Une trêve. Il faut le vouloir pour s’y tenir, tant elle est unilatérale. Il y a l’intégration instrumentalisée, le suicide assisté encouragé, la famille bousculée, l’avortement banalisé. Chaque jour, des combats à mener. Chaque jour, sortir les oripeaux, faire résonner son mâle courroux. Et juste en-dessous des raisons de la colère, les sujets de préoccupation.
Il y avait la presse, il y avait la télévision. Maintenant, ouvrez Twitter, ouvrez Facebook : si des sujets avaient échappé aux premiers, alors ils s’y entassent, en temps réel. Vous avez 48 bonnes raisons de vous foutre en rogne en attente.
Vous aviez décidé d’orienter autrement votre attention ? Alors on vous sollicite. Par mail, par mention, par DM, par MP. Et Change.org pourrit ta boîte et ta sérénité précaire.
Tu guettais la frange d’or ? On te pointe le noir nuage.
Tant d’occasions de monter au front, de faire valoir son indignation, et je ne suis même pas le pape (je suis Napoléon). Pour le pape, c’est la même chose. Qu’il s’avise de parler de la joie, de l’amour, on vient lui dire qu’il devrait mettre plus en avant l’avortement et la loi naturelle. Dans l’idée probablement que, si nous ne sommes pas entendus, c’est que nous ne parlons pas assez fort. Ce doit être ça. Augmenter le volume.
Lui, il garde l’œil rivé sur le Christ, la compassion, l’accueil, l’amour et la joie. Pas le plaisir, la joie. La joie.
He’s changed the music
« He has not changed the words, but he’s changed the music« . François « n’a pas changé les mots, mais il a changé la musique ». C’est l’un des motifs pour lesquels Time a désigné le pape François Person of the Year. Et c’est plus vrai que ne le pense Time, car ce n’est probablement qu’en raison de leurs tempéraments très différents que le monde n’a pas perçu cette orientation, pourtant présente également chez Benoît XVI.
Time s’est-il fourvoyé ou a-t-il perçu la lumière, l’essentiel ? Time n’a pas perdu de vue que le pape n’a pas changé les mots (quoique). Ils n’ont pas oublié que le pape est très en ligne avec l’Eglise catholique, sur l’amour, la compassion, l’accueil des pauvres… et la loi naturelle. The Advocate, magazine d’information homosexuel, l’a également nommé personnalité de l’année. Pour de mauvaises raisons, eux aussi ? Non, pour des raisons différentes des nôtres, mais avec une analyse sérieuse et sincère. « Pope Francis is still not pro-gay by today’s standard« , c’est finement observé. Plus sérieusement, plus fondamentalement, ils n’oublient pas de souligner qu’en s’opposant aux discriminations contre les personnes homosexuelles, et comme il l’a rappelé lui-même, il ne fait que dire ce que dit le Catéchisme de l’Eglise Catholique. Il faut lire (vite) les commentaires pour réaliser aussi le courage de ce choix de la part de The Advocate.
Time et The Advocate tireraient probablement d’autres conséquences de la compassion et de l’absence de jugement sur la personne (« qui cherche le Seigneur avec bonne volonté », selon le pape). Mais à tout le moins les relèvent-ils. Ne faut-il pas surtout remarquer que le pape est parvenu en six mois à les faire entendre ? Entendre ou percevoir. Ou simplement apercevoir, entrevoir. Mais c’est déjà ça.
Et n’est-ce pas précisément ce qui devrait émaner de tout chrétien ? Je ne vous parle pas de la compassion sentimentale et lénifiante à la mode, mais d’un amour si intrinsèquement lié à la vérité. Ne devrions-nous pas nous laisser interpeller par le fait que ces magazines notent tout spécialement, comme une divine surprise, ce que nous croyons ou voudrions porter : amour et absence de jugement de la personne, mais des actes ?
Le Christ et l’Eglise ne demandent pas aux croyants de rejeter le monde mais de l’aimer. Et l’on peut aimer ce monde qui aspire de lui-même à l’amour, la compassion, l’accueil de l’autre.
Pas d’illusions : nous divergerons ensuite sur les traductions de ces aspirations, sur les conséquences que notre conception de la vérité, et de l’amour vrai, supposent. Et non, ni Time ni The Advocate ni d’autres medias qui rendent aujourd’hui hommage au pape François ne se sont pas convertis. Ils n’ont pas soudainement aperçu le Christ. Mais le pape dégage l’horizon. Ceux qui le souhaitent peuvent entrevoir le Christ.
Le pape y parvient parce qu’il est cohérent. Il incarne ce qu’il dit, il fait ce qu’il demande, ce qu’il propose aux autres. Il montre la voie à double titre. Il montre la voie pour les catholiques désireux de faire partager ce qui les anime et, en cette fin d’année, il nous montre tout spécialement la voie vers l’essentiel.
La joie de l’Evangile, l’évangile de la joie
Evangelii Gaudium, la joie de l’Evangile, son exhortation est forte. Forte de son contenu, forte de l’expérience du pape, et de son exemple. Il y reprend également les travaux des évêques lors du synode sur la nouvelle évangélisation, mais il donne aussi à ce texte la force de ce qu’il a amorcé – accompli – en seulement six mois.[1]
Lire Evangelii Gaudium, c’est aussi se reconnaître dans les figures qu’il admoneste fraternellement. Il faut ici introduire une précision d’interprétation : l’admonestation est fraternelle en ce sens qu’elle est formulée fraternellement (notez que, pour une bonne compréhension, ce sont des mots de la même famille). Son but est ainsi de faire grandir, non de dénoncer. A ceux qui l’oublieraient et seraient tentés de l’instrumentaliser, le pape répond (très) indirectement : il ne faut pas trahir la finalité d’un texte, ni succomber à la tentation de croire qu’un texte s’applique d’abord aux autres.
Et François a des formules piquantes. C’est presque devenu un jeu de savoir par quelle formule il a décidé de morigéner ses frères. Les figures ainsi visées, ce sont celles de ces faces de « Carême sans Pâques » (entendez par là ceux qui oublient la joie de la résurrection). Celles aussi de « ceux qui préfèrent être des généraux d’armées défaites plutôt que de simples soldats d’un escadron qui continue à combattre ».
Le pape a des mots très fermes et justes contre la tentation qui nous guette tant, qui me guette tant, et que je pointais en ouverture : « non au pessimisme stérile« . Il cite le bienheureux Jean XXIII disant ceci, le 11 octobre 1962 :
« Il arrive souvent que (…) nos oreilles soient offensées en apprenant ce que disent certains qui, bien qu’enflammés de zèle religieux, manquent de justesse de jugement et de pondération dans leur façon de voir les choses. Dans la situation actuelle de la société, ils ne voient que ruines et calamités (…) Il nous semble nécessaire de dire notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur, qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin. Dans le cours actuel des événements, alors que la société humaine semble à un tournant, il vaut mieux reconnaître les desseins mystérieux de la Providence divine qui, à travers la succession des temps et les travaux des hommes, la plupart du temps contre toute attente, atteignent leur fin et disposent tout avec sagesse pour le bien de l’Église, même les événements contraires »
Il y a, c’est vrai, bien des raisons d’être inquiets ou au moins vigilants. Mais nous manquons à notre vocation en ne relevant jamais ces « desseins mystérieux de la Providence divine » ou cette autre réalité simple et véritable qu’est le sourire d’un inconnu dans la rue. « Ne nous laissons pas voler l’espérance ! »
C’est un effort difficile, que de distinguer ces desseins, ou simplement relever la beauté, la joie. Et non, je n’ignore pas à quel point cette admonestation s’adresse également et précisément à moi aussi. Mais le fait est qu' »il ne nous est pas demandé d’être immaculés, mais plutôt que nous soyons toujours en croissance, que nous vivions le désir profond de progresser sur la voie de l’Evangile, et que nous ne baissions pas les bras ».
Le pape dit si bien notre vocation, que nous trahissons trop quotidiennement. Permettez, je cite (autant que je like):
« L’idéal chrétien invitera toujours à dépasser le soupçon, le manque de confiance permanent, la peur d’être envahi, les comportements défensifs que le monde actuel nous impose. (…) Pendant ce temps-là l’Évangile nous invite toujours à courir le risque de la rencontre avec le visage de l’autre, avec sa présence physique qui interpelle, avec sa souffrance et ses demandes, avec sa joie contagieuse dans un constant corps à corps. La foi authentique dans le Fils de Dieu fait chair est inséparable du don de soi, de l’appartenance à la communauté, du service, de la réconciliation avec la chair des autres. Dans son incarnation, le Fils de Dieu nous a invités à la révolution de la tendresse. »
De même il nous faut prendre garde à ce que le pape pointe en évoquant les prédications mal proportionnées. Cela s’applique à quiconque entend parler avec sincérité de l’Eglise et de la foi, ou simplement tenter de témoigner. Notre témoignage n’a pas « des proportions convenables », « quand on parle plus de la loi que de la grâce ». Et cette absence de bonnes proportions conduit rien moins qu’à « mutiler l’intégralité du message de l’Evangile ».
« la prédication morale chrétienne n’est pas une éthique stoïcienne, elle est plus qu’une ascèse, elle n’est pas une simple philosophie pratique ni un catalogue de péchés et d’erreurs. L’Évangile invite avant tout à répondre au Dieu qui nous aime et qui nous sauve, le reconnaissant dans les autres et sortant de nous-mêmes pour chercher le bien de tous. »
La bonne proportion ne signifie pas de ne plus parler de « la loi », et de ne parler que de la grâce, de ne plus parler de la loi naturelle, de se fourvoyer dans une compassion mièvre. Elle suppose d’être complets et fidèles. Et, de fait, qui est catholique, qui le devient ou le reste, pour la morale sexuelle de l’Eglise ? On le devient ou le reste, pour le message du Christ auquel, dans un second temps, parce que nous le reconnaissons, nous nous efforçons de conformer notre vie personnelle. La question se pose parfois de savoir ce que certains veulent transmettre par priorité : la morale sexuelle, ou l’amour du Christ ?
Beaucoup l’ont relevé, le vocabulaire du pape est entièrement marqué par le mouvement, la sortie, la rencontre. Déjà, il avait eu cette image si poignante de Jésus, frappant à la porte de l’église… pour sortir. Pour qu’on lui permette de sortir, vers les périphéries. Evangelii Gaudium s’ouvre sur un florilège d’invocations de la joie dans l’Ancien et le Nouveau Testament, et sur cette invitation : « Pourquoi ne pas entrer nous aussi dans ce fleuve de joie ?« .
Et c’est ce fleuve de joie qui doit se traduire par un « dynamisme de sortie ». On ne contraint pas un fleuve, on ne l’empêche pas de s’écouler, il suit son dynamisme vers sa destination finale. La sécularisation ou le laïcisme qui voudraient faire taire le croyant, qui cherchent à « réduire la foi et l’Eglise au domaine privé et intime », lui interdire le champ public et social, seront toujours balayés par la joie et le dynamisme de ce fleuve. Et de cette confession :
« Confesser un Père qui aime infiniment chaque être humain implique de découvrir qu’« il lui accorde par cet amour une dignité infinie ».
Confesser que le Fils de Dieu a assumé notre chair signifie que chaque personne humaine a été élevée jusqu’au cœur même de Dieu.
Confesser que Jésus a donné son sang pour nous nous empêche de maintenir le moindre doute sur l’amour sans limite qui ennoblit tout être humain. Sa rédemption a une signification sociale parce que « dans le Christ, Dieu ne rachète pas seulement l’individu mais aussi les relations sociales entre les hommes ». »
Et sinon, Joyeux et Saint Noël à vous !
Stat crux dum volvitur orbis, m’a-t-on rappelé récemment. Le monde tourne, la croix demeure. Dans la frénésie du monde, des combats qui s’imposent, des engagements, discerner l’essentiel.
Parce que nous mourrons (et c’est embêtant). Ce soir-là, que l’on ne soit pas croyant et que l’on relise sa vie pour soi, qu’on le soit et que l’on en justifie, il faudra savoir ce que nous avons fait de nos vies. Dépensées dans des escarmouches, ou rivées à l’essentiel ? Poser la question est plus aisé qu’y répondre. Je faillis, j’ai failli, je faillirai, mais j’essaierai.
D’ici là, tout simplement, attendre et se préparer à cette fête par laquelle nous, chrétiens, nous reconnaissons ce surprenant Dieu faible par amour, pour tous les Hommes, pour chacun. Dieu n’est pas tout puissant, il est Père tout puissant. D’ici quelques jours, nous rappellerons cette foi étonnante en un Dieu qui prend chair, le seul qui s’incarne, vient partager les joies, les tourments, la finitude des Hommes, au point de se confier, petit enfant, entre leurs mains, à leurs soins.
C’est là l’essentiel de ces journées. Cela vaut bien une trève.
Aussi, d’ici là, laissez-moi juste espérer pour vous tous un joyeux et saint Noël.
- dans les passages qui suivent, les liens renvoient à des passages précisément ciblés dans le texte et directement accessibles. Citer Evangelii Gaudium dans son intégralité sera certainement intéressant mais laborieux [↩]
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Merci, joyeux et saint Noël à toi et à ta famille également (j’imagine que cette période de l’Avent doit en plus avoir une saveur toute particulière pour vous).
Merci! merci pour l’Esperance partagée, merci pour ces beaux extraits choisis de La Joie de l’Evangile! Et Saint et Joyeux Noël à votre famille 5+1!
‘lut Koz …
Etonnante année 2013 : un pape qui renonce à exercer sa charge, une fille ainée de l’Eglise qui ouvre son mariage civil à des couples que l’Eglise ne reconnait pas, un nouveau pape qui, avec une éclatante humilité, tient un discours que tout le monde entend alors que ce sont les mêmes mots …
Et Koz qui finit l’année en citant rien moins que le principal magazine LGBT américain. Etonnante année en effet.
J’ai lu attentivement l’article, j’ai lu attentivement une bonne partie des commentaires (plus de 470, c’est long). Je lis tout aussi attentivement les réactions à cet article ici en France. Il y a du chemin à faire, d’autant qu’il s’est encore rallongé durant cette année 2013 où les événements ont encore élargi le fossé entre certaines communautés.
Cela dit, un fossé ça s’enjambe. Et, paradoxalement, ce genre de fossé s’enjambe d’autant plus aisément qu’on le fait les bras grands ouverts. Je sais, l’image peut paraître incongrue mais c’est en réalité ce que fait un funambule, non ?
Mais bon, l’année 2013 est une année étonnante. Et comme il reste encore quelques jours avant de lui dire adieu ( 😉 ) et d’accueillir la suivante, je fais le pari qu’on va encore avoir quelques surprises. J’adore les surprises !
En attendant, joyeux Noël – 6. Je repasserai p’tet’ envoyer une aut’ patat’ le jour dit. Car, mon ami Koz, « avant l’heure, c’est pas l’heure » !
M.
Je crois que ce billet est un de mes préférés. A en devenir « inconditionnelle » de ce blog ! Non… aucun risque, je n’ai jamais été inconditionnelle de qui que ce soit, il est trop tard pour changer. Simplement merci. Soyez dans la Joie, votre famille et vous.
Sur ce, je vais a la messe. Merci koz.
@doenerth et pourtant… l’inconditionnalité n’est-elle la base de toute relation humaine ? 🙂
Simplement merci. Et énormément merci, c’est juste ce que j’avais besoin d’entendre. Un vrai besoin. Merci de partager l’Espérance, je vais essayer de la partager à mon tour. Sainte et Joyeuse fête de Noël et continuez à nous secouer en 2014.
Bonsoir Koz,
je te souhaite aussi un Joyeux Noel. Je crois voir dans ce billet un pas dans la bonne direction: celle de décider que ton bonheur ne dépend pas de la façon dont l’état français favorise ou non tes préférences morales dans des lois qui ont de toute façon une importance relative.
Je partage avec toi l’opinion que notre société est largement perfectible, et que sur certains sujets importants, elle est allé dans la mauvaise direction ces dernières années, même si je différe complètement sur le diagnostic et les remèdes. Je n’oublie pas de voir aussi les bons côtés de notre époque, qui en a beaucoup, et j’essaie de me concentrer sur ce qui dépend de moi. C’est déjà un vaste chantier.
Joyeux Noël à toi aussi et à tous les tiens.
L’Espérance, ce n’est pas que demain nous aurons un gouvernement responsable (LOL) ou que les conflits armés disparaîtront de la planète (hélas).
L’Espérance, c’est qu’aucun acte d’amour posé ici et maintenant n’est perdu. Qu’il contribue, même si nous ne percevons pas comment, au dessein divin de sauver tous les hommes.
Le malheur n’est pas une fatalité, baisser les bras serait désespérer. Mais le critère ultime n’est pas l’efficacité terrestre.
Alleluia!!! Quel merveilleux post! Je vous suis depuis des mois; 1er com, car vs avez transmis un très beau message d’espérance et je vous doit un immense Merci !
Joyeux Noël!
Je vous dois un immense merci!!!
The Advocate a peut-être déclaré le pape François personnalité de l’année, mais a sans vergogne classé Frigide Barjot cinquième dans sa liste des personnalités les plus homophobes de l’année 2013.
http://www.advocate.com/politics/2013/12/13/phobie-awards-13-worst-people-year?page=0,4
On adhère ou pas aux propos et à l’action de Barjot (et tu as pu montrer cette année les limites et les incohérences de la dame), mais la justification apportée par The Advocate pour ce choix d’inclure Barjot dans le classement est incroyablement bancale.
Le journaliste américain cite une tribune de Newsring où Barjot semble justifier les agressions anti-gays, autrement dit les passages à tabac de personnes homosexuelles (aussi bien Barjot que le journaliste américain prennent l’affaire Clément Méric en exemple, ce qui est complètement à côté de la plaque).
http://www.newsring.fr/societe/4097-agression-de-clement-meric-fait-divers-ou-de-societe/57439-clement-meric-cette-bagarre-entre-extremes-est-le-resultat-de-neuf-mois-dun-pouvoir-qui-a-refuse-decouter-le-peuple-francais
Problème: quand on lit le reste de la tribune, on voit une Barjot qui condamne les extrêmes et la violence de façon univoque, et qui incite à essayer d’agir sur le plan constitutionnel et légal. Bref, il s’agissait avant tout pour The Advocate de mettre Virginie Tellenne sur liste noire, en étant peu regardant sur la véracité des motifs de condamnation.
On a donc eu droit cette année à ce que le militantisme LGBT peut produire de plus courageux (François homme de l’année) et de plus pitoyable (Barjot grimée en affreuse homophobe).
Mais enfin, l’essentiel est en effet ailleurs, surtout en cette période où la Nativité approche. Trêve de lamentations, un Sauveur nous est né, et il y a de quoi se réjouir lorsqu’un pape a pu « changer la musique ». Son discours reste similaire à celui d’un Benoît XVI, mais François a été suffisamment habile pour ne pas passer pour un « père La Morale », et à faire ressortir l’espérance chrétienne.
Joyeux Noël à tous, délivrés des pesanteurs et trivialités qui nous encombrent trop souvent !
The Advocate reste un magazine LGBT. Effectivement, il aura produit le pire, mais puisqu’il a aussi produit le meilleur, cela vaut la peine d’être relevé.
Ok avec vous à propos de François et Benoit XVI. Ce dernier n’a pas été aidé par ses fonctions à la Congrégation pour la doctrine de la foi, qui l’ont placé dans un rôle de cerbère qui ne lui correspondait pas. Mais il y avait aussi une question de tempérament. De fait, je mettrais un bémol à « habileté », qui peut être mal perçu, comme un défaut de sincérité.
@ Clé : merci. Si mon billet peut accompagner Noël, j’en serai heureux.
@ Marie Courtoy : j’essaierai. Je ne veux pas seulement « secouer », et je vais peut-être mettre en place une doux choses différentes. Mais je ne souhaite pas en dire plus, je ne suis pas du tout sûr de le faire.
@ Manuel Atréide : disons qu’il faut mieux compter sur la rédaction que sur les commentateurs. Quel que soit le site d’info, les commentateurs ne sont jamais ce qu’ils proposent de meilleur. On voit bien que ce sont des réactions de café du commerce.
Très bonne cette illustration du NewYorker ! Le dessinateur visiblement a bien compris que le Royaume de Dieu appartient aux tout petits ! En effet, l’essence du christianisme c’est la joie (et qui cède le plus facilement à la joie sinon un enfant ?), car c’est un oui confiant définitif à la vie, pour antiphraser du Nietzsche. Mais comme c’est un oui à la vie, il doit s’ensuivre une exigence de vérité (ça me rappelle Michel Serre lors d’une chronique radio : « la triche, c’est la mort »). Après tout s’il n’y avait pas cette exigence de vérité en même temps que de miséricorde dans l’Evangile, l’Eglise serait depuis longtemps un cadavre de l’Histoire.
Le NewYorker revient sur cette fameuse phrase du pape « Qui suis-je pour juger ? » réponse : un homme doté d’une raison et d’une conscience, capable de reconnaître le bien et de rejeter le mal. La question est plutôt : « qui sommes nous pour interdire de juger ? ». Le problème des sociétés occidentales, c’est précisément qu’elles ne jugent pas suffisamment (ou plutôt ouvertement) ; et lorsqu’elles jugent, elles jugent mal en mélangeant le sujet et l’objet. En réalité ce monde à la fois redoute et a soif de jugement.
Amen!
Joyeux Noël à tous et à vous Koz ainsi qu’à tous les vôtres.
Joyeux et saint Noël à tous !
C’est par ce genre de billets que j’ai le plus de plaisir à suivre votre blog.
Merci, et joyeux Noël à vous !
Quand ça n’est presque plus l’heure, c’est encore l’heure …
Joyeux Noël Mister Koz !
Merci pour ce très beau billet. Il faut que le lise, ce texte papal….
Merci en particulier pour cette phrase » Et, de fait, qui est catholique, qui le devient ou le reste, pour la morale sexuelle de l’Eglise ? On le devient ou le reste, pour le message du Christ auquel, dans un second temps, parce que nous le reconnaissons, nous nous efforçons de conformer notre vie personnelle. «
Il m’arrive souvent de participer à un site dont je partage certaines convictions mais qui est par ailleurs plutôt anticlérical voire anti-religieux, même si on y reste poli et modéré. Et on se heurte à cette incompréhension-là, vos interlocuteurs pensent les religions comme un parti politique, ou une école de pensée…. du coup il y a des « comment pouvez-vous être/rester catholique alors que l’Eglise est trop ceci ou pas assez cela à votre propres yeux de catholique »? Et là il faut oser dire qu’on est catholique pour le Seigneur et pour le Christ, et que le reste n’est que conséquences, et diversité des perceptions et des choix. Et on risque de se faire censurer pour prosélytisme parce que ces discussions ne sont pas le lieu pour parler de foi.
Ceci dit j’ai parfois l’impression qu’il y a autour de moi bien des catholiques qui le restent pour la morale (sexuelle ou pas), l’identité, et le lien social que procure l’Eglise…. et j’en ai fait partie. J’espère qu’un jour cela les mène à l’amour central du Christ, comme j’ai pu le vivre. Je peux mettre cela dans mes prières de début d’année, tiens.
Oui, c’est un beau billet. Merci à toi. Merci, aussi, à François pour le beau texte qu’il nous a donné là. J’apprécie de plus en plus son mode d’expression, simple et direct. Il est intéressant de voir comment chacun peut se sentir concerné par ses admonestations… sauf que ce ne seront pas les mêmes pour tout le monde. Une chose me semble certaine: il y en a pour tous, et celui qui ne se sentirait visé à aucun moment serait soit un saint, soit, plus probablement, un auto-illusionniste.
Ayant passé un heureux Noël avec ce qu’il faut de calme, de recueillement, de joie, d’amour et d’amitié, je souhaite avec retard que tous ici aient pu avoir ce bonheur.