Miscellanées, c’est le terme que le blogueur érudit qui veut faire oublier qu’il tient un carnet dont le nom fait « plosh » utilise pour ne pas dire que son billet sera un pot-pourri. Dans la mesure où mon dernier parcours agrégatique m’a conforté dans ma certitude de toujours, à savoir que je ne suis pas plus con qu’un autre, il me semble bienvenue de marquer ce jour ma propre capacité à réaliser des miscellanées. Les BN (voir cet exemple), c’était bien, c’était sympa, mais bon, ça fleurait son goûter dans la cour de récré. J’ai beaucoup mûri, depuis quelques mois, figurez-vous. Comme dirait l’autre, « j’ai changé« . Alors, aujourd’hui, je l’affirme : moi aussi, je le peux. Et puisque ce que je dis, je le fais, et que ce que je fais, je le dis, voilà, c’est bon, ça y est, j’y vais. Vous êtes toujours là ?
*
Presse : la grande défausse. Laurent évoque ce jour la flagrante hypocrisie qui étreint une bonne part de notre presse vis-à-vis d’Internet. A chaque fois que le Net exhale des remugles merdeux, quelqu’un fait ce rappel : « on trouve le pire et le meilleur sur Internet« . Avec ça, on n’est pas volés. Mais il est vrai que le Net est le reflet de la société. Et dans la société, y’a des cons, et puis y’a moi. Mais au-delà de cela, on observe fréquemment dans la presse une bien pratique instrumentalisation d’Internet. C’est ainsi que l’on va évoquer « la dernière rumeur qui agite les blogs« . Cela permet d’en parler tout en imputant la responsabilité de la rumeur aux blogs, d’autant plus facilement que le terme même évoque le magma, indifférencié.
Libération nous a offert une mise en abîme de l’utilisation de l’internaute. La veille, Libération consacre un article à l’interview de Carla Bruni. L’article, comme tous, est ouvert aux commentaires. Et, puisqu’il est plus facile de commenter un sujet people que d’évoquer la loi TEPA (sauf sur les blogs de qualité), il recueille son paquet de commentaires.
Libération peut-il, dès le lendemain, reprendre le chemin du people ? Que nenni, cela donnerait le sentiment de s’attarder en des lieux que la conscience journalistique répugne à fréquenter. Aussi, le lendemain, Libe.fr publie un nouvel article, Quand les Libénautes s’en prennent à Carla Bruni. Libé y reprend les commentaires des internautes sous son précédent article, et les commente. L’article étant ouvert aux commentaires des internautes, ceux-ci commentent ensuite l’article commentant leurs commentaires, ce qui permet de prolonger le débat. J’ai voulu demandé à Libe s’il envisageait de commenter ensuite les commentaires commentant l’article commentant les commentaires commentant l’article, mais mon commentaire commentant n’est pas passé. Un problème informatique, sans nul doute. Sans commentaires.
Surtout, il y a eu, dans cette affaire de SMS la défense de Jean Daniel, fort opportunément relevée par Jules – qui est aussi mon ami, pas que celui de Laurent – qui consacre au sujet un billet plus complet que le mien. Jean Daniel, en effet, souligne que l’information est passée sur le site Internet, non dans l’hebdomadaire. Car, bien évidemment, pour l’hebdomadaire, il aurait subi moult contrôles et filtrages qui en auraient empêché la publication. Mais n’est-on pas fondé à répondre à Jean Daniel que, précisément, l’auteur de l’article n’est pas un petit pigiste irresponsable du seul site internet[1], mais l’un des rédacteurs en chef du Nouvel Obs, papier cette fois. De sorte que l’on aurait pu espérer qu’un tel homme soit lui-même porteur de l’éthique du journal, appris dans la maison même.
Bref, Messieurs[2], oui, sur Internet, on trouve, donc, le meilleur et le pire. A vous de prendre la bonne résolution : quitte à vous aligner, alignez-vous donc sur le meilleur.
*
Bande de vieux cons réactionnaires. Il n’y a pas que la presse, qui semble ne pas se rendre compte qu’elle doit tenir son rôle de complotiste sarkozyenne. Voilà qu’OpinionWay, l’institut de sondage vendu à Sarkozy, l’institut corrompu, villipendé par Ségolène Royal, oublie aussi d’être servile en diffusant un sondage selon lequel 82% des français reprocheraient essentiellement à Nicolas Sarkozy son comportement privé.
C’est bon signe.
Ca veut tout de même dire que l’on est un pays de vieux réactionnaires, moralisateurs et intolérants. Bref, que la morale trouve toujours ses défendeurs mais surtout, si j’en crois ce que j’entends, que la France reste à droite !
*
Relecture. On a beaucoup relevé la phrase de Claude Guéant à propos des problèmes personnels de Nicolas Sarkozy. Etant frappé par la maîtrise dudit conseiller, je m’avouais surpris à l’idée qu’il ait pu tenter de susciter la compassion populaire en évoquant ces difficultés. Or voilà que je relis ses propos, via le blog du camarade Gilles Klein, qui reprend un billet paru sur Rue89. Et je m’esbaubis devant ce qui me semble être une mauvaise lecture des propos tenus. Involontaire, bien évidemment. Pascal Riché, ancien de Libération, n’est certainement pas homme à laisser ses présupposés influer sur son sens critique.
Pascal Riché fait un parallèle avec Daniel Bouton, laissant entendre que l’explication de Claude Guéant est aussi ridicule que si l’on tentait d’expliquer les difficultés de la Société Générale par son mariage avec… Naomi Campbell.
Or, le propos de Claude est le suivant :
« Chacun le sait, le président a eu à gérer des problèmes personnels. Il a dû consacrer un peu de temps à régler ces soucis et, du coup, les Français ont eu le sentiment qu’il ne leur appartenait plus complètement. Ils l’ont d’autant plus éprouvé qu’ils ont l’habitude d’un président sans cesse sur tous les fronts. Mais ces sondages font aussi apparaître le maintien à un très haut niveau d’un grand souhait de changement, et, selon les mêmes enquêtes, Nicolas Sarkozy est celui qui incarne ce changement. Cela aussi il faut le dire. »
Hélène Carré, la femme de Pascal Riché (ah, cette manie d’étaler sa vie privée) pourra s’avouer surprise que son tendre époux assimile mariage à « problèmes personnels » et « soucis« . D’autres feraient davantage le lien avec son divorce qu’avec son mariage…
Voilà pour le caractère anecdotique. Il faut reprendre la question posée : « Comment expliquez-vous la baisse de popularité de Nicolas Sarkozy ?« . Il ne s’agit donc pas d’expliquer de prétendues difficultés de la France, à l’instar de la Société Générale, mais d’expliquer une baisse de popularité.
Et que dit Claude Guéant ? Que les français ont pu avoir « le sentiment » que Nicolas Sarkozy ne leur appartenait plus complètement. Que le seul fait qu’il ait dû y consacrer « un peu de temps » y aura suffi. Mais aucunement que tel était le cas. Question de perception, pas de réalité. Même si en politique, la perception sert de réalité.
*
Le temps d’y retourner. A l’assaut. La conjonction du dernier sondage et du « coup du sms » auront peut-être marqué un cap. Manifestement, il s’agit de réinvestir le terrain.
C’est ainsi que l’UMP publie un tract reprenant l’ensemble de l’action du gouvernement et du président, dans l’espoir, peut-être de ramener le débat sur l’action menée, à laquelle les quelques soucis précités n’ont pas préjudicié. 8 mois d’action au service des français.
François Fillon monte également au créneau, pour souligner l’action du gouvernement, sur le même mode :
« Les Français ne sont pas réticents aux réformes. Au contraire, ils sont demandeurs. La liste de celles réalisées depuis neuf mois le montre : l’autonomie des universités était un des sujets les plus conflictuels depuis 1968. Le service minimum dans les entreprises de transports était réputé une mission impossible. La fusion ANPE-Unédic, plusieurs ministres des Affaires sociales avaient été remerciés pour l’avoir seulement évoquée. La réforme des régimes spéciaux de retraite était aussi considérée comme une réforme impossible. Toutes ces réformes ont été soutenues par les Français dans des proportions inégalées. La majorité doit se réjouir de ce soutien et peut afficher ce bilan avec fierté. »
Il convient même de rendre un hommage appuyé au député Apparu (c’est son nom), candidat au sacrifice allé porter la bonne parole jusque dans les colonnes de Rue89 !
Hardi les gars, réveillez-vous, il va falloir en mettre un coup : c’est maintenant que ca pourrait être marrant de soutenir Nicolas Sarkozy. Quand ça tangue, que la mer se forme, que les embruns fouettent votre peau burinée de marin solitaire et que des paquets de mer balaient le pont.
*
Sarkozy et Dieu. Pour en revenir aux réactionnaires intolérants et moralisateurs, si l’on parlait un peu des catholiques. Henri Tincq a en effet publié un article dans le monde, qui mentionne un certain nombre d’éléments intéressants.
Ainsi du propos du Père Guy Gilbert, dont la grossièreté lasse, certes :
Je suis écartelé. Je gueule contre les expulsions d’immigrés et les tests ADN, mais Sarkozy est un mec fidèle. mais Sarkozy est un mec fidèle. Il a donné des coups de main incroyables à mes jeunes. Mais ça fait des années qu’on pisse et qu’on chie sur les croyants. Alors, quand le grand pape Sarkozy ose dire que la religion aide les gens à espérer ou, à Riyad, que les chrétiens immigrés d’Arabie sont moins bien traités que les musulmans en France, je dis bravo. »
Ce qui y est dit sur les discours du Latran et de Riyad vaut également le détour. Notamment sur le caractère « limite » du propos sur le curé et l’instituteur. Mais il faudra lire également ce que Tincq rapporte sur la loi de 1905 et la « reconstruction de l’Histoire » dénoncée par Mignon.
« Trente mille religieux français ont été expulsés. Qui s’en souvient ? », interroge le Père Philippe Verdin.
Et, de fait, qui ? Hum ? Non, ne vous retournez pas, c’est à vous que je parle. L’expulsion des congrégations, ça vous rappelle quelque chose ? Des français expulsés de France à cause de leurs convictions, ça devrait chatouiller les parangons de la tolérance aux entournures, tout de même. En tout cas, ça devrait. Pour qu’ils se montrent moins manichéens dans leurs célébrations.
*
Humanophobie. Puisque nous nous sommes un peu élevé, ne retombons pas immédiatement.
Tatiana Salomonon a une expression singulière. Une évidente sensibilité. Qui peut déconcerter mais… comment dit-on déjà ?… le droit à la différence, oui… Figurez-vous qu’il y a quelques semaines, un blogueur déprimé eut des mots maladroits laissant penser que la plus grande oeuvre de l’humanité serait une entreprise de génocide, de déni de l’humanité. L’auteur professait son dégoût devant l’âme noire des hommes, il affirmait que l’oeuvre en question était inachevée,qu’il aurait fallu éliminer toute l’humanité.
Le détail du propos n’est pas vraiment le sujet, l’auteur s’en étant depuis longuement expliqué et de façon plutôt convaincante.
Ce qui a retenu mon attention, dans le billet de Tatiana, c’est qu’à ma connaissance, personne n’a, comme elle, apporté la bonne réponse à ce billet.
Il y eut de l’indignation, du « t’as pas l’droit de dire ça » mais personne n’a osé, comme elle, chanté l’humanité. Personne n’est venu contrer le discours de l’humanité qu’elle est dégueulasse. Et ça me tracassait. Avons-nous assez de poètes aujourd’hui ? Où sombrons-nous dans une morose conscience collective de bon aloi ? Cyniques et, surtout, « concernés »[3].
Qui pour rappeler qu’il y eut aussi les Justes anonymes ? Que l’on ne sait pas gré des survivants, que l’on compte les seuls morts ? Qui, pour dire que le monde est beau, pour s’émerveiller devant la nature ? Qui, pour rappeler, sans craindre le ridicule, le chant des merles ? Qui pour rappeler que l’humanité fait toujours moins de bruit que l’inhumanité, mais qu’elle n’en est pas moins présente ? Qu’elle s’affirme par une multitude de gestes discrets qu’une seule agression effacera ? Que vous ne voyez pas celui qui vous laisse passer, mais retenez celui qui vous bouscule ? Que « l’arbre qu’on abat fait plus de bruit que toute une forêt qui pousse » ?
N’est-ce pas parce que certains croient que l’humanité est méprisable qu’elle finit méprisée, abolie ?
Ne cultivons pas le cynisme, il n’est pas de bon aloi.
Préférons-lui l’émerveillement.
- sur lequel il serait possible de se défausser [↩]
- il faut aussi mentionner le propos d’Alain Duhamel, et celui de Pierre Marcelle, de Libé, que, cette fois, je partage, propos relevés par Jules [↩]
- à prononcer gravement [↩]
En savoir plus sur Koztoujours
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Miscellanées….Pot pourri..
C’est là que j’aurais du laisser ce lien…
http://www.lefigaro.fr/debats/2008/02/15/01005-20080215ARTFIG00003-de-l-importance-de-reconnaitre-l-autre.php
Je préfère l’émerveillement.
30 000 religieux expulsés…le père Verdin faisait aussi remarquer sur le plateau de « Duel sur la 3 » que jusqu’en 1991 un religieux n’avait pas le droit d’enseigner à l’Université. J’irai même plus loin que lui : un religieux, un prêtre, n’avait pas le droit de devenir enseignant selon un arrêt du conseil d’état qui semble certes être tombé en désuétude mais qui faisait que jusque dans les années 1980, à l’époque où il n’y avait qu’un CAPES pour enseignement public et enseignement privé sous contrat, les prêtres candidats au CAPES devaient s’engager à aller uniquement dans l’enseignement privé en cas de succès au concours.
La mère Tatiana, elle joue très bien la prêtresse illuminée d’amour confraternel sur son blogue, mais ailleurs, elle ne se prive pas de commentaires plus acides sous le pseudo de Liloo et les oripeaux de l’humanisme s’envolent bien vite, comme j’ai eu l’occasion de le constater à plusieurs reprises. Elle veut me nuire et je peux le comprendre.
Il est vrai qu’elle a un compte à régler avec depuis que je me suis attaqué à ses productions (association et progéniture).
On va dire que c’est de bonne guerre.
Du reste, on m’avait attaqué à l’époque sur un présupposé et imaginaire « antisémitisme », je dois dire qu’avec ma phrase malheureuse, j’ai vraiment donné du caviar aux cochons.
Jean Daniel a considéré que la publication du SMS était une erreur, et qu’il ne l’aurait pas publié, sa position était claire, qu’il s’agisse du papier ou du site Web.
Laurent > je dois dire que j’avais bien conscience du « risque » de mettre dans un même papier Tatiana et toi. Mais, de la même manière que tu souhaitais que ton propos d’origine puisse être compris au-delà des mots, dans cette histoire, j’ai essayé de faire abstraction de tes propos précis (tes explications, notamment, sur Le Post, ont achevé de me suffire) comme de votre contentieux pour prendre en compte la réponse que l’on peut apporter à un propos désespéré tel que celui que tu tenais.
Et ce qui m’a frappé, c’est que personne ne s’est vraiment senti de te contredire sur l’humanité. Probablement du fait de la tonalité de ton blog, mais aussi parce que l’on se sent ridicule à le faire. Mais il ne faut pas s’étonner alors que l’on finisse par trouver l’humanité méprisable.
Gilles > l’incise de Jean Daniel (« La « dérive », c’est l’affirmation sur notre site internet – et non dans l’hebdomadaire – (…) ») n’est pas anodine. Elle entend bien signifier que cela ne se serait pas produit dans l’hebdomadaire, ou que c’est moins grave parce que ce n’est que le site internet. Ca n’enlève rien au fait qu’il considère que c’était une erreur. Mais cette incise fleure la distinction entre le noble hebdomadaire… et l’internet.
Dang > oui, c’est assez incroyable cette persistance de réflexes d’un autre temps.
Cher Koz, je ne dis pas et j’apprécie ton élégance. Je souhaitais juste apporter mon éclairage et une perspective de vue qui montre que l’humanisme affiché a toujours les limites de son émetteur qui est humain, et que les motivations occultes tiennent parfois de conflits anciens.
Cela dit, même lorsqu’il n’est pas une heure du matin et que je ne noie pas ma déréliction dans le whisky, qu’il y a un beau soleil ce samedi, je trouve l’humanité méprisable sur de nombreux aspects et dans ses œuvres. C’est ce qui nous sépare.
Oui. Parce que si je conçois bien que les hommes sont méprisables sur nombre d’aspects, cela ne m’enlève pas la possibilité de voir leurs richesses par ailleurs. Ca ne m’empêche pas de mettre en parallèle le policier français qui a raflé un enfant juif, et le policier français qui a prévenu les familles juives, ceux qui ont dénoncé des juifs et ceux qui les ont caché.
Ca ne m’empêche pas d’être plus touché par ceux qui quittent tout et se mettent au service des autres que par ceux qui se laissent aller à la haine facile.
Ca ne m’empêche pas d’être agréablement surpris par les rencontres, lorsque l’on découvre la richesse d’une personne qu’elle a appris à masquer. Tiens, par exemple, dirais-tu que, d’emblée, nous étions faits pour dialoguer, tous les deux ? Tiens : les hommes ont créé le Net et les blogs. Dirais-tu que c’est le lieu de toutes les bassesses, ou celui d’un dialogue inespéré ?
Ca ne m’empêche pas de réaliser que la bienveillance discrète se remarque toujours moins que l’égocentrisme en action.
Et, effectivement, je reste davantage guidé par l’idée qu’il est plus facile (y compris, et au premier chef, pour moi) de voir les insuffisances des autres que leur richesse. Mais que cela ne signifie pas que ce soit la réalité.
Et je ne peux pas m’empêcher de penser que cette divergence, entre toi et moi, n’est pas irréductible.
« Tiens, par exemple, dirais-tu que, d’emblée, nous étions faits pour dialoguer, tous les deux ? »
Bien sûr que non, et il est même fort improbable que nous nous soyons croisés si Internet et les blogues n’existaient pas. C’est toute la magie de l’outil, sortir de nos sphères et nous confronter à d’autres réalités, d’autres pensées. À moins d’être un jour justiciable, je n’aurais jamais eu d’occasion de fréquenter des avocats, par exemple 🙂
De plus, pour ton cas spécifique, tu accumules vraiment beaucoup de tares que je me dispenserai d’énumérer et dont la liste m’aurait naturellement incliné à fuir si ce n’était la sérendipité du Web 😉
Pour répondre à ta question, le Web est un outil fabuleux mais neutre en tant que tel, il est le réceptacle de l’humain, c’est donc le lieu de toutes les bassesses comme celui d’un dialogue inespéré.
Oui, certes, mais justement, les bassesses te font-elles oublier le dialogue inespéré ? Et oublier que la vérité est là, dans ce dialogue inespéré ?
Je venais rallumer mon ordi parce que je repensais à notre échange et que je me disais que j’avais raté la bonne conclusion dans mon dernier commentaire.
Tu dis que ta conviction, ton sentiment, c’est ce qui nous sépare. je te dirais que la mienne, c’est ce qui nous rapproche. N’a-tu pas le sentiment, du coup, qu’il y en a une que chacun devrait s’efforcer d’adopter ?
[et je le dis en n’excluant évidemment pas que, même à ton corps défendant, l’espoir, voire l’espérance, s’invite dans ton désabusement général]
Oui! Koz, pour que demain existe encore, il faut aller vers ce qui nous unit et non vers ce qui nous divise. Tout être humain sait qu’il est plus facile de nourrir le pire de soi-même que le meilleur ! De dénigrer et maudire, que d’aimer ! Ne pas repondre coup sur coup, c’est extrêmement difficile, sourtout quand on en a les moyens.
Je suis loin d’être parfaite, mais je choisis depuis toujours d’appeler le meilleur, de nourrir le meilleur de nous-mêmes, et tant pis si cela apparaît comme ridicule !
Voir le bien en chacun ne signifie pas nier le « mal » mais se battre pour le bien de tous, la bienveillance en somme !
La journée est magnifique, la lumière s’est invitée dans toute la maison, et comme une bénédiction a magnifié les arbres semblant morts en révélant la sève qui se prépare à faire éclore la vie.
Oui ! Après l’hiver, le printemps. Ainsi va la vie, et l’espoir est là !
Je vous remercie de vous !
Comme je le disais, singulière 😉
Je retiens le terme « bienveillance », dans ton com’. J’avais bien aimé, dans un certain livre, l’expression « faire le crédit de la bienveillance ». Le réflexe commun est davantage spontanément critique.
Merci à Koz et tatihannah de nous rappeler que si l’humanité est faite d’ombres elle l’est aussi de lumières, portées magnifiquement par Bouddha, Jésus, Shakespeare ou Gandhi, et par des milliers d’autres dans l’intimité de la discrétion, qui ont jardiné jusqu’à la clarté. Oui Koz, j’ai l’impression que ce « crédit » là est le meilleur de nous-mêmes 🙂
Sur son blog, Laurent conteste l’influence reconnue à certains blogueurs.
Il liste ce contre quoi il a milité en vain et conclut :
» ce n’est pas le blogueur qui est influent mais ses idées et sa passion… me voyiez-vous convertir Koz à l’agnosticisme ou au socialisme ? »
Ce n’est pas parce qu’elle lui échappe que l’influence d’un blogueur n’existe pas, et par définition elle sera d’autant plus grande sur un esprit malléable et influençable.
Mais au delà de ses idées, ce qui caractérise le blogueur c’est sa capacité de réactivité et sa grande liberté.
Et j’imagine que c’est ce qui fascine tant la presse.
Il y a pourtant une différence de nature entre le blog de X ou Y et le blog d’un journaliste ou le site d’un journal ou d’un hebdomadaire.
Personne n’attend d’un blogueur qu’il soit objectif, mais son existence dépend de sa capacité à se créer une image, un ton, à durer, à cristalliser autour de lui un groupe.
Le journaliste qui tient un blog arrive avec sa notoriété et l’image de son journal, par contre, il ne peut pas s’affranchir sans risques d’une certaine honnêteté qui lui est reconnue à priori.
Je ne sais pas pour les autres, mais pour moi c’est l’honnêteté intellectuelle qui caractérise le journaliste, ce qui doit lui permettre de ne pas confondre information et conviction personnelle, de mettre ses sympathies ou antipathies personnelles au placard quand il travaille ou alors qu’il se présente clairement comme journaliste d’opinion.
C’est cette même honnêteté qui devrait lui permettre de résumer les propos d’une personne sans en déformer le sens consciemment ou non.
Après l’appel du 14 février, je suggère un appel
» rasl’sondage » qui pourrait être signé par ceux qui pensent ne pas avoir besoin de savoir de façon schizophrénique ce qu’ils pensent sur tout en temps réel, à travers des réponses données par d’autres à des questions formulées par on ne sait qui.
ça et interdire les portables dans les bus relève de la santé publique.
On n’est peut-être pas obligé de choisir entre le cynisme et l’émerveillement si ?
Ce qui est certain c’est que la discrète humanité ne fait pas la une des journaux et qu’il faut savoir faire la part des choses entre notre vie de rencontres, parfois lumineuses, et la litanie de petites et grandes catastrophes que représente l’actualité.
La bienveillance oui, et le sens critique aussi, ce serait plutôt l’un après l’autre que l’un à la place de l’autre pour moi.
Miscellanées…
Ce n’est pas facile à glisser dans n’importe quelle conversation.
Merci Koz, d’étendre mon vocabulaire 🙂
blogueur influent ou non c’est toujours un plaisir et un enrichissement que d’échanger avec toi.
@ Laurent:
Laurent dit « je trouve l’humanité méprisable »… (et joint trop souvent à mon goût le geste à la parole, en se rendant tel ici ou là). Mais qu’est-ce que cela veut dire ?
Dirait-on « le vent est méprisable », « le Soleil est méprisable » ?
L’humanité est là. Offerte au monde, par le monde, avec le monde. Elle est incomplète, imparfaite, et alors ? Elle est même inutile à vos yeux, semble-t-il, mais qu’est-ce que cela veut dire qu’elle soit méprisable ? Le mépris est toujours dans le cœur de celui qui méprise, et répéter son mépris ne guérit rien ni personne.
Laurent, vous attaquez (encore !) Tatiana, niant l’humanité dans ce qu’elle a justement de plus humaine, et j’en suis trop désolé pour ne pas répondre. Ce n’est pas simplement injuste et dérisoire, c’est une complète fausse route. Le désespéré, par ignorance ou par désespoir justement, frappe toujours la main qui lui vient en aide. C’est aussi un comportement d’enfant gâté qui préfère s’enorgueillir de son désespoir et se laisser le choix du mépris, plutôt que d’œuvrer à la transformation de l’humanité.
Vous évoquez le commentaire de « Liloo » que vous jugez acide et contraire à l’humanité exprimée par ailleurs par Tatiana. Étrange, surtout venant de vous, ce parti pris pour le niais polissage…
Puisque vous donnez le lien, j’ai pu lire le fameux commentaire. Sans doute êtes-vous choqué par l’emploi des mots « navrant » et « pitoyable ». Je n’y trouve pourtant qu’un conseil techniquement impeccable et un constat de fait : oui, l’attitude décrite est « navrante », et oui, elle est « pitoyable » : tout votre mépris de l’humanité est pitoyable, comme on peut avoir pitié du sculpteur qui mépriserait la glaise parce qu’elle s’effrite. Faire un diagnostic sévère (et celui-là l’est assez peu, vous en conviendrez), surtout face à un homme qui souffre et surtout quand on a le remède, ce peut être en effet une preuve d’humanité. Vous insinuer aussi que derrière l’humanisme, il y aurait un autre discours, hors masque, sous pseudo… mais quand le pseudo porte un lien pointant directement vers le site de la personne en question, ce n’est évidemment pas un pseudo qui cache, mais un pseudo qui complémente.
Quoi qu’il en soit, oui, je le crois, inciter un malade à se soigner, c’est défendre l’humanité.
Dommage qu’il n’y en ait pas plus qui le fassent, avec ou sans pseudo, sur tous les tons et dans toutes les fréquences, pour chacun d’entre nous et les uns pour les autres (car c’est vrai, l’humanité n’est pas une œuvre achevée) ! Peut-être aurions-nous alors une meilleure chance d’avancer vers la beauté et la bonté, et notamment d’évoluer vers une humanité que vous ne pourrez plus juger méprisable.
Merci aussi à Koz pour la solidité de son engagement, infiniment respectable !
L’automatisme de la pensée froide, cynique, désabusée (qui n’est pas une pensée, donc, mais un automatisme) est parfois difficile à combattre. Mais ce combat est le plus important et le plus précieux. Je le constate aussi à l’université où je suis professeur : la pensée qui se croit la plus téméraire et la plus libre est souvent la plus pauvre et la plus enfermée. Oser le doute, jusqu’au fondement de notre représentation du monde, oser les questions métaphysiques, ontologiques, humaines, sans réponse préétablie, sans automatisme de classe, de milieu ou de discipline, c’est cela, la pensée révolutionnaire…
Tiens, Koz, fais moi penser lorsque l’on fera le bilan de l’année 2008 sur ton blog de choisir ce billet comme étant le plus beau. 🙂
Tiens, Étienne Parizot, il y avait longtemps… C’est le nouveau rendez-vous des humains associés ici ? C’est qui qui rameute ?
C’est quoi votre intérêt à ergoter sur « je trouve l’humanité méprisable » alors que j’ai écrit « je trouve l’humanité méprisable sur de nombreux aspects et dans ses œuvres », ce qui me paraît tout de même plus subtil ?
Pour le reste, l’astrophysique ne nous vous réussit pas, vous êtes complètement dans les étoiles. Vous allez bien avec Tatiana, vous partagez sa prose illuminée et mystique, son « manifeste cosmoplanétaire « . Nous sommes clairement aux antipodes.
Je suis un cynique, vous êtes un rêveur. Tout est dit.
Carredas dit plus haut « On n’est peut-être pas obligé de choisir entre le cynisme et l’émerveillement si ? », bien sûr que non, tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc, et est sujet à variations.
Il y a des gens sur cette terre qui ont eu l’occasion de louer publiquement ma générosité et mon humanité… Tatiana dit m’avoir lu « en long, en large et en travers » et ne pas comprendre l’affection que me porte ma communauté, s’étonne de mes soutiens « au sein de la blogosphère ». Permettez-moi de la trouver bien benoîte. Si elle n’a pas vu « mon humanité », c’est qu’elle est aveugle ou qu’elle ne veut pas voir.
Oui, Tatiana, il y a des gens qui m’aiment parce que j’ai écrit de belles choses sur la vie, sur la mort, sur le deuil, sur la douleur… Le saviez-vous ? Il y en a d’autres qui m’apprécient pour mes combats, et d’autres encore parce qu’ils sont su me trouver des qualités humaines.
Enfin, on ne juge pas un homme sur un texte unique. J’observe par ailleurs que Tatiana n’a fait aucun lien sur mes explications, mais sur l’article « border line » du Post, article à charge instrumentalisé par les amis de Dieudonné (cela ne manque pas de sel). Je crains d’y percevoir une certaine rouerie.
Et quand elle écrit « J’en ai souffert, mais je n’ai pas bougé », c’est soit une menteuse, soit un problème de mémoire sélective.
Je ne veux plus rien avoir à faire avec les Humains associés, qu’ils sortent de mon paysage, ce qui devait être dit l’a été depuis longtemps. Et la tentative d’instrumentaliser mon texte désespéré par esprit de rancune (parce que faut pas me prendre pour un idiot) démontre que certains qui se réclament de l’humanisme sont avant tout des humains, avec tous leurs défauts et mesquineries.
Shalom à tous.
Je suis allée voir le billet de Tatiana qui renvoie effectivement sur lePost.fr et j’ai lu la réponse de Laurent aux réactions après son billet noir sur l’humanité, et ses excuses à ceux qui avaient pu être choqués par son texte.
Je ne connais pas les humains associés ni Etienne mais je n’aime pas du tout la phrase » inciter un malade à se soigner, c’est défendre l’humanité »
Qui décide que l’autre est malade parce qu’il ne pense pas le monde de la même façon ?
@Carredas : on peut effectivement y percevoir une conception totalitaire du monde, ou bien est-ce une maladresse d’expression. En souhaitant que l’auteur revienne apporter sa lumière.
Sinon, j’ai trouvé l’origine de ce « rameutage » de fidèles, Koz a « trackbaqué » 🙂
Je découvre ton blog grâce à Toréador.
Redécouvre la signification de miscellanées !
Bien complexe ce texte pour moi, pauvre manuel (cuistot) Vais essayer de m’accrocher !
Tellement de sujets en un seul texte (mais miscellanées ait prévenu).
Ne sais à quoi répondre ! A +
Bon, puisqu’il faut y revenir encore…
@carredas: « inciter », ce n’est pas « imposer ». Alerter quand on perçoit la détresse, le désespoir, la dépression, ce n’est pas juger, bannir, excommunier. On peut tout simplement exprimer ce que l’on ressent et tenter de voir s’il est possible de porter assistance à une personne en danger.
Ceci étant dit, je lis aussi ce qu’écrit L.G. sur son blog, et il me paraît difficile de ne pas percevoir sa détresse, sa douleur, sa révolte. Régulièrement, on voit dans ses écrits le cri d’un homme qui se débat, parfois avec une extrême violence, qui est prêt à blesser, qui semble ne pas pouvoir s’en empêcher, puis revient sur ses mots, se corrige ou se reprend, et rejette dans un virtuel sans importance ce qu’il qualifie alors de « moments noirs ».
On peut certes tenir pour anecdotique ces accès de dépression profonde, et passer son chemin. Mais porter attention à l’autre, c’est aussi être à l’écoute de cette partie de lui-même qui le fait manifestement souffrir, au point de le rendre insensible à la souffrance d’autrui.
L’absence de contrôle, l’accès de désespoir violent et irrépressible, oui, c’est sans doute une forme de maladie (c’est du moins ce que me disent tous mes amis médecins). Ce n’est pas péjoratif, c’est un fait clinique. La « conception totalitaire du monde » (comme vous y allez, Laurent !), ce serait plutôt accepter de se soumettre à la toute puissance d’une volonté sans contrôle et sans borne. Le totalitaire, n’est-ce pas celui qui ne sait pas canaliser ses pulsions, qui donne libre cours à sa haine et à sa rage lorsqu’elle se présente, qui terrorise à tout vent et se trouve incapable de tirer un trait sur une contrariété passée. Il lui faudra toujours y revenir, aller jusqu’au bout, ne rien lâcher.
Si vous trouvez que les sorties répétées de L.G. sont la marque d’un grand équilibre, d’un esprit apaisé et nullement perturbé par des pulsions violentes, nous avons effectivement une perception différente.
Mais rassurez-vous, je ne me suis pas donné pour mission de sauver ou de soigner tel ou tel individu, encore moins l’humanité : si j’arrivais simplement à me soigner moi-même, je serais déjà bien heureux ! Il se fait toutefois que lorsqu’une personne s’en prend injustement, avec une grande violence et même une certaine cruauté (peut-être inconsciente) aux gens que j’aime, que je respecte au plus haut point et qui me semblent œuvrer comme des phares dans ce monde obscure et désorienté, il m’est impossible de ne pas réagir, de ne pas témoigner. Or en l’occurrence, j’entendais témoigner de l’humanité magnifique de Tatiana — humanité qui déroute parfois d’autant plus qu’elle n’est pas stéréotypée, béate, naïve et finalement creuse, mais au contraire vivante, inventive, subtile.
Certains ont vu de la malice là où je vois de l’humanité. Je tenais tout simplement à le dire. Mais chacun est en effet libre d’y voir les prémisses d’un dangereux totalitarisme. Tant pis. Je maintiens mon engagement pour cette part du monde lumineuse qui suscite mon admiration, mon espoir et, dans la limite de mes moyens, mon dévouement.
Bon. Dans le genre « benoît », il y a moi, apparemment. J’ai pensé pouvoir évoquer deux protagonistes antagonistes en m’extrayant de leur vieux contentieux (Laurent, au passage, difficile de s’étonner, comme tu le fais, qu’une mère défende sa progéniture lorsqu’elle est attaquée. C’est vieux comme… l’humanité).
J’espérais en fait sortir de cette opposition pour évoquer, dans ces deux attitudes, deux positions claires, rappelées par Laurent : le cynisme ou le rêve (bon, j’avais dit « émerveillement » mais je vais reprendre ses termes). Etant précisé que, bien évidemment, on n’est rarement (voire jamais) tout l’un ou tout l’autre (Laurent n’est pas que cynique, Tatiannah, pas seulement « émerveillée »).
Ce qui me gonfle, c’est que l’on considère trop généralement le cynisme comme plus légitime. Non, le cynisme, ce n’est pas du réalisme, c’est un biais, aussi. Et quitte à percevoir la réalité via un biais, je trouve délétère d’adopter celui qui vous conduit naturellement à voir ce que l’humanité a de méprisable.
D’autant plus que c’est un cercle vicieux. Quelle sera votre attitude vis-à-vis de l’autre si vous trouvez l’humanité méprisable ? Ne parlons pas de Laurent, dont le cynisme me semble être un cynisme désabusé qui n’espère que la contradiction. Mais prenons un exemple à la con : vous êtes dans le RER, un de ces matins où le wagon est bondé et où l’humanité se presse et se colle et putain ça fait chier. Quelle sera votre réaction, si vous regardez ces autres personnes comme un agrégat humain moutonnier ? Il y a quelque chance que votre exaspération débouche sur quelque brusquerie, qui fera de vous le méprisable de l’autre. Enfin, bref, ce que je veux dire, c’est qu’à trouver l’humanité méprisable, on la rend méprisable, et on finit par susciter, sinon chez soi, chez les autres, le mépris de l’humanité.
Attention, conclusion « provocatrice », mais qui reste dans le ton : qui donc a perpétué la shoah, sinon des gens qui trouvaient l’humanité méprisable ? Et se sont appliqués à la mépriser…
>Koz : merci de vous et de votre papier et vos commentaires, qui me conforte dans le sentiment que l’humain et l’espoir sont bel et bien là. Et je me permets de rajouter quelques lignes à l’adresse notamment de Laurent. Koz, si cela vous semble dépasser les limites (parce que vous êtes ici chez vous, n’est-ce pas), n’hésitez pas à effacer ce commentaire. 😉
>Laurent : dans les propos de Tatiana et d’Etienne, je ne vois absolument aucune attaque, mais plutôt de la bienveillance, sans complaisance et sans détour (et c’est peut-être cela qui dérange), et certainement pas une « volonté de nuire » comme vous le dîtes, et en aucune façon un jugement ou une volonté de « nier votre humanité ». Par contre, dans votre façon récurrente de répondre, je perçois un profond ressentiment, je vous trouve dur et cassant, sur le défensive et dans l’attaque gratuite et revancharde. Et même très méprisant. Ne seriez-vous pas en train de reprocher aux autres ce que vous faîtes vous-même ?
Cela me fait penser à cette histoire de celui qui trouve un miroir, s’y mire, et, effrayé de voir ce qu’il y voit, en vient à blâmer le miroir et le jeter au loin.
Je crois que personne ne vous reproche ou vous accuse d’être déprimé ou cynique Laurent, personne ne vous accable du fait que vous ressentiez ce que tous les hommes je crois ressentent à un moment ou un autre de leur vie (qu’il est difficile d’accepter sa condition d’homme !). Ce qui vous est montré, je crois, c’est que vous mélangez la cause et la conséquence […] Ce n’est pas parce que vous êtes désespéré que l’humanité est désespérante. […]
Et puis, mélancolie, dépression, cynisme, nihilisme… oh oui, je vois en moi-même de quoi il s’agit… mais si tout cela nous mène à nier l’humanité dans son ensemble, à souhaiter sa destruction entière (à souhaiter sa propre annihilation ?), est-ce vraiment une preuve d’amitié que de soi-disant amis ou blogo-lecteurs ne nous secouent pas, et au contraire nous confortent (par goût du spectacle, par lâcheté, par hypocrisie, par indifférence ?) dans notre sombre mal-être et nos propos et pulsions suicidaires ? Je ne crois pas.
D’où je parle ? Je suis un homme qui sa bat pour accepter sa propre condition, et pour ne pas oublier que la belle, joyeuse, tendre, lumineuse et solidaire humanité existe. Et je vous prie de croire qu’en m’adressant à vous, je m’adresse aussi à moi-même.
Je me permets enfin de partager avec vous ces deux podcasts de Christian Bobin.
Mélancolie
http://podcast.rsr.ch/media/espace2/bobin/20070722-m-lancolie.mp3
Individu et nihilisme
http://podcast.rsr.ch/media/espace2/bobin/20070624-individu-et-nihilisme.mp3
PS : je viens juste de voir en bas de ce billet, que le premier qui sort dans les « Billets au sujet similaire » est… Eugénisme : nous sommes…
Puisque vous m’y invitiez, j’ai effectivement un peu expurgé votre commentaire. Sans vouloir offenser ni l’un ni l’autre, ce cas n’est qu’un « prétexte » pour un propos plus général. Il y a en tout cas un point sur lequel je suis spécialement d’accord avec vous : ceux qui n’ont pas réagi ne sont pas les meilleurs « alliés » de laurent.
Et je dois préciser (i) qu’il y a certains côtés qui m’agacent chez laurent (pas nécessaire de détailler) mais que je l’apprécie par ailleurs, d’autant que je persiste à penser que son cynisme espère la contradiction et (ii) qu’il ne s’agit pas de mener (et je ne vise personne en particulier, mais préviens) une analyse psychologique de Laurent.
L’essentiel de cette question c’est bien, au-delà de ce cas précis, le silence coupable de ceux qui, malgré tout, continuent de penser que le monde en vaut la peine.
@Étienne : hmmm, je crois que je commence à apprécier votre ton mielleux et votre qualité de plume, il me semble même y déceler des traces de casuistique jésuite, ce qui m’enchante. Vous êtes par ailleurs un caudataire dévoué ; attention cependant de ne pas être aveuglé par trop de lumière. Et merci de vous préoccuper de mon équilibre d’esprit.
@Koz : je confirme, tu as un côté un peu benoît 🙂 Sinon, pour ta question « qui donc a perpétué la shoah, sinon des gens qui trouvaient l’humanité méprisable ? », je la trouve un peu simple, voire essentiellement fausse.
Dans le processus d’élimination (le génocide, que je préfère, comme beaucoup de monde, au terme shoah) des Juifs, il y a, non pas une volonté, mais une conviction profonde que certains ne font plus partie de l’humanité.
Ceux qui sont à l’initiative du génocide n’étaient pas « des gens qui trouvaient l’humanité méprisable » (dois-je te rappeler par ailleurs qu’ils se prétendaient chrétiens…), ils considéraient que certaines tranches de la population ne faisaient plus partie de l’humanité, comme les homos ou les handicapés mentaux par exemple, d’où l’expression de « sous-hommes ».
Il n’étaient pas ennemis de l’humanité, au contraire, il la purifiait pour des lendemains glorieux.
J’ai écrit à dessin « Ceux qui sont à l’initiative », car la légion qui à opéré le génocide, les petites mains, c’est une autre histoire qu’idéologique, c’est une monstrueuse machine administrative de déresponsabilisation du moindre rouage, un fantastique exemple du pouvoir de manipulation qui illustre la malléabilité de l’âme humaine et ses faiblesses.
[gros troll] En fait, je vois pas mal de similitudes dans le fonctionnement du Reich et de l’église, et dans ses conséquences sur les individus. [/gros troll]
@JCL : pardonnez moi, j’ai zappé votre bloubiboulga. Mec lecteurs apprécieront que vous les pensiez voyeurs, lâches, hypocrites ou encore indifférents. Mais j’ai bien compris votre proximité avec l’esprit « humains associés », « la belle, joyeuse, tendre, lumineuse et solidaire humanité existe ». Je ne sais pas à quoi vous carburez, mais ça semble de la bonne.
J’aimerai bien savoir ce que Koz a expurgé de votre commentaire, parce qu’avec « eugénisme », ça commençait bien. Étant fin connaisseur de la question pendant la première moitié du XXe siècle et notamment des œuvres d’Alexis Carel et de leur influence, cela n’aurait pas manqué de m’intéresser.
Koz dans le genre “benoît” vous n’êtes pas le seul 🙂
L.G. en parle comme d’un défaut. La bonté et la douceur (étymologiquement parlant) sont donc des imperfections ? Faut-il, pour être de “son temps”, pencher de préférence vers la méchanceté, l’aigreur, le cynisme ? Je m’interroge. N’est pas Diogène qui veut. La pensée radicale face à l’incompréhension du monde relève de la haute voltige. Laurent, affirmer (même pas au 2e degré) qu’il y a “des gens sur cette terre qui ont eu l’occasion de louer publiquement ma générosité et mon humanité” ne vous semble pas totalement ubuesque ? Sans doute un rébus façon Raymond Roussel…
Tatihannah ne « veut pas voir votre humanité » ? Et si vous faisiez l’hypothèse que ceux qui vous encensent sont des hypocrites ou des myopes ? Que vous soyez humain, c’est possible, mais de là à louer votre humanisme, après vos propos récents, j’y vois surtout un contresens radical ! Loin de moi l’idée de vous cataloguer dans un registre ou un autre, mais de grâce, ne vous faites pas passer pour ce que vous n’êtes pas !
Comme le dit Étienne très justement, le révolutionnaire est celui qui ose le doute, et qui selon mon point de vue, ose le pari invraisemblable de l’Humanité, parce que justement les pronostics ne semblent pas favorables…
Et donc oui, en ce qui me concerne, je pense que le monde en vaut la peine, malgré tout… et oui, les charmes de la mélancolie sont si puissants qu’ils peuvent en devenir funèbres…
« à dessein » et « Alexis Carrel », bien entendu (se relire avant de cliquer sur « envoyez »)…
Jean-Rémi Deléage ! Une vieille connissance. Wow, félicitations Koz, tu es en train de réunir toute le cénacle de l’ordre de l’humanité solaire 😉
@jeanrem : « benoît », étymologiquement, cela vient de « benedictus », vous confondez étymologie et définition.
« Et si vous faisiez l’hypothèse que ceux qui vous encensent sont des hypocrites ou des myopes »… C’est amusant, vous avez les mêmes arguments que JCL.
Il semble que vous souhaitiez vraiment me circonscrire dans toute ma complexité, dans toutes mes facettes et variations, à un seul texte (sur des milliers — dont certains bien pires, cherchez, vous trouverez), et vous prétendez savoir qui je suis vraiment (« ne vous faites pas passer pour ce que vous n’êtes pas »). Que vous répondre ? Puisque vous savez déjà tout.
Vraiment, Koz, merci de réunir tout ce brillant aéropage dont je n’avait plus de nouvelles depuis cet incident.
@Laurent: je vous en prie, cessez. Pourquoi revenir encore et encore sur « cet incident », aussi ridicule que dérisoire au regard du flot de haine qu’il a engendré ? Soit dit en passant, le contenu de la page sur laquelle vous pointez encore et encore est en soi attaquable en justice. Je comprendrais Natacha, Tatiana et Les Humains Associés s’ils vous attaquaient, de guerre lasse, par avocats interposés (puisque décidément aucune autre action n’est possible). Vous y verriez encore un manque d’humanité : j’y verrais la saine réaction d’un organisme vivant qui se protège, en dernier ressort et à contre-cœur, contre une agression extérieure aussi vaine que navrante, et pour tout dire, minable.
Pourquoi ? Pourquoi tout cela ?
« Le totalitaire, n’est-ce pas celui qui […] se trouve incapable de tirer un trait sur une contrariété passée ? Il lui faudra toujours y revenir, aller jusqu’au bout, ne rien lâcher ? »
CQFD !
@Koz: toutes mes excuses pour cette polémique, bien éloignée de votre fil initial qui, lui, était pertinent et enrichissant.
Je n’ai rien expurgé, Laurent, qui soit très insultant. Mais cela me paraissait relever d’une tentative d' »analyse » qui ne pouvait qu’être ressenti comme une prise à partie inutile.
Je passerai sur ton gros troll, qui ne me semble pas justifier de réponse.
En revanche, je suis heureux de voir à quel point tu te trompes sur « ceux qui étaient à l’origine du génocide. Mon explication est certainement d’autant plus simpliste qu’il n’y aura jamais une explication unique à un « phénomène » de ce genre. Mais la tienne est clairement erronée. J’en suis heureux car cela me laisse espérer de te faire entrevoir la lumière, mon cher ami 😉
Hitler et les siens avaient le christianisme en horreur. A l’instar d’un Niezstche, ils y voyaient, faisons bref, une religion de loosers, si ce n’est de sous-hommes, reniant le poids de la force, de la virilité. L’un de leurs vagues descendants s’exprimait ici-même , avec un mépris du christianisme qui fait plaisir à voir.
Il le faisait sous un billet dans lequel j’évoquais un livre qui mentionne lui-même l’appréciation d’Hitler sur le christianisme. L’auteur le faisait aussi dans un autre ouvrage, La refondation du monde.
Page 147 :
Ce n’est qu’un exemple mais, à vrai dire, je ne me sens pas en « danger » sur le rapport entre le nazisme et le christianisme. Pas vraiment. Il n’y aurait qu’à compter au demeurant les prêtres exterminés pour se tranquilliser. Notamment sur le fait que la plus belle ordure pourra toujours s’affirmer chrétienne, cela ne signifiera jamais qu’elle le soit.
Pour le reste, je ne vois pas trop l’utilité de rappeler systématiquement « l’incident » que tu évoques. Je ne le tiens pas pour le plus glorieux de ton blog.
Au demeurant, si tu prends le temps de dépasser effectivement ledit incident, il me semble que ces commentateurs n’ont pas foncièrement tort. Ceux qui te lisent, qui se contentent de se marrer à tes provocs, mais ne prennent pas le temps de te contredire sur le fond (le vrai) lorsque tu tiens un propos désespéré, ne sont pas nécessairement tes meilleurs potes.
Je relis ce qu’a écrit Jean-Rémi, et qui me semble mérité d’être lu en dehors de tout contentieux passé :
et j’en suis assez fondamentalement convaincu.
Il est aujourd’hui nettement plus provocant et icônoclaste de professer l’espérance.
@Etienne
Je ne connais pas Laurent si ce n’est à travers ses interventions ici et son billet sur l’influence des blogueurs.
Je ne vous connais pas non plus.
J’ai bien relu votre deuxième billet, vous dites :
» l’absence de contrôle, l’accès de désespoir violent et irrépressible, oui c’est sans doute une forme de maladie… »
Vous parlez de dépression profonde, d’une personne déséquilibrée, perturbée par de violentes pulsions, un homme qui se débat avec une extrême violence, qui est prêt à blesser, qui semble ne pas pouvoir s’en empêcher.
Vous témoignez de l’humanité magnifique de Tatiana à laquelle Laurent s’en serait pris injustement avec une grande violence et une certaine cruauté, mais vous présentez Laurent comme un malade dépressif profond, violent déséquilibré, incontrôlable.
Je n’ai rien à dire sur Tatiana, mais j’ai des doutes sur la bienveillance de vos propos et c’est quand même tout l’objet du billet initial, la bienveillance…
j’ai dit « attaquable en justice », j’aurais dû ajouter « à mon humble avis » : je ne suis pas avocat. Mais j’ai suivi l’affaire, et si ce lynchage public n’est pas attaquable d’une façon ou d’une autre, c’est un biais regrettable de la justice.
Tout n’est pas permis. Même par souffrance, même par nihilisme.
@jeanrem : “benoît”, étymologiquement, cela vient de “benedictus”, vous confondez étymologie et définition.
Point du tout, en ancien françois : Benoît
étym. beneeit Xe; p. p. de l’ancien français benëir « bénir »
Bénir : étym. 1080; latin benedicere « louer », puis « bénir », de bene « bien » et dicere « dire »
Cqfd.
Tiens, nous arrivons au fameux point de basculement où les Humains associés révèlent leur vraie nature.
Voilà qu’on voudrait maintenant m’attaquer en justice…
Alors, Monsieur Étienne Parizot, dites nous donc ce qu’il y a d’attaquable dans mon article d’un point de vue légal. Attention, n’oubliez pas que notre hôte est avocat et saura séparer le bon grain de l’ivraie.
Je suis très curieux d’entendre votre argumentation, plus que des menaces dans le vide.
Vos avez dit « minable », Monsieur Étienne Parizot ? Il me serait trop facile et trop bas de m’abaisser à vous retourner le compliment.
Ah, je viens de découvrir votre remords en écrivant ces lignes
@carredas : vous avez raison de douter de la « bienveillance » des propos de certaines personnes présentes dans ce fil de commentaires.
@jeanrem : j’ai écrit « “benoît”, étymologiquement, cela vient de “benedictus » » et vous venez me redire pratiquement la même chose ? « benedictus = béni » au cas où vous ne le sauriez pas.
Laurent, tu ne veux décidément pas voir qu’il y a autre chose, là-dedans, que le seul « incident » ? Que les amis de Natacha et de Tatiana réagissent, ça me semble, en soi, assez cohérent, puisqu’ils se retrouvent sur une certaine communauté de pensée.
Si on en revenait au fond ?
Force est de constater que vous reproduisez collectivement le même processus qu’en septembre 2006.
Il serait dommage que je remette votre « mouvement » en une de mon blogue.
Je m’étais bien privé de raviver les plaies jusqu’à date, mais si vous me menacez et continuez dans ce sens, nul doute que je remettrai le couvert.
Parce que là, c’est vous qui êtes venus me chercher.
« Ca veut tout de même dire que l’on est un pays de vieux réactionnaires, moralisateurs et intolérants. Bref, que la morale trouve toujours ses défendeurs mais surtout, si j’en crois ce que j’entends, que la France reste à droite ! »
CQFD.
“Les Français ne sont pas réticents aux réformes. Au contraire, ils sont demandeurs. La liste de celles réalisées depuis neuf mois le montre : l’autonomie des universités était un des sujets les plus conflictuels depuis 1968. Le service minimum dans les entreprises de transports était réputé une mission impossible. La fusion ANPE-Unédic, plusieurs ministres des Affaires sociales avaient été remerciés pour l’avoir seulement évoquée. La réforme des régimes spéciaux de retraite était aussi considérée comme une réforme impossible. Toutes ces réformes ont été soutenues par les Français dans des proportions inégalées. La majorité doit se réjouir de ce soutien et peut afficher ce bilan avec fierté.”
Fillon et la méthode Coué.
L’autonomie des universités ? Modifier la composition des conseils reste un peu léger pour l’ambition affichée de 10 universités dans le Top 100. Pour financer, on ne pourra pas vendre EDF plusieurs fois…
Le service minimum ? Un mirage. La loi votée ne permet pas de service minimum. Juste une annonce de grève 48 h avant.
La fusion ANPE-UNEDIC aurait fait sauter des ministres ? Des noms ! Sinon, on va penser que Fillon affabule.
La réforme des régimes spéciaux ? Une réforme à la marge, concernant peu de salariés, donc sans effet significatif sur l’équilibre des comptes. Des caisses vidées par ailleurs par l’exonération des heures sups, sans parler des accords négociés avec les cheminots qui annihilent le fond de la réforme en conservant les acquis. Le passage de 37,5 à 40 ans pour le régime général n’avait pas réglé le moindre problème depuis 2003, mais vivement qu’on passe à 42 ans !
D’autres mesures ?
Les peines planchers ? Loi d’affichage sans effet pratique, car peu de concernés et contournement possible.
La carte judiciaire ? Hum.
La carte scolaire ? Une vraie défense de l’égalité des chances : les meilleurs avec les meilleurs, les autres dans leur établissement de quartier.
La loi TEPA : on en a vu les magnifiques répercussions sur la croissance, le point de croissance cherché avec les dents, etc.
Quoi d’autre, en 8 mois ?
Le détail des 25000 explusés. 26000 l’an prochain. On applaudait nos braves fonctionnaires pour avoir su utiliser toute leur inventivité pour traquer le clando partout où il se trouve : jusque chez lui ou à l’école, voire aux restos du coeur… Une vraie réussite, qui mérite bien d’augmenter encore la cadence.
Le traité de Lisbonne, qui a eu un franc succès, avec 53% de Oui au mois de mai, paraît-il…
Les franchises médicales, qui responsabilisent les malades, qui depuis ne tombent plus malades.
La rétention de sûreté ? Chouette, on a rétablit l’enfermement à vie.
Autre chose ?
La réforme institutionnelle ? Enterrée.
La libération de la croissance ? Enlisée.
Le Grenelle de l’environnement ? Pschittt !
Et Guy Môcquet, bien sûr, star déjà oubliée dans la surenchère du devoir de mémoire.
C’est tout ?
Ah oui, bien sûr, en 8 mois, on ne peut pas tout faire, ma bonne dame.
Peut-être ne fallait-il alors pas dire que cela serait fait ?
Ah oui, bien sûr, l’opposition ne propose rien.
Peut-être fallait-il alors que l’opposition prît les rênes du pouvoir, si c’est à elle de donner des solutions et des idées juste après une élection qui met le pouvoir en place pour 5 ans ?
Ah oui, bien sûr, la crise mondiale nous guette, la récession, le plan de rigueur sait-on jamais, même si on en repousse l’idée.
Peut-être fallait-il donc bâtir un budget sur des hypothèses plus prudentes qu’une croissance à 2,5% et un baril à 73$ ? Surtout après avoir choisi le choc psychologique d’une relance de l’offre à 15 milliards par an dès 2009 tout en affirmant le retour à un dette de 60% du PIB en 2010 à l’Eurogroupe (et 2012 aux français)…
Heureusement, 2012 s’annonce radieux. Des millions d’entreprises nouvelles, des conservatismes mis à bas, des français au travail 40 heures par semaine, des services à la personne à la pelle montés par d’anciens chômeurs, des fonctionnaires en moins, des immigrés de qualité, des universités flambant neuves (du moins 10 d’entre elles), une médecine performante, des écoles modernes, des caisses de retraite à l’équilibre, une croissance de 1% au-dessus de la moyenne européenne, des taux de prélèvement dans la moyenne européenne, un taux de chômage à 5%, une délinquance inexistante, une gouvernance nouvelle, une France leader en Europe.
Et Sarkozy réélu dans un fauteuil !
Vivement 2012, donc.
La méthode Coué, y’a que çà de vrai.
Euh, Laurent, tu n crois pas que tu pousses un peu ? Je te rappelle ton commentaire de vendredi soir ?
@koz
Je prends congé, je rentre
chez moi, dans mes rêves,
je retourne en Patagonie
où le vent frappe les étables
où l’océan disperse la glace.
Je ne suis qu’un poète
et je vous aime tous,
je vais errant par le monde que j’aime :
[…]
Je ne suis rien venu résoudre.
Je suis venu ici chanter
je suis venu
afin que tu chantes avec moi.
Pablo Neruda, Extrait de « El Canto General »
————–
Grande nouvelle, YR est un opposant heureux. On craignait le pire.
Ca délire sec ce soir …
Je connaissais Embruns pour y être passée et vite repartie … je découvre « la femme aux semelles de vent » et prends la fuite à nouveau. Ce qui est excessif n’a pas beaucoup d’intérêt dans un sens comme dans l’autre.
Ce n’est pas du cynisme de ma part, c’est l’équilibre d’une maturité bien dans son temps et dans sa peau 🙂
Bonne nuit je vous laisse entre vous 🙂
« Il est aujourd’hui nettement plus provocant et icônoclaste de professer l’espérance. » Moi, je ne professe rien, je ne suis pas un prosélyte et je n’ai foi en pas grand chose 😉
Oh, oui, Koz, fais-moi « entrevoir la lumière » 🙂
Eh ben tu vois, je savais que tu n’étais pas rétif à l’espérance.
Sans chercher à défendre Laurent, c’est un grand garçon, je crois qu’il peut assumer tout seul, je voulais quand même dire que je suis assez stupéfaite du déferlement des auto-proclamés « humanistes ».
Ils semblent considérer l’incident de 2006 comme une tache qu’il faudrait laver à tout prix, quitte à se livrer à une analyse psychologique à 2 cents, à répéter des poncifs ou à énoncer des contre-vérités (« Par le passé, Laurent Gloaguen, vous êtes venu attaquer ma famille, mon association. »). Et puis, il faudrait convaincre encore et toujours qu’ils détiennent la Vérité.
Pour moi, mais je peux me tromper, bien sûr, être humaniste, c’est avant tout être tolérant et indulgent. Je ne ressens ni tolérance, ni indulgence dans les réactions des « humanistes » sous ce billet comme en 2006.
Avoir la foi, un credo, une conviction, c’est normal. Vouloir l’imposer aux autres, c’est du totalitarisme. Surtout s’il faut, pour cela, « soigner » les cyniques.
Les textes de Laurent font ressortir la complexité et la richesse de l’être humain. Je ne désignerai pas qui est humaniste et qui ne l’est pas, mais je trouve étrange de se prétendre humaniste et de vouloir « soigner » un homme qui montre à ce point son humanité (dans le sens de « nature humaine »).
Le pire est qu’avant d’écrire ce billet, j’ai eu, un bref instant, la crainte de m’attirer les mêmes foudres que Laurent en 2006. Quand un mouvement humaniste en vient à susciter cette crainte, je crois qu’il y a un malaise.
Pardon. A la fin, lire « commentaire » et non « billet ». Le billet, c’est Koz qui l’a écrit et magnifiquement comme d’hab. ; )
Dites, ce billet, c’est pas « On refait le match« , hum. Et puis, Delphine, relis les commentaires, tout de même, on a connu pire comme « agression ».
Oui, il y a eu pire comme agression, malheureusement. C’est juste le contraste entre le but et les méthodes qui me désole un peu. Mais bon, passons.
Pour en revenir au sujet du billet, cette posture de mépris de l’humanité (je ne parle pas du tout de Laurent, là), est-ce encore un mal franco-français ? Ou est-ce une posture que l’on retrouve ailleurs ?
Je lis pas mal d’écrivains américains dits « modernes » et, si certains expriment une certaine désespérance, elle est plutôt tournée vers leurs propres faiblesses et leurs propres incapacités que vers celles de l’humanité.
Ca, je serais incapable de te le dire. Notamment parce que je ne lis pas suffisamment d’écrivains étrangers. Mais le cynisme ne me semble pas une spécificité française. Mais le désespoir en l’humanité me semble être assez généralement répandu.
Le plus étonnant avec les Humains Associés c’est qu’ils ne semblent pas voir à quel point leur attitude dessert leur cause.
Auto-congratulations incessantes, envolées lyriques caricaturales, mais surtout condescendance permanente du donneur de leçons… le ridicule le dispute à l’irritant quand on parcourt leur prose. La mise en scène de leur bonté, leur surenchère compassionnelle, leur concours « d’humanisme » sont tellement outrés qu’ils débouchent sur un égotisme dévoyé (« regardez comme c’est moi qui ai les sentiments les plus nobles de l’assemblée ») et décrédibilisent complètement leur message.
Ainsi sur le sujet de « garder un espoir en l’humanité », un Koz est pour moi infiniment plus audible, plus persuasif et plus « humain » que ces hystériques. Oui les Humains, on a bien compris que vous étiez les meilleurs d’entre nous, maintenant lâchez-nous un peu voulez-vous ?
Dans un pot pourri, y a t’il de la place pour: Trente trois arrestations à Villiers le Bel ?
Il y a, surtout, que, comme je l’ai dit à plusieurs reprises et comme je l’ai écrit ici, un blog n’est pas forum. Je n’ai pas du blog la conception qu’en ont certains qui considèrent que la suite du billet est entre les mains des commentateurs. C’est bon pour l’audience, mais ce n’est pas ma vision. Je préfère le débat sur un sujet déterminé et, par la même occasion, je trouve que c’est aussi témoigner d’un peu de considération pour ceux qui animent un blog que de ne pas considérer leurs billets comme des « prétextes ».
Je n’ai donc pas abordé, vendredi, une opération qui est intervenue ce matin. Je ne vois pas non plus l’intérêt évident qu’il y aurait à s’exprimer à cet égard.
Voilà, Ozenfant, désolé de le dire longuement à l’occasion de votre discrète demande, mais je sentais depuis quelque temps comme une tentation, de nouveau, à faire partir tout ça en sucette.
@Koz,
O.K Chief, j’ai eu tort de penser qu’une miscellanées autorisait une dérogation, ma tête ne dépassera plus du rang. Je choisis donc une citation de Guy Guilbert:
« Je suis écartelé. Je gueule contre les expulsions d’immigrés et les tests ADN, mais Sarkozy est un mec fidèle. Mais Sarkozy est un mec fidèle. Il a donné des coups de main incroyables à mes jeunes. Mais ça fait des années qu’on pisse et qu’on chie sur les croyants. Alors, quand le grand pape Sarkozy ose dire que la religion aide les gens à espérer ou, à Riyad, que les chrétiens immigrés d’Arabie sont moins bien traités que les musulmans en France, je dis bravo.”
Le pour est qu’il est absolument vrai que l’on crache sur les chrétiens, viole les chrétiennes en Égypte et ailleurs (les frères musulmans obtiennent peu à peu ce qu’ils veulent).
Le contre est que je trouve que l’on chie très peu en France sur les croyants… compte tenu de l’hypocrisie induite par l’incompatibilité éternelle qui existe entre l’appât du gain et le franchissement de la « porte étroite ».
Sarkozy croyant ?
C’est un peu comme les papes Borgia (même Pie XII), les curés ou les imams pédophiles dans les écoles religieuses : Qui peut sérieusement croire que ces gens là ont un jour vraiment cru en dieu ?
Pour revenir sur ces 30 000 expulsés (dont les frères de l’ordre auquel j’appartiens : je me sens donc un peu concerné moi aussi), je ne suis pas sûr qu’il soit très pertinent de chercher à refaire le match plus d’un siècle après.
Que cherche-t-on? La course à l’échalotte sur le nombre de victimes, le nombre de persécutés, etc., ne se termine jamais. Et elle ne peut que nourrir des rêves illusoires et dangereux de « revanche ». Il ne s’agit pas de savoir qui a eu raison, qui a eu tort : un Autre se chargera du Jugement dernier, occupons-nous des problèmes actuels.
Heureux de vous lire, Frère Adrien, d’autant que je suis avec une certaine attention (et oui, j’ai prêté attention à l’endroit où je plaçais le « certaine ») la « retraite dans la ville ».
En ce qui me concerne, il ne s’agit aucunement de « refaire le match ». La laïcité, elle fait partie de mon quotidien,et je ne la conteste pas. Pas plus que ne la conteste l’Eglise. Il s’agit seulement de ne pas oublier. Quant on nous explique que la laïcité, c’est la liberté d’expression, il faut tout de même avoir en tête qu’elle a commencé avec l’expulsion de français hors du territoire national, pour des questions de convictions religieuses. Ca permet de recadrer un peu les choses. 1905, ce n’était pas la neutralité.
Etre au clair sur le passé, ça peut aussi être une façon de s’occuper des problèmes actuels. Et l’acceptation des convictions religieuses me paraît être un problème actuel.
Je crois que le mépris de l’humanité vient parfois à la suite d’un trop grand amour de celle-ci. On pardonne, on espère, jusqu’à ce qu’une blessure de trop fasse basculer les sentiments dans leur envers.
Je suis souvent partagée entre ces deux extrêmes, moi qui ne connais plus trop la nuance. Mais une question me vient : Pourquoi cherche-t-on souvent à comprendre le pire chez l’homme, et non pas le meilleur, qu’on ne veut que constater?