Joël Gamelin

gamelin0041 Vous fatiguez pas, les mecs, je sais ce que vous allez dire. Enfin, pas vous, mais celui qui est assis à côté de vous, le « réaliste« , le cynique. Celui qui sait comment va le monde, qui sait qu’on ne se bat pas contre les moulins à vent ou plutôt qu’on ne vide pas la mer avec une cuillère. Celui qui dit que ça ne sauvera pas l’entreprise Gamelin. Celui qui pense que si on commence à donner dans ce cas, on n’en finira pas. Que la banque n’a peut-être fait que son travail, qu’on ne connaît pas les comptes de l’entreprise ni ses perspectives véritables. Que si l’entreprise en est arrivée là, c’est peut-être que c’est ainsi que cela devait se finir. Il y a aussi celui qui pense que c’est à l’Etat de prendre en charge. Celui qui dit que c’est l’illustration de la faillite du système et qu’il faut en voir les effets, pas les cacher.

Il y a encore celui qui dira que tout le monde en a déjà parlé, ce qui n’est pas exact, puisque je n’en ai encore pas dit un mot. Qu’il existe peut-être, parmi mes lecteurs, des internautes qui concentrent leur attention sur koztoujours, ne consultent aucun autre site, ne lisent pas les journaux et ne regardent pas la télévision. Ceux-là, croyez-moi sur parole, ce sont des fidèles parmi les fidèles. Qu’ils soient aujourd’hui publiquement remerciés.

Et puis il y a Joël Gamelin, ses filles, et les salariés des chantiers navals Gamelin.

Joël Gamelin, c’est une belle histoire française, qui finit douloureusement. Avec son physique, Joël Gamelin, il nous rappelle Bernard Hinault, il nous rappelle Eric Tabarly. Il nous rappelle ces gars qui partent de rien, et qui construisent avec dans la main gauche la ténacité, le sens de l’honneur dans la droite. Ces gars-là, qui « ne demandent jamais rien« , parce qu’ils n’ont pas été élevés comme ça. Ces gars-là qui veulent transmettre, et qui font vivre des familles.Joël Gamelin est un ancien chaudronnier. Il a construit son premier bateau, en aluminium, dans un jardin. Aujourd’hui, les chantiers Gamelin, ce sont des yachts, des bateaux de transport de passagers, des bateaux-pilotes. Et le monocoque « L’Oréal » avec lequel Maud Fontenoy a battu le record du Tour du Monde.

ouvriersgamelinEn 2008, l’entreprise a connu des difficultés, des commandes ont été reportées, générant des difficultés de trésorerie. Joël Gamelin a sollicité un prêt bancaire pour faire face, qui lui a été refusé. Le 23 décembre dernier, il disait à sa fille Fanny :

« Je n’ai jamais rien demandé à personne, et le jour où je demande quelque chose aux banques, elles ont fermé leurs porte »

Elle explique :

« J’ai vu mon père quelques instants avant sa mort, il était livide et disait : “Je n’arriverai pas à payer les gars à la fin du mois, il me manque 200 000 €” ».

Vous l’aurez compris, il s’est donné la mort dans son bureau ce jour-là. En laissant ce mot : « pardonnez-moi de ne pas avoir su sauver l’entreprise ».

Sa seconde fille, Elise, en apprenant la mort de son père, a dit à Fanny Gamelin : « Il faut réagir, faire honneur à Papa !« . Fanny Gamelin a alors pensé qu’elle pourrait peut-être trouver 200.000 personnes prêtes à donner 1 €, pour permettre aux salariés des chantiers navals Gamelin d’être payés. Et en forme d’hommage à son père. Elle a lancé cet appel.

Je ne développerai pas davantage les raisons pour lesquelles cet appel me touche, dans l’espoir peut-être vain d’éviter la polémique. J’imagine que vous les devinez. Le fait est que, moi aussi, j’ai envie de rendre hommage à Joël Gamelin et aux hommes et femmes tels que lui. De témoigner un peu de solidarité aux salariés des chantiers navals Gamelin, et d’ailleurs.

www.soutiens-chantiers-gamelin.com


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31 commentaires

  • Bonjour Koz. Merci de ce nouveau post, je n’avais pas eu écho de cette affaire bien triste. Il est difficile de commenter votre billet, qui appelle pourtant la discussion comme les précédents. On risque évidemment l’écueil d’apparaître sans cœur si l’on témoigne pas de son émotion a la lecture de cette histoire, ou d’apparaître larmoyant ou angélique si l’on s’y attache trop.

    Au risque de paraître froid en le commentant, je trouve que votre billet fait résonnance a l’affaire de ce Député des Pyrénées qui faisait une grève de la faim pour sauver des emplois de son département. A l’époque je m’en étais indigné (in peto), parce qu’il me semblait presque « obscène » que l’on ait recours a de tels procédés.

    Dans ce nouveau cas, l’histoire de Monsieur Gamelin apporte une correction a mon jugement initial. Ce qui choque dans cette histoire, c’est évidemment la rupture entre la rectitude morale de l’entrepreneur ou du Député, et l’insensibilité d’une réalité économique (je n’ai accès ni aux comptes de la société, ni a son carnet de commandes, je ne peux, comme vous, que constater sa mise en redressement, consécutive d’une crise de liquidité: les caisses sont vides).

    Mais cette rupture est souvent transposable. Je ne me permettrai certainement pas de juger « les raisons pour lesquelles cet appel vous touche » particulièrement. Je ne doute pas un instant qu’elles vous font honneur, comme bien des billets de votre blog nous le rappellent. Mais il n’en reste pas moins que cette rupture est fréquente. C’est celle qui émeut Maitre Eolas lorsqu’il défend un immigré risquant le retour au pays. Celle qui révolte devant l’huissier venu saisir des biens d’une famille.

    Cette rupture, c’est simplement celle de l’abstraction de l’individu dans le domaine économique, juridique ou administratif. Une abstraction tantôt indispensable au fonctionnement de la machine, tantôt insupportable lorsque l’on en perçoit toute l’inhumanité (au sens littéral du terme).

    Koz, vous demandiez il y a quelques jours une exigence de sens pour 2009. Votre billet en témoigne aujourd’hui de nouveau: quelle est la place que nous faisons a la personne dans notre quotidien ? Je n’ai évidemment pas de réponse a vous apporter, ce n’est pas l’objet de mon commentaire. Mais il me semble qu’il n’y a pas d’autre attitude que la ténacité et l’honneur dont vous décorez Monsieur Gamelin et qui sont les qualités que nous avons le plaisir de venir lire si souvent sur votre blog.

    Très bonne année a vous.

  • Je vais jouer « l’autre » , alors…

    Certes, votre billet est bien écrit, en particulier concernant la situation de l’entreprise. Maintenant, sous prétexte de ne faire parler que la « gentille » part de vous, vous me semblez réduire terriblement la situation, et renoncer d’entrée à éventuellement pointer ce qui nous amène ici.

    La crise, certes, qui pèse sur le budget des plus riches depuis une bonne année maintenant. La politique non-interventionniste de l’état, conformément à ce que nous avons adopté via l’UE, mais au mépris de ce que proclame notre président depuis maintenant deux ans. Plus largement les politiques économiques menées depuis des années dans le monde.

    L’entreprise est certainement en déclin de toute manière, on pourrait alors considérer que la banque a fait le bon choix.

    Toutefois, ce suicide me semble exemplaire de ce qu’il est en train de se passer depuis quelques mois, et qui met en valeur le formidable appétit des banquiers.

    L’Etat a prêté aux banques pour qu’elles continuent de prêter aux PME malgré le ralentissement brutal des crédits interbancaires et les suspicions généralisées entre les banques.

    La méthode adoptée, à l’inverse du choix de Brown en Angleterre consistant à s’inviter aux conseils d’administration desdites banques, fut de faire un simple prêt non assorti de réelles obligations.

    Un « médiateur du crédit », déjà complètement débordé, fut nommé pour « pousser » les banques à continuer à prêter aux PME à court-terme notamment (typiquement la situation rencontrée ici). On en voit, après trois mois, l’éclatant résultat :

    Le marché du crédit, notamment de court-terme, connaît dans notre pays une chute extrêmement brutale, les banques n’ayant absolument pas réouvert le marché du crédit contrairement aux promesses faites la main sur le coeur il y a trois mois. Certaines, avec cet afflux de liquidités, envisageaient même à un moment d’effectuer des emplettes à l’étranger.

    Ces mêmes banques font plus de dépenses de pub et de com’ que jamais, notamment avec le livret A, dans l’évident but de capter au plus vite les juteuses réserves de liquidités que constituent les livrets A des français.

    Un nombre grandissant de PME se retrouvent le bec dans l’eau, que ce soient celles ayant déjà des difficultés avant la crise, celles qui devaient se lancer en ce moment, celles qui cherchent à grandir, et de manière croissante celles qui seront mises en difficulté par la chute des commandes.

    Voilà, j’ai joué le cynique quand aux responsabilités qui me semblaient les plus directes (en dehors de ce qui relevait de l’entreprise elle-même), je n’en suis pas moins attristé que vous par les nombreux drames humains de ce genre, et souhaite à Elise et Fanny Gamelin de trouver les deux cent mille euros nécessaires. J’espère aussi que la médiatisation de ce genre d’affaires poussera les politiques à mettre une vraie pression à des banques qui sont reparties de plus belles maintenant que le premier orage médiatique est passé. De nombreux emplois, entreprises et donc de vies humaines sont en jeu ici.

  • Il n’y a pas de système parfait qui garantisse la justice des décisions, il y aura toujours des situations indémerdables.

    Nous ne serons jamais quittes de notre humanité en nous contentant de réclamer toujours plus de justice « institutionnelle ».

    Face à de telles situations, celle-là ou celle-ci qui nous est plus proche, il n’y a pas d’autre alternative que le risque du don, lucide sur la possibilité d’un abus mais prêt à prendre un risque sur le prochain.

    Bien à vous.

  • Internet est mon unique source d’information sur ce qui passe en France. Il m’arrive, comme c’était le cas cette fois-ci, de rater des choses. Donc, simplement, merci.

  • Bonjour,

    Koz, félicitations pour ce billet, et merci de relayer cet appel.

    J’ai vu un reportage sur cet appel au secours lors des informations télévisées au 20h00.

    J’ai alors eu une question toujours sans réponse, même en suivant les liens que tu as donnés, mon cher Koz.

    En plus, au vu de tes compétences, de celles de Libéral ou de Polydamas, je devrais être au bon endroit ! (tout flatteur vit aux dépens…).

    Comment être certain de la bonne utilisation de ces dons ? Cela ne veut en aucun cas dire que je mets en quoi que ce soit en doute l’honnêteté de la fille Gamelin lançant cet appel. Mais au vu des lois sur l’entreprise, du droit fiscal, et de toutes les idées que peut trouver un bon avocat pour défendre les propres intérêts de son client, je me demande si la frontière est assez étanche entre l’association récipiendaire des dons et l’entreprise. Est-on sûr et certain qu’aucun texte de loi quelque part ne permet de considérer ces valeurs comme faisant de facto partie de l’entreprise et pouvant être utilisées par l’administrateur pour financer les impôts, les prêts, les fournisseurs ou un nouvel investissement ?

    Un financier ou un juriste pourrait-il me rassurer ?

    Merci

    Luc

  • @ henri: j’avoue ne pas faire le même parallèle entre la grève de la faim de Jean Lassalle et cette situation. Il faudra, probablement, que j’y revienne.

    Moktarama a écrit:

    sous prétexte de ne faire parler que la “gentille” part de vous

    Ah, j’avais omis, dans ma liste, celui qui penserait que je ne relaie cet appel que pour montrer comme je suis bon. C’est, effectivement, une idée qui me traverse l’esprit dans ces cas-là (je veux dire : le fait que l’on puisse penser cela) et je n’exclurais pas de moi-même qu’une part de moi succombe à cela, mais faudrait-il s’abstenir de relayer un appel qui me touche, de tenter d’employer ce blog pour venir en aide à une cause qui m’interpelle, pour ne pas avoir l’air cucul la praline ? Ne serait-ce pas, dans ce cas, placer plus haut encore mon ego, mon image, ma petite personne, qu’en relayant effectivement ?

    Moktarama a écrit:

    renoncer d’entrée à éventuellement pointer ce qui nous amène ici

    J’y renonce parce que je pense que, nombre de mes lecteurs ayant également lu de précédents billets, chacun aura globalement compris ce que je pense de cette affaire, mais que je considère plus important, dans un cas grave comme celui-ci, de mettre en avant la « cause », plutôt que de faire valoir la façon dont je l’analyse et qui pourrait dissuader quelqu’un de soutenir cet appel.

    Après tout, je me fiche assez de la raison pour laquelle on le fera. Que chacun détermine si oui, ou non, cette situation fait résonner quelque chose en elle. Je me moque assez de ce qui résonne, que ce soit uniquement la volonté de venir en aide aux salariés, celle de faire la nique aux banques, celle de rendre hommage à un petit patron ou de conchier le système en montrant que les individus sont plus solidaires. Moi, j’ai mes raisons.

    Luc a écrit:

    Comment être certain de la bonne utilisation de ces dons ?

    Aristote a écrit:

    il n’y a pas d’autre alternative que le risque du don, lucide sur la possibilité d’un abus mais prêt à prendre un risque sur le prochain.

    Je crains qu’il ne faille te contenter de la réponse d’Aristote.

    Encore qu’il me semble possible de considérer qu’il y aurait, dans ce cas, un abus de confiance, puisque les sommes sont remises dans un but clair : qu’elles soient versées aux salariés.

    Article 314-1 du Code Pénal :

    L’abus de confiance est le fait par une personne de détourner, au préjudice d’autrui, des fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont été remis et qu’elle a acceptés à charge de les rendre, de les représenter ou d’en faire un usage déterminé.

    L’abus de confiance est puni de trois ans d’emprisonnement et de 375000 euros d’amende.

    Gwynfrid a écrit:

    Internet est mon unique source d’information sur ce qui passe en France. Il m’arrive, comme c’était le cas cette fois-ci, de rater des choses. Donc, simplement, merci.

    Et d’un !


    ps : vous pouvez trouver un certain nombre d’informations sur le groupe facebook dont j’ai donné le lien dans le billet, et les fils de discussion qui s’y trouvent (consultable sans être inscrit).

  • @Koz :

    J’exprimais juste quelques regrets à ce que vous renonciez à expliquer une situation qui en aurait bien besoin, pour vous « contenter » de faire un appel au don.

    Je ne voulais par là pas signifier que « je pensais que vous n’aviez fait ce billet que pour vous montrez gentil » . Je voulais juste dire que vous aviez écrit ce billet plus avec votre coeur qu’avec votre tête.

  • Décidément, j’ai un problème d’interprétation ! J’ai des excuses : sorti du boulot à 23 heures hier soir, pas de vacances… je fatigue… Sorry.

    romain blachier a écrit:

    te voila taggué
    http://minurl.fr/55k

    vivinda, torvald

  • @ Koz : « j’avoue ne pas faire le même parallèle entre la grève de la faim de Jean Lassalle et cette situation. »

    Moi non plus. Pas un parallèle, mais un point commun peut-être ? Celui que l’économie est une machine a broyer, et que ceci (qui n’est pourtant pas nouveau) apparaît curieusement de moins en moins « tolérable ». Que l’homme n’est pas au centre du système alors qu’il devrait l’être (pour reprendre l’extrait de la doctrine sociale que vous citiez l’autre jour).

    C’est évidemment une opinion que mon cote libéral réfute…. mais sur des bases toutes théoriques. Parce que que peut-on répondre concrètement aux filles orphelines de Monsieur Gamelin, si ce n’est s’associer a leur dernier geste d’honneur ?

    Il faut souscrire a l’idée qu’après tout, même quand tout semble perdu, il reste encore l’espérance qu’une vie vécue honorablement mais terminée par l’échec a incroyablement plus de valeur qu’une vie amorale réussie financièrement.

    @ Aristote : D’accord avec votre commentaire. Et puisque le débat nous y porte, et que votre nom y invite, je me permets de recommander la lecture de l’excellente « Sagesse de l’amour » d’Alain Finkielkraut. Ses derniers chapitres sont éloquents sur la dichotomie permanente entre loi et charité.

  • Ce qui n’est pas très clair c’est la destination. En lisant le lien j’ai simplement compris que c’est un don ponctuel pour que les salariés aient un mois supplémentaire de salaire. Point. Or, certains coms précédents pourraient laisser penser (grève de Lassale pour que l’entreprise reste dans la vallée, bilan bancaire…)qu’il s’agit de capital ou subvention, peu importe le nom…pour que l’entreprise fasse face aux échéances. Et là c’est un tout autre domaine.
    Je n’ai pas entendu cette histoire, il est vrai que je lis en diagonale les journaux ces temps-ci ; néanmoins ce matin en voiture en entendant les aléas du Vendée Globe dont on nous rebat les oreilles, je me faisais la réflexion que beaucoup d’argent était englouti dans cette course(idem pour le faux Dakar) alors même que beaucoup d’hommes et de femmes souffrent faute d’argent que ce soit pour faire perdurer une entreprise ou vivre tout simplement.

  • Pas de souci avec cet appel, ils cherchent à rester en vie, tous les moyens sont bons, c’est tout à fait légitime, au moment où les banques ne font plus leur boulot. On va chercher les ressources ailleurs, et notamment dans l’épargne publique, l’Etat ne fait pas autre chose quand il lance un emprunt national, pour diverses causes d’intérêt général.
    Là c’est d’intérêt privé, mais ça ne change rien au principe, bien sûr qu’ils doivent le faire. J’espère juste qu’il s’agit d’un problème conjoncturel et pas structurel, mais puisque cela semble le cas, no soucy.

  • @ henri:

    Cela fait longtemps que la Sagesse de l’amour de Finkielkraut orne ma bibliothèque. C’est même le premier livre que j’ai lu de lui, « via » Lévinas. Je partage votre appréciation.

    Bien à vous.

  • Même si je en sais pas où peut finir cette collecte du fait des procédures en cours, ton billet est du coté de l’humanité et ne peux qu’appuyer.

    Le vieux crocodile au sang froid que je suis, voit aussi dans le geste de Joël et la réaction de ses filles, l’écho d’un appel au second degré.
    Je ne dirais pas comme certains politiques régionaux: les sales grosses banques n’aident pas les petites entreprises qui n’ont pas de défaut et on va changer ça,… avant de partir pour parler d’autre chose.

    Je dirais que si la gauche du XXI ° siècle n’a pas les moyens de modifier la relation entre les intervenants dans et hors de l’entreprise, la gauche n’est qu’un jeu d’estrades.

    Pas de patron « formidable » ,mais seul au point de se foutre en l’air.

    Pas de salariés qui attendent, qui ne gueulent que pour un peu de sous et qui ne savent rien de leur entreprise surtout quand elle n’est plus petite.

    Pas de conseillers dont on ne voudrait pas comme gendres.

    Pas de banquiers qui ne savent pas expliquer et justifier leurs positions.

    Pas de collectivités qui font semblant et ne disent pas leurs limites.

    Pas de syndicat patronal nul et/ou corrompu.

    Pas de syndicat salarial qui n’aide pas les salariés à rejoindre le XXI° siécle.

    Pas d’école de management dont les élèves ne se mouillent pas dans des affaires comme celle-là.

    J’arrête, il y a longtemps que tu ne me lises plus ! excuses

  • chouette billet de ta part, commenter c’est bien, agir c’est mieux, ce dont je !
    sinon bonne année à tous ! 😉

  • En cas de problème, il y a des patrons qui partent avec la caisse (voir chez Alcatel) ou en laissant des caisses de problèmes (voir Metaleurop) et ceux qui partent dans une caisse.

    Joël Gamelin est des deuxièmes.

    Respect à sa mémoire, maudits soient les autres.

    Quel monde, quand même, où la loi (car personne n’a rien fait d’illégal, ici) peut conduire à la mort.

  • Oui, c’est une histoire touchante, un genre de conte (compte ?) de Noël… Pour autant, cela interroge profondément sur notre situation économique et fiscale… J’espère que l’entreprise n’était pas à l’équilibre, sinon ces dons seront taxés au taux de 33% de l’IS… Sans compter taxe pro et le reste…

    Sinon, le rôle des banques devrait pouvoir faire l’objet d’une enquête en défaut, non ?

    A part ça, j’ai une histoire moins dramatique mais tout aussi pitoyable qui révèle le profond malaise actuel lié non pas à la crise mais au taux de prélèvements obligatoires : une petite fromagerie ambulante s’est créée dans ma région, une gentille jeune femme et son mari qui font les marchés en revendant les produits des agriculteurs locaux… Faibles investissements, intermédiation intelligente pour nous agriculteurs qui n’avons pas le temps d’être sur tous les marchés… Chiffre d’affaire modeste et marge qui l’est tout autant : autour de 1500 € par mois… Mais arrive la fameuse troisième année (après les exo de charge de la 1ère et de le 2ème) et là, il faut payer 1000 euros de charges mensuelles, sans compter les frais divers, essence, entretien et autres : voilà comment la réglementation soutien l’emploi et comment l’Etat absorbe l’intégralité des modestes profits de ceux qui veulent créer leur emploi… Total fermeture de la fromagerie et 2 nouveaux RMIstes sur les listes…

    Je leur ai conseillé de faire comme les Turcs et les Portugais créer des entreprises à durée de vie de 2 ans… mais ils sont découragés et puis il faudrait faire supporter par les entreprises à durée de vie normale les charges de celles qui existent en pointillés ! Donc le système est totalement absurde et cela explique pourquoi si peu d’entreprises vivent au-delà de 2 ans en France !

  • Antoine a écrit:

    J’espère que l’entreprise n’était pas à l’équilibre, sinon ces dons seront taxés au taux de 33% de l’IS… Sans compter taxe pro et le reste…

    A priori non. Mais, surtout, les dons ne sont pas destinés à l’entreprise mais aux salariés.

  • Il est encore possible de sauver le chantier Gamelin mais il ne faut pas perdre de temps.

    Je viens d’envoyer une lettre à François Fillon pour lui proposer d’étudier la possibilité de commander, pour le Service de Santé des Armées, un voilier du type « Lord Nelson », destiné aux handicapés, sur le chantier Gamelin.

    Ce courrier est disponible sur Euroclippers France :

    http://euroclippers.typepad.fr/

    L’investissement, réalisé par la Défense, serait de 17 millions d’euros et suffisant pour assurer la survie de l’entreprise.

    Jean-Charles Duboc

  • Une des marottes de ce blog est de parler de Rouillan, Besançenot, l’ultra gauche et autres poussent aux crimes.
    Or avec Gamelin, le français de NY qui avait arnaqué ses amis avec le fond Madoff et qui s’est donné la mort, l’industriel allemand qui s’est mis sous un train, il n’y aura plus besoin d’ultra gauchistes, les patrons se suicident un par un !

  • @antoine

    Conseillez à vos amis le statut d’auto entrepreneur, accessible aux tous petits commerces comme celui de vos amis.

    Ce n’est pas la panacée (problèmes avec la CIPAV pour certaines professions libérales), mais c’est une nette amélioration.
    Notamment charges réellement proportionnelles au chiffre d’affaire et imposition forfaitaire si on le désire.

    Le problème est qu’effectivement les charges sont calculées sur le CA et non le bénéfice, mais il me semble que malgré tout, c’est moins onéreux.
    D’autant que si un mois est plus faible qu’un autre, moins de cotisations.

    En ce qui concerne le fond du billet de Koz, je serais bien incapable de commenter. Je ne connais pas le sujet, même si j’en ai entendu parler par une presse qui de toute façon a une façon bien à elle de présenter les sujets qu’elle traite, au point que je me demande si je vais continuer à lire les journaux (je ne regarde déjà plus une seule émission de télévision dite d’informations).

  • Si tous ceux qui écrivent un commentaire (et tous ceux qui font un commentaire dans leur tête sans l’écrire) répondaient à l’appel, le monde ne changerait certes pas, le débat se poursuivrait sans fin mais, au moins, cela aiderait concrètement cette jeune femme et ses soeurs à surmonter une douleur que je ne souhaite à aucun d’entre nous. Et cela aiderait sans doute au moins un peu, nonobstant les questons juridiques, les familles de salariés.
    Ce n’est pas être larmoyant, angélique ou donneur de leçon que de dire cela, c’est juste être concret. Personnellement, j’ai donné 10 euros. Cela ne changera strictement rien à mon quotidien ni à ma fin de mois. J’ai simplement l’impression d’avoir un comportement humain, même pas de m’acheter une bonne consecience, il en faudrait bien plus…
    Un dernier mot à Koz : bravo pour votre texte, il est « juste » humain (et bien écrit). C’est trop rare en ces temps d’idéologie et de cynisme.

  • @ Moktarama:
    Bonsoir,

    Je tiens a vous remercier tout d’abort pour votre article. Je souhaitais vous informer que les 200 000€ ont été atteint. Et que les salaires de février ont été payé grâce aux milliers de donateurs. Nous sommes en attente de la décision de la cours d’appel de Poitiers pour le choix du repreneur. il reste un reliquat sur le compte de l’association qui servira a payer une partie des salaires de mars.

    Je vous suis très reconnaissante pour le soutien, et pour avoir partager l’information

    Merci

    Fanny Gamelin

  • @Fanny Gamelin :

    Ne me remerciez pas, je n’ai fait que modestement commenter – et plutôt cyniquement – un article de ce blog, et je ne voudrais surtout pas me voir attribuer des mérites que je n’ai pas.

    Cet article a été écrit par Koz, tenancier de ce blog, qui a semblé prendre à coeur l’histoire de votre entreprise familiale. Je suis d’ailleurs certain que votre commentaire justifie à ses yeux le bien-fondé de son soutien. Merci à lui, et à vous de venir remercier personnellement – je ne parle bien sûr pas de moi – un de ceux qui a tenu à vous aider.

    Heureux que vous ayez pu payer l’ensemble des salaires de février, et bonne chance pour l’avenir.

    PS : Koz, je n’aurais jamais pensé qu’un jour la fonction permettant d’être tenu au courant des nouveaux commentaires m’amènerait à ce genre de messages. Désolé que Fanny Gamelin vous ait pris pour moi, surtout vu la teneur désabusée de mon commentaire de l’époque.

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