L’euthanasie revient dans le débat. A quelques minutes d’écart, je reçois un mail par lequel on me fait part d’une initiative de l’Alliance pour les droits de la Vie. Et puis, via Yahoo, je prends connaissance de cet article, sur Agoravox : Euthanasie et Présidentielle. Les opposants à l’euthanasie sont inquiets des prises de position des candidats. Mais y-a-t-il lieu de l’être, alors que Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou ont tous trois fait des déclarations d’un remarquable flou, qui ne rechignent pas d’ailleurs, de ce fait, à taquiner la bêtise… ou la suprême « habileté » ?
C’est Nicolas Sarkozy qui, à la Mutualité, le 11 février dernier, a semble-t-il jugé opportun de déclarer :
« Les principes, je les respecte, les convictions, je les respecte. Mais je me dis quand même, au fond de moi, il y a des limites à la souffrance qu’on impose à un être humain (…) On ne peut pas rester les bras ballants devant la souffrance d’un de nos compatriotes qui appelle à ce que ça se termine »
C’est Ségolène Royal qui, le 19 février, sur TF1, affirme :
« Je crois que dans le respect des personnes, il faut faire ce qu’ont fait d’autres pays européens, ouvrir le débat et mettre en place une législation qui permette d’apaiser les souffrances les plus intolérables »
C’est François Bayrou qui, le 15 février, sur France 2, déclare :
« Je suis pour que l’on ne laisse pas souffrir les gens et que l’on ne prolonge pas inutilement leur vie (…) Lorsque l’on est au bout du bout, l’acharnement thérapeutique, c’est quelque chose de trop lourd (…) Je suis pour que cette décision soit prise par les médecins dans le cadre du rapport intime qu’ils ont avec le malade et sa famille »
Autant de morceaux de bravoure, en termes de langue de bois. Car chacune de ces déclarations peut convenir à tous.
François Bayrou croit-il que qui que ce soit soit favorable à l' »archarnement thérapeutique » ? Dans « acharnement thérapeutique », il y a… « acharnement ». Le terme en lui-même porte sa condamnation. Est-il de quelque utilité, de quelque importance, d’affirmer une opposition ? Les médecins eux-mêmes ont-ils pour idéal de « s’acharner » ? « On fait quoi avec le malade de la 202 ? Eh ben, on s’acharne dessus« . Qui, encore, est favorable à ce que l’on prolonge « inutilement‘ la vie de qui que ce soit ? Au demeurant, cette expression est terrible en ce qu’elle suppose qu’un instant de vie supplémentaire puisse être « inutile », en ce qu’elle admet que l’on puisse être juge de l’utilité de la vie d’un tiers… Et c’est où, François, « le bout du bout » ? Comment sait-on que l’on y est ?
Ségolène Royal, elle, est fidèle à elle-même : elle ouvre un débat. Allez, grand bien lui fasse. C’est d’ailleurs un moindre mal. Elle se déclare favorable à ce que l’on « soulage les souffrances les plus intolérables ». Qui est contre ? « Moi, moi, m’sieur ! Moi, j’suis pour qu’les autres, ils en chient. » Je suis d’accord, Ségolène, soulageons les souffrances les plus intolérables. Quant à celles qui sont intolérables, certes, mais pas des « plus » intolérables, on les met de côté, on se les cognera dans une autre loi. Pour la mesure de la tolérabilité de la douleur, je pense que l’on pourra se contenter d’un décret, afin qu’il soit plus facilement révisable, en fonction de l’acceptation de la douleur par notre société. Autre frisson, dans cette déclaration : soulager les douleurs… S’il s’agit de donner la mort, peut-on dire que l’on soulage une douleur ? Si oui, je me méfierai, la prochaine fois que l’on me propose quoi que ce soit pour soulager la douleur.
Et Nicolas Sarkozy. Pas moins que les autres, il n’évite la proclamation d’un faux problème : « la souffrance que l’on impose à un être humain ». Qu’on me présente le salaud qui se permet d’imposer de la souffrance ! Radiez-moi tous ces médecins ! Mais qui, donc, impose à qui que ce soit quelque souffrance que ce soit ? Hum ? Et qui donc « reste les bras ballants devant quelqu’un qui appelle à ce que ça se termine » ? Est-ce que ne pas débrancher l’tube, c’est rester les bras ballants ?
François Bayrou, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, entretiennent une ambiguïté plus ou moins évidente. Mais ont-ils entendu évoquer les soins palliatifs ? Plutôt que de ménager la chèvre et le chou, la mort et la vie, l’un d’entre eux aurait-il les couilles de valoriser cette voie d’écoute, d’accompagnement, de dignité – eh oui, la dignité n’est pas que dans l’abrègement de la vie, contrairement à ce que l’on souhaite nous faire croire – et de lutte contre la douleur ? Non. Car il y a un mouvement de revendication à satisfaire. Une réponse simple, rapide à mettre en oeuvre : l’effacement du problème.
Et j’en reviens à cet excellent article de Sylvain Etiret, un soignant qui refuse de considérer l’administration de la mort comme un soin.
Une observation :
« Durant des siècles, la peine de mort a été la menace brandie par la société à l’encontre de ceux qu’elle considérait comme porteurs des pires dangers contre son intégrité. En quelques années, l’administration de la mort a finalement basculé vers l’ultime moyen d’honorer la dignité de l’homme souffrant. Etonnant renversement. »
Et un rappel, assez amer :
« Depuis des années, des cohortes de soignants ont pu s’attacher à mettre en évidence le fait que la fin de vie peut être accompagnée, entourée, apaisée, même dans les situations les plus difficiles, sans avoir recours à un abrègement volontaire de la vie. Rien n’y a fait. Les tenants d’un droit d’administrer une mort compassionnelle semblent avoir finalement quasiment atteint leur cible.
Depuis 1986 et les premiers textes définissant et organisant les Soins Palliatifs en France, jusqu’à la récente loi Léonetti de 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, en particulier au droit au refus d’un acharnement thérapeutique, le paysage a pourtant bien changé. S’est ainsi progressivement formalisé tout un réseau de concepts, de réflexions, d’outils techniques ou organisationnels, d’homme et de femmes, au service d’un regard et d’une volonté de témoigner que, jusqu’au bout de la vie, quiconque demeure le vivant, et non le mourant qu’on avait fait de lui. »
Formulés en quelques mots, voilà nombre des enjeux de ces débats : la compassion comme critère, un regard, une volonté, une dignité, l’espoir que l’humanité, en tant de siècles de progrès ait trouvé un autre moyen d’assister l’homme en fin de vie qu’en lui administrant la mort.
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tolérabilité ?
Tolérabilité.
Koz, je ne vous suivrai pas sur ce terrain…
Comme j’ai toujours revendiqué le droit et la liberté (merci la pilule et Mme Veil) de pouvoir décider si la situation me permettait de porter un enfant ou pas je revendique le droit et la liberté de décider ma fin. Et s’il ne m’est plus possible de me prononcer moi-même, mes proches ont reçu la consigne de prendre cette décision pour moi. Mon corps m’appartient. Point.
@ Margit:
Faites ce que vous voulez avec votre corps mais ne venez pas prendre la tête de ceux qui n’ont rien demandé.
Toucher à la loi serait ouvrir la boîte de Pandore, et tous les excès qui viendront avec.
Etant donné que l’on est trés mauvais pour gérer les excés, on ne va pas parler des sujets qui fâchent, ça serait une trés mauvaise chose de légiférer là-dessus.
Les assassins sont si gentils….
Il n’y a pas que la souffrance physique, il y a aussi la souffrance psychique. Si la solution, c’est d’être shooté à la morphine en attendant la mort, je trouve pas ça très digne. Préférer la mort à cela, c’est compréhensible, non?
Dans la mesure où la personne est saine d’esprit et que c’est sa décision (et non, ce ne doit pas être une décision du médecin), je pense qu’elle doit pouvoir choisir entre morphinomanie et suicide assisté (appelons un chat un chat).
M’enfin…
Bonsoir, tout à fait d’accord pour dire que les trois candidats ont trouvé des formulations d’une grande généralité. Sur un sujet éminemment sensible et douloureux.
Sous-entendre qu’ils ignoreraient les soins palliatifs est un peu enfantin. À l’âge qu’ils ont, ils vont au cimetière et à l’hôpital plus souvent que toi (koz – présumé-je) et moi.
En personnalités politiques, sollicitées à l’année, d’ahefpées en polémiques, la question qui leur était posée a un nom d’affaire qui est aussi un nom de personne : Vincent Humbert. Le nom d’une personne pour qui les soins palliatifs ne palliaient pas grand chose.
Alors voilà, moi non plus je n’ai pas la réponse (tiens donc).
Mais tout de même, je trouve des choses sinon à voir et comprendre, du moins à entendre et sentir, dans ces trois déclarations. Car la même généralité est dite par chacun sur un registre bien différent, avec des mots qui sonnent bien différemment. A mon oreille, du moins.
Ceux de Bayrou sonnent à mes chastes oreilles bien mieux que tous les autres.
Ah, ça, loin de moi l’idée de vouloir empêcher les bayrouistes de trouver que Bayrou s’exprime mieux sur le sujet, les royalistes de penser que c’est Royal, et les sarkozystes de préférer les mots de sarkozy.
Ils sont pour moi tous les trois à côté de la plaque et reflètent une intervention malvenue du politique sur un sujet sur lequel, si on se refuse à légiférer dans l’urgence, ce n’est pas pour succomber aux pressions électorales.
[quote comment= »6153″]Sous-entendre qu’ils ignoreraient les soins palliatifs est un peu enfantin. À l’âge qu’ils ont, ils vont au cimetière et à l’hôpital plus souvent que toi (koz – présumé-je) et moi.[/quote]
« Enfantin »… Libre à toi d’aller sur ce terrain. J’ai préféré imaginer qu’ils ignoraient, plutôt qu’aucun d’entre eux n’ait le courage de valoriser les solutions exigeantes et éthiques pour lesquelles se battent chaque jour infirmiers, aides soignants et médecins.
Rien ne les empêche de faire valoir la complexité d’une situation.
[quote comment= »6150 »]Koz, je ne vous suivrai pas sur ce terrain…
Comme j’ai toujours revendiqué le droit et la liberté (merci la pilule et Mme Veil) de pouvoir décider si la situation me permettait de porter un enfant ou pas je revendique le droit et la liberté de décider ma fin. Et s’il ne m’est plus possible de me prononcer moi-même, mes proches ont reçu la consigne de prendre cette décision pour moi. Mon corps m’appartient. Point.[/quote]
Margit, nous ne sommes effectivement pas d’accord. Je me demande toujours, en tout état de cause, quelle peut bien être la valeur de la décision prise lorsque l’on est bien portant, ou juste malade, comparée à la décision que l’on ne sera pas capable de prendre le jour où incapable d’en faire part, nous regarderons médecin et famille s’accorder à mettre en oeuvre la décision que nous ne prendrions plus parce que, malgré tout, aux portes même de la mort, peut-être voudrons-nous les vivre encore ces quelques minutes, ces quelques heures, ces quelques jours.
Serait-ce lâche ? N’y aurait-il de courage qu’à avancer l’heure de la mort ?
Les exemples ne manquent pas de cas dans lesquels des personnes favorables à un abrègement de leur vie auront changé de vie : faut-il reporter le poids de la décision sur l’entourage ?
Je relisais hier soir quelques lignes du livre du Professeur Bernard Debré, Nous t’avons tant aimé, L’euthanasie, l’impossible loi…
Ne vous sentez pas insultés personnellement. La question se pose, tout simplement.
Je ne sais pas si le raisonnement du Professeur Bernard Debré est « enfantin ». J’ai en revanche l’intuition qu’il a rencontré plus de malades en fin de vie que moi, Sarkozy, Royal, et Bayrou réunis
[quote comment= »6156″]Les exemples ne manquent pas de cas dans lesquels des personnes favorables à un abrègement de leur vie auront changé de vie : faut-il reporter le poids de la décision sur l’entourage ?[/quote]
« auront changé d’avis » tu voulais dire, non ?
Très franchement, je ne pense pas que l’on puisse reprocher aux candidats de ne pas prendre de position claire et affirmative sur ce sujet. L’envergure du sujet est telle que celui qui dit « il faut faire comme si ou comme ça » me semble être soit un idiot soit un naïf.
[quote comment= »6150″]Koz, je ne vous suivrai pas sur ce terrain…
Comme j’ai toujours revendiqué le droit et la liberté (merci la pilule et Mme Veil) de pouvoir décider si la situation me permettait de porter un enfant ou pas je revendique le droit et la liberté de décider ma fin. Et s’il ne m’est plus possible de me prononcer moi-même, mes proches ont reçu la consigne de prendre cette décision pour moi. Mon corps m’appartient. Point.[/quote]
Pas mieux. Ce débat est du même niveau que celui pour l’avortement. Un débat entre 2 positions toutes deux justifiées au nom de l’éthique (la préservation de la vie ou la liberté), et qui doit être tranché au détriment de l’une ou l’autre de ces valeurs.
Il semble que la société évolue vers une position privilégiant la liberté individuelle plutt que la vie « à tout prix ». Les hommes politiques accompagnent cette évolution des moeurs.
A titre personnel, tant que la décision de fin de vie n’est pas prise par les héritiers , je susi pour cette évolution, tout comme je susi pour la loi Veil
[quote comment= »6160″]
A titre personnel, tant que la décision de fin de vie n’est pas prise par les héritiers , je susi pour cette évolution, tout comme je susi pour la loi Veil[/quote]
Ça c’est comme l’avortement, au bout de deux ans, on aura déjà oublié les conditions et ce sera la famille qui décidera d’avoir l’héritage plus tôt que prévu…
Soyons réalistes, on peut mettre toutes les conditions du monde, à partir du moment où on entrouvre la porte, tous les excès seront permis.
Je précise que les militants pro-avortement tenaient le même discours que le vôtre, en parlant de décisions strictement encadrées, qu’il n’était pas question d’obliger les femmes à avorter, que les mineures n’étaient pas concernées. Tous ces voeux ont été battus en brèche (il y a des femmes, des mineures qui sont obligés d’avorter), alors ne faites pas comme si il serait possible d’encadrer la chose.
L’expérience montre bien que ça ne l’est pas.
Donc dire: « je suis pour si c’est encadré » n’a pas grand sens.
Je pense que ce débat rejoint le débat sur l’avortement, qui a été réglé grâce à la pugnacité d’une grande Dame, Simone Weill.
Je pense que pour ce qui concerne l’euthanasie, nous n’en sommes qu’aux prémices de la prise de conscience qu’il faut éviter à toute personne, des souffrances qui ne sont palliées que par l’absorption de morfine ou autres substituts, qui sont dans état de mort annoncée et que l’on ne maintient en vie que par des succédanés médicamenteux.
Je suis pour l’euthanasie, une décision difficile à assumer et par qui l’a faire assumer.
Je préfére être euthanasié que finir comme un légume, décharné, dans un lit sans plus aucune connaissance.
Je ne pense pas qu’à moi, mais également à ma famille, ce qui est peut-être, encore, le plus important.
Car voir ses parents, ses proches finir de cette façon, sans pouvoir et en sachant que l’on ne peut rien faire qu’attendre la
fin, ce qui peut durer plusieurs années, c’est très très dur, certains considéreront cela comme de l’égoïme, mais j’en prends la responsabilité.
C’est peut-être le fait de l’avoir vécu qui m’a fait réfléchir et préférer l’euthanasie.
Qu’est-ce qui est intolérable ?
Définit-on l’intolérable en rapport à la capacité de la société de supporter la maladie ?
Dans le même mouvement, faudra-t-il également abolir le malheur, afin d’accorder définitivement la loi à l’idée que l’on se fait d’un monde parfait ?
On ne peut pas répondre à la question du suicide assisté par les soins palliatifs.
Les équipes de soins palliatifs font un travail formidable que ce soit les associations ou les équipes intégrées aux hôpitaux (j’en ai une expérience très récente).
Cependant, cela ne règle absolument pas la question à laquelle se frottaient (timidement) les 3 candidats: comme le soulignait FrédéricLN, il me parrait évident que la question était la maman et le médecin de Vincent Humbert doivent-ils être condamner. Si non, la loi ne devrait-elle pas clairement définir les cas où l’action du médecin est légitime, et celles où elle ne l’est pas… etc…
Les soins palliatifs ne répondent pas à cette question, et pour le coup, en parler quand on aborde ce genre de cas, c’est tout de même un écran de fumée pour éviter de parler des cas qui heurtent notre conscience sans que l’on sache y répondre de façon satisfaisante.
[quote comment= »6167″]Cependant, cela ne règle absolument pas la question à laquelle se frottaient (timidement) les 3 candidats: comme le soulignait FrédéricLN, il me parrait évident que la question était la maman et le médecin de Vincent Humbert doivent-ils être condamner. (…) Les soins palliatifs ne répondent pas à cette question, et pour le coup, en parler quand on aborde ce genre de cas, c’est tout de même un écran de fumée pour éviter de parler des cas qui heurtent notre conscience sans que l’on sache y répondre de façon satisfaisante.[/quote]
Ah. Ils évoquaient le cas Humbert ? Pour Ségolène Royal, il semble que ce soit le cas, puisque le cas était évoqué dans la question, mais pour les deux autres, qu’en savez-vous ?
Qu’est-ce qui les empêche d’élargir la question ? D’en faire comprendre, approcher, la complexité ?
Et si l’on n’est pas capable de répondre de façon satisfaisante à un débat qui met en jeu la vie et la mort d’une personne, l’esprit de responsabilité ne devrait-il pas être de dire que même le législateur doit s’abstenir ?
[quote comment= »6159″]Très franchement, je ne pense pas que l’on puisse reprocher aux candidats de ne pas prendre de position claire et affirmative sur ce sujet. L’envergure du sujet est telle que celui qui dit « il faut faire comme si ou comme ça » me semble être soit un idiot soit un naïf.[/quote]
Je ne crois pas que l’on soit en désaccord, Az’. Ce que je reproche à ces trois prises de position, c’est le caractère profondément décalé de leur ton. L’ambiguïté (dans le meilleur des cas) entretenu. Le ton léger et caricatural des positions prises. Et le fait qu’aucun de ces trois candidats n’aient pris la peine de mettre en avant l’ensemble des considérations éthiques en cause et se soient limités à une approche compassionnelle. Au regard de l’enjeu, ça me hérisse.
Prendre trois minutes pour exposer les difficultés d’une solution qui pour certains – à tort, selon moi – s’imposerait, alors qu’il y a souvent une méconnaissance des autres solutions, et dès lors expliquer que, même s’ils sont candidats à la Présidence de la République, ils n’en tirent pas spécialement de légitimité pour se prononcer sur la vie et la mort eût été, je le pense, plus responsable, et plus apprécié.
Il y a là comme un parfum de drague électorale qui m’insupporte.
[quote comment= »6160″] A titre personnel, tant que la décision de fin de vie n’est pas prise par les héritiers , je susi pour cette évolution, tout comme je susi pour la loi Veil[/quote]
Si l’on écarte les « héritiers« , cela revient à écarter l’entourage. Faut-il alors que la décision ne soit prise que par les soignants ?
Non, me direz-vous, probablement. Dans ces conditions, si l’on associe l’entourage, (i) quelle garantie avez-vous que la décision qu’ils prendront croyant suivre la volonté du mourant correspondra véritablement à sa volonté ? (ii) comment exclure une tentation d’abréger l’agonie de Pépé, qui devient difficile à vivre pour tous – et notamment les bien-portants – voire retarde certains investissements dont la nécessité s’est soudainement imposée à l’annonce de sa mort prochaine ?
Encore une fois : ne faisons pas l’impasse sur les soins palliatifs, qui se sont considérablement développés.
J’en reviens à Bernard Debré :
J’avoue que je n’ai vue en totalité que l’intervention de Ségolène Royal (pour Sarkozy, j’ai vu l’extrait dans un journal TV) et que j’ai généralisé en pensant (comme votre billet me semblait le sous-entendre) que les trois candidats répondaient à la même question….
Et à cette question on ne peut pas répondre par les soins palliatifs.
Oui, il y a une asso à Avignon qui s’appelle [1] qui est constituée de gens formidables qui font un travail extraordinaire dans l’accompagnement des personnes en fin de vie (et également dans le soutient de la famille qui assiste impuissante à l’agonie d’une personne aimée….)
Il n’empêche une fois qu’on a dit ça on n’a pas avancé le moins du monde sur la question posée.[2]
[1] et que je suis ravi d’évoquer
[2] mais ça fait parler des soins palliatifs, ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi…. même si c’est une façon de détourner un débat qu’il n’est pas inutile d’avoir sur le suicide assité.
Désolé, je suis terriblement nul en balise html.
L’association Avignonaise s’appelle « l’autre rive »
http://soins-palliatifs.prosygma-asp.com/contacts/detail.asp?id_a=40&id=20
[quote comment= »6169″]Il n’empêche une fois qu’on a dit ça on n’a pas avancé le moins du monde sur la question posée.[/quote]
Crois-tu ?
Crois-tu qu’en faisant prendre conscience de la véritable complexité d’une question, on ne fasse pas avancer la question ?
[quote comment= »6172″]
Crois-tu ?
Crois-tu qu’en faisant prendre conscience de la véritable complexité d’une question, on ne fasse pas avancer la question ?[/quote]
Oui, en faisant prendre conscience de la véritable complexité de la question on la fait avancer… sauf que là, le vrai problème, celui qui est réellement complexe, c’est justement celui que les soins palliatifs ne peuvent pas traiter.
Il me parait évident que la loi doit favoriser ce type de démarche… et c’est ce qui se passe dans les hôpitaux.
Mais, voilà, les soins palliatifs ne peuvent pas répondre à tous les problèmes posés, et c’est quand les soins palliatifs ne répondent pas à la détresse du patient qu’on doit ce demander ce qu’il convient de faire, d’accepter, d’autoriser et d’interdire.
Un truc qui m’inquiète et que j’ai relevé après avoir regardé « l’arène de France » sur FR2 sur le sujet.
Il y avait (le croiriez vous) des intervenants de qualité.
Une personne du comité national d’éthique a rappelé le contenue de la loi sur l’euthanasie sous le régime nazi et s’est aussitôt fait huer…
Je ne sais si son intervention était bienvenue, mais ce qui m’a frappé c’est que les critères retenus dans cette loi étaient compassionnels. Tout çà pour dire qu’une fois qu’une loi est faite son esprit est facilement détournable.
Et surtout on peut judiciariser et entraîner de la jurisprudence faisant force de loi et sortant de l’esprit de la loi…
Pour quoi ne pas rester sur l’intime conviction au cas par cas des personnes concernées? Famille, patient équipe médicale connaissance le dossier? Après le juge apprécie ces éléments et le tabou de ne pas « tuer » est sauvegardé. Son intérêt? Garder des limites, limites qui permettent à une société de rester civilisée.
Le symbole a plus de poids que l’on imagine car il structure l’inconscient individuel en décourageant inconsciemment les divers passages çà l’acte et transgressions.
Dans le mot tuer on mets du sentiment négatif qu’il n’y a pas et qu’il y a dans le mot « assassiner », la confusion dans le langage entraîne la confusion dans la société. Tuer est un acte « positif » au sens d’opposé à « passif » de suppression d’une vie humaine, il ne présuppose pas l’intention.
Faire une loi peut entraîner ceci: Suite à un arrêt du Tribunal fédéral Suisse du 3 novembre 2006 qui autorise dans certains cas le suicide assisté de personnes souffrant de maladies psychiques
http://www.humanrights.ch/home/fr/idart_4993-content.html?zur=79
et le commentaire:
http://www.humanrights.ch/home/upload/pdf/070205_bund_sterbehilfe.pdf
Sans porter du jugement de valeur et voyant bien l’intention de compassion qui est derrière tout çà je ne dis qu’une chose:
JE SUIS EFFRAYE par ce que j’entrevois et je pense à Soleil Vert pour les cinéphiles
Après recherches il n’y a pas eu apparement de loi sur l’euthanasie sous le régime nazi, mais par contre ce qu iest inquiétant c’est leur utlisatio nde l’opinion publique pour agir sous une apparente légalité
http://www.monde-diplomatique.fr/2005/05/HEIM/12193
D’ailleurs une figure d’église Clemens August von Galen (ah un catho? Je croyais que c’était tous des collabos comme le pape Pie XI! Je précise que cette remarque est ironique)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Clemens_August_von_Galen
[quote comment= »6168″]
Si l’on écarte les « héritiers« , cela revient à écarter l’entourage. Faut-il alors que la décision ne soit prise que par les soignants ?
Non, me direz-vous, probablement. Dans ces conditions, si l’on associe l’entourage, (i) quelle garantie avez-vous que la décision qu’ils prendront croyant suivre la volonté du mourant correspondra véritablement à sa volonté ? (ii) comment exclure une tentation d’abréger l’agonie de Pépé, qui devient difficile à vivre pour tous – et notamment les bien-portants – voire retarde certains investissements dont la nécessité s’est soudainement imposée à l’annonce de sa mort prochaine ?[/quote]
Le malade lui même ne pourrait-il avoir voix au chapitre ? Le malade, exclusivement si les soignants sont d’accords et que la famille n’y est pas opposée.
Le point (ii) que vous évoquez est bien la raison pour laquelle je suis plus réservé sur le role éclairé de la seule famille, qui en devrait être en aucun cas à l’initiative de la démarche
[quote comment= »6188″](ii) comment exclure une tentation d’abréger l’agonie de Pépé, qui devient difficile à vivre pour tous – et notamment les bien-portants – voire retarde certains investissements dont la nécessité s’est soudainement imposée à l’annonce de sa mort prochaine ?[/quote]
Non, il ne s’agit pas d’investissement, d’héritage ou de quoi que ce soit, mais il arrive qu’une personne âgée décide de mourir. Dans ce cas, les unités de soins palliatifs sont un soutient primordial autant pour la personne en fin de vie et pour sa famille (c’est un cas que j’ai vécu très récemment, l’association citée plus haut ayant alors constitué une aide exceptionnelle) mais on est ici dans le cadre strict où les unités de soins palliatifs sont une alternative efficace (et à mon avis préférable) à toute forme d’euthanasie. Cependant, ces cas ne doivent pas servir d’écran aux cas pour lesquels les soins palliatifs ne constituent pas une alternative crédible (comme pour le cas Vincent Humbert).
C’est dans ces cas qu’un certain nombre de questions se posent: est-ce qu’on peut:
– arrêter tout traitement maintenant en vie le patient?
– si oui, cela comprend-il l’arrêt d’un respirateur artificiel, ou de l’alimentation par perfusion?
– donner un produit accélérant le décès du patient avant que les actes précédent n’aient conduit à l’inéluctable?
– il y a d’autres questions de ce genre qu’on doit se poser, je n’ai pas de certitudes sur la plupart d’entre elles, mais je suis certain qu’il est primordial de se les poser, et je trouve que le sujet des soins palliatifs est trop souvent une façon d’éviter de parler de ces questions embarrassantes (pour moi tout au moins).
[quote comment= »6193″]Non, il ne s’agit pas d’investissement, d’héritage ou de quoi que ce soit, mais il arrive qu’une personne âgée décide de mourir. Dans ce cas, les unités de soins palliatifs sont un soutient primordial autant pour la personne en fin de vie et pour sa famille (c’est un cas que j’ai vécu très récemment, l’association citée plus haut ayant alors constitué une aide exceptionnelle) mais on est ici dans le cadre strict où les unités de soins palliatifs sont une alternative efficace (et à mon avis préférable) à toute forme d’euthanasie. Cependant, ces cas ne doivent pas servir d’écran aux cas pour lesquels les soins palliatifs ne constituent pas une alternative crédible (comme pour le cas Vincent Humbert).[/quote]
Jak, je ne dis pas que le cas de la « mort de pépé » soit un cas général, mais un cas à prendre en compte, une dérive relativement probable.
Quant au cas Humbert, inversement, il ne doit pas servir d’écran à une légalisation généralisée de l’euthanasie non plus…
[quote comment= »6197″]Quant au cas Humbert, inversement, il ne doit pas servir d’écran à une légalisation généralisée de l’euthanasie non plus…[/quote]
Vous avez évidemment raison, mais je trouve que votre billet est symptomatique de la gestion de cette question par les gens qui sont à priori opposés à l’euthanasie (et j’en fait / faisait partie).
D’un point de vue moral, la ‘solution’ du suicide assisté ne me satisfait pas, cependant, elle répond à un certain nombre de questions auxquelles je n’ai aucune réponse satisfaisante. Bien sûr dans un grand nombre de cas, l’appel fait aux unités de soins palliatifs permet de répondre plutôt correctement aux situations délicates de la fin de vie, mais puisqu’il existe des cas que les soins palliatifs ne peuvent pas résoudre, il ne faut pas faire de cette solution l’alpha et l’omega de toute réflexion sur le sujet, et en profiter pour ‘oublier’ les cas où la question devient réellement plus complexe.
Et il m’a semblé que votre billet souffrait d’avoir trop vite exclu que justement le problème était bien plus compliqué que le simple choix entre d’un côté le respect de la vie et l’accompagnement par les soins palliatifs, et de l’autre l’euthanasie. Les cas faisant appel à l’un et à l’autre ne se recoupant pas forcément toujours.
Il faudra bien un jour balayer l’hypocrisie ambiante, l’aveuglement volontaire et regarder la réalité en face quand on sait que cela se pratique déjà depuis bien longtemps dans les silence et le secret de certaines équipes médicales compréhensifs et qui accèdent à la demande d’un patient avec accord de sa famille.
Quelle liberté de disposer de notre vie avons-nous quand il faut craindre de tomber sur une équipe de médecins craintive de transgresser des lois ou imbus de principes ? Quel est donc ce principe cynique qui commande de regarder une personne condamnée souffrir le martyre ? Est-ce le même principe hypocrite qui hier interdisait l’avortement et préférait ne pas voir les femmes risquer leur vie dans des mains de charlatans ?
PS : Je ne sais pas si vous avez vu le film canadien « les invasions barbares » qui m’a bouleversé et renforcé dans ma conviction de souhaiter cette liberté de décision.
@Margit:la question n’est pas d’être hypocrite ni cynique.
Ne liez pas çà à la question de l’avortement car là il s’agit de finir sa vie donc on ne la risque plus. J’ai accompagné mon grand père vers sa mort. Il est mort en 15 jours en perdant la tête par intermittence et lorsqu’il avait des moments de lucidité nous parlions de la mort qui viendrait. Certains des membres de ma famille refusaient de le voir lorqu’il délirait, moi je lui ai tenu la main et je ne considérait pas qu’il avait perdu sa dignité. Je ne pouvais rien faire d’autre qu’être présent et l’aimer.
Sinon qui a lu la loi Léonetti et ce qu’elle propose et permets d’appliquer aujourd’hui?
Avant d’aller plus avant il faudrait déjà donner le temps à cette loi de produire ses effets non?
http://www.legifrance.gouv.fr/imagesJOE/2005/0423/joe_20050423_0095_0001.pdf
Je vous invite à la lire elle est très courte, 15 articles et même si ce n’est peut être pas la panacée elle me semble bien pensée.
Elle gagnerait à être connue.
Vous pouvez indiquer vos volontés à l’avance et elle seront respectées….
Enfin je peux vous apporter mon témoignage de croyant et je peux vous dire que ce n’est pas une garantie de non angoisse face à la perspective de la mort et donc de la souffrance psychique associée.
A la demande de Koz, je copie ci-dessous une des réponses que j’ai publiées aux commentaires concernant mon articles « Euthanasie et Présidentielles » sur Agoravox. J’espère qu’elle contribuera utilement au débat.
« Que de passion ! Je ne m’attendais pas à autant d’enthousiasme suite à mon questionnement.
Plus que de trancher le débat sur l’euthanasie, mon sujet était de souligner qu’il s’agit d’un choix de société plus que d’un choix soignant, et qu’il y a quelque difficulté à exiger l’application de ce qui serait un droit à mourir par un tiers, et encore plus par ceux-là même à qui on reconnait la mission d’accompagner la vie. Dès lors si la société fait le choix de reconnaitre ce droit, il me semble indispensable qu’elle prenne ses responsabilités et ne s’en décharge pas sur des soignants en les mettant dans une situation dénaturante pour eux.
Celà dit, le débat a manifestement évolué ici, vers une réflexion autour de la légitimité de l’euthanasie, ce qui finalement pouvait se prévoir. Au delà des emportements inévitables sur un tel sujet, beaucoup de choses ont été dites qui montrent la difficulté de penser notre propre fin. Elles reprennent la plupart des arguments classiques du débat et tournent pour l’essentiel autour de la notion de dignité du malade, de l’inutilité de la souffrance du patient ou de ses proches, de ce qu’on imagine de notre capacité à agir face à un évènement.
Pour rester court, on est là d’une part dans une ambiguité et d’autre part dans une illusion.
L’ambiguité réside dans la notion de souffrance qui est largement assimilée à la douleur alors qu’elle recouvre, comme la notion de dignité, quelque chose de bien plus vaste et de bien plus ambivalent qu’il n’y parait. Elle nait bien davantage de la perte de sens du vécu que de toute sensation physique.
L’illusion est celle de notre capacité de maitrise, à la fois dans la décision et dans l’action. Quelque chose comme une illusion de toute-puissance dans notre volonté d’autonomie.
La difficulté de l’euthanasie tient donc dans ce qu’elle semble être une solution en forme de fuite en avant à une question essentiellement « spirituelle » (au sens d’une quête de sens, du sens qu’on donne à notre vécu): Pourquoi ? Pourquoi moi, pourquoi tout ça, à quoi ça sert de vivre ça, pourquoi maintenant … ?
Et la difficulté est d’autant plus complexe que ce questionnement est profondément individuel, qu’il est impossible à autrui de me donner un sens qui n’appartient qu’à moi. C’est tout le sens des Soins Palliatifs de créer les conditions pour que cette quête de sens soit possible pour l’individu qui s’apprête à mourir, pour l’aider à se frayer son propre chemin. Là se situe l’empathie, la prise en charge des symptomes, du confort, la reconnaissance des désirs et des possibilités de plaisir comme satisfaction de désir, la réintégration du réseau familial ou social, l’accompagnement au plein sens du terme. Pour, comme le dit un aphorisme des Soins Palliatifs, donner de la vie aux jours plus que des jours à la vie. C’est dans la primauté du rétablissement du confort, dans la reconnaissance de son caractère essentiel avant que « la vie » puisse remplir à nouveau les jours du patient, dans son impératif quitte à prendre le risque de hater la fin, loin de tout « acharnement » que se situe un des piliers de la prise en charge.
Cependant, la question peut être ailleurs, le sens peut rester introuvable au patient ou à ses proches, la souffrance demeurer parce qu’elle est d’une nature rebelle à toute réassurance. La réalité peut revenir à la charge et heurter le désir de toute-puissance et d’autonomie si c’est uniquement là que réside le sens que le patient ou ses proches confèrent à la vie: la mort va venir, c’est un fait, et le seul moyen qui reste pour ne plus la subir serait de la devancer.
Que dire si ce n’est reconnaitre d’une part la source de l’impasse tenant dans une illusion construite tout au long d’une vie et d’autre part la réalité de la souffrance qui l’accompagne ? Mais la question devient alors: est-ce le rôle de la médecine de traiter une souffrance existentielle de cet ordre ? Sa « toute-puissance » à elle ne va probablement pas jusque là.
J’ai le souvenir d’un prêtre qui face à la mort, me disait, paniqué: « J’ai peur. Mais si j’ai peur, c’est que je n’ai pas confiance en Dieu. Et si je n’ai pas confiance, c’est que ma foi n’est pas totale. Mais alors, qu’à été ma vie, consacrée à ce que je croyais être une foi aussi solide ? » Que dire, que faire, face à cette intolérable souffrance ? La mort elle-même en serait-elle une réelle délivrance ? Que dire sinon que je reste là, présent, à ses côtés, acceptant d’entendre et de partager autant que possible cette souffrance ? Il est ainsi des souffrances que même l’euthanasie, dans son illusion de toute puissance, ne tarirait pas.
Le reste n’est alors plus question que de modalités et d’entente sociale sur les limites qu’on donne aux choses. Mais, pour mettre les choses à l’extrême, que répondre à cette angoisse de finitude, à cette absence de sens vécue comme une souffrance intolérable en l’absence de toute pathologie organique ? Que répondre au sentiment de déchéance de sa dignité pour toute autre raison que l’état de santé ? Que répondre à la souffrance du proche ressentant une perte de dignité d’un individu incapable de l’exprimer voire même de la percevoir ? Autant de dérives, qui ne sont pas que théoriques au vu de l’évolution de la pratique dans les pays qui ont légalisé l’euthanasie, qui rendraient l’administration compassionnelle de la mort difficilement maîtrisable.
Mais tout celà nous a bien éloigné de notre propos initial, celle de la place, et à mes yeux de l’absence de place, des soignants en tant que tels dans toute tentation d’euthanasie. Celle de la nécessaire responsabilité pour la société d’assumer ses choix sans en faire porter le poids sur des épaules qui ne le peuvent pas.
Pardon pour la longueur de la réponse à toutes les interventions qui ont bien voulu alimenter ce débat. «
Je vous remercie d’avoir copié votre commentaire. Votre expérience me paraît restaurer un peu de la complexité de ce débat. L’agonie fait tellement peur – et je ne m’exclus évidemment pas – que l’on exclut totalement qu’elle puisse être, en fin de compte, un temps de la vie.
Au demeurant, en termes de débat, certains semblent oublier qu’il a déjà eu lieu, il n’y a pas si longtemps : la loi Leonetti, suscitée par l’affaire Humbert, est de 2005. Elle n’a pas deux ans. Lorsqu’elle a été discutée, il y a eu un débat, toutes les sensibilités ont été écoutées. Et ce que le législateur estimait être la meilleure solution a été adopté. Aujourd’hui, l’une des sensibilités agissantes remet en cause cette loi parce qu’elle n’a pas adoptée sa propre solution. C’est quelque peu intransigeant…
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