« En Sibérie, en Sibérie… Maudit soit le vent de l’Oural, qui porte loin de tes oreilles les plaintes de ceux qui ont mal ». C’était il y a trente ans, je sortais de l’adolescence, je m’appliquais à connaître les chansons de cette cassette piratée. C’était Sibérie, Veronika, Le chanteur de l’Occident. C’était un peu dissonant, ça claquait un peu, aussi. Notamment lorsque Jean-Pax Méfret chantait : « Je dénonce les camps, les camps du temps présent, ignorés par les nouveaux bien-pensants ». Depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, ces paroles me reviennent de façon lancinante, convaincu de les avoir chantées alors avec ceux qui remplissent encore la fosse de ces salles de concert. Malheureusement, l’enquête publiée par La Vie sur le vote des catholiques laisse peu de doutes sur leurs choix. Zemmour et Maréchal d’abord, Le Pen ensuite, finalement toute la guilde des zélateurs de Poutine y trouve ses pratiquants.
Quand nos chemins se sont-ils séparés ? Quand ont-ils cessé de « chanter pour l’Occident » ? Quand ont-ils jugé trop « bien-pensant » de se lever, face au visage grêlé du président Ioutchenko, d’Alexandre Litvinenko, de Sergueï Skipral et tant d’autres, empoisonnés ? Quand donc le vent de l’Oural a-t-il porté loin de leurs oreilles les plaintes d’Anna Politovskaïa, qui dénonçait les exactions en Tchétchénie, de Boris Nemtsov, qui révélait les infiltrations russes au Donbass, d’Alexeï Navalny qui fustige la corruption de Poutine ? Qu’est-ce qui pousse encore certains d’entre eux à garder une indulgence toute nostalgique envers celui qui, rapporte-t-on, déporte en masse les Ukrainiens survivants de Marioupol pour les envoyer dans des camps de transit et les disperser ensuite en Russie ? Pourquoi trop d’entre eux cessent-ils de dénoncer les camps du temps présent ? Chantaient-ils vraiment la liberté ?
Est-ce le ressentiment, la nostalgie ? La crainte d’une France qui leur paraît de plus en plus étrangère dans sa composition et ses valeurs ? Comment ne pas être étreint parfois soi-même par une même inquiétude, une même colère ? Dans le conflit ukrainien comme dans notre politique nationale, il faut pourtant rester fidèle. Ce que nous voulons préserver, la source vive de nos âmes, ne peut s’autoriser la compromission avec l’autoritarisme, la brutalité, l’identitarisme. Ou il finira aussi corrompu et blasphématoire que le christianisme du patriarche Kirill.
En savoir plus sur Koztoujours
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Je suis un peu gêné par ce post, si proche de l’élection, et qui fait de la propagande électorale en prenant l’air de ne pas y toucher. Pourquoi ne pas admonester aussi ceux qui seraient tentés par un vote Macron, dont la majorité a, sur l’avortement, la PMA, l’euthanasie, toujours poussé dans le sens contraire de vos combats? Pourquoi qualifier Zemmour et Le Pen de zélateurs de Poutine, quand leur discours consiste à rappeler qu’on ne fait pas de bonne politique étrangère avec de la morale? Quelle est la vision pour le continent européen chez ceux qui appellent toujours à plus de sanctions? Veulent-ils une Corée du Nord avec 150 millions d’habitants et des missiles hypersoniques à nos portes? Et que gagne-t-on à donner aux Ukrainiens les moyens de prolonger indéfiniment une guerre qu’ils ne peuvent pas gagner? Ce sont des questions tout à fait légitimes, qui ne font pas de ces voix dissonantes les zélateurs d’un dictateur -qui venait déjeuner au Fort de Brégançon il y a deux ou trois ans sans que cela ne choque personne.
je suis comme vous ,extrémement déçu par ce texte , il ne manque que les adjectifs qui vont bien avec en général ( nauséabond, moisi,et evocation des heures les plus sombres) .C’est triste de la part de Koz , je ne le voyais pas en catho jugeant les catho qui ne pensent pas comme lui .
Il n’est pas question de morale dans la politique étrangère de Le Pen et Zemmour, juste une collusion avec le régime de Poutine. Avez)-vous oublié les images de Marine Le Pen en 2017demandant l’hommage-lige à Wladimir Poutine? Et que dire de M. Zemmour qui réclamait un Poutine français (sans doute pensait-il à lui) il n’ya pas si longtemps.
Vous dites que les Ukrainiens ne peuvent pas gagner, vous ne regardez pas les infos en France ? On voit que les russes reculent un peu partout et c’est pour celà que l’on a découvert les civils massacrés à Boutcha. Non, on ne fait pas de la poitique étrangère
uniquement avec de la morale mais quand même il en faut quelque part.
Bien, je suis d’accord avec vous au sujet de la PMA, euthanasie…. Mais là il y a une urgence encore plus grande, le risque de victoire de Marine Le PEN. JE NE VEUX PAS QUE MON PAYS DEVIENNE LA HONGRIE, La Pologne, la Russie.
La socièté actuelle n’est pas parfaite, mais elle pourrit être bien pire.
Bien-sûr je partage ce que vous dites à propos de Macron sur la PMA, l
Beaucoup de confusions et d’aveuglement dans votre propos. Pourquoi les qualifier de zélateurs de Poutine ? Eh bien parce que c’est bien là la définition. « Partisan, défenseur ardent d’une cause ou d’une personne. » C’est bien ce qu’ils sont. Les déclarations de leur part louant Poutine, ses qualités, sa politique, sont légions. Comme beaucoup de Zemmouriens un peu gênés aux entournures, vous tentez d’édulcorer leurs propos.
Que gagne-t-on à donner aux Ukrainiens les moyens de se battre ? Ah, mazette, vous êtes, vous et vos amis, défaitistes pour deux ! Vous n’êtes pas le premier que je croise qui n’a qu’un conseil à donner aux Ukrainiens : qu’ils se couchent. Défenseurs de la souveraineté, probablement, mais certainement pas celle des autres. Que gagne-t-on à permettre à un pays démocratique, objectivement allié, de résister à une agression caractérisée ? Faut-il seulement répondre à la question ? Mais vous, comme d’autres, êtes prêts à remettre l’Ukraine dans les mains de Poutine. Il fait à peine les gros yeux que vous lâchez tout. Quelle lâcheté.
Soit dit en passant, que gagne-t-on ? Prosaïquement, personne n’aurait cru que Kiev allait résister, mettant en échec l’armée russe.
Autre confusion : recevoir Poutine à Brégançon. Était-ce nécessaire ? Je ne sais pas. Mais les néo-poutinistes sont bien malvenus à critiquer l’initiative, eux qui n’ont de cesse que de reprocher à l’Occident d’avoir humilié la Russie. En revanche, quand Emmanuel Macrin, comme chef d’Etat reçoit Poutine, comme chef d’Etat, personne ne peut soupçonner de collusion idéologique. Quand Zemmour flatte le personnage, quand fin février, il déclare, péremptoire, qu' »on ne fixe pas de limites à Vladimir Poutine », quand Marine Le Pen en chante les louanges, affiche leur portrait conjoint dans son QG de campagne, ce n’est pas la même affaire.
Pour ce qui est de la « propagande électorale », il faut vous faire à une chose : la démocratie et la liberté d’opinion. Je sais, pour certains, c’est compliqué. Mais si je voulais publier un autre billet de ce genre dimanche matin, ce serait encore mon droit le plus strict. Révisez la loi.
Pour les louanges ou les espoirs d’imitation, il y a tout de même un avant et un après 24 février. L’attaque de l’Ukraine se distingue de la Tchétchénie (c’est en Russie) et de la Syrie (à l’invitation du gouvernement syrien).
A mon sens, beaucoup d’admirateurs (mais pas tous) voyaient en lui un dirigeant utilisant à fond les possibilités géopolitiques que lui donnaient ses moyens limités et des forces armées que la majorité des observateurs compétents pensaient rénovées (avant le 24 février toujours). Fini la finesse hybridée de la prise de la Crimée, retour aux fondamentaux russes de la brutalité. Et aucun politique francais n’a d’envies de conquêtes. Il y avait par contre sans doute une volonté de crédibilisation à l’international : des présidents parlent avec moi, voyez comme je suis sérieux.
Sur le droit à l’Ukraine et aux Ukrainiens (qui ne veulent très clairement pas devenir des russes ou des sujets de la Russie, y compris à l’Est du pays) de définir leur avenir par eux-mêmes, cent fois oui. Y compris le droit d’autres pays à les aider dans ce sens, sans pour autant en arriver à la guerre nucléaire. Personne ne s’en prive dans l’autre sens.
Gérard Chaliand a raison : la seule réponse à l’humiliation ressentie (cas du Viêt-Nam), c’est le travail et la hausse du niveau de vie qu’il doit apporter.
Sur la « fixation de limites à V. Poutine », ne faudrait-il pas plus y comprendre le fait que la Russie est une puissance nucléaire, membre permamnent du Conseil de Sécurité ? Une puissance révisionniste, revancharde de surcroit ? Et à qui la perspective d’un tribunal international ne ferra pas dévier de ses objectifs (comme les Etats-Unis ou la Chine) ? Mais aussi que ce n’est pas la France (peu de volonté) ni l’Union Européenne (par construction) qui peuvent en l’état présent des choses poser des limites à V. Poutine ? L’OTAN le peut, c’est à dire les Etats-Unis.
En résumé, vouloir un « Poutine francais » c’était vouloir un pouvoir exécutif fort, pas aligné, eurosceptique, avec vernis culturel chrétien affiché. Pour la virilité (et le culte du chef), ni M. Le Pen ni E. Zemmour n’ont versé là dedans. Plus difficile avec un physique de talmudiste aussi.
Ce commentaire fait irrésistiblement penser à ceux des gens qui, en 1939, « refusaient de mourir pour Dantzig ». Céder devant la violence pure, abandonner ceux qui sont nos alliés objectifs contre elle, en espérant lâchement que l’appétit du conquérant sera cette fois rassasié, et qu’il n’ira pas plus loin – on a déjà vu ce que ça a donné par le passé.
Après, il y a la question de la motivation de ceux qui recommandent d’en faire le moins possible contre Poutine. N’est-elle pas liée à une certaine proximité idéologique avec l’agresseur, comme en 1939 là aussi? Dans le cas d’Éric Zemmour c’est une évidence: l’appel au retour d’un passé idéalisé, l’autorité au sommet, l’attirance pour la force virile, l’exigence d’une loyauté absolue à la nation telle que définie par le chef: tout y est. Je me demande si ses partisans en sont complètement conscients.
Je ne connais pas la chanson que vous évoquez.
Mais j’en ai une autre qui me trotte de façon lancinante « né en 17 à Liedenstadt », avec ces 2 phrases en particulier « aurais je été meilleure ou pire que ces gens » et « qu’on nous épargne à toi et moi très longtemps d’avoir à choisir un camp ». La dernière malheureusement, on y est à ce temps de devoir choisir un camp.
Le cinéma de ma ville projetait hier le film « Donbass » du réalisateur ukrainien Sergei Loznitsa (2018). J’en suis ressortie glacée par la violence russe et l’utilisation du concept de fascisme pour désigner tout ce qui n’est pas Russe.
Ne rien faire face à cette horreur c’est au mieux de la lâcheté, au pire de la complicité.
Perso, je pense soit m’abstenir, soit voter blanc.
Il n’y a d’autres choix que de prier pour l’émergence de nouveaux candidats aux idéaux vraiment chrétiens même s’ils ne sont pas parfaits en tous points
Je suis d’accord avec tout le monde. Ce que fait Poutine est inqualifiable, et je n’ai aucune sympathie pour ce sinistre type…. mais l’occident et ses déviances légalisées me dégoûtent profondément et je peux comprendre qu’un fascho tel que le président russe n’en veuille pas dans son « berceau ». Donc je renvoie chacun à ses chères études et je voterai Pécresse.
C’est vrai que son programme était à peu près acceptable. j’aurai peut être du voter pour elle.
Il y a un point qui me chagrine néanmoins c’est ceci
[quote]Fidèle à l’esprit de Simone Veil, je continuerai de défendre
les droits des femmes en corrigeant les injustices dont elles
sont victimes dans leur vie quotidienne[/quote]
Fidèle à l’esprit de Simone Veil, on sait ce que cela veut dire…
bien sûr vous allez me dire que la quasi totalité des candidats pour ne pas dire la totalité s’octroie au pire une adhésion totale à ces idées au mieux une dérogation partielle mais quitte à faire c’est un point crucial pour moi et quand on voit que la durée légale pour pratique un avortement à encore augmenté de deux semaines pendant l’état d’urgence, ça fait peur…
Bonjour,
Je ne peux que partager vos inquiétudes concernant un vote en faveur d’un candidat qui serait de « mèche » avec Poutine. L’endettement du RN, les liens avec la Russie qu’a MLP, et peut-être Zemmour, sont des données à prendre en compte. Mais si cet article vise à éclairer le vote pour le second tour, il faut mettre à plat toutes les données, et hiérarchiser les priorités. Qu’est-ce qu’il faut privilégier pour cette élection ? Un candidat qui a montré sa faiblesse face à Poutine, et qui a perdu son respect depuis des années (Poutine ne fait pas confiance et méprise Macron depuis qu’il l’a rencontré quand il était ministre de l’économie) ? Par ailleurs, est-ce qu’il faut privilégier l’indépendance de la France aux ingérences étrangères, ou alors des mesures conservant ce qui demeure essentiel à l’échelle de chaque individu, a savoir le respect de la vie du commencement à sa fin ? Est-ce qu’on peut qualifier l’intégration croissante dans l’UE et dans l’OTAN d’ingérence ? Le prisme géopolitique est essentiel, mais insuffisant pour déterminer un vote pour une élection présidentielle. Il faut choisir en conscience s’il vaut mieux voter pour un candidat, certes indépendant de la Russie, mais faible face à elle, et en tout cas soumis au libéralisme sauvage et aux américains, et en faveur de l’avortement, de l’euthanasie, qui veut déconstruire l’histoire de France, ou en tout cas ne veut pas empêcher ceux qui veulent le faire de le faire, ou pour une candidate qui prône un protectionnisme plus ou moins tous azimuts, qui est certes plus trouble sur sa position pro ou anti-Russe (sachant que, si la guerre est triste mais fera toujours partie de l’histoire humaine, les atrocités en cours, si elles étaient avérées, doivent appeler, elles, une réponse sans équivoque), mais qui au moins n’accélérera pas autant que Macron la déliquescence de la société dans ce qu’elle de fondamental : l’être humain, la famille.
Ce pavé est très long et sans doute mal écris et peu clair. J’espère toutefois que, si vous avez la patience de me lire, vous saurez y voir la simple expression d’un refus du manichéisme qui semble, volontairement ou non, apparaître dans votre article, et qui tranche avec les propos mesurés dont vous faites la plupart du temps preuve. Ceci posé, je crois aussi que vous avez raison de dénoncer des compromissions de la part de la droite catholique, si compromission il y avait.
Merci pour votre travail.
Vous êtes un comique vous. Oser parler de respect de la vie concernant la représentante d’un parti politique dont les fondements sont à chercher du côté des collabo de l’extermination nazi, d’un parti autorité duquel gravitent sans complexe des milices néo-nazis qui agressent gratuitement en fonction du faciès, d’un parti pour lequel les droits des personnes seront variables selon les origines, d’un parti qui a autant d’affinités avec le capitalisme néolibéral destructeur des pauvres et des écosystèmes (et donc de la vie) que Macron. Dans son programme il y a aussi clairement un blanc-seing pour les violences policières, vous croyez que la vie des manifestants aura de la valeur ?
Et qui accessoirement n’aura aucune indépendance vis à vis de Poutine et risque de le soutenir dans sa croisade contre le peuple ukrainien truffée de crimes de guerre.
Le respect de la vie va du début à la fin, mais aussi au milieu pour ceux qui ne nous ressemblent pas ou ne croient pas ou ne pensent pas comme nous.
Macron est loin, très loin de mes convictions mais LePen ce n’est vraiment pas une option.
Le mépris de Poutine est indifférent. Poutine méprise ou vassalise. Je ne vois pas quel dirigeant international pourrait se targuer de son respect et, fondamentalement, je ne crois pas que ce soit une valeur après laquelle il faille courir.
Le tableau que vous faites n’est au demeurant pas bien équilibré. Oui, ce que vous dites de Macron est exact. Mais Marine Le Pen ne se contente pas d’un protectionnisme tous azimuts (et se fout, je pense, pas mal des question éthiques). Vous ne voyez vraiment rien d’autre, chez elle, qui puisse poser difficulté ?
Etant observé que le propos de ce billet n’était pas de faire un choix entre Macron et Le Pen.
Si il y’a d’autres choses. Mais nos évêques ne voient que le combat éthique sur l’euthanasie. Encore ce matin, Mgr Rouge a fait une intervention des plus lamentables sur RTL.
Je me souviens qu’à part Valérie Pécresse, tous les autres politiques avaient relégués cela en fonction de l’opinion des électeurs. En tout cas, c’est ce que j’avais retenue de l’une de vos interventions.
Désolé de vous contredire mais le respect et l’ amour de son prochain né nous oblige pas à accepter tout et n’ importe quoi n’ importe comment. Quand vous avez passé votre à travailler pourquoi payer des impôts
Pour subventionner des parasites sociaux qui ont plus de droits que vous, des journaux qui se moquent de vous des politiques dispendieuses . Je suis chrétien je ne crois pas au clivage droite gauche et surtout aux politiciens et journalistes qui voudraient nous faire voir le méchant Poutine contre le gentil Zelenski . Les guerres sont toujours une horreur elles ne sont bonnes que pour les marchands de canon.