L’affaire est entendue : ce lundi était le jour de « la médiatisation de l’opération de Villiers-le-Bel ». Pas le jour de l’opération de Villiers-le-Bel, celui de « la médiatisation de l’opération de Villiers-le-Bel ».
Et chacun, des blogs aux JT, d’embrayer sur cette actu, la seule, la vraie : la critique de la médiatisation. François Bayrou et Ségolène Royal ressortent le lexique des grands mots. Cette dernière y voit « un dysfonctionnement grave de notre république », alors même que nous sommes en monarchie élective.
L’affaire est donc, décidément, entendue : le pouvoir a organisé un cirque médiatique autour de cette affaire.
Faute d’être dans les petits papiers de l’Elysée et de Beauveau (malgré le formulaire de contact a la disposition de Michèle et Nicolas), je ne peux que dire qu’une telle hypothèse est évidemment crédible. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’un pouvoir médiatiserait ses opérations de police : la gauche n’a-t-elle pas elle-même médiatisé les parties de football de ses îlotiers ?! Bon, alors…
On peut, donc, retenir la même interprétation que tout le monde. On peut aussi s’interroger plus avant.
En premier lieu, est-il entendu, absolument entendu que la médiatisation serait une mauvaise chose ? Rassurez-vous, je n’ai pas oublie l’hypothèse de la seule recherche d’un bénéfice électoral, qui mérite la réprobation unanime des républicains intègres.
J’en retiens une autre, elle aussi au stade de l’hypothèse : la médiatisation d’une telle opération est-elle, par principe, condamnable ? Pour faire un parallèle avec un domaine que je connais mieux, plus apaisé, plus policé, le droit de la concurrence, le Conseil de la concurrence a clairement indiqué suivre une stratégie médiatique, analyse micro-économique à l’appui, pour son caractère dissuasif. Il ne me semblerait donc même pas aberrant d’offrir une couverture médiatique à une telle opération afin que les émeutiers potentiels n’ignorent pas que, trois mois après et éventuellement plus tard, on viendra les cueillir dans leur lit à 6h00 du matin. Je ne regrette même pas que cela puisse leur causer des troubles du sommeil.
On ajoutera que, dans un domaine dans lequel le passage à la télé a un effet d’entraînement, il n’est pas absurde que l’opération de police ultérieurement menée bénéficie d’une visibilité proportionnée.
Mais surtout, il faut se repencher sur lesdites fuites. Il a été dit, et écrit dans Le Monde, que les journalistes avaient été prévenus par les syndicats de police.
« Prévenus trois jours plus tôt par des sources syndicales, les journalistes ont pu suivre les forces de l’ordre devant les immeubles et, dans certains cas, monter dans les étages. »
En tout état de cause, il est également acquis, manifestement, que l’opération était un « secret de polichinelle », le syndicat Synergies rappelant à juste titre que « les journalistes ont leurs sources, et 1 000 policiers [engagés], ce peut être 1 000 possibilités de fuite ».
Il est, en revanche, une déclaration qui m’étonne, au vu de ce qui précède. Celle du syndicat Unsa-Police, de Joaquin Massenet, proche du PS et de Ségolène Royal. Celui-ci a en effet affirmé catégoriquement que les fuites ne pouvaient venir des syndicats et, en tout cas, pas de l’Unsa-Police, qui aurait découvert l’opération « à la radio ».
Ainsi, l’opération était un « secret de polichinelle ». Ainsi, tous les journalistes sont au courant. Ainsi, selon Synergies, « 1 000 policiers engagés, c’est 1 000 possibilités de fuite », et le syndicat UNSA-Police, qui se targue d’être le syndicat majoritaire de la police nationale, et qui comptait donc nécessairement des membres engagés dans l’opération, aurait découvert l’opération à la radio…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ça sent son gros mensonge. Et que certains, parmi les plus prompts à dénoncer la médiatisation de l’opération, n’ont pas l’air particulièrement à l’aise dans leurs baskets.
Il faut dire que leurs dénonciations auront eu pour effet, sinon pour objet (j’imagine que vous, comme moi, ne pensez pas une seconde que cela ait pu être le cas), d’occulter le fond de l’affaire : l’action de la police, et l’interpellation d’émeutiers bien encadrés, qui tiraient pour tuer.
Avec Yves Thréard, je soulignerai :
« La vigilance républicaine consiste moins à hurler avec les loups qu’à ne [pas] tolérer que des territoires deviennent des zones de non-droit. »
On a les vigilances qu’on peut.
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Mais finalement, est il établi ou non que c’est Unsa-Police qui a fuité? Le syndicat proche du PS aurait il ébruité l’affaire pour permettre à sa patronne de critiquer le « cirque médiatique »?
La source syndicale est avérée. Mais il ne s’agit pas d’une fuite, terme qui garde un caractère un peu exceptionnel : il s’agit d’une pratique.
On a donc confirmation par un insider de ce que la présence des medias est dûe aux syndicats.
On sait donc quoi penser du « dysfonctionnement grave de la République« , étant précisé que je ne crois pas que Ségolène Royal faisait référence au fait que des syndicats alertent la presse ce qui, pourtant, me semble être un dysfonctionnement.
On sait quoi penser également de l’indignation de principe de François Bayrou.
Il reste à savoir si un syndicat particulier est à l’origine de l’information.
On lit à plusieurs endroits que ça vient « de syndicats« .
Pour ce qui est de l’UNSA, je n’ai rien lu de catégorique. Je trouve en revanche qu’au final, pour un syndicat proche du PS, c’est tout bénèf’ de faire dévier le débat sur « la médiatisation » plus que sur l’opération.
Et son « j’ai appris l’existence de l’opération à la radio » ne m’apparaît pas crédible une seconde, sauf à ce que Joaquin Massenet, patron du syndicat majoritaire, soit le seul de tous les syndicalistes et journalistes associés, à ne pas avoir eu d’infos. Et vous l’aurez compris, ça ne me convainc pas.
A la lecture, on devine votre connaissance du milieu policier 🙂
3 jours avant, soit samedi dernier, ce petit millier de bonhommes en bleu était déjà au courant ( pas de week-end chez ces gens là ).
Et comme chez les hommes en bleu, c’est rien que des benêts qui pensent même pas à la sécurité de leurs collègues, ils ont pensé que çà serait bien si ils passaient à la télé.
Qu’au sein de cette grande famille règne un groupuscule gauchiste ( élu ) qui fait rien que de saper le discour officiel. ( il est où le lien sur cette histoire d’appel radio ? )
…
Je m’interroge :
Qui sont ces personnes arrêtées, sinon des voyous connus de la justice ? celà en fait-il les auteurs des faits ?
Elle en est où l’enquête sur l’affaire des 2 morts de Villiers-le-Bel ?
Non, je ne connais pas spécialement le milieu policier. Je me fie à des articles que vous trouveriez en lien si vous vous donniez seulement la peine de cliquer dessus.
En revanche, j’apprécie à leur juste valeur vos deux questions qui témoignent clairement de vos a priori, fondés sur… Ah non, je suis bête : ce sont des a priori.
« Elle en est où l’enquête sur l’affaire des 2 morts de Villiers-le-Bel ? »
Sans a priori, la question reste posée. Pas à vous bien sûr.
On ne comprend toujours pas comment deux corps (de motards sans casque, il faut le rappeler, même si ce manque n’aurait sans doute pas empêché leur mort*, vu la violence du choc) et une mini-moto restée quasi-intacte ont pu dévaster l’avant d’un monospace.
* Mort dont il faut rappeler, si nécessaire, qu’elle ne justifie pas qu’on ait tiré sur la police.
Merci pour l’explication, je me demandais l’utilité de ces mots en bleu dans le texte !
Mes questions sont fondées sur la justice et la recherche de la vérité, il ne faut pas avoir peur de le dire.
D’ailleurs N’est-ce-pas le rôle de la police d’éclairer la justice ?
Et non d’être éclairer par les médias pour rassurer le petit peuple ( non je n’ai pas dit l’électorat ) ?
Il semble que nous avons tous des à priori …
Tout le monde semble oublier que nous sommes dans le cadre d’une tentative d’homicide volontaire! C’est ahurissant d’entendre ces navets de centristes et de socialistes faire feu de tout bois sur les dérives du pouvoir et des médias à une heure où la violence s’est banalisée dans ces zones de non droit!
Ca ne vous rappelle pas les dérives sémantiques qui ont été dites après les évènements de la Gare du Nord ?
On avait eu droit presque à du « »méchants policiers sur un quidam sans ticket … puis des gentils jeunes qui n’étaient pas d’accord… » » le tout bien sûr monté en mayonnaise médiatique par Sarkozy à l’approche des présidentielles, comme de bien-entendu.
C’est tout juste si Sarkozy n’avait pas déclenché lui-même tout ça.
Pour Bayrou, je crois malheureusement qu’il faut s’attendre à ce qu’il saute sur tout ce qui bouge, jour après jour, méthodiquement… et comme c’est encore mieux de parler le premier, ça ne fait rien si il parle avant même d’avoir en main tous les tenants et aboutissants … pffttttt.
La reaction de segolene Royal , ne m’etonne guére , la racaille est son principal vivier de voies electorales. D’ailleurs souvenez vous , l’année derniere , elle etait alle rendre hommage aux 2jeunes de clichy sous bois
qui s’amusaient dans le transfo EDF[Merci d’éviter. Koz].Quand à Bayrou , esperons qu’il ne soit pas réelu à Pau
L’approche des municipales rend le discours médiatique encore plus unilatéral que d’habitude. L’avenir doit être une forte victoire de la gauche aux municipales et une mise au pilori de Sarko. Que ce soit pour une opération de police, un plan banlieue ou autre…
Fatiguant qu’on ne passe le mégaphone qu’aux mêmes et ce pendant de longues périodes. Quand va-t-on retirer le mégaphone à Bayrou par exemple? ce type n’apporte aucune valeur, squatte le mégaphone anti-sarko et en plus la ramène sur ‘la messe le dimanche avec mes enfants’.
Les explications de Jean-Marie Pontault, rédacteur en chef du service Investigation de L’Express en vidéo (oui, comme Barbier).
J’ai bien aimé sa façon de ne rien affirmer sur la quantité de policiers : a posteriori, il est facile de juger que c’était trop parce que ça s’est bien passé. Mais justement, est-ce que ça ne s’est pas bien passé justement à cause du nombre ?
Les policiers se sont rendus à Villiers-le-Bel, à Sarcelles et à Gonnesse. On peut imaginer que, pour qu’une équipe aille cueillir un suspect, il faut qu’une autre assure la sécurité au bas de l’immeuble. On peut aussi imaginer que, pour permettre une bonne coordination de l’action et éviter que les autres suspects ne se fassent la malle, il faut que le même scenario se reproduise dans chaque immeuble concerné. Et l’on peut aussi penser que s’agissant d’interpeller des émeutiers qui n’ont pas hésité à tirer pour tuer, il y avait lieu de prendre des précautions.
Par ailleurs, s’agit-il d’être fair-play ? « C’est pas juste, ils étaient trop nombreux » ? « Les suspects n’avaient aucune chance » ? L’essentiel est la sécurité des policiers.
Ces polémiques de chiffre sont assez ridicules et, comme tu le dis, Delphine, permises aux simples commentateurs, a posteriori, et quand tout s’est bien déroulé.
[Par ailleurs, s’agit-il d’être fair-play ? “C’est pas juste, ils étaient trop nombreux” ? “Les suspects n’avaient aucune chance”]
Excellente remarque. Surtout dans le contexte des tirs. Le pire c’est que certains pensent réellement de cette façon !
Et nouvelle suite à la médiatisation de l’affaire : http://jeanmarcmorandini.tele7.fr/article-12698.html
Bon alors, Bayrou Royal vont répondre quoi ?
A les écouter, les dérives policières et autres de Sarkozy mettraient la république en danger.
Et bien moi je crois que la république est en danger lorsque un candidat (ou une candidate) d’un grand (ou moins grand) parti ne se loue pas de l’action de la police et de la justice lorsque l’ordre est mis en cause (à coups de fusil!).
Madame, sans doute serez vous, hélas!, un jour ou l’autre, vous ou les vôtres, amenés à revenir aux affaires.
Vous avez de la chance (plus que nous!), car vos adversaires politiques sont plus conscients que vous du consensus politique indispensable dans certains cas, dont celui-là.
La république est en danger dites vous ? Mais pas autant que si on était dans la VIème du nom.
Tous les jours qui passent où l’on entend ces oiseaux là (qui ne sont pas des inséparables!) on se loue de l’issue du 6 mai 2006.
La baisse de popularité (passagère) de notre président et la proximité des élections municipales n’a bien sûr absolument rien à voir avec le côté massif et médiatisé de l’opération. Il faut avoir bien mauvais esprit, comme Bayrou ou Royal, pour penser une chose pareille… La preuve : aucun SMS envoyé directement par Nicolas Sarkozy aux journalistes n’a été détecté par Le Nouvel Observateur… Heureusement, Koz, que vous êtes là pour démasquer sans relâche ces deux imposteurs cyniques qui tentent désespérément d’empêcher notre président largement élu (et qui, je dois le dire, a magnifiquement endossé les habits de la fonction) de mener les réformes que les Français attendent et d’obtenir les excellents résultats que l’on sait. Il n’y a que la gauche (sans idées et sans leader crédibles) et les médias (tous pourris sauf Le Figaro, Paris Match, Europe 1, TF1, LCI, Le Point, L’Express…) pour inventer des « déçus du sarkozysme ».
J’admire votre constance. Tout indique, quelle que soit la source (AFP, Le Monde, Le Figaro… Com Vat) que les syndicats sont à la base de l’information mais Jeff, tout de rigueur socialiste vêtu, poursuit sur le même mode que Ségolène. Quelle fidélité, quelle abnégation.
Je suis très surpris d’entendre les réactions de Bayrou, Royal & co. Je croyais qu’ils avaient pris le maquis avec Villepin et Montebourg pour défendre la république menacée. On m’aurait menti?
Enfin, on peut compter sur l’intégrité intellectuelle de ces paragons de vertu. Ils auraient bien sûr préféré que cette opération de police se déroule dans la plus parfaite discrétion.
Et ne me dites pas que ce n’est pas possible! En union soviétique de nombreux témoins se souviennent avoir assister à de grands déploiements policiers sans qu’aucun média n’en fasse mention. Voilà un modèle de démocratie irréprochable intéressant pour Bayrou, Royal, et leurs amis pétitionnaires.
Bon allez, je vais me dévouer, puisque je vois que personne ne le fait…
Je pose juste la question :
Est-ce que le fait que le Président de Désir d’Avenir soit également l’avocat de la famille liée aux évènements de Villiers Le Bel (dont un des frères s’est fait arrêter dans cette opération de police précise) est totalement étranger à la réaction si vive et si rapide de Ségolène Royal ?
Ca c’est une bonne info. Vous l’avez vue où ?
Juge et partie…
Voilà le lien :
https://www.koztoujours.fr/?p=532#comment-64088
Sinon, y’a Google.
Mais honnêtement, je suis sceptique sur le lien.
Yves Thréard… Est-ce ce bien le même qui voit du terrorisme partout?
http://www.lefigaro.fr/debats/2008/02/12/01005-20080212ARTFIG00307-terrorisme-syndical.php
Sa citation me paraît en outre fort malvenue. A ma connaissance, cela fait bien longtemps, et notamment avec la contribution active d’un certain ministre de l’Intérieur, que certaines cités sont devenues des zones de non-droit… Et vous savez fort bien que ces « territoires » sont également les mêmes desquels, hasard des hasard, ont disparu progressivement les services publics représentant l’Etat. Thréard confond l’envoi ponctuel de bataillons de policiers et le retour de la République. Il serait mieux avisé, pour le coup, d’user de son zèle républicain pour réclamer l’implantation d’hôpitaux, de tribunaux, de commissariats, de crèches, bref de tout ce qui représente l’Etat sur ces « territoires ».
Pour en revenir à la médiatisation. Qui aurait pensé à une manipulation médiatique, si certain maire, puis ministre de l’Intérieur (toujours le même, il se trouve) n’avait depuis belle lurette pris l’habitude de convoquer les caméras pour des opérations policières à grand spectacle? Vous avez raison, c’est faire du mauvais esprit.
Koz, si c’est effectivement Alliance qui a prévenu les médias, cela dédouane effectivement totalement le pouvoir. Car il n’y a évidemment jamais eu aucun contact entre les deux… De plus, comme chacun le sait, la médiatisation n’est pas du tout le genre de notre président. Encore une fois, vous avez raison, il faut avoir vraiment l’esprit tordu pour penser le contraire. Je pense même que le pouvoir aurait préféré que cette opération reste secrète et que les médias n’en parlent jamais, car il n’y a évidemment aucun enjeu politique dans cette affaire, c’est simplement une banale opération de police et de justice.
Heu… ce n’est pas Sylvie Noachovitz de l’UMP, l’avocate des frères en question ?
C’est amusant : on vous dit « des syndicats » et, étonnamment, vous, vous entendez « Alliance ». Mais d’où cela peut-il venir ? Vous m’auriez habitué à avoir des préjugés, je chercherais par là mais bon, je sais que j’aurais tort.
Heureux de savoir que vous avez des raisons d’exclure l’UNSA-Police. Ca m’aurait pas plu, ça, que ce soit eux, avec leurs liens connus avec Ségolène Royal. Ca aurait donné un ptit air de faux-jetonnerie à leur réponse et, s’agissant de socialistes, comme Ségolène Royal, c’est pas un truc qui peut arriver. De votre part non plus, d’ailleurs. Un socialiste c’est intègre. D’ailleurs, l’intégrité est socialiste.
Bon, je viens rétablir la vérité sur toute cette histoire. Je ne supporterai pas une seconde que FB soit traîné dans la boue par une bande de sarkozystes déchaînés…
C’est à propos de « l’indignation de principe », voyez-vous. Moi je veux bien qu’on critique ceux qui se sont acharnés à dénoncer une médiatisation en considérant comme entendu qu’elle était voulue, sachant ce que nous savons aujourd’hui.
Mais sur le coup, c’est quand même les journalistes eux-mêmes qui ont dénoncé la médiatisation! Ils ont dû être étonnés de se voir entre eux avant même l’arrivée des policiers. Tous les reportages ont montré les médias tourner, ou ont évoqué cette question.
La polémique n’est pas venue de l’opposition, mais des journalistes acteurs. Voici une première vérité rétablie.
Deuxièmement, Bayrou. C’est sur Europe 1 qu’il parlait (moi j’écoute France Inter du coup j’écoutais la douce voix de Ségolène ce matin là). Mais j’ai écouté ensuite ce qu’il a dit. Il me semble qu’il a été assez prudent, et qu’il a fait preuve de pas mal d’habileté sur ce coup là, alors ça me fait mal qu’on résume ça position à un bête haro sur sarko. Quand on lui a parlé de cette affaire, il a commencé par parler longuement de la nécessité d’être ferme face à ce qui s’était passé à Villiers le Bel : Il est nécessaire de respecter le droit, la loi et la justice, et des incidents comme ceux qui ont eu lieu doivent avoir des suites ». Ensuite, et seulement ensuite, il a ajouté : « Il SEMBLE que la presse a été conviée, et là je suis nettement plus réservé. J’ai toujours considéré que la justice ne devait pas s’accompagner d’une mise en scène. La justice, c’est fait pour obtenir l’arrestation et moins pour faire de la communication »
Il a dit qu’il était réservé parce qu’il semblait que.
J’ai beau chercher, je vois pas l’outrance.
Après, le journaliste lui demandait si ça avait un rapport avec les municipales. Et là, il répond par une pirouette : « A votre avis? » Genre c’est à chacun de se faire son avis, il n’a rien de définitif à dire sur cette question.
Donc il me semble un avis plus nuancé. Dans la matinée, il était clair pour tout le monde dans les médias que l’opération avait été mise en scène. Pas la moindre lueur de doute à ce sujet nulle part. Il réagit en fonction de ces informations, mais en gardant de la distance.
Moi je dis : c’est bien.
Donc, deuxième vérité rétablie : Bayrou n’a pas usé de son arme de critique automatique anti-sarko sur ce coup-là. Qu’ensuite ce soit apparu comme tel dans les gros titres est une autre question.
Les choses étant dites, je me pose quand même une question moi. OK, c’est des fuites, et ça ne vient pas du gouvernement. Mais alors c’est gravissime! Tu m’étonnes que MAM elle ait hésité à reporter le truc! Un « secret de polichinelle »? une action de sécurité du territoire pour démanteler un gang, un « secret de polichinelle »?
Et ça vous fait pas froid dans le dos à vous?
Y’a du ménage à faire là.
@ Lisette
« Y’a du ménage à faire là. »
Oui, dans UNSA-police … 🙂
A la mi-journée, sur Bayrou.fr, l’intégralité de l’interview était disponible. Ce n’est plus le cas. On la retrouve ailleurs, et l’on remarquera que c’est bien lui qui amène le sujet sur le terrain de la médiatisation.
Première chose : Bayrou a eu la précaution de tenir le laïus républicain. Certes. Mais non, pas « longuement ».
Deuxième chose : c’est lui qui amène, et rapidement, Elkabach sur le terrain de la dénonciation de la médiatisation. Pas l’inverse.
Et je suis désolé pour tes sources, et tes guillemets mais, sur le site du MoDem, on ne trouve pas trace d’un « il semble que ».
L’écoute de la chronique le confirme.
Pour rétablir la vérité, encore faudrait-il s’en tenir aux propos tenus.
Enfin, il y a donc au moins un malaise au Modem. Peut-être le sentiment que Bayrou va trop loin, et qu’il est effectivement dans l' »indignation de principe ». Ce serait magnifique qu’il s’en rende compte, n’est-ce pas ?
Par ailleurs, tu ne me contrediras pas, Lisette, Bayrou est un grand homme, hein, pas un mouton qui bêle avec les journalistes.
Enfin, Lisette, sur la prétendue pirouette, tu aurais dû, pour être honnête, rajouter la suite. On a bien le « à votre avis », un rire de Bayrou et « je sens dans votre question comme une évidence ».
Donc, non, ce n’est pas « bien ».
Ce n’est pas bien non plus de mettre entre guillemets des phrases réécrites. D’autant que chacun peut vérifier.
Zut, désolée. Mes sources (naze, mais j’avais juste écouté le podcast rapidement) : http://news.google.fr/news?oe=utf-8&rls=org.mozilla%3Afr%3Aofficial&client=firefox-a&um=1&tab=wn&hl=fr&q=%E2%80%9CIl+semble+que+la+presse+a+%C3%A9t%C3%A9+convi%C3%A9e%2C+et+l%C3%A0+je+suis+nettement+plus+r%C3%A9serv%C3%A9&btnG=Recherche+Actualit%C3%A9s
J’avais récupéré sur le site de l’Express, précisément. C’est pas inventé, évidemment.
Cela dit ça ne change pas énormément :
1. mettre le sujet sur le tapis : ça concernait le lien avec les municipales. Pour la médiatisation, je notais juste la chronologie.
2. « il semble » : il ne dit pas cela, très mauvais point pour moi donc, mais « j’ai entendu ce matin dans les bulletins de radio ». Les journalistes eux-mêmes disaient qu’ils avaient été conviés! Notamment dans la revue de presse d’Europe 1. Et donc il exprime sa réserve. Il n’accuse pas, il exprime sa réserve.
Ce qui fait non pas « il semble » « et je suis réservé ».
3. la pirouette : la suite ne change rien… il ne répond pas lui-même, et ce n’est pas lui qui met le sujet sur le tapis. Il répond « je pense qu’il y a une part de communication ». Il y a donc critique, mais il ne me semble pas lire d’attaque hystérique.
Mon point était essentiellement de dire qu’à cette heure de la journée, pour ce qu’on en savait, il y avait bien eu convocation de journalistes. Les journalistes disaient qu’ils avaient été convoqués. Et même Xavier Bertrand ou je ne sais plus quel Xavier disait que c’était normal que les citoyens sachent ce que fait la police (source : toujours le podcast d’Europe 1) IL ne s’agit pas de bêler avec les journalistes en l’occurrence : trois heures après l’opération, les journalistes qui y ont assistés font leurs articles et ça paraît dans les journaux du matin, il y a des chroniques à la radio : et ceux-là qui y étaient font dire qu’ils avaient été prévenus, « convoqués » même.
Bon, sinon, j’ai souvent trouvé pendant la campagne qu’il y allait un peu fort. En même temps, sur le fond, je reste d’accord, et je constate l’efficacité politique de ses choix rhétoriques. Aujourd’hui, j’ai discuté avec une gentille fille du XVè, très bien. Elle aussi pense que Sarkozy est fou (décidemment, qu’est-ce qu’ils ont tous!) et qu’on entend plus Bayrou… du coup, je me suis dit que si ça se trouve il ne parle pas assez fort encore.
Tu sais, Koz, tout le monde n’est pas suspendu comme toi aux lèvres de Bayrou!
Et vlan !
Comme si le « à votre avis ? » ne suffisait déjà pas avec tout ce que suppose ce sous-entendu. Mais effectivement, le « je sens dans votre question comme une évidence » – et le fait que tu l’omettes donne encore du plus de poids à la démonstration – montre que si quelqu’un a souhaité faire une exploitation médiatique de cette affaire, c’est bel et bien Bayrou (et/ou SR ou Buffet, etc…). Bayrou, qui me parait beaucoup plus intelligent et fin que Royal, est beaucoup plus adroit. Je dirais même que la formule « je sens dans votre question comme une évidence » – ça fait plusieurs fois que je l’entends dans sa bouche et il devrait la faire breveter.
En fait, plus on approche des municipales, plus chaque action que le gouvernement, dans le sens large (puisqu’il s’agit ici d’une opération judiciaire), décide d’entreprendre doit être systématiquement cassée, être exploitée médiatiquement, être l’occasion d’une tribune.
Ce qui est curieux de la part de Bayrou, c’est que ces méthodes politiciennes dans ce qu’elles ont de plus prévisibles, de plus lassantes, de plus convenues, résument exactement ce qu’il dénonce dans la politique d’aujourd’hui. Et c’est exactement pour cette raison que Bayrou ne me convainc pas.
Lisette, essaye une fois, juste une fois, juste pour voir, de ne pas systématiquement excuser Bayrou en trouvant une « explication » sans réinterpréter et même dans cet exemple, tronquer les propos pour appuyer tes arguments.
Ils se sont tous plantés sur ce coup, point barre. C’est d’habitude plus subtil et plus difficile à décrypter. Pour une fois, c’est sans nuances.
Zut il me manque un bout.
Ce qui fait non pas “il semble” et « je suis réservé”.
Mais : « on dit que » et « je suis réservé ».
La différence de sens ne me paraît pas flagrante.
Lisette, il faut arrêter de nous rejouer Laura Ingals. Prend donc l’option « militante responsable ». En l’occurrence, tu as essayé de réécrire l’interview de Bayrou. Ca n’a pas marché. Point.
Au moins, cela démontre-t-il qu’il est nécessaire, à tes propres yeux, de justifier les propos de Bayrou.
Quant à être pendu à ses lèvres, franchement, Lisette, de ta part…
Plantade il y eu, Eponymus, plantade il y eut, pour des raisons à mon avis explicables. Mais je trouve sa réaction assez équilibrée à ce sujet, y compris par rapport aux municipales. La suite de l’interview me plaît beaucoup moins en revanche, il se laisse complètement embobiner par Elkkabach.
Bon mais foin de tout ceci. Ca ne vous fait pas froid dans le dos, le « secret de polichinelle » ?
(je le dis tout de suite avant qu’on m’accuse des pires maux : je ne crois pas que ni MAM ni Sarko soient responsables si un tel secret s’est ébruité de cette façon, ceci n’est ps du tout une remarque politique, une vraie question de citoyenne)
Sincèrement, Koz, pensez-vous que le pouvoir préférait garder cette opération secrète et que les médias n’en parlent pas ? Pensez-vous qu’il s’agit d’une banale opération de police et de justice, sans aucun enjeu politique ?
Laura Ingalls? Non.
Fais moi l’honneur de me croire sincère quand je dis que je le suis, il me semble que c’est une des conditions de possibilité du dialogue ici.
Par ailleurs, tu peux ergoter : je ne vois pas de modification de sens entre la juste version et ma falsifiée.
Jeff, (re)lisez mon billet. Quand bien même, il y aurait eu médiatisation volontaire, dans une certaine limite, ça ne me choque aucunement.
Mais vous posez des questions, sans répondre à celles que l’on vous pose. C’est dommage.
Lisette, je te l’accorde, c’est une condition nécessaire. C’est la raison pour laquelle j’aimerais vraiment en être plus persuadé.
Effrayant tissu de conneries sur le sujet chez Taddéï ce soir. Il ne suffit pas d’inviter des intermittents du spectacle et des licenciés en lettres modernes, de les rassembler sur un plateau télévisé autour d’un animateur a l’air vaguement halluciné, pour en tirer quelque chose.
Salmigondi d’intellectualisme crétin. Renvoyons Taddéï en boîte de nuit et Guillaume Durand chez lui. Donnons une émission télévision à M. Finkielkraut, vite. Pitié.
Koz, je le prends mal là. Tu l’as lu mon commentaire? Tu as cliqué sur le lien? Tu as vu le nombre de référence où c’est noté comme cela?
Et je répète : tu ergotes, et j’ai raison. Pas d’hystérie, ni « d’indignation de principe »
Il me semble que le fond de cette histoire, c’est ce qui s’est passé dans la tête des journalistes présents ce matin-là, qui ont vguement dû se demander ce qu’il se passait, et si par hasard ils ne s’étaient ps fait mener en bateau. Depuis les émeutes de 2005, cette profession s’interroge beaucoup sur les effets que leur simple présence peut avoir sur le déroulement d’une émeute.
Et crois-moi si tu veux, mais non, je ne passe pas ma vie à scruter Bayrou.fr
J’ai bien lu votre billet et je suis assez d’accord avec votre argument sur la nécessité de médiatiser un minimum ce type d’opération pour qu’elle ait valeur d’exemple (et aussi pour que la presse puisse rendre compte de la manière dont les choses se passent).
Mais j’avais cru comprendre qu’après cette précaution d’usage (au cas où : avec Nico, dans ce domaine on ne peut quand même jurer de rien, n’est-ce pas ?), vous défendiez l’idée que comme c’était « les syndicats » qui avaient prévenu la presse, le pouvoir n’y était pour rien, et que donc ceux qui avaient dénoncé une médiatisation excessive étaient à côté de la plaque. D’où une nouvelle occasion de taper sur vos deux têtes de turc favorites.
Personnellement, quand j’ai eu connaissance de l’info, je n’ai pas eu besoin d’attendre le point de vue de François, de Ségolène ou de Tartampion pour me faire ma petite idée personnelle. Plus de 1 000 policiers pour interpeller moins de 40 personnes (ce qui fait quand même plus de 25 policiers par personne interpellée), une noria de journalistes, des flashes radio dès le matin, des images au JT, la Une du Figaro (avec le récit de l’enquête minutieuse qui a permis d’arrêter les coupables)… Cela fleure quand même bon la mise en scène, non ? D’autant que ce n’est pas nouveau, c’est même un grand classique du sarkozysme. Dans le contexte actuel, l’objectif ne me semble pas non plus difficile à deviner : retour aux fondamentaux, aux recettes qui marchent, comme au bon vieux temps de la campagne de l’ex-ministre de l’Intérieur… A la recherche de l’électorat perdu.
PS 1 : Vous n’avez pas répondu à mes questions (c’est dommage). Alors je les repose : Sincèrement, Koz, pensez-vous que le pouvoir préférait garder cette opération secrète et que les médias n’en parlent pas ? Pensez-vous qu’il s’agit d’une simple opération de police et de justice, sans aucun enjeu politique ?
PS 2 : Pour montrer l’exemple, je réponds à votre question : même si les journalistes ne révèleront bien entendu pas précisément leurs sources (leurs indicateurs dans la police, si j’ose dire), certains représentants d’Alliance font nécessairement partie des informateurs, même si ce ne sont sans doute pas les seuls.
On trouve d’ailleurs sur le site d’Alliance un article de Libé qualifié par le syndicat policier de « thèse journalistique objective » et qui précise notamment que « selon plusieurs journalistes, ni l’Elysée, ni l’Intérieur, ni les syndicats ne les ont « conviés » à l’opération. Mais les indications de Sarkozy sur l’enquête, puis MAM annonçant « très bientôt des arrestations » lors des voeux au syndicat Alliance le 30 janvier, les ont conduits à harceler leurs contacts flics jusqu’à obtenir la date de l’opération, puis à se poster au rond-point de Villiers-le-Bel pour attendre les convois policiers ». Est-ce assez clair ?
On trouve également, toujours sur le site d’Alliance un article de 20 minutes, citant le journaliste du Monde Luc Bronner : « Les journalistes ont été prévenus trois jours plus tôt par des sources syndicales. S’il y avait autant de médias sur place (plusieurs dizaines), c’est que les syndicats devaient se sentir très libres de communiquer ». Est-ce assez clair ? Plus subtil qu’un carton d’invitation de l’Elysée, certes, mais assez clair quand même, non ?
@jeff
Même si je suis assez d’accord avec vous dans le fond, en ce qui concerne le nombre d’intervenants, je ne vois pas à polémique.
Dans la mesure où il s’agit d’une opération suite à des agressions à l’arme à feu, il est fort probable que ces criminels étaient toujours en possession de ces armes. Et dans ce cas, il n’y a pas de limite sur les moyens à déployer pour assurer la sécurité des policiers ( frapper à une porte de ce genre de suspect est extrèmement stressant ).
Par contre comme vous, je note que l’ancien syndicat majoritaire de la police n’est pas cité dans le texte de KOZ. Un oubli ( de son existence ), sans doute…
Ps : mea culpa, les forces de l’ordre étaient prévenues le vendredi soir, donc avant le WE.
Vous me rassurez, Jeff, j’ai bien cru que vous n’aviez pas lu mon billet et, par exemple, ce passage-ci :
Vous affirmez sans certitude. Moi, en l’absence de certitude, je précise que je ne peux affirmer le contraire. Deux démarches…
Et je note que les éléments que vous donnez ne permettent pas d’imputer une responsabilité spécifique à Alliance, comme vous le faisiez, « étonnamment ». Ce qui vous expliquera peut-être que je ne sois pas très réceptif aux leçons de bonne foi.
Quant aux « têtes de turcs », effectivement, Bayrou et Royal m’horripilent. Je ne le cache pas. Mais je ne vous accorderai un point que le jour où vous ferez un compliment (substantiel, s’entend) sur Sarkozy. D’ici là, sur ce sujet non plus, je ne prends pas les leçons.
Quant à l’enjeu politique, c’est assez probable. Cela dit, que faut-il faire à l’approche des municipales ? Différer une nouvelle fois l’opération, pour être certain de ne pas froisser l’opposition ? Tout, de toutes manières, a un enjeu politique.
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Lisette : ok, admettons que j’y sois allé un peu fort. Mais je dois l’avouer : le côté « j’en rajoute dans la naïveté » m’agace et, à vrai dire, d’autant plus que ça m’évoque ce que je reproche notamment à Bayrou, ie. se poser en « pur », redresseur de torts, intègre etc… En gentil Bayrou persécuté par le complot sarkozyste.
Koz, je vois que nos points de vue, finalement, se rapprochent quelque peu… Et puis au fond, cette médiatisation est relativement anecdotique, et n’a rien de bien nouveau ni de bien spécifique : ce n’est ni la première ni la dernière mise en scène de ce type. Quant à l’opération de justice et de police elle-même (qui reste le plus important dans cette affaire), personne ne conteste sa légitimité (même si on aimerait aussi que l’enquête sur la mort des deux jeunes à moto progresse aussi vite).
En signe de bonne volonté, voici, non pas un, mais six compliments sur Sarkozy que, je l’espère, vous trouverez « substantiels » (je dois avouer que j’ai dû creuser un peu) :
– Il est particulièrement talentueux en termes de communication, c’est le plus fort actuellement de nos hommes politiques dans ce domaine, et de loin.
– Il est courageux et n’hésite pas à prendre des risques, y compris dans la révélation de sa personnalité.
– Il a réussi un joli coup en laissant les partenaires sociaux trouver un accord équilibré sur le marché du travail.
– La démarche sur le RSA avec Martin Hirsch me semble également très positive (restera à voir les moyens qui seront accordés dans ce domaine).
– La réforme de l’Etat qu’il a lancée va également, de mon point de vue, dans le bon sens. S’il réussit dans ce domaine au cours de son quinquennat, il aura servi à quelque chose.
– Mais finalement, je crois que ce que je préfère chez Sarko, c’est sa nouvelle femme…
Je suis soulagé, j’ai cru que vous alliez me demander de faire la même chose avec Ségolène Royal.
Chiche ?
Rappelons quand même que Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ne sont plus aujourd’hui sur le même plan. Le premier a été élu président et est encore là pour quatre ans : il est aux responsabilités et son action engage la France. La seconde n’est même pas assurée d’être la candidate PS en 2012 (c’est loin, 2012…).
J’ajoute que si j’ai voté Ségolène Royal, c’était en particulier pour éviter Nicolas Sarkozy, et que j’ai cru, à tort, comme beaucoup d’autres, que dans cette élection fondée sur la communication, la personnalisation et la démocratie d’opinion, elle était la mieux placée pour le battre. Mais aujourd’hui, j’avoue que je me fous un peu de ce qu’elle fait ou de ce qu’elle dit. Même si certains, à droite comme à gauche, n’ont pas l’air de s’en être rendu compte, la campagne présidentielle est terminée depuis plusieurs mois.
La seule question qui vaille, c’est : que va faire Sarkozy de son quinquennat ? Et même si je n’avais aucune illusion sur le personnage, je fais partie aujourd’hui de ceux qui s’inquiètent de sa chute vertigineuse de popularité (36% d’opinions favorables après seulement 10 mois), car si cela continue comme ça, il ne pourra plus rien faire d’autre que de nous montrer son égo meurtri. Il faut absolument qu’il se resaisisse, qu’il commence à habiter vraiment la fonction (sans la dégrader), qu’il se concentre sur les quatre ou cinq dossiers essentiels et qu’il arrête de virevolter d’un sujet à l’autre, d’une diversion à l’autre, d’un écran de fumée à l’autre. Franchement, la priorité pour la France aujourd’hui est-elle de polémiquer sur la laïcité ou sur la mémoire de la Shoah (quelle que soit l’importance profonde de ces deux sujets ?
Non, effectivement, ce n’est pas la priorité. Et certains ne semblent pas s’en rendre compte. Comme ils ne semblent pas se rendre compte que le style de Sarko, c’est franchement anecdotique. Cf les dernières déclarations de Moscovici (à l’opposé de Dray).
De toute façon, on est arrivé au point de non retour, quoiqu’il dise, quoiqu’il fasse, quoiqu’il pense, çà n’ira forcément pas et on nous le fera savoir fissa. Et comme dans toute meute qui se respecte, c’est celui qui aboie le plus fort qui a raison…Alors…je sers les dents et essaie de raison garder, mais c’est dur et ne sais pas où tout cela va nous amener…car cette meute veut sa peau, quelqu’en soit le prix!
Du calme. La meute il en a l’habitude Sarko.
Il sait que lui détient la légitimité des urnes, et non pas Mariane ou des soi disant républicains auto-proclamés…
Il y a beaucoup de temps jusqu’en 2012… Le jeu de ceux là est de matraquer autant que possible (comme durant la campagne), d’abord pour les élections municipales mais surtout pour la conquête du PS. Alors il faut exister et en ce moment exister consiste à hurler plus fort que le voisin… C’est bien plus facile que de proposer… et on s’aperçoit que tout le monde (et n’importe qui en est capable). On verra au résultat. Mais faut pas être inquiète, Pascale… Il s’agit là tout au plus de la politique politico-politicienne entre (bons) français… Pour ma part ça ne me choque pas qu’on passe de la laïcité à la shoa en passant par Gandrange… Où est le crime de lèse fonction présidentielle ou d’anticonstitutionnalité ? Messieurs les censeurs….
peut être avez raison Vétéran…Il n’empêche que nous sommes arrivés à un degré de rage très préjudiciable pour les citoyens dans leur ensemble.Il faut aller faire un tour ailleurs pour se rendre compte à quel point la France semble (je dis bien semble) devenue revancharde, égoiste et haineuse depuis ces derniers temps…
Il ne faut surtout pas oublier que NS a pas mal secoué le cocotier depuis 9 mois.
Les corporatistes et autres profiteurs de l’état de providence sont en train de s’apercevoir qu’il ne racontait pas des blagues pendant la campagne électorale … et que même ceux qui ne se sentaient pas spécialement visés par son programme commencent à se dire que leur tour pourrait venir … vous vous rendez compte il va falloir travailler plus pour gagner plus … ça doit faire pas mal de monde.
Contrairement à ce qu’affirment certains je pense que sa vie privée soit disant « affichée » n’est que l’arbre qui cache la forêt des craintes de reformes qui sont toujours considérées nécessaire et bon pour les autres mais alors surtout pas pour soi-même…
Si j’ai bien analysé le caractère de NS ( mais aussi celui de FF), mauvais sondages ou pas, le train passera …
Ma seule inquiétude se situe sur le moment crucial de l’anniversaire de mai 68. L’opposition et ses affidés journaleux vont tout faire pour faire monter la pression, chauffer le pays à blanc avec une mauvaise foi, la polémique et au besoin de la désinformation pour inciter à « commémorer » dignement ce 40ème anniversaire.
@margit.
Vous avez écrit exactement ce que je pense.
Merci
les commentaires de veteran, margit
montrent bien que tous ceux qui hurlent des cris d’orfraie en disant qu’il y a une tentative de déstabiliser sarko sont
parfaitement de mauvaise foi, et s’amusent dans cette posture:
sarko est élu, il s’est donné assez de mal pour y arriver
pour ne pas abandonner le pouvoir suprême sous des polémiques
il est décomplexé: tant en doctrine: so programme, que dans ses initiatives idéologico-sociétales, non prévues au programme, que dans sa vie privée, sur son salaire, ses vacances, son mariage… il fait ce qu’il veut
il est costo, le sarko…
et même un remake de mai 68, ou de novembre 2005, ou de juin 36 ne lui font pas peur…
quoique, fusionner les trois dans un shaker, bien agiter….
souffrez francis, que tout le monde, ne roule pas comme vous des mécaniques et perçoive le climat actuel comme parfaitement nocif et odieux et que le pays chauffé à blanc, comme l’indique très justement margit, soit loin de trouver cela « amusant »!!
Francis > Votre réaction me fait penser à celle d’un ado mécontent parce que ses parents refusent de lui acheter un scooter. Il hurle, menace, insulte d’autant plus qu’il sait qu’ils seront inflexibles.
Même son argument suprême tombe à l’eau :
– Mais GrandFrère en a eu un, lui !
– GrandFrère se l’est payé tout seul en travaillant pendant l’été. Tu as préféré partir en vacances, c’est ton choix, tu assumes.
– Mais euuuhh ! Vous êtes des (biiip !), des (biiiip !), des… des… des FASCISTES !
Bon, et si vous grandissiez un peu, là ?
J’ai oublié :
Margit > Superbe commentaire ! : )
Merci pour vos compliments ! Dans ma région d’origine on a un petit proverbe peu flatteur mais que m’appliquerais en toute modestie : « même des poulets aveugles trouvent parfois une graine … » 🙂
@delphine…je ne comprends pas votre propos…ou vous ne comprenez pas le mien….
je ne suis pas jaloux de sarko: j’explique suelement qu’il est assez solide pour ne pas souffrir des « polémiques à deux balles » ouvertes ici ou là, qu’il ne les craint pas, mais les aime contraire et apprcécie de se poser en victime de la méchanceté des gens…
et que, donc, tous ceux qui crient à la tentative de éstabiliser le président, le gouvernement, sont en train d’effectuer une manoeuvre politique de diversion pour éviter de dicuter du fond…
si je comprends bien veteran ou eponymus, sarkozyte récurrent, sont d’accord avec moi….
bone revenons en à villiers le bel…j’avais évité de m’exprimer tant qu’on ensavait pas plus….
maintenant deux remarques: il semble que les policiers n’aient pas trouvé grand chose, pas d’armes, et peu de vrais suspects: une douzaine, dont pas bézeff sur les coups de feu aux policiers…
c’est vrai qu’un tel déploiement pour aussi peu de résultats, cela ressemble à de la gesticulation (manipulation?) médiatico-électorale…
ensuite celui, ceux qui a/ont prévenu les journalistes a pris de gros risques, ceux-ci, gauchistes invétérés, auraient pu avoir des connexions dans « les quartiers »…
Francis > Je ne parle pas de jalousie, mais de ressentiment, c’est différent.
Je crois que Sarkozy a beau être solide et, probablement, aimer l’affrontement, les coups perpétuels peuvent finir par le blesser. C’est un peu facile de cogner dessus à tort et à travers en disant qu’il aime ça. Des coups restent des coups et ils n’honorent pas ceux qui les portent.
Pour l’ampleur du déploiement, reportez-vous à mon commentaire plus haut où j’évoque le témoignage de Pontault de L’Express. Il est facile de dire a posteriori que le déploiement était trop important puisque tout s’est bien passé même si le résultat est relativement maigre.
Croyez-vous qu’un plus faible dispositif aurait garanti un aussi bon résultat quant à la sécurité des policiers ? Sincèrement ?
« une douzaine, dont pas bézeff sur les coups de feu aux policiers… »
En fait pour Francis, un grand démocrate, il aurait fallu que pour l’opération soit une réussite, que les flic arrêtent et mettent en examen environ 100 personnes alors que les faits permettent d’estimer que 6 ou 7 tireurs étaient impliqués. Mais Francis sait mieux que tout le monde comment une opération de police doit se conduire.
Peut être, mais ça ne vient pas à l’idée de Francis visiblement, que les flics ont simplement fait leur job… On interpellé sans déclencher une émeute les personnes qu’ils souhaitaient interpeller, que dans ces personnes figuraient probablement des témoins, des personnes impliquées de loin dans l’affaire mais qui pouvaient fournir des éléments à l’enquête, que ces gens ont été relâché bien entendu, que les principaux suspects ont pu être ainsi isolés et qu’ils seront mis en examen comme il se doit.
Et bien sur, Francis aurait très bien conduit l’enquête lui-même lorsque l’on sait que les tireurs étaient situés au sein de groupes d’émeutiers, que l’éclairage public avait été cassé, que c’était en pleine nuit, dans la fumée des incendies, qu’ils étaient cagoulés et que dans ce milieu des cités l’omerta est une des règles parmi les mieux respectées.
oui les flics ont fait leur travail, ce n’est pas eux que je critique…
mais quand je me souviens des photos du Figmag des « hordes barbares » avec des « armes de guerre » je trouve que 10 mis en examen , aucune arme trouvée, le compte n’y est pas, mais peut-être est ce dû à une communication exagérée du Fig…
de même plus de 1000 policiers, pour 10 je me permets de trouver cela disproportionné et ne peux m’empêcher de penser
qu’il y a volonté de théatralisation, de « montrer ses muscles »…
Je pense avoir lu tous les commentaires et je n’ai pas vu d’argument qui expliquerait la raison pour laquelle les syndicats de police auraient prévenu les médias…
Francis > Vous devriez faire une expérience qui vous instruirait. Demandez donc à la police la permission de les accompagner lors d’une ronde dans les cités et participez à une interpellation. La sérénité de la scène et la coopération de la population vous démontreront comme vous avez raison lorsque vous pensez que le nombre de policiers était exagéré.
Pepito > Vous ignorez probablement comment travaillent les journalistes et les syndicats. Pontault l’a dit, tout le monde savait qu’une descente de police était imminente et les journalistes harcelaient (ou suppliaient, si vous préférez) leurs contacts pour avoir des infos plus précises. Lorsque celles-ci ont été disponibles, les journalistes en ont disposé immédiatement.
Cela n’a rien à voir avec une volonté d’instrumentaliser la presse, de manipuler l’opinion ou quoi ou qu’est-ce. Il s’agit simplement pour la presse d’obtenir de bons tuyaux et pour les syndicats de garder de bons contacts avec les journalistes. La routine, rien de plus.