 2 enfants, l’autre est protestant au fin fond de la brousse. Ces 2 personnes ont l’avantage de vivre avec la société et ne se refugient pas derrière un titre ou une fonction.[/quote]
Visiblement, vous n’êtes pas au courant que l’on peut être diacre ET marié. Dans le rit romain, c’est parfaitement possible. Ce qui ne l’est pas, c’est d’être prêtre et marié.
Tiens, sinon, je me demande bien où vivent les prêtres au jour le jour. Probablement sur une autre planète…
[quote comment= »60591″]Elles se soucient moins de sauver les âmes que de soigner les blessures de la vie.[/quote]
C’est une tâche honorable mais « A quoi sert à l’homme de gagner le monde entier s’il vient à perdre son âme ? »
[quote comment= »60591″]Oui je suis pour l’avortement, oui je suis pour la contraception et oui je suis pour le mariage des prêtres, car cela les rapprocheraient un peu de la société au lieu de rester dans leur bastion fortifié et sécurisant.[/quote]
Vous n’avez visiblement rien compris au fonctionnement de l’Eglise, et vous semblez ignorer que le mouvement des prêtres ouvriers et autres théologies de la libération, ont été condamnés par l’Eglise.
@Polydamas
« Vous n’avez visiblement rien compris au fonctionnement de l’Eglise, et vous semblez ignorer que le mouvement des prêtres ouvriers et autres théologies de la libération, ont été condamnés par l’Eglise. »
C’est bien là le problème, Jésus vivait chez l’habitant, savait écouter, ….(et vous êtes certainement plus calé que moi dans la connaissance des évangiles et de la manière de vivre de Jésus), alors que l’Eglise actuelle reste enfermée dans ses palais, servie comme des rois et vivant comme des chefs d’état.
Etait-ce là la volonté de Jésus ? A quand le retour aux sources ? On écoute les gens qu’à la confesse et on parle au peuple que lors de sermons bien travaillés voir validés par la hiérarchie.
Est ce que le pape va choisir un jour de se passer de vacances et donner l’argent économisée aux pauvre ?
sans arriver à l’extrémisme musulman, le fonctionnement de l’Eglise et tout à fait comparable à celui du parti Communisme:
les chefs du parti on décidés, donc ils ont forcément raison.
@Polydamas : vous avez raison et c’est bien dommage.
Pourquoi avoir condamné l’adhésion à « Ce que vous avez faits aux plus petits d’entre vous, vous me l’avez fait » afin de preserver une place institutionnelle dans la société ?
Et on parle de retour aux fondamentaux !!
Lesquels, ceux de l’Eglise institution ou le message de l’évangile ?
Oui, il ya eu peut être des dérives, mais ne dites pas que vous tenez Mgrs Romero et Camara pour de « dangeureux hérétiques ».
Beaucoup de problème sont liés à l’institutionnalisation de l’Eglise, notement au pouvoir temporel qu’elle a acquis sous les Caloringiens.
Aujourd’hui où son poid sur ce plan est devenu négligeable, elle n’arrive pas ou a du mal à se recentrer sur, ce qui est pour moi l’ensentiel, le message d’amour et de solidarité de l’Evangile.
[quote comment= »60625″]sans arriver à l’extrémisme musulman, le fonctionnement de l’Eglise et tout à fait comparable à celui du parti Communisme:
les chefs du parti on décidés, donc ils ont forcément raison.[/quote]
En même temps, les communistes ont disparu au bout de 80 ans, l’Eglise, ça fait 2000 ans qu’elle existe.
Si vous croyez que l’Eglise est là pour arranger tous les malheurs de la planète, vous vous foutez le doigt dans l’oeil. Elle est là pour amener le plus d’âmes possibles à Dieu. Pas pour redistribuer les richesses. Si elle peut le faire, c’est une tâche très noble, mais ce n’est absolument pas son but premier.
Je vous rappelle que les apôtres croyaient au départ que Jesus libérerait la Judée du joug romain. Ils se sont complètement plantés et parmi les apôtres, il n’y avait pas que des gens modestes.
« Mon royaume n’est pas de ce monde », ça vous dit quelque chose ?
[quote comment= »60629″]
Oui, il ya eu peut être des dérives, mais ne dites pas que vous tenez Mgrs Romero et Camara pour de « dangeureux hérétiques ».
Beaucoup de problème sont liés à l’institutionnalisation de l’Eglise, notement au pouvoir temporel qu’elle a acquis sous les Caloringiens.
Aujourd’hui où son poid sur ce plan est devenu négligeable, elle n’arrive pas ou a du mal à se recentrer sur, ce qui est pour moi l’ensentiel, le message d’amour et de solidarité de l’Evangile.[/quote]
Je ne comprends rien à ce que vous dites. Je vous rappelle que les carolingiens, c’était il y a 1200 ans. Quant à l’Evangile, ce n’est pas un message de solidarité mais de charité, ce qui n’a rien à voir. Il y en a marre de mettre sur le même niveau la solidarité chère aux gauchistes, et la charité chrétienne, qui nécessite de ne pas tolérer les erreurs de foi.
La solidarité, fût-elle économique, ou de classe, ou sociale, n’est pas la charité défendue par l’Eglise.
Il faut arrêter de tout confondre.
Salut Koz !
Je crois que ça fait bien longtemps que je n’avais pas parlé religion. Depuis que je me suis fait jeté par mon groupe de cathé à 12 ans en fait (j’avais eu le malheur de rapporter les paroles d’un séminariste sur la fratrie de Jesus).
Je voudrais revenir sur la peur et l’opposition que tu fais avec la foi. Je crois que la peur et la foi sont liées. D’abord parce que la religion catholique est faite d’interdits et a utilisé longtemps la peur pour susciter l’adhésion, l’illustration en étant le diable, l’enfer. Le paradis est promis à ceux qui auront eu une vie de principes et d’actions ou bonnes ou redemptrices. La religion a toujours été normative, socialisante… et qui pratique la sanction donc.
De même, l’expression « n’ayez pas peur » indique qu’il y aurait quelques motifs d’avoir peur justement. C’est un peu le cas d’école de Pablo Alto et le « Soyez spontané ». Remarque, ce ne serait pas illégitime, car le radicalisme et le terrorisme pululle.
Mais la foi, c’est avoir confiance, et effectivement de ne plus avoir peur. Et je retrouve ta dialectique. Mais l’un est indispensable à l’autre, pas contraire.
Et là le micmac, c’est comment on se sort de cette ambiguité ?
Je me lance : et pourquoi pas « Ayez toujours peur » ? Est ce que l’on ne devrait pas plutôt appeler à la vigilance, dans le sens d’une perfectibilité ? On serait beaucoup plus proche du sens de la religion qui veut rendre l’homme meilleur.
Je termine sur la distinction entre solidarité et charité:
La charité vise à présenter la vérité à l’âme de chacun afin de perfectionner ses vertus, d’accroître le combat contre l’ego, etc, la solidarité vise uniquement à améliorer le confort matériel ou pécunier, sans que l’on ne cherche à améliorer les vertus de cette personne.
Et le second objectif, en oubliant le premier, ne sert pas à grand-chose pour l’au-delà…
@kmc
« l’Eglise actuelle reste enfermée dans ses palais, servie comme des rois et vivant comme des chefs d’état. »
J’avais plutôt l’impression qu’elle manquait cruellement de vocations et de moyens et il ne m’est jamais venu à l’esprit d’envier même un tout petit peu la situation matérielle d’aucun des prêtres rencontrés, plutôt de les plaindre d’essayer de faire autant avec si peu.
J’ai profité de votre post pour aller sur le site de mon diocèse faire un petit don (fiscalement déductible) pour éviter un peu que ses palais ne continuent à s’écrouler et que ses serviteurs ne vivent comme des sous-smicards.
Merci de m’avoir rappelé à mes devoirs.
– Lâcher prise :Mot très à la mode en ce moment mais sincèrement il n’évoquait pas grand chose pour moi d’où mon intérêt pour ton billet.
J’imagine que c’est se placer dans l’instant présent en observateur. C’est surtout de ne pas se laisser envahir par la réalité (notre travail qui ne nous plaît pas, le passé douloureux, notre futur incertain, les cons qui pullulent…). C’est accepter cette réalité en évacuant la souffrance qu’elle génère et qui se manifeste sous forme de colère ou de peur. C’est reconnaître ses limites et faire taire notre orgueil.
Pour un chrétien c’est, j’ai l’impression accueillir les Béatitudes ! Vaste programme pas très réaliste (enfin pour moi) mais qui débouche nécessairement sur la conversion et l’action en toute confiance et sérénité. Et tous les exemples et questionnements que tu développes dans ta première partie s’inscrivent à mon sens dans cette démarche.
Je reprends ce que tu dis quand tu remarques que les chrétiens ne sont pas assez présents dans le monde.
Le week end dernier j’étais près de Paris pour la confirmation de 27 jeunes qui, à 15 ans font la démarche de recevoir le souffle de l’esprit pour être des envoyés en mission. J’ai bien aimé le sermon du vicaire disant que ces jeunes allaient partir sur des chemins inconnus emplis du souffle qui donne de l’audace ! et sur les 27, a-t-il continué, gageons qu’il y aura au moins un prêtre, une religieuse, un homme politique et un syndicaliste qui témoigneront, de par leur engagement, que l’Eglise est vivante et bien présente dans le Monde !
– En ce qui concerne les blogs, je suis étonnée par ce que tu dis. Je me faisais la réflexion récemment que l’Eglise justement s’adaptait aux nouveaux moyens de communication. Je mets à part les blogs tradis (excuse Poly) et d’illuminés qui ne sont pas l’expression de ma sensibilité. Mais l’Eglise communique verticalement via des blogs de diocèse par exemple dont certains sont très riches, via des blogs de communautés religieuses qui proposent même des sortes de retraite spi pour le carême par exemple, par un prêtre qui a travers son blog parle de sa communauté paroissiale et fait état de ses réflexions. Il existe même un blog de catéchistes initié au départ par un diocèse et qui est alimenté par tout le monde maintenant.
A côté de cela, il y a une communication plus « horizontale » avec des sites informatifs sur les religions, le contenu des doctrines etc, d’autres des forums plus ou moins alimentés par tout un chacun et là il faut faire le tri.
Et je pense que je suis loin d’avoir fait le tour.
-Et petit mousse, le vent te pousse mais tu nous ferais pas une couvade toi ?
Si je vous ai compris, vous pensez que l’Eglise pourrait utiliser l’outil qu’est le Net pour diffuser le message chrétien.
Que si elle ne le fait pas, c’est peut-être par peur, peur des contestations, peur de perdre le contrôle d’un vecteur incontrôlable.
Mais que la peur est le contraire de la foi et de l’esprit catholique, et que Paul aujourd’hui enverrait un Email aux Galates plutôt qu’une épître.
Je pense que l’ignorance que vous évoquez est réelle, elle est liée à la » décatholisation » de la France mais aussi à une sorte de défiance pour ce qui est religieux ( et à ce titre ce qui se rattache à un ordre, à des règles ) au profit du spirituel moins contraignant.
Nous sommes héritiers d’une histoire indissociable de la religion catholique, le christianisme étant lui même indissociable du judaïsme, ceux qui sont » ignorants » du domaine religieux sont aussi ignorants de leur histoire, de leurs origines, de leurs racines.
Je ne me situe que dans ce créneau d’histoire religieuse, mais il y a là une absence de transmission, un manque que le Net pourrait combler.
[quote comment= »60629″]Aujourd’hui où son poid sur ce plan est devenu négligeable, elle n’arrive pas ou a du mal à se recentrer sur, ce qui est pour moi l’ensentiel, le message d’amour et de solidarité de l’Evangile.[/quote]
Je ne suis pas d’accord et, précisément, il me semble que l’eglise gagnerait à faire davantage connaître son message.
[quote comment= »60591″]Oui je suis pour l’avortement, oui je suis pour la contraception et oui je suis pour le mariage des prêtres, car cela les rapprocheraient un peu de la société au lieu de rester dans leur bastion fortifié et sécurisant.
« aimez vous les uns les autres » : pour aimer l’autre, il faut le connaitre, connaitre sa vie et ses souffrances..[/quote]
Je ne pense pas que l’Eglise et les prêtres vivent cela comme un « bastion fortifié et sécurisant ». Je doute même que cela soit sécurisant. Et je pense aussi que l’Eglise comme nombre de ses fidèles seraient heureux d’être plus en phase avec la société, ne serait-ce que pour supporter moins de critiques. Cela étant, si c’est pour dire comme tout le monde…
Et puis, je pense aussi qu’il faut avoir l’envie d’écouter l’Eglise, et s’en donner la peine (parce que souvent, ça monte un peu dans les hautes sphères).
A titre personnel, et sans vouloir déballer ma vie privée, je suis peut-être en train d’évoluer, sur la contraception, dans le sens de l’Eglise. Et j’ai pu constater à plusieurs reprises que, lorsque je me donnais la peine de creuser, nombre d’arguments me paraissaient censés.
Cela ne signifie pas que je laisse un chèque en blanc, en considérant que, quoi qu’il en soit, je laisse l’Eglise décider pour moi. Mais je lui fais « le crédit de la bienveillance ». Et je lui fais crédit d’apporter bien plus de sens à ma vie que cette société dont il faudrait nécessairement se rapprocher.
[quote comment= »60634″]Salut Koz !
Je crois que ça fait bien longtemps que je n’avais pas parlé religion. Depuis que je me suis fait jeté par mon groupe de cathé à 12 ans en fait (j’avais eu le malheur de rapporter les paroles d’un séminariste sur la fratrie de Jesus).[/quote]
Fort heureusement, l’Eglise a évolué. Il me semble aujourd’hui inimaginable (sauf si tu nous caches d’autres choses, comme d’avoir voulu jouer à touche-pipi avec la fille de l’animatrice) que l’on jette un enfant d’un groupe de cathé. Ceci étant dit, nous ne sommes, tous que des êtres humains.
[quote comment= »60634″]Je voudrais revenir sur la peur et l’opposition que tu fais avec la foi. Je crois que la peur et la foi sont liées. D’abord parce que la religion catholique est faite d’interdits et a utilisé longtemps la peur pour susciter l’adhésion, l’illustration en étant le diable, l’enfer. Le paradis est promis à ceux qui auront eu une vie de principes et d’actions ou bonnes ou redemptrices. La religion a toujours été normative, socialisante… et qui pratique la sanction donc.[/quote]
L’Eglise est exigeante. Cela dit, je ne pense pas la permissivité puisse être un gage de durée.
Pour ce qui est de la peur, et de son utilisation, il ne faut pas non plus n’avoir en tête que les défauts de l’Eglise. Certes, elle est humaine et, de ce fait, elle a toujours été de son temps. Mais ne négligez pas le parcours spirituel de nombre de ses membres, qui n’ont pas cherché à jouer sur ce registre.
Ensuite, je pense qu’il y a une évolution majeure, qui vient des progrès de la connaissance. Auparavant, il pouvait être tentant de s’en rapporter à Dieu pour tout phénomène inexpliqué. Cela donnait l’image d’un Dieu vengeur. « Le tsunami ? Dieu l’a voulu… »
Aujourd’hui, nous sommes capables d’expliquer (à tout le moins le comment, à défaut du pourquoi) nombre de ces phénomènes. Et la science offre à l’homme la possibilité d’avoir davantage prise sur le monde. En découle, il me semble, une volonté d’aller plus loin dans ladite prise, et de maîtriser davantage, de maîtriser autant que possible. Et le défaut de maîtrise devient d’autant plus insupportable que l’on se fixe la maîtrise comme objectif, et que l’on n’a plus Dieu pour voir les choses avec sérénité.
Entendons-nous bien : je ne prétends pas qu’il faille revenir en arrière et, en fin de compte, croire par défaut ni, précisément, croire par peur. Je me demande simplement si, en fin de compte, nous y avons tant gagné.
Après, je ne dirais pas comme toi que la peur est fondamentalement indissociable de la foi. La peur est en partie indissociable de l’homme, sauf quelques privilégiés. La perspective « finale » n’est guère réjouissante. Mais il y a aussi la peur de l’imprévu, la peur de l’autre, la peur de la différence, la peur de faire confiance. Le « N’ayez pas peur » de Jean-Paul II ne débouche pas seulement sur « n’ayez pas peur et croyez ». Il dit certes « ouvrez les portes au Christ », et on ne lui reprochera pas de considérer cela fondamental, c’est le Pape, bordel ! Mais il dit aussi : ouvrez vos coeurs, ouvrez les frontières etc…
Bref, ce que je veux dire, c’est que la peur est pré-existante. L’Homme a peur, et si la Bible reprend si souvent cette exhortation, « n’ayez pas peur », c’est il est vrai que la peur existe, et que Dieu est une réponse.
On en vient ensuite à la question habituelle : mais alors, croyez-vous par peur ? Peur de la mort ? Difficile de prétendre que ça ne traverse pas l’esprit de chacun, d’autant que, précisément, c’est pas pour des prunes que le Christ est venu sur Terre. « Il a vaincu la mort ». Cette question est donc indissociable. Est-elle la seule raison de croire ? Pour certains peut-être, pour moi, c’est évidemment un motif qui m’amène à prêter attention à la religion. Mais c’est une motivation négative, par défaut, et ce n’est jamais lorsque je me pose cette question que j’ai la foi la plus forte mais, au contraire, lorsque ma foi, lorsque l’Eglise, m’apporte certaines réponses dont la sagesse me convainc.
[quote comment= »60645″] J’ai bien aimé le sermon du vicaire disant que ces jeunes allaient partir sur des chemins inconnus emplis du souffle qui donne de l’audace ! et sur les 27, a-t-il continué, gageons qu’il y aura au moins un prêtre, une religieuse, un homme politique et un syndicaliste qui témoigneront, de par leur engagement, que l’Eglise est vivante et bien présente dans le Monde ![/quote]
Je ne dis pas que l’eglise n’est pas présente dans le Monde, d’autant que les croyants ne sont pas toujours labellisés. Ca non plus, ça ne se voit pas nécessairement sur le visage.
Je pense simplement au discours de certains trop négatifs, trop critiques, qui ne voient que les évolutions regrettables du monde, et passent à côté de ce que le modne porte de beau, en même temps qu’ils courent le risque, à mon avis, de ne jamais parvenir à lui insuffler quoi que ce soit.
[quote comment= »60645″] En ce qui concerne les blogs, je suis étonnée par ce que tu dis. [/quote]
Je peux faire erreur. Il ne s’agit que d’une constatation personnelle. Et, à vrai dire, je préfère faire erreur.
Qu’entends-tu pas la « couvade » ?
[quote comment= »60651″]Si je vous ai compris, vous pensez que l’Eglise pourrait utiliser l’outil qu’est le Net pour diffuser le message chrétien.
Que si elle ne le fait pas, c’est peut-être par peur, peur des contestations, peur de perdre le contrôle d’un vecteur incontrôlable.
Mais que la peur est le contraire de la foi et de l’esprit catholique, et que Paul aujourd’hui enverrait un Email aux Galates plutôt qu’une épître.[/quote]
Vous me comprenez assez. Je ne suis pas certain qu’elle ait, véritablement, peur. Mais qu’il ne soit pas dans sa culture de laisser largement la bride large aux fidèles, oui, peut-être.
Je suis assez d’accord avec egdltp, l’important est de savoir qu’elle parole il faut écouter. Celle de l’église ou celle des évangiles ?
Pendant prés de 2000 ans, seuls les instruits (homme d’église, politiques,… ) ont été capables de lire et de comprendre les évangiles, il fut donc facile pour l’Eglise de se montrer comme seule dépositaire de ses textes. Ajoutons à cela des accords entre le clergé et le pouvoir politique et l’on comprend aujourd’hui que la place qu’elle occupe dans notre société n’est liée qu’à l’histoire.
actellement, une bonne partie de la population sait lire et une partie peut, au même titre que l’église, interpréter les évangiles. Pourquoi leur interprétation serait elle moins crédible que celle de l’Eglise ? Pourquoi refuser que les églises évangéliques, que les baptistes (et je ne les soutiens pas) transmettent la parole de Dieu. D’où l’Eglise tire t’elle cette certitude de détenir seule la vérité ?.
Alors si l’Eglise veut garder sa place, cela ne sera surement pas en se radicalisant et en refusant l’évolution de la société.
@DRH
Je te rappel qu’en France l’entretien de la plupart des églises est du ressort des communes. Alors fait plutôt un don à ta commune.
[quote comment= »60666″]Je suis assez d’accord avec egdltp, l’important est de savoir qu’elle parole il faut écouter. Celle de l’église ou celle des évangiles ?[/quote]
Arrêtez de l’opposer, vous me faites penser aux musulmans fondamentalistes qui ne cessent de tirer du Coran tous leurs appels au meurtre. La grande force du christianisme, c’est de justement laisser libre cours à l’interprétation, induisant une foi dans la raison que l’on ne trouve nulle part ailleurs. La lecture littérale, sans mise en perspective, sans réflexion aboutie, sans exégèse, apporte peu.
[quote comment= »60666″]Pendant prés de 2000 ans, seuls les instruits (homme d’église, politiques,… ) ont été capables de lire et de comprendre les évangiles, il fut donc facile pour l’Eglise de se montrer comme seule dépositaire de ses textes. Ajoutons à cela des accords entre le clergé et le pouvoir politique et l’on comprend aujourd’hui que la place qu’elle occupe dans notre société n’est liée qu’à l’histoire.[/quote]
Et passons sur le rôle éducatif et civilisationnel de la religion catholique, tant qu’à faire d’y être.
Même que tout ça, c’est la faute à l’Opus Dei…. 😀
[quote comment= »60666″]actellement, une bonne partie de la population sait lire et une partie peut, au même titre que l’église, interpréter les évangiles. Pourquoi leur interprétation serait elle moins crédible que celle de l’Eglise ?[/quote]
Parce qu’ils n’auraient qu’une vision court-termiste, egocentrée et matérielle des choses, comme expliqué plus haut ? Parce que nul ne refait le monde, pas même aujourd’hui ? Que les idées des Lumières étaient déjà présentes dans les hérésies des premiers siècles ?
[quote comment= »60666″]Alors si l’Eglise veut garder sa place, cela ne sera surement pas en se radicalisant et en refusant l’évolution de la société.[/quote]
Quelle place particulière aurait-elle à conserver ? Dès qu’elle dit quelque chose, tout le monde écoute mais en rigole en sous-main.
[quote comment= »60678″][quote comment= »60666″]Je suis assez d’accord avec egdltp, l’important est de savoir qu’elle parole il faut écouter. Celle de l’église ou celle des évangiles ?[/quote]
Arrêtez de l’opposer, vous me faites penser aux musulmans fondamentalistes qui ne cessent de tirer du Coran tous leurs appels au meurtre. La grande force du christianisme, c’est de justement laisser libre cours à l’interprétation, induisant une foi dans la raison que l’on ne trouve nulle part ailleurs. La lecture littérale, sans mise en perspective, sans réflexion aboutie, sans exégèse, apporte peu.
si je comprend bien seul les curés peuvent comprendre les évangiles
[quote comment= »60666″]Pendant prés de 2000 ans, seuls les instruits (homme d’église, politiques,… ) ont été capables de lire et de comprendre les évangiles, il fut donc facile pour l’Eglise de se montrer comme seule dépositaire de ses textes. Ajoutons à cela des accords entre le clergé et le pouvoir politique et l’on comprend aujourd’hui que la place qu’elle occupe dans notre société n’est liée qu’à l’histoire.[/quote]
Et passons sur le rôle éducatif et civilisationnel de la religion catholique, tant qu’à faire d’y être.
Même que tout ça, c’est la faute à l’Opus Dei…. 😀
Je n’ai jamais critiqué le role éducatif de l’Eglise
[quote comment= »60666″]actellement, une bonne partie de la population sait lire et une partie peut, au même titre que l’église, interpréter les évangiles. Pourquoi leur interprétation serait elle moins crédible que celle de l’Eglise ?[/quote]
Parce qu’ils n’auraient qu’une vision court-termiste, egocentrée et matérielle des choses, comme expliqué plus haut ? Parce que nul ne refait le monde, pas même aujourd’hui ? Que les idées des Lumières étaient déjà présentes dans les hérésies des premiers siècles ?
sur 4 milliard d’individu, il y en à bien 1 qui ne soit pas homme
d’église et intelligent
Quelle place particulière aurait-elle à conserver ? Dès qu’elle dit quelque chose, tout le monde écoute mais en rigole en sous-main.[/quote]
moi cela ne fait pas rire, cela me met plutôt en rogne de voir la religion boufée à la sauce americaine
[quote post= »60686″]si je comprend bien seul les curés peuvent comprendre les évangiles[/quote]
Non, mais quand vous aurez étudié tout l’Ancien Testament, le Nouveau testament, l’histoire de la liturgie et des premiers chrétiens, vous aurez peut-être un avis un peu plus éclairé sur la question, parce que plus complet.
Alors que si vous vous contentez de lire les Evangiles sans comprendre qu’il peut y avoir plusieurs degrés de lecture, l’interprétation restera un peu faiblarde.
D’ailleurs, vous ne m’avez opposé aucun argument à ce sujet…
[quote post= »60686″]moi cela ne fait pas rire, cela me met plutôt en rogne de voir la religion boufée à la sauce americaine[/quote]
Sauce américaine ? Vous parlez de quoi ? Si vous évoquez la liturgie, elle existait bien avant que les amériques ne soient découvertes. La liturgie, c’est le culte rendu à Dieu, c’est aussi une forme de spectacle. Si vous parlez du flux médiatique, il ne me semble pas que l’Eglise se fasse bouffer.
@polydamas : en quoi voyez vous que je cherche à opposer le message de l’évangile tel que chacun peut le comprendre à la lecture des textes et le discours de l’organisation « Eglise » ?
Même ce dernier discours est bien difficile à cerner tant il dépend de l’humanité de celui qui le tient : simple curé de campagne, prêtre engagé dans un mouvement, religieux d’un ordre, « prince » de l’église…
Une chose que nous apprend l’exégèse et l’étude de l’histoire du catholiscisme, c’est qu’il y a un invariant qui parfois ne pouvait qu’être de forme, mais qui traverse tout cet espace, c’est le simple commandement laissé par Jesus à ces disciples :
« Aimez vous les un les autres comme je vous ai aimé ».
Toutes les viccissitudes de l’Eglise au cours de l’histoire peuvent s’expliquer par des choix humains et des contingeances temporelles, toutes les réussites de cette même organisation ont leur source dans cette simple phrase.
Alors, le reste, la doctrine, la recherche d’une différence entre solidarité et charité,…
Personnellement, mon interprétation des termes me semble presque inverse à la votre Polydamas. Mais chacun est seul avec sa compréhension du monde. Il ne peut que chercher à l’améliorer en confrontant ses impressions à celles des autres.
[quote comment= »60697″]@polydamas : en quoi voyez vous que je cherche à opposer le message de l’évangile tel que chacun peut le comprendre à la lecture des textes et le discours de l’organisation « Eglise » ?[/quote]
Et bien, je le vois dans les propos que vous tenez juste ensuite:
[quote comment= »60697″]@Même ce dernier discours est bien difficile à cerner tant il dépend de l’humanité de celui qui le tient : simple curé de campagne, prêtre engagé dans un mouvement, religieux d’un ordre, « prince » de l’église….[/quote]
Parce que la doctrine est claire sur le dogme, et que ce qui importe aussi dans la religion catholique, au-delà des commandements, ce sont les paroles du pape, en tant que représentant du St Esprit, sur les sujets de foi et de morale. Alors que tous les autres propos de n’importe quelle autre personne dans l’Eglise peuvent se discuter.
[quote comment= »60697″]Alors, le reste, la doctrine, la recherche d’une différence entre solidarité et charité,…[/quote]
J’apprécie la manière dont vous avez l’air de traiter la doctrine, comme si elle était évidente, comme si elle découlait, ce qui n’est aucunement le cas. Avec le commandement du Christ, on peut légitimer tout et n’importe quoi. Or non, c’est l’Eglise, à la lumière de la raison et de l’histoire, qui définit le cadre d’interprétation de ce commandement.
Rien d’autre. Etre catholique, c’est aussi être soumis à l’Eglise. C’est aussi simple que cela.
[quote comment= »60697″]Personnellement, mon interprétation des termes me semble presque inverse à la votre Polydamas. Mais chacun est seul avec sa compréhension du monde. Il ne peut que chercher à l’améliorer en confrontant ses impressions à celles des autres.[/quote]
Je ne fais rien d’autre que résumer les conceptions courantes de la doctrine de l’Eglise. Libre à vous de ne pas l’accepter, et de l’interpréter à votre sauce.
Je terminerai par ce petit commentaire sur ce sujet car la discussion avec Polydamas n’aboutira pas à grand-chose, même si elle à eu le mérite d’exister.
Je suis persuadé que les historiens ne sont pas les seuls à comprendre l’histoire, les critiques littéraires à apprécier la lecture, les critiques culinaires à être capable de juger de la qualité d’un plat que les hommes d’Eglise ne sont pas les seuls à être capable de comprendre les Evangiles, et que le fait d’en avoir une interprétation différente n’est pas une tare.
Quand à la remarque sur la sauce américaine, c’est tout simplement que notre vieille Eglise est en train de disparaitre sous la pression des Eglises Evangéliques, aussi bien en Europe, quand Afrique. Reste à savoir pourquoi.
désolé pour les fautes, nuits courtes en ce moment.
[quote comment= »60701″]Je terminerai par ce petit commentaire sur ce sujet car la discussion avec Polydamas n’aboutira pas à grand-chose, même si elle à eu le mérite d’exister.
Je suis persuadé que les historiens ne sont pas les seuls à comprendre l’histoire, les critiques littéraires à apprécier la lecture, les critiques culinaires à être capable de juger de la qualité d’un plat que les hommes d’Eglise ne sont pas les seuls à être capable de comprendre les Evangiles, et que le fait d’en avoir une interprétation différente n’est pas une tare.
[/quote]
C’est la mode en ce moment, ce « relativisme » en matière de littérature, de foi etc… Oui, bien sûr tout le monde peut lire un article de Paul-André Meyer… Quant à le comprendre -au moins en partie… Ben, un doctorat en probabilité, s’il n’est pas une garantie absolue, est une grande aide… 😀 Et il en va de même des textes religieux ou philosophiques… Bien sûr vous pouvez lire les Evangiles et les interpréter à votre sauce, ou lire la « critique de la raison pure » et en tirer vos principes…
Mais un docteur en théologie ou philosophie (respectivement) en donnera une interprétation certainement plus juste et plus complète, et comprendra « bien » ce que d’autres auront pris de travers.
Et la Tradition ainsi que le Magistère de l’Eglise sont autant d’aides qui se sont construites sur près de 2000 ans pour nous aider dans cette tâche, guidés par l’Esprit Saint… Les ignorer n’est pas très malin, je dirais… Comme vouloir réinventer les maths soi même 😉
[quote comment= »60701″]
Quand à la remarque sur la sauce américaine, c’est tout simplement que notre vieille Eglise est en train de disparaitre sous la pression des Eglises Evangéliques, aussi bien en Europe, quand Afrique. Reste à savoir pourquoi.[/quote]
Peut-être tout simplement parce qu’eux n’ont pas peur d’être ouvertement chrétiens (problème crucial dont souffrent beaucoup de catholiques)
Et surtout qu’ils ne sont pas en permanence critiqués pour leurs positions (en matière morale et particulièrement de morale sexuelle, ils sont, quoi qu’en disent les médias, généralement aussi conservateurs, voire plus que l’Eglise Catholique Romaine…) présentées partout comme archaïques et « fascisantes »…
[quote comment= »60701″]Quand à la remarque sur la sauce américaine, c’est tout simplement que notre vieille Eglise est en train de disparaitre sous la pression des Eglises Evangéliques, aussi bien en Europe, quand Afrique. Reste à savoir pourquoi.[/quote]
Je me marre.
C’est vrai qu’avec un milliard de catholiques, on a de quoi craindre. Au fait, qui vous a dit que les religions se faisaient concurrence, qu’il faut voir ça sous le sceau de la compétition ?
[quote comment= »60701″]Je suis persuadé que les historiens ne sont pas les seuls à comprendre l’histoire, les critiques littéraires à apprécier la lecture, les critiques culinaires à être capable de juger de la qualité d’un plat que les hommes d’Eglise ne sont pas les seuls à être capable de comprendre les Evangiles, [/quote]
Ça tombe bien, j’en suis tout autant persuadé que vous. La preuve ? Je ne suis pas un clerc…
Mais avant de propager les mêmes préjugés et les mêmes erreurs que bien du monde avant vous, il faut approfondir le sujet. Vous n’avez rien d’autre que votre jugement personnel pour appuyer vos dires.
Même si c’est honorable, il me semble que c’est un peu court pour remettre en cause 2000 ans de réflexion, de débat acharné, d’excommunications, de discussions en tout genre. Que vous n’appréciez pas le chemin pris par l’Eglise, cela peut se comprendre, mais dire que cela ne correspond pas tout à fait au message du Christ révèle une profonde méconnaissance des mécanismes de fonctionnement et de réflexion de l’Eglise.
[quote comment= »60701″]et que le fait d’en avoir une interprétation différente n’est pas une tare.[/quote]
Non, ce n’est pas une tare, mais c’est juste que si cela va trop loin, cela remet en cause le statut de catholique…
Ce qui n’a rien de déshonorant.
PS: Si je peux vous recommander une seule chose, c’est de lire la Somme Théologique de St Thomas d’Aquin, ou encore le catéchisme de St Pie X ou du Concile de Trente. C’est brillant, clair et très bien construit.
@polidamas: Merci de vos explications, je peux donc me dire chretien mais pas catholique bien que baptisé dans cette religion.
J’ai effectivement du mal à accepter l’infaillabilité papale et la soumission à l’Eglise en tant qu’institution. Je préfère garder mon libre arbitre et faire confiance dans la mansuétude du Seigneur lors du jugement dernier.
Au plaisir de vous lire.
Edgtlp, tu sais, j’imagine, que l’infaillibilité papale n’est pas un état permanent mais qui n’est applicable qu’aux questions liées au dogme et lorsqu’elle est explicitement invoquée ?
—
ah tiens, sinon…
Entrez dans l’espérance, c’est déjà pris.
@Koz
Comme par magie, le choix des sujets des tes billets me donnent souvent l’occasion de parler d’une chose qui m’a interpellé ou m’a choqué, mais que je trouvais trop hors sujet pour en parler où que ce soit.
Faudrait juste régler le timing, parce que ça fait une semaine ou deux que je rumine ça et pour un peu Nous aurions presque failli attendre.
Dans le Figaro ou Le Monde, je ne sais plus, et désolé pour le manque de lien, il va falloir me croire sur parole, un prêtre était interrogé sur un sujet qui peut sembler un peu futile : le port de l’habit distinctif – en l’occurrence, non pas une soutane, mais une chemise avec un col dit « romain » (l’habituelle chemise de clergyman autrement dit). En fait pas si futile que ça puisque ce prêtre évoquait les avantages dans notre société « déreligieusée » de pouvoir se distinguer en tant qu’homme d’église et de l’impact que ce simple signe pouvait avoir de positif en termes de respect. Ce qui m’a troublé par contre, c’est que le prêtre se dépêchât d’ajouter « Mais attention, il ne s’agit en aucune façon de faire du prosélytisme ».
Dans cette France hyper laïcisée, dans laquelle il est tout à fait possible de porter un T Shirt de Che Guevara dans un lycée mais où le moindre signe d’appartenance religieuse est banni par une loi – dans laquelle une gamine se fait plus facilement virer d’un l’établissement pour le port d’un voile que pour avoir lancé des insultes à un professeur – entendre un prêtre s’adressant à la presse en jurant « ses grands dieux » qu’il ne s’agit surtout pas, quelle horreur, de faire du prosélytisme me choque et m’inquiète.
Que l’on prenne l’affaire par n’importe quel bout, le rôle le plus fondamental de l’Eglise est de faire connaître, de diffuser, de promouvoir, cette Révélation que sont les évangiles. Une fois le Christ parti, les apôtres supposés parler toutes les langues, se sont rendus dans les contrées les plus hostiles, étrangères, ou indifférentes au message du Christ pour les convaincre que dans ces paroles résidait le salut de l’homme. Qu’on le veuille ou non, que l’on en partage la foi ou non, les chrétiens ont jeté les bases d’une nouvelle civilisation en Europe dans ces temps anciens. Ils ont apporté aussi un message d’amour et d’aide du prochain dans un monde alors basé en grande partie sur le crime et le culte de la force. La plus grande tradition de l’Eglise Catholique (et des religions chrétiennes en général) ce n’est certainement pas la messe en latin mais une tradition missionnaire et évangélisatrice. L’universalité est fondamentalement prosélyte. Comment peut-il en être même autrement ? Si je comprends bien que les grandes religions, conscientes de diffuser un message similaire ou complémentaire, ne se livrent pas à des vastes actions de « débauchages », je comprends moins bien ces efforts pour absolument garder un profil bas.
Alors que penser d’un prêtre, d’un membre du clergé, qui affirme « surtout ne pas faire de prosélytisme » ? A mon avis, cet homme, direct héritier des apôtres, a perdu en route quelque chose d’essentiel dans son sacerdoce. Peut être finalement que la vraie crise de la vocation vient de là. Peut être que beaucoup de jeunes séminaristes devraient comprendre, ou aimerait entendre qu’on leur dise que l’exercice futur de leur prêtrise, ne consistera pas à balayer les travées vides de monuments devenus historiques, mais à annoncer et à convaincre les hommes qu’il existe un espoir de salut. Ce message fondamental n’a non seulement pas pris une ride mais il est de plus en plus nécessaire de le diffuser de nos jours. Peut être que ce message là, dans toute sa simplicité, serait mieux compris en termes de vocations.
Oh bien sûr, dans cette « France digne héritière des Lumières », dont les livres d’histoire vantent la ferveur révolutionnaire qui chassa la domination d’un clergé au service de la noblesse, dont les principes de laïcité et de séparation de l’Eglise et de l’Etat ont été acquis par l’opiniâtreté de gouvernements athées et revanchards, et dont ses garants moraux placent le matérialisme agnostique au sommet de ses valeurs – dans ces sociétés revenues aux cultes de l’argent, du pouvoir, de la force et du plaisir immédiat version MTV, je comprends qu’un prêtre ressente quelques inconforts à convaincre ses interlocuteurs de la Bonne Nouvelle. Mais la position me semble moins dangereuse et la difficulté moins ardue qu’elle ne l’était il y a 2000 ans.
Pourtant, cette société a terriblement besoin de prêtres comme elle a terriblement besoin de laïques (dans le sens catholique du terme) qui osent affirmer leur foi. Je ne veux pas faire mon Marchenoir, mais ce pays, qui en 68 a jeté l’eau de la morale bourgeoise avec le bébé du bon sens, a besoin de « repères » comme on dit. Si les prêtres n’en donnent pas, si leur message devient inaudible parce qu’ils n’osent même plus le diffuser, s’ils ne sont plus là pour écouter avant même de conseiller alors les individus se tourneront vers les pilules du bonheur que leurs médecins ou leurs psy vont gentiment leur administrer pour les soulager de leurs tourments.
Je discutais avec un lecteur du blog de Koz il n’y a pas si longtemps qui me faisait remarquer que près de 50% des billets traitaient finalement de problèmes moraux. Même si je ne partage pas sa foi, je suis obligé (en fait plutôt satisfait) de reconnaître qu’il place bon nombre de problèmes là où ils doivent se trouver. Et c’est sûrement aussi parce qu’il ressent le besoin de les poser en ces termes. Il se fait justement que Koz n’est pas seulement un homme de droite décomplexé mais aussi un catho qui a décidé de l’être. Bizarrement, les observateurs constatent que certains messages réformateurs de la droite sociale libérale ont acquis ces derniers temps une image progressiste qui font passer certaines positions de gauche comme de vieux archaïsmes. Il se pourrait bien que la vérité intrinsèque aux évangiles, pour peu que certains osent la diffuser, se retrouve dans la même position. C’est peut être d’ailleurs le message et le travail le plus important réalisé par Jean Paul II qui , avec juste quelques idées et une certaine décomplexions, a mis à terre « l’indéboulonnable » dictature communisme. Les temps ont changé, l’Eglise a changé, les chrétiens ont changé. L’inquisition a disparu depuis longtemps, les pères ne battent plus leur enfant à coup de bible (ça ne pouvait leur nuire, puisque c’était la parole de Dieu) comme ça se faisait dans certaines régions, on peut même être de gauche et chrétien de nos jours. Il n’y a vraiment pas de quoi avoir des complexes.
Donc, je ne pense pas non plus que les chrétiens doivent avoir peur. Et il y aurait sans doute, dans ce monde, d’autant moins de raisons d’avoir peur pour peu que leur message soit diffusé, compris, partagé et appliqué autant que faire se peut. J’ai la faiblesse de penser qu’une Eglise moderne qui sache (comme elle a su le faire à ses origines) parler les langages de tous les hommes, sans pour autant dénaturer son message et ses pratiques fondamentales du fait de l’influence d’une certaine décadence ambiante, rassemblant une communauté d’un milliard de membres (!) au dernier comptage, peut se donner les moyens de réaliser de grandes choses ici bas en pesant de toutes ses forces sur le monde.
Moi qui ne suis même pas chrétien, le prosélytisme de l’Eglise ne me dérangerait pas le moins du monde. Et au détour d’un surf sur le net, d’un blog, d’un site, j’aimerais autant avoir plus de chance de cliquer par hasard sur les actions communautaires, humanitaires ou charitables de la paroisse Saint Truc ou de la congrégation Saint Machin que de tomber sur un site de cul.
Superbe commentaire. Merci Eponymus,, même si je ne suis pas d’accord avec tout, j’apprécie ta retenue et surtout la chute de ton texte. Mais malheureusement je ne suis pas certain que l’église fasse ressortir la « vérité intrinsèque aux évangiles » d’où, peut être le doute du prêtre. Mais j’avais promis d’arrêter là sur ce sujet car je risque de relancer polidamas………..
Qu’elle soit verticale ou horizontale, l’Eglise catholique ne me semble pas plus éloignée qu’internet que bien d’autres.
Les chrétiens sont porteurs d’une bonne nouvelle à transmettre et le font largement sur internet.
Il ya le site du Vatican
http://www.vatican.va/phome_fr.htm
ancien et très bien fait avec les déclarations du Pape, http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/index_fr.htm
Elles sont suivies par eucharistie miséricordieuse
http://eucharistiemisericor.free.fr/
Le blog http://www.anuncioblog.com/ réfléchit aux moyens d’annoncer la bonne nouvelle et http://www.lesalonbeige.com/ fait un tri quotidien de l’actualité vue par des jeunes catholiques.
On peut trouver de nombreux autre sites, pour l’essentiel catholiques sur cette page
http://unvoyageauliban.bafweb.com/maisoixantehuitdedroite.htm
Le mur du silence qui entoure la parole chrétienne ne me semble pas venir d’un refus catholique de la technique ou d’internet, mais de la crainte et de la méconnaissance que beaucoup ont du message chrétien.
[quote comment= »60790″]Superbe commentaire. Merci Eponymus,, même si je ne suis pas d’accord avec tout, j’apprécie ta retenue et surtout la chute de ton texte. Mais malheureusement je ne suis pas certain que l’église fasse ressortir la « vérité intrinsèque aux évangiles » d’où, peut être le doute du prêtre. Mais j’avais promis d’arrêter là sur ce sujet car je risque de relancer polidamas………..[/quote]
Non, parce que je partage l’avis d’Eponymus, et que j’en ai plus que marre des cathos complexés d’être cathos.
Je ne sais plus qui disait qu’il vomissait les tièdes… 😀
@ Eponymus:
Oui, c’est moins dangereux qu’il y a 2000 ans. Ici. Mais ailleurs, non. A Pékin, les prêtres se font passer pour des profs de français. Le XXe a été le siècle des martyrs.
Et puis, vous oubliez quelque chose, les tueries médiatiques sont moins violentes, mais elles ne sont pas forcément moins efficaces. Pour déraciner une idée, mieux que d’en massacrer ses membres, il vaut mieux les ridiculiser.
D’un certain côté, non, la tâche n’est pas du tout aisée.
@kmc : en fait vous aimeriez que chaque catholique soit son propre interprête de l’Ecriture, un peu comme chez les protestants.
Il y a cependant à degré d’instruction égal une différence fondamentale entre catholiques et protestants.
Ces derniers baignent depuis leur plus jeune âge dans les études bibliques et ont de ce fait une solide connaissance des textes sacrés. Ils connaissent notamment beaucoup mieux l’Ancien Testament que les catholiques.
Cela n’empêche d’ailleurs pas les protestants d’avoir des vues fort contrastées les uns par rapport aux autres, et on arrive ainsi à distinguer 400 obédiences protestantes aux Etats-Unis. Certaines sont fort opposées les unes aux autres, au nom de la Bible.
Les « unitariens » par exemple pensent que le Christ n’était pas Dieu.
Tout récemment une amie protestante m’avouait que pour elle le Christ n’a jamais existé. Et pourtant elle fait l’école du dimanche!
Ce sont ces dérives que l’on trouve même chez des croyants fort cultivés que l’Eglise catholique a voulu éviter.
Pour se rendre compte de la sagesse de cette attitude il suffit de voir combien certains se passionnent pour des thèses farfelues ou des découvertes aberrantes comme il y a peu, le tombeau de Jésus et Marie-Madeleine.
Et même chez des catholiques avertis la culture biblique fait défaut.
Ainsi une personne me disait que le Christ avait douté puisque l’une de ses sept paroles sur la croix était « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ». Elle ignorait que ces mots sont le début d’un psaume de l’Ancien Testament. L’interprétion s’en trouvait bien entendu toute différente.
Au détour d’un zapping, j’entendais récemment Soeur Emmanuelle dire quelque chose comme, qui n’a pas risqué, n’a pas vécu.
Elle le disait certainement bien mieux que moi, et surtout, dans ce bref instant, j’entendais surtout (ai-je déformé ses propos ?), mais la vie n’est qu’un risque, l’absence de risque n’existe pas, et au contraire, si vous vivez dans la recherche du non-risque, alors, vous passez tout simplement à côté de votre vie.
Je ne suis pas croyante, mais ces quelques mots, prononcés avec un tel sourire et une telle énergie mêlés déclenchent en moi une force, une confiance, une forme de « foi » en la vie, en l’humain, en l’avenir, tout comme ce « non abbiate paura » prononcé par JP II.
Bien-sûr, la peur est indispensable à la vie. Mais elle n’est positivement indispensable à la vie que lorsqu’elle engendre la raison, la prudence éclairée. Certainement pas lorsqu’elle devient un frein à toute action, à toute décision.
Ne pas avoir peur, dans ce sens, n’a rien à voir avec l’inconscience, ni, toujours à mon sens, avec l’impatience de voir des résultats à nos actions.
Plutôt une intime conviction que si nous nous laissons aller à la peur, « l’enfer » sur Terre, c’est bien nous qui nous le construisons. Pas les autres, pas ceux là-bas qui sont si méchants. Non. Nous-mêmes.
Je passe plus tard, après la « bataille », et sans ni le talent des uns, la conviction des autres ou encore la plume de certains, mais je me régale de vous lire tous.
Le maître des lieux pond un billet dont les tenants sont certes plus clairs que les aboutissants, mais dont le ton général est revivifiant, et de plus il tient aussi une table à laquelle les invités apportent tous (tous) un petit quelque chose.
Moi, si je me lâchais, j’appellerais cela la grâce. (et je ne veux pas évoquer là une qualité esthétique de patineuse artistique, bien entendu)
Donc merci à vous, tous!
Quant à ce monde, c’est le notre, en effet, n’en ayons pas peur ( même si il ne faut pas se leurrer, Son royaume n’en est pas, de ce monde…)
@ Eponymus,
Très beau commentaire, presque digne d’un billet de Koz ;-). Effectivement, en tant que catholique pratiquant, je suis encore plus choqué que vous par ces prêtres et ces laïcs qui se défendent de vouloir « convertir », de vouloir « faire du prosélytisme »… Si l’on croit au Christ et à son message, on devrait pourtant croire aussi que le salut passe par lui. Dans ce cas, c’est faire preuve d’un manque d’amour du prochain total que de ne pas tenter au moins de l’entraîner dans les doux filets de l’amour de Christ !
Je suis heureux dans ma paroisse et ma communauté (L’Emmanuel) parce que justement l’évangélisation est au coeur de notre vie paroissiale, de notre vie de chrétiens, et qu’on nous appelle régulièrement à nous engager pour cela, faire de belles messes, et attirer à ces messes le plus de gens possibles… Comment l’Amour pourrait-il œuvrer dans les cœurs si on leur interdit d’entendre son appel ?
Je me souviens l’an dernier, lors d’une séance « d’évangélisation de rue » au moment de Pâques d’avoir été choqué par la réaction d’une dame que nous avions abordé… « Ah bon, Pâques est une fête chrétienne ?? « …. « Et vous dites qu’il y a une messe dans le quartier, Ah, ben je vais peut-être y aller… » Elle passait devant l’église tout les jours mais elle ne savait plus vraiment de quoi il s’agissait… et elle pensait que la messe, les prières c’était des choses du passé… Une française de souche pourtant…
Il faudrait donc rappeler à tous ces soit-disant chrétiens qui passent l’essentiel de leur temps à critiquer le Vatican et à se défendre de vouloir convertir les autres, que le Christ dont ils se donnent le nom à dit : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14-6) Alors quoi, ils veulent se le garder pour eux, le Père, ou quoi ????
Mais comme le montre unvoyageauliban il y a plein de sites !
encore faut-il s’y interesser ! et je ne connais pas les subtilités d’internet mais j’imagine que pour mettre une bannière avec une jeune femme prête à dévoiler tous ses charmes cela coûte de l’argent, ce que l’Eglise n’a pas !
De plus, je n’ai aucun doute sur ce que choisiraient la majorité des internautes entre une bannière montrant une jeune femme (ou un jeune homme) dévêtue et une autre, montrant une croix ou un message.
et quand tu vois les comptes rendu dans la presse des messages du pape, c’est souvent ce qui dérange qui est évoqué (la contraception, mariage des prêtres…). C’était flagrant au Brésil alors que l’ensemble du message adressé aux jeunes était autre, tellement riche et beau .
Je pense que le témoignage est le meilleur vecteur du message. Que ce soit des hommes comme l’abbé Pierre, soeur Emmanuelle, soeur Teresa et biens d’autres et l’engagement des chrétiens au coeur de la société avec leur diversité et leur convictions
J’ai beaucoup apprécié la lecture de vos réponses.
En fait, peut être n’ai je pas fait un aussi gros hors sujet que j’imaginais.
Simplement, c’était un point de vue d’une croyante, chrétienne, de culture catholique, ayant passé plusieurs années à étudier la façon de voir les écritures du côté orthodoxe ( l’une des facettes orthodoxe, puisqu’il y a plusieurs « Eglises » orthodoxes, qui pour l’instant ne sont pas raliées au Pape )
Certains rites sont très codifiés – et longs – et ceci me gêne dans cette religion, car je ne suis pas très rituelique .
Néanmoins, la façon de lire les Evangiles et la Bible, la façon d’aller au delà du premier degré de lecture, la notion d’hesychia ( ou paix intérieure ) m’interpellent.
Mais il est certain que le fait que l’Eglise orthodoxe ne soit pas monocéphale implique des approches diversifiées de la lecture des textes saints.
Quant à la question de Koz, voici ce qu’en disent certains orthodoxes :
« La communication dimension du témoignage…
La communication est aujourd’hui une dimension de plus en plus importante du témoignage, qui est la raison d’être de l’Église – « pour la vie du monde » (saint Jean Chrysostome), « pour que le monde croie » (saint Jean l’Evangéliste). »
http://www.orthodoxpress.com/
Et aussi une très belle page :
http://www.pagesorthodoxes.net/
[quote post= »527″]La communication est aujourd’hui une dimension de plus en plus importante du témoignage, qui est la raison d’être de l’Église [/quote]
Je lis ce commentaire après celui d’Eponymus et ses réflexion sur un prosélytisme souhaitable.
Je pense comme Tara qu’il s’agit moins de prosélytisme que de témoignage mais la frontière entre les deux est d’autant plus floue qu’elle dépend souvent de la psychologie de la personne à laquelle on s’adresse et de sa façon de nous percevoir.
Sur la position de l’Église vis-à-vis des problèmes de société, j’ai tendance à penser qu’elle se positionne un peu trop vis-à-vis de ces problèmes. Comme le dit un de mes amis (qui est très provocateur) : « Les curés passent tellement leur temps à parler de sexe que je me demande s’il ne faudra pas bientôt aller au bordel pour entendre parler de Dieu ».
Pour Polydamas :
« Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. »
Apocalypse, Ch 3, V 16
[quote comment= »60986″]Pour Polydamas :
« Ainsi, parce que tu es tiède, et que tu n’es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche. »
Apocalypse, Ch 3, V 16[/quote]
Merci, ma demi-boutade était une manière de rappeler qu’il ne faut pas avoir peur de témoigner, et que le respect humain n’est rien d’autre qu’une forme d’orgueil…
Lu dans le Figaro :
Mgr Vingt-Trois souhaite la création de pôles de vitalité chrétienne…
Donc pourquoi pas le Net ?
Je fais part de quelques réflexions, moi qui suis à l’extérieur du catholicisme :
– Si l’essentiel du message chrétien est un message d’amour, c’est ce message que devraient avant tout faire passer les sites catholiques pour toucher les non-catholiques et non dès la page d’accueil, la position de l’Eglise sur l’embryon humain comme sur http://www.evangelium-vitae.org
– Franz a une belle expression » les doux filets de l’amour de Christ » mais d’autres peuvent traduire par » bourrage de crâne »
Le temps des conversions à tout prix est révolu, selon moi, il s’agit plus aujourd’hui pour les chrétiens de témoigner que de convaincre, témoigner et aussi raconter l’histoire du christianisme que beaucoup ignorent totalement.
– L’ingérence de la morale catholique dans notre société fait parti du passé, je ne crois pas qu’il y ait comme seule alternative la morale catholique ou pas de morale du tout.
Ce qui caractérise notre époque et notre société, c’est le recul simultané du religieux et de la philosophie au profit du matérialisme et de la science.
[quote comment= »60991″]ma demi-boutade était une manière de rappeler qu’il ne faut pas avoir peur de témoigner, et que le respect humain n’est rien d’autre qu’une forme d’orgueil…[/quote]
Mon interprétation de ce verset est différente. Je crois qu’il y a plus matière à faire des saints chez des débauchés que chez les « braves gens »*. La jeunesse de St-Augustin nous le rappelle. Et je ne vous parle même pas de celle de St François d’Assise.
Cela dit ça ne contredit pas votre interprétation.
Et vous avez raison de dire que le « respect » peut être une forme déguisée de mépris hautain. Quoiqu’à mon avis il s’agit plus souvent de peur de prendre des coups (on y revient).
*Les mots « débauchés » et « brave gens » étant à prendre le plus largement possible, vous l’aviez compris.
@ Pablo:
Tout à fait d’accord avec vous, c’est pour cela que j’ai souvent plus de respect pour mes ennemis que pour les mollusques qui n’en ont rien à cirer, ne se posent pas de questions, ne veulent pas qu’on leur en parle.
L’important est d’être engagé, et de tenter de faire vivre ses convictions.
@Poly : les mollusques apprécieront (même si je comprends ce que tu veux dire)
A mince j’avais le lien mais les administrateurs ont depuis censure cette vidéo (par contre j’ai un catholique romain qui a fait une vidéo totalement inverse « Are catholic christians ? »)
Mais effectivement c’est tres tres evangeliste.
[quote comment= »60986″]La communication est aujourd’hui une dimension de plus en plus importante du témoignage, qui est la raison d’être de l’Église.
Je lis ce commentaire après celui d’Eponymus et ses réflexion sur un prosélytisme souhaitable.
Je pense comme Tara qu’il s’agit moins de prosélytisme que de témoignage mais la frontière entre les deux est d’autant plus floue qu’elle dépend souvent de la psychologie de la personne à laquelle on s’adresse et de sa façon de nous percevoir.
[/quote]
Beaucoup de remarques et de commentaires intéressants (voire fondamentaux) sous ce billet en effet !
Bonne remarque de Tara et aussi sur la frontière entre les deux. C’est clair que le témoignage, où même la démonstration de la foi dans l’action peuvent convaincre, impressionner, séduire, trouver un écho chez l’autre.
Mais il y a rien de choquant à l’adhésion non plus. Et pourquoi s’en défendre ? Pourquoi un prêtre ou même un laïque ne « voudrait surtout pas conseiller à quelqu’un à se joindre à une communauté de croyants » quelle qu’elle soit ?
Ca me parait plus être une sorte de contagion intellectuelle d’un « politiquement correct » qui voudrait faire d’une approche religieuse quelque chose d’inconvenant. Ca me parait directement opposé à la démarche même du Christ qui justement bousculait avec une certaine rudesse les gens dans leurs habitudes et leurs certitudes en les invitant à s’engager.
C’est pas si facile certes. Déjà il faut bousculer, ensuite inviter à s’engager. Mais je sais, ça ne se fait pas. C’est pas poli où je ne sais quoi, visiblement.
Mais je trouve qu’il s’agit d’une forme de combat et qu’il est terriblement important. Il y a quelques jours un commentateur en répondant à Poly sous un autre billet affirmait quelque chose comme « il existait une théorie scientifique établissant que l’homme n’avait aucun autodéterminisme car la conscience était une fabrication du cerveau intervenant après la perception » (!!!) et le commentateur d’ajouter « ceci risque de changer beaucoup notre conception du monde ». Tu m’étonnes !
En dehors du fait, qu’une telle théorie n’est « scientifique » que dans la tête de ceux qui l’ont conçue et qu’elle n’a aucune valeur, que c’est de la pure daube comme beaucoup d’autres conneries qui sont dites dans ces cercles, elle n’en est pas moins extrêmement inquiétante et révélatrice quant au sujet qui nous occupe. Cette fameuse « conscience » – celle aussi qui nous empêche de faire n’importe quoi mais qui effectivement rend l’homme autodéterminé – emmerde beaucoup le monde scientifique hyper rationaliste et quelques autres. On se demande d’ailleurs si le type qui a formulé ça se rend même compte de ce qu’il affirme – parce que si l’homme n’a aucune conscience et n’est pas autodéterminé, on se demande bien pourquoi il s’emmerderait la vie à essayer de le démontrer!
Mais soit, ce genre de choses peuvent être utiles. Pondons alors une belle théorie pour nous débarasser de cette conscience. Comme ça, dans un régime facho, le type qui viendra regimber, on pourra juste lui tirer une balle dans le crane en guise de toute réponse, puisqu’il n’est qu’un tas de cellules inconscientes qui viennent juste foutre un grain de sable dans la machine bien ordonnée de ce monde.
Quand Poly dit : « Et puis, vous oubliez quelque chose, les tueries médiatiques sont moins violentes, mais elles ne sont pas forcément moins efficaces. Pour déraciner une idée, mieux que d’en massacrer ses membres, il vaut mieux les ridiculiser. » il a tout à fait raison. C’est bien une guerre d’idées comme il le souligne. Et elle est beaucoup plus âpre qu’on pourrait le croire. Savez-vous qu’il existe une discipline à l’INSERM qui s’intitule la génétique cognitive ? La modification des gènes afin de changer le comportement humain ? Moi je pense que c’est probablement le combat le plus important qui va se jouer au cours du XXI siècle. La bataille pour la liberté de « conscience » en quelque sorte.
La presse en l’occurrence est effectivement un des fronts sur lequel se déroule cette guerre d’idées et de communication. Il ne faut pas perdre cette guerre par manque de combattants qui trouvent cela légèrement dérangeant d’oser « bousculer » en témoignant, en convaincant ou dans certains cas, en se faisant déjà simplement respecter.
Je ne vais pas devenir jehoviste, mais merde, « Réveillez-vous ! » comme ils disent. Vous qui avez la foi, me laissez pas tout seul. Pour le coup c’est moi qui ait peur. Au secours !
@kmc
« Je te rappel qu’en France l’entretien de la plupart des églises est du ressort des communes. Alors fait plutôt un don à ta commune. »
Ah! mais je le fais !. Deux fois par an (je suis propriétaire donc foncier + habitation) ! Bon d’accord le « don » est un peu forcé mais nous avons deux beau ronds points tout neufs et une paire de jumelle eurolaser pour la police municipale. Et de beaux étais en sapin pour faire tenir le mur de l’église déstabilisé par la construction du palais municipal. Mais il ne nous a pas couté cher puisque « c’est le Conseil Général qui en a financé une grande partie » (avec les deux dons annuels des propriétaires de la commune)
[quote comment= »61013″]@Poly : les mollusques apprécieront (même si je comprends ce que tu veux dire)[/quote]
En même temps, personne ne se considère comme mollusque, donc personne ne se sent visé 😉
—
A part ça, et en réaction à la réaction d’Eponymus : je comprends parfaitement ce que tu dis, et c’est d’autant plus important que ça vient d’un non-croyant. Je me souviens d’un pélerinage durant lequel, étant responsable du groupe encadrant les enfants, je portais comme les autres un signe distinctif (la croix de l’Assomption) autour du cou. A côté de moi, notre aumônier, « en civil » (nous n’en avons jamais discuté parce qu’il en a profondément marre de répondre à cette question. Vu que j’ai beaucoup d’estime pour lui par ailleurs, jen e le fais pas ch… avec ça). Même pas une croix. Le résultat, c’est qu’une personne est venue droit sur moi me demander de l’entendre en confession…
Je suis toujours surpris par les conceptions de certains qui estiment que la religion devrait être du ressort de l’intime, et que l’on ne doit pas l’extérioriser ni chercher à « évangéliser ». Personnellement, je ne chercher pas à « évangéliser », me sentant bien trop faible dans ma foi pour le faire mais, notamment par ce blog (c’est venu en court de route), j’essaie de témoigner de ce que peut être un catho. Et qui, mais vous me détromperez, n’est pas forcément l’incarnation de al caricature qu’en ont certains.
Et j’adhère totalement à ce que tu dis plus haut : avoir la foi, c’est croire que Dieu existe, qu’il s’est incarné, en envoyant son Fils sur la Terre, qu’il a accepté la liberté des hommes, qui l’ont crucifié, et que le Christ est ressuscité, ce qui nous attend tous. J’aimerais parfois que ceux qui voudraient que la religion reste du domaine de l’intime fasse l’effort d’imaginer qu’ils y croient intimement : le garderait-il pour eux ?
Ce qui m’interpelle aussi, c’est cette volonté de réduire au silence ceux qui pourraient témoigner ou évangéliser, qu’ont certains. Pourquoi ? Craignent-ils qu’ils soient trop convaincants ? J’entends pourtant régulièrement Mélenchon ou Buffet s’exprimer, je n’en suis jamais devenu communiste pour autant ! Pensent-ils que les gens ne sont pas capables de faire la part des choses ?
La crainte du prosélytisme me semble tenir de la crainte d’une pression morale. Il me semble qu’aujourd’hui, non seulement elle n’est guère exercée mais, en plus, la société dans son ensemble exerce une pression morale inverse suffisante pour permettre à chacun de résister à cette intolérable pression morale que constituerait le propos de l’Eglise catholique.
« Le christianisme n’est pas une nouvelle éthique. c’est une nouvelle vie , qui met l’homme en contact direct avec Dieu.
(…)
Quand vous faites le bien , quand vous aimez, quand vous contemplez la beauté, quand vous ressentez la plénitude de la vie, le Royaume de Dieu vous a déjà touché. Il n’est pas seulement dans un avenir lointain, pas seulement dans le méditations futurologiques. il existe déjà ici et maintenant.
Le christianisme, c’est la sanctification du monde, la victoire sur le mal, sur les ténèbres et sur le péché. C’est la victoire de Dieu.
Cette victoire a commencé la nuit de la résurrection. Elle continue et continuera, tant que le monde existe et existera »
Le christianisme ne fait que commencer.
Père Alexandre MEN 8 septembre 1990
publié aux éd du cerf , coll » le sel de la terre »
[quote comment= »61156″]La crainte du prosélytisme me semble tenir de la crainte d’une pression morale. Il me semble qu’aujourd’hui, non seulement elle n’est guère exercée mais, en plus, la société dans son ensemble exerce une pression morale inverse suffisante pour permettre à chacun de résister à cette intolérable pression morale que constituerait le propos de l’Eglise catholique.[/quote]
En même temps, si ils ont peur, c’est qu’ils savent intérieurement que nous avons raison… 😀
@DRH
La solution est peut être de rétrocéder l’ensemble des lieux de culte et leur entretien (quoi que cela me désolerai de voir certains monuments tomber en ruine), y compris les ex-monastère à leurs « locataires »
Aucune église ne crache sur les subventions apportées, même si elle viennent de non croyants
Arrêtons là la flagellation.
Pour le reste des commentaires (valere et tourbillon, Polydamas….), il est impossible de convaincre un radical de tenter d’essayer de comprendre la position d’un autre.
Ce n’est pas une ouverture d’esprit très chrétienne (et là, y à poly qui va se fâcher)
Les autres c’est: causes toujours car je suis certain de détenir la vérité (sans références au maître des lieu)
@Koz,
tu écris :
» A côté de moi, notre aumônier, “en civil” (nous n’en avons jamais discuté parce qu’il en a profondément marre de répondre à cette question. Vu que j’ai beaucoup d’estime pour lui par ailleurs, jen e le fais pas ch… avec ça). »
Mais, dans quel sens en a-t-il marre ? Sais-tu ses arguments ? Ses contraintes ?
C’est une question qui me travaille. Pourquoi, des personnes qui ont fait voeu de consacrer leur vie à Dieu et au Christ ne porteraient plus ne serait-ce qu’une petite croix ?
Très franchement, je n’en sais rien. Il nous a clairement indiqué un jour qu’il ne souhaitait pas répondre éternellement à cette question, et je n’ai pas insisté. Je pense qu’il considère que ce n’est pas l’essentiel. Peut-être estime-t-il qu’il se fait mieux accepter, lui laissant davantage la possibilité d’éviter les a priori. No sé. C’est quelqu’un d’une grande « densité » spirituelle par ailleurs, alors… Ce qui ne m’empêche pas d’avoir mon opinion.
Perso je pense que voir un col romain ou une soutane c’est comme une barrière, qui impose certes le respect, mais qui met une distance, surtout pour ceux qui ne croit pas.
Je pense que jean basket, bleu de travail ou complet veston, même s’il y a une petite croix exprime mieux le partage, la compréhension, la similitude . Mais je pense aussi, qu’il faut aller au delà des apparences, et c’est vrai dans beaucoup de domaines.Taire nos « à priori » pour découvrir la quintessence d’un être, n’est-ce pas là un chemin de découvertes pour remplir nos existences ?
Eponymus,
avec tout le respect que je vous dois (et que je vous porte d’ailleurs, ça tombe bien) vos propos sont ceux d’un athée.
Il ne s’agit pas d’une guerre d’idée et l’Église n’est pas un parti politique.
L’Église n’a pas d' »idées », elle a une doctrine issue d’une révélation.
Et elle n’a pas à faire le plein d’adhérents pour gagner des élections, elle a à conserver et transmettre cette doctrine sans l’altérer. Sa position quant à des problèmes pratiques n’est issue que de conclusions très logiquement tirées de la révélation et de la doctrine.
Quant à perdre des fidèles, cela vaut infiniment mieux que d’altérer la doctrine.
Je ne crois pas non plus qu’elle ait à « convaincre » qui que ce soit parce que la Foi n’est pas le fruit d’une réflexion mais une grâce qui nous est faite par Dieu (même si une formation minimale peut préparer le terrain). Vous me direz que ça limite un peu le dialogue et vous aurez raison mais c’est pour ça que je crois qu’on se limite nécessairement à témoigner.
Tout cela demanderait à être développé, évidemment
@ Pablo
C’est vrai que tout est une question de foi, mais que serrait la foi si on ne peut pas la partager.
Imagines toi, tout seul (ou pas nombreux) à croire à la même chose, à avoir les mêmes idées, elle devient quoi la religion ? Une secte ? D’ailleurs qu’elle est la différence entre une secte et une religion ? Le nombre de croyants ? si tu pense qu’une religion « n’a pas à, convaincre » alors pourquoi y a-t-il eut autant d’évangélistes et pourquoi aujourd’hui encore nous montre t’on les nouveaux cardinaux (entre nous, peu représentants de la répartition des chrétiens dans le monde, mais il est vrai qu’un pape noir passerait moins bien au 20h00). Je suis un simple croyant, sans prétentions. Je n’ai pas besoin d’un bâtiment pour prier, pas besoin de mettre des fleurs pour penser à un parent disparu. J’ai fait un job qui m’a fait voir trop de choses pour accepter sans discuter le message de l’Eglise. Avoir la Foi c’est facile, la transmettre aux autres c’est une autre histoire.et surtout, chaqu’un à le droit d’avoir sa Foi
@Pablo
Je vous retourne les amabilités mais je dois préciser que si je ne suis pas chrétien, je ne suis absolument pas athée.
Je comprends bien ce que vous dites, sauf que l’histoire de l’Eglise, sa progression au fil des siècles témoigne de sa volonté de convaincre (hors le Christ, point de salut). Si l’homme peut assurer son salut sans croire, sans se soucier ni de son comportement, ni de ceux des autres, alors effectivement vous avez sans doute raison. Mais, je crains qu’un bon nombre de catholiques ne pensent pas comme vous y compris dans les sphères vaticanes.
Je ne pense pas que quelqu’un totalement coupé de notre civilisation qui n’aurait jamais entendu parler du catholicisme puisse spontanément avoir la foi en Jésus Christ. Il semble bizarrement que la grâce ne touche que ceux qui ont reçu un enseignement préalable. Jésus Christ n’était-il point considéré comme un guide, un berger ? La métaphore des brebis égarées est tout de même significative en ce sens.
Sincèrement, je ne veux pas m’immiscer dans les affaires d’une religion à laquelle je n’adhère pas, mais il me semble que c’est réduire un peu la dimension de l’Eglise Catholique tel qu’elle a toujours été et telle qu’elle est aujourd’hui.
Je pense au contraire qu’au delà de la foi pure et simple, qui peut être une grâce en effet selon les points de vue, il existe une « philosophie de vie » chrétienne. Il existe aussi un clergé et une liturgie. Il existe un rôle moral, social et civilisateur dans toutes les religions et le catholicisme n’échappe pas à ce constat. Il existe enfin un catéchisme, une volonté de transmettre.
Bien sur, on ne peut finalement que témoigner de la foi, elle ne peut être ni imposée, ni inculquée – mais la raison (comme de nombreux autres chemins) peut être également une voie d’accès. Finalement, est ce que la raison dont l’homme est douée, n’est pas elle aussi une forme de grâce ?
L’Eglise Catholique a subi des coups de boutoirs terribles dans les deux siècles passées. Je ne dis pas qu’une partie de ces reproches n’étaient pas fondés mais la diminution de l’influence de l’Eglise comme de la religion ou de la spiritualité en général n’a pas résulté dans une amélioration spectaculaire de notre civilisation, bien au contraire.
Peut être que la métaphore guerrière n’est pas appropriée mais je peux vous assurer qu’elle est bien présente dans l’esprit de ceux qui la combattent ou combattent l’essence de ce qu’elle essaie de transmettre.
Lu ce matin :
http://www.lefigaro.fr/actualites/2007/11/30/01001-20071130ARTFIG00010-la-bible-a-prix-discountfait-un-tabac-en-supermarche-.php
Cet article montre la polémique qu’il peut y avoir lorsqu’on essaie de diffuser un livre tel que la Bible quasiment gratuitement.
Certains vont jusqu’à dire que «Vendre la Bible à 1,50 euro, explique Bernard Coyault, le directeur, c’est sous-estimer le travail intellectuel qui se trouve derrière les traductions. La vendre dans les supermarchés «c’est faire de la Bible un produit de grande consommation».
Et pourquoi la Bible ne serait elle pas un produit de grande consommation ?
Alors là, c’est sûr, on est loin de la diffusion – gratuite – sur internet !
Je ne discute pas, ici, sur le fond, à savoir « est ce une bible fondamentaliste ou non »
En effet, ceux qui réfutent la validité d’un tel livre n’ont qu’à distribuer le leur au même prix.
… Ce que va faire l’Alliance Biblique , à quelque chose près :
« elle sera vendue 3 euros. «Un prix qui correspond au pouvoir d’achat des Français.» »
6 franchises médicales sur les médicaments, contre 3 . Comme quoi, suivant le point de vue où on se place, 0,5 euros c’est cher ou ça ne l’est pas …
[quote comment= »60761″]Alors que penser d’un prêtre, d’un membre du clergé, qui affirme « surtout ne pas faire de prosélytisme » ? [/quote]
On en saura peut-être davantage bientôt. En tout cas, nous serons éclairés.
Bien que ma réflexion portait plus sur le fond, l’attitude, la décomplexion d’un prêtre porteur du message du Christ que sur un détail sémantique, j’ai trouvé cette phrase qui est intéressante dans cette partie du débat :
« le « prosélytisme, c’est souvent l’évangélisation des autres », souligne Jacques-Noël Pérès, spécialiste de patristique et membre du conseil d’orientation de l’Iseo. »
En fait ma remarque est également bien résumé par la déclaration suivante de Mgr Maurice Gardès, président du Conseil épiscopal pour l’unité des chrétiens : « l’identité de l’Église est fondamentalement missionnaire », l’évangélisation, elle, fait peur. « Dans le contexte actuel, il peut y avoir une tentation de crainte et de timidité », a-t-il regretté.
Aussi le Pasteur de Clermont, président de la FPF est assez clair et direct quant à lui mais ils expriment la même inquiétude : « la vraie question aujourd’hui est celle de la laïcité : « Est-elle un véritable espace public, où toutes les religions ont une légitimité pour parler? Ou va-t-on vers une privatisation du religieux, où aucune expression de celui-ci n’est permise ? « , a-t-il interrogé. » Le témoignage seul du chrétien ne questionne plus. Il doit redonner sens au prosélytisme. On sera toujours considérés comme une secte, mais ce n’est pas grave : cela a toujours existé. Plus grave serait de s’autocensurer »
En fait ça rejoint aussi ta réponse à mon post.