C’est certainement de la petite histoire, mais si elle n’avait pas d’influence sur la grande, ils y prêteraient moins d’attention. En tout cas, ce n’est pas parce qu’il se place au centre qu’il faudrait prendre François Bayrou pour une guidouille sauvage. Que nul ne l’ignore…
On ne fait pas la campagne qu’il a fait sans quelque habileté stratégique.
L’UDF est, donc, en grandes manoeuvres. Survivra, survivra pas ?
Le sigle UDF, lui-même, était un enjeu de poids. En jeu ? L’apparence. Qui se situerait dans la continuité ? Qui serait le scissionnaire ? Sans compter le sort du « trésor de guerre« , largement exposé par mon camarade communard Jules.
Car, à l’origine, l’UDF était bien censée disparaître. C’était d’ailleurs un objet d’étonnement : quel pouvait être l’intérêt de créer le Parti Démocrate s’il s’agissait simplement de changer de sigle. Les mêmes hommes, la même stratégie, on change le sigle. l’UDF devient le PD. Pourquoi donc ? Signifier une rupture, ok. Forcer les minoritaires (Robien, Baguet, Santini…) à faire leur choix et quitter l’UDF ? Peut-être.
Mais Gilles de Robien, notamment, ne l’entendait pas ainsi.
« – François Bayrou a aussi annoncé, hier, que l’UDF allait disparaître et serait remplacé par le parti démocrate.
Vous vous rendez compte ! La seule préoccupation d’un responsable politique, c’est de changer les initiales…
– Il veut tourner la page, hein…
Tourner la page ?
– Vous étiez membre de l’UDF, serez-vous membre du Parti démocrate ?
Monsieur Aphatie, je continuerai… mais moi, je suis membre de l’UDF et je reste membre de l’UDF.
– Mais l’UDF va disparaître.
Mais comme seule préoccupation, comme seule préoccupation, c’est de changer les initiales de son parti, ça me semble bien peu. Aujourd’hui, des Français… Ils réfléchissent au choix qu’ils doivent faire dans dix jours. C’est ça leur préoccupation : projet contre projet. Ca engage l’avenir de la France, durablement. Et François Bayrou, la proposition qu’il fait, c’est : « Je ne choisis pas, je change les initiales de mon parti ».
– Et vous, qu’est-ce que vous allez devenir ?
Moi, je ne change pas les initiales de mon parti, je reste UDF. Je suis UDF, je suis centriste…
– Mais l’UDF va disparaître, Gilles de Robien…
… Je garde mes valeurs et mes convictions centristes et je reste UDF.
– Avec quelle étiquette vous allez être candidat aux élections législatives ?
UDF.
– Mais vous ne pourrez pas…
UDF. »
Si certains avaient mal compris, je clarifie : Gilles de Robien avait bien l’intention de rester « UDF ». Avec ou sans Bayrou.
Pour ce qui est de reprendre les mêmes hommes et de recommencer, on a à tout le moins pu être rassurés. Il y aura du renouvellement. Et là, précisément, le risque, pour François Bayrou que les 24 députés qui l’ont quitté entendent bien, eux, conserver l’étiquette « UDF » s’est brutalement accru. Tout comme le risque d’apparaître lui-même minoritaire « chez lui« .
Alors voilà, un charmant retraité de la Côte d’Azur ayant eu l’idée en fin de compte providentielle de disposer de droits sur l’appellation « Parti Démocrate », on procède à un très opportun changement de nom et de sigle, et l’on s’appelle désormais « Mouvement Démocrate« . A ce stade toutefois, il s’agit toujours de constituer un parti.
Changement de pied ! Le « Mouvement Démocrate » n’est plus un parti s’appelant « mouvement » mais un mouvement, et l’UDF n’est plus appelée à disparaître. L’UDF qui était elle-même initialement une Union de divers partis, se retrouverait une simple composante d’un « Mouvement » pouvant accueillir en son sein d’autres formations, comme, par exemple l’UDF et… Ah, il y a bien Cap21, mais Corinne Lepage avait de toutes façons annoncé son intention de rejoindre ce qui devait être un parti. Il y a aussi Jean-Luc Benhamias qui s’est dit que, finalement, en tant qu’ex-Vert , il ne serait pas dépaysé dans ce joyeux bordel actuel… et puis ?
Bref, le MD se constitue en coquille appelée à rassembler… l’UDF. A laquelle on ajoute Corinne Lepage – qui, du coup, envisagera peut-être d’apporter Cap21 en dot – Azouz Begag et Jean-Luc Benhamias soit, donc, quatre forces.
Je me permets donc, avec la marge d’erreur que suppose ce qui n’est qu’un exercice de divination, de subodorer la manoeuvre stratégique, le montage politico-juridique, outre la démonstration qu’il a encore, au moins, la haute main sur le Conseil National de l’UDF…
Rusé, le béarnais. En attendant que soit joué le prochain coup.
Tiens, j’en profite pour créer la catégorie « MD »
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Vous oubliez de mentionner François Goulard, une pièce maîtresse du Mouvement Démocrate.
Heureusement qu’il est fin, le béarnais, car tu accorderas qu’il est dans une situation délicate. Les gens qui souhaitent être dans la majorité présidentielle, c’est pas forcément des traîtres! C’est peut-être juste des gens qui ont pu penser qu’on referait à gauche l’alliance qu’on avait avec la droite. Et ça, ce serait moyennement bien. Et comme en plus ils se voient en situation, soit de participer à une majorité voire une gouvernement, soit de perdre leur poste, on comprend qu’il y ait des angoisses, s’pas. On verra ensuite.
Pour ce que j’en sais (pas grand chose, mais un peu quand même)
1. le nom UDF ne pouvait pas être récupéré par d’autres que le parti propriétaires du siège de la rue de l’Université. Le nom avait été déposé par qqn d’autre, mais l’usage habituel était quand même celui de ce parti, qui peut donc en faire ce qu’il veut.
2. la forme du « mouvement »/parti. les choses n’ont pas été définies si clairement que ça. Avant le ralliement de Corinne Lepage, il s’agissait en effet de créer un parti. Ensuite, il y a eu des négociations. La notion « d’Alliance » a été mise en avant. J’ai toujours pensé qu’il était dans la tradition de la famille centriste de préférer les fédérations de partis (ce qu’était l’UDF au temps du CDS puis de Force Démocrate) aux grands partis. « Quand on pense tous la même chose, c’est qu’on ne pense plus rien », s’pas. Et Bayrou lui-même a plutôt cette culture. Ca m’aurait étonnée qu’on propose à ceux qui voulaient nous rejoindre une sorte d’UMP.
Enfin bref, tel que c’est, ça laisse ouverts tous les possibles. Je suis drôlement contente. Il y avait plein de monde à la Mutualité ce matin, il a fallu bloquer les portes, beaucoup sont partis. L’ambiance était bonne. Tout le monde était d’accord que désormais, il fallait faire attention à ménager notre flanc droit, pour ne pas se retrouver dans la même situation par rapport au PS que celle où on était avec l’UMP.
Je dois être visiblement un peu concon car je ne comprends rien à ces subtilités d’appareil. Les électeurs, eux, s’y retrouveront-ils avant les législatives ? Voteront-ils UDF ? MD ? Drôle de manière de rénover la politique en tout cas.
[quote comment= »21311″]Les gens qui souhaitent être dans la majorité présidentielle, c’est pas forcément des traîtres! C’est peut-être juste des gens qui ont pu penser qu’on referait à gauche l’alliance qu’on avait avec la droite. Et ça, ce serait moyennement bien. [/quote]
Peut-être aussi ces gens-là ne se sont-ils pas retrouvés à l’UDF par hasard mais parce que, fondamentalement, ils appartiennent à une famille de centre-droit, élus, en 2002, sur cette ligne, ce qui n’en fait pas véritablement des « traîtres » à leurs électeurs.
Ce n’est pas qu’ils soient soudain devenus mes meilleurs amis mais leur position n’est pas forcément si incohérente ou contradictoire que ça.
[quote comment= »21311″]Enfin bref, tel que c’est, ça laisse ouverts tous les possibles. Je suis drôlement contente. Il y avait plein de monde à la Mutualité ce matin, il a fallu bloquer les portes, beaucoup sont partis. L’ambiance était bonne. Tout le monde était d’accord que désormais, il fallait faire attention à ménager notre flanc droit, pour ne pas se retrouver dans la même situation par rapport au PS que celle où on était avec l’UMP.[/quote]
L’Associated Press évoque « une salle houleuse« .
Quoi ? Des menaces ? Des annonces de représailles ? 😆
Bon, allez je plaisante. Mais ça me fait tout de même penser à ce que l’on a reproché à l’UMP.
Tiré de l’article d’AP que tu lie :
« Si nous sommes premier ou deuxième » à l’issue du premier tour, « nous nous maintenons. Si nous sommes troisième, nous nous retirons. Pas d’accord de désistement »
Ca me paraît super malin de leur part. Ils ne prennent pas la responsabilité de créer une triangulaire, mais s’ils sont « qualifiés » ils placent le 3e (PS ou UMP) devant un dilemme : soit il se maintient et il fait élire l’autre, soit il se rallie au centre.
Ils vont nous multiplier par 577 le scenario de la présidentielle : il suffit d’être au « second tour » pour gagner. Gageons qu’avec la stratégie « on ne change pas une équipe qui perd » du PS, le rusé Béarnais sera au second tour dans un paquet de circonscriptions.
Chapeau.
Non, leur position n’est pas forcément contradictoire ou incohérente _ il m’a fallu deux jours pour le comprendre, cela dit. Je parle de ceux qui ont soutenu N. Sarkozy au second tour (ce que personne à ma connaissance n’a jamais songé à leur reprocher, chez nous) : L’appel du Figaro m’a drôlement étonnée, mais ça n’est pas incohérent.
A Bayrou de leur prouver qu’il gardera sa ligne. (On passe pas à gauche, on élargit au centre gauche, comme on a toujours dit qu’on le ferait). A eux de faire en sorte de garder leur liberté de parole au sein de la majorité. Si certains d’entre eux obtiennent des maroquins, évidemment, le raisonnement n’est plus exactement le même.
On verra bien ce qui va se passer!
Pour la « salle houleuse », ça devait dépendre des moments. Quand Bourlanges a parlé, oui sûrement, et d’autant plus qu’il a eu un malaise sur la fin. Sinon, c’était un bon esprit. Beaucoup de demandes de prises de paroles. Mais je suppose qu’on en saura plus plus tard. Je n’ai pu me déplacer que pour ma pause déjeuner, et j’ai échangé des messages avec mes petits amis…
Et puis tu sais, l’électorat de centre droit de 2002… c’est pas si sûr. Bayrou avait défendu la même ligne d’indépendance pendant la campagne de 2002. En fait, avec le jeu des désistements, c’est pas qu’ils ont été élus par le centre-droit, c’est qu’ils ont été élus par la droite, point barre.
Que Bayrou soit rusé, c’est un fait. Il n’a pas mené le PS au bord de l’implosion pour rien. Mais il a deux gros défauts politiques, à mon sens, dont l’importance est doublée par le fait que, comme un vrai socialiste qu’il n’est pas, il ne se remet jamais en cause :
1) Il est persuadé d’être irremplaçable et absolument nécessaire à la tête de la France. Je lisais sur son blog François Mitterrand 2007 dire de Fabius quelque chose du style (de mémoire) : « il n’a pas compris que c’est lorsque j’ai admis que je pouvais finir ma vie sans être Président que j’ai réussi à le devenir ». Bayrou a le même problème.
2) Il éprouve une haine viscérale pour Sarkozy. Or pardon d’être cynique, mais la haine comme la passion sont dangereuses en politique, si l’on ne sait pas les canaliser ou les sublimer. Bayrou l’a montré en s’attaquant aussi fort à Sarkozy entre les 2 tours, ce qui a certainement poussé ses députés vers ce dernier, en plus des contraintes législatives.
Donc pour moi, le béarnais est opportuniste, et il a du flair. Mais il n’a rien d’un génie politique. Il est trop aveuglé par son égo, au contraire d’un Sarkozy qui a su en faire sa première arme.
Damoclès, tu as déjà pris le petit déjeuner avec Bayrou? Parce que moi, non. Du coup, je suis pas capable d’en dire autant que tout ce que tu dis là.
En tout cas, heureusement que Sarkozy ne déteste pas Chirac, ni Chirac Sarkozy. Heureusement qu’Allègre et Besson ne détestent pas Royal. Parce que sinon, on aurait une politique d’aveuglés, et ce serait bien bien flippant.
(je croyais que c’était au pays des bisounours bayrouistes que tout le monde est beau et gentil, lol!)
[quote comment= »21329″]Damoclès, tu as déjà pris le petit déjeuner avec Bayrou? Parce que moi, non. Du coup, je suis pas capable d’en dire autant que tout ce que tu dis là.[/quote]
Bonjour Lisette. Concernant son petit dèj, je serais incapable de te dire s’il préfère la brioche aux croissants, ou le thé au café.
Par contre, concernant son caractère et son parcours politique, notamment durant cette campagne, j’étais (et toi aussi) aux premières loges. S’il te faut un argumentaire pour chacun de ces points, pas de souci, pourtant ils relèvent pour moi de l’évidence.
C’est fort adroit de ta part de botter en touche sur Besson et Allègre ; seulement ces derniers ont expliqué leur position rationnellement. Bayrou a fondé ses attaques sur Sarkozy sur des complots imaginaires dont il n’a jamais prouvé le moindre chouya. Rien à voir donc dans ces « détestations » respectives.
Ah moi qui pensais sottement que le changement de Parti Démocrate en Mouvement Démocrate était du à des initiales risquées devant la tentation de nommer les partis politiques avec leurs initiales… (tout respect étant gardé pour les orientations sexuelles de chacun) j’ai maintenant la vraie explication… ! 😉
Koz, je me permets de vous suggerer de regarder la vidéo de son intervention de ce matin ce qui vous permettra non seulement de juger si la salle fut houleuse ou pas mais également d’entendre un Bayrou qui ne cache rien de ses intentions et les expliquent clairement. On en reparle après si vous le voulez bien.
http://www.bayrou.fr/
Je suis curieux de savoir ce que les 22 députés UDF « majorité présidentielle » vont mettre dans la case « décompte des voix pour le financement des partis politiques ». S’ils mettent UDF, ils financent François Bayrou.
Ils vont sans doute devoir créer une structure ad hoc, le temps est trop court pour tenter de prendre le contrôle de l’UDF.
Jb, je doute que François Bayrou ait pu évoquer d’une quelconque manière les intentions stratégiques que j’évoque… Ce ne sont pas des choses honteuses, mais pas non plus des choses que l’on évoque publiquement.
Pourtant, à part le montage politico-juridique que vous soupçonnez tout est clairement dit dans la vidéo. Le Modem a pour ambition à terme de devenir non plus un parti centriste mais bien l’équivalent français du parti démocrate américain. On peut d’ailleurs remarquer que Sarkozy fait de même avec l’ump qu’il a mis sur les rails du parti républicain (aucun rapport avec un anti-américanisme quelconque) et que le PS est un parti moribond, qui rassemble des courants plus que divergents, incapable de représenter une opposition cohérente.
Quant à ceux qui soupçonnent Bayrou de trahir l’udf en se rapprochant du PS, sa réponse est simple: il s’est pas libéré de l’ump pour aller s’embourber de nouveau avec un autre grand parti, surtout le PS ! Il est dans la continuité du mouvement qu’il a amorcé depuis 98 et qui lui a permis de tripler le score de son parti en 5 ans.
Sauf que pour faire ce coup de force il a besoin de ralliement de poids venant de la gauche…
[quote comment= »21366″]Pourtant, à part le montage politico-juridique que vous soupçonnez tout est clairement dit dans la vidéo. [/quote]
Que je soupçonne, que je soupçonne… Il ne s’agit de toutes façons pour lui, si ce que j’évoque est exact, que de se défendre dans le marigot politique. Rien d’honteux.
Et, précisément, le « montage politico-juridique » est le sujet de mon billet.
Apparemment, vous convenez qu’il ne l’évoque pas, dans cette intervention. Je ne vois donc pas la nécessité de la regarder pour discuter de ce que j’imagine.
Le nom « UDF – Mouvement démocrate » a été déposé au ministère de l’Intérieur. Rusé et demi!
Je ne vous demande de regarder cette vidéo ( et encore je vous le suggère) pas tant pour y voir plus clair sur le montage du modem dont vous parlez mais plus pour comprendre quelles sont les intentions et les convictions profondes de l’homme politique qu’est Bayrou. Je pense que votre jugement à son égard est sévère et je suis toujours blessé (oui carrément ! ;-)) par le traitement que vous faites de son action politique et de sa personne alors que j’aime tant lire votre blog par ailleurs.
Mais si j’ai bien suivi le nom UDF appartient à quelqu’un d’autre, on peut toujours l’attaquer pour cela…
74 minutes de lavage du cerveau c’est trop pour mon faible esprit déjà que je suis contaminé par la campagne néolithique du ps…
[quote comment= »21382″] Je pense que votre jugement à son égard est sévère et je suis toujours blessé (oui carrément ! ;-)) par le traitement que vous faites de son action politique et de sa personne alors que j’aime tant lire votre blog par ailleurs.[/quote]
J’en suis désolé, Jb. Et je le dis sans ironie, contrairement à ce que je peux faire parfois.
J’ai effectivement beaucoup de préventions à l’encontre de François Bayrou et beaucoup de mal à me convaincre de la sincérité de son action (ce qui est, je vous l’accorde, très subjectif). Sa stratégie l’a amené à frapper fort sur ses familles d’origine (droite, et chrétienne – je garderai toujours en mémoire comme un moment fondateur de ma perception sa réaction au décès du Pape, qui m’a paru révélatrice d’un opportunisme très déplacé) et, pour qui n’a pas l’intention de le suivre, ça a quelque chose de crispant.
J’ai aussi un peu tendance à trouver son action vaine et irréaliste et à penser qu’il mène ses brebis (je dis ça parce qu’il vient du Béarn, non parce qu’il serait issu de la démocratie-chrétienne) vers la désillusion.
Bref, à ce stade, effectivement, j’ai eu beau faire des efforts – car Nicolas Sarkozy a aussi des aspects qui me crispent – et imaginer (notamment au moment de lire Projet d’Espoir) que je puisse voter Bayrou, ça ne veut pas venir.
Désolé, donc, de vous blesser. C’est un risque que l’on court moins avec ceux qui vous sont le plus éloignés. Mais, en retour, imaginez que certaines positions de Bayrou ont pu, elles aussi, me blesser.
[quote comment= »21366″]Le Modem a pour ambition à terme de devenir non plus un parti centriste mais bien l’équivalent français du parti démocrate américain. On peut d’ailleurs remarquer que Sarkozy fait de même avec l’ump qu’il a mis sur les rails du parti républicain (aucun rapport avec un anti-américanisme quelconque) [/quote]
Ca n’a rien à voir avec de l’anti-américanisme, c’est simplement de l’ignorance de ce qu’est devenu le parti républicain. L’UMP n’a aucune proximité idéologique particulière avec le GOP.
– En matière économique, le GOP est ultra libéral. En France, aucun des 3 grands partis n’est libéral mais c’est Bayrou qui s’en approche le plus. Conclusion, proximité maximale avec l’UDF/MD/PD/Modem/Whatever.
– En matière sociale, le GOP est ultra conservateur. Là encore, les 3 grands partis français en sont très loin, mais l’UMP en est sans doute le moins éloigné.
– En matière de méthodes politiques, diabolisation de l’adversaire, dénigrement public des media et « negative campaigning » ont été largement utilisés par l’UDF et surtout le PS.
Si on prend en compte la couche d’anti-américanisme primaire qui imprègne l’essentiel de notre classe politique, il devient évident que la personnalité politique française la plus proche idéologiquement du parti démocrate américain est Nicolas Sarkozy beaucoup plus que François Bayrou.
question de béotienne : que FB pense à son nouveau parti, à son propre avenir et aux sous qui vont avec, je le conçois et c’est très bien mais les 22 qui sont partis ils pensaient pas d’abord à leur porte-monnaie à eux ?(une indemnité de parlementaire c’est toujours ça de pris).
je sais cele n’a rien à voir avec le montage évoqué mais les posts se succèdent à un tel rythme, que l’on n’a pas le temps de les lire ainsi que tous les commentaires, une question nous vient et hop on est déjà à un autre sujet. Désolé Koz
Je pense qu’on s’écarte du sujet.
Bayrou est super fort. Voilà.
Yeah.
Il met en danger son mouvement, et nous courons tous le risque d’une désillusion, comme le souligne Koz. Mais c’est sans tenir compte de ses supers-pouvoirs de béarnais, ni de toutes les hypra fonctionnalités de son tracteur intersidéral.
C’est un super héro qui met pas un genou à terre, et qui gagne à la fin, sans avoir rien renié. Et en plus, il pardonne à tout le monde parce qu’il est super généreux.
J’te raconte même pas comment les brebis elles sont contentes! Elles vont croître et se multiplier, que je peux même pas dire à quelle vitesse vu que ma mère pourrait me lire.
S’ils pensaient à quelque chose de cet ordre – et c’est très probable mais probablement pas la seule explication – je pense que c’est davantage à leur mandat qu’à leur indemnité. Bien sûr, l’indemnité qui va avec a son importance mais bon, je ne pense pas les députés si vénaux. Si c’est le pognon qui les motive, il y a des carrières bien plus rémunératrices. Au pire, pour certains, c’est le goût du pouvoir. Mais, pour beaucoup, je pense que c’est simplement le goût de l’action, et de la chose publique.
Les intérêts de Bayrou et de ses députés ont divergé. Lui voit 2012, eux voient juin 2007. Lui, son mandat de député, ce n’est pas l’alpha et l’omega de son activité politique. Pour eux, si. Et s’ils sont passionnés, s’ils ont envie de se faire entendre, on peut comprendre qu’ils préfèrent être députés que simples membres un peu anonymes d’un parti à l’avenir incertain.
Je n’ignore pas que certains aient pu répondre à de basses motivations (et encore ne suis-je vraiment pas convaincu par la motivation « pognon ») mais on ne peut pas toujours parier là-dessus. Il faut aussi envisager les autres.
[quote comment= »21397″]Mais c’est sans tenir compte de ses supers-pouvoirs de béarnais, ni de toutes les hypra fonctionnalités de son tracteur intersidéral.
C’est un super héro qui met pas un genou à terre, et qui gagne à la fin, sans avoir rien renié. Et en plus, il pardonne à tout le monde parce qu’il est super généreux.[/quote]
Trouvez-lui une cape et un slip moulant si vous voulez vraiment convaincre tout le monde.
Votre commentaire est tellement décalé qu’on finirait presque par se demander si vous croyez à votre propre discours, lorsqu’il est sérieux. Parce que, effectivement, ce pastiche, c’est à peu près l’effet que me font nombre de réactions bayrouistes, et notamment les vôtres. Mon Dieu, et si ce commentaire laissait transparaître une lucidité froide ? Notre Lisette des champs serait un peu cynique ?
Il vaut mieux se forcer un peu au cynisme.
Mais en fait… je l’avoue, même si je vais me faire écharper par Thaïs : (enthousiasme débridé) j’éprouve une immense admiration, et une réelle gratitude pour cet homme.
(se reprenant) Ce qui ne m’empêche pas d’essayer de réfléchir.
Par exemple, je viens ici pour contrer les effets pervers du bayrouisme. Saine médication que les billets quotidiens de l’abominable Koz.
Un slip moulant? vraiment?
Est-ce bien raisonnable? Je pense que le retour des années 80 permet un peu de fraîcheur et d’humour dans la mode, mais il ne faut pas trop en abuser.
La question des moyens financiers du MD a été traitée par Denis Duplan sur Touvabien.
Il ne faut pas non plus oublier qu’un UDF historique, bien silencieux en ce moment, dispose d’un fort pouvoir de nuisance face aux volontés d’appropriation émancipée de l’UDF par Bayrou.
Un homme au bord de la noyade crie très fort pour qu’on le sauve, non?
C’est absurde. je me contente de citer Bayrou ce matin:
« L’UDF ne disparaît pas, elle décide, au contraire, de construire un mouvement plus large qu’elle, elle décide de se dépasser. Je veux, à ce titre, mettre un terme à ce micro à une sornette, quelque chose que l’on entend ici ou là, selon laquelle il paraîtrait qu’un certain nombre d’individus auraient déposé, au titre de la propriété industrielle, le nom d’UDF et en seraient les légitimes possesseurs.
Je veux vous dire quelque chose de très simple : les légitimes possesseurs, les détenteurs légaux du nom de l’UDF et de sa volonté, c’est vous, ce sont les adhérents de l’UDF.
Personne ne peut se prévaloir de ce nom sans avoir reçu votre aval par l’intermédiaire des instances légitimes qui sont les vôtres, soit le Congrès, soit le Conseil national, soit le Bureau politique, personne ne peut se prévaloir de ce nom.
Au demeurant, j’ai demandé à Michel Mercier de faire ce qu’il fallait en termes de poursuites judiciaires pour mettre un terme à cet abus de confiance, parce que le jour où ces gens-là ont déposé cette marque, car ils l’ont fait vraiment à l’INPI, l’Institut national de la propriété industrielle, le jour ils l’ont fait, non seulement ils n’étaient pas mandatés par aucune des instances de notre mouvement, mais pire encore, ils n’étaient plus membres de l’UDF depuis deux ans et ils avaient adhéré à l’UMP depuis deux ans, lorsqu’ils ont eu l’audace d’aller proposer ce nom à l’INPI.
Cela fait partie des petites inélégances, mais le nom de l’UDF, c’est le nôtre et les candidats qui le voudront pourront inscrire sur leur bulletin UDF MD. Personne d’autre ne pourra le faire qu’eux. »
Avez vous noté que F.Bayrou ne parle pas d’aller dans l’opposition mais dans la Résistance.
Cela me choque.
C’est, une fois de plus, utiliser un vocabulaire tendancieux qui fait appel à la mémoire d’un passé que la gauche et F.Bayrou n’ont de cesse de vouloir remettre au goût du jour en évoquant N.Sarkozy pour mieux le diaboliser.
La politique française, mais surtout nous français méritons mieux que ces manipulations verbales outrancières.
Alors, entre l’une qui appelle aux émeutes et l’autre qui prend le maquis, on ne cherche plus de quel camp viennent la violence et la brutalité !
Que F.Bayrou garde pour lui son pardon que personne ne réclame.
N.Sarkozy peut rassembler autant de centristes et de personnalités de gauche qu’il veut dans sa majorité sans que ces derniers ne deviennent des pestiférés.
Moi qui soutien N.Sarkozy, je suis fier qu’il arrive à rassembler largement des personnalités de tous bords dans l’action positive.
Et je regrette que le PS et F.Bayrou parlent uniquement de combat et de résistance contre l’action du future gouvernement.
F.Bayrou voulait que 100% de l’assemblée nationale travaille pour lui s’il avait été élu président (le monde des Bisounours).
Maintenant que N.Sarkozy appelle au plus large rassemblement possible au-delà de l’UMP, le saint homme entre en Résistance.
Il serait temps que des personnes responsables mettent Saint F.Bayrou le Résistant et Sainte Marie-Ségolène l’émeutière devant leurs contradictions et leurs responsabilités.
J’espère que les électeurs ne seront pas dupes …
c’est vrai que reprendre une idée qui a foiré n’est généralement pas une bonne idée.
De surcroit, en adoptant une vision périmée de la situation politique rien que dans le but de récupérer des électeurs.
Electeurs qui soit dit en passant sont parmi les plus intelligents car ils ne choisissent pas pour un programme, pour un candidat mais contre. Et qui de surcroit, je pense ne sont pas les plus novateurs ou centristes dans une vision DSK de la social démocratie. Donc à rechercher des électeurs qui quand même voteront PS quoi qu’il dise n’est pas vraiment porteur en terme de voix.
Et s’il ne met pas vite en accord ses beaux principes avec ses actes et ses paroles il risque de devoir marginaliser encore plus son discours chose qui ne risque pas de plaire à un électorat centriste.
Donc on revient à comment ramener des socialistes progressistes dans l’UDF-MD en vitesse avant que le PS par nécessité de survie ne se rénove…
[quote comment= »21440″] Alors, entre l’une qui appelle aux émeutes et l’autre qui prend le maquis, on ne cherche plus de quel camp viennent la violence et la brutalité ! [/quote]
Tout à fait d’accord Boun. Ces stratégies dramatisantes présentent pour leurs protagonistes l’avantage d’ôter la légitimité de leur adversaire sur le plan politique, ce qui leur donne l’illusion de ne plus y être battus : si Sarkozy est un monstre, alors il n’y a plus de combat d’idée ni de pied d’égalité, ce qui met au deuxième plan la confrontation des projets.
Cela dit cette attitude, en dehors de la lâcheté qui la motive, est d’une irresponsabilité totale. D’une part parce que dans le cas des émeutes des fonctionnaires de police ont déjà été blessés et des biens publics détruits (qui pour le coup coûteront aux contribuables 10 séjours en yacht à Malte).
D’autre part parce que cela suppose une puérilité qui n’est pas du tout en phase avec la gravité des responsabilités politiques. Depuis le début de sa campagne, Bayrou me fait penser à cette pub télévisée des gâteaux Prince, où un garçon combat un dragon léviathan tel un preux chevalier… puis on s’aperçoit à la fin qu’il s’agissait du tuyau d’arrosage du jardin de ses parents.
Bayrou a conquis beaucoup d’électeurs sur ses poses : mais ceux ci ne se sont pour la plupart pas demandés avant le 2nd tour si elles étaient vraiment justifiées. Ses députés ont fini, pour 23 d’entre eux, par avoir la puce à l’oreille… et à réagir.
Le temps dira ce qu’il faut penser de tout cela. Bien sûr, il faut, tant que c’est justifié, rester vigilant, mais, si Nicolas Sarkozy réussit son quiquennant, ces cris seront vite oubliés.
Prendre J.-M. Aphatie comme source fiable sur les projets de F. Bayrou (ce que fait le cas du billet), c’est assez hilarant, on peut difficilement trouver journaliste moins en phase avec F. Bayrou.
[quote comment= »21362″]Jb, je doute que François Bayrou ait pu évoquer d’une quelconque manière les intentions stratégiques que j’évoque… Ce ne sont pas des choses honteuses, mais pas non plus des choses que l’on évoque publiquement.[/quote]
Pfff … je ne crois être ni devin ni initié, mais j’ai adhéré à l’UDF en décembre 2002 pour ce que je comprenais de la ligne Bayrou à l’époque, et c’est exactement celle qu’il a exposé hier pour le MoDem.
Donc, s’il y a des secrets, ils sont super-transparents et depuis longtemps. Exposés, publiés, écrits, proclamés.
Que le MoDem soit sur la ligne présentée par F. Bayrou depuis le soir du 21 avril 2002, et connue désormais de tous grâce à l’exposition médiatique de la récente campagne … ce n’est pas non plus un secret.
Que beaucoup de gens (des millions) aient adhéré à cette ligne, mais ne se voient pas adhérer à l’UDF (« de Giscard », écrivent beaucoup, le même Giscard qui a soutenu N. Sarkozy), je le regrette (ayant moi-même adhéré), mais le constate. Donc, comme pour le PS à Epinay en 71, comme pour le Centre démocrate dans les années 60, comme pour l’UNR en 58, il faut un nouveau parti pour rassembler les gens qui se retrouvent sur cette ligne et ce projet.
Parti conduisant à la disparition de l’UDF, ou mouvement ? Franchement, pour moi, question sans importance, au-delà du très court terme – les élections législatives, pour lesquels on a besoin de partis constitués, avec statuts etc., ce que le MoDem n’est pas encore.
Au passage, contrairement à ce qu’écrit le billet, Corinne Lepage a annoncé depuis longtemps son intention de s’inscrire dans ce rassemblement, mais sans dissoudre pour autant Cap21 et sans parler « d’adhérer au parti démocrate », elle tient à ce qu’il reste une écologie politique autonome.
oups, j’oubliais une autre assertion absurde : « Forcer les minoritaires (Robien, Baguet, Santini…) à faire leur choix et quitter l’UDF ? Peut-être. »
Ils sont d’ores et déjà en voie d’exclusion conformément aux statuts, ayant soutenu un autre candidat que celui du parti au premier tour des présidentielles. Aucun besoin de créer un 2ème parti pour cela !
[quote comment= »21440″]Avez vous noté que F.Bayrou ne parle pas d’aller dans l’opposition mais dans la Résistance.
Cela me choque.[/quote]
A juste titre, je suis choqué également, et me réjouis qu’il n’ait parlé, ni d’opposition, ni de Résistance à majuscule comme vous le faites (avec point Godwin au passage).
« Je dis avec certitude que, si la question est entre céder et résister, ma réponse c’est : nous avons le devoir de résister.
J’ai résisté hier, je résisterai aujourd’hui, je résisterai demain, parce que c’est de résistance que la France a besoin. »
http://www.udf.org/discours/bayrou_cn_100507.html
Faudra m’expliquer, FrédéricLN, comment on distingue à l’oral entre résistance et Résistance.
l’oppostion ça fait défaite tandis que resistance ça parait plus neutre
et comme c’est lui, toujours lui, qui décide ce qui est bien et ce qui est mal (je crois que ça va etre le nouveau slogan) déjà en contradiction avec toute liberté que ce veut ce mouvement. j’aime bien Bayrou pour son coté humaniste dommage qu’il nourrisse cette haine pour sarkozy qui dévoile son coté stratege et carrieriste
Je crois que la campagne n’est pas encore terminée, et que certains continuent d’abdiquer tout sens critique.
Bayrou appelle à la Résistance? Avec un grand R?
Sans blague?
Ah oui c’est vrai il a dit (je reprends FredericLN) « si la question est entre céder et résister, ma réponse c’est : nous avons le devoir de résister »
Il a employé le verbe résister. Oh la la. C’est mal. Il a pas mis de grand R, mais tout le monde sait très bien que dès qu’on emploie le mot résistance c’est une référence à la seconde guerre mondiale. Tout de suite. On nous la fait pas à nous hein. Hé hé. Il est vraiment prêt à tout ce Bayrou, y compris à se contredire dans le même discours. Faut vraiment être débile pour dire à la fois qu’il faut entrer en Résistance contre Nicolas Sarkozy et puis sortir deux minutes après des choses comme :
[quote] »Comme vous le savez, j’ai eu de lourds différends avec Nicolas Sarkozy pendant cette campagne électorale et, comme vous le savez, je ne lui ai pas donné mon suffrage, alors que la plupart des élus de notre mouvement choisissaient de le faire, mais je souhaite que la période qui s’ouvre soit une période positive pour la France. Je l’aborde dans cet esprit. »[/quote]
ou :
[quote]On pouvait parfaitement être membre, on peut parfaitement être membre de notre famille politique, tout en nourrissant des sentiments de bienveillance à l’égard du Gouvernement et du Président de la République, si on a été convaincu entre les deux tours des vertus qui étaient les siennes.[/quote]
Mais qu’il est bête ce béarnais… De toute façon, il n’est pas du même avis que moi, donc c’est mon ennemi, donc je dois l’abattre. S’pas.
C’est comme quand on dit : « je pense que nous devrions collaborer avec les Etats-Unis ». Ca veut forcément dire que les Etats-Unis sont des gros nazis et que je m’apprête à tremper dans de sales combines avec eux. Bien sûr. Parce que « collaboration », ça veut toujours dire « gros facho ». C’est pareil au boulot, oh la la, faut faire attention à ce qu’on dit hein, par exemple moi je dis jamais « mes collaborateurs ». Je dis « mes compagnons de travail ». Je parle jamais de « résistance au changement » non plus, c’est vraiment un truc qu’on apprend dans ces écoles de commerce pour gauchistes hein. Quand on dit « résistance au changement » on sous-entend que toute mesure de management est nazie et que par conséquent il faut y résister de toutes ses forces et de toute son âme .
Y’a vraiment que Bayrou pour penser qu’on puisse ne pas comprendre toutes ces allusions dans ces discours hein. Pfft la la… Il doit être trotskyste, d’ailleurs. Non?
L’Udf est un parti de droite. Il est donc normal que Bayrou, s’il veut fonder un vrai centre indépendant, en change le nom. Je conçois que cela ne fasse pas plaisir aux pro-sarkozystes, mais leur leader n’a pas le monopole de l’intelligence politique.
Bonjour,
avant le premier tour, l’idée de F Bayrou de rassembler au dela de la frontière habituelle pour changer profondément tout ce qui a mené aux mauvais côtés de la France actuelle m’a paru une utopie enthousiasmante. Mais je n’ai jamais réussi à y croire, donc à voter pour lui au premier tour.
Sa position entre les deux tours (je suis perdant mais je sais mieux que vous que faire) m’a déçu.
Maintenant, après avoir entendu hier soir M. de Sarnez au grand journal de Canal et ce matin F. Bayrou sur RTL, je le trouve insultant. La phrase « nous jugerons chaque proposition, distribuant bons et mauvais points et votant pour ou contre selon » est à mes yeux un orgueil immense et un mépris à l’égard de ceux ne le suivant pas (dont moi). Il va de soi que chacun vote selon ses convictions et ce qu’il croit (ou dont il est persuadé) être le mieux. Mais avec ces deux intervenants, la manière de dire qu’ils sont au dessus des autres, Vérité Supprème, seuls juges du bien et du mal m’interdit définitivement de songer à un vote UDF-MD. Il s’agit là bien évidemment de mon ressenti personnel, en aucun cas d’une vérité absolue devant s’appliquer à tous.
Dommage, alors qu’au début je fus presque sympathisant 🙁 .
Luc
Tu as raison Lisette, ma réaction était excessive.
Ca, Luc, c’est un autre point qui m’éloigne du MD-UDF, cette façon de se poser en juge impartial du bien-fondé des politiques menées. Et la façon de l’affirmer manque d’humilité. Tout comme l’argument récurrent du : ceux qui ne nous suivent pas n’ont pas compris l’évolution de la politique française.
@Luc : au vu de la longue tradition de « parti godillot » à l’AN, non ce vote de conviction ne va pas de soi. Donc il n’y a aucun mépris à tenir ce discours.
Pour moi, c’est plutôt votre discours qui est d’un triste angélisme si on se réfère aux dernières années, sinon à toutes, ma mémoire politique ne va pas jusque là, de la République Française.
S’il vous plait, merci de remiser ce fiel. Si ce discours ne vous plait pas, vous êtes libre d’en suivre un autre mais l’attaquer est tout sauf constructif pour la communauté. Combien ont dit dans cette campagne : parlons projet contre projet ? Qui a gagné, celui qui martelait son projet ou celui qui attaquait celui de l’autre ?
@Libéral : la majuscule est, ou n’est pas, dans l’oreille de celui qui écoute.
Au plaisir de vous lire.
Luc, je suis désolée que le ton t’ait déplu. Tu estimes normal que chacun vote selon sa conscience, et tu trouves que Bayrou n’a pas à se poser en professeur qui distribue des bons et des mauvais points.
Le problème c’est qu’à l’Assemblée, en vérité, personne ne vote selon sa conscience, mais selon son camp. Il est impensable de voir un membre de la majorité voter contre une loi qui ne lui paraîtrait pas parfaitement préparée, s’il s’abstient c’est déjà un scandale. Il est impensable également de voir un membre de l’opposition soutenir un projet de loi. Quand il s’abstient, il a déjà manifesté une complaisance « douteuse » à l’égard du gouvernement.
Guéant prépare une charte de la majorité présidentielle, qui limitera la liberté de vote des députés qui la signeront, en échange de quoi ils n’auront pas de concurrents UMP.
Ce que Bayrou propose c’est de faire élire des députés qui voteront en leur âme et conscience, pour de vrai. Alors ça peut passer pour de l’attribution de bons et de mauvais points. Mais en vérité, ce n’est pas ça.
Je ressors mon exemple habituel : N. Sarkozy était contre le CPE, et l’a fait savoir à l’époque. La plupart des députés UMP étaient contre le CPE également, ça s’est su. Le CPE a quand même été voté, parce que la majorité ne vote pas contre un projet de loi du gouvernement, même quand tout lui dit que ça va être un échec (un député, c’est fait pour faire remonter le terrain non?)
C’est dans la rue que le gouvernement a fini par plier. Belle démocratie, alors que l’état des forces à l’Assemblée aurait pu éviter ça, si nos élus avaient pu voter selon leur conscience. C’est la même UMP qu’on va élire, les mêmes députés qui vont se présenter.
Bon, mais j’attends de voir la charte en question.
[quote comment= »21535″]Faudra m’expliquer, FrédéricLN, comment on distingue à l’oral entre résistance et Résistance.[/quote]
Facile : 1) le contexte : aucune allusion à la 2ème guerre mondiale, mais une opposition avec « céder » qui n’est pas du vocabulaire militaire ;
2) si on se pose la question, il suffit de lire à l’écrit 🙂
[quote comment= »21539″] »nous jugerons chaque proposition, distribuant bons et mauvais points et votant pour ou contre selon »
Luc[/quote]
Ça serait bien de donner une source vérifiable quand on cite entre guillements une phrase aussi stupide. Et évidemment fausse.
Ce que disent Mme de Sarnez et M; Bayrou, c’est que, *comme la Constitution le stipule* et contrairement à ce que font en France majorité et opposition, les députés MoDem voteront, comme l’a fait l’UDF depuis 2002, selon leurs convictions, et non selon des alliances ou des positionnement systématiques.
Note 1 : la « charte » que propose l’UMP aux « UDF ralliés » leur interdit cette liberté de vote … pourtant constitutionnelle.
Note 2 : Patrick Devedjian, lors de la motion de censure Clearstream « je ne vote pas selon ma conscience comme un aventurier, mais avec mes amis comme un gentleman ». Effectivement, c’est une façon cohérente de faire de la politique. Pas la nôtre 🙂
[quote comment= »21541″]l’argument récurrent du : ceux qui ne nous suivent pas n’ont pas compris l’évolution de la politique française.[/quote]
?! qui a pu sortir un argument aussi aberrant ? surtout de façon « récurrente » ? Qu’on l’interne !
Le MoDem, l’UDF, Bayrou, ont toujours été pour la diversité et le pluralisme. Heureusement qu’il y a des gens qui ne les suivent pas !!!
[quote comment= »21539″]et ce matin F. Bayrou sur RTL, je le trouve insultant. La phrase « nous jugerons chaque proposition, distribuant bons et mauvais points et votant pour ou contre selon » est à mes yeux un orgueil immense et un mépris à l’égard de ceux ne le suivant pas (dont moi). Il va de soi que chacun vote selon ses convictions et ce qu’il croit (ou dont il est persuadé) être le mieux. Mais avec ces deux intervenants, la manière de dire qu’ils sont au dessus des autres, Vérité Supprème, seuls juges du bien et du mal m’interdit définitivement de songer à un vote UDF-MD. Il s’agit là bien évidemment de mon ressenti personnel, en aucun cas d’une vérité absolue devant s’appliquer à tous.[/quote]
Au contraire Luc…
Bayrou et De Sarnez ont peut être exprimmé ceci trivialement, mais ce qu’ils demandent c’est simplement que les députés fassent leur job !
Des lois sont proposées et les députés les approuvent ou pas, demandent des modifications ou pas.
Lisette a raison quand elle explique le fonctionnement actuel, et n’importe quel député vous le confirmera !
Pire, je me souviens d’image (pas récentes mais je pense que ça n’a pas changé) de députés votant pour les absents, juste par rapport à son camp !
Redonnons aux députés leur réelle fonction !
L’argument du CPE est intéressant. On ne peut pas nier que la discipline de parti ait aidé le CPE à passer, mais on peut dire la même chose de la réforme Fillon ou des 35h.
Le fait qu’une mesure difficile soit votée à l’arrachée à l’AN ne signifie pas qu’elle soit mauvaise. Le fait qu’une loi votée démocratiquement par le parlement démocratiquement élu soit bloquée par les « démocrates » de l’UNEF ne signifie pas qu’elle soit mauvaise. Le fait qu’une loi votée par le parlement n’ait comme opposants que des gens qui respectent le jeu démocratique ne signifie pas qu’elle soit bonne.
La vraie ambigüité de Bayrou, c’est dans le « nous » de “nous jugerons chaque proposition, distribuant bons et mauvais points et votant pour ou contre selon”. Prévoit on que le MoDem votera unanimement pour ou contre les mesures selon qu’elles auront été jugées (par qui?) bonnes ou mauvaises? Ou laissera-t-on chaque député MoDem voter en conscience? Même contre la majorité du MoDem? Même contre la volonté de Bayrou?
[quote comment= »21537″] Faut vraiment être débile pour dire à la fois qu’il faut entrer en Résistance contre Nicolas Sarkozy et puis sortir deux minutes après des choses comme :
[quote] »Comme vous le savez, j’ai eu de lourds différends avec Nicolas Sarkozy pendant cette campagne électorale et, comme vous le savez, je ne lui ai pas donné mon suffrage, alors que la plupart des élus de notre mouvement choisissaient de le faire, mais je souhaite que la période qui s’ouvre soit une période positive pour la France. Je l’aborde dans cet esprit. »[/quote]
ou :
[quote]On pouvait parfaitement être membre, on peut parfaitement être membre de notre famille politique, tout en nourrissant des sentiments de bienveillance à l’égard du Gouvernement et du Président de la République, si on a été convaincu entre les deux tours des vertus qui étaient les siennes.[/quote]
Mais qu’il est bête ce béarnais… [/quote]
Lisette, permettez-moi de rappeler que même si je ne reprendrai pas le mot de « débile » que vous avez employé, François BAYROU reste celui qui a prononcé sur RTL le 03/05 dernier les mots suivants :
« Au lieu d’aller dans le sens d’une correction de la Ve république avec des règles démocratiques mieux respectées, Nicolas Sarkozy dans sa pratique de tous les jours que nous avons sous les yeux […], il va au contraire dans le sens d’un manque aggravé de respect de ces règles. C’est la raison pour laquelle, j’ai dit l’autre jour qu’en effet, il représentait pour moi un risque pour la France ».
Et ce après avoir dit aussi :
« Je dis avec certitude qu’il y a dans l’organisation de Nicolas Sarkozy depuis longtemps une tentative de verrouiller l’information, que ceci passe par des puissances très importantes que j’ai tout au long de la campagne électorale désignée comme étant un problème pour la France. Ce réseau qui fait que se rapprochent de très grandes puissances financières, de très grandes puissances médiatiques et la puissance politique que Nicolas Sarkozy représente, il faut que vos auditeurs sachent que c’est un extraordinaire frein au progrès du pays. »
Donc lorsqu’il parle d’un souhait de « période positive »… cela me fait me gondoler gentiment. Il n’est peut être pas débile au sens médical du terme, mais ce jour là il a quand même pété les plombs. Il n’est plus crédible à mes yeux. Sa haine l’aveugle.
[quote comment= »21545″]Facile : 1) le contexte : aucune allusion à la 2ème guerre mondiale, mais une opposition avec « céder » qui n’est pas du vocabulaire militaire ;
2) si on se pose la question, il suffit de lire à l’écrit :-)[/quote]
Arguties.
Croire que parce que c’est écrit avec une minuscule ou parce qu’il n’est pas fait référence à la 2nde GM, le mot « résistance » n’évoque et n’invoque rien d’autre qu’une opposition à « céder »…
Les mots ont leur importance, et l’utilisation ou non de majuscule n’y change rien.
Résister contre qui, contre quoi ? Résister malgré tous ceux qui, dans son propre parti, vont « collaborer » ?
[quote comment= »21544″]Ce que Bayrou propose c’est de faire élire des députés qui voteront en leur âme et conscience, pour de vrai. [/quote]
C’est effectivement la position de Bayrou, et elle est d’assez mauvaise foi. Ce qu’il sous-entend, c’est que si ç’avait été lui, tous les députés auraient comme par magie oublié les contraintes de parti et les stratégies électorales ?
@Liberal :
Ce « nous » est bien un nous divers. Lorsque Bayrou a voté la censure, ou lorsqu’il a vote contre le budget, tout le monde ne l’a pas suivi. Certains se sont abstenus, d’autres l’ont voté.
C’est normal, et il en a toujours été ainsi au sein du groupe centriste : pas de consigne de vote. Comme au moment des présidentielles. Pas de consigne de vote au deuxième tour.
@Damocles :
je remarque que dans les phrases que tu cites il est bien questions de l’ « organisation » de N. Sarkozy, pas de sa personne. C’est ce que je dis sur ce blog depuis des mois. Il n’est pas question de diaboliser Nicolas Sarkozy, mais de dénoncer une certaine pratique du pouvoir. En faisant cela, un adversaire politique est dans son rôle, il me semble.
N. Sarkozy ayant gagné, la question ne se pose plus vraiment de savoir quel type de pratique du pouvoir sera utilisée : le président fera comme il l’entend, fort du mandat confié par les français. C’est normal. On ne peut que souhaiter qu’il réussisse : vouloir qu’il se plante, ce serait vouloir une crise aggravée pour 2012, non merci!!
Donc état d’esprit positif. Reste que si quelques députés MoDem sont élus, ils le seront sur un programme (qui n’est pas toujours en contradiction frontale avec celui du nouveau président). Par conséquent, leur devoir, leur mandat à eux, ce sera de veiller à ce que les lois votées ne rentrent pas en contradiction avec le programme sur lequel ils ont été élus.
Ils seront là pour représenter leur circonscription, faire des remontées de terrain, et juger de la pertinence des projets de loi qu’on leur soumettra. Si un projet est bon mais mal préparé, il faudra qu’ils puissent le dire!
Bon mais s’il n’est pas crédible à tes yeux tu ne voteras pas pour lui. C’est grâce à cela qu’il y aura une majorité présidentielle, et je m’en réjouis.
[quote comment= »21551″]Arguties.
Croire que parce que c’est écrit avec une minuscule ou parce qu’il n’est pas fait référence à la 2nde GM, le mot « résistance » n’évoque et n’invoque rien d’autre qu’une opposition à « céder »…[/quote]
Ce n’est effectivement pas ce que j’ai écrit …
J’ai écrit qu’il était cité par FB en opposition à « céder » (aux pressions de l’UMP, peut-on présumer). La citation est exacte et vérifiable. En aucun cas FB n’a fait référence à un contexte militaire ou évoquant le nazisme.
@jpe :
Pour info, la grande « peur » de l’UDF en cas d’élection de Bayrou eut été d’avoir une assemblée majoritaire et, de fait, perdre une certaine crédibilité.
@liberal :
le « nous » ne signifie pas une action unanime…
Et nous ne sommes pas obligés, non plus, de faire de la sémantique alambiqué pour décortiquer chaque mot…
Voir, tout simplement, les votes UDF de ces derniers mois, de ces dernières années, y compris la censure.
[quote comment= »21552″] @Damocles :
je remarque que dans les phrases que tu cites il est bien questions de l’ « organisation » de N. Sarkozy, pas de sa personne. C’est ce que je dis sur ce blog depuis des mois. Il n’est pas question de diaboliser Nicolas Sarkozy, mais de dénoncer une certaine pratique du pouvoir. [/quote]
Je ne suis pas d’accord. Déjà la seule organisation du pouvoir que préconise Sarkozy, c’est celle de la Vème RF. Il veut même renforcer le pouvoir de l’opposition, en lui donnant des responsabilités supplémentaires à l’AN, et en l’intégrant dans le process de nomination des hauts fonctionnaires aux postes clés des institutions.
Ensuite Bayrou cible ouvertement LA PERSONNE de Sarkozy en lui reprochant ses amitiés et ses relations, et en sous-entendant que cela influe sur sa pratique du pouvoir. Ce faisant il fait non seulement un procès d’intention, mais il remet en cause l’éthique de milliers d’employés, et surtout il salit l’honneur de Sarkozy, qui il est vrai y était préparé. Cela reste pour autant un procédé méprisable.
Dans cette campagne, la seule connivence médiatique qui a eu lieu a été celle Kahn / Bayrou, visant à faire passer Sarkozy pour un fou, excusez du peu. Aucun journal n’a pris ouvertement parti pour Sarkozy, quand de nombreux le faisaient pour Royal. Bayrou a d’ailleurs eu du mal à nourrir sa 1ère parano de complot, sur laquelle sa campagne a démarré : il a dû s’arrêter après l’émission de TF1 et ses soupçons ridicules sur Ambiel… pour ne reprendre qu’entre les 2 tours avec l’histoire du débat Royal/Bayrou. Royal lui a d’ailleurs emboîté le pas, en accusant la PQR d’être sarkozyste (!)
Les français ont durement sanctionné cette politique de la diffamation. Si Bayrou veut conserver une ambition présidentielle pour 2012, il devrait en prendre acte très vite. Il semble qu’il adoucit soudain son discours : cela n’enlève rien à l’empreinte peu reluisante qu’aura laissé sa conception de la politique durant cette campagne.
Une réalité parallèle, c’est qu’il est obligé quelque part de rester agressif, pour réunir autour de lui les anti sarkozyste en mal de leader charismatique. La gauche semble s’empêtrer dans une reconstruction molle, avec un DSK qui hésite, et un Fabius qui se voudrait plus irrésistible. Bayrou, comme le rappelle Duhamel ce matin, et comme nous en avions discuté à l’entre deux tours, compte sur le délitement du PS, qui s’il n’accouche pas d’un leader à colonne vertébrale solide, le positionnerait en chef possible de l’opposition. Au sein de cette démarche, il semble qu’il a quand même surestimé le TSS.
[quote comment= »21552″] Ils seront là pour représenter leur circonscription, faire des remontées de terrain, et juger de la pertinence des projets de loi qu’on leur soumettra. Si un projet est bon mais mal préparé, il faudra qu’ils puissent le dire!
Bon mais s’il n’est pas crédible à tes yeux tu ne voteras pas pour lui. C’est grâce à cela qu’il y aura une majorité présidentielle, et je m’en réjouis.[/quote]
@ Lisette : C’est toute le problématique qui est posée en ce moment au sein de l’UDF-MD.
Pour faire avancer les dossiers / programmes / projets deux solutions possibles :
– soit de l’intérieur on essaye de participer pro-activement au travail parlementaire (les commissions sont faites pour cela, si tant est que l’on y participe) et de faire évoluer les textes en fonction de ses convictions / du mandat donné par ses électeurs
– soit on se positionne en résistant / opposant et la seule contribution consiste au vote négatif
Il semble que la majorité des actuels députés UDF soient dans la première hypothèse reconnaissant que les différences de projet entre l’UMP et l’UDF peuvent être discutées / négociées.
En ce qui concerne F.Bayrou, il semble avoir choisi la deuxième voie, justifiant uniquement son choix sur une personnalisation de son opposition qui ressemble largement au TSS.
Bayrou va pouvoir pousser son avantage: vu comment c’est parti, il n’y aura plus que deux groupes parlementaires, et FB pourra s’insurger contre la bipolarisation de la politique.
Bon, je reprends.
@damoclès : je crois que je n’arriverai pas à te faire comprendre qu’il n’y a pas eu de diabolisation de Sarkozy au sein de l’UDF. Et qu’il n’y en aura pas plus au sein du MoDem.
Je ne te demande pas d’admettre les critiques, mais de reconnaître qu’il est normal d’en faire. Si tout le monde était d’accord on ne ferait pas de politique. L’une des raisons d’être de Bayrou en politique, c’est de proposer une pratique de pouvoir, il est donc normal qu’il fasse des remarques sur ce que proposent les autres candidats sur ce point.
De mon côté, je pense qu’il y a eu à gauche une tentation très forte de jouer sur une diabolisation de Sarkozy, et Besson a l’air de confirmer. Je crois que c’est un parallèle à la campagne de dénigrement qu’a subie Royal cet hiver, dès son investiture. Je crois aussi qu’en période électorale tout le monde est hyper sensible et que tout est multiplié par mille, la moindre égratignure prenant des proportions gigantesques. Et je suis sûre que l’UMP a su jouer très habilement de ces propos, en montrant combien les gens étaient méchants avec leur candidat.
Il suffit de sortir un mot de son contexte, comme c’est le cas avec cette histoire ridicule de « résistance » aujourd’hui, pour transformer complètement le discours et les propos de qqn.
@Zurich :
Il propose une troisième voie en refusant cette alternative. Il ne sera pas dans la majorité, mais lui apportera son soutien chaque fois que cela sera conforme au mandat confié par ses électeurs.
Tu peux trouver ça ridicule et utopique.
Je trouve ça intéressant. Je suis de ces gens qui estiment indispensable de mettre en place des contre-pouvoirs, mais qui trouvent insupportable cette logique permanente de l’affrontement.
Il est important d’avoir des syndicats, mais il est ridicule que les syndicats ne puissent jamais accepter une réforme, et prendre part aux négociation pour faire avancer le dossier au lieu de jouer sur les rapports de force. C’est pareil pour l’opposition.
[quote post= »304″]Bayrou va pouvoir pousser son avantage: vu comment c’est parti, il n’y aura plus que deux groupes parlementaires, et FB pourra s’insurger contre la bipolarisation de la politique.[/quote]
jpe, il faut adhérer à l’UDF, tu as parfaitement compris la logique de base du bayrouiste : quand on a perdu, on a gagné quand même! (/fin de mode humour)
Bonjour,
Merci de vos réponses. A vous lire, je me rend compte avoir commis deux erreurs.
Le texte entre quotes (« ) n’est pas une citation exacte, j’ai mis les quotes pour signifier que c’était globalement l’idée. Mes sources sont citées : M. de Sarnez hier sur Canal Le Grand Jounal où les mots bons points et mauvais points ont été prononcés, et F. Bayrou ce matin sur RTL ayant plutôt utilisé bon projet et mauvais projet. Première erreur donc, avoir laissé croire à une citation exacte mot pour mot, quand je voulais montrer une idée générale, désolé.
Je suis d’accord avec les défenseurs de l’UDF et n’ai surement pas assez été clair. Il me semble aller de soi qu’un député doit voter en fonction du souhait de ses électeurs et de sa conscience, et non pas aux ordres (godillot) du parti. Je sais que ce n’est pas le cas, je fais une différence entre monde réel et théorique, et ne réfute donc en rien l’idée sous-tendue dans ces propos par Bayrou et de Sarnez, toute solution rendant aux députés leur véritable rôle, fonction et responsabilité individuelle ne peut que me plaire.
En revanche, de nouveau, leur forme me semble, avec ma sensibilité propre, être pleine de mépris et m’empêche donc d’aller vers eux. J’aurais aimé des propos : nous voterons les projets après avoir étudié leur proximité/compatibilité avec nos projets et convictions, plutôt que de parler de jugement de valeur comme bons et mauvais points (ou projets) instituant de facto les élus UDF-MD comme une caste supérieure juge suprème tout puissant du travail des autres.
J’espère ainsi corriger ma seconde erreur, les réponses étant sur le fond des propos, je n’ai pas été assez clair sur le fait que je les comprends voire les partage, mais ne peux accepter la forme et la forme uniquement.
Je confirme les images (anciennes) de députés tournant les clés des absents en fonction de la position physique donc du parti d’appartenance.
Pour finir, egdlpt, désolé, je n’ai pas compris ta réponse.
Luc
[quote comment= »21572″]jpe, il faut adhérer à l’UDF, tu as parfaitement compris la logique de base du bayrouiste : quand on a perdu, on a gagné quand même! (/fin de mode humour)[/quote]
Eh bien la voilà, la proximité avec Ségolène Royal.
Quant à la diabolisation de NS, Bayrou et l’UDF sont bien restés dans la roue du PS sur ce plan…
[quote comment= »21571″] @damoclès : je crois que je n’arriverai pas à te faire comprendre qu’il n’y a pas eu de diabolisation de Sarkozy au sein de l’UDF. Et qu’il n’y en aura pas plus au sein du MoDem. [/quote]
Lisette, je ne pense pas que la diabolisation de Sarkozy était une ligne politique au sein de l’UDF. J’ai toujours considéré l’UDF comme étant proche de mes idées, du moins jusqu’à octobre 2005 et la désertion bayrouiste en plein milieu de la crise des banlieues.
Par contre, François Bayrou, lui, et derrière lui certains députés (comme Morin, pour ne pas le citer) se sont rendus responsables d’un acharnement dirigé contre la personne de Sarkozy. Y compris par le biais de confidences « off » (bin voyons). Sur ce point effectivement, tu ne me convaincras pas du contraire 😉
Quant au MoDem… évidemment qu’il ne remettra pas cela. Déjà parce qu’il devrait alors tabler sur un potentiel électoral de 47% des français si jamais, au lieu de 100%. Ensuite parce que les accusations de Bayrou sont diffamatoires, et donc ne peuvent avoir d’écho que dans le cadre d’une abstraction absolue, donc quand Sarkozy n’est pas au pouvoir. Vu qu’il y est, il sera désormais évident pour chacun que ces soi-disant complots relèvent du fantasme personnel. Continuer à le défendre serait une preuve d’autisme de la part de Bayrou. Et en politique, cela passe moins bien que le mensonge.
Je réfute.
Mais je crois que ça ne sert plus à rien. Si Sarko avait été diabolisé l’UDF serait mort hier. Je ne sais plus quoi dire pour vous convaincre. Tous les militants et adhérents n’ont pas voté blanc ou royal. Il y a des tas de gens qui ont voté Sarko, y compris parmi les cadres parisiens. On en a beaucoup parlé entre nous de tout ça : qui choisir parmi deux candidats qui ne nous avaient pas convaincus, comment déterminer le moins mauvais? Celui qui pourra faire avancer la France quand même? Et chacun a choisi en son âme et conscience.
Mais si ceux qui ont voté Sarko avaient été stigmatisés, le conseil national d’hier ne se serait pas passé comme ça.
Je veux bien croire qu’il y a eu diabolisation. Mais en face, je vois beaucoup de victimisation.
C’était le sens de ma remarque à jpe : l’UMP a super peur de Bayrou, le parti qui risque de faire 10 députés et qui parle de « bons points » (ouh la la, c’est grave ça! … 🙂 @Luc). De toute façon, si jamais Bayrou il a pas de groupe, he ben il pourra quand même tout casser le gouvernement de Nicolas Sarkozy et François Fillon grâce à ses supers pouvoirs de béarnais. 😀
Faut arrêter de fumer les amis.
[quote comment= »21391″][quote comment= »21366″]
Si on prend en compte la couche d’anti-américanisme primaire qui imprègne l’essentiel de notre classe politique, il devient évident que la personnalité politique française la plus proche idéologiquement du parti démocrate américain est Nicolas Sarkozy beaucoup plus que François Bayrou.[/quote]
Pour avoir vécu un temps aux US, je confirme absolument. Voire même Schwarzy tel qu’il est perçu en ce moment en Californie.
Je pense que l’ambiguïté de François Bayrou tient à une logique mathématique qu’il ne respecte pas. En faisant court et inévitablement réducteur, et à la seule lecture des déclarations officielles de FB – autrement dit, en décrivant ce que JE perçois en lisant la presse et ses déclarations -, on peut résumer sa position de la façon suivante :
a. On approuvera ce qui est bien et on désapprouvera ce qui n’est pas bien. Adieu les clivages.
b. Pas un mot n’a été prononcé sur les convergences entre le programme de François Bayrou et celui de Sarko.
c. Pas un mot n’a été prononcé sur les éventuelles convergences avec les positions de centre droit composant le pacte présidentiel de NS (Borloo ou Robien).
d. Les UDF ayant souligné leurs points de convergences avec NS sont considérés comme de traîtres alors que comme le souligne Koz, ils ne font que prolonger leur affinité originelles avec l’UMP.
e. Les divers analyses qui ont pu être faites trouvent au contraire beaucoup de points de convergences entre le programme de FB et celui de l’UMP. Idem avec des positions à la Borloo qui affirme depuis des mois que l’important est de résoudre les problème, pas le clivage ou avec ses actions.
f. FB a souligné les convergences de son projet d’une part avec Royal (tout en ayant administré un baiser de la mort devant des millions de téléspectateurs à l’ex-candidate en la démolissant sur les deux seuls points où elle recherchait de la légitimité : Europe/international – politique économique, sociale et fiscale) mais aussi, sans équivoque avec des personnalités comme Strauss Kahn.
En hyper bref, pour conclure, environ 70% de son projet est dans le contenu (pas dans la posture) proche de l’UMP mais il est rejeté en bloc. 30% est peut être plus proche du PS, mais ça le dérangeait pas de prendre DSK pour Premier Ministre.
En me situant comme simple électeur, sauf à considérer que NS est le Diable en personne et qu’admettre qu’un point de son maléfique programme est similaire au sien soit devenu un blasphème religieux, j’avoue que j’ai du mal à le suivre.
Et en particulier à comprendre comment son point a. s’est transformé en :
a’. On approuvera ce qui est bien au PS et on désapprouvera ce qui n’est pas bien à l’UMP. Adieu les clivages.
Toujours en se plaçant du strict point de vue de l’électeur, et en vue des législatives, beaucoup d’entre nous qui ne sommes militants de rien adoptent la démarche que préconise François Bayrou – et c’est peut être pourquoi il a tant gagné en popularité. En effet, qui d’entre nous est à 100 % d’accord avec le candidat de sa préférence et qui n’est pas séduit par certaines propositions de l’autre camps ? Mais ce profile est une variable presque aussi diverse que le nombre d’électeurs.
Le problème se complique encore un peu lorsqu’il s’agit de voter pour quelqu’un qui dit qu’il approuvera ce qui est bien et désapprouvera ce qui ne l’est pas. Comment savoir à l’avance que cela correspondra à mes choix, goûts, envies, etc.
Pour le non militant et même pour une partie d’entre eux, le vote est toujours un compromis entre ses idées et les propositions d’un candidat, d’un parti politique. On vote toujours plus ou moins pour le moins pire/plus mieux en fonction de sa sensibilité. Egalement toujours sur la base d’un compromis entre ce que l’on appréhende des propositions et ce qui nous échappe(en quoi mon sentiment sur certaines questions économiques a une validité quelconque alors que j’ai du mal à gérer mon propre budget familial ?). La partie confiance/personnalité est donc très importante dans ce genre de votes quand on ne connaît pas personnellement l’individu à qui nous apportons notre voix.
Mais la posture de Bayrou pousse le bouchon très loin sur ce plan. Ne devrait-il pas présenter un programme clair de centre gauche/droit auquel des électeurs pourraient adhérer ? Et surtout souligner clairement les points de convergences avec les deux autres forces ? Sinon, en votant pour un Bayrouiste, comment saurais-je ce qu’il approuvera et désapprouvera dans le futur ? Seulement dans ce cas, Bayrou n’est pas un arbitre – il propose juste un programme de plus. Point barre.
La position d’arbitre est bien entendu très confortable sur un plan politique – sauf à oublier un point – l’arbitre ne fait pas partie du jeu. Il ne marque jamais de but. Il ne fait que sanctionner. Il n’apporte rien au jeu à part la conformité avec les règles. Et dans ce cas, elles ne sont même pas écrites.
Donc, oui il est rusé le super héros Béarnais… mais ce petit jeu politique a déjà été joué mille fois dans le passé. Ce n’est pas une nouvelle façon de faire de la politique. La gouvernance au centre est une position que de nombreux groupes d’influences ont su manier avec expertise dans l’histoire (francs-maçons, grands lobbys, etc.) et souvent pour le bien de la communauté – parfois pour son plus grand mal. C’est une politique de Think Tank pas d’un acteur proposant des élus sur un terrain électoral! Et le slip de super héros, ne se porte pas par dessus un costume Armani.
[quote comment= »21583″] En hyper bref, pour conclure, environ 70% de son projet est dans le contenu (pas dans la posture) proche de l’UMP mais il est rejeté en bloc. 30% est peut être plus proche du PS, mais ça le dérangeait pas de prendre DSK pour Premier Ministre. [/quote]
Votre explication est limpide, et j’y adhère à 100% Eponymus !
« En hyper bref, pour conclure, environ 70% de son projet est dans le contenu (pas dans la posture) proche de l’UMP mais il est rejeté en bloc. 30% est peut être plus proche du PS, mais ça le dérangeait pas de prendre DSK pour Premier Ministre. »
Si il a autant d’ambitions pour la France il pourrait mettre en sourdine ses ambitions personnelles pour les mettre en accord avec son discours et proposer à DSK le poste de candidat aux présidentielles de 2012 et rester lui-même premier ministre pour mettre en oeuvre personnellement sa nouvelle politique.
[quote comment= »21579″]C’était le sens de ma remarque à jpe : l’UMP a super peur de Bayrou, le parti qui risque de faire 10 députés et qui parle de « bons points » (ouh la la, c’est grave ça! … 🙂 @Luc). De toute façon, si jamais Bayrou il a pas de groupe, he ben il pourra quand même tout casser le gouvernement de Nicolas Sarkozy et François Fillon grâce à ses supers pouvoirs de béarnais. 😀
Faut arrêter de fumer les amis.[/quote]
Tsss, tssss, pas de fausse modestie.
Au rythme où vont les choses, au regard de ce qui se passe en ce moment au PS, il est parfaitement possible que SuperBayrou soit le leader de l’opposition demain.
[quote post= »304″]a. On approuvera ce qui est bien et on désapprouvera ce qui n’est pas bien. Adieu les clivages.[/quote]
oui.
[quote post= »304″]b. Pas un mot n’a été prononcé sur les convergences entre le programme de François Bayrou et celui de Sarko.
c. Pas un mot n’a été prononcé sur les éventuelles convergences avec les positions de centre droit composant le pacte présidentiel de NS (Borloo ou Robien).[/quote]
En effet, sauf au moment des déclarations de l’entre-deux tour, où tout le monde n’a voulu voir que le négatif, mais qui contenaient des éléments.
[quote post= »304″]d. Les UDF ayant souligné leurs points de convergences avec NS sont considérés comme de traîtres alors que comme le souligne Koz, ils ne font que prolonger leur [quote post= »304″]affinité originelles avec l’UMP.[/quote]
Personne n’a été traité de traître, ni par Bayrou, ni par aucun des « bédouins » restants. Si vous trouvez une déclaration en ce sens, je suis prête à admettre.
[quote post= »304″]e. Les divers analyses qui ont pu être faites trouvent au contraire beaucoup de points de convergences entre le programme de FB et celui de l’UMP. Idem avec des positions à la Borloo qui affirme depuis des mois que l’important est de résoudre les problème, pas le clivage ou avec ses actions.[/quote]
Sur le programme économique, oui, il y a des convergences. Personne n’a jamais dit le contraire. La grosse différence économique, c’est le montant des dépenses prévues, et surtout, surtout, les annonces de baisse des charges pharamineuses. L’autre différence, politique, tient à la conception du pouvoir et aux institutions. D’où les remarques de ces derniers temps, qui ne sont pas vraiment des attaques personnelles, mais des critiques politiques sur une pratique du pouvoir (le côté sombre de la Vè)
[quote post= »304″]f. FB a souligné les convergences de son projet d’une part avec Royal (tout en ayant administré un baiser de la mort devant des millions de téléspectateurs à l’ex-candidate en la démolissant sur les deux seuls points où elle recherchait de la légitimité : Europe/international – politique économique, sociale et fiscale) mais aussi, sans équivoque avec des personnalités comme Strauss Kahn.[/quote]
Je lis votre post plutôt comme une déclaration de défiance à l’égard de ce que propose Bayrou : que peut bien proposer de crédible un homme qui ne souhaite s’inscrire ni dans l’opposition claire du PS, ni dans la majorité présidentielle. L’analyse que vous faites des points de désaccord est particulièrement intéressante : [quote post= »304″]En hyper bref, pour conclure, environ 70% de son projet est dans le contenu (pas dans la posture) proche de l’UMP mais il est rejeté en bloc. 30% est peut être plus proche du PS, mais ça le dérangeait pas de prendre DSK pour Premier Ministre.[/quote]
C’est ce mot de « posture » qui m’intéresse. Effectivement, pour les centristes, la méthode de mise en oeuvre d’un programme est aussi important que le programme lui-même.
A propos de programme, dont il faudrait disposer pour pouvoir juger de l’opportunité d’élire des députés « libres »… Ben, c’est facile. http://www.bayrou.fr/propositions ou le déchargement du pdf proposé sur le site, où le programme est présenté de façon plus organisée.
Je t’accorde que l’un des enjeux de la campagne législative pour les candidats MD sera d’expliquer quels sont leurs points d’accord avec le programme de gouvernement de N. Sarkozy, et quels sont leurs points de désaccord. Mais on a quelques semaines pour dérouler cela, et c’est de la responsabilité de chaque candidat (pas encore tous investis!)
@Liberal : j’aimerais que tu dises vrai, mais malgré mon militantisme de folaïe dont vous êtes tous les témoins, mon espoir ultime est d’avoir un groupe à l’assemblée.
N.Sarkozy a fait 30% au premier tour, 53% au second, avec un gros taux de participation. Les législatives vont amplifier ce score. Il va avoir une belle grande majorité, et nous on dans dans une situation plus que délicate. Assumée, acceptée, au nom du programme défendu au premier tour.
Mais quand même pas évidente.
Le PS est pas encore mort du tout. Il a beaucoup plus d’adhérents que nous, de moyens, de députés sortants (connus localement donc), il était au second tour… Non vraiment même superbéarnais peut pas faire de miracles.
« Personne n’a été traité de traître, ni par Bayrou, ni par aucun des “bédouins” restants. Si vous trouvez une déclaration en ce sens, je suis prête à admettre. »
Traître n’est pas le mot utilisé que je n’ai d’ailleurs pas mis entre guillemets, mais il est des euphémismes qui sont des synonimes. J’ai longuement écouté De Sarnez parler de Morin sur France Inter, qui l’accusait ni plus ni moins d’être passé de « l’autre côté » pour des raisons électorales, pour sauver son job, d’avoir céder aux pressions et au chantage de l’UMP. Le mot n’a pas été prononcé, mais bon… le ton employé et la description était encore pire.
« Sur le programme économique, oui, il y a des convergences. Personne n’a jamais dit le contraire. »
Personne n’a jamais dit le contraire. Par contre personne du camps Bayrou n’a jamais dit qu’il y en avait de façon claire. C’est bien ça le problème. Est-ce un blasphème ?
« Je t’accorde que l’un des enjeux de la campagne législative pour les candidats MD sera d’expliquer quels sont leurs points d’accord avec le programme de gouvernement de N. Sarkozy, et quels sont leurs points de désaccord. »
Donc, nous en revenons bien à la proposition d’un programme et le point a. (ou a’.) de Bayrou, devient un point :
a ». Nous proposons un programme. Nous voterons oui pour ce qui corresponds à notre programme. Nous voterons non à ce qui ne corresponds pas à notre programme.
Est-ce que NS ou l’UMP a affirmer que les députés UDF devront en toutes occasions voter exactement comme l’UMP ? L’exemple de Brice Hortefeux, proposant une part de proportionnelle malgré l’opposition de NS et voir NS finalement y consentir n’est-il pas un signe d’ouverture, d’absence de rigidité ? Pourquoi ne pas saisir l’ouverture au centre ou même à la gauche proposée par NS ? Est ce que Bayrou, en travaillant clairement sur les points de convergences avec l’UMP dans le cadre d’une majorité présidentielle, ne pourrait-il pas être une sorte de garde fou utile à l’UMP et aux français en général ?
Quand on voit l’accueil qui a été fait au refus de l’UDF de voter le budget ou à son appuis de la censure du gvt sur je ne sais plus quel texte, le CPE peut être ?, on peut comprendre qu’il hesite à se mettre dans la majorité présidentielle.
Maintenant quel est le but principal : qu’ils votent les textes avec lesquels ils sont d’accord ou qu’ils appartiennent à la majorité et qu’ils votent contre les textes qui leur posent problèmes, pour se faire « ejecter » de la dite majorité ;-)).
On voit là toute la pesanteur des habitudes de « godillot » prises au fils des legislatures de la Vème.
Pour moi l’important est que les textes jugés bons pour la communauté par une majorité de représentants soient votés, quelques soient les étiquettes des représentants, même FN ou extrème gauche !!
A moi de choisir un représentant qui portera le mieux possible mes idées.
[quote comment= »21571″]
Il propose une troisième voie en refusant cette alternative. Il ne sera pas dans la majorité, mais lui apportera son soutien chaque fois que cela sera conforme au mandat confié par ses électeurs.
Tu peux trouver ça ridicule et utopique.
Je trouve ça intéressant. Je suis de ces gens qui estiment indispensable de mettre en place des contre-pouvoirs, mais qui trouvent insupportable cette logique permanente de l’affrontement.[/quote]
Justement j’ai vraiment beaucoup de mal à comprendre comment ceux qui, tout au long de la campagne, ont proné le rassemblement, une majorité très large pour mettre en oeuvre de nécessaires réformes sans passer par l’affrontement refusent aujourd’hui d’appartenir à une majorité très large et de faire partie du rassemblement qui était censé être nécessaire…
Bayrou voulait débaucher les hommes de bonne volonté à droite et à gauche, et ne veut pas être un de ces hommes de bonne volonté lorsque ce n’est pas lui qui est Président ?
[quote comment= »21611″] Justement j’ai vraiment beaucoup de mal à comprendre comment ceux qui, tout au long de la campagne, ont proné le rassemblement, une majorité très large pour mettre en oeuvre de nécessaires réformes sans passer par l’affrontement refusent aujourd’hui d’appartenir à une majorité très large et de faire partie du rassemblement qui était censé être nécessaire…
Bayrou voulait débaucher les hommes de bonne volonté à droite et à gauche, et ne veut pas être un de ces hommes de bonne volonté lorsque ce n’est pas lui qui est Président ?[/quote]
Exactement ! Sans être en désaccord avec Lisette, votre remarque résume mes deux précédents posts. FB a raison sur le fond… L’affrontement systématique est idiot et contre productif. Mais justement, la posture (l’imposture peut être s’il fait le contraire de ce qu’il dit) est qu’il semble s’engager dans une opposition systématique bloc contre bloc avec l’UMP.
Je crains fort qu’on en revienne au bon vieux clivage bien au contraire. Agir comme ça, ferait le jeu de Sarkozy et si Bayrou lui apportait un soutient hyper constructif, Sarkozy est assuré de se maintenir au pouvoir pendant 10 ans. Donc, Bayrou ne le souhaite pas.
Un peu comme ce dessin de Plantu à la veille du premier tour en 2002 : on voyait un couple, dont la femme venait de se faire tirer son sac par un voyou et qui criait « au voleur ». Son mari la fait taire en lui disant : « arrêtte, tu fais le jeu de la droite ».
[quote post= »304″]Justement j’ai vraiment beaucoup de mal à comprendre comment ceux qui, tout au long de la campagne, ont proné le rassemblement, une majorité très large pour mettre en oeuvre de nécessaires réformes sans passer par l’affrontement refusent aujourd’hui d’appartenir à une majorité très large et de faire partie du rassemblement qui était censé être nécessaire…[/quote]
Justement, j’ai du mal à comprendre comment un homme qui expliquait qu’il fallait savoir être clairs dans ses choix comme dans son projet, qu’on ne pouvait pas faire travailler la gauche avec la droite, que c’était une aberration, etc, etc… peut proposer un vrai gouvernement de rassemblement!!
Tout tourne autour de cette charte qu’on demandera de signer à la majorité présidentielle, et de ce que les députés signataires seront contraints de faire. Le simple fait qu’il faille la signer est déjà un indice.
eponymus « Est-ce que NS ou l’UMP a affirmer que les députés UDF devront en toutes occasions voter exactement comme l’UMP ? »
Nulle part, mais …
J’ai lu dans la presse que la « Charte » que l’UMP demande aux « 22 députés UDF » de signer comporterait 4 points : vote de la confiance, pas de censure, vote du budget, vote du financement de la Séc Soc.
Déjà les deux derniers seront opposés (selon les annonces de NS lui-même) au point qui a été le plus compris par les Français dans les engagements de FB : la clause d’équilibre. Et qui est, à mon avis, le socle ultra-minimal d’un programme éco-social décent.
(Au passage, je ne comprends toujours pas pourquoi, selon FB, le programme économique de NS était plus proche du sien que celui de SR. Les deux programmes de NS et SR me semblaient également mauvais de ce point de vue).
2ème point, la conviction de base du Centre, c’est que pour s’en sortir, il faut « gouverner autrement » que l’autoritarisme de la Vème. Deux propositions de FB ont été clairement comprises : 50% de proportionnelle, non-cumul des mandats. Où NS les a-t-il reprises ?
Nulle part sinon dans la suggestion de dernière minute de discuter d’un peu de proportionnelle à l’Assemblée « ou au Sénat » (je cite), lequel est déjà largement élu à la proportionnelle.
Nul doute que M. Sarkozy proposera des mesures conformes aux attentes du Centre, mais lesquelles ?????
[quote comment= »21632″]Tout tourne autour de cette charte qu’on demandera de signer à la majorité présidentielle, et de ce que les députés signataires seront contraints de faire. Le simple fait qu’il faille la signer est déjà un indice.[/quote]
Ben oui. Un indice que pour solliciter le suffrage d’électeurs qui souhaitent une majorité présidentielle il faut faire partie de la majorité présidentielle.
Je trouve la tentative de créer un parti totalement indépendant au centre très sympathique, mais faut pas demander le beurre (l’indépendance totale) avec l’argent du beurre (les voix).
Je comprends que Bayrou choisisse le beurre, mais il n’y a rien de choquant à ce que l’UMP propose à une « droite plurielle » des accords électoraux conditionnés à une promesse d’un soutien minimum.
[quote comment= »21632″]
Justement, j’ai du mal à comprendre comment un homme qui expliquait qu’il fallait savoir être clairs dans ses choix comme dans son projet, qu’on ne pouvait pas faire travailler la gauche avec la droite, que c’était une aberration, etc, etc… peut proposer un vrai gouvernement de rassemblement!![/quote]
Sarkozy avait expliqué dès l’émission « J’ai une question à vous poser » qu’il voulait avoir une majorité ouverte au centre et à la gauche, pour faire un programme clair (le sien), ce qu’il préférait au rassemblement basé sur le plus petit dénominateur commun entre la gauche et la droite.
Parce que ce qu’il s’est passé entre 2002 et 2007, c’est que Bayrou et une partie de son groupe ont basculé de la majorité à l’opposition, pas parce que la politique des gouvernements avait changé, mais parce que c’était plus avantageux pour les élections à venir. Le coup du « on dit quand c’est bien, et quand c’est pas bien », c’est tout simplement vouloir prendre le moins de risques possibles. Bayrou se met dans l’opposition sans vouloir (se) l’avouer, pour en tirer le maximum de bénéfices. Posture ? Le mot est très bien choisi.
[quote comment= »21637″]Nul doute que M. Sarkozy proposera des mesures conformes aux attentes du Centre, mais lesquelles ?????[/quote]
Mais je croyais que le centre voulait faire un rassemblement pour faire de nécessaires réformes, et pas vouloir profiter de mesures clientélistes…
« attentes » ne voulait pas ici dire « clientélisme » mais « priorités pour le pays » …
Après y avoir passé pas mal de temps, et plusieurs billets de mon blog y sont consacrés, j’ai trouvé fort peu de points communs entre les projets de F. Bayrou et de N. Sarkozy*, à quelques points communs près entre les 3 proojets FB/NS/SR**.
C’est sans doute affaire d’appréciation, et je ne demande donc qu’à voir.
* qu’il y ait un Ministère chargé de l’immigration (mais de quoi en fait ?) – les auditions par le Parlement (mais de qui ?) – la clause d’équilibre de fonctionnement (mais quand ?) – une autonomie accrue des universités (mais à quel point, pour faire quoi, en maintenant la gratuité ou non ?)
** accent sur la recherche – continuité en politique étrangère (hors Afrique et Europe).
Je ne suis défintivement pas convaincu Lisette.
Selon F.Bayrou :
– « N.Sarkozy, un danger pour la démoratie ».
– « C’est de résistance que la France à besoin »
– « je souhaite que la période qui s’ouvre soit une période positive pour la France. Je l’aborde dans cet esprit »
– …
Le fond du programme de F.Bayrou est tout à fait honorable (il est majoritairement pompé à l’UMP et partiellement piqué au PS).
C’est sur la forme que F.Bayrou en fait un peu trop et perd toute crédibilité par les exagérations sans fondement dans ses propos. C’est là qu’il se royalise et se ridiculise un peu comme un enfant qui en fait trop pour attirer l’attention.
On va donc mettre ça sur le dos de la juvénilité politique et lui laisser 5 ans pour prendre un peu de maturité.