Michel Mercier, trésorier du MoDem, a démissionné de ses fonctions de président du Modem dans le Rhône…
« Cela n’était plus gérable, explique Michel Mercier. François intervenait directement, téléphonait à tout le monde. Autant qu’il gère en direct lui-même. »
Michel Mercier explique qu’il s’est décidé à rédiger le courrier de démission après avoir découvert mardi dans le Figaro que Bayrou avait rencontré secrètement Gérard Collomb, puis le lendemain dans Libération que les deux hommes avaient dîné ensemble en décembre. « Il ne nous en a jamais parlé, poursuit le sénateur. Et depuis que cela a été écrit, il ne nous a jamais expliqué ce qu’ils s’étaient dit. Ce n’est pas une grande marque de confiance. Il fallait en tirer les conséquences, c’est fait. » Le trésorier historique des centristes évite d’enfoncer plus avant son ami, qu’il a refusé de prendre au téléphone ces derniers jours, « pour rester ami avec lui ».
François Bayrou a bien raison de dénoncer le pouvoir personnel et les alliances nouées dans le dos des citoyens…
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C’est surtout que Mercier, qui a besoin du soutien de l’Ump pour garder la présidence du conseil général, n’était pas très chaud pour un rapprochement avec Collomb.
L’autre jour j’avais 20 minutes à tuer avant un rendez vous et voici ce que j’ai lu :
« Je connais les partis politiques, et les respecte profondément. Pour moi, rien n’est plus beau qu’un ensemble d’hommes et de femmes qui forgent ensemble l’instrument qui leur permettra de peser sur les affaires de leur pays et d’y faire triompher, ou du moins entendre, leur conviction. C’est affaire de foi, de désinteressement, de don de soi, de solidarité. »
François Bayrou « Relève »
C’est bien ce que je dis, Gerando, c’est la faute des autres. Tous les autres… Ils ont tous un problème, tous. Tous des minables. Tous des opportunistes. De Robien à Mercier, en passant par Bourlanges et Cavada. Tout ça, c’est les autres… Bayrou est incompris. Juste incompris.
Vous le savez, j’ai plutôt une bonne opinion de l’homme politique Bayrou.
Mais son modem, pour l’instant, que d’interférences !
Certes c’est aussi dû à des coups bas venus d’en haut avec l’élysée qui cherche à débaucher les cadres en leur promettant des postes tel Jean-Marie Cavada à Paris ou Michel Mercier à Lyon. Mais ça je ne suis pas contre parce que 1) on a vu lors de la scission Maigret-Le Pen qu’il fallait mieux avoir les électeurs de son côté que la majorité des cadres 2) c’est plutôt une bonne chose de mon point de vue, car ce genre de coups tordus devraient pousser les élus et électeurs modem à rejeter d’autant plus l’UMP au second tour (ex à Paris où François de Panafieu ne sait plus comment concilier à la fois le ralliement de J-M Cavada et les yeux doux à Marielle de Sarnez)
Mais ce qui se passe à Lyon n’est pas hélas isolé : dans ma petite ville aussi (où il n’y a pas de postes gouvernementaux à partager à priori), il y a trois listes : une liste « modem » pure qui se dispute avec une liste sur laquelle figure aussi le logo « mouvement démocrate » aux côtés des logos du PS et des Verts, et enfin la liste du maire sortant UMP qui conserve lui aussi des gens de centre-droit dans ses rangs. Bon courage aux électeurs pour s’y retrouver !
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Ah ah, Koz, qu’est-ce que je t’avais dit à propos de Mercier quand tu te demandais quelles têtes il restait au MoDem à draguer???
Bon, allez, je te donne ma source, le journaliste du Nouvel Obs à qui Mercier disait point trop doucement que de toute façon il n’y aurait jamais de liste MoDem au premier tour à Lyon. S’il n’en tenait qu’à lui.
http://robert-marmoz.blogs.nouvelobs.com/
C’est exactement le 6 décembre qu’il a fait son annonce.
Mercier est un rusé, très fort. Il a joué très très finement sa partie, et c’est difficile de savoir à quel moment vraiment il a commencé à jouer double jeu et à se dire qu’il romprait les rangs.
Du côté de Bayrou, c’est difficile de savoir s’il s’est fait complètement berner… ou si il a joué le tout pour le tout, tenté de garder Mercier pour éviter une défection de plus en risquant sciemment de mettre son mouvement à bas dans une ville.
Bref, c’est pas sur le thème du « tous pourris » qu’il faut comprendre cet épisode, je crois.
Berné, Bayrou ? Oh, le pauvre homme. Il faudrait ouvrir les yeux, Lisette. A la rigueur, que tu me dises que Mercier n’avait pas fondamentalement envie d’y aller, je pourrais l’admettre. Il ne dit d’ailleurs pas exactement ce que tu lui fais dire. Par ailleurs, je n’avais pas compris qu’il était sacrilège pour le MoDem de ne pas y aller, au premier tour. enfin, je le déduis des situations de Bordeaux et de Dijon…
Mais que tu m’expliques que ce pauvre agneau de Bayrou se serait fait berner, c’est un peu fort. C’était quoi cette rencontre avec Collomb qu’il a préféré garder secrète ?
C’est assez précisément cela qui m’amuse : cette façon qu’a François Bayrou de dénoncer le pouvoir personnel, et de décider seul, d’affirmer l’importance du jeu démocratique dans le pays… mais un peu moins dans le parti.
« Tous pourris », non effectivement, c’est probablement pas sous cet angle qu’il faut le voir. Il faut peut-être même se demander, au vu de la longue liste de défections, si, lorsque tout le monde te quitte, ce ne serait pas nécessairement… la faute des autres.
Bon. Mettons les points sur les i. Ce n’est pas précisément défendre un homme politique que de suggérer cette alternative : ou il s’est fait berner et c’est un imbécile, ou il savait très bien ce qu’il faisait et il récolte ce qu’il a semé.
Passons un instant sur le fait que tout le monde s’en va, veux-tu? C’est bien de le dire, et même de s’étonner qu’il y ait des nobodys qui restent, mais en l’occurrence, vraiment, la question n’est pas là.
Il y avait un vrai choix à faire à Lyon.
Bayrou a fait 22% chez eux à la présidentielle, c’est LA ville centriste de France, dans LA région centriste. S’il n’en faut qu’une. 🙂 Il y avait vraiment, comme on dit, « un coup à jouer ». Coup de bol en plus, Perben a signé son arrêt de mort en s’alliant avec les millonistes, très vite, et ça c’est le genre de truc qui condamne une candidature dans la ville de Barre. Donc à Lyon c’est Collomb, qui a vraiment changé les choses en ville, a insufflé un dynamisme que tout le monde apprécie… ou bien le MoDem. C’était jouable, et symboliquement très important.
Le problème, et Mercier l’a soulevé très vite, c’est que si on jouait le coup à Lyon, après c’était fini pour les communes environnantes, au Conseil Général et pour les cantonales. Je ne sais pas dans quelle mesure c’était complètement fini, ni ce qu’on pouvait vraiment gagner à sacrifier Lyon, pour le coup je ne connais pas le département ni la région.
Ca devait couver depuis un moment cette histoire. Ca a commencé à être bizarre après les législatives, quand AM Comparini est partie. D’ailleurs, aujourd’hui, elle soutient Collomb ouvertement.
Je trouve lamentable que tout le monde s’en aille, et c’est lamentable c’est pour nous, eux ça m’est égal. Le responsable c’est le chef de toute façon, quel que soit le péché dont on préfère le charger : égoïsme, hybris, ou bêtise.
Mais le coup de fil à Collomb, il faut le replacer dans son contexte de tractations diverses et variées de CHAQUE côté.
Donc je répète, ce n’est pas sous l’angle du « tous pourris » qu’il faut aborder cette affaire.
Ahem, j’aime bien Mercier, mais dans cette histoire, il fait tout de même fausse route depuis le début…
Perben, c’est quoi ? C’est
1. Un type qui s’allie avec des sbires de Millon et de Villiers
2. Un gars qui a signé un accord d’extradition des condamnés en pénal avec la République populaire de Chine, grande patrie des droits de l’homme comme tout le monde le sait.
3. Un authentique parachuté.
Ouf, Lafond sauve la mise du MoDem et de la morale, et Bayrou a bien raison de prendre ses responsabilités.
Je ne vous accuse pas d’être un tantinet partisan, hein, Koz…
C’est mieux, ça m’évitera de vous le retourner.
@ Lisette
« Mais le coup de fil à Collomb, il faut le replacer dans son contexte de tractations diverses et variées de CHAQUE côté.
Donc je répète, ce n’est pas sous l’angle du “tous pourris” qu’il faut aborder cette affaire. »
Quand on affirme laver plus blanc que blanc à longueur de discours on ne devrait pas s’étonner que l’on soit pris au mot …
Bonjour Margit!
je suis assez d’accord. C’est assez risqué le coup de dire : je fonde un parti nouveau, nous on a une charte des valeurs et patati et patata. C’est risqué vis à vis des adversaires, que ça hérisse, ou fait carrément rigoler.
C’est risqué vis à vis des sympathisants, qui « prennent au mot », et encore plus vis-à-vis des militants. Il y a des manières de faire qui ne passent plus. Imposer des candidats par le haut, négliger le travail de la base, etc…
Alors bon, je ne sais pas ce que ça va donner, mais j’aime assez cette ambiance là : dans le peu de réunions auxquelles j’assiste, ce discours permet de fonder une unité idéologique entre des gens très différents, et c’est une base de travail très efficace. J’ai vu de mes yeux des conflits se régler au nom de notre charte des valeurs : et pas des moindres, il s’agissait d’une remontée dans une liste après coup de fil à la tête de fédé, bien après l’avis de la commission d’investiture. Quelqu’un de bien, mais qui n’avait pas du tout d’implantation locale et estimait un peu que les choses lui étaient dues et qu’il pouvait débarquer au dernier moment, la parole du chef étant déterminante finalement… Bon, ben ça a marché. Sous mes yeux stupéfaits.
Un boomerang, ça vous assomme si vous ne le rattrappez pas. Mais si vous le récupérez au vol et le relancez, c’est un jeu très amusant… et un arme extrêmement efficace 🙂
Mais je maintiens que dans cette histoire là, je ne crois pas que qui que ce soit ait été « pourri ». Sauf si un jour on me démontre que Mercier savait depuis cet été exactement ce qu’il allait faire et qu’il utilisé Geourjon comme pion et grugé tout le monde en faisant des tas de rires sardoniques tout le temps, ou bien que Bayrou a laissé pourrir exprès la situation pour se débarrasser de Mercier pour être enfin seul et roi du monde (enfin, du MoDem, enfin, du 133 bis rue de l’université. En tout cas son bureau. Et Pau, of course)
ce coup de fil à Collomb, ça pourrait être une preuve de la « pourritude » de Bayrou… s’il s’avérait qu’on se ralliait à lui. Mais justement non, on lance une cadidature Lafond officielle.