Il y a d'autres horizons

la-liberte-guidant-le-peupleVous remercierez Jules, venu me sortir d’une peu justifiée torpeur estivale, au moyen d’une référence à la position que je peux tenir ici, et que je tins en particulier il y a plus de trois ans de cela. Une référence rapide, nécessairement rapide certes, mais par trop rapide. Je m’en saisis donc prestement, heureux de la bonne occasion qui m’est ainsi donnée.

Jules s’interroge sur les conflits de valeurs au sein de la gauche, déchirée entre la culture de l’impertinence et celle du respect. Respect du multiculturalisme, respect des fiertés diverses contre facétieuse impertinence, petit bastion quotidien du combat pour la liberté.

En arrivant au respect, il vient aux caricatures de Mahomet, et évoque quelques positions de droite et notamment la mienne, en ces termes :

« contre les caricatures, ceux qui estiment que les convictions religieuses doivent faire l’objet de respect, parmi lesquels des catholiques, comme mon ami Koz, que l’on accusera difficilement de bolchévisme »

C’est là que j’interviens. Car ce qui, véritablement, me chiffonne dans ces affaires, c’est moins l’irrespect que la grandiloquence burlesque et le rétrécissement de l’horizon.

Bien sûr, bien sûr, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je préfèrerais que les convictions religieuses soient respectées. Notamment parce que j’en ai et qu’il y a ce petit truc qui fait que j’aime assez qu’on me respecte. Mais ce n’est pas tellement le sujet. Je peux goûter une irrévérence spirituelle. Je ris de blagues sur le clergé. J’ai même ri de blagues sur le Christ, si vous voyez le tableau.

Le problème vient davantage de la nullité crasse, de la médiocrité ambiante, dont la défense finit pourtant par être revendiquée avec des accents outragés. C’est que, la liberté d’expression étant globalement acquise sous nos latitudes, il a fallu se trouver un nouveau combat, endossé avec un sérieux comique par nos artistes, nos intellectuels et leurs imitateurs. Voici la nouvelle ligne, notre nouvelle frontière : on se bat pour le droit d’être nuls, la liberté d’être vulgaires. Nous en sommes arrivés là : l’ultime bastion de la liberté d’expression, c’est la vacuité.

Et l’on se retrouve avec des chanteurs, des humoristes, des dessinateurs qui se poussent du coude, se haussent du col, pour jouir d’un peu de la grandeur du combat. « Non monsieur, je ne fais pas ‘de la merde’ : je suis un bastion de la liberté d’expression« . La voilà réduite à cela, la pauvre : être un alibi à la médiocrité. Par la même occasion, notre Occident se donne le luxe de se faire peur. C’est que la paix, la démocratie, c’est beau, mais c’est long. Secret Story ne comblant pas tout le monde et notamment pas ceux qui auraient préféré rejoindre les brigades internationales, on prend une inspiration, on cherche en soi l’indignation, le doigt se dresse, il accompagne le menton, qui se relève, la voix se charge d’une émotion qui se veut sincère et voilà que jaillit, prophétique, l’invocation du fascisme… Ne prenez pas cela à la légère : le premier de nous deux qui rira aura une tapette.

Jules évoque l’inconfort de la gauche, quand l’impertinence prend le pouvoir. On le comprend. C’est la pertinence qui devient subversive. L’impertinence, maintenant, a pignon sur rue. Elle s’est embourgeoisée en même temps que vulgarisée. Elle a ses prêtres. Souvenez-vous des intégristes de la transgression, « persuadés d’être les thuriféraires de l’absolue liberté« . L’impertinence est le dernier horizon, la transgression notre ligne bleue, la liberté notre absolu.

Je rêve de chevauchées dans de plus vertes collines. Et je salue l’anniversaire de la mort de Soljenitsyne. Si nous sommes libres, notre dignité humaine exige que ce soit pour accomplir cette tâche : « quitter cette vie en créatures plus hautes que nous n’y étions entrés »[1]. Non, la liberté n’est pas l’horizon, elle est une base, un fondement. La liberté n’est pas la fin, la transgression n’est pas le critère, l’impertinence n’est pas suffisante.

Prenez « la Liberté guidant le peuple« , tellement ancré dans notre imaginaire collectif : le peuple se battait pour ce qu’il n’avait pas. La perspective était un peu différente. Et il ne se doutait pas, le peuple, que l’on allait sans cesse faire rewind. La Liberté guidant le peuple zwiiiiiit La Liberté guidant le peuple zwiiiiiit La Liberté guidant le peuple zwiiiiiit. La femme avec les gros seins, sur le tableau, elle a pris son élan, elle a transmis au peuple son propre dynamisme. Elle ne pensait pas qu’il se complairait à refaire le tableau sans cesse, en un peu moins grandiose, encore un peu moins grandiose, puis un peu terne, enfin burlesque. A la gouache. Puis en pâte à modeler.

Vous l’aurez compris : j’ai mes snobismes. Je ne veux pas qu’on m’enrôle et qu’on enrôle la liberté d’expression pour ces piètres causes qu’on lui assigne, qu’on trempe sa bannière dans la vulgarité d’une chanson, la médiocrité d’une caricature, l’offense préméditée. Voilà. C’est davantage cela, ma position. Et, pour autant que le malaise de la gauche m’émeuve vraiment, peut-être vient-il aussi de ce qu’elle oublie trop que la vérité est dans la fin plus que dans le moyen[2].

  1. voir le discours de Soljenitsyne, le déclin du courage []
  2. bien sûr, ça se discute, mais je trouvais que ça pétait pas trop mal, pour la fin, vous ne trouvez pas ? []

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33 commentaires

  • Il y a une autre bannière, plus pernicieuse parce qu’elle paraît plus « catho » : celle de la blessure, au nom de laquelle des artistes comme Serrano, Gina Pane, Orlan,Fabre etc… singent (le verbe est capital !)le Christ, François d’Assise.. piège dans lequel, à mon humble avis, est tombé le respectable Monseigneur Rouet en cautionnant « l’Eglise et l’art d’avant garde », paru il y a maintenant quelques années.
    Dans le monde de l’art d’aujourd’hui – le billet de Koz porte sans doute plus sur les médias – c’est plutôt là que s’exerce sournoisement un antichristianime qui se montrait à découvert dans l’exposition sur « Le sacré » en 2008 (ou 07 ???) à Beaubourg.
    Mais bon, peut-être suis-je complètement à côté du sujet !!!

  • Complètement à côté du sujet, non, mais allusif et, à vrai dire, ce n’est pas fondamentalement la question de l’antichristianisme qui m’intéresse ici.

  • La liberte d’expression inclut la liberte d’etre nul, vulgaire, et con. Le resultat est souvent deprimant, mais c’est le prix que nous devons payer pour avoir, nous aussi, le droit d’etre, parfois, nuls et cons aux yeux des autres.
    Une fois cela precise, je suis completement d’accord avec ce billet.
    (Desole pour les accents, je commente sur un Blackberry a clavier qwerty).

  • A vrai dire, et même si ce n’est pas mon point, dans un régime autoritaire aussi, on a le droit d’être vulgaire et con.

    Mais mon point, c’est, définitivement, qu’on ne doit pas laisser borner notre horizon par la liberté d’expression alors que, fondamentalement, non, elle n’est pas en cause, elle n’est pas en jeu, pas menacée. Je reconnais la liberté d’expression aux nazes. Je trouve juste ridicule que l’on se croit obligés de la défendre et d’en faire l’axe essentiel du débat, alors qu’elle n’est pas véritablement menacée.

    Que ce soit dans le cas des caricatures de Mahomet ou dans le cas d’Orelsan (les deux cas qui me reviennent à l’esprit), lorsque tu engages le débat sur le propos de fond, tu trouves des gens – nombreux – pour te répondre sur la liberté d’expression. On escamote le débat, on l’ampute, on tombe dans le relativisme. Et je pense que ce relativisme est desespérant, parce que l’on a besoin de sens, savoir pour quoi on vit, pour quoi on se bat, ce que l’on construit. Peut-être même au prix de la confrontation.

    Peut-être la gauche souffre-t-elle de l’impasse que représente ce relativisme, et dans lequel la droite tombera-t-elle aussi, mais juste un peu plus tard, parce qu’elle a quelques garde-fous qui l’en protègent provisoirement (attention : prophétie imbibée).

  • Tout à fait d’accord avec vous Koz sur le sujet de la fin vs moyen.

    A longueur de temps, notre élite nous bassine qui avec la liberté voire le ou l’antilibéralisme, qui avec l’égalisté voire l’égalistarime, mais personne n’évoque la finalité de tout ça

    A quoi ca sert d’être libre si c’est pour rester les bras balants, à qui ca sert d’être égalitaire si c’est pour etre inculte, pauvre et malheureux.

    Et pourtant, que nous propose nos politiques dument chaperonnés par nos élites économiques et culturels, une société « plus juste », « plus égalitaire » voire (pas en France) plus « libre » par une « lutte contre les inégalités » ou un « combat pour la tolérance »

  • Bonjour Koz,

    Bien que je sois d’accord avec votre billet, il y a une chose qui me chiffonne. Il me semble en effet qu’une des toute première forme de liberté d’expression passe par la satire, ou le graffiti, bref, par l’expression spontanée. Or on ne peut attendre de l’expression spontanée qu’elle soit d’une haute envergure intellectuelle: il s’agirait plus d’une éructation publique, de l’ordre du « ah, m… à la fin ! ». Il me semble qu’on ne peut attendre de toute expression qu’elle se présente sous forme d’un plan comprenant introduction, deux parties, deux sous parties, conclusion, ou bien qu’elle soit plus simplement encadrée d’une politesse toute versaillaise. Enfin, si, on peut exiger que cela soit, mais à mes yeux cela serait effectivement de nature à générer une restriction de l’expression spontanée.

    Il me semble donc que la vulgarité ou une certaine forme d’agressivité ne peut être exclue a priori de la liberté d’expression « idéale » (bien que cette conclusion me déplaise). Peut être faudrait il faire une distinction entre l’objet même de l’expression, et distinguer selon que celle ci vise à exprimer la seule vulgarité/agressivité, ou bien à faire passer un message au moyen de la vulgarité. Dans le premier cas l’expression serait inacceptable (dans « l’idéal »), dans le second elle le serait. Mais cette solution est tout sauf pratique, car il me semble que cette distinction est malaisée à faire.

    Ou bien peut être faut il admettre que certains thèmes doivent faire l’objet d’une liberté d’expression limitée, d’où serait exclue agressivité et vulgarité.

    Bref, je n’ai pas de réponse argumentée là dessus. Je livre ma remarque à vos lumières, en attendant de pouvoir consulter quelques bons ouvrages de philosophie du droit…

    Cordialement

    L

  • Mais en relisant les derniers commentaires, je vois que ce n’est pas tant la forme que la « surinvocation » de la liberté d’expression qui est le sujet ici. Là dessus, je suis d’accord avec Koz et Cyd: on fait de cette liberté, garantie structurelle du système démocratique, un élément substantiel de la recherche du bonheur commun. Mais là on récolte les fruits d’une République laïque qui, à défaut de religion, s’est inventée une doctrine de substitution, où les garanties juridiques (droits de l’hommme) deviennent une sorte de nouvelle religion d’Etat.

    Mais que voulez vous, dans un système juridique et politique qui se vaut amoral(je n’ai pas dit « immoral »), il faut admettre que le droit acquière une force moralisante: la nature a horreur du vide. D’où la réaction des gens: en attaquant la liberté d’expression, on attaque la nouvelle morale.

  • Tu as tout à fait raison. Ces questions n’ont rien à voir avec la liberté d’expression.

    Il y a une immense perversion qui consiste à invoquer des valeurs nobles et positives (liberté d’expression, art…) pour interdire tout jugement critique. Nous n’avons pas le droit de dire qu’Orelsan écrit de la merde parce que c’est supposé être de l’art (pauvre Rimbaud). Nous n’avons pas le droit de dire que les caricatures de Mahomet sont insultantes au nom de la liberté d’expression.

    Mais tolérer quelque chose ne veut pas dire l’approuver. On peut (on doit) défendre le droit d’un con à s’exprimer ET dire que ce qu’il raconte est con.

    En fait, Jules ne va pas assez loin. La confusion n’est pas entre respect et impertinence, elle est entre respect et mépris. La gauche française a érigé au rang de vertu le fait de choquer les bourgeois. Le problème est que dans ce qui choque les bourgeois, il y a aussi des choses fondamentalement méprisables. Ce qui est méprisable est donc devenu respectable.

    Accessoirement, ça a aliéné durablement à la gauche le suffrage des plus modestes. Car dans l’écrasante majorité des cas, ce qui choque les bourgeois choque aussi les pauvres.

  • Le problème de la vulgarité extrême repose sans doute dans l’illusion romantique (cf. René Girard). Pour prétendre que mon inspiration est libre, je dois monter qu’elle est indépendante du désir d’autrui. Je suis donc obligé de faire de la surenchère dans le sublime ou le nullissime.

    Ce phénomène s’est développé après les Révolutions qui mirent à bas le droit divin, l’ordre sacré des différences, et donc la médiation externe. En d’autres termes, l’égalité des hommes exaspère le désir de n’être pas comme les autres. Or, on trouve toujours plus extrême que soi. Imitant son prochain tout en prétendant en être indépendant, on exaspère les rivalités devant celui qui est un modèle-obstacle, un maître esclave et un esclave maître de notre propre désir et de son désir. Ces désirs mimétiques ne cessent de se refléter l’un et l’autre et d’osciller l’un vers l’autre.

    En conséquence, pour pouvoir « s’affirmer » et prétendre « exister », on cherchera à être meilleur (ou pire, ce qui revient au même) que son prochain. C’est cela l’illusion romantique. Comme il est plus facile de tomber, on essaiera donc de s’inventer plus vil que l’on est.

    En fait, le prince des vilains ne se fait d’illusion qu’à lui-même et à celui qui voudra le suivre. Aussi y aura-t-il rivalité pour ce titre vain entre nos cultureux. L’objet supposé de ce concours sans queue ni tête est la fameuse « liberté d’expression ».

    En réalité, ce n’est qu’une cymbale qui résonne puisque le véritable objet, c’est l’hubris, c’est Dionysos sans sa résolution sacrificielle.

    Le problème de la liberté et de l’égalité est qu’elle nous ouvre deux chemins: la folie collective ou la sainteté personnelle. Seul l’action de la Grâce peut nous mener au lieu du salut véritable. Sommes-nous digne d’en être le canal en pensée, action et omission?

  • J’ai été témoin, lors d’agapes ministérielles, que Koz sais effectivement « goûter une irrévérence spirituelle », et qu’il a même rit d’une blague, assez drôle ma foi, sur l’actuel souverain pontife !

  • Bonsoir Koz,

    je suis plutot d’accord avec ton billet, mais je ne pense pas que notre epoque soit particulierement mediocre: Secret Story n’est qu’une version moderne des ragots de village, et les siecles et decennies precedentes ont aussi leurs lots de panphlets d’un niveau terriblement bas (voir par exemple les chansons qui circulaient sur les rois de France au temps de leur regne).

  • Eh bien vois-tu, je m’interroge : il est devenu courant de dire qu’effectivement le « c’était mieux avant » est une illusion. C’est probablement salvateur dans bien des cas. Mais je demande si le fait de dire que le « c’était mieux avant » est une illusion n’est pas devenu une illusion, si tu me suis. Les ragots du village n’ont pas été remplacés. Ils existent toujours. A la place, on choisit de mettre en avant (parce que la télévision, cela reste une mise en avant, un choix volontaire) une bande de demeurés, avec pour objectif de faire du cul sans en avoir l’air, en cherchant toujours plus loin mais toujours dans le même sens (homosexuel, transsexuel, travesti, prostitué(e)). Qu’il y ait toujours eu de la fesse, des propos grivois, du libertinage, des illustrés licencieux, bien sûr, que cela soit exposé, de surcroît à des heures de grande exposition, c’est tout de même un peu nouveau. Ne serait-ce que, parce qu’avant, faute de moyens d’exposition, on s’efforçait d’exposer ce qui en valait la peine. Maintenant, on s’arrange pour communier dans la médiocrité, parce que c’est rentable.

    Alors, sincèrement, c’était peut-être mieux avant. En tout cas, c’était mieux avant Secret Story. Secret Story n’étant, en l’occurrence, qu’un emblème.

  • Bah la caricature « Stop, we ran out of virgins » etait raisonnablement drole, et vu les menaces de mort qui s’en sont suivies, la liberte d’expression n’est pas acquise pour tout le monde. Mais surtout toutes les caricatures meme pietres, etaient porteuses d’une opinion, dont l’expression merite en tant que telle d’etre defendue. A l’inverse Secret Story me semble une meilleure illustration de la totale vacuite qui merite a juste titre votre ire.

    Eradiquer la connerie, ambition largement partagee. Mais le General ne disait-il pas deja a ce sujet « vaste programme … » ?

  • Yogui a écrit:

    Mais surtout toutes les caricatures meme pietres, etaient porteuses d’une opinion, dont l’expression merite en tant que telle d’etre defendue. A l’inverse Secret Story me semble une meilleure illustration de la totale vacuite qui merite a juste titre votre ire.

    A leur égard, ce n’est pas tellement la vacuité que je regrette, c’est plus la démarche assez délibérément offensante. La caricature dont vous parlez était effectivement de l’ordre du banal, mais ce n’est pas celle qui a le plus posé problème. En représentant Mahomet en terroriste, chaque musulman pouvait se sentir concerné. Ce qui me paraît inutile et déplacé. Ca ne veut pas dire que je ne reconnais pas à son auteur le droit de réaliser cette caricature. Ca veut juste dire que je répugne franchement à faire état d’une solidarité grandiloquente avec ce genre de choses, et à donner ainsi l’impression que l’occident se solidarise d’une action manifestement offensante.

    Ce que je n’aime pas, sans refaire mon billet, c’est que l’on bloque le débat au stade de la question de la « liberté d’expression », de sorte que – dans les cas les plus forts – celui qui continue d’émettre une opinion sur l’opinion en question est perçu comme un allié des autres (pour mémoire, à l’époque, je m’en suis pris plein la gueule de pas mal de côtés à la fois). Il y a soudain comme une chape de plomb, comme si, avec la « liberté d’expression », on avait tout dit. Et on s’interdit, de fait, d’avoir une opinion.

  • @ Koz:
    On ne va pas refaire le debat sur les caricatures, mais « l’Islam entretient des rapports pas tres clairs avec l’intolerance et la violence » me paraît une opinion qui merite d’etre exprimee et non
    a proprement parler une offense.

  • Liberal a écrit:

    Il y a une immense perversion qui consiste à invoquer des valeurs nobles et positives (liberté d’expression, art…) pour interdire tout jugement critique.

    C’est même plus général que ça: on va invoquer la liberté pour avorter, la compassion pour euthanasier, le droit au bonheur pour éradiquer les personnes handicapées… Le fait que quelque chose soit vrai ou faux, bon ou mauvais, juste ou injuste, utile ou disproportionné, devient tellement secondaire que personne n’y pense plus.

    Liberal a écrit:

    En fait, Jules ne va pas assez loin. La confusion n’est pas entre respect et impertinence, elle est entre respect et mépris. La gauche française a érigé au rang de vertu le fait de choquer les bourgeois. Le problème est que dans ce qui choque les bourgeois, il y a aussi des choses fondamentalement méprisables. Ce qui est méprisable est donc devenu respectable.

    L’humour, lorsqu’il n’a plus bénéficié de créativité, s’est mué en cynisme, puis en mépris, et on croit que c’est encore de l’humour. On appellera ça humour noir. On dirait que quand les valeurs fondamentales (la vie, les personnes qu’on aime, le sens qu’on donne à tout ça) ne sont plus rappelées par des évènements tragiques comme les guerres, il y a une espèce d’ennui qui pousse à rechercher, dans la transgression, donc hors de ces valeurs, un terrain d’action un peu émoustillant! Un peu comme Voltaire qui se faisait réveiller dans la nuit pour goûter le plaisir de se rendormir. S’il avait eu une femme et des enfants à nourrir ou à protéger de ses mains, il aurait peut-être trouvé des occupations moins « transgressives »… On retrouve souvent ça dans des périodes d' »inoccupation ». (sous l' »occupation », curieusement, les hommes en quête d’actions courageuses avaient d’autres sujets à traiter!)

    Liberal a écrit:

    On peut (on doit) défendre le droit d’un con à s’exprimer ET dire que ce qu’il raconte est con.

    Oui, tout à fait d’accord! (et en prime, on peut même éviter de dire ou de penser qu’il « est » con, et ramener seulement à ses propos ce qualificatif, qui reste tout de même excessivement péjoratif. Mais c’est un raccourci.)

    Franck a écrit:

    une blague, assez drôle ma foi, sur l’actuel souverain pontife !

    Vous pouvez la dire? allez…!

    Yogui a écrit:

    mais « l’Islam entretient des rapports pas tres clairs avec l’intolerance et la violence » me paraît une opinion qui merite d’etre exprimee

    je suis assez d’accord, en fait! ensuite, c’est une question de proportions (et de charité aussi): la caricature en question est-elle le moyen le plus approprié, sachant les blessures qu’elle peut causer, pour diminuer l’intolérance et la violence chez les musulmans? Personnellement, j’opte plutôt pour d’autres formes de dialogue inter-religieux… Mais y-a-t-il un dialogue inter-religieux entre anti-croyants et et croyants? c’est peut-être à inventer…

  • Koz a dit : « Et, pour autant que le malaise de la gauche m’émeuve vraiment, peut-être vient-il aussi de ce qu’elle oublie trop que la vérité est dans la fin plus que dans le moyen ».

    Quand on a bâti un parti sur des objectifs (genre 68) et que ces objectifs sont à peu près atteints, c’est un peu normal qu’il y ait un flop si on continue à se battre pour des trucs déjà obtenus!

    Aujourd’hui, si des objectifs ne sont vraiment pas atteints, c’est bien ceux qui concernent le respect de la vie: les partis chrétiens ont-ils de beaux jours devant eux?

    A moins qu’il ne se profile une autre voie politique, comme d’inventer des pseudo-objectifs en exagérant des situations pour en faire des catastrophes et en créant un parti qui les dénonce. Avec ça et l’aide des médias, on doit pouvoir durer assez longtemps … (Mondialisation, réchauffement de la planète, capitalisme, mainmise des religions sur la société, invasion des étrangers, surpopulation, liberté de la femme, …)

  • Koz a écrit :
    « ce n’est pas tellement la vacuité que je regrette, c’est plus la démarche assez délibérément offensante »

    C’est là qu’on ne s’en sort plus puisque l’on entre à chaque fois dans ce qui peut ressembler à un procès d’intention. Comment est-on sûr que la démarche était offensante ? Quand j’ai vu cette caricature je n’ai pas pensé qu’elle s’adressait à chaque musulman mais à ceux qui détournaient l’islam à des fins violentes. En ce sens elle me semblait avoir parfaitement atteint son but, à savoir la critique d’une dérive condamnable. Je ne me sens pas offensée à chaque fois que l’on caricature un enseignant en le présentant comme un paresseux ou un pédophile. La capacité d’un individu à s’extraire de sa communauté pour prendre des distances critiques me semble bien être une qualité essentielle de notre modernité occidentale qui compte par ailleurs bien des défauts. Il ne faudrait pas saper tous les efforts des musulmans qui oeuvrent pour obtenir chez eux cette indépendance d’esprit.

    Do a écrit :
    « la caricature en question est-elle le moyen le plus approprié, sachant les blessures qu’elle peut causer, pour diminuer l’intolérance et la violence chez les musulmans? Personnellement, j’opte plutôt pour d’autres formes de dialogue inter-religieux… Mais y-a-t-il un dialogue inter-religieux entre anti-croyants et et croyants? c’est peut-être à inventer… »

    La caricature en question a été reprise en octobre 2005 par un journal égyptien sans susciter vraiment de manifestations dans la communauté islamique. Il a fallu attendre un an et une « tournée de sensibilisation » des associations islamiques danoises dans certains pays – avec rajout de leur part de caricatures véritablement dégradantes – pour que les esprits s’enflamment. Peut-être qu’un des moyens de se rapprocher des musulmans serait de ne pas tomber nous-mêmes dans les manipulations de leurs extrémistes ?

  • « Choquer le bourgeois »: voilà donc l’objet mythique de la gauche! La « liberté d’expression » en est l’emblème.

    Cette somme de transgression tend, au nom de l’égalité, à vouloir abolir les différences. Or, les différences, c’est ce qui protège les hommes les uns des autres. C’est les institutions. C’est l’ordre culturel. C’est la famille. C’est les corps intermédiaires.

    Ainsi la gauche libérale-libertaire devient l’allié des libertariens selon lesquels la main invisible du marché doit, pour être opérante, être libérée de ses entraves sociales.

    Voila donc l’héritage de 68: un monde de plus en plus déstructuré où seul la jouissance compte, au nom de quoi il est possible, probable et même louable de sacrifier son prochain et la nature. A l’ordre moral succède la tyrannie de quelques ploutocrates et consorts.

    Aussi notre sainte mère l’Église vient-elle, par la voix de son plus éminent pasteur, nous mettre en garde contre le relativisme culturel comme source de désordres manifestes difficilement remédiables.

  • Bonsoir Koz,

    tu as parfaitement raison. Il n’y a pas de certitude sur l’evolution de notre societe, que ce soit dans un sens ou dans l’autre. Et clairement, l’empire romain du 4eme et 5eme siecle etait indiscutablement plus decadent que la republique romaine du temps des guerres puniques. Il y a donc effectivement (parfois) des societes en decadence objective.

    Pourtant, je pense qu’il faut se mefier de la tendance a penser que c’etait mieux avant, qui est vieille comme le monde. Celle-ci est du a une propension de l’esprit humain a oublier d’abord les mauvais cotes, et aussi au filtre du temps qui condamne a un oubli rapide les mediocrites du siecle.

    Alors, notre societe est elle en decadence ? Si nous parlons des moeurs, qui ne sont pas le seul critere, nous avons certes Secret Story, mais M6 ne diffuse plus le film erotique du dimanche soir, qui allait aussi assez loin dans le mediocre. J’etais jeune il y a une quinzaine d’annees, et l’on ne parlait alors que d’une emission de radio ou les auditeurs discutaient de leurs problemes intimes (avec moult details sur les techniques de lubrification et autres details peu ragoutants pour une emission se deroulant a l’heure du diner). Si on remonte plus loin, il etait courant qu’un pere emmene son fils au bordel pour le « deniaiser », et l’armee disposait de cette fabuleuse institution du « bordel militaire de campagne » qui a beaucoup fait pour la diffusion des maladies veneriennes, et qui je crois etait particulierement glauque (« Au suivant ! »). La viree au bordel faisait aussi partie des visites officielles a Paris au debut du siecle sous le doux nom de « visite au president du senat ». Nous oublions aussi que nous etions il y a soixante ans un pays d’alcooliques, ou la violence conjugale etait beaucoup plus repandue qu’actuellement (ceci explicant cela). Il y avait aussi derriere les apparences bien gardees un nombre incroyable d’histoire d’adulteres (et enfants de la bonne ressemblant au maitre de maison) tolerees par des femmes qui ne pouvaient de toute facon pas divorcer a cause de la pression familiale ou des contraintes economiques.

    J’ai cependant l’impression que les jeunes parlent de sexe de plus en plus tot. A mon epoque, on apprenait qu’une pipe n’est pas seulement un instrument de fumeur en 5eme ou 4eme, mais il parait que c’est maintenant un sujet de discussion en fin d’ecole primaire. Meme si ce sont souvent ceux qui en parlent le plus qui en font le moins, ce n’est sans doute pas une bonne chose. Cela ne me derangerait pas que l’on restreigne un peu plus l’exposition au sexe dans les medias accessibles par les mineurs, meme si je ne sais pas si c’est tres possible a une epoque ou ce sont les enfants qui expliquent aux parents comment se servir d’internet.

    Pour le reste, je vois chez les gens que je frequente de ma generation (plutot de la classe moyenne) plutot des gens qui ont souffert des inconsequences de leurs parents (divorce et divers egoismes) et qui essaient avec bonne volonte de faire mieux.

    En tout cas, le sujet « Notre societe devient-elle decadente ? » est interessant. Pourquoi n’ecrirais tu pas un billet sur le sujet ?

    Koz a écrit:

    Eh bien vois-tu, je m’interroge : il est devenu courant de dire qu’effectivement le « c’était mieux avant » est une illusion. C’est probablement salvateur dans bien des cas. Mais je demande si le fait de dire que le « c’était mieux avant » est une illusion n’est pas devenu une illusion, si tu me suis…

    Alors, sincèrement, c’était peut-être mieux avant. En tout cas, c’était mieux avant Secret Story. Secret Story n’étant, en l’occurrence, qu’un emblème.

  • @Guenièvre

    « Quand j’ai vu cette caricature je n’ai pas pensé qu’elle s’adressait à chaque musulman mais à ceux qui détournaient l’islam à des fins violentes. En ce sens elle me semblait avoir parfaitement atteint son but, à savoir la critique d’une dérive condamnable. Je ne me sens pas offensée à chaque fois que l’on caricature un enseignant en le présentant comme un paresseux ou un pédophile. »

    Vous dites vous-même qu’une des caricatures était tirée d’un journal égyptien dans lequel elle n’a pas posé de problème, mais votre explication de ce paradoxe n’est pas très convaincante.

    Peut-être devriez vous prendre en compte :

    • les violentes campagnes anti-musulmans au danemark et dans des pays voisins.

    • le fait qu’il s’agissait d’un concours de dessins dans journal très conservateur et plutôt proche (ou du moins pas opposé) aux partis politiques les plus anti-musulmans, ce qui fait qu’il était impossible de ne pas inscrire cette attaque contre l’islam dans la lignée des précédentes.

    • Le fait que les professeurs ne sont pas globalement soupçonnés de pédophilie en France, et que je n’ai jamais entendu parler d’un concours de caricatures de professeurs dont les 12 dessinateurs gagnants auraient tous rendu des copies évoquant la pédophilie.

  • En, 1938, après la « nuit de cristal »(*), le même Jiland Posten publiait ceci :

    « it can not be denied, that the experiences which the Germans – as many other continental peoples – have had with regards to the Jews, form a certain basis for their persecution. One must give Germany, that they have a right to dispose of their Jews. »

    Ma traduction : « on ne peut pas contester que les expériences qu’ont eu les allemands – et bien d’autres peuples continentaux – avec les juifs, sont une raison évidente de leur persécution. On doit admettre que l’Allemagne a le droit de disposer de ses juifs. »

    Je me demande s’il y a eu des protestations juives à l’époque, et si Charlie Hebdo a re-publié l’article pour défendre la liberté d’expression…

    (*) 250 synagogues furent détruites, 7 500 commerces et entreprises exploités par des Juifs saccagés; 91 Juifs furent assassinés, des centaines d’autres se suicidèrent ou moururent suite à leurs blessures et près de 30 000 furent déportés en camp de concentration. (et vive wikipédia!)

  • @ Gatien,

    Votre rapprochement entre la situation des juifs en 1938 et celle des musulmans en 2005 ne m’a pas paru plus pertinente que mes explications ne vous ont semblé convaincantes !
    Vous trouverez là :
    http://lb.wikipedia.org/wiki/Fichier:Jyllands-Posten_Mohammed-Zeechnungen.jpg
    les caricatures incriminées. Vous pouvez constater que les huit dessins n’évoquent pas tous le terrorisme et que la plupart sont même relativement anodins. Quel que soit le contexte au Danemark, racisme que je ne nie pas, il n’y a aucune commune mesure entre ces dessins et les manifestations que l’on a vues plus tard dans les pays arabes c’est pourquoi je parlais de manipulation.
    En fait, sur le fond du billet je suis complètement d’accord avec Koz : la liberté d’expression vaut beaucoup plus que les piètres causes dans lesquelles on l’enrôle souvent aujourd’hui. Je voulais juste attirer l’attention sur deux choses :
    1- La fonction même de la caricature étant d’être dérangeante et la notion d’offense très souvent subjective, l’équilibre est parfois bien difficile à saisir.
    2- Des penseurs musulmans comme A.Medebb cherchent à concilier l’Islam et la modernité en revendiquant la liberté individuelle de pensée et la prise de distance contre la pensée communautaire qui y prévalait. Il me semble que Soheib Bencheikh, l’ancien muphti de Marseille avait fait à l’époque, dans le journal le Monde, une déclaration dans ce sens. C’est sur ces gens-là que j’ai envie d’attirer l’attention parce qu’il me semble que leur démarche est plus constructive que les mea culpa de l’Occident.

  • merci Guenièvre pour ce lien.
    Je viens de revoir ces caricatures, qui ne m’avaient pas particulièrement choquée à l’époque.

    Il n’y a pas de quoi fouetter un chat!

    Ou alors, les chrétiens devraient être choqués à longueurs d’années..

    Ces caricatures sont des dessins qui représentent, en fait, diverses sourates et divers épisodes de la vie de Mahomet, sans plus, genre imagerie de bande dessinée.

    Qu’on n’apprécie pas que la vérité soit là, dessinée crûment, je peux le comprendre. Mais le plus triste est que ce n’est même pas de la diffamation.

    La plupart de ces dessins sont, effectivement, anodins.

    Je pense même que cela aurait du choquer davantage des européens qui n’ont pas la même vision du terrorisme, du mariage, et de l’embrigadement mental que des populations qui vivent comme cela depuis le sixième siècle.

    Leurs moeurs sont leurs moeurs. Ils plaisent ou ils ne plaisent pas aux autres… Ceci est une autre histoire.

    Mais je ne vois pas en quoi cela peut blesser de voir dessiner un texte que nombre d’entre eux se plaignent qu’il ne soit pas lu…hormis le fait que le Coran interdit toute image.

    Et je pense que cette polémique ne devrait en toute logique, ne venir que du fait que ce sont des images, de Mahomet de surcroît, images interdites. (le fait de représenter le prophète est passible de mort, au mieux de châtiments), et certainement pas du fond même de l’image.

    D’autant plus que les danois sont chez eux au Danemark, non?
    Ils sont racistes (le racisme religieux m’épatera toujours, car je n’ai encore pas compris le rapport entre une race et une religion)et alors? ils ne sont pas les seuls, il s’en faut, et ceux qui les critiquent sont tout autant intolérants, il me semble…même si je peux les comprendre, car, comme eux, je n’aime pas qu’on étale mes défauts! (je tente de les reconnaître, et je l’ai déjà dit, je n’aime pas la victimisation à sens unique, dans un but politique. Je me met en colère lorsque je constate qu’on défend des intolérants contre d’autre intolérants au prétexte de quoi? Que l’intolérance des uns serait plus tolérable que l’intolérance des autres?)

    Et j’apprécie, à l’instar de Guenièvre les musulmans qui font preuve de modernité en « revendiquant la liberté individuelle de pensée et la prise de distance contre la pensée communautaire » et qui de ce fait revoient leurs positions sur le statut de la femme et sur leurs rapports avec les autres croyances, en respectant toute religion qui n’est pas la leur.

    il y en a heureusement, et je les admire.
    Un de mes amis disait : « ce qui fait notre point commun, c’est cette recherche de l’aide aux autres, cette conviction que nous sommes tous frères ».
    Et je peux vous dire que les caricatures, il s’en est fichu royalement à l’époque!

    Quant à la modernité et « c’était mieux autrefois » que puis je dire?

    Que je n’aimerais pas vivre au moyen âge, « la bourse ou la vie au coin d’un bois », que, plus près de notre époque, je n’aimerais pas,vivre au XIX eme siècle,sans eau courante, sans machine à laver, sans réfrigérateur..

    au niveau des moeurs, tout dépend.
    Dans le milieu aisé, le 5 à 7(avec pour toile de fond la littérature?)
    La maîtresse, cachée, et les anniversaires de mariage fêtes en grande pompe?
    Dans le milieu moins aisé, le mari qui a claqué son salaire au bistrot du coin?

    Tout ceci est bien sûr caricatural -pardon, j’oubliais, pas de caricatures 😉

    Mais au fond, qu’y avait il de mieux?

    Au niveau enseignement, ce n’était pas mieux : il y avait exactement le même nombre d’analphabètes. la différence étant qu’aujourd’hui, on fait croire aux illettrés qu’ils sont les plus grands intellectuels qui soit possible d’exister et on leur fait miroiter un avenir impossible.

    Au niveau religieux? Il y avait plus de croyants, mais dans le tas, combien de « bigots »? aujourd’hui, ceux qui croient sont majoritairement (au niveau chrétien en tous cas) plus réfléchis et moins dogmatiques, ne prenant plus les textes au pied de la lettre.

    Au niveau spiritualité : là, ça pêche un peu, nombre ne se posant pas de questions existentielles. (mais j’ignore si on s’en posait autrefois)

    Au niveau économique : le SMIC et autres RMI n’existait pas, les CDI non plus (nombre de salariés travaillaient « aux pièces »
    La sécu n’existait pas, la retraite non plus…. et les moins riches travaillaient 7 jours sur 7, 365 jours sur 365 (sauf pendant l’heure de la messe, de préférence à – heures du matin pour ne pas gêner la journée..)

    Au niveau éducation : là, par contre ça pèche! Pas bonjour, pas bonsoir, pas d’aide pour les personnes âgées… le système de la BA quotidienne avait son bon côté.

    Alors, pas de « secret story », pas de caricatures – de toute façon, certains textes étaient à l’index et la liberté d’expression pas si courante que cela, hormis pour les écrivains les plus connus-, mais pas franchement une vie de rêve

  • et est-ce qu’on a le droit, nous, femmes, par exemple, d’être choquées par les « caricatures de procès » des femmes en Iran?

    @ tara : la différence entre une race et une religion, c’est que la race, on ne la choisit pas (dans le sens d’y « adhérer »), la religion, en principe, si. On peut ne pas être d’accord avec un choix de religion, le trouver subversif, trouver que ce qu’elle implique nuit par exemple à la liberté, mais une race, c’est assez statique, ça n’implique aucun comportement, et en plus, ce n’est même pas définissable précisément, c’est idiot d’y être opposé.

  • @ tara : désolée, j’avais mal compris la phrase! mon explication n’a donc rien à voir.

    Oui, racisme et religion ne parlent pas de la même chose, il nous manque sans doute un mot, comme religiophobie/religiophobe! Si on avait un tel mot, d’ailleurs, on pourrait peut-être demander une loi comme celle qui va sortir contre l’homophobie… Il serait bien d’y penser!

    Qui veut bien ouvrir un concours d’inventeurs de ce mot?

  • @Guenièvre

    « Vous pouvez constater que les huit dessins n’évoquent pas tous le terrorisme et que la plupart sont même relativement anodins. »

    Il n’y en a pas huit mais douzes, et au moins quatre évoquent le terrorisme (certains sont en effet annodines, d’autres sont trop petites pour être lues dans votre lien, et ma mémoire fait défaut).

    @Tara

    « Ces caricatures sont des dessins qui représentent, en fait, diverses sourates et divers épisodes de la vie de Mahomet »

    Parlons nous des mêmes?! Je suis perdu…

    « D’autant plus que les danois sont chez eux au Danemark, non? Ils sont racistes (le racisme religieux m’épatera toujours, car je n’ai encore pas compris le rapport entre une race et une religion)et alors? ils ne sont pas les seuls, il s’en faut, et ceux qui les critiquent sont tout autant intolérants, il me semble… »

    Dénoncer le racisme là où il se cache, c’est être intolérant?
    Les danois ne sont pas musulmans?

    Vous ne comprenez pas le rapport entre race et religion? Ce n’est pas vraiment la question. Le racisme ne nécessite pas l’existence de races, car alors il n’existerait pas. L’homophobie est un racisme par exemple.
    Le racisme désigne le traitement particulier de gens en raison de leur appartenance supposée à un sous-groupe humain.

    Etre discriminant à l’encontre des jaunes n’est ni plus ni moins « raciste » qu’être discrimant à l’encontre des chrétiens.

    Par ailleurs, vous savez bien qu’en Europe, lorsque l’on critique les musulmans, on pense généralement aux arabes d’afrique du nord plus qu’aux indonésiens. Mais, ironie, ces musulmans là sont caucasiens, ce qui fait que si vous voulez vraiment cherchez des explications racialistes, vous l’avez encore dans l’os…

  • @ Yogui:

    Très bon… mais vous reconnaîtrez (peut-être) qu’entre une caricature de Ben Laden avec une bombe et une caricature de Mahomet avec une bombe, il y a comme une petite différence.

  • @ Gatien,

    Vous avez raison, il y a 12 caricatures mais je ne vois pas comment vous en comptez au moins 4 faisant allusion au terrorisme. Par ailleurs, pour reprendre une conversation ancienne, j’ai feuilleté à nouveau ce livre là :

    http://www.atheisme.org/caricature.html

    et je vous invite à en faire autant si vous en avez l’occasion. Je maintiens donc : les caricatures de Mahomet sont relativement anodines .

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