« Des dysfonctionnements avérés et documentés ». Dès son préliminaire, Marlène Schiappa a reconnu les faits devant la commission d’enquête sénatoriale. Mais ce qui aurait dû être le prélude d’une lettre de démission n’a été que le préambule d’une lamentable leçon d’irresponsabilité. Nous parlons ici du versement de subventions dans le cadre du Fonds Marianne, institué officiellement lors de l’un des événements les plus tragiques que la France ait connu récemment : la décapitation en pleine rue, par un islamiste, d’un professeur défendant la liberté de conscience. Le fait que la République se soit déjà montré défaillante dans la protection de ce lointain successeur de ses hussards noirs aurait déjà dû commander une attention scrupuleuse. Au lieu de cela, quand l’une n’a trouvé là que l’occasion d’un autre coup de communication, d’autres y ont vu l’opportunité de se faire de l’argent sur le dos de l’Etat, des Français, de Samuel Paty. Certes, l’attribution douteuse de subventions pour satisfaire copains et sympathisants ne surprend plus personne, mais que cela se vérifie jusque dans une tragédie qui a ébranlé le cœur de la République et de ses valeurs dévoile un puits d’indignité.
L’unique souci de Marlène Schiappa face aux sénateurs a été d’écarter sa responsabilité pénale. C’est le seul sens de son insistance à rejeter toute intervention personnelle, pour n’assumer « que sa responsabilité politique ». Mais même cela, elle en a été incapable, rejetant le suivi et donc la faute sur son cabinet. Il est déjà peu digne de la part d’un responsable d’incriminer ses collaborateurs. Mais Marlène Schiappa oublie que son cabinet n’est pas une administration lointaine. Le cabinet d’un ministre, ce sont ses yeux, sa bouche, ses mains. C’est lui-même. Précisément, un ministre est responsable politiquement de son cabinet, sur lequel il a autorité. « Assumer sa responsabilité politique » ne pouvait avoir qu’une traduction : se retirer, ce que la ministre se refuse à faire.
Marlène Schiappa aurait pu partir honorablement, en démissionnant pour assumer sa responsabilité politique, tout en récusant toute intervention personnelle. En s’y refusant, dans un dossier qui appelait pourtant la plus haute dignité, cette représentante d’une nouvelle génération politique ne fait que contribuer à abaisser encore terriblement, pour l’avenir, les standards de responsabilité.
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merci pour votre intervention. cette malheureuse affaire vient confirmer ce que l’on pressentait, la chute de toute morale, de toute éthique, au coeur même du pouvoir, celui d’Emmanuel Macron en ce cas précis, mais cela va bien au-delà et malheureusement la classe politique dans son ensemble est touchée, chacun cherchant d’abord à se servir plutôt que de servir l’intérêt général.On peut craindre une aggravation du désintérêt de la politique chez nos concitoyens, ainsi qu’une nouvelle occasion de voir le rassemblement national monter, toujours plus haut.