La République est bonne mère

La République regarde avec une tendresse maternelle des étudiants se déclarer « en grève ». Idée en soi renversante : quand l’étudiant cesse d’apprendre, il met en péril son seul avenir. Mais, chaque fois, il l’assortit d’une autre originalité : revendiquer la validation automatique de son année, son diplôme sans la compétence.

Conciliante, cette République… Elle tolère que des étudiants « votent » des mesures illégales. Le Code de l’éducation reconnaît aux étudiants des droits d’action politique à la condition de ne troubler ni les activités de l’établissement ni l’ordre public. Les blocages de ces derniers jours sont aussi illégaux dans leur principe que dans leurs modalités. Autant de votes illégitimes et illicites qui foulent aux pieds les droits des autres étudiants.

Un graffiti : « Frappez vite, frappez fort. Un bon flic est un flic mort. » Complaisante, cette République, qui tolère qu’à Tolbiac des étudiants dégradent un amphithéâtre et incitent au meurtre de policiers, de surcroît au lendemain de celui de l’un de ses fils, Arnaud Beltrame. Et quand la République indulgente envoie des CRS à Tolbiac, c’est pour protéger les étudiants « bloqueurs ». Ils ont déclaré la « Commune libre de ­Tolbiac » : voilà des Communards sous protection policière. Trop peu s’esclaffent.

Bienveillante République, elle admet le déploiement d’un tel mouvement contre une réforme adoptée après trois mois de consultation pour mettre fin à l’unique scandale républicain, qui fit son lit sur ses lâchetés passées : le tirage au sort. Tirage au sort grâce auquel le meilleur élève d’un lycée francilien s’est vu refuser l’accès en médecine quand un dernier de classe a décroché sa place. Existe-t‑il plus délétère, antipédagogique, plus anticitoyen et déstructurant que ce tirage au sort ? Les mêmes s’en accommodaient puisque, ma foi, l’égalité était respectée : bon ou mauvais, dilettante ou investi, tous au même niveau ! Mais l’égalité devant l’arbitraire n’a rien de républicain. Seule l’égalité au mérite l’est. Voilà bien l’objet de la réforme que contestent quelques étudiants : restaurer la méritocratie républicaine.

Parce que la République veille à l’intérêt général comme à la sécurité de ses rebelles ouatés, elle laisse faire.

La République est bonne mère. Jusqu’à ce que l’indulgence maternelle vire à la démission parentale.

Initialement publiée le 10 avril 2018


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22 commentaires

  • Quelques dizaines de sites universitaires sont perturbés et quelques poignées d’étudiants politisés tentent de profiter des luttes sectorielles du moment (cheminots..) pour radicaliser un mouvement minoritaire. L’État, par son laissez-faire, pénalise les étudiants qui veulent avancer dans leurs études. Ces étudiants sont souvent issus des classes moyennes, ces jeunes gens risquent de perdre une année…Sans parler de l’image des facs qui ne va pas s’améliorer

  • Bonjour,
    France Info vient enfin de sortir un article (d’un chercheur, pas d’un journaliste) sur le caractère profondément antidémocratique et paradoxalement efficace de ces méthodes (dites d’étudiants), et commence à donner la parole aux autres: à ceux qui contestent les blocages mais qui faute de soutien des pouvoirs publics, faute de vouloir recourir eux-aussi à la violence ou à tout le moins à un rapport de force reposant sur l’intimidation, ne trouvaient jusqu’alors pas (du tout) d’expression publique.
    Bref, de ce point de vue, je trouve que le Président de la République a bien pointé la nécessité vitale que la démocratie puisse affirmer sa force et sache aller au conflit. Ce n’est pas réglé, mais le cadre est -enfin- donné.

    • Il va tout falloir que l’Etat rétablisse le droit à un moment donné. Ce qui s’est passé à Montpellier était intolérable, mais si cela continue, pourra-t-on éviter des réactions d’exaspération ? Quand, à Nanterre, une infime minorité saborde l’année de l’écrasante majorité des étudiants – dont des personnes en charge de famille, menant des études complémentaires – que fera-t-on si la situation perdure et que cette écrasante majorité finit par traduire concrètement son ras-le-bol ?

  • Bonjour,
    En tant qu’universitaire j’apprends ce qu’il se passe par les médias – comme vous – puisque dans mon environnement immédiat il ne se passe fondamentalement rien.

    Et s’il y a bien une chose qui me hérisse le poil c’est d’entendre certain journalistes résumer « il y à ce jour N universités en lutte », ou bien « à l’université machin les étudiants se mobilisent ».
    Non. Il n’y a pas d’universités en lutte ni de mobilisation substantielle d’étudiants en proportion du total. Nul part. Il y a juste des universités bloquées.

    Vous faites ceci dit un faux procès aux bloqueurs:
    >Les mêmes s’en accommodaient puisque, ma foi, l’égalité était respectée : bon ou mauvais, dilettante ou investi, tous au même niveau !

    S’ils étaient pour le tirage au sort plutôt que pour la sélection le débat serait simple, et vite plié. Mais il suffit de prêter l’oreille pour entendre qu’ils ne veulent ni tirage au sort ni sélection. Ils réclament juste que toutes les filières soient ouvertes à tout le monde – et gratuites. Dans l’absolu ça se défend (même si je pense que ce n’est ni réaliste ni souhaitable c’est quand même à peu prêt comme ça que ça marchait pendant longtemps), et si ce n’était pas juste un prétexte pour tenter une « convergence des luttes » ça mériterait une vraie discussion.

    • La présentation médiatique ne fait certainement rien pour arranger les choses.

      En ce qui concerne le faux procès, je n’en suis pas si certain. J’ai, d’une part, préféré rester dans le cadre du rationnel, dans cet exercice contraint qu’est une chronique. Je peux entendre l’idée d’une université universellement ouverte. Je comprends l’idée d’offrir une éducation supérieure à tous les volontaires. Mais elle n’est envisageable que si les moyens, financiers et humains, sont illimités, ce qui n’est pas le cas. En outre, on peut toujours discuter des budgets mais il est difficile de discuter du nombre d’enseignants de niveau universitaire que le pays peut fournir. Faute d’en fournir davantage, cela conduit mécaniquement à l’accroissement du nombre d’élèves par amphi ou par TD, ce qui détériore les conditions d’études de l’ensemble des étudiants. En outre, notre système universitaire est un système qui accueille très largement et auquel on peut difficilement faire le grief d’être trop sélectif. C’est vrai que cela a longtemps fonctionné, mais uniquement parce que le baccalauréat, lui, était sélectif.

      Mais surtout, pour en revenir à ce faux procès, avez-vous des manifestations étudiantes pour s’opposer au tirage au sort ? Lorsqu’il faut sélectionner, parce que la dure réalité y contraint, les étudiants bloqueurs ont-ils protesté contre le tirage au sort ou l’orientation au mérite ?

      • Cher Koz,

        oui, l’année dernière des étudiants et des enseignants ont protesté contre le système du tirage au sort. Depuis qu’il a été mis en place (en STAPS et en Psycho surtout – j’ignorais que le cas s’était également présenté dans certaines faculté de Médecine) il y a eu des personnes pour s’élever contre le principe même de cette sélection aléatoire. Mais il s’agissait de peu de personnes, qui protestaient surtout en interne et pacifiquement, sans grand coup médiatique. Donc cela s’est peu vu, sans doute.
        J’ai, par ailleurs, entendu très peu de voix chez les « bloqueurs » (aucune jusqu’à présent pour être exact) pour demander une validation automatique de l’année ou du semestre… En revanche une telle demande de la part d’étudiants qui, n’y étant pour rien, se retrouvent dans l’incapacité de passer leurs partiels en raison du blocage des autres ne me paraîtrait pas illégitime (même si je reconnais que ce serait une solution de facilité).

        En tant qu’enseignant, j’aimerais aussi prolonger la discussion sur la fameuse « réforme » adoptée après consultation. « Consultation » toute relative d’ailleurs, et qui s’est révélé assez décevante du point de vue d’une partie conséquente du corps enseignant, tant les décisions prises ne semblent pas tenir compte des réalités pratiques de notre métier.
        Tout d’abord cette réforme n’a pas été adoptée, en réalité, pour mettre fin au scandale du tirage au sort : un arrêté de la Ministre Vidal, pris dès septembre dernier si j’ai bonne mémoire, en avait déjà interdit l’application. Le scandale avait donc déjà pris fin.
        De même on a beaucoup invoqué les « dysfonctionnements » du système APB et tous les bacheliers qui se retrouvaient sans affectation en septembre. Or d’une part le système actuel ParcourSup repose globalement sur la même architecture de fonctionnement qu’APB (la plateforme logiciel, pour l’accès enseignants, est d’ailleurs peu ou prou la même), d’autre part quand on regarde la proportion de bacheliers non-affectés par rapport à l’ensemble des dossiers traités, cela ne constituait en réalité qu’un faible pourcentage (de l’ordre d’un peu moins que 1,5%, de mémoire). C’est bine-sûr déjà trop. APB avait ses limites et ses défauts, ses utilisateurs que nous sommes le reconnaissait déjà bien volontiers. Force est de constater, à l’application et face aux manques flagrants de moyens alloués pour traiter les dossiers de nos élèves dans les universités (beaucoup disent déjà qu’elles ne seront pas en mesure d’examiner les dossiers… et certaines ont déjà mis en place des algorithmes pour faire le tri à partir des notes des élèves – soit un retour à la logique d’APB), que ParcourSup de fait guère mieux.
        Ajoutons à cela que la mise en place de cette réforme ne s’est elle-même pas faite dans la légalité la plus rigoureuse, puisque les bacheliers de cette année étaient invités à s’inscrire sur ParcourSup et à y déposer leurs dossiers… alors même que la réforme légalisant ce nouveau mode de fonctionnement n’était pas encore passée devant le Parlement ! L’adoption de la réforme n’a fait qu’entériner quelque chose qui était déjà mis en oeuvre de fait.
        Faut-il insister aussi sur le fait que « changer les règles du jeu » de l’orientation en cours d’année scolaire n’était pas vraiment un cadeau à faire à nos actuels élèves de Terminale (ni à leurs professeurs d’ailleurs) ? Il y avait sans doute d’autres façons de faire possibles, rien n’imposait je crois qu’une telle réforme soit appliquée à marche forcée dès cette année scolaire. Adopter la réforme en 2018 en vue d’une application pour septembre 2019 (soit pour les élèves actuellement en classe de Seconde) aurait été à mon sens plus raisonnable.

        Ces éléments étant posés afin d’éclairer un peu les enjeux, je suis autant que vous très dubitatif sur l’idée même d’une « grève étudiante » (et plus encore lycéenne… et j’ai pourtant connu l’époque du CPE !) et tout à fait opposé aux actuels mouvements de « contestation étudiante », dont vous dénoncez bien justement l’illégalité, et dont le manque de caractère démocratique ressort également de plus en plus. Et je ne suis par ailleurs pas contre l’idée même d’une réforme de l’orientation dans le Supérieur ou d’une possibilité de sélection… Cependant j’estime que la réforme actuelle ne prend pas les moyens de ses ambitions (et relève surtout du coup de com’, autant d’ailleurs que la réforme du baccalauréat) et introduit quelques dérives (et pour le coup la réforme du bac en introduit de plus graves encore !). Quitte à réformer, il y avait mieux à faire sans doute. Surtout si l’enjeu réel est bien celui que vous avancez (manque de moyens budgétaires et humains) ; pour le moment j’ai plutôt l’impression qu’on cherche à noyer le poisson…

      • Une contestation, oui, une protestation contre la circulaire de Najat Vallaud-Belkacem instituant le tirage au sort, oui. Mais des manifestations, non. Un mouvement, non. Des blocages, non. Après, que la consultation ne donne pas satisfaction, que la réforme soit critiquable et perfectible, c’est très probable. Mais c’est aussi le fruit de tant d’années à refuser d’affronter l’évidence, que l’on ne peut pas garder le même système d’entrée en fac avec le bac de nos parents, notre bac, ou celui des générations actuelles.

        En tout état de cause, je comprends évidemment un mouvement de protestation – que je sois d’accord ou non n’étant pas le sujet, c’est juste la démocratie. Mais le passage d’un système délétère à un système perfectible ne justifie en rien ces méthodes pavloviennes, antidémocratiques, violentes, et auxquelles on n’apporte qu’une réponse timorée et attentiste.

  • Tout à fait. Ajoutons qu’il est impossible qu’une voix discordante puisse s’exprimer dans ses « Assemblées générales ».

  • Non la République n’est pas bonne mère.

    La République, la presse et la population ont une tolérance coupable pour la violence quand elle vient de la gauche. C’est tout.

    Quand on est de gauche on peut bloquer des facs, flinguer les études des autres, dégrader les locaux et détruire le matériel ou encourager ses élèves à le faire quand on est prof. On peut organiser des manifs qui laissent un sillage de feu et de destruction dans les villes. On peut squatter, on peut organiser des batailles rangées contre la police et blesser des dizaines de gendarmes à coup de cocktails molotov, de mortiers et de bouteilles d’acide. On peut s’introduire par effraction dans des sites sensibles, détruire un restaurant, détruire des cultures agricoles. On peut séquestrer des gens. Quand on est un connard, mais de gauche, on peut faire tout ça et ça passe crème dans la plupart des cas.

    Quand on est un connard, mais de droite, on prend 2 mois ferme pour une course poursuite avec les flics en marge de LMPT ou on se fait virer de St Cyr pour avoir emmerdé les filles, et les cadres qui ne l’ont pas empêché sont remplacés.

    La République n’est pas bonne mère, la République est partiale.

    • J’imagine que l’ironie du texte ne t’aura pas échappé, ce que l’expression en titre suffit à annoncer. Pour le reste, rien de contradictoire. On pourrait t’opposer des contre-exemples, d’Antonin Bernanos à José Bové en passant par les gars de Tarnac. Même si, de fait, on constate que l’extrême-gauche est largement plus dangereuse et cause largement plus de dégâts en France que l’extrême-droite, dont les dégâts sont plus « intellectuels » que matériels. Mais c’est un autre sujet que celui de cette chronique.

      • L’ironie ne m’avait pas échappé gros malin, mais je n’avais pas vu de référence à la partialité.

        D’accord avec toi sur les dégâts surtout intellectuels de l’ED. Malheureusement l’EG est très forte aussi sur ce terrain-là (racisme, homophobie, antisémitisme…) Dernier exemple en date à Tolbiac 🙁

  • @Koz
    Des manifestations contre le tirage au sort?? Bin, euh, oui, il suffit de revenir un an en arrière. Il y avait moins de blocages, et les «étudiants» étaient encore un peu lycéens, mais globalement il y avait une contestation plus massive qu’aujourd’hui il me semble.

      • C’est que la phrase « Les mêmes s’en accommodaient » n’est, de ce fait, pas très juste. Encore que l’on serait bien en peine de savoir si ceux qui manifestent et bloquent aujourd’hui sont précisément « les mêmes » que ceux qui protestaient à l’époque, certes.
        Et puis, à lire votre réponse : faut-il donc que les étudiants (et leurs professeurs) bloquent, manifestent, forment un « mouvement » pour être entendus et pour ne pas être taxés de « s’en accommoder » ? Ce serait là donner raison à ceux qui aujourd’hui agissent avec une violence condamnable – méthodes dont j’admets tout à fait qu’elles n’ont rien de justifiables, et même qui à mon sens rendent la réflexion de fond inaudible.
        Or, sur le fond… Lorsque vous dites qu’il s’agit de passer « d’un système délétère à un système perfectible », j’ai plus de mal à vous suivre ; je vous assure que, vu de l’intérieur, le nouveau système n’est pas moins délétère que le précédent (mais certes pas totalement pour les mêmes raisons). Bien-sûr un commentaire de blog n’est pas le lieu pour détailler cela, mais je peux vous fournir des sources plus éclairantes que les slogans des asso étudiantes si vous le souhaitez.

      • Je vous concède qu’en 2.300 signes, je ne fais pas un tour exhaustif et minutieux des arcanes de la réforme.

        faut-il donc que les étudiants (et leurs professeurs) bloquent, manifestent, forment un « mouvement » pour être entendus et pour ne pas être taxés de « s’en accommoder » ? Ce serait là donner raison à ceux qui aujourd’hui agissent avec une violence condamnable

        Je pense que vous m’accorderez que ce propos relève du sophisme. Il suffit simplement de constater rétrospectivement que, dans un cas, on prend les armes, quand, dans l’autre, on ne ressent manifestement pas la même urgence.

  • L’extrême droite moins violente que l’extrême gauche ? Oui si on met de côté les trafiquants d’armes, et les barbouzeries diverses. Je préfère les rastas et les autonomes. C’est vrai qu’en général, l’extrême droite ne s’intéresse pas trop à l’intérêt général, sauf à considérer que mettre des migrants à la mer participe de cela. Quant à l’impunité des « connards de droite », il suffit de penser aux nombreuses destructions des bonnets rouges ou de la FNSEA, dont un saccage de bureau de ministre, pour témoigner de leur impunité.

    • Le saccage du bureau de Dominique Voynet a bon dos. Systématiquement cité en référence pour excuser les violences d’extrême-gauche. C’était il y a dix-sept ans, les participants ont été jugés et le fait de ne pas trouver spontanément d’exemple plus récent est assez parlant. Quant aux Bonnets Rouges, c’est un épisode pour le moins exceptionnel, et les qualifier de « connards de droite » – outre le caractère déplaisant du terme « connards » – est un assez expéditif. Parmi les quatre porte-parole, on compte un maire divers-gauche, un syndicaliste Force Ouvrière et une déléguée CGT.

      Il n’est en revanche pas nécessaire de chercher plus loin que la moindre manifestation à laquelle participe l’extrême-gauche pour y trouver saccage et agressions, que l’on regarde à Rennes ou à Nantes, ou tout ce qui est arrivé pendant la loi Travail – en ce compris l’attaque violente contre une voiture de police, incendiée, dans laquelle des policiers auraient parfaitement pu trouver la mort. Ajoutons à cela l’ensemble des dégradations commises à chaque blocage de fac et, quoi que l’on pense du fond (et je ne crois pas pouvoir être suspecté de complaisance avec l’extrême-droite), en termes de violence, il n’y a pas débat – mais une indulgence coupable.

  • Oh le terme « connards » ne vient pas de moi mais de Lib, je le reprenais parce qu’il a tendance à jouer au ping pong. J’aime pas trop le ping pong mais bon là… Après effectivement, chacun voit midi à sa porte comme on dit. Cela dit, j’ai tendance à partager le constat sur ces blocages de fac, je le sais d’autant mieux que… je l’ai fait moi-même il y a 25 ans. C’était pour mobiliser pour Sarajveo, le génocide au Rwanda… plein de bonnes raisons qui donnaient envie de secouer les gens. Après ca enferme dans une posture paternaliste (dictature n’est pas le mot, les opposants peuvent toujours venir discuter) qui n’a pas d’avenir, et qui est même contraire aux revendications en général. C’est bien pour cela d’ailleurs que je ne milite plus à l’ancienne. Mais quand je vois l’Etat de la planète, 60 % des sols détruits, 630000 tonnes de déchets plastiques déversés à la mer chaque jour, la catastrophe écologique qui avance à grand pas, j’ai effectivement tendance à penser que le zadiste a tout compris et constitue notre avenir, pas le type en voiture qui paie ses impots, respecte l’Etat de droit mais pollue, consomme, et ne réfléchis à rien sauf à son PEL.

  • Indulgence coupable peut-être bien m’enfin il est parfaitement faux d’affirmer qu’à la moindre manifestation à laquelle participe l’extrême-gauche on trouve des agressions.

    Pour ce qui est de comparer globalement la violence d’extrême gauche à celle d’extrême droite, je suppose que la conclusion dépend de l’élasticité que chacun donne aux définitions de ces deux catégories. C’est donc vain…

    Pour revenir au sujet, je ne comprends toujours pas pourquoi vous persistez à affirmer que le tirage au sort est le choix préféré de certain alors qu’absolument personne ne le revendique. Comparer la nature des manifestations d’une année sur l’autre n’y change rien.
    Vous avancez des arguments raisonnable sur la faisabilité d’une université entièrement ouverte, pour expliquer que si l’on est contre la sélection le tirage au sort reste la seule solution réaliste.
    Je suis d’accord avec vous. Les bloqueurs non. Ce n’est pas une raison pour leur prêter des intentions contraires à ce qu’ils revendiquent.

  • Je suis cerné par les zadistes. Je ne suis pas zadiste, mes enfants et petits enfants non plus.

    Pendant 20 j’ai passé un week-end sur deux dans le Tarn à 4.5kms de « ma » forêt de Sivens.

    « La Forêt de Sivens : les loisirs après la mine.

    D’une surface de plus de 600 hectares, la forêt départementale de SIVENS se répartit sur trois communes : LISLE-SUR-TARN, CASTELNAU DE MONTMIRAIL et PUYCELSI.
    Elle est située, par la route, à une dizaine de kilomètres, au nord, de la bastide lisloise (D999 Gaillac-Montauban).

    Depuis 1976, elle est la propriété du Conseil Général du Tarn après avoir été celle de la puissante famille Solages puis des Houillères du Midi, qui en tiraient le bois nécessaire à l’étaiement des galeries pour l’exploitation des mines de charbon de Carmaux.

    Cette forêt, où l’on trouve plusieurs variétés de feuillus (chênes, hêtres, charmes, chataigners…) et résineux de belle prestance est, aujourd’hui, un lieu de détente apprécié des citadins et touristes pour ses nombreux sentiers de randonnées (pédestres ou VTT), les aires de pique nique et de jeux aménagées pour les enfants.  »

    Et puis un jour ce magnifique lieu de vie a été rempli du bruit des tronçonneuses, des pelles mécaniques, des engins de chantier pour construire un lac d’irrigation. Et rapidement la situation a dégénéré. Une partie de la population est restée indifférente à ce qui se passait, une grande partie de la population a été choquée par la violence de certains zadistes, une toute petite partie de la population a pris fait et cause pour les zadistes. Il y a eu un mort dans les affrontements avec les forces de l’ordre: un tout jeune zadiste.

    Je ne vais plus dans le Tarn depuis deux ans mais voici maintenant qu’à 2.5kms de ma maison d’habitation en Lot-et-Garonne les zadistes commencent à arriver pour contrer un projet de Center Park.

    Voici quelques réflexions entendues:

    Une vieille dame:  » Les zadistes sont les descendants de Jacquou le Croquant ».
    Un vieux monsieur: « Ils sont les descendants de la Commune. »
    Une toute jeune femme zadiste: « Depuis que je suis née je ne vois que des couples qui ne tiennent pas dans le temps. Depuis que je suis enfant, j’entends dire que l’eau est polluée, que l’air est pollué, que la nourriture est polluée, qu’un Français sur deux fera un cancer dans sa vie, que je n’arriverai à rien en faisant des études. Je veux vivre, je veux pouvoir habiter dans une yourte, dans une maison en paille et en terre, je veux pouvoir faire de l’agroforesterie, de la permaculture. Je veux faire du collectif. Et je vous emmerde! »

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