Les socialistes m’ont fait perdre mon pari, parce que j’ai tablé à tort sur une réaction lucide et rationnelle. Pouvaient-ils être ceux qui s’opposeraient à l’encadrement du 49-3 et de la procédure d’urgence ? Au référendum d’initiative conjointe ? A la saisine du Conseil Constitutionnel par les citoyens ? A une plus grande maîtrise de l’ordre du jour par le parlement ? Pouvaient-ils assumer cela devant l’opinion ? Brader des thèmes qu’ils avaient entendu préempter ? Les abandonner à « la droite » qui, devant l’Histoire, sera bien celle qui les aura faites passer ? C’était impensable, un parti socialiste frappé de désorientation l’a fait.
Sur le fond, en quoi la réforme proposée accroissait-elle les pouvoirs du Président ? En comparaison des prérogatives nouvelles accordées au Parlement et aux citoyens, comment pouvaient-ils, sans rire, agiter frénétiquement la faculté qui lui est donnée de s’exprimer devant le Parlement ? Par la force des choses, leur nouveau néologisme, « monocratie », scandaleusement éloigné de la réalité des dispositions en jeu, n’était appuyé sur aucun élément précis.
L’absence de concertation, de compromis ? Le « passage en force » fustigé par Montebourg à la tribune du Congrès ? C’était oublier le travail de la Commission Balladur, dont nombre de propositions ont été reprises dans le projet final. Mais les socialistes avaient entendu se ménager des points de rupture. L’agitation autour du temps de parole du Président ou l’exhumation de la réforme du mode de scrutin au Sénat – et de Robert Badinter – n’avaient pour autre finalité que de permettre aux socialistes de justifier leur refus.
On atteignait les rives insondables de la bêtise avec l’argument selon lequel la réforme n’allait pas assez loin dans le bon sens. Ou comment tenter de camoufler le fait que l’on s’oppose à une réforme positive. Car enfin, politiquement, peut-on imaginer prôner une orientation parlementariste et sabrer le premier texte qui s’y engage… s’assurant ainsi en outre que nul ne s’aventure dans une révision constitutionnelle avant longtemps ?
Reste un argument qui, à en écouter les socialistes, a été déterminant : la réforme était initiée par Nicolas Sarkozy… Adieu veaux, vaches, cochons, et « opposition constructive ». On avait déjà évoqué les « limites de l’antisarkozysme ». Grâce à quatre députés socialistes de la « jeune » garde – trop jeunes pour se permettre de préférer la cohérence des convictions à la discipline de parti – appuyés par l’edito de Joffrin, le vocabulaire s’est enrichi d’un « antisarkozysme pavlovien ». A voir la tronche du chien de Pavlov, on peut même, sans mentir, dire que c’est un comportement de roquets. Enfin… Comment mieux signifier ce que je vous disais d’emblée : la réaction, hormonale et instinctive, n’était pas raisonnée.
Les socialistes ne manquaient pas d’alternatives. Que n’ont-ils, par exemple, adopté la stature de l’Homme d’Etat, soucieux du bien public et de l’intérêt général, voté cette réforme en clamant qu’elle validait leurs visées de toujours tout en n’allant pas assez loin, et en agitant, pour la galerie, la dénonciation du passage en force ? Que n’ont-ils fait des contre-propositions sérieuses comme, par exemple, une diminution des seuils pour le référendum d’initiative populaire ou la saisine du Conseil Constitutionnel ? Que n’ont-ils mis à profit ce temps pour élaborer un projet institutionnel construit ?
Au lieu de cela, les socialistes ont fait incontestablement montre de sectarisme. Accusarion parfois facile mais qui prend un poids certain lorsqu’elle est étayée par les amis de ceux-là même qui s’en rendent coupables… Carcassonne, Lang, Valls, Gorce, Caresche, Le Guen, voilà quelques témoins autorisés.
Sectaires, les socialistes l’ont été dans leur accueil de la réforme. Ils l’ont été encore plus ostensiblement dans leur réaction au résultat.
Il faut croire qu’ils sont trop nombreux pour être capables de s’en tenir à une gestion collective non viscérale du résultat et que, décidément, seul l’antisarkozysme les fédère.
A chaque fois que les socialistes ont eu la possibilité de la grandeur, ils auront en effet choisi la mesquinerie.
Fallait-il ainsi sortir les longs couteaux et s’acharner comme ils l’ont fait contre l’étoile pâlissante de la mitterrandie qu’est Jack Lang ?
Une seule voix d’avance…. Les socialistes ont retourné en leur défaveur une situation qui pouvait leur être profitable. Cette courte avance a déchaîné la meute. Les roquets se sont lâchés, montrant à la France entière qu’ils étaient incapables de réfréner une pulsion mesquine, se livrant à une ridicule chasse au traître, alors même qu’ils savaient poutant depuis longtemps ne pas pouvoir compter sur sa voix. Une irréfutable démonstration de sectarisme…
Cette révision de la Constitution a donc été profitable à double titre à Nicolas Sarkozy sur le thème de l’ouverture et du sens de l’Etat. Il a pris l’initiative d’accorder au parlement et aux citoyens de nouvelles prérogatives, battant en brèche les accusations d’hyperprésidentialisme, et, en miroir, les socialistes ont fait le preuve d’une rare prédilection pour le sectarisme. De bien zélés « alliés objectifs » de Sarkozy.
A la lumière d’un tel échec, apothéose d’une année d’opposition fébrile, les socialistes ont le choix. Ils peuvent continuer à harceler l’exécutif, en meute, et lui agacer les jarrets. Ou réviser leur positionnement et assumer enfin l’opposition constructive et responsable qu’il leur plaît si souvent d’invoquer.
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Ne pas y voir une moquerie mesquine, mais un véritable souhait: il en va de la bonne santé de la démocratie.
Peut-on espérer que le Congrès socialiste mettra de l’ordre dans tout ça ? Il semble en effet que, de par sa nature, l’accession de Royal à la candidature présidentielle a eu un fâcheux effet de bord: la disparition des chefs. Nul ne reconnaît d’autre légitimité que la sienne.
Pour qu’il y ait une guerre des chefs au PS, il faut une condition incontournable : qu’il y ait des chefs crédibles.
Or, il n’y en a pas un(e) seul, et pour un moment, qui ait ni
les cou…ni le courage ni l’abnégation ni le programme ni surtout la carrure et le charisme.On a juste une liste ouverte de militants installés, criards et juste bons à revendiquer et à sectariser.
Vals a raté une bonne occasion en finissant par faire profil bas lors du vote. Il aurait du parler 2 jours avant ; mais il ne l’a point fait. Pas sûr qu’il retrouve une telle occasion de si tôt.
Pratiquement tous des lâches sur cette affaire.
Et à Reims, il n’y aura aucun sacre, juste une synthèse et un moins-disant secrétariarisé, comme d’hab…
ps : ha que j’aimerais que Lang déballe ce qu’il est, dit-il, capable de déballer 😉
C’est vrai quoi, qu’on se marre un peu…
Je pense au contraire que beaucoup de « secrétarisables » étaient en représentation : lundi soir, c’était à qui en ferait le plus dans l’opposition frontale bloc à bloc, et la chasse au « traitre » Lang n’avait rien d’improvisée : il faut séduire le militant en vue du congrès de Reims !
Lang avait annoncé depuis deux ou trois jours qu’il voterait oui et il avait argumenté son choix. Il n’y avait aucune traitrise, aucune surprise, mais tous les petits chefs (Dray, Zero, pardon Hérault, Royal, Montebourg …) ont voulu démontrer qu’ils étaient dignes de diriger le parti. Peut-être pas dignes à nos yeux, mais à ceux des militants PS. Chacun avait préparé sa petite tirade.
D’autres comme Vals ont préféré voter non pour éviter de se faire mettre sur la touche, quitte à prendre leur distance avec ce fiasco dès le lendemain … Une occasion manquée sans doute, mais avaient-ils vraiment le choix s’ils espèrent peser un tant soit peu en Novembre ?
Finalement, Lang, en electron libre qui n’a plus rien à perdre, s’est offert un moment de gloire comme on en a rarement.
Je rejoins Olivier, je ne vois guère de leader au PS actuellement. Les éléphants se sont tellement accaparés ce parti que la relève n’a jamais été préparée. On en voit le résultat aujourd’hui.
Sinon, Koz, comment sont-elles ces vaches ? 😉
Bonjour ici !
Allez, depuis le temps que je vous lis anonymement, je peux bien me venger un coup en écrivant sous pseudonyme.
Politiquement, ça n’avait rien de débile de ne pas voter cette réforme, à condition d’être sûr de la retoquer. En délayant le débat juste ce qu’il fallait, on arrivait en septembre et là, pouf, renouvellement partiel du sénat et babaye les trois cinquièmes mécaniques de la majorité. Du coup, le PS se serait trouvé en position de force pour imposer deux ou trois choses en plus (au hasard, non-cumul des mandats, changement du mode d’élection des sénateurs et doublement de mon salaire par voie constitutionnelle (ce qui aurait été foutrement la classe)) et ainsi gagner du crédit en ne présentant plus la chose comme « la constitution Sarkozy », mais bien comme le fruit du travail d’adultes responsables prenant sur eux d’enterrer leurs divergences passagères et se retroussant les manches pour farfouiller le cambouis de nos institutions souffreteuses dans le plus pur respect de l’intérêt général.
C’est sur le compte des votes qu’ils ont sèchement déconné, en pensant que les votes « contre » UMP étaient figés dans le marbre alors qu’ils étaient tout aussi solubles dans les tractations et les calculs que les « pour » de leur côté. Du coup, en plus de démontrer une fois de plus que la notion de marge d’erreur n’a rien d’accessoire, ni en mathématique, ni dans les sondages, ni même à l’assemblée, ils se sont retrouvé à devoir justifier leur opposition à un texte qu’ils ne trouvaient dans le fond pas trop mauvais juste parce qu’il pensait avoir mieux ensuite (ce qu’ils disent presque, notez : « on aurait dû aller plus loin », mais là, faut bien avouer que c’est un peu ridicule de ne rien faire sous prétexte de faire plus, sauf si bien sûr on tenait à tout prix à donner l’illustration pratique du proverbe « le mieux est l’ennemi du bien ».)
Par contre, je m’étonne que l’auguste propriétaire de ces lieux se laissent encore surprendre lorsque la gente politique fait de la politique. C’est un peu comme de découvrir que les journalistes essayent de vendre des journaux, non ?
Belle synthèse.
Et le dernier paragraphe résume tout : comment s’opposer à NS ?
On peut diaboliser Sarkozy à loisir mais jamais avec efficience, parce que justement, diabolique, il ne l’est pas !
57 % des français estiment que l’adoption de la réforme est un succès pour le PR et le gouvernement et pour 56 %, un échec pour le PS ! (opinion way)
Et c’est d’autant plus délirant que les français n’ont jamais été passionnés par le sujet !
Que la gauche républicaine soit à ce point déconnectée de la réalité des préoccupations des électeurs, ça finit par inquiéter tous les démocrates.
Mais comment les dirigeants socialistes, et leurs amis médiatisés, ont pu à ce point miser sur l’importance d’un droit de prise de parole du PR face au Parlement ! ?
Comment aujourd’hui peuvent-ils s’imaginer crédibles en désignant Lang comme bouc émissaire alors que les radicaux de gauche ont été bien plus déterminants pour l’adoption de la réforme que le seul vote prévu, annoncé et argumenté de ‘Jack’ !?
Je manque encore de preuves pour savoir si les vaches s’ébrouent gracieusement. Mais sur la fin d’un cycle de la gauche française, je commence à avoir des certitudes !
Tcheni, encore aurait-il fallu que les socialistes aient un espoir quelconque de pouvoir peser sur le calendrier. Jusqu’à preuve du contraire, il ne le maîtrise pas, et tabler sur la naïveté de Sarkozy aurait été des plus aléatoires. Et puis, j’avais cru comprendre que le Sénat était structurellement à droite. Quant à m’étonner que les hommes politiques fassent de la politique, je crains que ne fassiez votre cynique à bon compte. Précisément, quoique je pense du fond des réformes proposées, c’est à la « petite politique » que je me suis attaché dans ce billet. Et c’est précisément la somme de mauvais choix tactiques qui m’impressionnent.
Cilia, Olivier… Ah oui, Vals… Leur tribune est à lire. Tout le sujet est d’expliquer pourquoi ils ont voté contre leurs convictions. Soit. Mais non seulement ils y gagnent une image de petits garçons dociles mais, à tout prendre, je serais socialiste, j’en aurais plus contre eux que contre Lang. Je ne sais pas quelle attitude est la plus « violente ».
Et puis, si j’ai bien lu, ils arrivent, dans la même tribune, à reprocher à la fois aux socialistes d’avoir fait de la réforme du mode de scrutin aux sénatoriales un point central en sachant que la majorité ne l’accepterait pas… et à la majorité de ne pas l’avoir accepté. Il y a décidément des trésors de contorsionisme dans leur position.
(Pour les vaches, vous ne tarderez pas à le savoir, à mon retour)
Oui, depuis deux jours tout a été dit, l’ensemble des français (y compris une majorité des adhérents du PS) observent, effarés pour les uns (à gauche) ou ironiques (à droite), l’automutilation d’un Parti Socialiste qui ne trouvera qu’un peu de salut avec l’arrivée des vacances parlementaires. Que ces dernières leur soient réparatrice et inspiratrice.
Je voudrais juste rappeler que le PS ne peut faire entendre sa voix efficacement que dans les congrès (en dehors de ça, l’UMP est majoritaire, et ça lui suffit). Si on analyse la position du PS lors des deux congrès qui ont eu lieu en 1 an (ben, il aime ça Versailles? ouais bon ça m’a échappé), on s’aperçoit qu’elle a été totalement différente. Pour le traité de Lisbonne, le PS a choisi de ne pas s’opposer bêtement (= politiquement, comme le fait justement remarquer tchéni), parce que l’enjeu était trop important à ses yeux, et alors même que demander un referendum aurait été une ligne soutenable devant les citoyens. Mais laisser en plus passer l’occasion d’une révision constitutionnelle finalement assez mineure, en tous cas largement insuffisante à ses yeux? C’est demander beaucoup à des politiciens.
Alors, d’accord, ils ont perdu sur ce coup là, et ça suffit à leur donner tort quant à la tactique choisie.
On est d’accord Koz, Valls and co ont été franchement petits ! Mais au moins, leurs commentaires nous permettent d’en savoir un peu plus sur la ligne imposée par Hollande.
Ils auraient pesé sur le calendrier si la réforme avait été retoquée : repoussée aux calendes grecques, donc septembre a priori (mais pas certainement, j’avoue ici mon ignorance : je n’ai jamais connu précisément la date des calendes grecques). Le sénat sera alors toujours à droite, mais les 3/5e ne seront plus atteints : il y aura plus de sénateurs PS que dans la présente chambre et ne serait-ce que deux voix PS en plus (et donc deux UMP en moins) auraient suffi.
Ma dernière remarque n’avait rien de cynique : les hommes politiques font de la politique car c’est leur métier. Ils connaissent donc les rouages et jouent avec les contraintes qui en découlent, comme tout le monde, chacun dans sa partie. Je suis bien conscient que tout cela puisse passer pour de la « petite politique » mais il me paraît périlleux de dissocier une chose de sa réalisation pratique, forcément imparfaite car déterminée par certaines contingences. C’est bien pourquoi je commence mon paragraphe par « politiquement », au sens de la pratique (et non de la chose) politique. Pour filer l’image en journalisme, que la contrainte commerciale y soit présente n’a rien de choquant et il ne me paraît pas cynique de la relever. De même ici : la pratique de la politique est soumise à contraintes, ce qui n’a rien de follement original me direz-vous puisque c’est le cas de toute pratique mais ce n’est pas le sujet.
D’ailleurs vous parlez aussi de « mauvais choix tactiques ». Le bon choix (tactique) en l’occurrence aurait été de voter la réforme puisqu’il n’y avait pas moyen d’obtenir plus. Or, cette réforme n’était pas mauvaise « en-soi », il fallait donc la voter. Mais dans le cas contraire, au nom de quel principe les socialistes auraient-ils dû renoncer à la perspective de pouvoir amender la constitution dans un sens qui aurait mieux servi leur idée (et non leur pratique) de la politique ?
Pour résumer, la même antienne que depuis 2007 : le fond on s’en fout, seule la perception compte, qu’importe le flacon pourvu que Sarkozy ait le beau rôle. (Et paradoxalement, pour avoir toujours le beau rôle il est prêt à toutes les vilénies et à toutes les mystifications).
Bon ben, soit, très généreusement, je vous le laisse ce beau rôle.
Allez-y, ne mégotez pas sur les insultes. A tout prendre, je préfère paraître archaïque, marxiste, pavlovien, irrationnel, sectaire, bas du front, « roquet » ou je ne sais pas quelle connerie plutôt que d’assumer les effets concrets des politiques décidées depuis 1 ans : une politique de l’immigration qui suit le mot d’ordre « expulsez 25 000 étrangers » avec toute la barbarie administrative afférante, la dérive vers un pouvoir hyperprésidentiel (si si : inversion du calendrier + pratique du pouvoir), les mesures fiscales inégalitairistes et la mise en oeuvre du RSA à la saint-glin glin, les mensonges sur la fainéantise supposée des travailleurs français, les petits cadeaux à Bernard Tapie (40 millions quand même via l’astuce pour contourner la justice au profit d’une procédure d’arbitrage opaque) et aux autres affairistes (le nucléaire dans des pays incapables d’en maîtriser les risques, la manne de la pub et l’abandon de la 4° licence GSM pour Martin Bouygues par exemple) …
Tiens, au passage, c’est intéressant ce besoin de rajouter un adjectif à « anti-sarkozysme ». Il n’y a pas si longtemps, c’était une insulte qui se suffisait à elle-même. Petite victoire mine de rien.
koz reprend le chemin de son clavier pour traiter les dirigeants scocialistes( ou les militants?) de « roquet » drôle de conception du respect…
peut-être la déception d’avoir perdu un pari..
Il écrit… »Les socialistes ne manquaient pas d’alternatives. Que n’ont-ils, par exemple, adopté la stature de l’Homme d’Etat, soucieux du bien public et de l’intérêt général, voté cette réforme en clamant qu’elle validait leurs visées de toujours tout en n’allant pas assez loin, et en agitant, pour la galerie, la dénonciation du passage en force ? Que n’ont-ils fait des contre-propositions sérieuses comme, par exemple, une diminution des seuils pour le référendum d’initiative populaire ou la saisine du Conseil Constitutionnel ? Que n’ont-ils mis à profit ce temps pour élaborer un projet institutionnel construit ? »
le piège monté par nicolas S était plus subtil que cela: le PS était largement coincé: voter la réforme constitutionnelle eut été présenté par la droite comme une belle victoire, un ralliement à ses projets, et en particulier à celui proposé par NS…
le PS en serait de toutes façons sorti divisé, et divisé avec certains alliés…
le PS a fait des contre-propositions sérieuses, peut-être trop nombreuses, je pense qu’il aurait du se concentrer sur quelques points: réforme du mode de scrutin de l’assemblée avec instillation d’une dose de proportionnelle(proposée par la commission Balladur, et opportune au moment ou l’on revoit les circonscriptions) et bien sûr mode d’élection du sénat…
il eut été mieux entendu…et compris
et aurait pu mieux décider de sa position finale…
je pense qu’il devrait simplement maintenant dire ce sur quoi il reviendra lorsqu’il sera à nouveau au pouvoir, et ce qu’il gardera de cette réforme…
c’est tout un programme de dire ce qu’il y ajouterait…
Ce vote illustre parfaitement la position purement politicienne du PS depuis des années.Le PS ne cherche en aucune façon que les choses aillent mieux dans ce pays ils se contentent de lister avec délectation ce qui ne va pas en espèrant que le pire arrive. En ce qui concerne la constitution je crois qu’ils ont cru que les français n’y comprendraient rien. Ils ont essayé de diaboliser la prise de parole de Sarkosy devant le congrès et d’en faire un épouvantail un peu comme « la concurrence libre et non faussée » avec la constitution européenne.
Cette façon de faire de la politique est désespérante et même inquiétante car elle prive la France d’une opposition intelligente et enferme beaucoup de gens dans une haine irrationnelle de Sarkosy .
Ca m’avait échappé jusqu’à maintenant, mais je suis finalement assez surpris que personne ici n’ait évoqué la réforme du conseil supérieur de la magistrature, qui, après infos, semble essentielle, dans la mesure où elle remet en cause sérieusement l’indépendance de la magistrature (les membres nommés par le président de la république, de l’AN et du sénat sont 6, autant que de magistrats, contre trois auparavant; en général, en europe, il n’y a pas de membres nommés par le pouvoir politique). Je comprends mieux pourquoi Sarko a fait des pieds et des mains pour faire passer son truc, d’autant que lui, hein, n’a pas de raisons qui pourraient relever de la tactique politicienne.
politiciens, ringards, roquets, sectaires, staliniens…
et j’en oublie des qulificatifs dont le PS est gratifié par la droite…
comment peut-elle ensuite faire semblant de vouloir un débat dépassionné, constructif…
complétement d’accord avec Francis. Une opposition intelligente se construirait plus facilement en face d’une majorité et d’un président qui n’insulte pas les gens, qui ne change pas d’opinion comme de chemise, qui ne considère pas qu’on est soit d’accord, soit con ou stalinien.
Ca, c’est ENORME ! Niamreg, vous dépassez tout ! 😀
Dire que la gauche est mauvaise à cause de Sarkozy, c’est ENORME !
Vous confirmez ainsi que l’opposition actuelle est bête.
C’est déjà bien d’en prendre conscience !
Bon, soyons magnanimes, vous devriez être contents, Sarkozy ne pourra pas se représenter en 2017.
(mais bon, comme la constitution dit « pas plus de 2 consécutifs« vous pourriez le retrouver en 2022) 😉
Non mais vous plaisantez messieurs ?
C’est la droite qui empêche la gauche de proposer, d’être crédible ?
Et en prime on vous insulterait !?
Depuis l’élection présidentielle (et je suis brave de faire l’impasse sur la campagne), pas une action du président et du gouvernement qui ne soit traînée dans la boue et c’est la droite qui empêche la gauche d’être une opposante intelligente !?
Ca alors, vous êtes d’une mauvaise foi confondante. Je viens ici parce que j’apprends plus en parlant avec des gens qui ne sont pas d’accord avec moi. Mais vous avez vraiment lu le mot de Koz?
élégant, non?
Je sais, ça vous fait plaisir (y’a qu’à voir le niveau des trucs que vous dites sur Ségolène Royal; on dirait CSP parlant d’un militant UMP). Mais s’il ne s’agissait que de ça … Un seul exemple, que j’ai trouvé frappant: la CGT (oui, oui, la CGT, ces marxistes archaïsants qui ne rêvent que de grèves) a signé un accord avec le MEDEF. Voilà ce que vous réclamez depuis des lustres comme un gage d’intelligence, et que la CGT accepte alors qu’elle sait que ce sera compris par ses militants comme un gage de soumission. Et le lendemain, boum, le gouvernement dit qu’il s’en fout. Vous continuerez peut-être à trouver que la CGT est un syndicat d’arriérés, mais moi je serais Bernard Thibault, je signerais plus rien. Et tout est comme ça. La réforme du CNRS? Annoncée dans une interview au Monde par Pécresse alors que des discussions étaient en cours. Et vous voulez qu’on parle de la carte judiciaire? Donc le seul enjeu pour le PS, c’est de gagner les prochaines présidentielles. Ce sera facile, avec la politique menée par ce gouvernement, sauf si c’est Sarko, parce que c’est un sacré bon candidat. Donc taper sur Sarko, et se choisir un candidat.
Mais c’est un splendide trio de vierges outragées qu’entonnent niamreg, jmfayard et francis ! Ne vous a-t-on pas déjà dit que Cilia était ici le seul caliméro autorisé ?
Non, franchement, c’est trop injuste, koz il a dit « roquet » et pis il a dit « exhumé » et il a dit « bêtise » et, après ça, il faudrait avoir une opposition constructive ?!
Déjà les mecs, un truc : je doute déjà de mon influence en temps réel, mais je suis profondément sceptique sur mon influence rétroactive. Je récuse donc toute responsabilité quant à l’attitude primaire et – oui, jm – « pavlovienne » de la gauche. Certains semblent avoir des velléités d’adopter une opposition plus sérieuse (le quatuor du Monde) mais ça a l’air d’être trop pour vous. Si je lis bien, « c’est pas facile d’être intelligents quand on vous traite de cons » ? Ben, un peu d’ambition, les gars !
Par ailleurs, vous aurez du mal à nous soutirer des larmes sur les horribles insultes dont serait victime la gauche. Comme il vous a déjà été répondu, il n’y a pas une action, un propos de Sarkozy qui ne soit traîné dans la boue. Tout y est passé : de l’affirmation que l’homme serait fou, au fait qu’il est petit, qu’il serait vulgaire, corrompu, faciste… Qui, déjà, a parlé de « caniche de Bush » ? D’où venait le « néo-conservateur bushiste à passeport français » ? Alors, de grâce, laissez tomber ce numéro. Des noms d’oiseaux, il en vole des deux côtés. C’est le dur monde de la politique.
Non, jm, je ne me moque pas du contenu du flacon. Je me suis juste intéressé au positionnement politique parce que la bêtise tactique des socialistes m’a paru incroyable. Et je suis un peu lassé des critiques sur mon prétendu militantisme (« pourvu que Sarko ait le beau rôle ») qu’un billet critique de ma part contre Sarko vient atténuer avant de reprendre de plus belle comme si je n’avais jamais écrit ces billets.
Enfin, francis, j’ai bien lu que, selon vous, le PS avait « trop » fait de contre-propositions sérieuses. Mais vous avez ensuite sauté une étape, pour crédibiliser votre propos : en citer ne serait-ce qu’une.
Jeu, set et match, Koz !
Koz, tu as été brillant ! Enfin… encore plus que d’habitude, je veux dire. 🙂
Le simple fait que Sarkozy soit allé devant le conseil national de l’UMP pour y prononcer un discours bravache rempli d’arrogance et de morgue (le fameux « quand il y a une grève, personne etc. »), en présence des Présidents de la Commission et du Parlement européens dans lequel il se félicitait que l’Europe ait préservé la France du socialo-communisme,
Ce simple fait est une telle insulte à l’esprit des institutions de la Ve République voulues par le Général de Gaulle (« le président arbitre au-dessus des partis, président de tous les Français ») qu’il justifiait à lui seul un vote négatif de l’opposition au Congrès en signe de protestation.
Koz, j’ai du mal m’expliquer. Il y a un certain nombre de gens dans ce pays, dont certains appartiennent au PS, qui ont sérieusement tenté de participer aux réformes que fait ce gouvernement (syndicalistes, chercheurs, maires, magistrats). Ils se sont fait rouler dans la farine. Et insulter, par dessus le marché, mais surtout rouler dans la farine. Alors à quoi ça sert d’essayer d’être constructif? Ben, à rien.
Et c’est pareil pour cette réforme. Faite vite, trop vite, sans aucune prise en compte des positions de l’opposition (non cumul des mandats, réforme du mode de scrutin du sénat, proportionnelle, vote des étrangers non communautaires aux élections locales, vous voyez, les propositions de gauche existent, même si vous ne les avez pas vues). Le débat a servi uniquement à ce que tous les parlementaires UMP votent oui, ainsi que le NC et les radicaux de gauche. On se retrouve avec pas grand chose, sinon un show sarkozien annuel, un Conseil Supérieur de la Magistrature un peu plus dépendant du politique, et une disparition quasi-complète du premier ministre (qui est, contrairement au président, responsable devant l’assemblée nationale). Chouette, allons tous soutenir une victoire politique de Sarko sur un texte où le positif est rikiki, et le négatif embêtant.
Si, pour que l’opposition soit intelligente, il faut qu’elle soit sarkozyste (Valls?), il faudra attendre la prochaine alternance.
Fer, on ne dit pas que la droite n’a rien à se reprocher, on dit que ce n’est pas une excuse pour être médiocre. Vous saisissez la nuance ?
Ensuite, après ce qu’elle a balancé sur la droite et sur les « traîtres » comme Besson, Kouchner ou Lang, la gauche peut difficilement jouer les chochottes.
Enfin, voter contre un texte qui fait progresser la démocratie parce qu’on se sent comme une vierge outragée, ça donne pas l’image du capitaine capable d’affronter les pires tempêtes.
Mais je ne parle pas de ça !
Non pas que je veuille sous-estimer ton influence, mais il y a pire encore.
Je parle de cette espèce de bourrage de crâne qui est martelé jour après jour par les ministres, premier ministre, porte-paroles, journalistes zélés (et jusqu’à Laurent Joffrin en effet)
Jour après jour, il nous est signifié combien nous sommes sans idées (si si discutez pas), ringards, archaïques, staliniens pourquoi pas ? Le bourrage de crâne manie à merveille le chaud et le froid. Le froid on l’a vu.
Le chaud consiste à mettre sous les feux de la rampe quiconque donne des gages de sa volonté d’aller dans le sens du vent gouvernemental sur un sujet donné. Les flatteries pleuvent alors (dieu sait combien en sont friands – lire l’éloge de la folie d’Erasmus d’Amsterdam), les journaux vous ouvrent leurs tribunes, les micros se tendent sous votre nez pour une fois. Peu importe ce que vous ayez fait avant (comme Eric Besson puisque tu demandes qui a inventé le concept de « néo-conservateur bushiste à passeport français »), on vous décrète constructif, compétent, moderne, et tout et tout.
Pourtant, est-ce la seule explication possible ? Si Sarkozy a choisi Jack Lang dans la commission Balladur, était-ce forcément parce qu’il est moderne, compétent, … ?Ou n’était-ce pas plutôt que c’était l’un des seuls à gauche à, comme il sied à Sarkozy, favorable à un régime présidentialiste ? Et pourquoi l’option présidentialiste est si minoritaire ? Peut-être parce que certains ont de bonnes raisons de penser que c’est ringard, peu démocratique et inefficace ?
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Bref pour moi ces 60 et quelques semaines ont amplement suffi à démontrer de quelle manière le sarkozysme remerciera les naïfs qui se veulent « constructifs » (l’accord cgt-cfdt-medef rappelé par niamreg). On essaie de vous rallier ou vous railler, de vous séduire ou de vous ridiculiser, de vous convertir à un sarkozysme light (« il n’y a pas d’alternative ») ou de vous enfermer dans une case extrémiste, juste à côté de Besancenot et pourquoi pas de Le Pen. Dans ces conditions il serait complètement suicidaire d’accepter de se faire enfermer dans le rôle du contradicteur propret. Au moment où le premier ministre se glorifie, faute d’avoir pu donner du pouvoir d’achat ou améliorer l’emploi des séniors, d’avoir « gagné la bataille idéologique » (où est le pragramatisme et le sens du bien commun dans tout ça ?). On n’est pas dans un concours des élégances, il faudra taper et répliquer aux agressions pour avoir le droit d’exister.
D’ailleurs même les propres ministres de Sarkozy doivent fonctionner comme ça (NKM dénonçant le « concours de lâcheté » de ses petits camardes)
C’est ainsi, le sarkozysme vomit les faibles.
La tribune de la bande des 4 dans Le Monde passe complètement à côté de ce contexte. Au fond je les comprend, d’ailleurs j’aime bien Gaëtan Gorce, moi aussi je préférerai de loin une démocratie apaisée, voire ennuyeuse. Mais d’un point de vue stratégique, c’est minable, ça ne tient pas la route.
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Là où je ne suis absolument pas d’accord avec la thèse de l’ « antisarkozysme pavlovien », c’est qu’on peut très bien – et en tous cas on a pas le choix – mener de pair une réplique musclée contre le pouvoir et réfléchir en profondeur à ce qu’il faudra faire dans 4 ans. Non, je ne vais pas faire une analogie bien lourde avec le programme national de la résistance, prenons juste cet exemple :
Ainsi, il n’y avait pas une seule proposition. Le « vide sidéral » une fois de plus.
Bien sûr, bien sûr, la convention pour la sixième république n’a jamais existé, il n’y avait aucun passage relatif aux institutions dans les programmes des candidates de gauche en 2007, ni dans aucune des 21 contributions (600 pages au total, et pas une seule idée là-dedans, vous êtes prié de le croire ; d’ailleurs vous êtes priés de croire que la majorité des journalistes politiques qui en vantent la vacuité les ont lus).
Que ces propositions ne soient pas « audibles » aujourd’hui, ça tout à fait d’accord, mais c’est pas la priorité du jour, on a tout notre temps d’ici 2012.
Attendez, je crois voir la contre-argumentation. Qu’a fait François Mitterand ? Rien en effet. En même temps je n’étais pas né le jour de l’élection de François Mitterand en mai 1981 ; à un moment donné il faudrait arrêter de regarder dans le rétro-viseur. Qu’a fait Lionel Jopsin ? Pas grand chose (à part la parité) parce que justement il était coincé par le conservatisme effréné d’un sénat « anomalique » et n’avait pas la possibilité de convoquer un référendum pour passer outre.
C’est curieux comme le PS est habile pour convoquer les journalistes pour critiquer Sarkozy mais pas pour exprimer ses idées. Vraiment curieux…
le vocabulaire « de combat » utilisé par la droite me paraît beaucoup plus violent, insultant, méprisant que celui de la gauche, du PS…
rabaisser l’adversaire fait partie des méthodes du clan du 92 et au delà…
pourles propositions constitutionnelles du PS, elles ont été faites et rappellées supra par jmf et niamreg, en matière de mode de scrutin sénatorial , assemblée, vote des etrangers, etc…
evidemment cela donnait une vraie réforme…
mais je suis d’accord avec beaucoup deposts ici:
sur ce coup le PS n’a pas été bon,
et le président excellent…
Bravo à jmfayard pour son argumentation polie mais ferme,
C’est exactement ce que je pense:
1) l’opposition constructive n’est plus possible si elle ne l’a jamais été. L’épisode de l’accord CGT-CFDT-Medef est emblématique à cet égard et vaut comme déclaration de guerre idéologique. Le retour de la lutte des classes mais à l’envers (cf. Fillon et la victoire idéologique).
2) S’opposer durement n’empêche pas de réfléchir. Ce que je disais moi-même ici ce matin:
http://ferrailleur.over-blog.com/article-21447366.html
Et croyez-moi ou pas, ça carbure dur en ce moment: réunions, notes, avis d’intellectuels et d’experts proches de la gauche, essais, etc.
Je venais de rédiger un long message qui a été anéanti en un clic de mauvaise manip. J’essaie à nouveau néanmoins.
@ Koz,
au risque de passer pour un roquet et même si le ton de votre billet est effectivement militant (mais ce n’est pas une insulte pour moi, bien au contraire), je vais tenter d’y répondre point par point.
1. Sur l’attitude du PS :
C’est factuellement tout à fait faux de dire que dès le départ, le PS a fait preuve d’une attitude non-constructive. Il faut tout de même rappeler la genèse du processus.
Dans sa phase d’euphorie et poursuivant sa prétendue « ouverture », Sarkozy nomme une commission, dirigée par Balladur et qui parvient, sans aucune difficulté il est vrai, à débaucher Jack Lang, sans que celui-ci n’ait reçu le moindre mandat de la part du PS pour le représenter. Pas une seule seconde d’ailleurs Sarkozy n’a daigné demander au PS par qui ils souhaitaient être représentés dans cette commission. Dès le départ, les dés étaient totalement pipés. Je trouve donc le PS plutôt beau joueur.
Pourtant, malgré cela, le PS a donc joué le jeu, fait des propositions et quelques temps plus tard, exprimé ses conditions pour accepter la réforme, au nombre de cinq. Je vais les exposer, en ordre d’importance (selon moi) :
1. La dose de proportionnelle aux législatives : cela me semble très important mais je peux comprendre que la droite, qui a toujours été hostile, ne souhaite pas en entendre parler ;
2. Le droit de vote des étrangers aux élections locales : même si Sarkozy est officiellement « intellectuellement pour », il n' »a pas la majorité pour le faire », donc même si nous devrons y venir, disons qu’il s’agit d’un point de clivage fort qui peut se justifier idéologiquement ;
3. Le changement de mode de nomination au Conseil constitutionnel : rien. Pourtant, tout le monde reconnait que ce n’est pas satisfaisant en l’état.
4. Prise en compte du temps de parole du Président de la République. Ce n’est pas constitutionnel, je sais, merci mais c’est indispensable à l’équilibre démocratique. Refus catégorique de l’UMP¨dans un premier temps ne serait-ce que d’en discuter avant que Accoyer, quelques jours avant le scrutin, regrette que l’on ait « refusé de discuter » et que deux jours avant, alors que le débat parlementaire commence, Sarkozy consente une aumône, le fameux « droit de réponse » qui serait risible s’il n’était pas scandaleux. C’est à partir de ce moment-là que la discussion devenait difficile ;
5. La réforme du mode de scrutin du Sénat : quoiqu’on en dise, c’est la réforme cardinale. On ne peut pas prétendre « revaloriser le Parlement » sans faire en sorte que l’anomalie démocratique unique au monde qu’est la Haute Assemblée française voit son mode de scrutin modifié. Le comité Balladur lui-même le reconnaissait.
Depuis la décision de 2000 du Conseil constitutionnel, la réforme du mode de scrutin du Sénat, qui n’est pas intrinsèquement constitutionnelle, devait toutefois passer par une modification de la Constitution, en son article 24. Cette modification nécessaire est très bien exprimée dans la proposition de loi (encore sans doute une preuve d’attitude « non constructive) déposée par le groupe PS le 8 mai dernier : http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion0851.asp
Grosso modo, il convenait d’ajouter à l’article 24 (« le Sénat représente les collectivités locales ») la mention « en fonction de la population », afin que l’on remette en cause le déséquilibre démographique et démocratique existant. A minima, l’avant projet de loi proposait le terme « en tenant compte de la population », ce qui est bien sûr moins contraignant. La majorité sénatoriale a donc fait plus fort que refuser (bien sûr) la proposition socialiste, elle a même retoqué la mention « en tenant compte de la population » pour en revenir au statu quo et à l’impossibilité de réformer vraiment le mode de scrutin.
Comme le dit très bien Badinter, cette révision parlementaire proposée par la droite est inacceptable dans la mesure où elle vise à interdire toute démarche de révision à la gauche par les même moyens. Je ne vois pas quel démocrate pourrait accepter cela.
Par ailleurs, au-delà des conditions, l’attitude constructive du PS ne s’est pas arrêtée là puisque les socialistes ont proposé de nombreux amendements comme :
– le meilleur partage de l’ordre du jour, dans la mesure où la révision prévoit grosso modo un partage où l’opposition n’aurait qu’un jour par mois la possibilité de le fixer. Vous voulez que l’opposition soit « constructive » ou bien ? Amendement refusé.
– le référendum d’initiative populaire issu d’un amendement déposé par Montebourg. Amendement accepté puis dénaturé pour le rendre quasiment inopérant.
Et je pourrais continuer les exemples…
Il parait donc invraisemblable de prétendre, y compris à gauche, qu’un compromis était possible. Sarkozy avait d’abord besoin de resserrer son camp, plus que divisé sur cette réforme et qui n’a basculé qu’à la toute dernière minute (tiens tiens, Alain Lambert subitement nommé à la CDC, non non je persiffle…) et de débaucher l’un ou l’autre par ci par là. Cette révision va être à mon avis durablement entaché.
2. En revanche, je serai très critique sur le manque de lisibilité de la tactique du PS, qui a trop longtemps hésité entre opposition constructive et frontale. Pour ma part, à partir du moment où la réforme du Sénat et le temps de parole étaient refusés, il fallait tout de suite dire que la négociation n’était plus envisageable. Cela aurait clarifié les positions.
Par ailleurs, au-delà de Lang, dont la remise en cause n’est pas due qu’à cela (tiens Koz, vous avez oublié Gbagbo, bizarre… Le Guen était avec lui d’ailleurs…) mais à sa sarkophilie avérée depuis plusieurs mois, je déplore fortement l’attitude de ces 4 députés PS qui pour le coup, par caractère auto-destructeur ou calcul à courte vue, servent la soupe à Sarkozy, sans même qu’il ne leur ait demandé. Une telle erreur est absolument ahurissante.
ça c’est une idée…
au lieu de reprocher à la droite de proposer des réformes qui ne sont pas pile-poil celles qu’ils attendent, que les hommes et femmes politiques de gauche se mettent donc à » carburer »
depuis le temps que le parti socialiste annonce qu’il va se mettre au travail et faire des contre-propositions…
qu’ils invitent Ségolène Royal, femme éternellement debout à s’asseoir pour travailler avec les autres plutôt que de se la jouer perso et de demander à droite et à gauche qui aurait des idées pour la gauche,
qu’ils sortent un peu de leurs querelles des petits chefs et donnent aux gens l’espoir dans un projet au lieu de rester au fond du court à renvoyer les balles au gouvernement et à » fustiger, dénoncer, condamner » comme des imprécateurs sur disque rayé.
Ce n’est pas ici qu’il faut venir donner des leçons Francis jmf et les autres, c’est chez les vôtres essentiellement préoccupés par leur congrès et qui semblent ne pas voir la déshérence de leurs sympathisants.
Très jolie, l’allusion à Vichy… Qui parlait du respect de l’adversaire, déjà ? Qui disait qu’il y avait de la réflexion ?
Carredas a bien raison, pour donner des leçons, il y a toujours du monde, pour les suivre, il n’y a personne…
Ah, on frôle Goldwin là !
C’est fou ça… On a beau leur dire qu’ils feraient mieux de penser et de réfléchir sur des idées, on ne reçoit comme réponses que des « Ouiiiinn ils sont méchants avec moi ».
Décidément, la méthode de victimisation systématique de S.Royal depuis 1 an et demi semble s’installer au coeur de tous les militants PS.
Quant au coté pavlovien, n’est-ce pas J.Dray himself qui reconnaissait la veille du vote qu’en effet « voter contre la réforme était normal pour la seule raison que Sarkozy en était à l’origine »… ?
C’est pas du sectarisme pur jus ça ?
Pire, c’est une insulte à la démocratie, une insulte aux français, une intolérance totale .
Et vachement constructif…
Voilà la pensée du jour. Trop bien carré d’as!
Je constate avoir été, une fois de plus, censuré sur ce blog. J’aimerais savoir quelles sont les raisons qui font que mon message, qui abordait les questions de fond et que j’ai mis 20 minutes à écrire, a mérité d’être sabré par notre cher hôte.
pour cette fois je suis d’accord
s’asseoir pour penser…
mais pas se coucher!
Fx_perreti, ton com’ est peut-être simplement dans la boite à spams (automatique si plus de 3 liens je crois).
Car Koz ici censure rarement, sauf injures et trolls abusifs…
Niamreg, vous devez avoir raison. Je n’aurais pas dû évoquer l’hypothèse d’une opposition constructive. Ca ne sert à rien. Qu’elle reste primaire et stérile. Oubliez donc la fin de mon billet, naïf et superflu, et gardez le reste : l’opposition socialiste est stérile et primaire.
Mais apparemment, tout va bien.
—
Fer, pas de fakes sur mon blog, merci. Après, on ne s’y retrouve plus, entre les propos authentiquement stupides et les parodies.
Je parle de votre premier com’ mais, s’il y a effectivement une allusion à Vichy dans votre lien, ça vaut aussi pour le second.
—
Jmfayard,
– Si même Libération trouve que les socialistes manquent de projet, c’est, d’aprés toi, parce que Joffrin est un sarkozyste réputé, un imbécile qui fait le jeu de la droite sans s’en rendre compte ou qu’il y a un peu de vrai ?
– C’est pas un peu le dur jeu de la politique ? La gauche affirme que Sarkozy est une réincarnation de Goebbels, la droite affirme que la gauche manque d’idées…
– Besson ? 2 choses :
i) Je sais parfaitement qu’il était à l’origine de la rédaction du fascicule mais, comme j’ai eu l’occasion de le dire plusieurs fois, je ne crois pas une seconde que personne au PS n’ait relu le projet, ni Hollande, ni Royal, ni personne. Ce doc s’est retrouvé affiché sur tous les kiosques à journaux de Paris : on ne me dira pas qu’il est l’oeuvre d’un homme isolé.
ii) Pas de paranoïa : ce système qui consiste, pour les medias, à survaloriser la parole dissidente existe pour tout. Il existe pour le PS, il existe pour la droite (ah, Mariton, Gand et Goulard…. !), il existe même pour l’Egise (les medias adorent interroger Christian Terras).
– Sur les contre-propositions sérieuses, jm, il ne s’agit pas de refaire les archives politiques, mais je suis « fort aise » de constater votre incapacité à citer d’autres points que la réforme du Sénat et le temps de parole du Président. Mon propos, si vous essayez sérieusement de le comprendre, n’est pas de dire que la gauche n’a rien à dire en matière institutionnelle (d’ailleurs, Lang et Carcassonne était ds la Commission Balladur qui, non jm, n’a pas retenu une orientation présidentialiste, loin de là. Relis les textes), il n’est pas de dire qu’il n’y avait rien dans les programmes de gauche. Il est de dire que, dans ce débat précis qui s’est déroulé durant ces derniers mois, il aurait probablement été stratégiquement plus fin de la part du PS de se faire « Monsieur Plus » et de se faire entendre en faisant de vraies propositions, plutôt que de se borner à ces deux sujets croupions.
—-
Fx, si vous étiez censuré, pourquoi laisserais-je passer ce commentaire-là ? Je fonctionne en modération a posteriori. Si votre com n’est pas passé, c’est que, à l’instar de ce qui a pu arriver à Liberal à plusieurs reprises, à Eponymus, à DelphineD, au Chafouin, wordpress l’a, pour une raison ou pour une autre, bloqué. Pas de paranoïa, merci.
Il peut y avoir moulte raisons de passer en modération : com’ trop long, trop riche en liens, mot douteux (ils sont parfois surprenants), etc… Il faudra attendre un peu pour jouer les victimes, je confirme que ce n’est pas le genre de Koz. Et pourtant, il pourrait jouer du clic vengeur vu ce qu’il se prend dans la figure…
Ok, Koz toutes mes excuses ! Compte tenu du temps que m’avait demandé cette réponse…
Ceci étant, pour répondre à votre réponse à Jmfayard, les contre-propositions sérieuses et les propositions tout court existaient vraiment, cf mon message. Encore une fois, on peut reprocher à la gauche d’avoir hésité constamment entre attitude constructive ou non, mais certainement pas de ne l’avoir jamais été !
Il va falloir que Koz m’explique en quoi mon premier message au sujet de l’esprit de la Ve République qui veut qu’un Président de la République en exercice ne se rende jamais à une réunion de parti politique et encore moins ne puisse y prendre la parole et encore moins avec de tels propos comme Sarkozy récemment,
Il va falloir que Koz m’explique en quoi rappeler les convictions de Général de Gaulle sur ce sujet est un « fake » ?
L’idée était la suivante: comment voter une révision constitutionnelle quand la personne qui la propose viole déjà l’esprit voire la lettre (article 5) de l’actuelle Constitution ?
Fx,
– non, pas militant. Il me semble que l’on peut avoir des convictions, les exprimer, sans être militant.
– en ce qui concerne le processus, je veux bien vous concéder que Sarkozy n’a pas fait que des amabilités au PS. Quel vilain homme. Mais, sans avoir la réponse, je serais curieux de rechercher les cas dans lesquels le président en exercice a demandé au parti d’opposition de lui indiquer le nom de la personne qui viendra siéger fans la commission. La gauche a une certaine tendance à découvrir soudainement des usages inconnus.
– on peut refaire éternellement le débat sur le Sénat. L’idée d’une représentation du territoire déconnectée de la population ne m’apparaît pas illégitime. Il est probable que la droite la trouverait moins légitime si elle ne lui avait pas été favorable, comme au demeurtant la gauche actuellemement.
– faire de la réforme du scrutin au Sénat un point non négociable, tout en sachant qu’il l’est tout autant en face, ce n’est pas véritablement, pour moi, une proposition sérieuse.
– le fait est que le PS a axé son positionnement sur cette question et sur la question du temps de parole du président. Il n’a pas fait preuve de la même insistance pour les autres. Et si vos 4 salopards en font état dans leur tribune, c’est que ce n’est pas une invention de ma part.
– la question du tps de parole n’était pas une proposition sérieuse, juste un habile artifice pour exploiter le thème du « président qui parle tt le temps » face à l’opinion publique. Il a été traité en tant que tel.
C’est mignon, ce procès. Si, si, le côté tautologique du « il viole la Constitution, la preuve: il la viole ».
Faudra juste m’expliquer où, quand, comment Nicolas Sarkozy ne veille pas au respect de la Constitution, n’assure pas le fonctionnement des pouvoirs publics ou la continuité de l’Etat ou ne garantit pas l’indépendance nationale, l’intégrité du territoire et le respect des traités.
Quant à l’esprit gaullien anti-partis, ça fait bien longtemps qu’il n’existe plus. Et il a été définitivement achevé avec le passage au quinquennat.
Pas que je m’en réjouisse, mais bon.
Oui, oui, Guinea, vous oubliez juste un petit mot dans votre citation tronquée de l’article 5, le mot « arbitrage »… (il assure, « par son arbitrage », etc.)
Expliquez-moi comment on « arbitre » en se comportant *ouvertement* (j’insiste sur le mot: ouvertement) comme le chef d’une des équipes sur le terrain.
Mitterrand et Chirac savaient au moins incarner cette idée d’arbitre. Sarkozy non. Ca ne vous dérange pas. Vous y voyez peut-être la fin d’une hypocrisie (puisque par derrière, il s’en passait des choses, n’est ce pas ?) ou d’un tabou. Moi, je trouve cela insupportable. La capacité de la France à se rassembler derrière son Président comme en 1990 (Irak 1) ou en 2003 (Irak 2) est mise en péril.
Je pense que Niamreg ne cite Vichy que pour montrer que la « gauche », ou l’opposition, dans son histoire, a eu la capacité de définir un nouveau « vivre ensemble », le programme du CNR, malgré les difficultés organisationnelle du temps. Pour moi, cela ne fait que souligner la vacuité des responsables actuels de l’opposition. Mais on peut être optimiste et penser que du bouillonnement citoyen et militant quelque chose sortira.
Pour l’instant c’est mal barré!!!
Bon si je demande ce qu’il reste dans la société que nous concocte le pouvoir actuel de ce programme, je vais me faire incendier. J’ai comme l’impression que de « faillite » de la SS à la remise en cause des modalités de mesure du travail ce « vivre ensemble » se détricote petit à petit.
Mais je suis HS.
Je n’ai pas cité, j’ai paraphrasé. Donc bon. Et sinon: il arbitre (accrochez-vous, c’est un scoop) plutôt en faveur du camp qui applique son programme. Celui pour lequel il a été élu. Incroyable.
Et par exemple: « votre rapport Bidule c’est bien, mais les propositions 18 et 34, qui indiquent que le président doit s’habiller en vert et qui instaurent un droit opposable au beau temps, non, ça c’est pas possible ».
Ca s’apparente tellement à de l’arbitrage que je me demande si ça n’en est pas.
Et désolé, je m’auto-cite, mais je tiens à me corriger: il assure par son arbitrage le fonctionnement des pouvoirs publics et la continuité de l’Etat.
Ca n’a en plus donc rien à voir avec un distributeur de bons points entre les bonnes idées des uns et des autres et mon commentaire ci-dessus tient du fantasque (voire pire).
Encore désolé.
j’ai pas cité Vichy.
egdltp : Bien sûr, on ne doute pas une seconde qu’il avait une excellente raison d’évoquer Vichy. Il n’y a que d’excellentes raisons d’évoquer Vichy, c’est pour cela qu’on associe si souvent les mots « nazi » et Sarkozy, d’ailleurs. C’est juste pour expliquer la grandeur de la gauche. C’est parfaitement clair.
Guinea Pig : Quoi ? Le président ne doit pas se conduire en être neutre et apolitique ? Bin mince alors ! J’en tombe des nues ! 0_o
Mais alors… dites-moi, Fer… quand Mitterrand ou Chirac ne prenait que des ministres de leur bord (hors cohabitation), c’était aussi neutre et apolitique ? Merci de m’expliquer lentement.
@ Koz,
– non, ça a déjà tout à fait existé (autre temps, autres moeurs). Prenez par exemple le cas de la LOLF, nouvelle constitution budgétaire qui remplaçait un texte de 1959. Lionel Jospin, alors Premier ministre a demandé à la droite (pas encore l’UMP à l’époque) de désigner quelqu’un, et ce fut Alain Lambert qui fut désigné (vous l’appréciez en plus, non?) aux côtés de Didier Migaud. Il me semble que le résultat ne fut pas trop mauvais : texte adopté à l’unanimité des deux chambres… Effectivement, « la gauche a une certaine tendance à découvrir soudainement des usages inconnus… depuis 1 an et demi ». Et dans l’autre sens d’ailleurs parce que ne suis pas sectaire, Chirac avait demandé au PS de mandater quelqu’un (Geneviève Perrin-Gaillard) en l’occurence pour le représenter dans les travaux menant à la Charte de l’environnement et à la révision constitutionnelle qu’il a fallu faire.
C’est en cela qu’il ne s’agit pas simplement de dire le « vilain homme » mais de parler de pratique destructrice de toute tentative d’opposition constructive que vous appelez de vos voeux.
– non, de nombreus sénateurs (et députés) de droite de bonne foi reconnaissent le problème du Sénat. Sincèrement, je me dis même que Sarkozy ne doit pas y être totalement opposé. Personne ne peut justifier cette anomalie démocratique et c’est effectivement un point dur ;
– la gauche avait toutes ses raisons d’en faire un point de négociation : je vous rappelle que c’était inscrit dans le rapport Balladur et que dans son interview récente, Sa courtoise Suffisance nous rappelle d’ailleurs que c’est un regret qu’on ne l’ait pas intégré et qu’il faut remettre la question sur la table;
– comme vous l’aurez remarqué, je crois sincèrement que la tribune des 4 (de 17 ils sont devenus 4) n’a aucun intérêt, tellement elle est bourrée de contradictions, comme vous l’avez déjà remarqué sur la question du Sénat où il blâme dans le même temps le PS et la majorité… Par ailleurs, il s’agit aussi d’une stratégie de Congrès pour Valls qui a décidé de jouer l’auto-destructeur ;
– suis navré que vous trouviez les propositions de Accoyer dignes d’un « anti-sarkozyste pavlovien », dans la mesure où ce gauchiste bien connu a reconnu la nécessité de tenir compte du temps de parole du Président. Il a même promis de déposer un texte en ce sens. Attendons donc… Ce n’est pas un artifice du tout, mais une question d’équilibre démocratique. Encore une fois, dans aucun Etat démocratique du monde, le Président qui est je le rappelle irresponsable à tous les niveaux a autant de prérogatives et est en même temps le chef de la majorité (présent à des meetings UMP constamment) sans que son temps de parole ne soit compté.
DelphineD,
Vous savez parfaitement que ce dont vous parlez est sans aucune mesure avec le fait d’intervenir dans le cadre d’une réunion d’un parti politique !
Mitterrand et Chirac se contentaient d’envoyer un petit mot d’amitié qui était lu en tribune lors des congrès du PS ou du RPR. Et basta. On passait à autre chose.
Franchement, les comparaisons avec les autres pays…
La France a un régime parlementaire et présidentiel, dans lequel le chef d’Etat n’est pas juste une émanation du pouvoir rassemblé dans le gouvernement. La liste des pays qui ont un régime comparable doit être bien mince.
Lorsqu’on ramène tout ça à un niveau « comparable », il se trouve que la personne qui a le pouvoir peut être considéré comme le chef de son parti (majoritaire ou non). Brown, Berlusconi, Bush, Merkel, Zapatero, Leterme…
Quant à l’incise sur l’irresponsabilité… Je ne me réjouis pas de cette particularité (de moins en moins particulière, Berlusconi a l’air d’être balèze à ce jeu). Mais l’école du « le Président c’est l’Etat et l’Etat n’est pas un justiciable comme un autre » a des arguments qui, s’ils me paraissent erronnés, peuvent néanmoins être considérés comme recevables. Cela étant, je ne vois pas très bien en quoi cela apporte quelque chose à votre argument.
Oui. Mitterrand n’a pas du tout participé à l’éviction de Rocard au congrès de Rennes, et Chirac n’était pas du tout du genre à tout faire pour empêcher ceux qui n’étaient pas « son » candidat d’accéder à la tête de l’UMP.
On peut trouver déplacé qu’un président en exercice se rende à une réunion officielle du parti dont il émane. Je suis d’accord et même, tenez, j’approuve.
Mais de là à partir dans des extrémités pareilles… Anticonstitutionnel, jamais-vu, incroyable, vous-voyez-bien-qu’il-est-dangereux… Il ne faut pas exagérer.
A quand un loi pour controller les dépenses-cadeaux de la république à une poignée d’élus ?
Certains sénateurs ont deux voitures avec chauffeur, une à Paris, une en région : 23 des 331 élus du palais du Luxembourg disposent chacun d’une « voiture de dignitaire ».
Le président Poncelet a droit à deux véhicules ( à ne pas confondre avec les 15 voitures de fonction attribuées à son cabinet), ce sont donc 24 Peugeot 607, Citroen C6 et Renault velsatis ( de 45 000 à 53 000 euros l’unité) que bichonnent, dans la cour, les chauffeurs de la maison…
http://www.impots-utiles.com/des-senateurs-ont-deux-voitures-avec-chauffeur-une-paris-une-en-region.php
C’est une blague ou vous êtes sérieux ? 😀
Si vous êtes sérieux, vous êtes d’une rare naïveté ! Bien sûr, ils n’allaient pas aux réunions mais ils n’étaient pas devenus neutres pour autant. Ils recevaient à l’Elysée et continuaient à se continuer en leader de leur parti, ce qui est totalement compréhensible. Il est aberrant d’espérer qu’un homme abandonne tout parti pris, toute ligne de conduite au prétexte de rassembler et de représenter toute la France.
Un certain nombre de personnes se sont acharnées, par des calculs douteux, à prouver que Sarkozy n’avait été élu que par une toute petite proportion de Français et maintenant elle lui reproche de ne pas représenter tous les Français. C’est le mode « foutage de gueule » qui est activé, là, ou c’est juste le même acharnement à toujours trouver des torts à la droite en général et à Sarkozy en particulier ?
Dites, une bonne idée, ce serait de consacrer le même temps et la même énergie à voir ce qui ne va pas à gauche, peut-être que ça pourrait la sortir de l’ornière ? Oui, je suis une incurable optimiste et je continue d’espérer une gauche digne.
@ Guinea Pig,
– vous ne pouvez pas dire qu’on ne peut pas comparer en disant dans le même temps que cela n’existe nulle part. Précisément, c’est ce que j’essaie de démontrer. La différence avec tous les autres que vous citez, c’est précisément qu’ils sont responsables ! On ne peut pas avoir d’un côté tous les pouvoirs sans avoir les contre-pouvoirs. Et sur ce registre symbolique, l’intervention au Congrès est importante ! Que devient la déclaration de politique générale ? Ce n’est pas parce que notre fonctionnement est déséquilibré qu’il faut encore plus le déstabiliser.
Par ailleurs, je tenais à préciser cela parce qu’avec le sarkozysme, tout cela change de nature. Ses interventions sur tout (il vient nous parler aujourd’hui de réforme du permis de conduire…) et sur n’importe quoi, y compris excessivement politiciennes n’étaient pas pratiquées par ses prédécesseurs. Son discours au Congrès non plus. Si l’on ne tient pas compte de ces évolutions, c’est effectivement l’équilibre démocratique qui est atteint. Je ne comprends même pas que l’on puisse rétorquer sur une telle évidence. Je n’ai jamais dit que Sarkozy était un petit dictateur en herbe ou encore moins un fasciste, simplement que les règles d’un fonctionnement démocratique basique ne sont pas respectées.
– Sur l’irresponsabilité, il y a deux choses : politique et judiciaire. S’il peut y avoir débat sur la 2ème, je ne comprends pas pourquoi on ne pose pas la question de la 1ère. Ou alors le droit de dissolution aurait du être supprimé. Quelle est sa justification avec le quinquennat?
– Enfin, sur la différence avec le passé. Je suis toujours stupéfait par cette comparaison avec ce qu’il se passait avant, souvent en prenant les pires exemples. 1. Personne n’en est redevable, on est contre la repentance ou non ?
2. Faut-il utiliser les mêmes pratiques, même si l’on sait qu’elles sont honteuses, parce qu’on faisait pareil avant?
Drôle d’argumentation.
Par ailleurs, et comme cela a été souligné, Mitterrand n’a été que 2 fois à des meetings, Chirac 2 fois également durant leurs mandats respectifs et lors de campagnes (1988 et 2002). Sarkozy en est au moins à une dizaine depuis très longtemps, sans parler des cocktails et autres déjeuners de la majorité. Définitivement, ce n’est de toutes façons pas comparable.
DelphineD, Guinea Pig,
Je croyais avoir pris la peine d’écrire (commentaire n°45) que je n’étais pas naïf et qu’évidemment, je sais bien que les ex-présidents tiraient les ficelles par derrière. Mais vous ne prenez pas le temps de lire.
Ce que je reproche à Sarkozy, c’est de faire ça ouvertement. Il n’a aucun sens ni des symboles, ni des tabous. Demain, il se fera peut-être siffler par la gauche au Parlement… Ou va-t-on ? Quelle image cela donnera-t-il de notre pays ?
Car derrière Zappatero, il y a le Roi Juan, derrière Leterme, il y a le Roi Albert, derrière Brown, la Reine Elizabeth… Dans de graves circonstances (guerre, attentat, crise majeure), la voix de ces souverains a porté.
Qui jouera ce rôle demain en France ? Doit-on rétablir la Monarchie ?
Vous ne voulez même pas discuter de la possibilité soulevée par plusieurs ici que c’est le mode de fonctionnement de Sarkozy qui empêche l’opposition politique et sociale d’être constructive, parce que quand elle a essayé de l’être, elle s’est fait entuber. Rien ne vous empêche de n’être pas d’accord (et je devine que vous ne le serez effectivement pas). Mais renseignez-vous: cette analyse est largement partagée à gauche, et mérite mieux que cette réponse médiocre (vous en êtes capable, surement).
Ah ben voila, fallait le dire tout de suite que vous souhaitez qu’en France on ait un Président Potiche comme les têtes que vous citez…
Rah mais non c’est pas possible, ce sont des monarchies là-bas, vous n’aimiez pas ce mot je crois 😉
Euh, sais pas si vous êtes au courant, mais nous avons largement élu Sarkozy sur un programme, et l’on attend de lui à ce qu’il le déroule au mieux et avec les pouvoirs que nous lui avons donnés pour ce faire.
On ne l’a pas élu juste pour faire joli hein !
Sinon, à part jérémier vos rancoeurs éternelles, c’est quoi toutes les propositions concrètes, réalistes et réalisables, cohérentes, etc du PS … qui peuvent mener la France à bien se développer dans le monde.
Mais en vrai hein ! (pas des « faut distribuer les 5Mdrs de la SG aux pôvres »)
Des trucs qui tiennent la route face aux chinois et consorts ?
Je crois qu’on va attendre encore un bout de temps…
> fer
aaaaah. Ca faisait longtemps !
Pour vivre heureux, vivons cachés? On a le droit de tout faire tant que ça ne se fait pas ouvertement ? Drôle de conception. (Et je ne parle pas des critiques qui émanent pareillement sur les supposées manoeuvres cachées de Sarkozy)
Encore une fois, je ne dis pas que c’est bien, je dis juste que, bon, hein, c’est pas non plus l’horreur que vous voulez bien décrire.
Oui, peut-être. Peut-être pas, aussi. Mais vous mettez le bout du doigt sur une chose qui n’a pas été souvent dite: cette histoire de discours devant le Congrès, ce n’est pas forcément un avantage pour le Président. Selon les circonstances, cela peut également traduire une ascendance prise par le Parlement sur le Président.
Cela rejoint ce que je voulais répondre à Fx: encore une fois, il faut distinguer le cadre et les hommes. La façon dont Sarkozy utilise les pouvoirs qui lui sont constitutionnellement conférés peut ne pas vous plaire. Moi-même, je n’aime pas tout. Mais ce n’est pas parce que l’homme ne vous sied pas qu’il faut fustiger la Loi.
Que devient la déclaration de politique générale ? Ca va dépendre du couple Président/Premier ministre. Ca va dépendre de la façon dont le président use de sa prérogative devant le Congrès (prérogative qui, dans un sens, peut se justifier du fait du changement radical qu’a amené le quinquennat). Sarkozy le transformera peut-être en discours sur l’Etat de la Nation. Pourquoi pas ?
Un autre président n’ira peut-être jamais devant le Congrès. Pourquoi pas ? Un troisième sera peut-être contraint de se présenter pour cause de fronde parlementaire.
Quel est le danger ? Que le président assume la responsabilité des réalisations et des échecs de son gouvernement ? Je ne vais pas m’en plaindre. Ce serait le signe qu’il n’est pas politiquement irresponsable. Voilà qui devrait en réjouir.
J’étais de ceux qui étaient hésitants devant cette réforme voire pas favorable
Il se trouve que comme beaucoup j’ai eu le sentiment que l’on voulait transformer cette révision constitutionnelle en une espèce de référendum anti- Sarkozy en faisant des alliances de circonstance, ce qui aurait créé un handicap considérable pour continuer les réformes structurelles à venir, or je pense que ces réformes doivent être faites et qu’il y va de l’intérêt du pays. Il y avait donc un choix à faire qui était soit d’accepter ce détournement de l’esprit de la révision constitutionnelle soit ne pas l’accepter. Cette deuxième solution aurait été la mienne si j’avais été parlementaire. Certains parlementaires de l’UMP ont fait le même choix.
Je crois comme Manuel Valls que l’anti-Sarkozysme vient de montrer ses limites.
ce qui me fait marrer, c’est qu’il y a encore 1 an, Lang sur les blogs ou les forums de droite était le prototype même du socialiste bobo, droit de l’hommiste, éléphant Mitterandien de la pire espèce, la gauche paillettes et strass. (cf le defunt blog de Gai Ducon, par exemple, qui lui consacre une catégorie pour lui tout seul : la saga Jack lang : http://presqueriensurpresquetout.unblog.fr/tag/la-saga-jack-lang/).
Et maintenant, Lang est une personne tout à fait respectable, honnête … faut dire qu’en matière de strass et paillettes, on y a pris gout également de l’autre côté de l’échiquier 😉
Bref, c’est amusant.
Sur le fond, je suis comme 80% des français, je m’en fous de cette réforme, je veux du pouvoir d’achat, un téléphone 3G connected people, une femme avec des seins siliconés, et passer mes vacances à Ibiza sur le yacht de mon ami Bolloré. Moi aussi, je veux du strass et des paillettes …
Niamreg, je suis super étonnée que cette analyse qui donne le mauvais rôle à Sarkozy et le bon à cette pauvre gauche malmenée par la grande méchante droite, soit largement partagée à gauche. Sidérée même !
Il se fera peut-être siffler par la gauche ?! Et c’est les éventuels futurs comportements de la gauche que vous entendez reprocher à Sarkozy ?
Dites, ça tombe bien que Sarkozy ait une tête de Turc, sinon la gauche serait drôlement emmerdée pour trouver un coupable à ses faiblesses…
Oui, c’est aussi drôle que de le voir traiter de traître par les mêmes qui le louaient il y a si peu encore. 🙂
*traité de traitre
Pfff…
Ben oui, Guinea Pig, je pense qu’il y a des choses qui ne doivent pas se faire ouvertement (ça s’appelle des tabous, des codes, bref ce qui fait qu’une vie policée est possible).
Il y aura peut-être des circonstances au Sarkozy aura besoin du soutien de toute la Nation et je préfèrerais pour mon pays qu’il soit en situation de l’obtenir.
Olivier, ne soyez pas si polémique ! Evidemment que Sarkozy a été élu pour appliquer son programme volontariste mais il a juste décidé de passer à l’as certains aspects de sa nouvelle fonction qui, qu’il veuille ou non , selon les usages de la Ve République, est une fonction hybride (mi-arbitre, mi-partisan). C’est ce déséquilibre que je déplore.
« Oui, c’est aussi drôle que de le voir traiter de traître par les mêmes qui le louaient il y a si peu encore. »
Aux PS, ils se tirent dans les pattes depuis un moment déjà … ca doit faire un moment que personne n’a dressé des louanges à Lang ou même à un membre du parti socialiste, en général.
Je vous rassure: je n’ai pas changé d’avis sur le bonhomme. Pas pour les raisons que vous évoquez, mais pour sa propension à aller à la soupe.
Je veux bien quand on parle d’écoutes téléphoniques, de fille adultérine, de maladie grave, de voyages gratuits, des menus des repas, de vacances prépayées, de restaurants chics, de sorties en Parc d’Animations (ou alors ça devrait), ou plus sérieusement de négociations diplomatiques, d’opérations de polices, de tractations diverses.
Mais les accointances d’un Président avec le parti dont il émane ??????? Soyons sérieux.
Ce n’est pas pour un discours ou dix devant un parterre de caciques de l’UMP que Sarkozy perdrait ce soutien.
Dans la balance, je pense que le fait d’avoir répété à longueur de journées et en dehors de toute mesure et sans justification que Sarkozy est un nouveau Le Pen en pire, un monarque moyenâgeux, un type qui ne rêve que de nous ramener aux heures sombres de notre Histoire (avec des tremolos dans la voix) pèserait plus lourd.
Tiens, c’est marrant, quasiment le même jour où vous publiez un billet désignant les antisarkozystes de « roquets », Badiou (dont vous dénonciez l’expression « d’homme aux rats » à propos de Sarkozy; un roquet, donc) publie une tribune dans le Monde justifiant les insultes animalières en politique. Comme quoi, on peut réaliser le consensus entre droite et gauche !
Quand Badiou parle de » l’homme aux rats » le rat c’est moi, citoyenne ayant élu N.Sarkozy, et je ne me reconnais pas dans cette image.
C’est une image animalière plus qu’une insulte qui frappe d’abord l’inconscient ( rat= danger, maladie, égoûts, dégoût )
Quand Koz parle des « roquets antisarkozystes » il ne parle pas de l’ensemble des français de gauche socialistes mais de ceux qui prennent la parole au nom du P.S., et l’image inconsciente que chacun a du roquet est un petit chien hargneux, c’est d’un autre ordre que le rat non…?
Les images animalières existent en politique sans être des insultes, les colombes, les faucons, les éléphants… elles véhiculent une caractéristique particulière de certains politiques, les rats de Badiou ne sont pas des politiques mais les électeurs d’un politique.
Et à part ça Tom Roud, considérez-vous que l’opposition systématique et frontale du P.S. est stratégiquement une bonne chose ? pensez-vous qu’une autre forme d’opposition serait possible, souhaitable ?
pensez-vous que l’adversaire doit toujours être un ennemi du moins en apparence ?
les membres du P.S. qui s’avancent un peu sur ce terrain prennent des risques dans leur formation, vous qu’en pensez-vous ?
@ carredas :
bon, moi je l’ai lu ce pamphlet de Badiou, il me semblait que les rats désignaient surtout les « traitres » de tout poil (c’est le cas de le dire). A vrai dire peu importe. Je ne rentrerai pas dans le débat sur le degré de bienséance d’insulte animalière (« rats » vs « roquets »), cela deviendrait un peu surréaliste.
Puisque vous me demandez mon opinion, vous savez, au fond, je ne sais pas. Je commence à avoir passé trop de temps hors de France pour pouvoir vraiment me faire une idée de ce qui s’y passe; de loin ce que j’en vois me dégoute totalement, à la fois dans la petite politique (affaire Tapie, népotisme pour Sarkozy fils, membres du PS qui vont à la soupe) et sur des sujets plus graves (gestion du chômage, gestion de la recherche, de l’enseignement, de l’immigration …). Tout cela me paraît être dans le prolongement d’un délitement généralisé depuis en gros l’élection présidentielle de 2002. Je ne crois pas que la droite en général y soit étrangère; je crois en particulier que ce que Fillon appelle « la victoire idéologique de la droite » est un symptôme, pas un espoir de remède.
Tom Roud, vous parlez d’une affaire Tapie. Quelle affaire ? Si vous voulez parler de l’intervention de Bercy, je n’appelle pas ça une affaire. Depuis plus de dix ans, les procédures se suivaient et coûtaient une fortune au contribuable tout en lésant un homme déjà victime du Crédit Lyonnais.
Bernard Tapie ne m’est absolument pas sympathique, mais la justice ne doit pas se faire à la tête du client. Si cet homme a été floué, il faut lui rendre justice, point barre.
Si vous commencez à trouver « louche », « malsaine » ou « pourrie », toute décision de bon sens qui vise à accélérer un processus et rendre justice à une victime, effectivement, le gouvernement Sarkozy doit vous paraitre bien malsain.
Personnellement, ce que je trouve louche, c’est par exemple Ségolène Royal dont l’appartement est, semble-t-il, un vrai moulin et qui ne prend aucune mesure pour le sécuriser. Ce que je trouve malsain, c’est que cette même personne puisse aller accuser le PR en des termes odieux sans le moindre fondement et avec toute la tranquillité que lui donne son impunité assurée. Ce que je trouve pourri, c’est que la direction du PS vire Gaétan Gorce qui a osé dire ce qu’il pensait. Le PS a prouvé son régime dictatorial où personne ne peut dire autre chose que la ligne officielle du parti (oh les bons accents de soviétisme que ça a !…). Ce que je trouve malsain aussi, c’est que l’opposition s’oppose pour masquer ses faiblesses et non pas pour faire avancer le pays.
Et je vous invite à relire tout ce qui se disait, il y a 15 mois, avant les élections. Quand on nous promettait que Sarkozy élu, ce serait la fin de la démocratie ! Après la preuve qu’il vient de donner de son attachement à la démocratie, il n’y a même plus de quoi rire jaune, c’est tout simple écœurant.
@ Delphine : l’article de Bayrou dans le monde aujourd’hui est un bon résumé de ce qui me paraît louche (et pourtant moi non plus je n’aime pas tellement Bayrou).
J’ai déjà trollé chez Jules à propos de tout ce qui me paraissait scandaleux dans cette histoire, je ne veux pas y revenir trop en détail, la presse s’en est fait écho du Canard à Mediapart en passant par le Nouvel Obs’. Plusieurs trucs m’ont particulièrement choqué :
– qu’on choisisse l’arbitrage alors que toutes les décisions de justice avaient été nettement moins favorables à Tapie. Compte-tenu des montants colossaux, l’argument de la « promptitude » de la décision pour faire des économies me paraît bien faible, surtout que les premières décisions de justice donnaient des montants bien plus bas. Mince, 285 millions d’euros ! Quasiment 2 milliards de francs ! Bayrou dit que ça correspond en gros au déficit de l’hopital public…
– qu’on choisisse l’arbitrage alors que de l’argent public était en jeu. Il me semble qu’au contraire la transparence devrait être maximale, et donc que la justice « traditionnelle » devrait être obligatoire dans ce cas
– qu’on considère comme un juste dédommagement 45 millions d’euros. Bayrou le dit très bien d’ailleurs : quand un individu lambda a sa vie brisée, on ne lui alloue qu’une aumône en comparaison. Je suis effaré de voir qu’un juste dédommagement est proportionnel aux revenus ou au niveau de vie de la personne. Je croyais bêtement que tous les hommes étaient égaux en droit; je ne vois pas quelle notion de l’équité est défendue ici,
– et que le pouvoir exécutif ait manifestement donné des consignes dans cette histoire. Pleine confusion des différents pouvoirs…
Je suis assez étonné de voir qu’une bonne partie des commentateurs ne s’interrogent même pas devant cette espèce de justice privée, à mon avis exercée ici au détriment de l’Etat, alors qu’elle devrait être rendue en notre nom. Je trouve les gens étonnamment moutonniers et tolérants; c’est un peu effrayant à vrai dire.
Je vais être un peu ironique, mais je ne savais pas que c’était aux personnes individuelles d’assurer leur propre sécurité, ou celle de leurs biens. Cela devrait faire un tabac lors de la prochaine campagne électorale …
Faire avancer le pays, c’est d’abord et avant tout le boulot ceux qui ont le pouvoir, i.e. la majorité; pour l’instant, j’ai le sentiment qu’on recule plutôt (notamment dans tous les thèmes que je citais plus haut). Les indignations devant l’oppposition « pas constructive », c’est honnêtement du bonneteau politique. D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi la critique constructive devrait venir d’une opposition qui théoriquement ne partage même pas les orientations de base de la politique. C’est encore un aspect du mythe du « gouvernement des meilleurs », de la gouvernance manageriale, comme si tout n’était qu’un problème de technique et de compétences, et qu’au fond il y a consensus sur les questions importantes (genre la réforme de la constitution justement). C’est du mythe sarkozyste; je ne crois pas que De Gaulle, Mitterrand ou Chirac attendaient de l’opposition qu’elle soit « constructive ». C’est, à mon sens, à la droite de faire la critique intelligente et constructive qu’elle désire manifestement si ardemment (!), car elle partage les présupposés idéologiques du pouvoir. L’opposition, au contraire, devrait plutôt faire un travail de déconstruction, notamment idéologique (ce qu’elle ne fait pas plus d’ailleurs).
Fer, je ne peux pas parler pour Carredas, je vais donc le faire en mon nom propre.
Je passe sur le « un peu de bonne foi », très savoureux et qui se suffit à lui seul, inutile de le commenter. Les coms sont probablement aussi partisans, c’est bien naturel, mais le ton en reste très différent. L’agressivité est, généralement, bien moindre et le sectarisme moins perceptible que sur de nombreux blogs tenus par des socialistes ou extrême-gauche.
Le simple fait de dire que vous vous « infligez » la lecture des billets et commentaires dénonce votre sectarisme. Vous n’y venez pas en homme ouvert prêt à l’échange mais en espion de l’ennemi.
Quant au fait que beaucoup ne viennent pas lire, voyez-vous, c’est bien dommage pour eux mais quelle importance voulez-vous que ça ait pour Koz ou ses commentateurs ???
Vous êtes choqué par notre attitude face au PS, notre « immixtion croissante dans ses affaires intérieures », etc…? Quand on aime la politique et son pays, il est plus que naturel de s’intéresser à la vie d’un parti majeur. En disant « Ne vous mélez pas des affaires du PS, ça ne regarde que les socialistes, vous n’avez pas votre mot à dire », vous prouvez à nouveau votre sectarisme.
Voyez-vous, en lisant Carine, Baillergeau ou Tom Roud, je perçois à quel point socialiste n’est pas égal à sectaire et rétrograde. Et heureusement, car vous êtes l’une des pires publicités pour un parti que vous prétendez soutenir.
@ Fx perreti
Je pense que vous avez raison, pour influer il faut être à l’intérieur mais à ce qu’il semble, aujourd’hui il est difficile de ne pas être d’accord avec » la ligne du parti » qui rappelle un peu le P.C. dans ses meilleurs moments, sinon c’est la remontrance ou la menace d’exclusion… cela ne vous choque pas ou n’y voyez vous que des effets de manches ?
Pour la condescendance, il faudrait sans doute faire un effort de chaque côté car pour ma part j’entends beaucoup de mépris dans les propos des dirigeants du P.S. envers le président et je ne parle pas des fausses rumeurs et de certains propos diffamatoires de Ségolène Royal…
Vous dites qu’un parti d’opposition n’a pas a avoir de programme de gouvernement, mais il y a 15 mois ce même parti était en campagne électorale, vous allez dire que je ne suis pas objective mais durant cette campagne j’ai entendu plus de tactique que de programme dont la candidate elle-même n’était plus tout à fait certaine.
Le P.S. est en phase de Congrès ?
Donc depuis 15 mois il est en phase de pré-congrès et ensuite il sera en post-congrès ?
Vous le connaissez mieux que moi, donc peut-être avez-vous raison et a-t-il besoin d’une forme de catharsis qui s’appelle Congrès, nous verrons.
Il reste qu’à la place du P.C. crépusculaire s’installe le nouveau parti de O.Besancenot altermondialiste et antilibéral.
Le P.S. ne peut pas s’affranchir d’alliance, il va bien devoir dire de quel côté son coeur balance ou va-t-il encore une fois faire une improbable synthèse inaudible pour ses sympathisants ?
@ fer
Je n’appartiens à aucun parti et je ne crois pas que les partis appartiennent à leurs militants;
Ce qui se passe au P.S. en France m’intéresse et me concerne, et je ne vais pas m’empêcher de le dire sous prétexte que je ne vote pas à gauche.
Que vous restiez calme et poli me paraît la moindre des choses, cela dit pourquoi vous » infliger » de telles lectures ? vous avez des expressions qui infirment quelque peu votre postulat de bienséance.
Où est passée la vingtaine de commentaires écrits depuis ce matin ???
Je suis retombée à 75 messages au lieu de plus de 90 il y a une heure !
MESSAGE IMPORTANT — MESSAGE IMPORTANT !!
Je viens de recevoir un mail de Koz qui me prie de vous copier son message.
Oyez, oyez braves gens, ceci est la parole du maître de ces lieux !
« DE LA PART DE KOZ
Bonjour à tous… Comme je l’ai écrit à plusieurs reprises, je consulte le blog
via blacberry pour une semaine encore.
Le résultat est notamment que j’ai dû demander à mon frère de poster le présent
billet à ma place… Et que, depuis 2 jours, mes tentatives de poster un
commentaire se heurtent à un message d’erreur.
Un dommage collatéral est que, en voulant supprimer une pleine liste de spams,
j’ai dû me tromper de page et j’ai supprimé les 25 derniers commentaires postés.
Je prie l’ensemble des commentateurs de m’en excuser.
Et je m’en retourne dans ce supplice qui consiste à pouvoir vous lire, mais pas
vous répondre… »
Que personne ne hurle à la censure, c’est juste un clic malheureux. 🙂
Rhaaa ces blackberry ! une invention du diable, je vous le dis…
bah je dois avoir tous les mails de ces com’s du jour dans ma corbeille de mails Eudora.
Ca intéresse quelqu’un ?
Tu les vends combien ? :o)
Au poids … des mots !
C’est intéressant, mais je reste prudente, car avec les cours fluctuants du poids des mots, il faut se méfier du choc des faux taux. ^^
Bon si Olivier n’est qu’un monstre vendu au capital, qui peut, de mémoire nous faire un petit récap ? 😉
Trop bien Delphine le choc des faux taux….
Allez, cadeau 😉
REPRISE DES MESSAGES EFFACÉS PAR LA VACHE DE KOZ
situés entre les coms’ 74 et 75 de cette page…
(peut-être quelques erreurs, de smiley entre autres)
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Date: Fri, 25 Jul 2008 21:57:51 +0200
Author: Tara
Comment:
Vous avez l’impression qu’on recule?
Lisez donc l’excellente interview de C Allègre, citée par JMfayard.
Vous y verrez tout ce qui a changé en France et qui nous permet d’avancer.
Ce qui m’inquiète un peu, c’est que vous ne pensiez pas, comme beaucoup de socialistes d’ailleurs, que gouverner nécessite, en plus des valeurs de chaque parti politique, technique et compétence.
Ce qui m’inquiète, c’est que vous ne voyiez pas la nécessité d’une opposition constructive, au prétexte qu’il n’y a pas partage des orientations politiques de base, et vous faites référence à la réforme de la constitution.
En l’occurrence, ces réformes, comme l’indique Allègre (réf plus haut), ont été demandées par le PS et la gauche en général, pour une bonne partie.
Alors, du fait qu’elles soient proposées au vote par un parti « n’ayant pas les mêmes orientations politiques » suffit il donc pour vous à voter contre et à rejoindre en cela les « roquets » dont parle Koz?
L’argumentation me semble un peu légère.
Je ne sais pas ce que pensaient de Gaulle et Mitterand.
L’un disait que les français étaient des veaux, l’autre faisait comme si les français étaient des veaux tous partis confondus.
Alors peut être est ce un mythe sarkosyste.
Mais c’est là que je me retrouve. Car j’adhère à ce mythe.
En effet , j’aimerai croire que tous les partis politiques agissent pour le bien des français, toute idéologie politique confondue, genre « si tous les gars du monde voulaient se donner la main… »
Et cela me choque de voir le sectarisme de certains roquets qui agissent pour un parti et non pour le peuple français.
J’ignorais qu’on pouvait être constructif seulement et seulement si on partageait les « présupposés idéologiques du pouvoir en place ».
ceci dit, c’est ce que font certains ministres, certains députés.
Et aussitôt, les médias – à la botte de Sarko, comme chacun le sait- titrent « du rififi au gouvernement » ou « l’UMP en désaccord profond avec N Sarkosy : le président devient la bête noire de son ancien parti ».. ou autres billevesées de ce genre. comme si il fallait marcher à la baguette sous peine d’être excommunié!
c’est vrai que c’est la coutume au PS, mais pas à droite. Et ça en gêne du monde de voir que les ministres qui ne sont pas d’accord avec le « tyran » restent malgré tout en place! C’est alors plus difficile de coller une image de dictateur!
Alors vous dites que l’opposition devrait faire un travail de déconstruction, qu’elle ne fait pas.
Je ne sais pas ce que vous appelez « déconstruire ».
Elle tente de freiner, d’immobiliser, au pire de démolir.
Mais en tout état de cause, déconstruire ne suffit pas si la reconstruction ne suit pas.
Et c’est là que nous aurions besoin d’une opposition constructive.
Ah bon ? cela fait combien de temps que vous êtes parti de France?
Vous ne connaissez pas les polices d’assurance? Vous ne connaissez pas les clauses des contrats d’assurance?
Genre verrou à trois points, obligation de système d’alarme dans certains quartiers ou lorsqu’on s’absente trop longtemps, obligation de mettre des barreaux aux fenêtres avec certaines normes à respecter d’écartement des barreaux lorsqu’on habite au rez de chaussée, obligation de fermer les portes de sa voiture lorsqu’on la quitte….
j’ai des amis anglais, eh bien dites donc, c’est curieux, ils ont les mêmes contraintes!
Mais vous avez raison, Marie Ségolène va faire un tabac en imposant un garde devant chaque maison, couchant sur le trottoir après avoir ramené les gens chez eux le soir tard ( et puis des gardes pour protéger des gardes, qui seront protégés à leur tour, au frais du contribuable,, parce que ce serait moins cher que de payer une police d’assurance)
Et oui, je rejoints Koz dans son analyse .
Et je pose un jugement de valeur : je pense, au vu du vote du PS et de leur réaction vis à vis de J Lang (qu’au demeurant je n’apprécie pas en général) a tout du sectarisme.
Chaque jour qui passe me confirme que nous avons eu beaucoup de chance que ni Mme royal ni M Bayrou aient eu assez de voix pour être à la tête de la France.
Où en seraient nos libertés? Nous n’aurions même plus le droit de nous exprimer sans craindre une remontrance ou un blême?
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Date: Fri, 25 Jul 2008 22:02:12 +0200
Author: DelphineD
Comment:
Tom : j’allais vous répondre mais Tara l’a fait parfaitement. Je vous prie donc de lire deux fois son commentaire.
Tara : Merci ! Dans mes bras ! \o/
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Date: Fri, 25 Jul 2008 22:51:49 +0200
Author: Tom Roud
Comment:
@ Tara : Si Allègre est synonyme de « constructif », et bien, on est mal barré.
Vous ne me prendriez pas un peu pour un imbécile, là ?
Non mais attendez, vous plaisantez j’espère ? Vous ne pouvez pas concevoir qu’on soit en opposition idéologique avec Sarkozy parce qu’on estime que ses orientations de base soient fondamentalement mauvaise, pour le bien des français justement ? Désolé, je me partage pas sa vision du monde essentialiste, je ne partage pas sa vision de la justice, sa vision de l’éducation, sa vision de la recherche, sa vision de l’immigration, sa vision du service public, j’en passe… Je n’ai aucune envie de tenir Sarkozy par la main, car je pense qu’il a tort, point, et je pense que vous avez tort avec lui et que vous avez tort de le défendre. Cela ne m’empêche pas de discuter ou d’espérer vous convaincre.
Quant à l’idée que les socialistes défendent uniquement leur parti, pitié, c’est amusant, j’ai failli rappeler la fameuse phrase de Raffarin disant que « les socialistes préfèrent leur parti à leur patrie » plus haut comme exemple de dialogue politique constructif, je vois que les mêmes préjugés limites ont toujours cours à droite.
En d’autres termes, il ne s’agit pas d’être « constructif » pour dire qu’il faudrait peut-être moduler certaines orientations; il s’agit de contester les orientations même. Par exemple, je pense sincèrement que Sarkozy est plein de bonne volonté, mais il va littéralement mettre par terre le système de recherche français car il n’a absolument pas compris comment la recherche marchait et semble très mal conseillé – justement, à propos d’Allègre, soyons sérieux, ce type est devenu une caricature de lui-même, je suis effaré de voir qu’il conserve une crédibilité en politique après sa démonstration d’incompétence scientifique dans le domaine du réchauffement climatique. Vous parliez d’ailleurs de compétences plus haut; voilà un domaine dans lequel notre gouvernement n’en a pas beaucoup à mon sens.
Quand à vos considérations sur la sécurité, elles ne me donnent aucune envie de discuter avec vous car je vous trouve de mauvaise foi là-dessus.. Parfois il vaut mieux se taire.
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Date: Sat, 26 Jul 2008 08:22:11 +0200
Author: Baillergeau
Comment:
Comme beaucoup de militants de base du PS, je cherche à savoir ce qui nous arrive.
Nous vivons trois situations nées d’un déficit d’explications internes et externes – le traité européen expliqué après coup – la réforme de constitution française qui a subi le même sort – le comportement de Ségolène Royal avant/pendant/après son échec de 2007 jamais débattu au sein du PS –
Pourquoi ? Les personnes en place tentent de geler toute modification par manque de vision de la gauche dans le monde de demain.
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Date: Sat, 26 Jul 2008 09:51:02 +0200
Author: fer
Comment:
@ Tom roud,
J’admire votre persévérance et votre calme. Mais que voulez-vous? Vous avez affaire à des militants intimement convaincus que, quoi qu’ils fassent, Sarkozy et ses amis travaillent au mieux pour le bien de tous les Français.
A partir de ce postulat non négociable, que voulez-vous discuter avec eux ?
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Date: Sat, 26 Jul 2008 10:28:28 +0200
Author: carredas
Comment:
Vous avez raison Fer, ne perdez-pas votre temps à essayer de discuter avec des gens bornés comme nous, vous dont l’ouverture d’esprit s’impose à travers tous vos commentaires…
Tom Roud a répondu à mes questions sur la stratégie du P.S. et sur la vision que peuvent en avoir leurs sympatisants, en critiquant la droite en général et la politique de N.Sarkozy en particulier.
C’était pourtant une vraie question sans arrière pensée mais il semble impossible pour certains de mettre en cause le parti socialiste d’aujourd’hui, sa stratégie, ses dirigeants, son programme politique, comme si toute critique risquait de fissurer un conglomérat fragile et ouvrir un boulevard à la majorité actuelle…
C’est une erreur à mon avis, car le boulevard est déjà ouvert et le P.S. n’a rien à perdre, au contraire.
J’apprécie d’autant plus le commentaire de Baillergeau.
Je ne connais pas le fonctionnement interne du P.S. mais les militants qui s’interrogent comme vous ont-ils le moyen de faire entendre leur voix ?
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Date: Sat, 26 Jul 2008 10:53:09 +0200
Author: DelphineD
Comment:
Merci Baillergeau d’être venu confier vos doutes et vos inquiétudes. 🙂
Sur Internet, ce sentiment de doute n’est pas très perceptible, mais Internet et les blogs ne montrent qu’une partie minime des militants et j’ignore à quel point, elle est représentative. Par pure curiosité, vous sentez-vous isolé dans vos doutes ou, au contraire, sentez-vous que vous êtes nombreux à être perplexe ?
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Date: Sat, 26 Jul 2008 10:54:22 +0200
Author: DelphineD
Comment:
Raaah ! Je déteste ce smiley ! Il a l’air éclaté de joie mais je vous assure, Baillergeau, que vos doutes ne me font pas rire.
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Date: Sat, 26 Jul 2008 11:29:07 +0200
Author: Carine
Comment:
Bonjour,
En préambule, et pour ne fêcher personne, je dirai que mon témoignage est purement individuel et que j’ignore s’il est représentatif de quoi que ce soit, ni même si la section PS dont je faisais partie est représentative de ce qui se passe dans les autres sections.
Issue d’un milieu de gauche (grands-parents ouvriers, parents fonctionnaires), j’ai toujours voté à gauche, ma famille sans être militante était (est toujours) proche de certains cadres (locaux) du parti.
En 2002, suite au désastre, je me suis dit que je ne pouvais rester dans mon coin et j’ai adhéré, pensant (naïvement) que ça risquait d’être d’autant plus intéressant que le parti ne pouvait faire autrement que de se remettre en cause.
J’ai été très bien accueillie par les dirigeants locaux, dont un certain nombre comme je l’ai dit font partie de ma famille ou sont des amis de la famille.
J’ai assisté à toutes les réunions de section (elles étaient nombreuses, ça avait l’air dynamique)
Je suis restée sceptique, quand à l’issue de la première réunion, tous les militants ont entamé l’internationale.
J’étais plutôt centre-gauche que gauche dure, ce qui n’était visiblement pas le cas dans cette section.
En plus j’avais le tort d’être profession libérale, et on m’a fait plusieurs remarques sur le fait que je n’avais pas les mêmes préoccupations qu’eux, qui défendaient les plus pauvres…
J’ai vu des gens certes sonnés par la défaite, mais absolument pas prêts à lêcher la partie militante la plus à gauche.
Le grand écart impossible à réaliser (entre l’extrême gauche et le centre), avait pour effet de donner pour seul mot d’ordre de resserrer les rangs.
En gros, pas de polémique, il faut tenir vaille que vaille, surtout pas poser les questions qui fêchent.
J’ai laissé tomber, découragée par cette première et seule expérience politique.
J’ai continué à suivre l’actualité, constatant que l’éclatement et la remise en cause n’étaient toujours pas à l’ordre du jour.
J’ai suivi l’avènement de la dame du Poitou.
Et finalement pour la première fois de ma vie, j’ai voté à droite, persuadée et je le suis encore, que la gauche dans l’état o’elle est, ne peut rien apporter de bon au pays.
Actuellement quand je discute avec les membres de la section PS dont je faisais partie, les avis concordent pour dire qu’ils se sont fait avoir par Mme Royal ; beaucoup n’ont pas digéré qu’elle ait déclaré ne pas croire en certaines propositions de son propre programme. Et ils espèrent bien qu’elle ne prendra pas la tête du PS.
Ils dénoncent également la cacophonie ambiante et sont bien incapable de (pré)dire l’issue du congrès, se contentant pour l’instant de se satisfaire de la victoire de la gauche sur le plan local.
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Date: Sat, 26 Jul 2008 12:01:17 +0200
Author: carredas
Comment:
Carine, merci de votre témoignage.
Pour vous personnellement en tant que femme de gauche, plutôt centre-gauche qu’extrême-gauche, est-ce cet » impossible grand écart « qui explique les difficultés de votre parti ou pensez-vous qu’une personnalité forte et fédératrice pourrait maintenir le statu quo ?
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Date: Sat, 26 Jul 2008 12:31:24 +0200
Author: Fx_Perreti
Comment:
@ Carine,
j’adore ce genre de témoignages, sans doute vrai mais qui me donne l’impression d’avoir vécu sur une autre planète. J’ai été militant pendant 15 ans, avant de faire un break en 2002 puis de me réengager en 2006. Je n’ai, y compris dans les années 1980, je n’ai entendu qu’une fois l’Internationale, dans un meeting commun avec le PCF. Mais alors jamais lors d’un Congrès et encore moins lors d’une réunion de section! Pourtant, j’en ai fait trois dans des départements considérés comme assez « rouges »… Mais passons.
– Comme je le dis souvent, la plupart des adhérents socialistes sont très très loin d’être à l' »extrême-gauche ». Je vous rappelle que si l’on cumule leurs deux scores, Royal et DSK ont fait plus de 80% lors de la désignation interne, avec une très forte participation en outre. Or, quels étaient leurs créneaux sinon très clairement un positionnement de gauche réformiste (je n’aime pas le terme « centre-gauche ») totalement assumé? Fabius et ses propositions souvent délirantes ont été reléguées à moins de 20%! Franchement, je ne comprendrais jamais ce fantasme de droite qui voit des bolchéviques partout. Ca doit vous rassurer en fait.
– Le PS ne va pas bien, ah bon ? Je suis totalement en désaccord, et j’en ai déjà expliqué les raisons, avec les camarades qui prétendent que la démarche du PS n’a pas été « constructive » sur la réforme des institutions mais passons. Le PS a par ailleurs fait des tas de propositions, sur les class actions, sur le bouclier logement, sur les remèdes à la crise énergétique (chèque transport) sauf que tout ce qui passe au Parlement n’intéresse personne. Qu’il y ait aussi un déficit de communication de la part du PS, ok, dont acte.
Mais je vous rappelle 2 choses :
1. Le PS n’est pas au pouvoir : il est donc tout à fait étrange de lui demander d’avoir un programme de gouvernement dès maintenant ;
2. Le PS a subit le revers électoral présidentiel et est en phase de Congrès. C’est seulement après la mi-novembre que l’on pourra juger de son état réel.
Enfin, rappelez-vous de la droite entre 1997 et 2001… Vous savez, l’histoire est cyclique. Ne vous réjouissez pas trop vite, les bolchéviques vont revenir!
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Date: Sat, 26 Jul 2008 12:48:55 +0200
Author: carredas
Comment:
Pffff…. Fx Perreti
Les bolchéviques, et pourquoi pas le couteau entre les dents…
Si la majorité du P.S. est » gauche réformiste » pourquoi s’allier encore avec l’extrême-gauche alors qu’un électorat plus centriste défavorable à la majorité actuelle existe ?
Vous, vous n’êtes clairement pas dans le doute sur votre parti, soit…
L’avis et les interrogations d’une personne comme Carine m’intéressent plus.
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Date: Sat, 26 Jul 2008 12:55:55 +0200
Author: Carine
Comment:
Je pense (mais ce n’est que mon avis) qu’il va falloir choisir à un moment entre extrême-gauche et centre gauche.
Une personnalité fédératrice (je ne vois pas laquelle…) ne ferait que repousser le problème de quelques années de plus.
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Date: Sat, 26 Jul 2008 12:57:33 +0200
Author: Fx_Perreti
Comment:
@ carredas,
– sur les bolchéviques : mais lisez Olivier, Tara, même Liberal parfois qui nous explique que les socialistes ne respectent pas la propriété privée!
– sur le PS : oh que si j’en ai des critiques à faire (communication, unité, manque de courage parfois) ! Mais :
1. Contrairement à Carine, je ne considère pas que c’est en étant à l’extérieur que l’on est le plus efficace. Je le dis d’autant plus clairement que j’ai commis l’erreur une fois ;
2. Je ne supporte pas la condescendance de la droite qui en outre utilise un registre de langage souvent insultant et infantilisant comme elle l’a toujours fait. Même entre 1997 et 2001, le PS n’a jamais passé son temps à expliquer au RPR de l’époque comment il devait se réformer.
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Date: Sat, 26 Jul 2008 13:03:34 +0200
Author: Carine
Comment:
Ségolène avait au moins perçu qu’il y avait quelque chose à faire du côté du centre, mais on ne peut pas dire qu’elle ait été suivie dans cette voie, et à force de faire un pas en avant, deux sur le côté et 3 en arrière, de dire tout et son contraire pour contenter tout le monde, on a vu le résultat.
Quant à Bayrou, il a bien perçu aussi qu’une frange de l’électorat PS demandait à se tourner vers le centre.
Le réflexe anti-2002 a joué contre lui, et il a manqué le hold-up de peu.
Et maintenant, difficile de comprendre ce qu’il veut et o’il en est…
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Date: Sat, 26 Jul 2008 13:28:20 +0200
Author: Expat
Comment:
Tom, je ne comprends pas votre argumentation:
Comme vous, je vis a l’etranger et la politique politicienne francaise m’echappe de plus en plus. Comme vous, je lis les blogs pour suivre l’actualite francaise.
La ou je me sents different, c’est que ayant l’experience d’autre facons de faire tourner une democratie, je ne peux m’empecher de noter a quel point la France est en train de decrocher. Je suis tres etonne, quand je lis vos commentaire, car il me semble que vous prefereriez une sorte de status-quo: Que le modele social France reste une reference et puisse montrer l’exemple aux autres. Ce n’est plus du tout le cas, depuis bientot 10 ans, je doute que cela vous echappe.
Vous etes inteligent, bien eduque et vous consacrez votre temps a commenter – sur votre blog et sur d’autres – l’actualite. Vous avez le courage de vous exposer a des critiques en commentants sur des blogs qui ne sont pas de gauche. Bravo, et merci pour cela. Sincerement.
Cependant, il me semble dommage que vous ne faites pas le lien entre la situation actuelle en France, le fait que les « forces de progres » soient devenuent extremement conservatrices, et le decrochage du « rayonnement francais » a l’etranger. Je dis cela car vous avez le potentiel d’influencer les francais qui partagent vos idees et ainsi de les aider – ou les rassurer – a entrer dans le 21 siecle.
Bon courage, et continuez a commenter!
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Date: Sat, 26 Jul 2008 14:37:20 +0200
Author: Tom Roud
Comment:
Je trouve quand même que vous me faites beaucoup de procès d’intention. D’abord, je suis forcément socialiste (dit plus haut). Ensuite je suis forcément pour le statu-quo. Si je suis parti, c’est aussi parce qu’en France, on estime que la vocation d’un jeune chercheur est de rester dans les limbes pendant plusieurs années pour revenir en France auréolé de son expérience internationale; je ne suis pas vraiment pour le statu quo dans la recherche par exemple … Je trouve en particulier que la France traite très mal sa jeunesse, mais passons.
Pour revenir à ces histoires de modèles, si vous vivez à l’étranger, vous avez surement noté que chaque pays a ses particularités et sa façon d’appréhender les choses, à partir de sa culture. Que vous le vouliez ou non, la France est un pays beaucoup plus égalitariste que les US par exemple, et cela ça compte. Quelque chose qui ne choque pas aux US pourrait choquer en France, et vice-versa. Donc ma conclusion à moi concernant les « modèles », c’est qu’en fait il est très dangereux de parler de « modèle », et qu’il peut-être tout à fait contre-productif de vouloir appliquer un modèle d’un autre pays pour des raisons purement culturelles, surtout quand on n’a pas compris pourquoi ce modèle fonctionne (ou ne fonctionne pas). Exemple 1 : le modèle de recherche américain. Il marche très bien aux US pour ce qu’on lui demande de faire : former des gens et produire des connaissances. Il ne pourra pas marcher en France o’on ne voit pas l’intérêt de former les gens par la recherche et o’on pense que les étudiants en thèse sont des glandeurs qui ne veulent pas se lancer dans le monde du travail. Exemple 2 : la fameuse dette. Je crois que c’est de l’ordre de 20 000 euros par nouveau-né par exemple. Mais aux US, rappelons que l’université par exemple est très loin d’être gratuite. Moi, je n’ai virtuellement pas déboursé le moindre centime pour mon éducation en frais d’inscription alors que mes collègues américains sont toujours en train de rembourser leur colossal prêt étudiant de 50 000 dollars. Je pense préférable qu’on mutualise la dette pour payer l’éducation (essentiellement les salaires de nos fonctionnaires honnis) comme on le fait plutôt que les gens s’endettent individuellement -sans compter que les US sont probablement endettés eux-aussi.
A propos de la France qui « décroche » il faut aussi arrêter. Prenons par exemple le temps de travail. Il est très clair pour moi, depuis que je travaille ici, que les Français ne travaillent pas moins que leurs collègues étrangers. Particulièrement pour les raisons suivantes : les Américains passent peut-être plus de temps au bureau (et encore on parle de nine-five jobs, c’est pas pour rien), mais qu’est-ce qu’ils glandent ! Je n’ai jamais vu un niveau pareil de procrastination généralisée en France.
Donc non, il n’est pas évident a priori pour moi que la France décroche, et si elle décroche dans certains domaines, je ne suis pas vraiment sûr que ce soit pour les raisons que vous sous-entendez (à mon tour de faire des procès d’intention 😉 ). Par exemple, dans la recherche, si la France décroche, je suis persuadé que c’est qu’elle n’investit pas assez à la fois en matériel et en hommes . Les recrutements CNRS tirent au foutage de gueule; par exemple tout le monde dit qu’il faut développer l’interface physique-biologie et il y a pour ce domaine … un poste par an au concours pour toute la France depuis trois ans. Quant aux financements, ils ont été sabrés à chaque fois que la droite est passée au pouvoir : le pic d’investissement en recherche des 25 dernières années date de … 1993 avec 2.4 % du PIB alors qu’on parle d’objectifs de 3% pour 2010; les anecdotes de mes copains en France qui, même avec les réformes actuelles, doivent attendre trois ans de financement pour s’acheter le microscope qu’ils ont eu au bout d’un mois de post-doc aux US ne me rassurent pas.
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Date: Sat, 26 Jul 2008 15:06:44 +0200
Author: fer
Comment:
à carredas (comm n°80),
Cela n’est peut-être pas votre cas mais avouez que beaucoup de comm’ ici sont au moins aussi partisans que ceux que l’on trouve sur les blogs PS. Un peu de bonne foi, svp, ça ne pourra que contribuer à la qualité de l’échange.
Quant à mon prétendu sectarisme, le simple fait que je m’inflige la lecture des billets et des comm’ ici devrait vous rassurer. Beaucoup ne viennent même pas vous lire. D’autre part, je m’efforce de rester calme et poli, ce qui n’est pas si facile parfois à la lecture de certaines énormités.
Ce qui me choque quant à votre attitude face au PS, c’est votre immixtion croissante dans ses affaires intérieures et/ou votre prétention à dicter la façon dont il doit s’opposer. Ce n’est pas à vous de le dire, vous êtes même les dernières personnes à qui il revient de le décider.
Olivier, tu es notre héros du week end !
Vive toi !
Merci ! 🙂
Ca vaut au moins un verre de lait frais ça hein ! 🙂
merci olivier, vous etes un génie!!!
si, si, si, c’est vrai!
J’ai appris ainsi que vous, Libéral et moi, traitions le PS de bolchéviques qui ne respectent pas la propriété privée.
Intéressant tout de même.
j’ai aussi appris qu’aux USA, les gens « glandaient ». C’est curieux, ce n’est pas l’idée que me donnait mes enfants…
Et si le CNRS manque de fonds, pourquoi ne pas faire comme aux USA, justement? Autoriser la participation d’entreprises privées dans les investissements?
Et le but de la recherche, c’est quoi? Ce n’est pas produire des connaissances et ce qui découle de la connaissance? Pourquoi cela ne marcherait pas en France? Produire de la connaissance n’est pas conforme à la bien pensance? je crois que l’un de mes enfants , chercheur aux USA produit non seulement de la connaissance mais aussi des « trucs » tout ce qu’il y a de plus pragmatiques. Et c’est ce qui lui plaît. En France, le pragmatisme n’existe pas beaucoup dans ces milieux, il me semble (d’après les dires …Pas de référence bibliographique).
Cependant, je croyais que les chercheurs produisaient tout de même un peu de connaissance qui débouchait sur des brevets (il est vrai que mon mari n’exerce plus dans ce domaine, depuis un certain temps déjà, et que la vie a fait que j’ai travaillé très peu de temps dans le domaine de la recherche, pour cause d’enfants, et ce il y a des lustres!).
Et de notre temps , pourtant, c’était la droite qui était au pouvoir…
Bonne pour la casse, que je suis. Trop vieille pour suivre ces changements dans la recherche, pas vraiment enthousiasment, lorsqu’on vous lit!
– Tara prend une voix bêlante de petite vieille et se voûte sous le poids des ans, marchant à petits pas à l’aide de sa canne, peinte aux couleurs de l’UMP…-
Pardon, Koz, en me relisant, je m’aperçois que j’ai fait un magnifique hors sujet…
Mais je sais que vous êtes magnanime. Et puis ce sont les vacances, encore une semaine pour vous, une journée pour moi….J’ai les excuses de quelqu’un qui va reprendre le boulot bien vite.
@ tara: depuis 1981 je pense que le seul domaine de la recherche qui ait prospéré c’est celui de l’emploi, alors bien sûr lorsque les chiffres ont tendance à s’inverser ça ne peut faire que des aigris chez ceux qui aux commandes n’y sont jamais arrivés.
hs aussi mais ça fait du bien 🙂
Comme quoi, c’est bien la preuve qu’il faut mettre au panier tous les exemples issus d’expérience personnelle …
Ah bon c’est interdit ? Et Albert Fert, notre dernier prix Nobel de notre CNRS qu’il est trop nul, il n’a pas travaillé avec Thales peut-être ? Et il n’a pas dit aussi que justement le CNRS lui avait donné la liberté de pouvoir mettre en place son unité mixte avec le privé sans pression ? Et sinon, vous croyez qu’on a autant d’argent via l’ANR que via la NIH ou la NSF ?( le N veut dire « National » dans les deux cas, comme quoi le public finance aussi la recherche aux US… )
En quoi ai-je dit le contraire ?
Le problème de la recherche aux US, c’est qu’à mon sens on produit surtout des papiers. Ce n’est pas tout à fait la même chose que des connaissances, même si on en produit aussi. Au demeurant, les Américains se posent énormément de questions en ce moment sur leur système de recherche et ses défauts. Mais bon, il est impossible d’évoquer tout cela dans un commentaire de blog.
Bon, il faudra m’expliquer comment on peut finir une thèse sans être pragmatique …
Sinon, pour résumer, je pense qu’il y a de gros problèmes culturels, et le problème vient aussi des entreprises françaises qui préfèrent toujours recruter des ingénieurs que des docteurs…
De Gaulle soutenait certainement la recherche, en revanche sous Balladur et Chirac, ça sabrait fort dans les budgets.
On s’éloigne quand même un peu du sujet…
(je suis juste en train d’imaginer Koz bouillir de ne pas pouvoir recentrer la discussion… ^^)
Tara : Je ne dis pas ça pour vous, je le dis pour toutes les souris qui dansent joyeusement en l’absence du chat (moi, la première). ;D
Au fait, des recherches Google m’apprennent que les termes « bolchevisme », « bolcheviks », « bolcheviques » et « bolchevistes » ont été employés exactement 7 fois à eux tous sur ce blog. Ca ne concerne même pas 1% des billets. Non, vraiment, ces militants de droite, quelle violence de langage…
Il vaut mieux être un roquet anti sarkoziste qu’un caniche de BUSH et un chiwawa des autorités chinoises .
@ Delphine : c’est aussi ma faute, je m’en excuse …
Avant qu’une vache ne vienne mettre le bazar dans les commentaires, nous discutions sur la stratégie du P.S. qui s’oppose à tout y compris à la réforme des institutions à laquelle beaucoup de socialistes étaient favorables.
Pour certains commentateurs (socialistes) ce serait une ingérence insupportable, une immixtion dans les affaires intérieures du P.S.
Personne d’autre qu’un socialiste n’aurait donc le droit de critique, et encore… ceux qui critiquent un peu comme Gaétan Gorce se font vite taper sur les doigts.
C’était juste un petit recadrage à l’intention de Tétuniçois qui embraye direct sur les mérites comparés des roquets, des caniches et des chihuahuas.
J’ai bien compris que pour vous N.Sarkozy était la valet des USA et de la Chine, mais pour en revenir au sujet, pensez-vous que la stratégie du P.S. soit bonne ou du moins la seule envisageable et comme Fx Peretti qu’il faut attendre le Congrès pour voir et comprendre ?
Tom : Pas de souci pour moi, la gestion et l’avenir de la recherche m’intéressent vraiment. Du HS comme ça, j’en redemande, mais je ne suis pas chez moi pour décider du sens de la discussion. 😉
Joli mâtin, Carredas. C’est nouveau ou je ne l’avais pas remarqué avant ?
Pour en revenir au PS, j’ai l’impression que certains ne comprennent pas qu’on peut s’intéresser au PS sans lui vouloir le moindre mal et que, si on a parfois la dent dure, c’est parce qu’on est vraiment déçu par leur comportement. L’UMP n’est pas au top de sa forme mais on a connu pire et de nombreuses personnes donnent l’impression de faire avancer les choses. Pour que le débat politique ait lieu, l’opposition devrait être à un meilleur niveau. C’est terriblement frustrant d’assister à un combat où l’un des adversaires refuse de monter sur le ring.
Et pour la gouverne de ceux qui pensent que, quand on est de droite, on ne peut que haïr et mépriser les gens de gauche, je dirai que la frustration est encore plus grande du fait que l’on sente qu’il y a de vrais carrures et talents au PS et qu’ils ne peuvent s’exprimer. On peut être dans un camp et respecter les meilleurs soldats du camp d’en face.
Qu’il y ait une réaction première un peu épidermique des sympathisants socialistes face à ce qu’ils ressentent comme une ingérence dans leurs affaires est assez compréhensible.
Mais, il me semble nécessaire de voir un peu plus loin.
Pardon par avance pour l’imprécision de mon souvenir, mais je crois que c’était après les municipales, un responsable socialiste avait reconnu que les français soutenaient le PS bien au-delà de ce qu’il aurait mérité de l’être. Et cela, ce n’est pas de la fidélité de militants pur sucre, c’est de la ‘sagesse’ démocratique. Quand cela se passe ainsi, c’est curieux, personne ne parle d’ingérence…
Alors oui, d’accord, on est entré dans une phase ultra critique d’avant congrès PS, et il est possible, à lire les com’ de gauche ici ou ailleurs, que le dialogue sera rude, voire impossible pendant quelques mois tant la tension va grandir à gauche.
Mais cela fait trois élections présidentielles que la gauche a perdu. Si ce n’était pas le cas, il n’y aurait pas cette impatience, cette pression sur le PS.
Quant à la stratégie de s’opposer à tout ce qui est fait par le gouvernement, de tout ‘détricoter’, peut-être ne faut-il pas oublier ce qui s’est passé il y a juste un an.
Quand les deux principaux camps ne font que s’opposer par principe, l’une des conséquences majeures, c’est l’abstention.
Dans leur majorité, les français aspirent à la capacité de discernement dans l’opposition. Faut-il rappeler un des leitmotiv de Royal parlant de la fin de la politique ‘bloc contre bloc’ ? Ou encore le score de Bayrou ? Ses 18.5 % n’ont-ils pas été dans une grande partie obtenus grâce à ce positionnement refusant l’affrontement idéologique systématique ?
Pour moi le PS ressemble à un panier de crabes où chacun essaie de mordre la pince d’un autre. Cela ne se terminera que le jour où un leader fort s’imposera. En attendant on tente d’éviter que le panier lui-même ne prenne un coup en désignant un ennemi commun … L’opposition systématique à NS et aux reformes n’est qu’un écran de fumée derrière lequel s’agitent les ambitions personnelles de quelques médiocres politiciens sans courage et laisse apparaître peu à peu que l’intérêt du pays est le dernier de leurs soucis.
On a beau guetter pour apercevoir enfin un futur leader dans cet enchevêtrement de médiocrité … Valls ? Peut-être, il a le talent, mais a-t-il l’habilité nécessaire pour s’imposer, le courage de virer les vieux crocodiles faussement marxistes et une volonté de fer qui ont tant manqué à un DSK bien trop conciliant et prudent, comme Delanoë maintenant. SR a le courage et la volonté mais il lui manque l’essentiel : le fond, le talent 🙂
Les journaleux détiennent un grand pouvoir pour favoriser quelqu’un mais ils ne peuvent pas maintenir longtemps une illusion dans un pays libre comme la France.
Si ce message s’affiche, braves gens, il ne vous restera plus qu’à trembler au souvenir de vos forfaits commis du temps de mon impuissance.
Laissez-moi donc caser le commentaire que je conserve depuis 3 jours.
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Merci Carredas (n. 71) pour cette explication qui correspond tout à fait au fond de ma pensée. Le terme « roquet » était peut-être un peu fort, mais je filais une métaphore canine. Allez chercher la tronche du chien de Pavlov sur wikipedia, vous verrez qu’il a vraiment une gueule de roquet. Et l’attitude des dirigeants du PS, qui jappent autant qu’ils peuvent autour de Sarkozy dès qu’il dit un mot ou fait un geste m’a donné le sentiment que la comparaison n’était pas insensée.
Maintenant, j’ai le sentiment que certains commentateurs mettent beaucoup de bonne volonté à se sentir outragés. Toujours le bon vieux positionnement victimaire.
N’ont-ils pas remarqué que c’était bien des dirigeants PS qu’il était question dans tout ce billet et non des « gens de gauche », ou se croient-ils à ce point décisionnaires dans la stratégie du PS ?
Et, effectivemment, il y a quelque différence entre Badiou et moi.
D’une part, si, quoique le terme soit rude, mon intention n’était pas foncièrement d’insulter des gens qui, au demeurant, ne me lisent pas (et qui en ont vu d’autres, de sorte que bon, hein, on va pas me faire ch…) – c’était bel et bien l’ensemble des électeurs de Nicolas Sarkozy, soit quelques millions de citoyens, que Badiou méprisait et insultait. C’était à tout le moins un risque parfaitement assumé.
D’autre part, si le « roquet » est une figure assez bien identifiée en politique – il suffit de se souvenir du débat Fabius / Chirac de 86, le « rat » l’est aussi, mais il est autrement évocateur.
Badiou dit la même chose :
« M. Assouline a remarqué, sur son blog, que je traitais de « rats » les socialistes entrés au gouvernement Sarkozy, et, par voie de conséquence, Sarkozy lui-même, d' »homme aux rats ».
Quelqu’un de très modérément cultivé sait aussitôt que j’entrelace ici, non sans une subtilité rhétorique qui mériterait des éloges, la métaphore des rats qui quittent le navire, la légende du joueur de flûte qui entraîne les rats hors de la ville, et le cas, décrit par Freud, de « l’homme aux rats » comme exemple type de l’obsession. »
http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/07/24/alain-badiou-tout-antisarkozyste-est-il-un-chien_1076627_3232.html
Bon cela dit sans intention aucune de prendre sa défense. Je déteste tout autant ce que représente Badiou que ce dont Sarkozy est le nom, donc…
Merci JM pour ces précisions. L’effet émétique est renforcé, il aurait été dommage qu’on soit privé d’une partie de l’écœurement.
@Tom
Pas de proces d’intention de ma part!
Simplement, vous vivez une aventure qui teste certaines conviction de nombreux francais, et a chaque fois que vous developpez sur ce que vous vivez au jour le jours, cette experience que de nombreux bloggeurs ne soupconnent pas, cela enrichi le debat.
Pour la France qui decroche, c’est une simple constatation que, vu de l’etranger, la France est moins presente dans le discours de monsieur tout le monde qu’il y a une petite dizaine d’annee – Sauf pour le foot ou le rugby !
Ces dernieres annees, j’avais presque l’impression que la France aparaissait dans les journeaux uniquement pour faire rire: Greves diverses et variees, scandale de la societe generale, de la fausse OPA sur Danone, campagne presidentielle – quand un camp jette autant de boue sur l’autre, c’est le prestige du president qui en prend un coup a l’etranger. Un peu comme le prestige du president US apres Bush et Monica… Et avant cela la corruption du president Chirac, la cohabitation, le foulard a l’ecole, les 35 heures…
On a presque l’impression que la France est maintenant tournee sur elle meme, et cherche a ignorer ce qui se passe ailleurs et de quelle facon elle est percue par les autres. A mes yeux, c’est la ou est le decrochage.
Pour revenir au sujet du programme du PS, je suis d’accord avec les commentateurs qui concluent que non seulement il n’y en a pas, mais que la priorite no1 semble toujours etre de masquer les desacords, pretendre d’etre unis pour gagner la prochaine election.
C’est a mes yeux graves car ils mentent a leur electeurs, en leur prometant des politiques qu’ils savent aller droit a l’echec. Ils devrait pouvoir dire la tete haute « on a essaye, ca n’a pas marche et donc on change ». Mais ils ne le font pas et du coup le pays stagne car une grosse partie de la population n’est pas prete a accepter le changement.
De tels comportement de refus, ce desir de vivre dans le passe, Tom, vous devez en voir aussi aux US. Il serait interessant de comparer!
La façon dont les nazis appelaient, notamment, les juifs n’aurait ainsi pas effleuré son esprit génial, pour le dissuader de faire un tel rapprochement ? Je ne dis pas qu’Alain Badiou serait antisémite. Je m’étonne en revanche qu’une telle coïncidence avec une manière connue de déshumaniser l’autre n’ait pas effleuré un esprit capable de telles « subtilités rhétoriques ». On imagine bien que, dans le cas contraire, il n’aurait pu que s’abstenir.
Voilà pourtant un rapprochement qui n’échappe pas à un esprit « modérément cultivé » et le fait que cela ne l’ait pas retenu ne finit pas de me laisser songeur.
@ Koz :
Un autre exemple très récent : Joffrin, parlant de toute cette polémique, qui écrit que les Juifs sont une « race ». C’est digne d’un discours de l’extrême-droite, non, de qualifier une religion de race ? Or on ne soupçonne pas Joffrin d’antisémitisme. Mais qu’aurait-on dit si c’était Badiou qui avait écrit cela ? Bien sûr qu’il est insultant de traiter Sarkozy d’homme aux rats, mais c’est à mon avis pousser le bouchon un peu loin que de revenir au nazisme. Badiou est bien plus attaquable à mon avis sur son maoisme et sa haine de la démocratie.
Et puis, comme je disais plus haut, je trouve un peu surréaliste de débattre sur la bienséance de « roquets » par rapport à « rat ». Si on a le droit de parler de roquets de l’antisarkozysme en parlant du PS, a-t-on le droit de dire que des élus de l’UMP sont des chiens ? Si demain j’écris un billet argumenté détaillant pourquoi tel ou tel homme politique des Hauts de Seine est un chien ou une sangsue, ça passe ? Ce ne serait évidemment pas respectueux; et cela me semble tout aussi évident qu’il faut bannir ce genre de vocabulaire dans la chose publique.
Tom, il y a quelque chose d’infiniment méprisant dans le terme de « rats ». Il déshumanise tout autant que « roquet », mais il va plus loin. Le roquet a ou peut avoir une identité, le mot n’évoque pas une meute. Même s’ils sont plusieurs, ces roquets sont un rassemblement d’individus distincts.
Les rats sont dépersonnalisés comme les abeilles d’un essaim ou les poissons d’un banc. Badiou, en traitant de « rats » les électeurs de Nicolas Sarkozy, évoque un troupeau incapable de réfléchir par lui-même. Il nie toute capacité à décider, à choisir. Ce sont des rats qui ont suivi le joueur de flute.
Les rats étant dépersonnalisés, on peut les exterminer. C’était ce qui avait motivé cette appellation par les Nazis. Ce que j’ai lu de Badiou me donne l’impression qu’il ne s’opposerait pas vraiment à une extermination des électeurs de Sarkozy ou, du moins, au retrait de leur droit de vote. Son texte méritait d’être dénoncé unilatéralement par les partis qui se veulent attachés à la démocratie. Ca n’a pas été le cas et c’est bien ce qui est le plus regrettable.
Quand Koz traite un militant socialiste agressif de « roquet » ou quand je traite, comme dans mon dernier billet, les blogueurs « copie-colle » de « moutons de Panurge », le terme est évidemment excessif et méprisant, mais je ne vois pas qui pourrait sérieusement prétendre que notre but est d’exterminer ces « roquets » ou ces « moutons » ou de leur retirer le droit de vote. Ils m’agacent, je le dis, mais si leur liberté d’expression était menacée, je me battrais pour qu’ils la gardent. C’est ce qui fait toute la différence entre les rats de Badiou et les roquets de Koz ou mes moutons de Panurge.
(smiley qui sourit sans avoir l’air éclaté de joie, juste pour montrer qu’il n’y a aucune agressivité)
Non Delphine Dumont.
Encore une fois, il ne vise pas « les électeurs de Sarkozy » comme ça a été prétendu plusieurs fois (mais pas rendu vrai pour autant n’est-ce pas ?), mais les socialistes qui quittent le navire PS après sa défaite pour aller suivre le joueur de pipeau (le petit malin qui joue bien du pipeau n’est pas le plus insulté dans l’affaire d’ailleurs ; mieux vaut être suivi que suiveur).
Et ça me fait bien rire d’apprendre qu’un mouton de panurge ou un chien de pavlov brille par sa capacité à réfléchir par lui-même, à décider, à choisir. Je ne dois pas avoir tout compris à la métaphore animalière.
Bref, en fonçant dans le point Godwin, on tape à côté pour le plus grand plaisir de Badiou qui à la réplique aura beau jeu de reprendre l’avantage.
Je suis tout à fait d’accord avec Tom Roud. S’il faut taper sur Badiou, outre sa suffisance puante (le « non sans une subtilité rhétorique qui mériterait des éloges »), c’est sa haine de la démocratie (appelée chez lui « capitalo-parlementarisme ») qui doit être la cible principale.
Tom, il est peut-être surréaliste de débattre de la bienséance de « roquets » par rapport à « rats » mais c’est un débat que vous avez lancé.
Ce que l’on peut conclure d’un commun accord, (je pense), pour mettre fin à ces longues gloses un peu ridicules, passées à déterminer qui a été le plus insultant vis-à-vis de l’autre camp,
c’est que depuis quelques années les discours politiques d’opposition gauche/droite ont repris une violence qui avait, me semble-t-il, globalement décru entre 1988 et 2000.
Cette violence a été initiée, au départ, par la droite sarkozyste pour des raisons partiellement tactiques (dans le contexte du désarroi post-21 avril 02). Au fur et à mesure que la droite officielle s’est durcie, les langages à l’extrême-gauche et dans une partie du PS se sont durcis à leur tour…
Nous sommes dans une guerre idéologique (Fillon l’a d’ailleurs partiellement avoué), voilà la raison profonde de la tension actuelle.
Mais de quoi parle-t-on ?
Le sujet n’a jamais été de savoir qui était le plus insultant entre la droite et la gauche… sauf pour fer qui vient dire maintenant que c’est la droite sarkosyste qui a commencé en 2002…!
Il portait me semble-t-il, sur le comportement politique et tactique du P.S. qui l’a conduit à voter contre une réforme des institutions alors que beaucoup d’entre eux y étaient en fait favorables.
Curieux comme ce sujet n’inspire pas certains commentateurs pour lesquels il s’agit d’ingérence dans les affaires intérieures du P.S. dont personne n’aurait le droit de parler d’autant moins sur un blog de droite.
C’est Tom Roud qui a amené M.Badiou dans un sujet où il n’a rien à faire, et tant qu’on parle de Badiou, des rats, des chiens, on ne parle pas des socialistes et des sujets qui fâchent.
Puisque M.Badiou n’est une référence pour personne ici, laissons le s’auto-congratuler pour son livre qui a plu, son humour ( les admirateurs de Blair sont des blaireaux marrant non ? ), sa réthorique subtile et ses métaphores bluffantes.
@ Delphine
Il n’est pas nouveau mon mâtin…
Le mien s’appelait tamtam du carredas d’où mon pseudo
Carredas,
Vous travestissez quelque peu ma pensée mais tant pis.
Sur le reste, il me semblait avoir déjà répondu. Le PS a très peu obtenu pendant la discussion parlementaire et l’UMP n’a pas vraiment mis les formes pour permettre un consensus que beaucoup au PS brûlaient pourtant d’obtenir… A part cette lettre tardive de Sarkozy alors qu’il aurait suffi de laisser passer plus d’amendements PS plutôt que de prétendre s’engager par une simple missive au Monde…
Un juriste dit ici cela mieux que moi.
Non JM, tu m’as mal lue. Je n’ai pas parlé de la capacité à réfléchir du roquet vs celle du rat, j’ai parlé de l’individualisation. Quand on donne un nom à une vache, les employés de l’abattoir sont incapables de l’abattre. J’ai oublié le nom de ce phénomène mais c’est aussi ce qui a amené les Nazis à donner des numéros à leurs victimes, elles cessaient d’exister.
Quant à Badiou, j’ai lu une bonne partie de son bouquin et il ne parle pas que des socialistes qui ont suivi Sarkozy quand il évoque les rats. Lis ce bouquin, si tu as le cœur bien accroché (c’est assez répugnant, on dirait du Le Pen), tu verras qu’il est si content de ce qualificatif qu’il l’attribue généreusement. Il y a même un classement, avec des rats plus petits que d’autres.
Carredas : Désolée, je ne l’avais pas remarqué avant, pourtant il est vraiment superbe ! 🙂
Et vous avez raison, revenons aux socialistes. Quels sont leurs projets, leurs idées ? Où se situent-ils exactement entre l’extrême-gauche et le centre-gauche. A ratisser aussi large, on ne sait plus très bien…
Ah non cher Koz; le débat, vous l’avez lancé tout seul comme un grand en mettant comme titre « les roquets … », ce qui me semblait paradoxal avant un billet souhaitant un débat politique constructif. A constructif, constructif et demi; les « rats » de Badiou me semblaient être un bon contrepoint, un bon exemple de mot sur lequel on achoppe et qui vous discrédite immédiatement aux yeux de vos opposants.
Bon on peut changer un peu de disque là, ou on se lance dans une étude sur l’aseptisation de la langue et de l’expression au XXIème siècle ?
Ca fait des siècles qu’en littérature et dans le langage courant on utilise les caractéristiques des animaux pour mieux décrire les comportements humains. Pour autant, sauf à s’enferrer dans la mauvaise foi, nous savons tous qu’il y a une différence majeure entre traiter quelqu’un de chien et le qualifier de caniche, de pittbull ou de roquet. Dans un cas on cherche l’insulte suprême en le déshumanisant, dans l’autre on décrit un comportement.
Pour celui ou ceux qui se voient qualifiés de suiveur docile, d’agressif entêté ou de planqué vitupérant, ce n’est pas agréable, on est d’accord. Sont ce pour autant des insultes ? Non.
De plus, tous ceux qui lisent Koz depuis longtemps savent très bien sa vigilance et sa modération en dernier recours quant aux insultes ou aux attaques trop violentes ou trop personnelles. Et sur cette rigueur, les deux côtés de l’échiquier politique sont logés à la même enseigne.
Alors, si on reprenait le fil ?
http://www.lesechos.fr/info/france/4755528.htm
http://www.lecourant.info/spip.php?article1464
pour dire qu’il ne s’agit pas de mauvais esprit de la part des commentateurs du blog de Koz et que d’autres s’interrogent aussi…
mâtin quels liens ! comme on disait chez « pilote »
Je serai moins gentil.
J’affirme que l’histoire retiendra qu’au début du 21eme siècle la France avait un président courageux qui a réformé le pays et qu’en face il y avait une bande de guignol paranoiaque archaiques qui soit disant représentaient la gauche.
Les hollande, royal, ayrault et cie seront bientot un vilain souvenir, à oublier tres vite !
D’accord avec cilia, je crois qu’on a fait le tour des insultes animalières.
Non le vrai sujet, pour un pavlovien parano comme moi, c’est qu’on assiste à une offensive très structurée visant à faire exploser la gauche en un pôle sarkozyste light et un pôle extrémiste. Ainsi sera instaurée la meilleure des France, puisqu’il n’y aura pas d’alternative au système qui vous oppresse. Les électeurs auront le choix entre bonnet blanc et blanc bonnet. Entre des degrés de sarkozysme : votez pour Valls et les fonctionnaires du ministère de l’identité nationale n’expulseront que 20 000 étrangers au lieu de 25 000. Seule manière d’exprimer votre colère : se réfugier dans les bras de l’Infâme, qu’il s’appelle Badiou-Besancenot ou Le Pen. Réjouissant, vraiment.
@ jmfayard (n°120),
Sensation étrange d’un commentaire que l’on croit avoir écrit soi-même. 100% d’accord.
JM : Mais pourquoi être aussi manichéiste ? Soit on est un socialiste pur et dur à la française, soit on est un sarkoziste forcené ? Pas de nuances ?
Au hasard, Blair, il est sarkoziste ou pas ? Et Zapatero ?
Je ne suis pas étonnée que fer approuve ce manichéisme, on a bien vu comme il savait aussi se passer de nuances.
Le fond du fond de ma critique de la stratégie du PS et du comportement de certains éléphants est l’hypocrisie bien mis en évidence par cet article du figaro d’aujourd’hui :
http://www.lefigaro.fr/debats/2008/07/28/01005-20080728ARTFIG00174-et-si-sarkozy-reformait-le-ps-.php
L’hypocrisie et langue de bois sont les deux mamelles de la stratégie de la majorité des dirigeants socialistes pour cacher leur désunion interne et pour continuer à bercer leurs militants dans l’illusion d’une possible gestion de notre pays totalement à contre-courant de l’Europe et du reste du monde.
jmf, qui donc est derrière cette entreprise structurée ?
Ce que vous dites ressemble vaguement à une accusation mais qui est le coupable ?
J’ai déjà entendu dire que N.Sarkozy après avoir explosé le F.N. était en train de faire la même chose avec le P.S.
C’est quand même lui faire crédit de beaucoup de pouvoir !
C’est au P.S. de déterminer son projet et de le proposer, s’il n’a pas d’alternative sérieuse à la politique de la droite ce n’est pas la droite qui en est responsable.
« le système qui vous oppresse… blanc bonnet bonnet blanc » on dirait Jacques Duclos…
@ JM:
On est malheureusement un certain nombre à estimer que nous sommes déjà dans la situation que vous décrivez. Je ne vous surprendrai pas en disant c’est vrai depuis la fracture du TCE. Le bon côté de l’affaire, c’est que la gauche du PS (Besancenot et autres) a été envahie par un certain nombre de gens que l’infâme ne séduit pas, et que cela va forcer cette partie de l’échiquier politique à une vraie réflexion sur un modèle de société qui ne soit ni celui mis en place par le TCE, ni un retour aux années 70, ou 50, ni un embarquement pour le totalitarisme (sacré boulot, mais qui ouvre des perspectives plus intéressantes que l’éditorial cité par Margit, qui laisse le choix entre Sarkozy ou le grand bond en arrière; on doit pouvoir avancer, mais pas forcément dans cette direction).
Carredas demande des coupables. Je ne crois pas qu’il s’agisse d’un complot, si c’est cela que vous voulez dire. Il s’agit plutôt, un peu comme le dit Fillon, de la domination quasi-totale d’une idéologie. Le PS, qui a longtemps défendu un autre modèle de société, a forcément un peu de mal à reconnaitre qu’il ne souhaite proposer qu’une variante de cette idéologie, et insiste donc sur ses différences avec la variante Sarkozy.
La domination d’une idéologie ? Un Sarkozy tout-puissant et destructeur ? Et bien… Dites-moi, le PS n’est constitué que de petits êtres fragiles et bienveillants ?
Je suis obligée d’applaudir les efforts hallucinants que vous faites pour reporter sur la droite les fautes de la gauche. C’est impressionnant, vraiment !
Niamreg si je vous comprends bien vous pensez que Sarkozy pratique une politique de reformes social-libérales comme les autres pays en Europe l’ont fait depuis longtemps (reformes faites par des partis de gauche comme de droite) et que le PS sait bien que cette adaptation est inévitable en France mais cherche désespérément à trouver une ligne sociale différente quitte à se contredire en masquant sa contradiction par des attaques visant Sarkozy personnellement.
Quand a l’idéologie dominante en France, personnellement j’ai l’impression que nous émergeons enfin timidement d’une longue période d’illusions socialistes entretenues par la gauche et que la droite jusqu’à Sarkozy n’a pas osé remettre en question, toute en sachant à quel point elle était néfaste pour notre adaptation au monde qui nous entoure. Oui, le libéralisme plus ou moins social domine le monde et il serait temps que la France ouvre les yeux et admette qu’il n’est pas possible, la mondialisation c’est cela, de jouer au Robinson castriste ou au chaviste primaire assis sur son tas de pétrodollars pendant que leurs peuples se morfondent en regardant le train du libéralisme passer chez les autres.
niamreg, il s’agit toujours des ondes de choc consécutives à l’effondrement du bloc communiste ? quelque chose qui serait un insupportable renoncement à l’idéal ?
parler d’un nouveau modèle qui ne soit pas totalitaire et ne s’impose pas par la contrainte au nom du bien de tous, n’est-ce pas utopique…
Margit, c’est bien ça que j’ai essayé de dire. Votre commentaire me fera peut-être apporter quelques nuances:
1. je crois que le PS sera capable d’apporter une vision de ce social-libéralisme qui ne sera pas celle de Sarkozy, mais que pour pas mal de raisons, il n’y est pas encore arrivé. Les raisons pour lesquelles il y arrivera sont d’ailleurs celles qui font qu’il n’y est pas encore arrivé (l’histoire française, sa propre histoire, l’existence à gauche d’un refus clair de ce social-libéralisme).
2. je partage de plus en plus votre jugement sur la sortie d’une idéologie dominante « de gauche » (difficile à définir d’ailleurs: keynesienne? marxiste? étatiste? alliance gaullisme-communisme héritée de la résistance?). C’était plus difficile à voir pour moi, parce que je me sens mieux dedans que dans le libéralisme, mais je commence à comprendre qu’elle pouvait être pesante pour ceux qui n’en voulaient pas. Par contre, je pense que cette sortie se fait en fait (poussivement, penserez-vous!) depuis le tournant de 83 et l’avénement du libéralisme anglo-saxon à cette époque (Reagan, Thatcher et le consensus de Washington).
3. Je suis bien sur en désaccord avec la fin de vos propos. A mon avis, le libéralisme ne restera pas le seul système possible, quoi qu’il en dise depuis 30 ans. Parce que comme toutes les idéologies trop dominantes, il sécrétera son propre échec (dont on commence à entrevoir la nature: crise des subprimes, accroissement des inégalités, sur-importance du capitalisme financier). Une des questions majeures est de savoir si on en sortira par la démocratie ou par la violence (dois-je préciser que je préfèrerais la première solution? Oui, je dois). Mais il me parait certain qu’il n’en sortira pas pour aller vers un modèle existant, de ceux que vous utilisez comme repoussoir (et qui contiennent effectivement des aspects repoussants; mais pas tous).
Carredas, oui, ça me parait clair que l’effondrement de l’union soviétique a joué un rôle majeur. Quant à la suite, si je savais comment faire, et quoi faire … En tous cas, nous savons que nous devons absolument éviter les écueils que vous citez, c’est déjà ça. A l’heure actuelle, j’en arrive à me dire que tout idéologie devient totalitaire lorsqu’elle est trop dominante, et que la seule chose que nous puissions faire, c’est d’organiser leur confrontation pacifique.
Le PS? Le Pet-S? Le Paix-Aisse?
Non, ce n’est pas le parti socialiste, ce qu’on voit aujourd’hui mais un camp de naturistes belliqueux et c’est ce qui me désole. Sarko a mis 5 ans à corrompre…pardon… à convaincre les citoyens avec sa rhétorique à deux sous tandis que le PS a déjà perdu un an et n’a toujours pas de leader crédible.
On est pas sorti de l’auberge!
Ah bon ?
La réthorique à deux sous de Sarko, cela faisait 21 ans que je l’attendais.
j’avais besoin de quelqu’un qui ne s’aplatisse pas devant la meute hurlante – en référence aux loups, 😉 – des syndicalistes et bien-pensants de tous poils!
j’avais besoin de quelqu’un qui fasse ce qu’il avait promis dans son programme.
Et j’ai voté un programme, même si, il est bien évident que tout ne me convient pas dans ce programme : peut on trouver un programme qui fasse l’unanimité?
Je fais partie de ceux et celles qui trouvent qu’il a trop cédé sur bien des points.
Ce qui fait que je me demande si ceux qui pensent comme moi, depuis tant d’années – années Mitterand, magouilles and Co, années Chirac/Jospin,reculs, soumissions and Co..- ont véritablement été corrompus par Sarko!
je croirai plutôt qu’ils ont vu là une formidable possibilité de s’extraire de l’idéologie de ces dernières années.
Idéologie qui trouve son image dans cette novlangue, cette nouvelle langue où les définitions des mots sont déviées à l’extrème, où on ne peut plus parler que par périphrases, dans un système à la Tartuffe, rarement atteint!
Un petit mot sur Pavlov!
Ses chiens salivaient, après entrainement mental – à base de sonneries et de repas donnés juste après, entre autres- dès qu’une sonnerie était instaurée (sans savoir s’il y aurait un repas après).
Bergers allemands, cockers, yorks ou caniches, tous sont réceptifs.
Même les roquets, vous savez ces chiens qui aboient lorsque la caravane passe.
Eh bien je trouve que la comparaison de Koz est subtile:
Certains aboient à chaque proposition, et dès que le chef siffle, tous mettent le « bon » bulletin de vote dans l’urne! Même si c’est contre leurs convictions (sans repas après..).
C’est terrible
Exactement ! Sarkozy m’a donné l’impression de vouloir réveiller la France comme on réveille une maison qui a été longtemps inoccupée.
On ouvre les fenêtres, on retire les housses sur les meubles, on aspire les poussières, etc…
Moi non plus, je n’adhérais pas à 100% à son programme, je n’adhère toujours pas à 100% à ses projets. Des points importants pour moi sont négligés, voire carrément ignorés. Sa politique d’immigration n’est pas mauvaise, mais son application laisse souvent à désirer.
Malgré tout cela, Sarkozy m’enthousiasme. Sa volonté de restaurer la maison France me séduit forcément.
Le PS me fait penser à ces gens qui regardent les autres travailler et, sans lever le petit doigt, critiquent à longueur de temps. Les petits chefs, les maris indignes, les retraités aigris, la liste de ces boulets était déjà longue. On avait plus besoin de gens qui se retroussent les manches que de grincheux. C’est aussi ce qui fait que je trouve la coopération de Kouchner, Besson ou autres, tellement positive.
Juste en coup de vent, sur ce point: il ne faut pas non plus fustiger un élu qui suit la consigne de vote du parti auquel il adhère, quand bien même cela irait à l’encontre de sa conviction. Le « député godillot » est une injuste anathème.
Il est évident qu’il est sympa d’avoir des hommes de convictions. C’est plus chevaleresque, et on aime bien la chevalerie.
Cependant, le concept même de parti s’effondre si ces mêmes personnes ne se montrent pas capables de faire passer l’idée du parti devant la leur.
Le problème ici, étant que ces consignes aient été passées au Congrès, lieu, s’il en fallait un, où justement on attend de chacun que la conviction personnelle l’emporte sur la conviction partisane (à mon sens). Le fait qu’on place les parlementaires par ordre alphabétique et non plus par groupes me semble à ce titre une symbolique forte.
Tout ceci peut se résumer à 2 citations de de Gaulle « Un pays qui produit plus de 365 fromages est ingouvernable » et « la réforme oui, la chienlit non ».
Le PS a choisi « l’ingouvernabilité » et la chienlit qui rendent finalement un grand service à la France et à Sarkozy en lui laissant le champs libre pour pratiquer les opérations lourdes nécessaires à notre pays.
Soit, le PS est dans une impasse stratégique (dans laquelle il s’est mis tout seul) qui le dessert mais finalement pour le plus grand bien de la Nation. Structurellement, la ratio Droite/Gauche est 60/40 (55/45) mais avec des idéologies de Gauche bien différentes voire opposées de la Gauche dure anti-tout, à la social-démocratie en passant par les Verts. Tout ce petit monde est finalement idéologiquement non miscible et le seul dénominateur commun est l’anti-sarkozisme pavlovien primaire, vaste farce à laquelle nous convie le PS tous les jours pour exister.
De plus la structure même, voire l’architecture, du PS est responsable de sa précarité et de son archaisme. Batie sur le modèle PC avec militants, sections, chefs de section, régions… elle montre toutes ses limites dirigées par des baronnies dont l’intérêt fromager particulier va souvent à l’encontre de l’intérêt collectif de la Nation. Ses adhérents ensuite sont un concentré non représentatif et sectaire de la Nation qui n’ont qu’une vision parcellaire et tronquée du schéma global et refont le Monde à la façon de dames patronesses dont leur nombril serait justement le Centre.
Extraits de cette reproduction de fond de vallée, se trouvent les seigneurs de guerre de l’appareil qui vont se battrent pour le prochain Congrès. La encore, cette poignée se bat non pour le pays, mais pour un camp fromager ou chacun promet des jours meilleurs. Demain on rase gratis! Cependant la sélection drastique effectuée par un appareil dorénavant gérontocratique n’est que la résultante de croisements pauvres en qualité et aucun Herault désigné ne porte en lui l’ensemble de la cartographie du Leader.
Pourtant certaines jeunes pousses paraissent plus prometteuses mais restent etouffées, ne grandiront jamais (ou iront grandir ailleurs) et ne pourront réaliser la nécessaire euthanasie sur les caciques d’un système verrouillé et vérolé.
Jamais un Nicolas Sarkozy de Gauche ou un Barack Obama français ne pourront apparaitre! Dans ces conditions, le PS en sera réduit à attendre que la Droite veuille bien lui laisser son tour une fois que le boulot aura été fait, ce qui n’est finalement pas une mauvaise chose pour un PS en panne d’idées et de courage politique mais aussi et surtout pour la France.
Ali Von Grecc :
Toutafé d’accord. On a déjà perdu trop de temps avec les manoeuvres de François Hollande visant à laisser pourrir la situation en retardant le congrès ad etenernam et en faisant nommer un eunnuque « non présidentiable » pour, qui sait ?, avoir sa chance en 2012. Ras le bol. « Il vaut mieux une bonne querelle qu’une mauvaise synthèse » comme le dit Royal dans son dernier bouquin. Le plus tôt sera le mieux, parce que la phase d’élaboration de l’alternative au sarkozysme nécessitera du temps. De l’intelligence, des bonnes conditions de travail, mais surtout du temps, c’est ce qui a le plus manqué en 2006-2007. Car la méthode pour s’en sortir n’a rien de sorcier : grosso-modo, il suffit de faire pareil que Sarkozy entre 2002 et 2007 (je ne parle là évidemment pas du fond). Tiens d’ailleurs Emmanuelle Mignon qui était la cheville ouvrière de la renconquête idéologique vient d’être virée, on pourrait lui demander si elle est libre 😀
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Sinon, un petit mot général pour dire que j’ai apprécié ce débat « viril mais correct ». Merci à tous, complices ou contradicteurs. Et quand je parle des Hommes, j’embrasse toutes les femmes.
Tara,il va vous falloir changer votre discours. Dorénavant, et depuis maintenant un certain temps quand même, la bien-pensance et la novlangue sont dans votre camp, et même Sarko a expliqué en rigolant que votre assimilation des syndicalistes à une meute hurlante était une relique du passé.
(smiley qui sourit sans avoir l’air éclaté de joie, juste pour montrer qu’il n’y a aucune agressivité)
saluons le retours des didascalies.
oui jm tout ce post avec les comm. ont étés fort diserts
On parle de sarkozysme mais ce n’est pas une idéologie, c’est l’action proposée par N.S. dans le contexte actuel de la France et du monde,
l’avenir dira si cette action était adaptée, mais si ce contexte évolue le »sarkozysme » cessera ou du moins changera de forme.
niamreg, la bien-pensance se place du côté des dominants mais le paradoxe chez nous est que la plupart de ceux qui ont la parole ( journalistes, intellectuels, enseignants ) ne sont pas de droite, d’où une parole parfois décalée avec le ressenti d’une majorité de gens.
D’ailleurs je trouve tout à fait intéressants les propos de Carla Bruni-Sarkozy quand elle explique se sentir de gauche de façon évidente et naturelle comme tant d’autres membres de cette gauche bourgeoise et intellectuelle, alors que je vois ici ou ailleurs des personnes qui ne font pas partie de cette bourgeoisie, qui n’ont pas de biens ni d’entreprises à défendre, ne pas se reconnaître dans cette même gauche.
« On parle de sarkozysme mais ce n’est pas une idéologie, c’est l’action proposée par N.S. dans le contexte actuel de la France et du monde,
l’avenir dira si cette action était adaptée, mais si ce contexte évolue le”sarkozysme” cessera ou du moins changera de forme. »
Pour moi le « sarkozysme » changera de forme selon les nécessités d’adaptation de la France à l’Europe et au monde, car ce n’est pas une idéologie, c’est du pragmatisme.
J’aimerais d’ailleurs rajouter pour niamreg que je ne pense pas que le libéralisme représente un danger totalitaire car il a besoin de liberté et de démocratie pour se développer pleinement. Et cette liberté et la concertation démocratique portent en elles même les facultés d’évoluer et de corriger constamment les erreurs et dérives idéologiques, totalitaires ou capitalistiques.
Au lieu de ressasser toujours vos mêmes rengaines entre amis du même avis, allez lire les contributions proposées pour le Congrès du PS à Reims.
Le doc est en libre accès à cette adresse. Parler du PS en se contentant d’articles du Figaro, c’est un peu léger, non?
Prenez cela au sérieux ! Allez y !
Je déteste Sarkozy mais je reconnais volontiers qu’il y a des vrais corpus idéologiques (n’en déplaisent à certains qui croient à un imaginaire « pragmatisme » sorti de nulle part) autour de lui (Guainisme, néo-libéralisme, etc.)
A gauche, ce corpus est en chantier. Le travail a commencé. Allez le lire ! (NB: et pour bien vous gâcher les vacances ou vous marrer entre libéraux décomplexés, je vous conseille la lecture de Larrouturou ) .
J’avais mis de l’eau dans mon vin en ne parlant pas de système totalitaire, mais d’idéologie hyper-dominante. Je ne suis d’ailleurs pas inquiet: on en sortira, parce que c’est déjà en train de devenir insupportable pour la plupart des gens. J’espère, avec Margit, que ce sera par la démocratie. Soyons polémique: la construction européenne me fait un peu douter de la chose, quand même.
D’accord avec Fer (pas très surprenant, hein): Sarkozy n’a pas d’importance. C’est juste une marionnette des vrais décideurs, posée là pour capter les regards en s’agitant dans tous les sens et en racontant n’importe quoi. D’ailleurs on sent déjà que ce qu’il dit n’a pas d’importance. Ca peut partir dans tous les sens, y compris vers le grand n’importe quoi, un peu comme Royal. Ce qu’il fait, par contre, compte, et vient bien sur d’une idéologie (que l’idéologie dominante prétende être « naturelle » ou « pragmatique » ou « concrète » n’est pas nouveau; c’est la fonction même de l’idéologie de légitimer la structure de domination en la naturalisant).
Et je suis d’accord: derrière les « roquets » qui se battent pour être le chef, il y a aussi des gens qui bossent et réfléchissent à gauche, et tout le site de l’Autre Campagne est intéressant.
Juste un mot sur l’idéologie dominante des journalistes et des intellectuels: leur plus belle unanimité s’est faite autour du TCE. Ca devrait nous donner une indication, non?
Je voulais initialement tenter d’expliquer combien le sarkozysme n’existe pas en tant qu’idéologie. Et finalement, je crois qu’il serait plus logique de poser la question à tous ceux qui ici sont convaincus qu’il en existe bien une :
qu’est-ce pour vous que le sarkozysme ? Quelle est l’idéologie dominante dont vous parlez et qui, selon vous se dissimule derrière une apparence de pragmatisme ?
Cilia : Apparemment, l’idéologie dominante dont ils parlent, c’est celle du montreur de marionnettes (avec Sarkozy dans le rôle de la marionnette). Bref, les 200 familles, le pouvoir de la World Company, etc, etc… Rien de neuf…
Wow !! Vaste question, et qui nous éloigne un peu des roquets. Pas que ça me dérange, mais comme on est chez Koz, qu’il n’hésite à renvoyer cette discussion sous d’autres cieux si ça ne lui va pas.
Un point pour commencer: je ne crois pas au « Sarkozysme ». Ou alors, disons que ce n’est que la traduction française actuelle du libéralisme triomphant.
Quant à ce dernier, c’est, pour moi, la croyance que (1) l’être humain est purement rationnel, et purement égoïste et (2) c’est le libre jeu de ces égoïsmes rationnels sur un marché totalement « libre » (= sans règles) qui construit la meilleure société possible.
fer, vous détestez Sarkozy… niamreg lui le considère comme une marionnette sans importance mais se dit cependant d’accord avec vous.
Je ne sais pas pourquoi vous vous obstinez à vous infliger les commentaires de ce blog, et à chercher à nous suggérer de bonnes lectures pour purifier nos esprits contaminés par un néo-libéralisme guainiste (?)
Le P.S. travaille.
Tant mieux.
Je ne déteste pas les dirigeants du P.S. et je ne les méprise pas non plus.
Laissez-nous donc ressasser les mêmes rengaines entre amis et je vous laisse tranquillement lire les contributions, chacun son plaisir…
C’est par rapport à ce passage, à mes yeux essentiel, que je continue de tenter d’analyser pourquoi l’opposition semble plus mal perçue que dangereuse.
Mais bien sûr, Koz viendra y remettre de l’ordre s’il estime cet échange hors sujet.
Si parfois un mauvais diagnostic, selon certains hasards ou coïncidences, peut mener à un bon traitement, on ne peut guère considérer cette anomalie comme la norme.
Donc il importe de définir justement ce qui se passe aujourd’hui pendant la présidence de NS, non ?
Or Sarko n’est absolument pas ultra-libéral comme vous semblez en être convaincu Niamreg (entre autres). Son discours à Gandrange, ses actions quant aux pêcheurs n’ont strictement rien à voir avec le libéralisme triomphant.
De même que ses convictions en faveur de la discrimination positive vont complètement à l’encontre des notions d’êtres purement rationnels, égoïstes dans un marché totalement libre…
Je suis d’accord avec vous sur la nécessité d’essayer de comprendre la logique de l’action du gouvernement.
Gandrange me parait plutôt soutenir mes précédents propos: Sarkozy est venu (en virant les députés du coin), a fait son petit discours devant les caméras (et les employés, aussi), n’a pas oublié de parler de son voyage de noces (capter les regards), a promis des sous, l’intervention de l’état pour éviter la fermeture, bref le sauveur; et le résultat? ben, ça ferme, comme prévu. De ce point de vue, Jospin, en disant que l’état ne peut pas tout (c’était après un licenciement collectif chez Michelin, je crois), était plus honnête.
Pour les pêcheurs, je ne connais pas les décisions qui ont été finalement prises, et acceptées par l’UE. Mais vous aurez peut-être remarqué que les pêcheurs se sont battus, et pas qu’un peu, pour ça. Que Sarkozy finisse par perdre quelques combats ne change pas la ligne générale de l’action.
Quant à ses convictions en faveur de la discrimination positive, j’avoue ne pas savoir à quelles décisions elles ont conduit. Mais c’est surement un point sur lequel vous avez raison.
Je ne comprends pas bien la raison pour laquelle la droite française refuse de dire qu’elle est libérale, qu’elle croit au marché et pas à l’état. Alors que la politique menée de façon générale sur les services publics (hopital, justice, armée, école, sécu) est claire, et s’inscrit dans un cadre européen qui est clair lui aussi.
Carredas,
je veux bien cesser de répondre aux commentaires mais alors vous allez cesser de donner des leçons au PS sur les manières de s’opposer. Sinon, il y aura comme deux poids deux mesures, non ? Vous avez aussi la possibilité de venir dire tout le mal que vous pensez de ma façon de voir le monde sur mon blog. Bref, à vous de voir…
Cilia,
Contrairement à niamreg, je ne crois pas que le sarkozysme soit une doctrine néo-libérale classique. C’est beaucoup plus compliqué. Sarkozy est un pragmatique, bon tacticien mais stratège médiocre, au corpus idéologique peu cohérent.
1) La clé de sa victoire (Merci les ouvriers des Ardennes !) est le volontarisme « à la Guaino ». Il le sait donc il ne veut surtout pas abandonner cet aspect qui convient à sa nature de fonceur, à son ego et à ses appétits de « triangulation » (=phagocyter la gauche en captant certaines de ses thématiques). Problème: ce volontarisme à l’ère de la mondialisation et de l’UE brasse essentiellement de l’air (ce qu’il masque par une utilisation habile du temps médiatique et par divers stratagèmes type « écrans de fumée », « bouc-émissaires », mesures de peu de portée présentées comme la panacée, etc.).
2) A côté de ce moulin à paroles et à vent, de nombreux responsables de l’UMP, à commencer par Fillon, sont convaincus de la nécessité d’une thérapie libérale de choc pour la France: droit du travail, système de santé, éducation, services publics… Ce programme commence à être voté à marche forcée cet été.
3) Enfin, il y a du conservatisme à l’ancienne chez Sarkozy: sur la sécurité (l’Ordre sous toutes ses formes), sur la défense des catégories aisées (ce point est parfois en contradiction totale avec le libéralisme comme la suppression des droits de succession par exemple!).
==> Pour résumer, le noyau actif c’est les points 2+3. Le point 1 est essentiellement un écran de fumée.
PS: tout ça est hors sujet donc si Koz veut effacer, pas de problème. De toute façon, j’en ferai un billet sur mon blog.
Bien sûr que Non, Sarkozy n’est pas un ultra libéral .
Il n’y a qu’à regarder comment il s’affronte avec Mandelson dans les négociations de l’OMC ces semaines en cours.
Et pour enfoncer le clou, même le « roquet » patenté qu’est le journal Marianne a l’air de vouloir le soutenir http://www.marianne2.fr/Le-Monde-prefere-Mandelson-a-Sarkozy_a89901.html
Mais oui mais c’est bien sûr! A la droite décomplexée, offrons une gauche décomplexée. Pour ce qui est de l’attitude de Sarkozy devant les syndicats, je ne vois pas quel mérite il peut y avoir à mépriser ces instances démocratiques. On peut arguer leur sous-représentativité et dans le même temps se faire le chantre d’une France pleine de syndiqués mais c’est souvent une attitude hypocrite :
Que ceux qui apprécient la façon dont laquelle il traite les syndicats se demandent :
-comment ils réagiraient si des syndicats de « gôche » remportaient massivement les élections en entreprise et ainsi la « légitimité » qu’on leur nie actuellement. Je ne pense pas que l’attitude du gouvernement changerait radicalement dans ce cas, si l’électorat de Sarko avalerait la pilule et jouerait le jeu des négociations… La droite est opposée aux syndicats, depuis que ceux-ci existent.
Le plus grand succès de Sarkozy c’est bien d’avoir fait croire au gens qu’il représentait le progrès et que la gauche (toute la gauche), qui éponge tant bien que mal les dérives intrinsèques du libéralisme, la réaction.
Nous parlons, enfin, c’est ce qui me semble, de l’opposition.
Elle met en avant un combat contre un libéralisme qui n’existe pas, ni chez la majorité des responsables politiques et des élus, ni chez la majorité des français ! C’est tout de même absurde d’accuser la droite de cacher son libéralisme alors qu’elle n’a rien à cacher à ce sujet !
A tort ou à raison, les français (majoritairement) continuent de croire que leur président, son gouvernement et les élus ont le pouvoir de résoudre tous leurs problèmes. Les élus jouent bien le jeu, me direz-vous, pour gagner leur poste. D’un autre côté, quand quelqu’un parle plus vrai, il n’est pas élu…ou n’arrive pas au deuxième tour des présidentielles…
Après, il y a ce qui, pour le coup, relève encore réellement du pouvoir nationalement élu. Et là, l’équipe au pouvoir aujourd’hui agit et en tire tous les bénéfices.
Il y a des déficits de fonctionnement indéfendables qu’il faut chercher à résorber. Et ce n’est pas une idée de droite dans l’absolu. Mais dans la pratique, c’est la droite qui à ce jour donne le sentiment ou l’assurance qu’on s’en occupe.
Si la gauche ne propose rien pour diminuer les déficits alors que le pays a pris conscience qu’il fallait agir, taper sur Sarko comme des sourds ne permettra pas d’assurer l’alternance. Ce sont des solutions que les français attendent. Pas de belles pensées. Notre démocratie a dépassé ce stade.
En suivant un lien de Carredas, je suis arrivée à la contribution de ‘la nouvelle gauche’. Je n’en suis qu’à la moitié, mais à ce stade, les deux seules solutions proposées sont (i) de faire décider au niveau européen des impôts sur les bénéfices des sociétés harmonisés, (ii) d’organiser un Bretton Woods socialiste.
Sur le principe, why not ? Et c’est en cela que les ‘gens de droite’ ne sont pas des idéologues. Mais concrètement ? L’Irlande a dit non au traité de Lisbonne entre autre parce qu’elle craignait de se voir imposer par l’Union une fiscalité européenne uniforme qui ruine tous les efforts et les résultats qu’elle (l’Irlande) a pu accomplir ces dernières années en jouant précisément sur la fiscalité des entreprises. Comment la gauche convaincrait-elle l’Irlande de renoncer à sa stratégie nationale ?
Quant à une réflexion internationale sur l’économie, encore une fois, pourquoi pas ?
Le premier qui trouve une solution viable aux excès actuels du capitalisme remportera la mise. Il n’y a aucun doute sur ce sujet !
Plus encore que de croire que la droite française est libérale, il est tout à fait faux d’imaginer que LES électeurs de droite se régalent des conséquences des excès du capitalisme financier.
Donc si l’opposition trouvait une véritable alternative, les talents de NS ne feraient pas le poids. Mais tant qu’il n’y a pas d’alternative, alors oui, définitivement oui, on préfère quelqu’un qui parvient à ébranler certains secteurs sclérosés, même si ça ne va pas assez loin, ou même si ça se fait d’une manière qui ne fait aucunement consensus.
Carredas se demandait pourquoi des gens comme moi viennent se faire allumer sur un blog comme celui-là, en vous empêchant de rigoler entre vous. C’est justement parce que ça me permet de tester mes arguments et mes raisonnements. Et vous avez raison: Sarkozy n’est pas ultra-libéral. Obliger les chômeurs à prendre des boulots dont ils ne veulent pas, c’est pas libéral. Justifier les subventions agricoles de la PAC, c’est pas libéral. Mais supprimer les services publics, c’est libéral.
Bref, on a affaire à une bête politique de classe, qui se justifie comme elle peut en fonction de ce qu’il faut qu’elle fasse pour que les riches puissent continuer à s’enrichir tranquillement en exploitant les autres. Je vais redevenir marxiste, grâce à vous!!!
Je suis désolée que ce soit votre réaction.
Tsss… niamreg, c’est à fer que je m’adressais car c’est lui qui a dit sur ce blog qu’il essayait de rester poli et bien élevé alors qu’il était obligé de s’infliger les commentaires des participants.
Je ne sais pas comment vous comprenez ça, mais je ne trouve pas le propos agréable et je lui rappelle qu’il n’est pas tenu de s’infliger quoi que ce soit…
Vous trouvez qu’on vous allume ici ?
Quelqu’un peut m’expliquer ce que c’est « la droite décomplexée » ? A part le fait d’oser enfin dire qu’on est de droite bien que ce soit pire que de s’avouer pédophile ou adorateur des films de Luc Besson ?
Ne soyez pas désolée. C’est toujours un peu difficile de constater que ses échafaudages théoriques ne tiennent pas la route, ce qui explique ma réponse.
Le libéralisme sous-tend une partie des décisions de ce gouvernement, comme le dit fer. L’idée que le marché est forcément plus efficace et plus juste est la raison invoquée pour l’ouverture à la concurrence des services publics et des grandes entreprises nationales (telecoms, transports publics, énergie, etc…). Plus généralement, on vit dans un monde où la concurrence c’est forcément bien, l’évaluation purement quantitative est une nécessité, et l’excellence une vertu. Et en plus, tout le monde peut s’en sortir, si il veut vraiment. Mon impression, et mon « vécu » est que ces notions fabriquent un monde brutal. Avant, je pouvais aller à la poste et me faire conseiller pour acheter un téléphone sans avoir l’impression que la personne en face cherche juste à me soutirer un maximum de pognon. La gauche devrait réfléchir à ces présupposés et porter une autre vision de la société, où la collaboration peut être efficace, où la confiance accordée à quelqu’un peut durer plus de 6 mois, où l’avenir ne repose pas sur 10% des gens, et où la mobilité sociale est une réalité plus qu’un espoir majoritairement déçu. Certains diront que c’est bisounours, mais je ne crois pas. Mais il faut passer des grands mots aux petites idées, et là c’est pas simple. Mais que la gauche prenne le pouvoir ou pas, si elle redonne du sens à ces grands mots, elle aura fait changer la société vers le mieux. Mon opinion est que là-dessus, le PS est très ambigu (enfin, pas très; Delanoe est libéral, et l’excellence est considérée comme une vertu au PS).
Après, le capitalisme c’est beaucoup plus mécanique: il s’agit d’accumuler du profit (la croissance). Avec les dérives que vous signalez. Une bonne partie de ces excès (il y a presque un consensus là-dessus) viennent du capitalisme financier, qui crée effectivement de la valeur, mais sans créer de richesses. Mais ces excès créent bien de la croissance, pas de doute (c’est l’exemple classique: se faire payer pour creuser un trou et le reboucher, c’est bon pour la croissance). Il faut donc vraiment utiliser d’autres indicateurs (ça c’est une proposition de Royal pour la présidentielle, et je la trouve révolutionnaire parce qu’elle touche au coeur même du capitalisme: l’argent n’est pas la seule valeur à prendre en compte).
Vous abordez ensuite un problème démocratique: comment faire accepter par l’UE des programmes nationaux choisis démocratiquement? Ben je ne sais pas. Et ça me pose un sacré problème. Un peu de polémique (j’aime ça, c’est aussi pour ça que je viens ici): des juristes devraient valider les programmes des candidats nationaux en notant ce qui se décide au niveau national, et ce qui se décide au niveau européen (et si les journalistes faisaient leur boulot, y’aurait pas besoin de juristes).
Niamreg, si je vous comprends bien, vous recherchez un monde douillet sans risques. Pouvoir vous faire conseiller un téléphone sans vous faire arnaquer ? Mais c’est facile, vous pouvez consulter les avis de consommateurs sur internet, il y a de nombreux sites qui font ça. Vous pouvez aussi regarder les avis des pros. Enfin, vous pouvez aller dans plusieurs enseignes voir si les arguments varient peu ou prou.
La gestion des grandes entreprises publiques s’est conclu dans une série de fiascos (Crédit Lyonnais, SNCF, France Télécom, etc…). Vous préférez donc que nous perdions tous de l’argent plutôt que vous ayez à devenir un adulte responsable qui apprenne à faire des choix tout seul. Très intéressant…
Niamreg, « Avant, vous pouviez vous faire conseiller à la Poste sur un téléphone sans vous faire arnaquer »?
Hum, d’abord, france télécom est encore détenue par l’Etat à 42% et les employés ont toujours le statut de fonctionnaire.
Quand à La Poste, il est envisagé une ouverture à hauteur de…20% au privé!
Alors vous pouvez toujours aller en toute confiance demander des renseignements sur votre téléphone.
Même s’il ne vous vend rien, l’employé ne sera pas viré.
Comme partout dans les entreprises publiques ou semi publiques, on ne remplace pas les départs, mais on ne licencie pas un employé.
Ceci dit, si vous trouvez un employé compétent, tant mieux pour vous. Vous avez de la chance! (ou alors l’employé est bien luné et a eu les informations à sa portée)
J’ai orange comme FAI, et je vous assure que les renseignements ne sont pas brillants lorsqu’on fait le 1014 ou le 1013 pour savoir s’il y a un dérangement…(c’est même pire au 3900)
Quant au matériel, vous avez intérêt à vous débrouiller seul. ça ne les intéresse pas. De toute façon, la paye tombe à la fin du mois? Ou bien ils travaillent trop?
Des personnes âgées de ma connaissance ont eu le plus grand mal à se faire changer leur téléphone france télécom en location.
Mais peut être que ça dépend des régions?
Ceci dit, j’aime lire vos commentaires.
Il y a , au moins argumentation et non pas critiques pures idéologiques.
Et pour cela, merci ( et aussi jm fayard, dont j’apprécie le style) même si je suis rarement de votre avis.
Tara : Nous sommes nombreux à maudire Orange comme FAI ! Leur relation clientèle est exécrable, ils ne tiennent pas leurs délais, ne rappellent jamais (même s’ils l’ont juré, promis, craché), racontent tout et n’importe quoi sauf ce qui nous intéresse, etc…
Pour mon portable, je suis cliente chez Bouygtel depuis 10 ans, je n’ai jamais eu à me plaindre une seule fois de leur service clientèle, toujours souriant, disponible et incroyablement efficace. C’est un vrai plaisir d’être client chez eux.
Si Orange voulait prouver qu’une entreprise publique (à 100% ou partiellement) n’est pas efficace, ils ont parfaitement réussi.
Mais c’est vraiment du n’importe quoi: en quoi Orange est-elle une entreprise de service public, aujourd’hui ??! Part de l’Etat=27%
Se servir du pire exemple résultant d’une privatisation pour trouver encore à cracher sur l’Etat, il faut le faire !!
Ce qui est indéniable en tout cas, c’est que Orange se retrouve de facto détenteur du réseau physique de téléphonie, réseau qui a été financé et construit avec l’argent des contribuables ! Orange a-t-il dédommagé l’Etat pour cela ? Sans parler du fait qu’Orange n’entretient pas correctement ce réseau dans nos campagnes, comme j’en parlais longuement ici.
Fer, on ne peut pas faire comme si Orange déconnait à pleins tubes depuis sa privatisation. Ce serait une énorme exactitude (pour utiliser un doux euphémisme).
Niamreg,
Pour la concurrence, il ne faut pas oublier le poids de l’UE.
Il ne faut d’ailleurs pas l’oublier non plus quand on pense à la réduction de nos déficits publics.
Après, sur l’évolution du monde, de la société, je ne peux pas déprécier vos pensées bisounoursesques. J’ai les miennes aussi 😉
Ceci dit, sur la dureté du monde, il faut aussi, je crois, cultiver une mémoire exacte des temps passés et ne pas avoir peur non plus de regarder en face la nécessité croissante d’argent pour permettre au plus grand nombre de profiter des progrès de tous ordres. Même si, effectivement, il ne faut pas oublier de défendre, voire de réhabiliter des valeurs essentielles et non monnayables.
Enfin, pour ce qui est de la validation des programmes des candidats nationaux, je pencherais plus pour la responsabilité de chacun de nous (et/ou en groupe) à réfléchir, à se renseigner et in fine à juger, plutôt qu’encore une fois fabriquer une instance supérieure qui nous assurerait sur qui et quoi croire. J’irais même jusqu’à dire que c’est essentiel à la démocratie.
Cilia, en effet la responsabilisation, la réflexion, l’implication de chacun dans la société c’est à mon sens la révolution des mentalités à mettre en place au-delà même du cas que tu évoques.
C’est déjà ce que j’avais envie de répondre à niamreg qui espère que la gauche trouvera un autre chemin que le libéralisme ou le le socialisme autoritaire.
Le nouveau chemin passe par la modification des positions et des rôles :
ceux qui décident, ceux qui subissent
ceux qui donnent , ceux qui réclament
ceux qui gèrent, ceux qui contestent etc…
mais le compromis est plus frustrant que le conflit, il faudrait donc renoncer à la jouissance de la haine et du mépris ce n’est pas encore dans l’air du temps du moins ici parce que les pays scandinaves semblent en avance sur nous.
Cilia et Carredas, je suis presque entièrement d’accord !! En tous cas sur la nécessaire implication de chacun pour la survie de la démocratie. Je m’interrogeais seulement sur l’information et la formation politiques que ça implique, et que je trouve notoirement insuffisantes. Quant à la modification des rôles respectifs, et la recherche du compromis, je ne suis pas sur que ce soit toujours possible. La solution serait alors la reconnaissance de la légitimité d’opinions différentes, et l’arbitrage. Ce qui implique aussi de renoncer à cette jouissance de la haine et du mépris (et je vois très bien ce que vous voulez dire).
Mais décidément, l’UE ne m’apparait pas comme une institution démocratique, et je trouve lassant que toute réflexion finisse par se heurter à ce qui est compatible avec elle, ou non. Si on n’a plus le choix, ok, disons le, et rangeons la démocratie dans un joli placard. Mon opinion, d’ailleurs, est que le refus du TCE, de droite comme de gauche, était un refus de la concurrence libre et non faussée (par le nationalisme à droite, et l’europe sociale à gauche). Mais bon, on aurait pu voter oui, c’était pareil.
Juste un point: le service public apparait comme un clivage droite-gauche assez net. Quelqu’un sait-il ce que le PS (les PS, pour l’instant) propose là-dessus, juste pour savoir si c’est vrai?
Après réflexion, je ne vois pas une seule décision prise par ce gouvernement (en dehors des mesures prises pour les pêcheurs; d’ailleurs quelles sont les mesures qui ont été réellement prises? Je ne suis pas très au courant) qui ne soit pas libérale. Mais je suis prêt à être contredit, et c’est bien ici que je le serai le plus, puisque vous affirmez que ce gouvernement ne mène pas une politique libérale.
Alors peut-être faudrait-il proposer un billet qui permette de traiter du sujet ? On s’éloigne peut-être trop durablement du fil du billet, non ? 😉
Heureusement que le PS a dit non à cette réforme puisque tout va toujours en direction du pouvoir en place. Une vraie réforme aurait régler le problème de la non alternance de la majorité au Sénat et je suis pour une VI ème République avec une meilleure répartition des pouvoirs et plus de place à la démocratie participative.
Koz a écrit:
voici un éditorial de Julliard qui confirme ces dires.
(« Lettre ouverte aux socialistes: la haine »)
Et on ne pourra pas ironiser en disant que c’est de droite!
ça a même été écrit dans le NO et je donne ci dessous l’adresse d’un site de désirdavenir!
http://www.savoiesdavenir.org/article-21645345.html
Extrait:
je suis au demeurant perplexe sur cette dernière phrase:
Croit il vraiment que S Royal ait été sincère à Charléty et ironise t il sur le PS, ou ironise t-il sur Ségolène?
Je m’interroge!
Par contre, le seul commentaire est…sans commentaires:
http://www.savoiesdavenir.org/article-21645345.html
« Merci au nouvel obs d’avoir évité la sarkolâtrie dans laquelle libé est tombé. Merci à Jacques Julliard de s’en tenir aux faits.
Oui ségolène a été dure avec lang. Je pense toutefois qu’il a trahi ceux qui en ce moment souffrent des effets du sarkozysme.D’autre part cette réforme sous le prétexte d’avancée(il y en a) va renforcer considérablement le pouvoir de l’élysée et de la marjorité ump. »
Vis à vis de certains de l’opposition, je dois avoir le cynisme de Diogène (dont la vie, fort curieuse, me laisse songeuse sur un plan purement philosophique et sur le plan de sa façon de vivre):
Comme quoi, rien n’a changé en tant et tant de siècles!
C’est un plaisir de lire quelque chose d’aussi sensé. Merci Tara.
C’est bien beau de traiter les opposants de roquets, mais le fait est que nous avons des arguments solides, ne vous déplaise. Rétablissons les faits, comme le fait Nicolas Cadène, collaborateur de J-L Bianco, ici : http://debatsocialiste.blogspirit.com/archive/2008/07/21/les-dangers-profonds-de-la-reforme-des-institutions.html
La réforme des Institutions est tout simplement un renforcement de la « monocratie » et contient des dispositions contraires aux principes fondamentaux de tout régime démocratique.
1- En plus du gouvernement, c’est la majorité qui aura la maîtrise de l’Ordre du jour au Parlement : concrètement, l’opposition aura un jour pour trois semaines, à partager avec les centristes (NC et UC)… qui sont alliés à l’UMP.
2- Le pouvoir de nomination de l’exécutif (sur des postes très variés) ne sera pas contrôlable : ce qui est concédé au Parlement est un droit de veto impossible à mettre en œuvre (il faut une majorité des 3/5 des membres d’une commission parlementaire -impossible pour toute l’opposition réunie- pour refuser une nomination…).
3- Possibilité sera donnée au Président de la République de s’exprimer devant le Parlement réunit en Congrès à Versailles, sans aucun débat, sans aucune opposition possible : c’est une façon d’organiser pour Nicolas Sarkozy devant sa majorité son auto-promotion, son plébiscite. Comme l’a rappelé Robert Badinter, « le président présentera un bilan flatteur de son action et fera acclamer par sa majorité son programme de gouvernement ».
4- Il y aura une minorité de magistrats au Conseil supérieur de la Magistrature et une majorité de personnalités extérieures, nommés directement par le pouvoir : l’indépendance de la justice est morte, ce qui est contraire à tout régime démocratique. Cette seule disposition devrait rendre cette réforme impossible, puisque s’opposant à la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 (article 16 : « Toute Société dans laquelle la garantie des Droits n’est pas assurée, ni la séparation des Pouvoirs déterminée, n’a point de Constitution »).
5- Le Conseil constitutionnel (dont tous les membres sont à droite sauf un) va être l’instance suprême, avec le même mode de nomination qui va demeurer : le contrôle de la droite sera total.
6- Le mode de scrutin du Sénat ne sera pas modifié et une majorité à droite dans la « haute assemblée » sera donc toujours garantie, alors même que l’ensemble des collectivités territoriales (qu’elle est censée représenter) est majoritairement à gauche.
Jamais le pouvoir national n’a été autant concentré (Sénat, Assemblée nationale, Conseil constitutionnel, CSA, large majorité des autorités administratives « indépendantes », sont à droite -la gauche n’a jamais été majoritaire au Sénat, même sous F. Mitterrand-), jamais une réforme institutionnelle n’a autant soutenu le pouvoir de la seule majorité au détriment de l’opposition.
Jamais le pouvoir régional (mairies, conseils régionaux, etc…) n’aura été autant à gauche. Au secours ! La démocratie est en danger !!
[fin du mode « moi aussi, je peux le faire »]
Un peu léger, Delphine, non ? Les socialistes ont gagné les cantonales et les régionales, c’est le suffrage universel, point barre. Rien à voir avec le verrouillage du Sénat pour qu’il reste toujours à droite quoi qu’il arrive !
Et sur le reste des arguments dénonçant cette réforme constitutionnelle, quelque chose à contredire ?
C’est étonnant, cette propension des commentateurs socialistes à vouloir se qualifier eux-mêmes de roquets. Nous sommes d’accord, Olivier : vous n’avez pas la présomption de vous croire décisionnaire dans la stratégie du Parti Socialiste ?
Vous n’êtes donc pas dispensé de percevoir l’ironie lorsque Delphine en fait.
En ce qui concerne les arguments de Nicolas Cadène, que vous nous avez aimablement copiés ici (au passage, ne demandez pas forcément à Delphine de faire davantage d’efforts que vous n’en avez faits), il me semble que ce jeune collaborateur, qui prend soin de reprendre les néologismes créés ex nihilo, commet une méprise.
Il semble en effet confondre renforcement du pouvoir du Parlement et renforcement du pouvoir de l’opposition.
Il ne coule pas non plus forcément de source que, parce qu’un parti représente une minorité de français, il doive bénéficier de davantage de pouvoir.
Il ne paraît donc pas outre mesure évident que l’opposition (place à laquelle – je vous rassure, puisque vous semblez inquiet – la droite se retrouvera un jour) doive bénéficier d’une plus grande maîtrise de l’ordre du jour, pas plus qu’elle ne doive bénéficier d’un pouvoir de nomination.
S’effaroucher du pouvoir de nomination accordé au Président est risible, surtout avec les accents d’épouvante qui figurent dans ce petit texte. Quelle est la situation actuelle, Monsieur Bonnet ? Soyez aimable de nous la rappeler. N’est-ce pas, aujourd’hui, le Président et/ou le Gouvernement qui nomment les personnes qui demain passeront devant ladite Commission ? L’opposition ne dispose que d’un droit de veto, nous dit Nicolas Cadène ? Grands dieux, quelle misère ? Et aujourd’hui, dîtes-moi ? Elle dispose de quel pouvoir ? Encore une fois, non, il n’est pas spécialement logique de considérer que l’opposition devrait bénéficier d’un pouvoir de nomination.
Etonnament, Nicolas Cadène indique que ce pouvoir de nomination portera « sur des postes très variés ». La liste des postes relevant d’une loi organique qui n’a pas été votée, on le félicite de sa clairvoyance. Cela relève de la cartomancie. C’est un détail. Mais plaisant.
Évidemment, Nicolas Cadène est partiel. Eh oui. Rien, évidemment, sur l’adoption d’un délai minimum de 6 mois (sauf procédure accélérée) pour l’examen d’une loi ce qui, en pratique, permet à l’opposition de s’organiser. Rien sur la limitation du recours à l’article 49.3 aux budgets de l’Etat, de la Sécurité sociale et à « un autre texte par session ».
Le fait que le Président s’exprime devant le Parlement réuni en Congrès ? D’une part, il faudra encore le réunir en Congrès. Vu les difficultés et les frais générés, la thèse d’un discours par caprice ne tient pas. Et puis, sinon, ben… so what ? Voilà vraiment selon vous un « danger profond » ? Quelle rigolade…
Dire que l’indépendance de la justice est morte est une hyperbole gentiment militante. Le rôle du CSM aujourd’hui comme hier est des plus limités. Vous jouez à vous faire peur.
Le Conseil Constitutionnel, instance suprême. Bigre, on a aussi reprocher à cette réforme d’instaurer un parcours du combattant avant de pouvoir saisir le Conseil Constitutionnel, il faudrait choisir. Ils sont tous de droite, sauf un ? Il faudra prévenir Guy Canivet qu’il est de droite. Peut-être le seul fait de n’être pas de gauche fait-il de lui quelqu’un de droite, pour Nicolas Cadène et vous ? Pour les autres, c’est une personne d’une indépendance incontestée. Sinon, vous connaissez les opinions de Dominique Schnapper ? Je me suis aussi laissé entendre qu’y siègent deux super potes à Nico : Chirac et Debré… Pour le reste, ainsi vont les institutions de la Vème. Je me suis aussi laissé dire que François Mitterrand, Louis Mermaz, Laurent Fabius n’avaient pas nommé des personnalités de droite, en leur temps.
Par ailleurs, avec la composition qui est la sienne, on a connu des réserves et des invalidations.
Mais il fallait parler de « monocratie » (toujours pas compris en quoi), et puis l’agrémenter d’un « danger profond ». Voyez-vous, olivier, vous n’avez pas véritablement dissipé mon sentiment initial…
« Vu les difficultés et les frais générés, la thèse d’un discours par caprice ne tient pas. »
je me marre ! Essayez d’élever le niveau de vos arguments, ne faites pas comme si nul ne savait qui est Sarkozy ! Au fait, si ce n’est pas un caprice, à quoi va-t-il servir, ce discours devant les parlementaires ? On en avait besoin ? Pourquoi ? Allez-y, expliquez-moi en quoi il était indispensable que le président s’exprime devant les deux assemblées. Ah oui, j’ai une explication, dans sa bouche (de mémoire) : « partout dans le monde, je parle devant les assemblées. Pourquoi n’y aurait-il qu’en France que je ne le pourrais pas ? » Caprice, c’est le mot.
Sur l’indépendance de la justice, vous êtes de mauvaise foi : déjà qu’elle est dépendante du pouvoir politique, à l’heure actuelle, on va encore augmenter le nombre de personnalités nommées par le pouvoir ! « On joue à se faire peur » ? C’est un argument ça ? Dîtes-moi plutôt pourquoi Sarkozy diminue le nombre de magistrats au profit des personnalités qu’il va nommer. Pourquoi sinon pour aggraver encore la dépendance de la justice à l’exécutif ? Je veux bien que ce ne soit pas pour ça, mais pourquoi alors ? « Le rôle du CSM aujourd’hui comme hier est des plus limités », écrivez-vous. Et alors ? Ne faudrait-il pas aller vers plus d’indépendance ? Là, c’est le chemin exactement inverse. En outre, on a coutume d’entendre Sarkozy remettre en question les décisions des juges (les exemples abondent). Alors on ne joue pas à se faire peur. C’est vous qui jouez à ne pas voir qu’il entend assujettir encore davantage la justice à son pouvoir. Sinon, encore une fois, pourquoi diminuer le nombre de magistrats au sein du CSM ?
Je note enfin que vous ne dites pas un mot du mode archaïque de désignation des sénateurs qui verrouille le fait que cette Assemblée soit à droite ad vitam. Vous trouvez ça normal ? Si l’on réforme les institutions, n’est-ce pas à ça qu’il faudrait s’attaquer ? Ben non, forcément, ça avantage la droite, alors on n’y touche pas ! Mais on guette en vain UN argument pour le justifier.
Quand vous parlez de roquets, moi, je pense plutôt à des gens comme Frédéric Lefebvre, ou à… vous !
PS : je ne suis pas socialiste mais plutôt à la gauche de la gauche.
Dois-je comprendre du fait que vous répondiez sur le rôle du CSM, et non sur sa composition, que vous êtes d’accord avec le fait que cette recomposition le place sous la dépendance du pouvoir politique? Il est vrai qu’il serait difficile de prétendre le contraire. La question qui demeure est: puisque le CSM n’a qu’un rôle des plus limités, pourquoi consacrer au changement de sa composition une bonne partie de cette réforme?
C’est bien, j’aime les gens qui se dévoilent. Vous comprendrez en revanche que je ne perde pas mon temps à vous répondre. Ce d’autant moins que vous êtes bien prompt à copier-coller le billet d’un autre en exigeant qu’on y réponde, mais beaucoup moins à répondre aux arguments qu’on vous oppose.
Vous me permettrez de vous inviter à aller « vous marrer » et japper, puisque vous tenez à vous sentir roquet, sur votre propre blog.
Niamreg, je vous concède sans difficulté que le CSM aura davantage une composition politique. Je n’en suis pas spécialement un chaud partisan mais, en retour, on peut s’étonner de ce que les magistrats soient un des rares corps de métier dans lesquels il n’y ait jamais de sanction. Il semble qu’il faille voler la carte bleu d’un autre magistrat pour aller aux putes, après avoir enterré les dossiers qui vous sont soumis, pour encourir une sanction véritable.
Je ne suis, donc, pas un grand fan de cette réforme mais est-ce qu’elle place la magistrature sous la dépendance du pouvoir politique ? Je ne le pense pas,
Etait-ce vraiment utile de le préciser ?!
Sinon, vous n’avez pas un autre prénom ? 😉
antisarkozisme primaire ,pavlovien ,je crois que l’attitude du parti socialiste lors de l »affaire du congres » est plus grave que ces vocables .Elle a mis en lumiere que ce qui compte pour la gauche c’est d’organiser systématiquement un travail quotidien de sape jusqu’a l’absurde. je n’ose imaginer ce que nous aurions du entendre si le résultat avait été inverse.Pauvre Hollande qui etait sûr de se refaire une santé quelqu’en soit le prix
Racaille, kasher, bling bling ,Cécilla, Carla, Fillon,commisions d’enquete à repetition, vote au congres c’est la quéte désespérée de ce qui pourrait mettre l’homme à terre .Quand aux consequences sur le bateau France ,rien à cirer. Et c’est loin d’etre fini, quel prochain elephant ,jeune loup ou tout autre animal rose va nous faire une belle déclaration pour passer au journal de 20 h pour faire avancer son pion . Avec des gens aussi sectaires ,riches des vieux réflexes soviétiques,comment envisager de pousuivre un objectif d’ouverture.Versailles est une démonstration flagrante que c’est parfaitement utopique.Pauvre DJACK qui croyait qu’on pouvait etre socialiste ET intelligent
Il reste à espérer que l’opinion publique saura condamner séverement de tels comportements.Croisons les doigts ,car quand on voit une Martine Aubry se relancer, apres avoir presque réussie à mettre la France à genoux pour entrer au Panthéon du socialisme, alors qu’elle même s’était ,dans une vie anterieure non politique,déclarée formellement hostile au 35h (mr Gandois en a un souvenir cuisant), on peut s’interroger ,enfin restons optimistes
Que pensez vous de la polémique instruite par le PS sur la visite du Dalaï lama en france?
Ps qui,:
Par la voix de Faouzi Lamdaoui, (secrétaire national à l’Egalité du PS =???)
1 reproche à NS de ne pas recevoir celui ci pendant son séjour français
2 estime que Carla BS «ne jouit d’aucune légitimité démocratique» ( ce qui est, au demeurant exact)
3 estime néanmoins que le fait qu’elle le rencontre, de façon privée, est un acte «choquant», parce que cela «heurte le principe de laïcité»
4 par la voix de J Dray ajoute :
«Le dalaï lama et sa religion apparaissent gentils de loin, mais pour un Etat comme le nôtre, ce qui est important, c’est de faire valoir un certain nombre de principes, comme la laïcité et la démocratie»
http://www.lefigaro.fr/politique/2008/08/11/01002-20080811ARTFIG00410-le-ps-fustige-la-rencontre-entre-le-dalai-lama-et-carla-bruni-sarkozy-.php
pendant que les combats continuent en Géorgie.
Et après, Niamreg me dira que les bien pensants de tous poils ne sont plus considérés comme des loups hurlants?
Il a raison, remarquez, ce sont bien des roquets.
Oh, je viens de faire un jugement de valeur! pardon
Le but est simplement de critiquer Nicolas Sarkozy aussi souvent que possible, comme d’habitude… avec en plus une superbe pirouette qui permet à la fois de brandir la liberté des tibétains face à la Chine d’une main et la sacro-sainte laïcité de l’autre selon le sens du vent.
J.M.Cambadelis a bien dit il y a deux trois jours que le président devrait interrompre ses vacances compte tenu de la situation en Georgie, comme si N.S. se désinteressait du problème parce qu’il n’était pas à Paris.
C’est toujours la même pratique calamiteuse – critiquez, critiquez, calomniez s’il le faut il en restera toujours quelque chose –
Interessant de constater que certaines déclarations de représentants divers du PS sont reprises dans les flashs sur les sites d’infos quand bien même elles se révèlent d’un intérêt très limité.
Il me semble que l’AFP se réserve pourtant le droit de ne pas faire état de certaines informations (comme la condamnation de S.Royal face à ses ex-collaboratrices) quand elles ne sont pas suffisamment pertinentes.
Tsss…. je ne suis qu’une sarkozyste primaire qui fait preuve de mauvais esprit.
Effectivement, le PS n’est décidément plus à l’abri des incohérences. Chacun étant décidé à se démarquer de l’autre, il ne faut plus s’étonner de rien. On va bientôt reprendre la position de Mélenchon nous expliquer que le Dalaï-Lama est une ordure dirigeant un Etat féodal, qu’il est indécent de ne pas rencontrer.
Mais bien vu : si Carla Bruni-Sarkozy n’a pas de légitimité démocratique, pourquoi s’offusquer qu’elle rencontre le chef spirituel des boudhistes ? Si elle est à ce point rien et négligeable, où est l’atteinte à la laïcité ?
Les socialistes veulent tellement pouvoir tout reprocher à Nicolas Sarkozy que cela en devien pénible à suivre.
Et s’il ne s’agissait que d’incohérences… J’entendais l’autre jour Moscovici annoncer de son air revenu de tout: « il fallait soit recevoir le Dalaï Lama, soit ne pas aller à la cérémonie d’ouverture ».
Quelque chose me gênait. Ca me gratouillait là. Et c’était autre chose que le fait que personne n’ait encore réussi à m’expliquer pourquoi il faudrait recevoir le Dalaï Lama ni pourquoi il aurait fallu ne pas aller à la cérémonie d’ouverture. Non, autre chose.
Non, un autre truc. Et ces derniers commentaires ont fait surgir la lumière: ce qui me gênait, c’était que finalement, le Dalaï Lama était si bien considéré qu’il était vu comme une marchandise à échanger avec les Chinois. Ok, ok, je ne verrai pas le DL, mais en contrepartie, je ne viens pas. Ce qui est faire grand cas à la fois du DL et de la portée politique supposée d’une absence à un grand raout coloré.
Une politique de posture, en somme.
Qu’importe. « De toute façon, c’est la faute de Sarkozy. »
Qui voyait-on, ce soir, aux infos ? Manuel Vals et Jean-Paul Huchon à la rencontre du Dalaï-Lama, à la pagode d’Ebry, écharpe blanche autour du cour. Soudainement, la laïcité n’est plus un empêchement…
Et Vals de critiquer le calendrier de Sarkozy en affirmant qu’on ne peut pas s’impliquer en Géorgie et ne pas être là pour le Dalaï-Lama.
No comment.
Quelle magnifique image. Notez que ce n’est pas moi que cela choque : je n’ai pas une conception négatrice de la laïcité. Mais cela rend la position du PS admirablement incohérente. Sauf à ce que, bien entendu, l’inauguration d’une pagode n’ait aucune dimension spirituelle, ou religieuse. A l’instar de la consécration d’une église.