« Je prie simplement mes lectrices et mes lecteurs de me faire le crédit de la bienveillance sans lequel il n’y a pas de compréhension possible »
Cette simple phrase de l’avant-propos de Jésus de Nazareth, par Joseph Ratzinger – Benoît XVI, a attiré mon attention. Là n’est pas le débat, mais elle vient juste après que Joseph Ratzinger – Benoît XVI ait précisé que « ce livre n’est en aucune manière un acte du magistère« . Il se place donc, vis-à-vis des catholiques, dans la position de n’importe quel autre auteur. Vis-à-vis des non-catholiques, il est en tout état de cause dans la position de tout auteur. Ce n’est pourtant pas une raison pour lui later sa race « par principe« . Je suis, moi-même, lorsque j’écris, dans la position de ce n’importe quel auteur.
Et je revenais sur ce « crédit de la bienveillance sans lequel il n’y a pas de compréhension possible« . N’y a-t-il donc vraiment de compréhension possible qu’en faisant le crédit de la bienveillance ? Faute de bienveillance, passerait-on à côté de nos lectures, de nos échanges ?
Je repensais à mes dernières lectures. Je viens de reporter la fin de la lecture du Ressentiment dans l’Histoire de Marc Ferro, étant plus pressé d’entamer celle de Jésus de Nazareth, qui me paraît plus urgente, dans l’hypothèse où je devais mourir demain. J’ai également du mal à percevoir l’apport de sa thèse, selon laquelle le ressentiment serait moteur essentiel de l’Histoire. Mais lui ai-je fait le crédit de la bienveillance ? J’ai lu le Projet d’Espoir de François Bayrou et le Pacte présidentiel (puisque l’on avait que cela) de Ségolène Royal. Jusqu’où leur ai-je fait le crédit de la bienveillance ? J’ai entamé leur lecture sans hostilité, certes, mais « bienveillant » ? Avant de me jeter commodément la pierre, que ceux qui ont lu Témoignage ou Ensemble se demandent s’ils ont fait à Nicolas Sarkozy le crédit de la bienveillance.
Faire le crédit de la bienveillance, c’est aller bien loin dans la mise en condition. Mais quid si, in fine (pas mal, hein, « quid » et « in fine »…), on passait à côté de toute compréhension, faute d’accepter le risque de faire à l’auteur le crédit de la bienveillance dans la lecture de son propos ? Si, faute d’aller aussi loin que la bienveillance, on en restait à un éternel dialogue de sourds ?
Puis-je penser que c’est engager la pensée sur un mauvais sentier que d’appliquer ce propos à la politique ? Puis-je, par exemple, demander aux lecteurs de ce blog de faire le crédit de la bienveillance à la lecture de mes billets polémiques ? C’est probablement illusoire et, parfois même, pas souhaitable. Au delà, doit-on faire le crédit de la bienveillance à une idéologie totalitaire ? La bienveillance serait-elle nécessaire à la compréhension – qui n’interdit pas la désapprobation ou la condamnation – d’une idéologie totalitaire ?
Il ne convient peut-être pas de trop généraliser un simple propos, limité à l’origine à un discours (normalement) non polémique. Mais, précisément, est-il seulement nécessaire d’appeler à la bienveillance, si le propos n’a pas à tout le moins un potentiel polémique ? Il ne serait donc pas déplacé d’envisager la question également sur le terrain politique. J’en viens à m’interroger aussi sur un autre cas : lorsqu’un avocat agit dans le cadre d’un contentieux, qu’il reçoit les écritures d’un adversaire, son rôle, son seul rôle, est d’en contrecarrer l’argumentation. Faut-il penser que, faute de faire, là aussi, le crédit de la bienveillance, on ne peut comprendre ? Et comment bien répondre, si l’on n’a pas compris ?
Comme souvent lorsque je déroule la pelote de ma pensée, j’en arrive à un stade où tout me paraît tellement évident que c’en serait dépourvu d’intérêt. Je me souviens d’un concours, comme ça, que j’ai quitté en pleine épreuve. Je n’effacerai donc pas ce billet.
Mais, en fin de compte, tout ceci « n’« est « qu’« affaire de dialogue, d’écoute. Il ne s’agit pas que du rapport entre un auteur et un lecteur, mais également entre deux interlocuteurs. La formulation de la phrase de Ratzinger XVI se prête d’ailleurs à la généralisation puisque, s’il tient ce raisonnement à l’occasion de l’écriture d’un livre, il n’en limite pas le champ au seul domaine de l’écrit. Comment comprendre l’autre – ce qui ne signifie pas, une fois de plus, l’approuver – si on ne lui fait pas le crédit de la bienveillance ?
Encore faut-il avoir la volonté – la disponibilité (d’esprit) – de comprendre l’autre. Encore faut-il que l’autre se soucie d’être compris.
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Est-ce qu’on ne peut pas dire que même ce crédit là se gagne?
L’engagement, même le plus partisan, peut être perçu de façon bienveillante s’il arrive à prouver sa « bonne foi » (terme loin d’être innocent). C’est tout le pouvoir de l’ethos, parfois négligé par certains, quand il parvient à transmettre la sincérité du locuteur à son auditoire ou lectorat.
C’est pour cela, je crois, qu’autant de lecteurs de gauche s’arrêtent sur ton blog : parce que sans cacher ton engagement, tu te places en penseur « transparent », tu ne caches ni tes doutes ni tes interrogations, même si tu tranches politiquement dans la manière de répondre.
C’est cela, par exemple, qui me fera toujours préférer Camus à Sartre : l’un gagne ligne après ligne mon crédit bienveillant, quand l’autre se le refuse d’avance par des présupposés trop agressifs. Même si je garde le plaisir de la lecture.
J’ai l’impression qu’il est impossible d’accorder a priori un crédit flottant, sauf pour les auteurs dont on ne sait rien. Et encore, c’est un crédit provisoire, visant à être remplacé par celui de l’idée créée par la lecture.
En politique, est-ce que ce crédit bienveillant n’est pas un peu ce que Bayrou prône (approuver ou dénoncer au cas par cas, sans parti pris antérieur)? Le problème est qu’il faut pour y prétendre rester définitivement spectateur, et faire preuve d’une « bonne foi » immaculée… ce dont Bayrou s’est déjà montré incapable.
Peut-être faut-il aussi resituer le contexte de ce livre qui est je crois, une réponse éclairée de l’Eglise suite aux livres (notamment Da Vinci Code, films..).
Ta bienveillance est surement acquise dès le départ mais qu’en est-il des nombreux lecteurs qui se sont précipités sur le livre pour y déceler ce que eux, désiraient comprendre.
« Je viens de reporter la fin de la lecture du Ressentiment dans l’Histoire de Marc Ferro, étant plus pressé d’entamer celle de Jésus de Nazareth, qui me paraît plus urgente, dans l’hypothèse où je devais mourir demain. »
Bizarre.Tu te sens menacé ou tu t’inquiètes pour ta vie post mortem ?
C’est héroïque de toujours faire preuve de bienveillance.
J’ai compris il y a quelques années qu’ouvrir un livre sans ouvrir sans esprit est un effort totalement superflu ; aussi j’essaye toujours fermement d’essayer de « comprendre » le cheminement qui amène des gens à arriver à une position, même si je ne l’approuve pas. Mais parfois c’est tout simplement au-dessus de mes forces. Par exemple, je ne peux m’empêcher de saturer et de rejeter en bloc les oxymores grotesquement inconséquents d’un point de vue uniquement logique qui dominent les débats depuis 5 ans, le fameux « Jospin n’est pas assez à gauche, hissons Le Pen au second tour » de 2002, le tout aussi pertinent « pour l’Europe et pour le social, votons NON » de 2005 et enfin le dernier né de 2007 : « Sarkozy défenseur du travail ».
Thaïs a écrit plus haut :
Tu te sens menacé ou tu t’inquiètes pour ta vie post mortem ?[/quote]
Koz a raison car « never ask for whom the bell tolls for it tolls for thee » (John Donne)
Koz a écrit plus haut :
[quote post= »348″] lorsqu’un avocat agit dans le cadre d’un contentieux, qu’il reçoit les écritures d’un adversaire, son rôle, son seul rôle, est d’en contrecarrer l’argumentation.[/quote]
Je me suis toujours demandé comment faisaient les avocats pour approcher avec bienveillance certaines affaires scabreuses. Certes ils sont payés pour ça, mais souvent à leur place je m’exclamerais devant la cour « il n’est point de châtiment assez sévère pour punir les méfaits dont s’est rendu coupable mon client ».
Thaïs : sur ce point, je ne crois pas que le contexte du livre soit important, ou même utile pour cette problématique. Ce qu’il écrit là, un autre aurait pu l’écrire dans d’autres circonstances. Même s’il n’est aps tout à fait dépourvu d’intérêt que ce soit lui qui l’écrive.
D’ailleurs, il me semble que son livre va au-delà. J’en parle d’ailleurs en n’en ayant lu que l’avant-propos et l’introduction, ce qui est assez prématuré. Il me semble surtout vouloir opérer une synthèse entre ce que les spécialistes connaissent sous le nom de méthode historico-critique (quand je dis les spécialistes, c’est aussi pour avouer que je l’ai découvert samedi…) et la connaissance de Jésus par la foi. Il ne condamne pas la démarche historico-critique, qu’il affirme même indispensable, et « de la structure même de notre foi », mais il en souligne ce qui, d’après lui, en constitue les limites.
Mais nous débordons. Agréablement, mais nous débordons. Il est vrai que je ne suis pas certain que ceux qui sont susceptibles de lire son livre lui fassent d’emblée « le crédit de la bienveillance ».
Sinon, je me sens menacé, effectivement. Je crois que je vais mourir. Et je ne sais pas quand. Puisque je n’arrive pas à m’empêcher de me poser certaines questions, autant que je nourrisse ma réflexion plutôt que de piétiner. Mais bon, c’est entre la boutade et la réflexion sérieuse.
Damoclès : je ne répondrai pas à tes compliments, ça ne se fait pas mais je t’en remercie.
Tu as raison pour ton exemple entre Camus et Sartre. C’est un choix d’écriture, ou de parole : escompter la bienveillance si l’on agresse est un peu trop demander. En revanche, l’idéal est peut-être de parvenir à faire preuve de la bienveillance nécessaire y compris à l’encontre de celui qui est agressif, pour pouvoir tout de même le comprendre.
[quote comment= »26407″]Koz a raison car « never ask for whom the bell tolls for it tolls for thee » (John Donne)[/quote]
Les affaires de cloches, moi, ces derniers temps, je m’en méfie… 😉
[quote comment= »26407″]Je me suis toujours demandé comment faisaient les avocats pour approcher avec bienveillance certaines affaires scabreuses. Certes ils sont payés pour ça, mais souvent à leur place je m’exclamerais devant la cour « il n’est point de châtiment assez sévère pour punir les méfaits dont s’est rendu coupable mon client ».[/quote]
Là, je peux plus difficilement m’exprimer, dans la mesure où ce n’est pas le droit que je pratique. Je me demande, à la rigueur, dans quelle mesure c’est bien à l’avocat, au pénal, de procéder ainsi, et pas uniquement au juge.
Les domaines que je pratique sont plus « techniques » et il m’a semblé à plusieurs reprises que le fait de lire les conclusions de l’adversaire dans la seule optique de les contrecarrer pouvait parfois faire courir le risque de passer à côté du débat.
[quote comment= »26406″]C’est héroïque de toujours faire preuve de bienveillance (…) et enfin le dernier né de 2007 : « Sarkozy défenseur du travail ».[/quote]
Le fait de faire preuve d’une bienveillance initiale ne signifie pas nécessairement qu’au final, tu doives tomber d’accord. Tu peux comprendre en quoi Sarkozy s’estime défenseur du travail et en conclure que tu es en désaccord, ou que tu ne le crois pas.
Mais voyons, il s’agit d’une figure classique du discours : en rhétorique, quand on en faisait, on appelait ça « captatio benevolentiae »
Le fait est que sans cette attitude de l’esprit, aucun dialogue n’est possible.
Rien de très surprenant donc, à cet endroit de ce livre, mais ton billet me fait comprendre quelque chose de ma propre façon de voir le dialogue démocratique. Notre vie politique manque de bienveillance, je trouve.
Merci!
[quote comment= »26407″] Je me suis toujours demandé comment faisaient les avocats pour approcher avec bienveillance certaines affaires scabreuses. [/quote]
Dang, en te lisant me revient à l’esprit une phrase de Jacques Vergès entendue ce week end, lors de la promo de Barbet Schroeder pour son film « L’avocat de la terreur ».
Vergès disait qu’on lui avait une fois demandé s’il aurait défendu Hitler, si l’occasion s’était présentée. Il dit avoir répondu : « Oui, s’il avait plaidé coupable ».
oui si j’en crois cela :
http://web.croire.com/croiretv/prod/index.html
je me suis laissée influencer par les journalistes. Je n’ai pas encore lu ce livre mais la conclusion du Père Kruber (sur les deux passages qu’il a préféré) m’incite à le lire vite.
« sous reserve(S) » bien sur d’avoir fini de lire ce livre je suppose?
Je vois l’allusion, mais pas bien le rapport 😉
@Dang :
« Je me suis toujours demandé comment faisaient les avocats pour approcher avec bienveillance certaines affaires scabreuses. »
Moi aussi je me suis souvent posée la question et je pense que la bienveillance de l’avocat (et ce pourquoi il est payé)consiste justement à dégager de la couleur (et même du blanc) là où tout le monde n’y voit que du noir .
Bref des saints hommes (et femmes)…
bien souvent la delectation d’aborfer un nouveau livre n’est-elle pas gachee parune legere deception arrive a la derniere page, et, comme tu le dis, tu n’y es pas encore, d’ou mon commentaire.
p.s. (pour post scriptum bien sur ) mais je suis donc bete, comment etre deçu par un livre dont on connait deja la fin ?
Je crois que pour comprendre le point de vue de quelqu’un (à supposer que ce soit le but recherché) il faut faire preuve d’un minimum d’empathie, lui faire crédit de sa bonne foi et de sa bonne volonté.
Par exemple lorsque JP2 dit que le seul moyen efficace de lutter contre le SIDA en Afrique c’est la fidélité, il faut comprendre que JP2 est le Pape, le gardien d’une certaine morale, d’une certaine spiritualité, que l’on peut ou non partager.
De même lorsque l’on compare les programmes politiques il y a la méthode de la diabolisation, celle de Besancenot etc qui en sont encore a proner la lutte des classes, et puis l’acceptation du principe que les autres cherchent aussi à améliorer la situation de tous et que ce sont les moyens qui divergent.
Pour en revenir à B16, je ne comprend pas très bien cette introduction. Il est le Pape, 24/24 7/7 jusqu’à son dernier souffle, et tout ce qu’il dit, fait, écrit etc, c’est le Pape qui le dit!
Pape c’est pas un boulot, on est pas Pape de 8h à 18h et après on devient un romancier. Je serai un p’tit curé de province qui vit maritalement avec une dame, j’en profiterai pour faire mon coming out! Le pretre qui s’est fait viré y a pas longtemps, il etait curé de 8h à 18h le reste du temps s’il avait une histoire de coeur, ca ne concerne pas son engagement pastoral!!!
Je propose une pétition pour permettre le mariage des pretres selon la jurisprudence B16!
Je crois que l’on peut, tout de même, faire une petite distinction entre les exemples que tu évoques : Benoît XVI, en écrivant un livre de théologie, ne fait rien de contraire à son ministère. D’une part, il avait commencé la rédaction de son livre antérieurement, d’autre part, il entend seulement affirmer qu’il ne souhaite pas mettre en jeu l’autorité du Pape sur cette question, et clore la discussion théologienne, mais y participer. Il est vrai que c’est un peu original comme attitude. Peut-être a-t-il du mal à se résigner à ne plus être professeur de théologie ?
Mais faut-il lui reprocher de souhaiter se placer au niveau de tout autre auteur, et de soumettre ses développements à la critique la plus large ? Même s’il y a tout de même un côté un peu illusoire : personne n’oublie qu’il n’est pas un théologien comme un autre.
Rude question. Pour instaurer un dialogue en effet, il est fondamental, mais bien difficile, de faire « le crédit de la bienveillance » à quelqu’un qui vous agresse, qui vous nie, ou que vous ressentez comme tel : les réflexes de défense ou de fuite, prennent alors le pas sur nos capacités d’empathie … Peut-être faut-il tout d’abord « s’élever » au dessus du débat, s’en détacher personnellement …
C’est un sujet pour Pikipoki, ça !
@ Dang:
Pour les avocats, c’est, comme toujours, l’excellent Maitre Eolas, qu’il faut lire…
Finalement, ça n’a pas l’air si compliqué que cela.
Le respect de la procédure avant tout. Très bien. Mais alors, ça ne m’étonne pas vraiment qu’en cas de faute de procédure, certains pensent à se faire justice eux-mêmes…
La bienveillance… N’est-elle pas possible uniquement si l’on postule la bonne foi de l’auteur, ou au moins, son honnêteté intellectuelle? Dans ce cas, il faut accorder du crédit seulement aux « écrivains » (dans le sens large du terme) que l’on connaît, à qui l’on fait confiance, dont on sait qu’ils ne nous manipulent pas… Qu’on soit d’accord avec eux ou non, d’ailleurs!
Je me suis déjà posé cette question en matière d’histoire. Cette matière où l’on peut rapidement être largué et très influencé si on ne maîtrise pas son sujet. J’aime bien, avant de me plonger dans une lecture historique, m’assurer que je ne vais pas me faire avoir du début à la fin.
Je suppose que c’est la même chose en matière religieuse. Celui qui croit en ce que dit l’Eglise ne peut qu’accorder « bienveillance » à ce que va nous dire Benoît XVI. Mais comment celui qui n’y croit pas, qui estime que le pape n’est qu’un imposteur et un énième gourou, peut-il lui accorder ce crédit? Comment peut-il sincèrement penser que l’auteur, qui est le chef de la Chrétienté, n’a pas un avis subjectif sur Jésus de Nazareth?
Certes, même sans bienveillance, il peut y avoir compréhension (Après tout, le pape n’est pas le moins bien placé pour évoquer ce sujet). Mais adhésion, certainement pas!
Très honnêtement je ne suis pas une lectrice assidue des oeuvres de Benoit XVI… la théologie me pousse en général à douter… sans doute parce qu’elle me dépasse.
Je crois que si j’analysais l’amour que je ressens pour les miens je ne trouverais rien de rationnel et peut-être même que ma conclusion serait, finalement je n’ai aucun fondement à cet amour donc : stop !
Ceci dit, je trouve « touchante » de la part du pape, cette demande de bienveillance pour aborder son ouvrage. Le mot semble inconvenant en parlant de ce pape nimbé de ses connaissances ,ailleurs, bien dans la lignée de ses frères philosophes allemands. Pourtant c’est ce que je ressens. Jean-Paul II entrainait spontanément les passions, l’enthousiasme pour beaucoup, le chemin de ce nouveau pape est plus aride !
Je serais curieux de lire l’original. Lorsqu’on lit, pour accepter une thèse, il faut un minimum d’empathie, et je ne serais pas hostile à ce crédit a priori, quitte à l’évacuer au fil de la lecture.
Il est plutôt irritant, par exemple, de voir des biographies à charge, quand le rôle est plutôt de donner à comprendre. Mieux la vaut indulgente que réprobatrice, à mon sens. Il peut en aller de même pour la lecture.
Ensuite, s’il s’agit de faire crédit à Benedictus lui-même de sa bienveillance pour l’engeance humaine, oui, sans doute, mais avec précaution quand même.
Le texte original serait intéressant à lire pour mieux trancher.
Sinon, bien sûr d’accord pour la remise en contexte, mais qui peut se faire au cours de la lecture, ou a posteriori.
C’est en effet nécessaire, la lecture de la propagande électorale en atteste : si j’avais dû classer les candidats selon leurs déclarations d’intentions gracieusement déposées dans mon réceptable postal, j’aurais effectué assez exactement le contraire de ce que l’analyse de l’ensemble de leurs propos et actions me laissait entendre.
[quote comment= »27440″]Très honnêtement je ne suis pas une lectrice assidue des oeuvres de Benoit XVI… la théologie me pousse en général à douter… [/quote]
Les enjeux sont tels que, oui, cela peut- être angoissant de lire de tels ouvrages. J’connais ça. Mais on peut aussi faire le pari, en les lisant, qu’au lieu de vous amener à douter, ils vous aideront à croire.
[quote comment= »27454″]Je serais curieux de lire l’original. Lorsqu’on lit, pour accepter une thèse, il faut un minimum d’empathie, et je ne serais pas hostile à ce crédit a priori, quitte à l’évacuer au fil de la lecture.
Il est plutôt irritant, par exemple, de voir des biographies à charge, quand le rôle est plutôt de donner à comprendre. Mieux la vaut indulgente que réprobatrice, à mon sens. Il peut en aller de même pour la lecture.
Ensuite, s’il s’agit de faire crédit à Benedictus lui-même de sa bienveillance pour l’engeance humaine, oui, sans doute, mais avec précaution quand même.
Le texte original serait intéressant à lire pour mieux trancher.[/quote]
Certes oui, mais je n’appelais pas spécialement à faire le crédit de la bienveillance au livre de JR (tiens, c’est marrant, ça JR) BXVI en particulier. C’était une réflexion générale.
[quote comment= »27454″]C’est en effet nécessaire, la lecture de la propagande électorale en atteste : si j’avais dû classer les candidats selon leurs déclarations d’intentions gracieusement déposées dans mon réceptable postal, j’aurais effectué assez exactement le contraire de ce que l’analyse de l’ensemble de leurs propos et actions me laissait entendre.[/quote]
Il me semble utile de commencer par le « crédit de la bienveillance », mais effectivement, la contextualisation est nécessaire aussi : l’interlocuteur a sa part de responsabilité. S’il s’agit de quelqu’un qui a continuellement renié ses promesses…
Ce qu’il y a de bien dans le propos c’est le geste d’humilité de Benoit XIV que sous-tend ce mot car la bienveillance n’est accordée que par d’un supérieur (le lecteur) à un inférieur (Benoit XIV, ici plutot Ratzinger car il écrit en son nom).
[quote comment= »26407″]
Koz a écrit plus haut : » lorsqu’un avocat agit dans le cadre d’un contentieux, qu’il reçoit les écritures d’un adversaire, son rôle, son seul rôle, est d’en contrecarrer l’argumentation. »
Je me suis toujours demandé comment faisaient les avocats pour approcher avec bienveillance certaines affaires scabreuses. Certes ils sont payés pour ça, mais souvent à leur place je m’exclamerais devant la cour « il n’est point de châtiment assez sévère pour punir les méfaits dont s’est rendu coupable mon client ».[/quote]
Certainement sur ce coup-ci, Eolas pourra t’éclairer.
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C’est franchement, le texte que je n’ai jamais vu pareil ailleurs. Parfait à tous les niveau.