Soulagement. On peut souffler. Le Pape a dit[1]… que les Etats pouvaient légitimement réguler le flot des immigrés et que ceux-ci devaient s’efforcer de respecter l’identité du pays. Et comme il ne peut que s’adresser aux Français puisque, quand le Pape parle, il ne peut penser qu’aux Français, on considérera en ménageant l’ambiguïté qu’il a « mis un terme à un malentendu ». Mieux même, il contredirait Mgr Marchetto, qui avait critiqué la politique française – quelle hardiesse – à l’égard des Roms. D’ailleurs, « il a dû démissionner depuis ».
Ça respire du côté du Figaro. Jean-Marie Guénois, saisissant une plume militante, peut écrire en somme que Benoît XVI n’a eu de cesse, après avoir rencontré un Nicolas Sarkozy qui aurait mis les pendules à l’heure, de changer ses positions. On l’aurait mal compris.
On l’a peut-être compris au-delà même de son propos initial. Mais qui a mal-entendu, sinon ceux qui, pitoyables, se sont empressés d’enjoindre le Vatican d’accueillir tous les immigrés du monde, d’héberger tous les Roms ? Qui a mal entendu sinon ceux qui, imbéciles, ont sommé de se taire ce « Pape allemand », héritier de ce-qu’on-sait, osant s’exprimer « en français » ? Conseiller auquel on ne saurait trop conseiller de se taire. Ceux qui ont feint de croire, pour mieux disqualifier le propos de l’Eglise, qu’elle s’opposait à toute régulation de l’immigration[2] alors que ce qui était aussi voire surtout en cause, c’était l’instrumentalisation, la stigmatisation, d’une population étrangère (pour des faits commis par des Francais), à des fins électorales.
Non, Monseigneur Agostino Marchetto n’a pas présenté sa démission « depuis », pas plus qu’elle n’est liée à ses déclarations sur les Roms, qui ne saurait choquer un Benoît XVI qui a fait globalement les mêmes lorsque l’Italie a été pris des mêmes soubresauts. On ne fera pas à Jean-Marie Guénois l’affront de croire qu’on le lui apprend. En tant que responsable de la rubrique Religion au Figaro, il le sait. Mieux que moi. C’est, sinon, écrit ici ou là et même, tiens, là. Voilà une contre-vérité manifeste qui donne le ton de l’article.
Et l’on aimerait comprendre en quoi le message de Benoît XVI pour la journée mondiale du migrant et du réfugié « contredit Mgr Agostino Marchetto ». Contredit-il Mgr Marchetto lorsqu’il affirmait que l’Eglise s’opposait aux expulsions collectives ? Lorsqu’il évoquait un passage du multiculturel à l’interculturel (terme repris dans le message du pape) ?
Le pape le contredit-il lorsqu’il évoque le thème de la Journée :
« «Une seule famille humaine», une seule famille de frères et sœurs dans des sociétés qui deviennent toujours plus multiethniques et interculturelles, où les personnes de diverses religions aussi sont encouragées au dialogue, afin que l’on puisse parvenir à une coexistence sereine et fructueuse dans le respect des différences légitimes. » ?
Ou lorsqu’il rappelle expressément le message de Jean-Paul II pour cette même journée en 2001, selon lequel :
«[le bien commun universel] englobe toute la famille des peuples, au-dessus de tout égoïsme nationaliste. C’est dans ce contexte qu’il faut considérer le droit à émigrer. L’Eglise reconnaît ce droit à tout homme, sous son double aspect: possibilité de sortir de son pays et possibilité d’entrer dans un autre pays à la recherche de meilleures conditions de vie»
Après, l’Eglise n’est ni de droite ni de gauche, comme le soulignait Mgr Marchetto. Elle n’adoptera pas une position en ignorant son autre versant. Dès lors,
« Dans le même temps, les Etats ont le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre leurs frontières, en garantissant toujours le respect dû à la dignité de chaque personne humaine. En outre, les immigrés ont le devoir de s’intégrer dans le pays d’accueil, en respectant ses lois et l’identité nationale. «Il faudra alors concilier l’accueil qui est dû à tous les êtres humains, spécialement aux indigents, avec l’évaluation des conditions indispensables à une vie digne et pacifique pour les habitants originaires du pays et pour ceux qui viennent les rejoindre». »
Faut-il s’étonner que l’Eglise adopte une position d’un très juste équilibre ?
Et lorsque le Pape rappelle que la réglementation des flux migratoires[3], doit se faire en garantissant toujours le respect dû à la dignité de chaque personne humaine, faut-il vraiment y voir une contradiction apportée à Mgr Marchetto dans son appréciation de l’activisme sécuritaire de cet été ?
crédit photo : Catholic Church (England and Wales)
- oui, ceci est un évident hommage à Eddy, qui entame ses adieux et que c’est triste parce que je l’aimais bien [↩]
- allant au-delà même de ce que clame la majeure partie de la gauche [↩]
- qui n’est pas une fermeture ni une interdiction [↩]
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Ton propos me paraît d’une évidence sans nom, je suis toujours estomaquée de voir la capacité des gens à entendre ce qu’ils veulent entendre !
Cela me fait penser à Canal + qui, pendant l’édition spéciale, avait fait un reportage sur ce thème. Ils présentaient les différentes interventions de Mgr Vingt-trois (telle sa rencontre avec Ortefeux) comme une volonté de retour en arrière, d’apaisement vis à vis du gouvernement, de minimalisation de ce que le Vatican et les curés de gauche « avaient eu le courage de dire ».
Alors que Mgr Vingt-trois se contentait de rappeler le rôle de l’Eglise en politique, qu’il ne s’agissait pas d’attaquer un gouvernement quel qu’il soit, mais de rappeler à temps et à contretemps les limites à ne pas franchir. En bref, il clarifiait et remettait en son contexte les propos de Benoît 16. Mais non… Cela ne pouvait être qu’une opération de rattrapage, d’ailleurs, voyez, il n’a pas fait les gros yeux à Ortefeux et il a osé lui parler poliment et même sourire en sa présence !…
Effectivement, je suis d’accord avec ce billet…
Rien d’autre à ajouter, pour une fois…
Quand le Pape cause, on peut choisir d’entendre ce qu’il dit à « l’autre », ou ce qu’il me dit.
Quand le Pape cause, on peut entendre ce qu’il dit à « l’autre », ET ce qu’il me dit « à moi » ET ce qu’il nous dit « à tous ». Pas « ou », « et ».
On n’oppose pas « moi », « l’autre », et « les autres ». Sinon on n’avance pas.
Un mot pour dire que j’ai bien lu ce billet très juste. Peut-être il te fera plaisir d’entendre que pendant cette période de vacances on lit tes billets si soigneusement rédigés et référencés.
@ PMalo
Le problème n’est pas l’opposition entre « les autres » et moi, c’est d’être d’abord sensible à ce qui me remet en cause moi, et non à ce qui, vu de ma fenêtre, pourrait remettre en cause « les autres ».
Les éventuelles contradictions entre les propos du Pape et d’un cardinal ne m’intéressent que très modérément.
Ce qui me questionne c’est ceci :
« Dans le même temps, les Etats ont le droit de réglementer les flux migratoires et de défendre leurs frontières, en garantissant toujours le respect dû à la dignité de chaque personne humaine. »
Sur le principe, je crois que tout le monde peut y souscrire, mais comment dans la réalité cruelle mettre cela en application ?
Comment fait-on pour expulser des clandestins qui ne le veulent pas en respectant leur dignité ?
C’est attristant de voir un grand journal français se mettre à ce point au service de la communication du pouvoir. Il ne s’agit pas même pas de soutenir la politique du gouvernement, ce qui serait encore acceptable: non, il faut aller jusqu’à reprendre les éléments de langage suggérés par les conseillers de l’Élysée. Le pire, c’est qu’en regardant les commentaires sous l’article de M.Guénois, on dirait même que ça marche. C’est Aristote, c’est vous qui parliez d’agit-prop, dans un autre contexte ?
Comme Gwynfrid, j’ai trouvé l’article du Figaro proprement consternant, au sens fort du terme.
Sinon, l’Eglise va devoir, en plus d’être au clair sur le sujet et de défendre une ligne équilibrée, faire preuve de pédagogie.
C’est pas forcément toujours son point fort, mais sur ce point précis, ça ne parait pas trop compliqué : répéter, éventuellement plus fort et plus fermement. Il y a bien un moment où l’on ne peut plus faire semblant de ne pas comprendre.
Sur le fond du message maintenant… Je reste sensible aux accusations de ceux qui ont compris le message de l’Eglise, mais l’accusent d’enfoncer des portes ouvertes. Par contraste, sur un autre sujet, j’ai été surpris par le degré d’implication pratique de la position du synode catholique sur la question de la colonisation israélienne. En gros, la colonisation, c’est mal, et ça compromet la solution à deux Etats qui parait la seule viable. Point barre, ou presque.
Les deux problèmes n’ont evidemment rien à voir. Mais est-on si sûr que l’Eglise ne pourrait pas clarifier sa position jusqu’à ce niveau d’ancrage pratique pour ce sujet aussi, sans rentrer dans l’ingérence politique? Ca limiterait les possibilités de jouer aux abrutis…
Plus le temps passe, plus j’ai du respect pour Benoît XVI. Beaucoup d’intelligence et de soucis pour la vérité dans ses interventions. Du coup, même quand il dit quelque chose qui ne fait pas plaisir (et ça arrive assez souvent), le message porte.
Respect qui n’interdit pas cependant un respectueux désaccord sur certains points…
@ Gwynfrid
Il y a un peu plus d’un an, j’ai envoyé le courrier suivant au Figaro.
Paris, le 13 mars 2009
Monsieur Francis Morel
Directeur général
Le Figaro
14, boulevard Haussmann
75009 Paris
Monsieur,
J’ai reçu ce jour une offre d’abonnement au Figaro, signée par vous-même. Je regrette de décliner cette offre.
Fils et petit-fils d’abonné du Figaro, mon mariage et la naissance de mes quatre enfants ont été annoncés dans le Carnet du jour. J’ai longtemps acheté le journal en kiosque.
Mais je suis scandalisé par l’évolution du titre depuis le départ de Monsieur Nicolas Beytout, qui avait beaucoup travaillé à enrichir le contenu du journal.
Libéral modéré, j’ai voté pour Monsieur Sarkozy à la présidentielle. Je n’accepte cependant pas le choix fait par le Figaro de devenir le porte-parole sans recul critique de la politique décidée à l’Élysée. Cet alignement enlève tout intérêt à sa lecture. Et ce n’est pas la contribution de Madame Chazal au Figaro Magazine qui fait monter le niveau !
J’ai cessé d’acheter votre journal, dont je crains fort que l’avenir soit celui de Jours de France. Vous comprendrez donc ma décision de décliner votre offre.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
@ Aristote
Aristote a écrit : :
Votre remarque illustre très bien le lien qu’on peut faire entre l’article de Koz et l’Evangile de dimanche dernier (le Pharisien et le Publicain)… et la lecture décalée (au sens propre) qu’en a proposée Edmond Prochain.
@ Henry le Barde
Et il n’y a pas de fin à cette série :
Je te remercie de ne pas être comme cet hypocrite de pharisien.
Je te remercie d’être capable de m’assumer comme pharisien et de ne pas être comme cet hypocrite de publicain qui pisse sur les pharisiens.
Je te remercie d’être un publicain lucide sur sa propre hypocrisie et non comme ce pharisien qui prétend s’assumer en pissant sur les publicains qui pissent sur les pharisiens.
Etc.
Faut-il désespérer ? Non, le salut nous est donné par grâce, pas en raison de nos « mérites », que nous soyons pharisien ou publicain et presque certainement les deux à la fois.
@ Aristote
J’aurais pu signer votre lettre au Figaro des deux mains (même si une seule suffit généralement).
Le départ de Beytout – et la reprise de Mougeotte – ont sonné le glas d’un quotidien qui ne peut plus que se prévaloir du statut d’anti-Libé. C’est dire… Alors qu’il aurait pu prétendre à mieux – il y a de la place !
Aristote, vous avez raison. 😉
Je voulais juste souligner, non pas le fond de votre phrase -que je prends pour moi, mais l’opposition trop souvent stérile entre « moi « et les « autres ».
Et si je vous parais parfois trop péremptoire, sachez que je ne vous fais pas part des questions que je me pose, ni des combats qui sont les miens ; quand j’interviens sur un sujet, c’est quand je crois avoir quelque chose à dire, une opinion à proposer.
Il y a d’autres blogs où je ne fais que poser des questions…
Aristote a écrit : :
+1000. Difficile de concentrer une vérité aussi importante en aussi peu de mots. Chapeau.
Pour le Figaro, il y reste encore des gens très bien qui essaient de faire leur métier. Mais vous avez raison sur le fond.
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Bonsoir!
Très bon article comme d’habitude, merci Koz!
Je n’ai pas réussi à trouver le discours ou « le pape a dit… » sur le site du vatican, peut-on avoir un lien?
Merci!
« Comment fait-on pour expulser des clandestins qui ne le veulent pas en respectant leur dignité ? »
C’est effectivement le fond du problème. BXVI a posé les termes de la problématique, mais finalement il ne dit rien ni de très original, ni de très utile. En gros, les gens ont le droit d’aller où ils veulent, mais les Etats ont le droit de contrôler leurs mouvements. Le problème c’est que c’est contradictoire. C’est en fait la contradiction où se débattent toutes les politiques migratoires.
@ Louve: oui, il semble plutôt difficile à chacun (et je dois probablement me compter aussi parmi eux) de ne pas projeter sur les réactions du Vatican ses propres penchants politiques ou ses présupposés. Pour récupérer ses prises de position, ou en l’occurrence avec Canal, pour les torpiller. Ils ont du mal également à comprendre que l’Eglise ne soit pas dans le jeu politique habituel : on a tellement l’habitude de voir une opposition frontale voire caricaturale que certains voudraient (et certains medias parce que c’est plus… médiatique) avoir une bonne vieille confrontation. Que Mgr 23 refuse de serrer la main du Ministre, qu’il lui fasse la gueule, qu’il claque la porte et parte du ministère la soutane au vent. L’Eglise ne fonctionne pas comme ça, même quand elle est en désaccord, précisément parce qu’elle ne veut pas être identifiée à un acteur politique (et spécialement Mgr 23, très vigilant sur ce point). C’est aussi pour cela qu’on peut trouver ses propos parfois sibyllins, mais sa mission n’est pas de l’ordre purement politique.
Aristote a écrit : :
En effet, et j’avoue que l’approche de la Doctrine Sociale de l’Eglise m’a pas mal aidé de ce côté-là. En fin de compte, nous partons dans la vie avec pas mal de présupposés. Qu’est-ce qui nous fait croire que nous avons raison ? Le message de l’Eglise a aussi ce bénéfice que, s’il conforte certaines de nos convictions, il en bouscule d’autres. Et l’on ne peut pas y être fidèle si l’on ne prend que celles qui nous confortent. Je ne dis pas que cela me change intégralement, mais c’est un aiguillon fort utile pour éviter de s’endormir sur nos convictions personnelles.
@ Pepito: merci
Gwynfrid a écrit : :
Oui. Ce n’est pas ce que j’appelle un « journal d’opinion ». Je ne sais pas si Jean-Marie Guénois écrit de bonne grâce ce genre de choses ou s’il le fait sous l’influence bienveillante d’au-dessus, mais il est manifeste que les préoccupations politiques prennent le dessus sur l’analyse et l’information.
Et, en effet, même s’il ne faut pas se laisser déprimer par les commentaires du Figaro qui sont très souvent (comme chez Libé ou Rue89) primaires, on dirait en effet que ça marche.
Lib a écrit : :
C’est vrai qu’ici, on peut tout aussi bien considérer qu’il est gentil avec tout le monde… ou qu’il se met tout le monde à dos.
Henry le Barde a écrit : :
Je me souviens de l’édito de Mougeotte sur le travail dominical, bête et méchant, version « quand vous aurez résolu la crise des vocations, vous aurez le droit de l’ouvrir ». Degré zéro d’analyse, bien primaire. Un truc qui passe probablement bien pour certains, mais qui n’est évidemment pas au niveau de ce qu’on peut attendre d’un quotidien national, et du seul quotidien de droite.
Hervé a écrit : :
Ce n’est pas vraiment le sujet. Le sujet, c’est plutôt la façon d’essayer d’opposer de toutes pièces deux conceptions au Vatican, et donc de prétendre que le Pape aurait désavoué les critiques contre la politique menée à l’égard des Roms.
@ Vivien,
@ FC, @ Hervé: je suis assez d’accord avec vous là-dessus. Mais il faut voir aussi que ce message n’est qu’un message destiné à ouvrir la réflexion au cours d’une Journée mondiale qui interviendra le 16 janvier 2011. Il ne s’agit pas pour lui de boucler la réflexion. Et le message de l’Eglise ne se borne pas à cela, il y a, précisément un Conseil pontifical pour les migrants, une pastorale des migrants etc.
Néanmoins, c’est peut-être la limite de l’intervention de l’Eglise : tout en donnant des principes, elle refuse de s’impliquer (au niveau du Vatican – parce que l’Eglise n’est pas que le Vatican) dans des solutions pratiques, qui l’amèneraient à intervenir concrètement dans le jeu politique. Comment réguler les flux migratoires tout en respectant la dignité de la personne ? Est-ce que le fait de contraindre une personne à rentrer dans un avion porte atteinte à sa dignité ? Le seul fait d’être arrêté (migrant ou pas) est-il une atteinte à la dignité ? Pour la personne qui l’est, certainement. Faut-il renoncer à maintenir l’ordre au nom de la dignité de la personne ? C’est peut-être à nous de prendre nos responsabilités pour trouver les bons compromis, une fois les principes posés. En n’oubliant pas que d’autres reprochent à l’Eglise d’intervenir dans le débat politique alors qu’elle devrait « se cantonner à la sphère privée ». Il y a, dans les modalités d’intervention de l’Eglise aussi, un équilibre à rechercher constamment.
@ Marc: le lien est dans le billet 😉
« Comment fait-on pour expulser des clandestins qui ne le veulent pas en respectant leur dignité ? »
La réponse tient en un mot de trois lettres : ARV (ou aide au retour volontaire).
Avec une enveloppe de 3 500€ par couple marié et 1 000€ par enfant mineur jusqu’au 3ème inclus et 500€ au delà, la dignité s’en trouve vite confortée …
@ LV:
Hou !j’espère que c’est de l’humour…!
@Koz,
« En n’oubliant pas que d’autres reprochent à l’Eglise d’intervenir dans le débat politique alors qu’elle devrait « se cantonner à la sphère privée » ».
Que l’Eglise intervienne dans le débat politique sur un point précis quand le problème soulevé permet facilement de voir où est le bien, cela me semble essentiel.
Par exemple atteinte aux droits de l’homme dans une dictature.
Quand un problème est complexe, qu’un bien à court terme risquerait de devenir un mal à long terme, je pense qu’elle devrait se limiter à en appeler à la conscience et à la responsabilité des politiques pour qu’ils agissent avec discernement.
Mais avec quelle conscience, quelle responsabilité, et pour quel discernement si on ne pose pas les principes qui permettent justement cette conscience, cette responsabilité, en vue de ce discernement ?
Bonsoir Koz,
les articles dans l’église dont tu parles me semblent effectivement avoir un ton déplacé. L’église catholique n’est pas en France aujourd’hui un acteur partisan du débat politique français. Il est donc parfaitement normal qu’elle assume des positions qui parfois plaisent, parfois déplaisent à nos dirigeants. On pourrait dire la même chose de l’opinion de nombreux intellectuels, ou de Koz.
Par contre, je reste souvent sur ma faim sur la qualité et la profondeur des positions de l’église, en particulier sur les sujets politiques, sociaux et économiques: c’est dans un sens assez normal: l’église n’est pas spécialiste dans ces domaines. Elle peut à mon avis au mieux exprimer une position centriste et traditionnelle, une sorte de point d’ancrage. Cela peut éviter les pires délires, mais je ne suis pas sûr que cela aide à progresser.