Mais pourquoi, Yasmina ?

Tu étais l’auteur à succès, l’auteur de « pièces mémorables », l’auteur d' »Art, traduit en 35 langues », tu étais couronnée par les Molières. Tu étais de ces auteurs que l’on a pas lus mais que l’on devrait lire. Et puis, te voilà l’auteur de L’Aube le soir ou la nuit, un objet littéraire difficilement identifiable.

La tension est montée autour de la sortie de ton livre, Le Point imaginant même un feuilleton tournant autour du vol du manuscrit. Et Franz-Olivier Giesbert, dans une chronique matinale, s’enthousiasmait, haletant.

De là, tous les amateurs de politique, les passionnés d’actu, se précipitent, chauffés par les bonnes feuilles, à coup de « j’ai un mépris pour tous ces types, ce sont des lâches« , parlant des diplomates ou de « je me fous des bretons« . Ils seront déçus. Comme le seront ceux qui, passionnés de ton théâtre, l’auront acheté quand même.

C’est que le sujet déconcertera les uns quand le style perturbera les autres. Je n’ai pas lu tes pièces alors je fais partie des seconds. Tu vois, moi aussi, je te tutoie et, comme toi, j’ai pris des notes. Vers la vingtième page, je me mets une note dans mon téléphone : « le style se pose, s’impose et au final, indispose« . Eh oui, comme toi, parfois, je m’y crois. Comme toi, lorsque tu écris :

 » _ Ca t’a plu ? Dit-il, me découvrant dans la salle après son dicours.

Je me trouve désorientée par ce mot de plaire. De quoi parle-t-il ? De la prestation ? Du ton, du fond ? Et surtout cette question posée à moi, dont le regard se défend de la séduction première, scrute les formes invisibles, guette les dévoilements d’une manière secrète. »

En fait, il voulait savoir si ça t’avait plu. A toi de choisir s’il s’agit de lui parler de la couleur des rideaux, ou du fond du discours. Et s’il n’a pas davantage pris en compte la distance dont tu fais preuve par rapport au monde, c’est que, à l’instant, là, il s’en fichait pas mal.

Alors, je me suis rappelé ce mot d’un livre sur une autre rencontre, « je prie simplement mes lectrices et mes lecteurs de me faire le crédit de la bienveillance sans lequel il n’y a pas de compréhension possible« . En règle générale, quand j’en suis là, c’est que c’est mal engagé.

Et pourtant. Lorsque l’on a suivi la campagne comme je l’ai fait, il y a certains passages qui vous tirent nécessairement un franc sourire. Ainsi de ce forum de l’UMP au mois de décembre. Jean-Pierre Raffarin qui s’efforce de donner le ton : « allez, tout le monde est de bonne humeur ! Tous en forme ! Je ne veux voir que des sourires ! » et oui, ceci, tellement vrai : « (…) où chacun répète de manière poussive ce que lui ne cesse d’affirmer jour après jour« . Michèle Alliot-Marie a perdu bien du crédit ce jour-là. Et ce texto de Pierre Lellouche : « ce forum est tragique« . L’impatience de Nicolas Sarkozy : « dans sa loge surbondée où je me glisse avant le départ, il me dit en passant la porte : « Ca va toi ?… (Et ajoute tout bas.) Quelle connerie !… »

Il y aussi ce dîner avec Borloo. Borloo qui s’énerve contre l’affiche retenue :

« Nicolas avait tranché. Il l’aimait bien lui cette photo. Et même si lui n’en était pas tout à fait sûr, elle plaisait à sa famille. Borloo continue : « C’est pas toi. C’est pas toi !… (tapant la feuille avec dégoût)… Est-ce qu’on pourrait avoir une photo qui soit LUI ! LUI ! »

Et puis il y a tous ces passages où l’on sent poindre, même chez toi, qui « scrute les formes invisibles« , l’amour-propre flétri.

« Le lendemain, dans le hall du ministère, je lui dis qu’il était bien dans l’émission. Il me répond, tu as vu l’audience ? Meilleur score de la chaîne !

Evidemment. Folie de penser que mon appréciation puisse avoir un quelconque intérêt en regard du taux d’audience »

Eh oui, Yasmina, toute Yasmina Reza que tu sois, il te le fait, à toi. Et ce n’est que la déclinaison de cette façon qu’ont tous ces politiques que tu entreprends d’aborder, de te coller leur main sur l’épaule, d’un geste de prétendue attention, tandis que, du regard, ils cherchent la prochaine personne à voir et que, du bout des doigts, ils commencent à te pousser légèrement, inconscients qu’ils sont de l’évidence de la manoeuvre. Ou ces politiques de droite – le vocable est de droite, il remplace le « camarade » – qui te donnent de ce « cher ami » qui ne signifie rien d’autre que ta totale insignifiance à leur égard, alors même qu’ils t’appellent « ami« . Combien de fois l’ai-je vu faire, l’ai-je entendu ?

Alors, à Yasmina Reza, on fait la même chose, mais à un autre niveau. Tu auras, tout de même, droit à deux conversations…

Et voilà. On a dit, paraît-il, que le sujet de ce livre, c’était davantage toi que Nicolas Sarkozy. Et il est vrai qu’en ce qui le concerne, il s’agit plus de pointillisme que d’analyse. Peut-être bien, et pourquoi pas ? L’ennui, avec ton livre, c’est qu’après l’avoir lu, on se demande si on l’a bien lu. Ou si, dans notre lecture, nous avons couru à la recherche de ce qui ne devait pas s’y trouver. Il faudrait le relire.


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19 commentaires

  • Koz, je crois que dans le titre du livre il n’y a pas de virgule, il faut donc lire « L’aube le soir ou la nuit » d’où une certaine ambigüité.
    Mais cela ne change rien à ton propos

  • Mais c’est toujours la même chose chez les biographes.

    C’est Serge Moati qui en parle le mieux, notamment il y a quelques années, après avoir suivi Le Pen pendant toute la campagne de 2002. Il explique très bien comment malgré l’inséparable frontière existant entre les idées, une sorte de respect, de complicité se fait jour au fil du temps.

    Et puis ils savent s’y prendre pour se faire aimer les bougres !!

  • [quote post= »451″]tu étais couronnée par les Molières. Tu étais de ces auteurs que l’on a pas lus mais que l’on devrait lire.[/quote]
    Qui sait si, quoi qu’elle et d’autres en disent, elle n’a pas voulu ce livre pour passer de ce statut de d’auteur qu’on n’a pas lu, mais que l’on devrait lire, flatteur mais qui ne met guère de beurre dans les épinards, à celui moins prestigieux mais combien plus « intéressant » d’auteur qu’on ne devrait pas lire, mais qu’on a lu (ou au moins acheté).

    Alors, bien sûr, parfois ressurgit l’auteur de théâtre, sa langue, sa « profondeur », difficile de se cacher de soi même…. Mais pour le reste ce n’est qu’un reportage, assez superficiel, à la poursuite d’un sujet qui ne se pense pas objet de livre et de soi même, voire des éclaboussure de l’écume du pouvoir et de la gloire.

  • il est évident qu’en accompagnant un homme public objet d’adoration par nombre de gens et avec qui on passe des moments plus proches que le commun, ça tisse une complicité.

    Mais le livre est bien écrit, même si il a parfosi des envolées trés « auto-prise de chou »

  • il me semble que vous (Koz) illustrez magnifiquement que sans bienveillance, il n’y a pas de compréhension possible.

    l’anecdote :

    “Le lendemain, dans le hall du ministère, je lui dis qu’il était bien dans l’émission. Il me répond, tu as vu l’audience ? Meilleur score de la chaîne !

    Evidemment. Folie de penser que mon appréciation puisse avoir un quelconque intérêt en regard du taux d’audience”

    il y a une façon de voir sans bienveillance : yasmina, jalouse, regrette de n’être rien face à ces millions d’anonymes. et une façon bienveillante, un peu plus intéressante : l’appréciation d’un être humain unique, de chair et de sang, ne vaut rien par rapport à un chiffre.

    rapprochons par exemple aux réactions des amis de Ségolène après son débat : ils l’avaient convaincue qu’elle avait gagné haut la main. or la vérité froide des chiffres révélait une erreur grave de communication à son niveau (agressivité prolongée qui rend l’autre sympathique).

    et on touche là, mine de rien, à l’une des clés de la victoire de celui que l’on dépeint.

  • Je trouve ton compte rendu de lecture très intéressant Koz. Je vais devoir attendre encore un peu pour lire le livre, mais dans ce que tu dis, je retrouve en germe une réflexion de Reza dans l’interview qu’elle a accordé au nouvel obs, où elle avoue que c’est presque vexant que Sarkozy n’ait pas essayé de la séduire en un an.

    Dans ce que tu dis, c’est l’impression que j’ai : ce n’est pas une biographie, le projecteur n’est pas braqué sur Sarkozy -Barbier notamment regrettait que certains moments de la campagne ne soient pas « journalistiquement » passés au crible – mais le projecteur est braqué sur le point de contact entre Reza et Sarkozy. Reza s’examine réagir au contact de ce que représente Sarkozy en tant qu’homme, peut être en l’espérant indépendant du politique, quand lui garde sa carapace (d’où le quiproquo plaire/audience), qu’il ne doit pas quitter souvent d’ailleurs, surtout en campagne présidentielle.

    Je pense que Sarkozy a développé un tel pouvoir de persuasion, de conviction, celui qui fait que même ses adversaires le respectent ou l’admirent, que l’envie secrète de ne plus être un parmi tant d’autres dans son entourage doit être irrésistible, surtout quand on estime déjà « être quelqu’un ». Elle perce à plusieurs reprises dans l’interview de Reza, comme quand elle fait part de son succès avéré au RU, dont Sarkozy s’est rendu compte – et là on sent une satisfaction réelle.

    Mais comme tu le dis, [quote]toute Yasmina Reza que tu sois, il te le fait, à toi[/quote]. Je trouve que le plus frappant / cruel, c’est l’épilogue : elle fait savoir à la presse que le 1er exemplaire ira à l’Elysée, geste personnel s’il en est. Lui répond par la presse qu’il a reçu l’exemplaire… mais qu’il ne lit jamais les livres sur lui. Welcome back in nobody’s world.
    Mais bon, ça c’est peut être la version officielle… 😉

  • [quote comment= »43042″]Koz, je crois que dans le titre du livre il n’y a pas de virgule, il faut donc lire « L’aube le soir ou la nuit » d’où une certaine ambigüité.
    Mais cela ne change rien à ton propos[/quote]

    C’est modifié. Que faut-il y voir, je l’ignore. Yasmina Reza est assez facétieuse avec la ponctuation, témoins les multiples : « je dis, tiens voilà du boudin ».

    [quote comment= »43046″]Mais c’est toujours la même chose chez les biographes.

    C’est Serge Moati qui en parle le mieux, notamment il y a quelques années, après avoir suivi Le Pen pendant toute la campagne de 2002. Il explique très bien comment malgré l’inséparable frontière existant entre les idées, une sorte de respect, de complicité se fait jour au fil du temps.

    Et puis ils savent s’y prendre pour se faire aimer les bougres !![/quote]

    Soit mais je ne suis pas du tout certain qu’il y ait eu un un quelconque syndrôme de ce genre dans le livre de Reza. Il n’est psa violent à l’égard de Sarkozy mais il est loin d’être tendre également. Au final, ceux qui l’apprécient le trouveront trop dur, ceux qui le vouent aux gémonies, trop tendre. On y voit certes un homme, attachant par certains côtés – comment en serait-il autrement ? – mais aussi tous les travers du politique, l’attention simulée, le calcul, parfois une certaine fatuité (elle relève des phrases assez sentencieuses et un brin ridicules que se permettent ceux qui ont une cour pour applaudir quoi qu’il en soit)…

    L’image de Sarkozy que j’en garde est neutre : elle confirme les travers que je pressentais, mais je ne m’attendais pas non plus à ce qu’il soit un saint homme. Et je ne le lui demande pas.

    [quote comment= »43062″]Mais pour le reste ce n’est qu’un reportage, assez superficiel, à la poursuite d’un sujet qui ne se pense pas objet de livre et de soi même, voire des éclaboussure de l’écume du pouvoir et de la gloire.[/quote]

    Je suis partagé. Est-il superficiel ou doit-il sa superficialité à son genre ? Il ne s’agit pas d’un livre à thèse et, peut-être, ce style fait de bribes, de scénettes, était un bon moyen d’éviter de chercher à démontrer quoi que ce soit. Difficile à caractériser tout de même : quel est vraiment le sujet ? Sarkozy, Reza, le pouvoir, les hommes de pouvoir au travers d’un seul ?

    [quote comment= »43078″]il y a une façon de voir sans bienveillance : yasmina, jalouse, regrette de n’être rien face à ces millions d’anonymes. et une façon bienveillante, un peu plus intéressante : l’appréciation d’un être humain unique, de chair et de sang, ne vaut rien par rapport à un chiffre.[/quote]

    Cela ne transparaît peut-être pas de mon billet mais j’ai davantage retenu la version bienveillante, en voulant faire le parallèle avec ce que vit Arthur Lambda avec le maire de sa ville (j’ai en tête une personne précise, sur la place de l’église, avec Patrick Ollier). De toutes façons, l’hypothèse bienveillante et l’autre sont mêlées.

  • [quote comment= »43062″]Mais pour le reste ce n’est qu’un reportage, assez superficiel, à la poursuite d’un sujet qui ne se pense pas objet de livre et de soi même, voire des éclaboussure de l’écume du pouvoir et de la gloire.[/quote]

    Dans l’interview au NO voilà comment elle inscrit sa démarche :
    « Vous avez remarqué, j’espère, que je ne juge jamais ni ne prends parti. Je ne suis ni dans le dénigrement ni dans l’admiration. Entre les deux, il y a place, me semble-t-il, pour une observation, je dirais presque picturale. J’ai vu, j’ai senti des choses que j’ai dessinées. »

    [quote comment= »43125″]C’est modifié. Que faut-il y voir, je l’ignore. Yasmina Reza est assez facétieuse avec la ponctuation, témoins les multiples : « je dis, tiens voilà du boudin ».[/quote]

    Toujours dans l’interview, voilà ce qu’elle dit à propos du titre (merci Damo) :

    « Le titre aussi, «l’Aube le soir ou la nuit», est le fruit d’une chose que j’ai ressentie comme un danger : l’absence de jour. J’ai appris l’importance de la stratégie. En politique, le temps est une denrée rare. D’où l’obligation permanente de faire des choix brutaux, de traduire les priorités de façon brutale. J’ai pu vérifier que la moralité est un exercice contraire à la précipitation. »

    PS : Je n’ai aucun avis personnel car je n’ai pas encore lu le livre

  • peut être est ce parceque je l’ai lu rapidement, il se lit vite, et la nuit, ce livre m’a paru reposant car sans prétention, effectivement bienveillant (attitude en voie de disparition) et en même temps fragile, la fragilité de l’homme, du pouvoir, de la victoire et finalement de tout ce qui n’est pas amour.plume fragile car humaine, et finalement eloignée de tout calcul politicien.

  • Cher Koz (je ne dirai pas cher ami..promis !),

    Moi j’y ai vu un autre sujet, plus touchant que Yasmina ou Nicolas, c’est ce rapport au temps, cette histoire d’un type qui court après quelque chose pour fuir le vide..si on oublie un instant les prénoms, la réalité des protagonistes, on est pas si loin d’une pièce de Yasmina (enfin, pour celles que j’ai lues..)

    A l’arrivée mon sentiment est plus contrasté.. mais il y a évidemment des trucs bien plus intéressants dans la rentrée littéraire : Olivier Adam, Yannick Haenel par exemple..

  • Cette note de lecture m’a fait plaisir. J’ai fais partie de ceux qui se sont fait avoir en se précipitant sur « l’évènement littéraire de la rentrée ». Le livre est nul, insignifiant, ni littéraire, ni politique. On n’apprends rien, ni sur la construction du discours, ni sur le personnage sarkozy. Et je suis d’accord avec Koz, ce livre est très narcissique. L’auteur n’en peut plus de s’étonner de se retrouver en si bonne compagnie.

    Heureusement ça se lit vite, mais à 18 euros le bouquin, ça fait cher de l’heure de lecture !

  • [quote comment= »43228″]Cher Koz (je ne dirai pas cher ami..promis !),

    Moi j’y ai vu un autre sujet, plus touchant que Yasmina ou Nicolas, c’est ce rapport au temps, cette histoire d’un type qui court après quelque chose pour fuir le vide..si on oublie un instant les prénoms, la réalité des protagonistes, on est pas si loin d’une pièce de Yasmina (enfin, pour celles que j’ai lues..)

    A l’arrivée mon sentiment est plus contrasté.. mais il y a évidemment des trucs bien plus intéressants dans la rentrée littéraire : Olivier Adam, Yannick Haenel par exemple..[/quote]

    C’est vrai, apparemment, il y a aussi ce sujet mais je trouve qu’il est bien peu lisible. On se force un peu pour le trouver. Est-ce parce que le livre est, de fait, « pollué » par les anecdotes politiques ?

    Je ne pense pas avoir été trop insensible à la lecture, je pense avoir aussi essayé de domestiquer ma curiosité purement politique mais, au final, s’il s’agissait de travailler le rapport au temps, on peine à distinguer ce sujet.

    Et puis, parler de ce rapport au temps dans le cadre très spécial d’une campagne présidentielle… Nicolas Sarkozy est certes un hyper actif, et cela relève peut-être d’un ressort plus intime, mais durant cette période, quel candidat pourrait vraiment prétendre avoir pleinement « ressenti » le temps ?

    [quote comment= »43416″]Cette note de lecture m’a fait plaisir. J’ai fais partie de ceux qui se sont fait avoir en se précipitant sur « l’évènement littéraire de la rentrée ». Le livre est nul, insignifiant, ni littéraire, ni politique. [/quote]

    Insignifiant, insignifiant, pas fondamentalement. Mais en tout cas pas à la hauteur de l' »évènement littéraire de la rentrée ». J’avoue même avoir du mal avec ce style, que je trouve parfois trop antinaturel, quand bien même je veuille bien accepter que, y compris en littérature, il faille de la transgression.

  • Ce que j’ai vu dans ce livre, c’est le premier pas des bobos pour se rapprocher du pouvoir en place.
    Ce n’est pas nouveau, c’est une pratique bien connue du bobo parisien …..comme tous les courtisans en fait: être prés du pouvoir quelque soit le roi.

    Aucun intérêt ce bouquin, bien qu’on tente de le valoriser et de le différencier de cette litterature people, sous prétexte que l’auteur est un auteur primé de théatre ou autre.
    C’a beau être écrit par une intello bobo (qui, je ne sais pas pourquoi, parraissent toujours plus intello qu’un auteur de doite!) ca reste du people.

    Excusez moi pour les erreurs dans les placements de la ponctuation mais c’est volontaire c’est facétieux et en cherchant bien ca a un sens

  • [quote comment= »43535″]Vous exagérez Samson : Yasmina Reza a commencé à le suivre fin 2006. Evidemment sans certitudes sur le résultat final.[/quote]

    D’autant que jusqu’au 14 janvier 2007, Ségolène et le PS étaient devant dans les sondages, même si après cette date Sarkozy n’est plus jamais repassé derrière (sauf dans le cas de l’hypothèse Bayrou au 2nd tour).

  • Humour involontaire ou vraie vacherie de Giscard ?

    Voir pge 154 quand Sarko lui présente YR :
    « Nicolas me vante gentiment et ajoute, en ce moment elle écrit un portrait de moi.
    – Ah ! Vous écrivez un…
    – Un livre, monsieur le Président, dis-je.
    – Oui, un… Un fascicule ?  »

    Si vacherie elle peut s’appliquer aussi bien aux dimensions de l’auteur qu’à celle de son sujet 🙂

    A part ça j’ai un avis mitigé sur le livre. J’y retrouve parfois la Reza subtile que j’ai aimée dans d’autres livres comme Hammerklavier ou Nulle Part. Mais – est-ce la vulgarité du garçon de bain dont elle tente le portrait ? – elle me paraît abaissée à son niveau. Elle peut bien se moquer des platitudes qu’il débite sur la vie, la mort l’amour, elle-même se complait dans des élucubrations sur le temps qui sentent l’atelier d’écriture. Le style est trop souvent bâclé, entaché d’un maniérisme consternant qui la situe quelque part entre Johnny Halliday et Marguerite Duras. C’est cuit dès le premier paragraphe, alambiqué au possible.
    En a-telle pris conscience? Ici (pge 17) elle se flatte du caractère décousu de son ouvrage : « Les poètes ont le privilège d’obéir à des lois intempestives, qui ne requièrent ni logique, ni suivi apparent. Ces lois servent une vérité que toute explication trahirait.
    de cette liberté, j’use ici. » sans mesurer le moins du monde la lourdeur de l' »explication » justement ! Mais là elle se voit collée derrière le paravent en « commère misérable » (pge 169)…

    Enfin ça se laisse lire et ne laisse pas indifférent.

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