On a coutume en France de présenter le libéralisme comme une idéologie intrinsèquement égoïste. En forçant à peine le trait, les libéraux auraient clairement pris le parti des riches contre les pauvres. Apôtres du chacun pour soi, ils se complairaient dans les inégalités, voudraient la mort des services publics et seraient hostiles au principe même de l’impôt et à toute idée de redistribution.
Bref, soit on est libéral et on veut moins d’impôts, moins d’Etat et moins de solidarité, soit on est anti-libéral et on veut plus de tout cela. A ce compte là, on n’est pas surpris que libéral soit quasiment devenu une insulte dans le débat politique français.
Il s’agit cependant là d’une confusion nuisible. Les libéraux sont certes méfiants envers l’Etat à qui ils reprochent d’être inefficace, mais cela ne signifie pas qu’ils sont contre la solidarité. Le libéralisme parle d’efficacité, pas de morale. En gros, un libéral est convaincu que pour atteindre un objectif donné, des acteurs privés en concurrence seront plus efficaces que l’Etat. Cela reste vrai quel que soit l’objectif qu’on s’est fixé : maximiser la croissance économique ou fournir un service public.
J’entends déjà les objections. « Le marché rendre un service public ? Tu nous prends pour des naïfs. On sait bien que les sociétés privées discriminent par l’argent. Or un service public doit être accessible à tous. »
Je vais essayer de vous convaincre. Retenez les tomates encore quelques minutes le temps de lire ce qui suit. Vous aurez tout le loisir de m’invectiver après, avec en prime la légitime satisfaction de m’avoir magnanimement donné ma chance.
***
Je choisis l’éducation, sujet sensible s’il en est. On oppose artificiellement d’une part l’éducation gratuite forcément dispensée par l’Etat et d’autre part une éducation privée forcément payante et discriminatoire. Il y a pourtant une voie moyenne, à la fois libérale et solidaire.
Imaginons une réforme de l’enseignement primaire et secondaire : on autoriserait l’ouverture d’un nombre illimité d’établissements privés dans les conditions suivantes :
- Ils dispensent un enseignement dont la qualité est agréée par des agents de l’Etat ;
- Ils ne facturent rien aux élèves ou à leurs parents ;
- Pour chaque élève scolarisé, l’établissement reçoit de l’Etat un financement égal à 80% du coût d’un élève dans le public.
J’ai mis 80% un peu au pif. Mais mon expérience suggère qu’il est très facile de réduire de 20% les coûts d’une organisation mal gérée. Et je pense que c’est le cas de l’Education Nationale depuis des décennies (ceci n’est pas une attaque contre les profs, la plupart sont innocents du fait qu’on les utilise mal)
Si j’ai tort, aucun établissement privé ne survivra selon ce modèle puisqu’ils ne seront pas rentables. La réforme n’aura rien coûté à l’Etat et aura prouvé que l’Education Nationale n’est finalement pas si mal gérée que cela.
Dans le cas contraire, on aura augmenté la liberté de choix des élèves (et des profs) et réduit la dépense de l’Etat sans nuire à la qualité de l’enseignement.
Le libéralisme n’est pas synonyme de la jungle, du laissez-faire ou de la disparition de l’Etat et des services publics. Il souhaite que l’Etat se focalise sur les fonctions pour lesquelles il est irremplaçable : fixer les règles du jeu. L’Etat est un mauvais opérateur car il ne subit pas l’influence bénéfique de la concurrence. Il est d’autant meilleur régulateur qu’il n’est pas acteur.
***
Libéralisme et solidarité ne s’opposent pas a priori. En fait, si on regarde les pays voisins, on réalise que le libéralisme se décline à tous les parfums en terme de niveau de redistribution :
Un libéralisme avec redistribution faible (les républicains US), un libéralisme avec redistribution moyenne (les démocrates US, les travaillistes UK), un libéralisme avec redistribution forte (les scandinaves)
Oui, cela va peut être en faire tousser quelques uns, mais force est de constater que les pays nordiques sont plus libéraux que nous. Ils ont fortement réduit leurs dépenses publiques depuis 15 ans ; ils ont moins d’employés de l’Etat que nous et le fonctionnariat à vie n’y est pas systématique ; leurs traitements des chômeurs sont infiniment plus coercitifs qu’en France etc…
Non, le libéralisme n’est pas l’ennemi de la solidarité, le libéralisme n’est pas l’ami des riches ni l’ennemi des pauvres. Mais ce message est très difficile à faire passer, en grande partie à cause de nos politiques de tous bords. D’abord parce que le libéralisme exige d’eux une forme d’humilité. Il faut accepter l’idée que les agents économiques sont collectivement plus créatifs, intelligents, travailleurs, enthousiastes, énergiques et en définitive efficaces que la lourde organisation hiérarchique de l’Etat. Ensuite parce qu’une partie de la gauche a un intérêt objectif à caricaturer le libéralisme pour faire passer la droite pour des salauds. Enfin parce que la droite française n’a malheureusement pas compris grand-chose non plus au libéralisme et qu’elle s’entête à prêter niaisement le flanc à la critique en se débrouillant toujours pour avoir l’air de prendre le parti des riches.
Pour réconcilier les Français avec le libéralisme, il faut casser l’idée qu’il favorise les riches. Une mesure phare d’un programme de droite, libéral et solidaire pourrait par exemple être une baisse des dépenses publiques couplée à une hausse de l’impôt sur le revenu. Je suis certain que la majorité des électeurs de droite sont prêts à accepter une hausse d’impôts s’ils sont convaincus que leur argent ne sera pas gaspillé.
C’est un peu tard pour cette élection mais avouez que ça couperait pas mal l’herbe sous le pied de François « j’aime pas les riches » Hollande, non ?
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Quel est l’intérêt pour l’organisme privé de créer sa structure ?
Qu’est ce qui me donnerait, à moi, l’envie de créer mon entreprise « Lycée KaG » ?
Ensuite, s’il y a nombre illimité, il y a concurrence, avec « que le meilleur gagne ».
Mon « lycée KaG » va vouloir avoir plus d’élèves que le « Lycée Koz » ou en tout cas de meilleurs profs pour de meilleurs résultats, etc.
Quid lorsque ton lycée sera en perte de vitesse ?
Tu plies boutique ?
(ce ne sont que des questions, pas des remises en cause de ton propos)
Je trouve votre idée interessante. Cependant en ce qui concerne l’éducation nationale j’ai du mal à imaginer votre proposition. Je suis d’accord que l’état doit fixer les règles du jeu mais si on comparait des entités toutes choses égales par ailleurs. Je m’explique : vous parlez de la qualité de l’enseignement et de la gratuité. Il faut bien voir que certains parents (y compris modestes) mettent leurs enfants dans le privé pour des raisons diverses (exigence dans le travail ou la discipline, le respect, les instits non grévistes, et un peu les valeurs morales et religieuses…). Et les parents sont prêts à payer pour cela ! Il ne s’agit pas tant de qualité de l’enseignement (avec selection des dossiers) que de l’environnement des enfants.
je pense donc qu’il faut être libéral et laisser le choix aux parents mais que pour être solidaire il faudrait que le privé aide le public ! (pour le coup ce sont les personnes modestes du privé qui feraient grise mine). Mais aider le mamouth, il faudrait qu’il fasse d’abord une cure…
« CLAP CLAP CLAP » (la foule en délire)
« Encore ! Encore ! Encore ! » (la foule orgasmique)
[quote comment= »13206″]
je pense donc qu’il faut être libéral et laisser le choix aux parents mais que pour être solidaire il faudrait que le privé aide le public ! [/quote]
Je vous rappelle que les parents du privé paient deux écoles, la publique avec leurs impôts, et la privée pour leurs enfants.
J’ai donc du mal à saisir ce que vous voulez dire.
@ Kag:
A voir le succés d’une école privée hors contrat crée par des proches, (30 élèves en 1993, 500 aujourd’hui, sans compter la liste d’attente de 2 ans) la demande existe!
@ Liberal:
Là où j’ai vraiment du mal, c’est pour augmenter l’IR….
Sinon, pour tout le reste, même commentaire que pour Dang, c’est un coup de maître.
« Libéralisme » est surtout une insulte parce qu’il y a une confusion terminologique entre économie (sociale) de marché, concurrence régulée (aka : « non faussée ») d’une part qui n’est certainement pas à rejeter en bloc, y compris pour la gauche, et d’autre part cette forme moderne du capitalisme qui fait beaucoup de dégats, cet ultra-capitalisme financier et actionnarial qu’il faut impérativement dompter, notamment en harmonisant les protections sociales et environnementales, en modérant la concurrence fiscale, en cessant le délire sur la « propriété intellectuelle » (cf notamment le combat de Rocard au parlement européen contre la position de la commission européenne et du gouvernement Sarkozy sur les brevets logiciels), …
Là comme ailleurs, il faudrait remettre le vocabulaire à plat.
Après tout, « Liberté, égalité, fraternité » c’est social-libéral non ?
Voyez-vous, à tout le moins, ce que j’aime dans le libéralisme, c’est qu’il fait péter les cadres. Qu’il oblige à sortir de ses habitudes de raisonnement, de notre ronronnement usuel de chat si prêt à attendre un peu de mou de l’Etat… Je n’en partage pas tout, mais j’en apprécie à tout le moins l’effet intellectuellement stimulant. Comme sur ce billet sur l’éducation, qui ne fait pas, a priori, partie des domaines que je laisserais au « pur libéralisme ».
En même temps, comme le dit bien Liberal, il y a un tel tabou sur le libéralisme, que je ne sais pas si ce que j’entends par là correspond à sa nature profonde, ou à une vision fantasmée.
Liberal nous éclairera peut-être (lourde responsabilité, hein ?)
[quote comment= »13210″] et du gouvernement Sarkozy [/quote]
Mouarf. On t’a vu, jm !
[quote comment= »13210″]cette forme moderne du capitalisme qui fait beaucoup de dégats, cet ultra-capitalisme financier et actionnarial qu’il faut impérativement dompter[/quote]
S’il vous plait, pourriez-vous clarifier vos termes ?
Qu’entendez-vous pas « ultra-capitalisme » ? Quelle différence entre « ultra-capitalisme » et simple « capitalisme » ? De plus, le capitalisme n’est-il pas nécéssairement « financier » et « actionnarial » ?
[quote post= »243″]Imaginons une réforme de l’enseignement primaire et secondaire : on autoriserait l’ouverture d’un nombre illimité d’établissements privés dans les conditions suivantes :
* Ils dispensent un enseignement dont la qualité est agréée par des agents de l’Etat ;
* Ils ne facturent rien aux élèves ou à leurs parents ;
* Pour chaque élève scolarisé, l’établissement reçoit de l’Etat un financement égal à 80% du coût d’un élève dans le public.[/quote]
Ce qui est déjà à peu près le cas pour le privé sous contrat (98% du privé). Qui, rappelons-le, n’obtient pas de meilleurs résultats à csp comparables que le public (en fait un peu meilleurs pour les csp-, un peu moins bons pour les csp+).
[quote post= »243″]Il faut bien voir que certains parents (y compris modestes) mettent leurs enfants dans le privé pour des raisons diverses (exigence dans le travail ou la discipline, le respect, les instits non grévistes, et un peu les valeurs morales et religieuses…).[/quote]
IL est bien vrai que dans le public nous n’exigeons aucun travail, aucune discipline, aucun respect, n’avons aucune morale. Quant à l’argument des grèves, il suffit de voir les taux de grèvistes et le nombre d’appels à la grève : en moyenne on ne doit même pas arriver à une journée par prof et par an. Inadmissible! Le fait de mettre son enfant dans le privé est irrationnel et/ou idéologique (et donc respectable), sauf dans les quartiers difficiles.
[quote post= »243″]Je vous rappelle que les parents du privé paient deux écoles, la publique avec leurs impôts, et la privée pour leurs enfants.[/quote]
Uniquement les parents du privé hors contrat.
Le système de service public libéral tel que décrit pour l’éducation existe déjà, dans son principe, pour la santé.
Même si je trouve ça très intéressant, je vois au moins une limite : celle du contrôle des dépenses.
De la même manière que le contrôle du nombre d’actes médicaux justifiés et la fixation à sa juste valeur du prix de la consultation, les problèmes de coût ne seraient pas simples à gérer pour un système éducatif libéral.
Si un établissement éducatif privé reçoit une somme fixe par élève, il a tout intérêt à faire grossir ce nombre d’élèves, quel que soit la valeur que pourra retirer l’élève de cet enseignement. Il ne suffit pas pour cela que l’enseignement soit de qualité, il faut aussi qu’il soit adapté à ce que peut suivre l’élève. Je ne vois donc pas dans un tel système une solution au problème majeur de l’éducation nationale, celui de la production de valeur : avoir un élève qui tire effectivement profit de l’enseignement.
Et je ne parle même pas des revendications qui ne manqueront pas de survenir pour « revaloriser » le prix d’une année-élève…
Plus généralement, si l’on veut aller vers un système plus libéral, il faut le penser en termes d’objectif sur la valeur produite et non pas en termes de simple mise en concurrence financée par l’état.
Cela nous ramène donc, libéralisme et concurrence ou pas, au problème des objectifs : comment mesure-t-on le rendement d’un service public ?
Je vous suivrai volontiers si j’avais la certitude que l’État (ou une quelconque structure issue d’une élection démocratique) pouvait réellement imposer efficacement un cahier des charges, et résister aux exigences de rentabilité et de profit des entreprises en charge du service public ainsi délégué (voir le cas des délégation de service public de la gestion de l’eau).
Je suis aujourd’hui très loin de cette certitude, et ai donc des difficultés à me prononcer pour un service public assuré par des entreprises privées.
Et pourtant (tout gauchiste que je sois), je n’ai du service public qu’une notion de devoir de résultat, je me moque complètement qu’il soit assuré par des fonctionnaires ou non. (il ne l’est d’ailleurs pas actuellement vu le nombre d’agents employés sous contrat de droit privé dans les administrations…. c’est mon cas, et ce sont des contrats pour le moins précaires qui ne seraient pas acceptés d’une entreprise privée).
@KaG
Tu pourrais avoir envie de créer le Lycée KaG parce que tu as plein de bonnes idées pour améliorer la qualité de l’enseignement et que tu rêves de les mettre en pratique. En plus, si tes méthodes sont vraiment efficaces, Lycée KaG SA peut devenir une entreprise très profitable.
Effectivement, tu entreras en concurrence avec le Lycée Koz pour recruter les profs et les élèves. Cette concurrence poussera les divers lycées à se différentier : par exemple, Lycée Koz sera très élitiste, recrutera des profs superstar à prix d’or et leur donnera des classes de 50 élèves (pour rentabiliser leurs salaires); Lycée KaG, à l’inverse, emploiera des profs débutants pas chers mais avec des classes de 20 élèves; Lycée Liberal, de son coté, jouera la carte de la discipline au détriment de l’excellence scolaire etc…
Si au bout du compte tu n’arrives pas à attirer des élèves, c’est que d’autres feront ton travail mieux que toi à meilleur coût et tu feras effectivement faillite.
@loreleï
Pas vraiment d’accord. Je ne vois pas de raison de plus faire payer la discipline que l’académique. Je me souviens avoir discuté avec une femme d’un milieu modeste, élevant seule ses deux fils et qui les avait mis dans le privé : elle avait trop peur des mauvaises fréquentations qu’ils avaient dans le collège public que la carte scolaire lui imposait. Je préfère ne pas trop penser à la façon dont cela grevait son budget.
@Jules et Polydamas
*rougissant*
Merci, merci
Et désolé pour ta feuille d’impôts 🙂
@jmfayard
Je trouve effectivement que la gauche a tort de se méfier de la concurrence.
Il y a beaucoup de fantasme dans la dénonciation de l’ultra-capitalisme mais je reconnais qu’il faut être vigilant.
Là où je vous rejoins complètement, c’est sur l’éloge de Rocard dans son combat contre les brevets logiciels. Il fallait un homme d’Etat ayant son influence, sa compétence et son désintérêt pour mener aussi bien cette entreprise face aux lobbys bruxellois. Un truc qui nous réconcilierait presque avec les politiques. J’ai aussi bien aimé son livre « Si la gauche savait » qui n’est pas tendre avec le PS.
@Koz
Attention, je suis en train de te convertir 🙂
@Un prof
Oui mais l’enseignement privé est limité par la loi à (je crois) 20% des élèves. Le quota est atteint et les établissements privés refusent des inscriptions.
J’espère que vous me ferez la grâce de me croire quand je dis que mon billet ne visait pas à critiquer les enseignants. Maintenant j’ai une question pour vous. Ca ne vous dirait pas à vous l’idée de monter un bahut avec ceux de vos collègues dont vous connaissez le sérieux et la compétence ? Pour faire de l’enseignement et s’occuper des élèves loin des circulaires de l’Education Nationale?
[quote comment= »13217″]
[quote post= »243″]Je vous rappelle que les parents du privé paient deux écoles, la publique avec leurs impôts, et la privée pour leurs enfants.[/quote]
Uniquement les parents du privé hors contrat.[/quote]
Tout à fait, mais pas sur que ce soit juste….
@ Liberal:
Ne parlez pas de malheur…. 😉
Un problême oublié dans cette description idyllique de l’enseignement privé : un certain nombre d’éleves sont et seront moins « rentables » que d’autres. Dyslexiques, troubles comportementaux, immigrés récents…
Le bahut privé (sélectionnant ses éleves) ne les sélectionnera pas. Il resteront dans le public, qui de fait devra dépenser plus. Et surtout, là où une classe avec un ou deux éleves difficiles « fonctionne » bien, et permet à ces éleves de progresser avec le reste de la classe, une classe où ceux-ci sont plus nombreux devient intenable.
On fait quoi de ces éleves là ?
@Polydamas
« Je vous rappelle que les parents du privé paient deux écoles, la publique avec leurs impôts, et la privée pour leurs enfants.
J’ai donc du mal à saisir ce que vous voulez dire ».
c’était ironique de ma part car j’ai du mal à envisager la chose !(mes propos n’étaient donc pas assez clairs)
« A voir le succés d’une école privée hors contrat crée par des proches, (30 élèves en 1993, 500 aujourd’hui, sans compter la liste d’attente de 2 ans) la demande existe! »
oui mais cette liberté de créer comme le suggère libéral est la porte ouverte à des dérives. J’ai connu de loin des gens qui ont créé une école privée hors contrat et quand ils m’en parlaient ou quand d’autres m’en parlaient j’avais l’impression que c’était une secte !
@ un prof
« IL est bien vrai que dans le public nous n’exigeons aucun travail, aucune discipline, aucun respect, n’avons aucune morale. Quant à l’argument des grèves, il suffit de voir les taux de grèvistes et le nombre d’appels à la grève : en moyenne on ne doit même pas arriver à une journée par prof et par an. Inadmissible! Le fait de mettre son enfant dans le privé est irrationnel et/ou idéologique (et donc respectable), sauf dans les quartiers difficiles. »
excusez moi mais c’est du vécu car pendant que je ne savais pas quoi faire de mes enfants les jours de grève, mon patron il savait quoi faire de moi !et allez expliquer à vos interlocuteurs du jour (étrangers notamment que vous annulez la réunion le jour même car des instits ou des profs n’ont pas dit à l’avance qu’ils feraient grève)
excusez moi mais c’est du vécu aussi, et j’ai déménagé de nombreuses fois, qu’il y a d’excellentes écoles publiques et loin de moi l’idée qu’il y a un laissez-aller général. Cependant, ce qui fait à mes yeux la force du privé, outre ce que j’évoquais, c’est la cohérence du projet éducatif autour du directeur.
Et alors tout va bien dans l’éducation nationale pour vous ? vous êtes un prof heureux super ! 😉
Que de choses à dire sur l’éducation. Quant à supprimer la carte scolaire, je ne suis pas sure que ce soit le mieux question solidarité. Bref on tourne en rond !
qu’il y ait un tabou à propos du libéralisme est certain, en revanche ce que je trouve dommage c’est que dans l’exemple proposé par libéral, on en soit réduit à faire appel au privé pour palier une défaillance du servcie public. Je m’explique, dans cette proposition je ne vois rien d’autre que ce que tout un chacun serait en droit d’attendre d’une éducation nationale digne de ce nom, soit : reduire son train de vie phénoménal (-20% me semble aussi largement accessible) tout en assurant l’instruction de nos enfants.
Le constat est le même concernat l’ANPE par exemple où pour pallier à ses défaillance on doive faire appel à des entreprises privées pour placer les chômeurs……………..
Mon avis là dessus est plutôt mettons un bon coup de pied dans la forumillière plutôt que de chercher des solutions de contournement.
[quote comment= »13243″]oui mais cette liberté de créer comme le suggère libéral est la porte ouverte à des dérives. J’ai connu de loin des gens qui ont créé une école privée hors contrat et quand ils m’en parlaient ou quand d’autres m’en parlaient j’avais l’impression que c’était une secte ![/quote]
Certes, mais Liberal dans son exemple de réforme prévoit bien que les établissement sont contrôlés par des agents de l’Etat.
[quote comment= »13243″]Cependant, ce qui fait à mes yeux la force du privé, outre ce que j’évoquais, c’est la cohérence du projet éducatif autour du directeur.
(…)
Que de choses à dire sur l’éducation. Quant à supprimer la carte scolaire, je ne suis pas sure que ce soit le mieux question solidarité. Bref on tourne en rond ![/quote]
Désolé, je la ramène, et la ramène à la campagne. Mais, précisément, la proposition de suppression de la carte scolaire m’avait heurté et j’étais donc allé regarder de plus près ce que proposait Sarko. Je suis en train de lire Ensemble dans lequel il précise encore ce qu’il propose.
Bref, et sans me rapporter au bouquin, la suppression de la carte scolaire est un objectif à terme, qui devra être précédé de plusieurs étapes, et de la réunion de 4 conditions.
Il prévoit d’ailleurs une obligation de mixité sociale pour les établissements, mais vise notamment à donner davantage d’autonomie aux établissements, pour développer des projets éducatifs spécifiques, le tout assorti d’évaluations publiques régulières pour informer les parents.
Perso, je trouve ça pas mal. Et quand je vois ma femme, prof (dans le privé sous contrat), je me dis que tout ce qui peut contribuer à redonner de l’initiative aux professeurs est bienvenu. Sarko propose aussi d’évaluer « davantage les professeurs sur leurs résultats que sur le respect des circulaires ». C’est une formule, bien sûr. Mais l’idée est de laisser plus de champs à l’initiative du prof. Et franchement, si j’étais prof, si je savais que j’avais devant moi plus de trente années à exercer exactement le même boulot, sans perspective véritable d’évolution, eh ben, je serais content d’envisager qu’on libère mes initiatives du carcan de l’administration. [/quote]
[quote comment= »13294″]Mon avis là dessus est plutôt mettons un bon coup de pied dans la forumillière plutôt que de chercher des solutions de contournement.[/quote]
Sincèrement, je vois le billet de Liberal comme un exercice de réflexion théorique visant à prendre un domaine dans lequel, spontanément, on n’envisage pas d’introduire du libéralisme.
En pratique, même le coup de pied dans la fourmilière est un himalaya. Faire ce que propose Liberal ne serait pas politiquement viable : on sait bien le nombre de manifestants qu’une réformette envoie dans la rue. Alors, ça…
Les frais bancaires n’ont jamais été aussi hauts depuis que les banques sont privatisées (bon, okay, on a renfloué le CL avec nos impôts). Pour l’eau, idem, il semblerait qu’une régie municipale soit moins chere pour le public. Le téléphone, idem, je ne trouve pas flagrant la baisse venant de la concurrence.
Il semblerait que dans tous ses domaines, la concurrence ne soit pas libre et non faussée. Pour les missions publiques comme l’accès à l’eau, au téléphone, à l’éducation, les investissement sont énormes donc très peu de concurrence sur ces marchés et bien souvent entente pour arriver à un système de rente (ou racket).
Maintenant, je suis d’accord pour dire que l’état pourrait être plus efficace, mais bon, je n’ai pas l’impression que ça va changer. Nos politiques ont besoin de la fonction publique pour y placer les copains dans des postes à responsabilité. Et pour avoir des responsabilités, il faut aussi des troupes en masse. Il suffit de voir tous les chiraciens qui se recasent actuellement.
Pour l’éducation, la privatisation a déjà commencé. Pour passer médecine ou pharma, vous devez déjà prendre des cours en privé pour augmenter vos chances. Et si vous voulez échapper à la carte scolaire (et échapper au mauvais collège mal réputé) … il faut payer.
[quote comment= »13243″]
oui mais cette liberté de créer comme le suggère libéral est la porte ouverte à des dérives. J’ai connu de loin des gens qui ont créé une école privée hors contrat et quand ils m’en parlaient ou quand d’autres m’en parlaient j’avais l’impression que c’était une secte !
[/quote]
J’ai un peu l’impression qu’on utiliser le terme de secte à toutes les sauces. Ce n’est pas parceque certains auraient tendance à se regrouper ou à vivre ensemble pour des raisons idéologiques, que cela est forcément condamnable.
Enfin, il y a de tout dans les écoles privées hors contrat. Il doit probablement y avoir quelques sectes mais la grande majorité n’a rien à voir avec ça, à mon sens.
Surtout qu’à propos de l’école dont je parle, croyez vous qu’elle serait autant plébiscitée si elle avait le moindre caractère sectaire?
ce système d’école privée qui est rétribuée en fonction du nombre d’élèves existe en Belgique depuis des décennies et le seul problème qu’il y a c’est le problème de l’inscription des nouveaux élèves (demande supérieure à l’offre), dernièrement l’état a même légiféré pour établir une liste d’attente pour »toutes » les écoles qui serait mise en place à date fixe pour que les chances à l’inscription soient plus proches…
Au Pays-Bas c’est le secteur des caisses de soins de santé qui a été privatisé avec contrôle de l’état, les tarifs pratiqués par les hôpitaux ont baissés, les médecins ne prescrivent pas d’antibiotiques quand on a une attaque virale et l’espérance de vie est plus élevé au Pays-Bas qu’en France…
Bien que considéré ici comme un dangereux gauchiste (ne le niez pas, j’en souffre mais je tiens bon), je dois vous dire que comme beaucoup de gens de gauche je ne suis pas opposé au libéralisme.
Il est en effet beaucoup de domaine dans lesquels la gestion privée est plus efficace.
Cependant (ahhh mes gènes rouges se réactivent) le postulat de base du libéralisme, celui des droits naturels et de la totale liberté « encadrée » par sa seule volonté me pose un « problème ».
[quote]La liberté est l’autorisation de n’obéir à aucune autre loi extérieure que celles auxquelles j’ai pu donner mon assentiment. Kant[/quote]
Il est tout à la fois « philosophique » et pratique.
Tout d’abord l’aspect philosophico-pratique: La question des activités non rentables, qu’il s’agisse du maintien des SP en zone notamment rurale ou de la construction d’infrastructure est au coeur de ma première réserve.
Je veux bien admettre que l’on puise confier une activité rentable à un opérateur économique mais n’est-ce pas finalement avoir le beurre et l’argent du beurre que d’accepter le rentable pour laisser à l’état et donc la collectivité le non rentable?
Quid ensuite des infrastrcutures non rentables qui le deviennent?
Style autoroutes, construites en général par les fonds publics et ensuite privatisées. Cela me dérange profondément, question d’ethique.
Ensuite la question tout aussi fondamentale de la solidarité. Je ne ferais de cours à personne en rappellant que le fondement du contrat social est la possibilité de voir sa situation sécurisée en acceptant de renoncer à la liberté totale. Mais lorsque M.Fillias me dit que le « privé » par les donations etc sera plus à même de financer cette solidarité, j’ai malheureusement peur de croire qu’il ne connait rien à l’essence de l’homme. Si le capitalisme fou dont vous parlez s’est à ce point développé, c’est que la nature de l’homme le pousse à l’accumulation personnelle.
Vous pourrez toujours me dire que certaines personnes assumerons cela très bien. C’est l’évidence. mais on voit la limite de la chose. les restos du coeur font depuis 20 ans un travail formidable sur la base de financement privé. Mais leur succès même (de plus en plus de « clients ») ne suffit-il pas a montrer combien est vain une action esseulée?
Je suis désolé pour ce long commentaire qu’il me faudra compléter. Et si la clémence de mon hôte est au niveau où je l’espère je le complèterai par un post sur mon blog et un trackback.
Pour ceux qui auront la curiosité..
En résumé, je ne suis pas (et de loin) opposé au libéralisme mais son accompagnement et les profonds risques d’inégalité qu’il porte en son sein parfois opulent me laisse réservé quant à son application en accord avec le principe qui pour moi est le plus important du tryptique, la solidarité.
A titre plus blogguesque, je ne saurais trop vous conseiller, sur des sujets comme celui-là d’user de la liberté que vous laisse koz pour développer votre propos plus longuement, il ne s’en prive généralement pas (au grand dam de mes dossier squi n’avancent pas)
[quote comment= »13210″]cette forme moderne du capitalisme qui fait beaucoup de dégats, cet ultra-capitalisme financier et actionnarial qu’il faut impérativement dompter[/quote]
[quote comment= »13213″]
S’il vous plait, pourriez-vous clarifier vos termes ?
Qu’entendez-vous pas « ultra-capitalisme » ? Quelle différence entre « ultra-capitalisme » et simple « capitalisme » ? De plus, le capitalisme n’est-il pas nécéssairement « financier » et « actionnarial » ?[/quote]
Si je trouvais le lien, je vous renverrai avec plaisir à la contribution de Michel Rocard au congrès du Mans qui explique cela en détail et bien mieux que je ne pourrais le faire. Mais je n’ai pas de chance avec google ce matin.
L’idée générale pour distinguer « néo-libéralisme » et « ultra-capitalisme » de libéralisme et de capitalisme est quand même très simplement une volonté de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Ca suppose de penser qu’il y a toute une série de combats sur lesquels libéraux et néo-libéraux sont dans des camps opposés. A contrario, ceux qui veulent tout rejeter en bloc parlent simplement de « libéralisme » et se définissent comme « anti-libéraux ». Ce n’est pas mon cas.
Par exemple sur l’affaire des brevets logiciels que j’évoquais plus haut, en défilant à Karlsruhe (Allemagne) en marge du LinuxTag pour dénoncer cette vision simpliste de la « propriété intellectuelle », j’ai eu la bonne surprise (si si) de voir les libéraux du parti allemand FDP défiler aux côtés par exemple d’ATTAC ; au contraire les néo-libéraux de l’UMP votaient pour le texte de Bolkestein au conseil de l’UE et au parlement européen ; de même sur les droits de succession, il y a toute une tradition libérale favorable à une imposition forte des droits de succession, les néolibéraux veulent au contraire les réduire fortement voire les abolir. Dans un cas, la richesse acquise est proportionnelle au mérite d’avoir bien travaillé, dans le second cas, c’est le mérite d’être bien né qui prévaut.
D’ailleurs, où en est Sarkozy sur ce point ? J’ai cru comprendre qu’il avait abandonné en douce son projet initial. Ce serait une bonne nouvelle.
[quote comment= »13305″]Dans un cas, la richesse acquise est proportionnelle au mérite d’avoir bien travaillé, dans le second cas, c’est le mérite d’être bien né qui prévaut.[/quote]
Je suis bien d’accord… Merde d’accord avec les libéraux!!!! je vire rose pâle…
Ce qui est gratuit a un coût, par an et par élève :
26500 euros dans le primaire ( à multiplier par 6 )
43000 euros au collège ( à multiplier par 4)
56400 euros au lycée ( à multiplier par 3)
source: éducation nationale
S’il ne rate pas le bus le jour de l’examen, on lui délivrera le bac.
Pour ce prix là il n’est pas sur du tout de maîtriser l’orthographe, mais il aura appris à rouler correctement un joint avec ses camarades.
@Polydamas
« J’ai un peu l’impression qu’on utiliser le terme de secte à toutes les sauces. »
Vous avez tout à fait raison mais c’est le seul mot qui m’est venu. Je précise que je ne connais qu’un seul cas d’école privée hors contrat mais les propos entendus me laissaient perplexe, et heureusement que je suis d’un naturel calme et posé, car j’aurais viré extrême gauche immédiatement .
Je précise qu’il y avait beaucoup de demandes dans cette école mais c’était la seule école privée aux alentours.
@Koz
« Certes, mais Liberal dans son exemple de réforme prévoit bien que les établissement sont contrôlés par des agents de l’Etat »
Non je n’ai pas tout à fait compris cela car il parle uniquement de la « qualité de l’enseignement » qui sera contrôlée.
Je suis toujours personellement vigilante non seulement à la qualité mais au « comment on fait » pour l’atteindre.
Quant à vos commentaires sur les propositions Sarko je les partage. Je suis pour le style petite PME avec manager où tout le monde se sent responsable mais les réformes… autant …je m’arrête là car je vais être vulgaire.
merci mme Michu au vu de ces chiffres je crois que beaucoup préfèrerait toucher ce pactol de 500.000 euro à 18 ans que d’aller à l’école…
plus sérieusement je suis heureux du ralliement de fredernick et ajouterais que beaucoup de patrons sont pour un actionnariat des salariés et qui pourrait être constitué par une partie des fonds prélevés pour leur pension. Car le versement de ces sommes énormes ne sert qu’à payer d’autres ( ok pour un peu de solidarité mais le système est plus injuste pour les ouvriers et les petits salaires que pour les fonctionnaires et les gros salaires) alors que si chacun était le dépositaire en partie des cotisations qu’il a lui-même versées cela permettrait la création de fonds de pension français qui pourrait jouer un rôle clé dans l’investissement citoyen en France et pour protéger l’emploi à long terme et permettrait de réconcilier au moins un peu ouvriers et entreprises.
Et Jacques Chirac qui compare le libéralisme au communisme n’arrange pas les choses!
Cette aversion française pour le libéralisme est stupéfiante, et ce d’autant plus que l’on baigne dedans.
Prenons par exemple les jeunes de banlieues: quel est leur rêve. Fonder une entreprise, être leur propre patron, rouler en grosse berline, s’habiller en Lacoste. Bref, ils veulent prendre leur part dans la société de consommation et même en être des acteurs de premier plan.
Les Français sont donc des libéraux qui s’ignorent…
[quote comment= »13311″]
plus sérieusement je suis heureux du ralliement de frednetick et ajouterais que beaucoup de patrons sont pour un actionnariat des salariés et qui pourrait être constitué par une partie des fonds prélevés pour leur pension. Car le versement de ces sommes énormes ne sert qu’à payer d’autres ( ok pour un peu de solidarité mais le système est plus injuste pour les ouvriers et les petits salaires que pour les fonctionnaires et les gros salaires) alors que si chacun était le dépositaire en partie des cotisations qu’il a lui-même versées cela permettrait la création de fonds de pension français qui pourrait jouer un rôle clé dans l’investissement citoyen en France et pour protéger l’emploi à long terme et permettrait de réconcilier au moins un peu ouvriers et entreprises.[/quote]
La question des fonds de pension est cependant hautement tensiogène si je puis me permettre ce néologisme.
Si par fond de pension vous entendez Calpers pourquoi pas mais si c’est les hedge fund je suis bcp plus réservé.
Le principal souci avec les fonds de pension, c’est que l’épargne qui y est investie est soumise aux variations boursières qui n’ont plus aucune liaison avec l’appareil productif (des exemples de chutes de 25% ou d’augmentation de 500% il y en a tout le temps). C’est l’avantage d’un système comme celui qui est le notre, a savoir de lisser les variations.
Si par contre c’est un actionnariat au sein de l’entreprise, AVEC LES PRIVILEGES ATTACHES A LA DETENTION DES ACTIONS CAD DROIT DE VOTE ET DE REGARD, alors je suis pour.
Mais il y a fort à parier que les principaux intéressés (cad les membres des CA) refuseront ou renacleront à doter ces nouveaux actionnaires d’un tel pouvoir. Encore et toujours la théorie de l’agence, la relation entre managers et actionnaires…
Cependant, et c’est là que je rejoins l’idée d’un capitalisme apaisé, lorsque l’on voit la coopérative mondragon est le 7eme groupe indsutriel espagnol et n’a pas connu une journée de grêve depuis sa création, ça laisse songeur quant au management de certaines entreprises…
Si le libéralisme accepte de s’autolimiter et de fonctionner selon des principes comme ça alors oui, des deux mains. Mais je doute.
Ces chiffres du coût d’un élève francais sont à comparer avec ceux d’un élève aux Etats-Unis
ex : Ecole Française de Berkeley Californie ( privée)
Petite école :
Preschool, kindergarten : 7.300 USD/an
Equivalent primaire, collège, lycée :
1st à 12th grade : 11.000 à 15.000 USD/an !!!
[quote comment= »13316″]
Si par contre c’est un actionnariat au sein de l’entreprise, AVEC LES PRIVILEGES ATTACHES A LA DETENTION DES ACTIONS CAD DROIT DE VOTE ET DE REGARD, alors je suis pour.
Mais il y a fort à parier que les principaux intéressés (cad les membres des CA) refuseront ou renacleront à doter ces nouveaux actionnaires d’un tel pouvoir. Encore et toujours la théorie de l’agence, la relation entre managers et actionnaires…
Cependant, et c’est là que je rejoins l’idée d’un capitalisme apaisé, lorsque l’on voit la coopérative mondragon est le 7eme groupe indsutriel espagnol et n’a pas connu une journée de grêve depuis sa création, ça laisse songeur quant au management de certaines entreprises…
Si le libéralisme accepte de s’autolimiter et de fonctionner selon des principes comme ça alors oui, des deux mains. Mais je doute.[/quote]
Si ces nouveaux actionnaires par leur solidarité avec l’entreprise et un comportement économique (et non révolutionnaire) se montraient comme des partenaires constructifs et fiables, les CA seraient surement fort intéressés de remplacer les fonds de pensions américains et autres par ceux-ci car ils leurs permettraient de mener une politique d’investissement à plus long terme et des restructurations profondes où un consensus social est nécessaire sans passer par un patron « voyou » qui reçoit un parachut doré pour mettre ou redresser une société en crise de part la non gestion et la non adaptation d’une société à l’évolution qui l’entoure.
Quant aux principes, je doute que ce soit fort productif de projeter des à-prioris sur l’une ou l’autre partie avant d’entamer une discussion.
En général, les coopératives qui marchent sur le principe de la juste rémunération, juste partage des profits -auxquels ils participent deux fois, en tant que salariés et en tant qu’actionnaires , c’est de l’ordre de 40% tout de même – et de démocratie sociale au sein de l’entreprise, sont bcp plus stables du fait d’un capital moins soumis à la volatilité.
L’épargne salariale était un premier pas, mais si l’on veut retrouver une partie des avantages du capitalisme famillial d’antan, il faut recréer une « famille » de l’entreprise..
Il est bcp plus facile ensuite de faire passer les restrictions quand on n’a pas à rémunérer à 15% les fonds qui ensuite s’en iront pour trouver toujours plus ailleurs, ou pour justement arriver à dévelloper un capital plus important pour se développer.
Mondragon utilise 10% de ses profits pour financer une université technologique… le cycle vertueux en quelque sorte.
Il faut encore expliquer à ces nouveaux actionnaires que c’est le principe de la démocratie qui s’applique, c’est à dire que quand la majorité des votes est atteinte une décision est prise qu’elle plaise ou ne plaise pas à certains. Et que la redistribution des bénéfices est fonction des parts que l’on détient dans la société.
Délégation de service public en somme. En France on devrait essayer plus de choses dans ce sens là.
Enfin… Encore un coup à se coller un million de personnes dans la rue. Quand dans un même paragraphe je lis les mots « éducation » et « privé » je me dis que les pancartes et les banderoles doivent être déjà prêtes.
PS : merci Koz pour l’édition des commentaires 🙂
@alex
La démocratie n’est pas toujours basée sur le concept de majorité à 50%. N’y a-t’il pas des minorités de blocages dans de nombreuses sociétés anonymes?
un quart + une voix ou un tiers plus une voix, je sais mais la nouvelle loi de 2005 (art. L 223-30 al. 3 de la Loi 2005-882)
ajoute la notion de non abus du droit de blocage pour les sarl : l’obtention du qorum ET de la majorité simple ou renforcée.
Et est-ce la démocratie si même un million de privilégiés descendent dans la rue défendre des droits en plus que les autres alors que 67 millions sont favorables à la réforme???
[quote comment= »13337″]Il faut encore expliquer à ces nouveaux actionnaires que c’est le principe de la démocratie qui s’applique, c’est à dire que quand la majorité des votes est atteinte une décision est prise qu’elle plaise ou ne plaise pas à certains. Et que la redistribution des bénéfices est fonction des parts que l’on détient dans la société.[/quote]
Je crois les gens assez censés pour le comprendre.
Ceci dit c’est un mouvement global. Si vous insuflez de la « démocratie participative » en espérant que cela change les rapports mais que dans le même temps vous continuez à rémunérer bêtement vos 15 voir désormais 20%, à tel point que cela obère vos capacités d’amortissement ou d’investissement, avouez que c’est plutôt incohérent.
Bref ne jamais faire les choses à moitié.
Quel plaisir d’entendre la voix libérale ; le jeune candidat libéral n’a pas obtenu (loin de là) les 5OO signatures mais plus de 20 % du temps de parole pour ces élections est réservé à qui ? Aux trotskistes avec le bon petit élève Besancenot !…Hier sur Canal +, nous avons eu droit à une présentation amusante des discours du facteur, excellent comédien, qui répète la même chose mot pour mot, avec toujours autant de fraicheur dans chacun de ses meetings. La marionnette de M. Krivine
dont nous ignorions les talents de ventriloque !
Pour en revenir au libéralisme, l’on parle toujours d’ultra-libaralisme mais jamais d’ultra-socialisme !
Pourtant les libéraux sincères sont des gens très respectables !
Voici ce qu’écrit J. de Guénin, dans « Logique du Libéralisme » :
» Le libéralisme est centré sur l’individu et le socialisme est centré sur la collectivité…. Le libéralisme repose tout entier sur l’idée de liberté individuelle. Et la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ; ainsi l’excercice des droits naturels de chaque homme n’a de borne que celles qui assurent aux autres membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits….
Le libéralisme n’est pas, pour le fort, la liberté de faire n’importe quoi au détriment du faible. Le libéralisme c’est la protection du faible contre les exactions du fort. Vouloir qu’un individu soit libre, c’est s’interdire d’obtenir quoique ce soit de lui par la coercition., et à fortiori par la violence !…
Le monde est rempli de gens qui n’aspirent qu’à en assujetir d’autres. Mais il est vrai aussi que beaucoup de personnes s’accomodent fort bien, voire volontiers d’une telle dépendance !…
Pourtant l’on n’est libre de ses actes que si on est libre de les commettre ou non !… »
Bref, le libéral n’est pas un homme de la jungle ou alors c’est simplement … un homme de la jungle qui peut très bien faire partie d’une « nomenclatura » comme l’on en connait sous des régimes qui n’ont rien de libéraux !
Pour revenir sur l’école privée par rapport à l’école public, ne tombons pas dans les vieilles rengaines « école publique, fonds publiques » . Les parents des élèves du privé payent deux fois : une fois par leurs impots pour l’Education Nationale et une fois directement par les frais de scolarité demandés par l’établissement ! Les élèves du privé coûtent moins cher que ceux du public !!
Quel plaisir de lire un libéral décomplexé !
Hé oui pas de Filias en 2007, et j’ai malheureusement l’impression qu’il a tué dans l’ œuf AL en annonçant son ralliement à Bayrou. Les militants l’ont apparement mal pris.
Encore un magnifique exemple de votre façon d’écrire, si ce n’est de penser.
1) Présenter le libéralisme sous les traits caricaturaux que lui prêteraient d’hypothétiques détracteurs
2) Choisir pour sa démonstration un exemple ne rentrant pas dans le cadre de ce qu’on veut défendre
3) Pousser le vice jusqu’à proposer le contraire de ce que défendent les tenants du libéralisme
Du grand art.
Démonstration ?
1) « On a coutume en France de présenter le libéralisme comme une idéologie intrinsèquement égoïste. En forçant à peine le trait, les libéraux auraient clairement pris le parti des riches contre les pauvres. »
« On » ? Qui ?
Auraient ? Pourquoi ce conditionnel ? Il est présenté ainsi ou pas ?
« On oppose artificiellement d’une part l’éducation gratuite forcément dispensée par l’Etat et d’autre part une éducation privée forcément payante et discriminatoire. »
« On » ? Encore !
Education « gratuite » ? Ah bon, çà ne coûte pas des dizaines de millards par an ?
« Privée » opposée à « gratuite » ? Ben non, privé est opposé à public, pas à gratuit.
2) Choisir l’éducation ? Pourquoi pas ?
Supposons donc un contrat passé entre l’Etat et des sociétés, dans un système de délégation de service public comme il en existe déjà beaucoup. Cela serait du libéralisme, selon Koz.
Ben non. A partir du moment où il s’agit d’une délégation de service public, le privé n’est plus acteur, puisqu’il ne définit plus ce qu’il fournit comme service. Il devient le fournisseur de l’Etat, et donc parfaitement régulé par le cahier des charges. La « liberté » de l’entreprise contractante est nulle. On est là dans du dirigisme complet, pas dans du libéralisme…
Le libéralisme consisterait à déléguer l’éducation, hors du contrôle de l’Etat, donc hors d’une délégation de service public encadrée. Dans ce cas on pourrait comparer les vertus du libéralisme aux tares de l’Etatisme.
3) « Une mesure phare d’un programme de droite, libéral et solidaire pourrait par exemple être une baisse des dépenses publiques couplée à une hausse de l’impôt sur le revenu. »
Du grand n’importe quoi, Koz.
L’objectif des libéraux est de diminuer le budget de l’Etat, et conséquemment de diminuer les prélèvements.
Lisez par exemple ceci : L’objectif essentiel de l’impôt consiste à financer nos administrations publiques, centrales ou locales. Pour diminuer sensiblement les taux que nous jugeons actuellement trop élevés, nous prônons l’élargissement des bases fiscales. (http://www.alternative-liberale.fr/pr127-Fiscalite.html)
Mais je suppose que ce parti n’est pas libéral, pour vous ?
Alors lisez les propositions d’un certain Nicolas S. qui souhaite diminuer la part des prélèvements et impôts à 44% du PIB. Mais il n’est pas vraiment libéral, c’est vrai….
Introduire la concurrence dans l’éducation nationale, c’est d’abord donner la possibilité de créer des établissements privés mais aussi d’innover au plan pédagogique. Si on reste comme actuellement sous la chappe de plomb du ministère, sans autonomie, il ne se passera rien.
La concurrence est une dynamique, un processus de découverte et de progrès. C’est pourquoi il faut l’introduire partout.
En formation des adultes, l’EN a été, dès le début, en concurrence totale avec le privé (ou d’autres structures publiques). Les GRETA, sans concurrence, n’auraient jamais innové en pédagogie, comme ils l’ont fait: formations individualisées, Centres permanents, CAP¨délivrés par unités capitalisables, pédagogie par objectifs…
@YR : Faites gaffe, koztoujours est écrit à plusieurs maintenant, et l’article en question n’est pas de Koz mais delibéral.
[quote comment= »13418″]Encore un magnifique exemple de votre façon d’écrire, si ce n’est de penser.[/quote]
Ce n’est pas Koz qui a écrit ce billet, c’est moi. Je ne crois pas penser exactement comme lui mais bon…
[quote comment= »13418″] »On » ? Qui ?[/quote]
Vous par exemple?
[quote comment= »13418″]Auraient ? Pourquoi ce conditionnel ? Il est présenté ainsi ou pas ?[/quote]
Il est présenté ainsi, mais à tort. Selon ses détracteur il aurait… Cela me paraît un usage correct du conditionnel.
[quote comment= »13418″]Education « gratuite » ? Ah bon, çà ne coûte pas des dizaines de millards par an ?
« Privée » opposée à « gratuite » ? Ben non, privé est opposé à public, pas à gratuit.[/quote]
Gratuit et payant s’entendent pour l’usager, bien sûr.
[quote comment= »13418″]Ben non. A partir du moment où il s’agit d’une délégation de service public, le privé n’est plus acteur, puisqu’il ne définit plus ce qu’il fournit comme service. Il devient le fournisseur de l’Etat, et donc parfaitement régulé par le cahier des charges. La « liberté » de l’entreprise contractante est nulle. On est là dans du dirigisme complet, pas dans du libéralisme…[/quote]
D’abord, je ne décris pas une délégation de service public mais un système privé financé par l’Etat. Un mécanisme finalement très similaire à la médecine libérale : les médecins sont agréés et leurs honoraires sont pris en charge par l’Etat.
Pas d’accord avec vous, la liberté des fournisseurs de l’Etat est loin d’être nulle. Le cahier des charges impose les résultats qu’ils doivent obtenir, mais ils sont totalement libre des moyens à mettre en oeuvre pour y parvenir. Pour un libéral, cette liberté et l’incitation financière sont les vecteurs de l’efficacité.
[quote comment= »13418″]Le libéralisme consisterait à déléguer l’éducation, hors du contrôle de l’Etat, donc hors d’une délégation de service public encadrée. Dans ce cas on pourrait comparer les vertus du libéralisme aux tares de l’Etatisme.[/quote]
Non. Voila que vous caricaturez en impliquant que le libéralisme interdit la solidarité. Ce que vous décrivez est exactement aussi libéral que ce que je décris. C’est d’ailleurs la même chose à la question du financement près. Pour faire simple, le système que je propose, c’est le votre avec en plus une couche de mutualisation des coûts.
[quote comment= »13418″]Lisez par exemple ceci : L’objectif essentiel de l’impôt consiste à financer nos administrations publiques, centrales ou locales. Pour diminuer sensiblement les taux que nous jugeons actuellement trop élevés, nous prônons l’élargissement des bases fiscales. [/quote]
Si vous faites attention, ce passage ne parle pas de réduire les impôts. Il parle de conserver les impôts mais de réduire les taux en élargissant l’assiette.
On ne peut pas réduire les impôts si on ne réduit pas les dépenses publiques. Et il est très difficile de réduire les dépenses. Si pour obtenir le crédit politique nécessaire à réduire les dépenses il faut accepter d’augmenter les impôts, mon opinion est que ça vaut le coup. Il est possible que cette opinion ne soit pas majoritaire parmi les libéraux.
[quote comment= »13418″]Alors lisez les propositions d’un certain Nicolas S. qui souhaite diminuer la part des prélèvements et impôts à 44% du PIB. Mais il n’est pas vraiment libéral, c’est vrai….[/quote]
C’est vrai que je le juge assez peu libéral. Indépendamment de cela, je pense qu’il a commis là une erreur politique. Cette proposition lui a fait perdre beaucoup plus de voix qu’elle ne lui en a fait gagner.
[quote comment= »13389″]Quel plaisir d’entendre la voix libérale ; le jeune candidat libéral n’a pas obtenu (loin de là) les 5OO signatures mais plus de 20 % du temps de parole pour ces élections est réservé à qui ? Aux trotskistes avec le bon petit élève Besancenot !…[/quote]
Je vous accorde que c’est ridicule d’avoir 3 candidats trotskystes, mais vous pourrez vous consoler en comprenant qu’en passant le plus clair de leur temps à taper sur ces couilles-molles de sociaux-démocrates qui s’obstinent à tenir compte du cadre économique réel du haut de la pureté de leur protestation moralisatrice et stérile (faut rappeler que LO et la LCR on fait échouer un vote du parlement européen sur la taxe Tobin en 1999), les trotskos sont les meilleurs alliés objectifs du sarkozysme triomphant.
Le libéralisme n’est pas populaire, il relèverait de l’insulte? C’est un peu comme le communisme.
Au nom d’un dogme, la privatisation ou la collectivisation (étatisation) représente pour les uns ou les autres la solution…
On remarque d’ailleurs que ces deux camps promettent toujours le meilleur pour le lendemain… Ce sont deux croyances : on souffre aujourd’hui des réformes mais demain ça ira mieux et après-demain ce sera carrément le paradis…
Et au nom de ces lendemains qui chantent, on applique scrupuleusement les méthodes tirées du dogme… et tant pis si ça fait mal.
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texte très intéressant avec une évidente volonté de dépassionner le débat, ce qui est un effort louable quand on parle de libéralisme en France, vu que ce mot est une telle insulte qu’il permet de condamner toute idée politique, y compris (et surtout??!!) les plus novatrices.
La crispation autour de ce thème de libéralisme est symptomatique de ce véritable cancer intellectuel qu’ a été pour la France toute la génération de soixant-huitards et leurs continuateurs socialistes (hé oui, les grosses charges primairement anti-gauchiste j’adore ça!!!D’autant plus que je le pense sincèrement!!!). Ces « hommes et femmes de progrès » (SIC!!!!!), par une propagande active, ont exclus toute possibilité de débat sur certaines questions dont le libéralisme.
Il serait temps que la classe politique française et une partie de nos faiseurs d’opinons (intellectuels, journalistes,artistes) reformatent leur logiciel d’analyse et se rendent compte que la France se singularise de plus en plus par sa fascination pour des options idéologiques complètement dépassé (par exemple le trotskysme; Encore trois dinosaures à la présidentielle: Bové, Besancenot, Chivari) et sa pratique permanent de l’oukase politique qui interdit le débat sur des questions importantes.
Cette exception culturelle française est complètement ridicule et dangereuse. La france n’a plus les moyens de faire la fine bouche et de passer son temps à couper les cheveux en quatre en poussant des cris de vierge éffarouchée dès qu’une idée lui est insoutenable
Voilà, j’ai fini ma tribune primairement anti gauchiste et anti progressiste et ça fait un de ces bien incroyable.
En éspérant que les esprits s’ouvre bientôt en France, et que le débat d’idée y retrouve toute sa noblesse (je sais, c’est un peu trop idéaliste)
Un prof a écrit :[quote post= »243″]Je vous rappelle que les parents du privé paient deux écoles, la publique avec leurs impôts, et la privée pour leurs enfants.
Uniquement les parents du privé hors contrat.[/quote]
Non, pas uniquement les parents du privé hors contrat. Les parents du privé sous contrat versent une cotisation trimestrielle à l’établissement privé qu’ils ont choisi pour leurs enfants. Elle est variable selon les établissements mais bien réelle. Donc ils payent plus que les parents d’élèves du public pour l’éducation de leurs enfants.
Je sais, ça fait un peu auto-congratulation, mais il y a dans The Economist de cette semaine un superbe article sur les « school vouchers » ie. les chèques-éducation dont je parle dans ce billet. Apparemment, les expériences tentées sur le sujet se traduisent par des succès retentissants.
Pingback: Bloques Auto Cad
je retrouve ce lien en faisant le ménage dans mes favoris à trier en ce début de congés….
je m’étais promis d’exprimer mes désaccords avec ce billet….
d’abord sur le sujet précis, l’école…et puis la campagne électorale a imposé ses thèmes…
L’année de la mise en place du dispositif simple imaginé par libéral pour mettre en concurrence le système éducatif , je prévois le tableau suivant…
d’abord les opérateurs privés porteront devant la justice le fait de ne percevoir que 80% de ce que perçoit le public… égalité de droits et de devoirs, distorsion de concurrence, le conseil de la concurrence ou bruxelles réaligneront rapidement à 100%, le gain financier est déjà parti….,
deuxiémement le privé bataillera auprès des élus, dans la presse, pour que le socle commun des critères d’évaluation soit le plus restreint possible en arguant de la nécessaire personnalisation, individualisation, adaptation au contexte, évolution, modernisation, et j’en passe…
le socle commun sera vite réduit à la réussite aux examens nationaux, le privé fera l’impasse sur les options « de confort » gratuites mais les réintroduira sur une base marketing comme prestations facturables…
enfin, et c’est là que l’enjeu est le plus délicat, dans le cas exposé par liberal, le privé « écrèmera » sans complexe et ne prendra pas sa part des élèves « à problème » encore moins s’ils ne sont pas aisés, concentrant ses moyens et son effort sur les « beaux intelligents, riches », laissant volontiers les autres au public….
les deux premiers points sont visibles par exemple dans la mis en concurrence du secteur des télécoms (je sais vous me direz que les prix ont baissé, je cherche pour ma part une étude « objective »sur prix et services dans les télécoms depuis vingt ans: 10ans avant, 10 ans après la libéralisation)
le troisiéme point est clairement primordial pour tous les assureurs prêts à tout pour faire cotiser les jeunes qui ne coûtent pas grand-chose et laisser à la sécurité sociale les personnes âgées, grabataires, malades….
et sur le point de savoir si le libéralisme est un égoïsme, je réponds oui: en mettant systématiquement en avant la réussite individuelle plutôt que le progrès collectif, il crée un état d’esprit qui conduit à vouloir ignorer les conséquences de ses actes sur les autres , sur la planète…
@Francis,
‘les beaux, intelligents, riches’ ? Quoi, des blonds fils et filles de blonds qui ne prononcent pas les ‘t’ et les ‘d’ comme les autres ? Des, qui ne se tachent jamais en mangeant un hamburger etc…
S’il y a bien une chose que la nature répartit sans distinction apparente de classe, de couleur, de religion, c’est bien l’intelligence.
Alors, j’ignore si Libéral propose une vraie bonne solution ou pas pour l’enseignement.
Ce que je crois voir en revanche, c’est qu’en opposant systématiquement la réussite individuelle et le progrès collectif, comme s’ils étaient définitivement incompatibles et ennemis, on passe tout simplement à côté d’intelligences vives dont notre pays a pourtant grand besoin et qu’accessoirement, on brime de belles cervelles.
Francis,
Je pense que votre premier point ne tient pas. Ca revient à dire qu’il est légal de donner 0 (situation actuelle) mais si on donne 80%, alors il faut donner 100%.
Sur le deuxième point, j’ai deux réponses. D’abord, rien n’indique que cette course à la médiocrité que vos décrivez ne soit pas déjà la situation actuelle. « Le socle commun sera vite réduit à la réussite aux examens nationaux » écrivez vous. On ne peut s’empêcher de penser au taux actuel de réussite au bac. En deuxième lieu, et c’est plus important, vous négligez la pression des parents (ie les clients). L’éducation des enfants est considérée comme extrêmement importante par la plupart des gens. Dans notre système actuel (où on est sensé ne pas avoir le choix) les gens font des pieds et des mains pour placer leurs enfants dans les « meilleurs » lycées, mais les solutions pour contourner le système (privé, adresse dans les bons quartiers) sont généralement réservées aux hauts revenus. Bref, un établissement privé qui réduirait la qualité de son éducation verrait vite partir ses élèves, pourquoi pas pour retourner dans le public. C’est le principal intérêt de la concurrence.
Votre 3e point est plus problématique. Si on poursuit dans la logique libérale, on pourrait imaginer un système de « bourse » au terme duquel le montant du chèque-éducation versé par l’état diminuerait pour élèves très demandés par les établissements et, réciproquement, monterait pour les élèves difficiles. Sans même parler de cela, je pense qu’un tel système induirait chez les établissement des stratégies de spécialisation. Certains viseraient l’excellence académique, d’autres l’amélioration de la discipline etc… La différence fondamentale avec les assurances médicales est que dans ce dernier cas, le coût n’est pas plafonné.
En fait le système que je décris est très proche du système de la médecine libérale que nous connaissons actuellement. L’Etat paie les prestations, les patients/parents choisissent leur établissement/médecin, aux lycées/médecins de convaincre les gens que c’est mieux chez eux.
Si vous lisez l’anglais et si le sujet vous intéresse, je vous encourage à lire l’article de The Economist que je lie 4 ou 5 commentaires plus haut. Bien sur, The Economist est assez libéral, mais les expériences qu’il relate nourrissent la réflexion.
[quote post= »243″]et sur le point de savoir si le libéralisme est un égoïsme, je réponds oui: en mettant systématiquement en avant la réussite individuelle plutôt que le progrès collectif, il crée un état d’esprit qui conduit à vouloir ignorer les conséquences de ses actes sur les autres , sur la planète…[/quote]
Pas d’accord avec vous. C’est même presque exactement le contraire. Les libéraux reconnaissent que les gens sont égoïstes et essaie de mettre en place un système tel que la somme des égoïsmes particuliers approchera le bien collectif. A contrario, le socialisme nie en quelque sorte l’égoïsme et met en place des systèmes qui ne marcheraient que si les gens étaient altruistes. Il aboutit à des systèmes très injustes (cf ascenseur social en France) qu’il blâme sur l’égoïsme des gens.
Bon, c’est un peu caricatural mais je n’ai pas le temps d’étoffer et je suis sur que vous voyez l’idée.
[quote comment= »37558″]
enfin, et c’est là que l’enjeu est le plus délicat, dans le cas exposé par liberal, le privé « écrèmera » sans complexe et ne prendra pas sa part des élèves « à problème » encore moins s’ils ne sont pas aisés, concentrant ses moyens et son effort sur les « beaux intelligents, riches », laissant volontiers les autres au public….[/quote]
Faux, faux, et rigoureusement faux.
J’ai été élevé uniquement dans le privé hors contrat et j’aurais bien aimé un peu plus d’homogénéité dans la classe, tant les élèves à problème n’étaient justement pas écrémés…
En outre, on considère également que ce ne sont pas des problèmes financiers qui doivent empêcher une inscription, quelle qu’elle soit.
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Cette partie s’étant dernièrement amputée de deux écuries…