La faillite du parti socialiste, faillite de ce pouvoir, est abyssale. Faillite politique, économique, morale et, pendant ce temps, c’est le pays qui souffre. Ce sont des milliers de personnes au chômage ou craignant de l’être, guettant le plan social. Des centaines de milliers de gens, qui observent le jeu politique, avec distance, colère ou sarcasme. Le gouffre est plus large qu’il ne l’a jamais été, le désespoir est palpable et, pendant ce temps, la gauche et jusqu’au président se paient de mots.
Ainsi, hier soir, était-ce le grand meeting des rebelles à pin’s, « défendre la République contre les extrémismes ».
Le parti socialiste en est à son troisième grand raout stérile contre le FN depuis l’été. Il y eut l’Université d’Eté, puis le forum La république face aux extrémismes de début octobre, à l’occasion duquel le porte-parole du parti socialiste avait déjà forcé son talent rhétorique. Puis, donc, le meeting d’hier. Sur Twitter, le hasthag de la soirée était donc #MaRépublique.
Aucune personne sérieuse ne défend ce meeting. Personne sur Twitter n’affirme sans ciller qu’un tel meeting aura une quelconque efficacité. Quelques hiérarques se tenant chauds, conscients de leur incapacité à mobiliser au-delà d’une salle parisienne.
Les grandes phrases sont de sortie et l’orateur-vedette, par la force des choses, se trouve être Christiane Taubira, qui pousse l’art à l’extrême (si je puis me permettre). Un public en adulation se gargarise de formules absconses et de sentences douteuses.
David Assouline est fier de déclarer : « le racisme est illégal, ce n’est pas une liberté d’expression ». Sûr que rappeler que le racisme est illégal suffira à en expurger le pays, aussi sûr qu’il suffirait de décréter illégal le chômage pour résoudre les difficultés du pays. Sous leurs grands airs et leurs discours emphatiques, les socialistes pratiquent la pensée magique.
Le Front National ? Expelliarmus !
Le racisme ? Expelliarmus !
Le chômage ? Expelliarmus !
Mais le chômage, parlons-en. Car qui doute encore que la mobilisation soudaine et coordonnée de la gauche – pour un incident local et la Une d’une feuille d’extrème-droite à la diffusion anémique – soit autre chose qu’un écran de fumée ? Qui n’a observé que la soudaine coalition contre le racisme est intervenue où le Président de la République et le Premier Ministre ont crevé les planchers de l’impopularité ? La ficelle est trop grosse, elle est pourtant usée. L’Histoire ne repasse pas les plats, la manœuvre est éventée, elle ne fonctionnera plus.
#MaRépublique n’aurait pas le front d’instrumentaliser l’antiracisme. Elle se battrait contre la misère, pr faire reculer l’extrémisme.
— koz (@koztoujours) 27 Novembre 2013
Et notre président aux talents trop connus est entré en scène. Après la cacophonie sur le système fiscal, il s’est offert lui-même le luxe de la confusion sur le chômage : « C’est une bataille que nous avons engagée, elle se fera mois par mois, et nous devons y travailler sans cesse. Ça nous prendra tout le temps qui est nécessaire, ce mois-ci comme les autres mois. ».
L’inversion de la courbe du chômage que l’on nous présente, qui peut y croire ? Après tant de mois de hausse du chômage, quel mystère pourrait bien expliquer une inversion soudaine, sans croissance ? Qui pourrait croire à sa réalisation… comme par magie ? Une baisse ponctuelle ne fait pas une inversion de la courbe, loin s’en faut. Fini de rire. La pensée magique a eu son temps, les socialistes sont au pouvoir. Ils ne peuvent pas se contenter de leurs incantations. Ils fournissent eux-mêmes le carburant du feu qu’ils prétendent éteindre avec des diversions théâtrales.
Cette promesse était la marque du velléitaire. Il lui fallait alors donner un gage de volontarisme politique, de capacité politique. Cet objectif inaccessible, quels que soient les chiffres transitoires de ce mois, sera la marque de l’impuissance politique, de la farce politique, celle qui fait mal, celle qui fait peur au peuple, celle qui précisément nourrit les extrémismes, du Front National à celui de Gauche.
Que vont penser les petites gens désemparées, les Français angoissés ? Qui considèrent déjà que le PS et l’UMP, c’est pareil, qu’ils sont tous incapables ?
Suivant ce meeting, je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux Oubliés de nos campagnes, ces oubliés de #MaRépublique, que ne célèbre aucun grand meeting, que ne concerne aucun grand plan, de réhabilitation ou d’insertion. Il faut voir ce reportage, prendre cette misère en pleine face, misère irrémédiable, misère presque héréditaire. La nasse.
La discrimination positive ? C’est une discrimination contre moi, bien sûr. Vous vous doutez bien que ce ne seront pas les enfants de bourgeois qui se verront limités dans leurs carrières (…) Comment voulez-vous que je sourie à tout cela ? Passer pour privilégié alors qu’on nous maintient la tête sous l’eau, ça donne la rage. Si j’ose me plaindre je suis une salope alors que d’autres, quand ils se plaignent on en fait des héros (p. 65)Je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux Petits blancs qu’Aymeric Patricot est allé rencontrer, à ces autres histoires de misère qu’il évoque dans son livre. Au dédain qu’il pointe vis-à-vis de ces gens qui, parce qu’ils sont blancs, sont idéologiquement renvoyés à la classe dominante. Terrible ironie.
Pas de meetings, pour eux, mais le mépris, aux portes mêmes du racisme[1]. On peut mépriser une pensée fruste. Mais chacun sait bien que ce ne sont pas des discours ronflants, illusoires diversions, qui écarteront le vote extrême. Il est urgent de se soucier de ces gens-là, de les considérer. Aymeric Patricot le cite : Obama a très clairement perçu qu’il fallait en tenir en compte, comme en témoigne clairement son discours de 2012, « De la race ». Notre gauche, elle – et comment ne pas en trouver l’illustration dans l’année que nous avons passée et le meeting d’hier comme celui de demain ? – a délaissé les petites gens, a renoncé aux ouvriers et, a fortiori, à ces petits blancs. A la suite du très explicite rapport de Terra Nova sur sa stratégie électorale, elle a rompu avec sa « coalition historique de classe » pour adopter une « stratégie de valeurs ». En résumé, elle a renoncé au réel.
Oui, il y a de la colère. Comment n’y en aurait-il pas ? Il y a de la colère à voir la gauche s’illusionner de bouffonneries, tactiques pathétiques, et voir en même temps le pays s’enfoncer. L’éclatement est en germe, la tension est palpable, la gauche fait des meetings et notre président danse la valse avec les angoisses des Français. Un député PS appelle à l’union nationale. Pieux appel. On doute qu’il soit entendu. S’il ne l’est pas, c’est cette colère qu’on entendra.
(photo : David Assouline exhibant son Patronus | source @partisocialiste)
- que penser de Geneviève de Fontenay, qui déclare : « dans les régions où il n’y a pas de mélange, il faut bien le reconnaître, les gens ne sont pas beaux » ou d’un Mélenchon, qui racialise : « je ne peux pas survivre quand il n’y a que des blonds aux yeux bleus. C’est au-delà de mes forces » – cités page 94 [↩]
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Du grand théâtre.
Lionel Jospin avait pourtant avoué lui-même le recours malhonnête à cette technique d’enfumage:
Mais le sketch continue tout de même…
Très juste. Tout ceci est un sketch qui continue sans désemparer depuis bientôt 30 ans. À force, l’efficacité de la méthode devient de moins en moins évidente, d’autant que ces tactiques de diversion sont pratiquement les mêmes, et l’impuissance gouvernementale pratiquement inchangée, quel que soit le parti au pouvoir. Le premier paragraphe de ce billet aurait pu être écrit à l’identique, à deux mots près (« socialiste » et « gauche ») en 2008, en 2003, en 1998, en 1993, en 1988 ou en 1983… Il n’est pas étonnant que le désespoir et la rage montent d’un cran à chaque alternance inutile.
Petite remarque de puriste que vous pourrez éliminer ensuite :
Il faudrait dire à l’avant-dernier paragraphe : « on peut mépriser une pensée fruste », sans « r » malvenu après le « t ».
Cela dit, à force d’être assimilé à un rustre, on peut se sentir frustré de la considération à laquelle on pense avoir droit… 🙂
Ils ont fait leur belle fête, ils ont bu du champagne et mangé des petits fours, aux frais de la princesse.
Sous les yeux effarés, indignés, consternés, dégoûtés des Français.
« La magie croit aux transformations immédiates par la vertu des formules, exactement comme le socialisme. » – Gustave Flaubert –
Lib a écrit :
Très jolie formule. Tellement jolie qu’on peut se demander si elle n’est pas un peu apocryphe sur les bords. Cela dit, je te trouve ici beaucoup plus généreux avec les socialistes que tu ne l’es habituellement 🙂
@Gwynfrid,
Bah, que veux-tu. La tentation de haïr et mépriser ceux qui ne pensent pas comme nous est présente chez la plupart des gens. Si ton précepte essentiel est « aimez-vous les uns les autres », tu as des armes pour résister à cette tentation. Si c’est « indignez-vous », t’es à poil. La plupart des socialistes sont des braves gens à qui on a donné de bonnes excuses pour mépriser leur prochain.
Cette palinodie #MaRépublique en est un bon exemple. Son seul effet est de serrer les rangs en assurant à un nombre décroissant de fidèles que les autres sont des salauds. C’est moche.
Je ne suis pas socialiste et je ne l’ai jamais été. J’ai même des griefs personnels à leur faire. Mais je me méfie de la droite et de l’extrême droite. Pendant très longtemps le ciment des droites en France a été l’anticommunisme. Ce ciment a été assez fort pour le plus souvent masquer les fractures entre collabos et résistants, pour masquer les déchirements provoqués à droite par la guerre d’Indochine et d’Algérie. Aujourd’hui le communisme c’est fini. L’antisocialisme peut-il servir de ciment aux droites françaises? L’avenir nous le dira. Je partage l’analyse de Jean Pierre Denis dans la Vie Catholique : http://www.lavie.fr/debats/edito/l-autre-panne-politique-27-11-2013-47041_429.php
Je ne vois rien ni personne chez les centristes, à l’UMP, au FN qui permette de penser qu’une alternance est possible maintenant.
@ Kerpaul : le propos est en effet édifiant. Et pourtant, on nous refera le coup du fascisme qui ne passera pas.
Je n’ai pas trouvé l’endroit où le caser dans le billet mais il y a aussi, à gauche, des personnes dont je ne partage pas tous les combats (comme se photographier torse poil dans la cuisine pour soutenir les Femen) mais qui ont un diagnostic posé et responsable. Je parle de Malek Boutih, qui déclarait notamment :
Il expliquait aussi qu’il aurait peut-être mieux à faire que d’aller à ce meeting, la gauche étant au pouvoir et lui, étant député, ayant un vrai travail à mener.
J’ai trouvé cette intervention courageuse et responsable.
Lib a écrit :
Alors, si c’est constitutif…
Après certains billets de ce blog sur le pape notamment, je suis toujours un peu tourneboulé mais en même temps vivifié : c’est un chemin exigeant mais dont la valeur est visible, qui est proposé.
Sur un billet comme celui-ci, je ne peux qu’approuver pleinement… Et en être tout chagriné. Ce que les bouffeurs de curé caricaturent – la pensée magique du croyant écrasée par la Raison et la Science – est devenu la principale « arme » de ce gouvernement et de ses soutiens. Et ce que font effectivement les « curés » – se retrousser les manches et combattre la misère (à la fois physique et morale) chacun à son niveau – est ce qui manque le plus à l’action politique officielle aujourd’hui.
La « déprime » qui accompagne ce constat est d’autant plus prégnante que l’alternative politique n’est pas non plus des plus crédibles ni des mieux organisées pour le moment, et l’on se demande combien de temps il faudra encore s’enfoncer avant de voir la possibilité d’un sursaut – autre que les petites actions individuelles certes indispensables mais toujours insuffisantes ? La vertu d’Espérance est mise à rude épreuve.
« MaRépublique n’aurait pas le front d’instrumentaliser l’antiracisme. Elle se battrait contre la misère, pr faire reculer l’extrémisme. »
Je ne comprends pas trop votre article, Koz. Vous semblez demander plus de justice sociale de la part du gouvernement, ce qui est tout a fait louable, mais dans quel but? Celui de la lutte contre l exremisme?
C est ca votre ennemi, votre hantise? L extremisme, le FN?
« MaRépublique n’aurait pas le front d’instrumentaliser l’antiracisme. Elle se battrait contre la misère, pr faire reculer l’extrémisme. »
Je ne comprend pas trop votre article, Koz… Vous semblez reprocher au PS son manque de justice sociale, ce qui est tout a fait louable, mais pour quelles raisons? Parce que ca va faire monter l extremisme?
C est ca votre ennemi? L extremisme, le FN?
Je suis d accord avec vous lorsque vous dites que la gauche instrumentalise l antiracisme, mais vous semblez dire que c est une mauvaise facon de lutter contre l extremisme. Pour moi, l extremisme n est qu’une foutaise mediatique, un adjectif dont on affuble les partis qui, contrairement a l arc pseudo-republicain, pensent aux interets du peuple.
@ Albarou : non, non, c’est ça. Les pauvres, je m’en bats l’œil. Je veux juste niquer le FN. Vous m’avez percé à jour. Vous êtes redoutable.
@ Humpty-Dumpty : je n’avais pas pensé aux curés, saligaud que je suis. Mais oui. Si la gauche restait de gauche (et une partie d’entre elle le reste, tout de même – j’ai des noms), elle se préoccuperait davantage un peu d’une action locale, concrète. Mais comment ne pas voir que la stratégie évoquée par Terra Nova se traduit dans les actions du gouvernement ? Or, pour les (disons : des) pauvres, ouvriers ou seulement déshérités, ces combats de valeurs sont bien éloignés de ce qui fait leur colère, ou leur aigreur. Le mariage et l’adoption homos, le suicide assisté, la place des femmes, le genre. Tout ça est devenu une priorité pour le gouvernement (sous quelques réserves ; il y a aussi un Montebourg), mais c’est pour eux comme un cutter sur une jambe de bois, voire un motif supplémentaire de rancoeur.
Quant à la droite, en effet… D’un autre coté, il n’est pas illogique que l’échec à la présidentielle et le départ subséquent du « chef » ouvre une période de réajustement. Il faudrait juste que cette période se referme. Je crains que, aucun ne se voyant en position d’être le leader, tous s’écrasent dans la perspective du « retour du chef ».
@Koz Si en lisant mon commentaire, vous avez cru que j insinuais que vous vous foutiez des pauvres, c est que je me suis mal exprime. Ce n etait pas du tout mon intention, et je m en excuse.
Ce que je disais, c est qu en lisant votre article, j avais l impression que vous pointiez du doigt: non pas la lutte contre l extremisme (qui est pour moi une fausse lutte), mais l inefficacité de cette lutte telle qu elle est menee par le PS. C est notamment ce que je ressens en lisant votre tweet.
Je m excuse encore si je me suis mal fait comprendre, mais je trouve dommage que votre reponse soit aussi meprisante.
Grand raout de gauche caviar, instrumentalisation du FN, depuis Miterrrand, qui ne s’en cachait pas…la sévérité est méritée.
Et oui, c’est très vrai que le FN est un phénomène populaire : le vote de ceux qui se sentent pris dans la nasse. On a envie de mordre, quand on se sent pris dans la nasse. Mais peut-être pas uniquement par misère : par désespoir, aussi. Parce que l’alternance politique, à part des aménagements cosmétiques, ne donne plus le choix depuis trente ans qu’entre le libéralisme économique et le libéralisme économique. TINA : voilà ce qui nous vaut une flambée du populisme dans notre pays, qui était habitué à croire au politique.
Un peu d’honnêteté, aussi, quand même : le FN aujourd’hui se gonfle de suffrages qui ne doivent rien à la misère et au désespoir, et c’est ce qui le rend dangereux ; il y a de plus en plus de damnés de la terre en loden…Et si la gauche fait son miel de la montée du FN, pourquoi lui offrir sur un plateau la ligne Buisson ? Mystère. Et oui, n’en déplaise à Malek Boutih, il y a dans le pays un problème de racisme et de xénophobie. Tenez, l’avis d’un prélat (ils sont vraiment très en forme) :
http://www.catholique-larochelle.cef.fr/Le-respect
Pour le tweet… je suis dépassée (trop âgée…) par ce médium, où je ne sais souvent pas qui parle, à qui, et si c’est au premier, deuxième ou troisième degré. Alors, je vais faire une réponse simple (en prenant le risque de me ridiculiser s’il y a là une plaisanterie que je n’ai pas comprise). Je dis à l’auteur (?) « Ta (?) république, on se l’est mangée pendant cinq ans. On n’est pas près de l’oublier. Alors il faut pas mal de souffle pour donner si tôt après dans le conditionnel lyrique. »
Je finirais en disant ma déception : je pensais qu’au lieu de parler des réceptions du PS, nous allions avoir très vite un vaste, vif et beau débat sur le texte politique (au plein sens du mot) le plus fort que j’aie lu depuis des années : Evangelii gaudium. J’espère que ce n’est que partie remise.
J’allais poster des réserves car je trouvais ce billet un peu dur sur l’irréalisme de notre « inapte »: après tout, les emplois aidés, il y en a qui sont contents de les avoir, et ces dépenses là, qui sont peut-être une stratégie d’autruche, sont guidées -un peu tout de même- par le souci d’autrui; mais j’apprends à l’instant que la TVA sur le cinéma va baisser; comme quoi il y a bien une pause fiscale, les cris des plus pauvres ont été entendus: ils n’ont pas de logement ou de repas, qu’ils aillent au cinéma; ça devient peu à peu moins cher d’asseoir (au sens propre) ses enfants dans le monde fictif que de leur chercher un repas dans le vrai.
@ Bruno Lefebvre : mais quel est le taux de conversion en emplois stables et non aidés des contrats aidés ? Vous avez raison, ce ne serait pas juste de mésestimer l’aide apportée ainsi à quelques-uns et, au moins, une politique de ce genre a une bonne intention de départ. Mais à côté de cela, les emplois aidés ressemblent fort à un emplâtre temporaire.
@ Albarou : disons alors que votre commentaire pouvait, vraiment, être mal-interprété. Ce que je dis dans mon billet, c’est que l’extrémisme ne se combat pas en se faisant plaisir à la Mutualité, ni en pointant du doigt les salauds de racistes. Cela ne signifie pas, évidemment, qu’il faille excuser le racisme pour autant. Mais le racisme, l’extrémisme, cela ne peut se combattre qu’à la racine. Et je ne crois pas que les « petites gens » soient fondamentalement racistes ou extrèmes, en tout cas pas plus que les gens plus aisés. Patricot évoque notamment l’ancienne solidarité du fond de la mine. On pourrait aussi parler de la solidarité à l’usine.
Pour le reste, non, la pauvreté ne m’interpelle pas que lorsque l’extrémisme est en jeu.
@ Haglund : le tweet vient bien de moi. Ca se repère au fait que c’est la même tête sur la photo et puis aussi parce qu’il y a écrit « koztoujours ». Quant à « ma république », vous êtes trop récente sur ce blog pour avoir lu ce que j’écrivais sous Sarko.
Concernant Evangelii Gaudium, je suis ravi (sincèrement) que l’athée bien disposée que vous êtes en ait pris connaissance, d’autant que beaucoup de passages sont très centrés sur l’Eglise. Pour ma part, la lecture est en cours et, sur ce genre de documents, je ne trouve pas nécessaire de me précipiter pour être dans les premiers à commenter. Je le ferai, évidemment, bientôt mais, d’abord, je lis et j’essaie de laisser « macérer ».
@ Koz:
je reviens du boulot, et c’est la meilleure nouvelle de la journée ! Cette « macération », nécessaire pour écrire un billet bien plus que pour un simple post, nous promet des joies de débats auxquelles vous nous rendez « accros » !
Juste deux précisions : je crois que le texte du pape est centré…sur l’avenir de l’humanité. Et je suis agnostique.
Peu efficace, c’est vrai (si ça l’était, ça se saurait), mais nécessaire : voilà personnellement ce que je pense de ces grand-messes socialistes contre le racisme et l’extrémisme. Sans aller chercher les fameuses « années 30 » et « les heures les plus sombres de notre histoire » (qu’il serait très abusif de convoquer ici), force est de constater depuis quelques temps une libération de la parole raciste en France.
Quand une ministre de la République est attaquée de manière abjecte sur sa couleur de peau (et pas seulement dans Minute, vous le savez bien !), je pense qu’il est nécessaire de rappeler certaines valeurs fondamentales de notre République, en particulier pour les plus jeunes. Et comme l’a dit Luc Chatel, l’UMP se serait honorée de se joindre à la majorité pour montrer sa solidarité avec la ministre sur ce point (ce qui n’empêche pas de combattre ses idées si on ne les partage pas).
Et s’il s’agissait d’une diversion, cela ne marche pas, comme vous le dites vous-même et comme chacun peut l’observer (y compris les dirigeants socialistes, malgré tous les défauts que vous leur attribuez par principe).
Sur la « faillite abyssale » de Hollande et de son gouvernement, je pense que votre orientation politique naturelle et votre frustration suite au mépris que vous avez ressenti de la part du pouvoir dans le combat perdu d’avance contre le « mariage pour tous » biaise un peu votre jugement. Car au-delà des fameux « couacs », qui ne sont que l’écume des choses même si les médias s’en délectent, si l’on regarde le fond, des mesures sont prises, des réformes sont faites : pour l’emploi et pour la compétitivité des entreprises, contre le déficit et la dette (par la fiscalité ET la réduction des dépenses publiques, à un niveau jamais vu depuis 30 ans).
Certains ex-ministres de droite n’hésitent d’ailleurs pas à reconnaître en off que, compte tenu des contraintes, leur politique ne pourrait être différente qu’à la marge. Certes, les résultats ne sont pas encore là (d’où l’impatience des Français), mais j’imagine que vous espérez avec moi, pour notre pays, qu’ils viendront bientôt.
PS : Pour nuancer votre jugement, si vous en avez l’occasion, demandez par exemple à des dirigeants d’entreprises industrielles françaises (qui votent très majoritairement à droite) s’ils préfèrent Montebourg ou Estrosi comme ministre de l’industrie…
Je ne vois pas ce qui conduit à conclure à une « libération de al parole raciste » si ce n’est la volonté d’allumer des contre-feux. On a eu le vilain mot d’une petite fille – admettons même qu’il ait été toléré par ses parents – et une Une d’un torchon dont personne n’attend rien. Et voilà. Pour le reste, la démonstration pèche un peu. Quant à la diversion, il suffit de voir comme cela occupe les médias, bien souvent complaisants.
Sinon, je peux vous dire que certains ministres actuels reconnaissent avec empressement, en off, que Nicolas Sarkozy était le meilleur président de la Vème, que le parti socialiste est une annexe des Illuminati, et que les poules ont des dents. Mais c’est du off et ils ne le disent qu’à moi, il faudra donc me croire sur parole.
Quant aux dirigeants d’entreprises industrielles françaises qui votent très majoritairement à droite, ils me disent qu’Estrosi était une truffe mais que Montebourg ne fait que bavasser. Là encore, il faudra me croire sur parole. Mais je sais que vous me faites confiance, donc tout va bien.
Sur la libération de la parole raciste, outre Minute et la malheureuse petite fille (dont on ne voit pas, vu son âge, comment elle aurait pu avoir l’idée de dire une abjection pareille si elle ne lui avait été soufflée, pour ne pas dire inculquée, par ses parents ou son entourage), il y a eu aussi la candidate du FN exclue, des dérapages racistes dans certaines manifs, de nombreuses lettres anonymes reçues par la ministre (mais comme vous ne les avez pas vues de vos propres yeux, elles n’existent pas, pas plus sans doute, que celles qu’a dit avoir reçues Rama Yade ; ni les insultes racistes émanant de collègues de l’UMP rapportées par Rachida Dati, puisque vous ne les avez pas personnellement entendues – les dérapages d’Hortefeux sont publics par contre, et pour cause).
De manière plus générale, il suffit de lire les commentaires sur Internet… Même certains sites sportifs sont obligés de fermer les commentaires dès que l’on parle de l’équipe de France de football ! Allez faire un tour aussi sur Atlantico, site de droite, mais dont les commentaires sont plutôt d’extrême-droite (comme Rue 89 est un site de gauche où les commentaires sont majoritairement d’extrême-gauche)…
Je vous livre également une petite anecdote vécue qui m’a interpellé (si elle vous gêne, vous pourrez toujours dire que je l’ai inventée puisque vous n’y étiez pas) : dans un train de banlieue, deux jeunes de 18-20 ans, plutôt standards, plutôt éduqués, plutôt sympathiques, a priori pas du tout extrémistes. L’un dit à l’autre en montrant la photo d’une guenon à côté de celle de Christiane Taubira (qui a fait le buzz) : « t’as vu, la ressemblance, ça m’a fait marrer ! ». Et l’autre qui rigole aussi. Sans qu’il y ait ici aucune connotation politique. Et là, je me suis dit, ces jeunes ne sont pas forcément méchants ni racistes, ils sont juste un peu cons (c’est de leur âge), mais il faudrait leur expliquer ce que tout cela signifie. J’imagine que même si vous êtes très remonté contre le pouvoir actuel, vous pensez sensiblement comme moi sur ce sujet.
Sur le off, cela a été rapporté plusieurs fois dans la presse (donc cela vous était aussi accessible et cela n’a rien à voir avec moi), notamment à propos de Bruno Lemaire. Et je pense que cela traduit bien l’absence de véritable politique alternative dans le contexte actuel.
Pour ce qui est des industriels, vous avez entièrement raison : Estrosi était une truffe et Montebourg bavasse beaucoup… Mais il mouille aussi sa chemise, agit et innove aussi. Renseignez-vous.
Koz a écrit :
Il me paraît difficile de ne pas te croire sur parole. À moins d’être encarté de l’un ou de l’autre côté. Et encore…
@ Jeff : c’est bien, vous avez bien assimilé les éléments de langage du gouvernement.
Mais, à part ça, où voyez-vous une réduction des dépenses publiques ? C’est au mieux (et en étant optimiste) une réduction de la progression. Les chiffres donnés dans le Projet de loi de finances 2014 ne mentent pas : l’Etat prévoit de dépenser 379,9 milliards d’€ en 2014 , contre une estimation révisée de dépenses de 373,3 milliards en 2013 (cf. page 24 du PLF 2014 : ici : http://www.assemblee-nationale.fr/14/pdf/projets/pl1395.pdf
Et où voyez-vous des réformes ? Sérieusement ? Dans le recours massif aux contrats aidés ? Dans la pseudo-réforme des retraites ?
J’ai été frappé par la pertinence de ce concept de « petit blanc ». C’est le genre de concept que vous percevez intuitivement sans réussir à le formaliser, et qui cristallise à la faveur d’une bonne formule.
Les races sont des constructions sociales. Et bien, le « petit blanc » est la race née de l’idéologie anti-raciste, et de la frustration qu’elle engendre.
C’est intéressant de voir que les figures historiques de SOS Racisme comme M.Boutih, et maintenant Julien Dray, regardent cette mobilisation un peu artificielle d’un oeil critique. Comment ne pas donner raison à M.Dray lorsqu’il dit: « Le grand frisson de la montée du fascisme m’agace au plus haut point, car il ne répond que de manière très lointaine aux problèmes actuels. »
@ Vivien: vous faites un peu dans l’anachronisme. Le terme « petit blanc » est d’origine coloniale, il est bien plus ancien que toutes les manifs antiracistes. Cela dit, bien sûr, ce n’est pas un hasard si cette expression très datée revienne à la mode aujourd’hui.
@ Gwynfrid:
l’entretien de Dray est fort intéressant, mais inégal. Et il n’est peut être pas inutile de rappeler que son agacement a des raisons mêlées : s’il ne participe pas à la commémoration actuelle, c’est aussi qu’on ne tient guère à sa présence, car elle serait plus embarrassante qu’autre chose. Il doit être assez désagréable pour lui de mesurer le chemin parcouru par lui depuis la grande marche, et qui n’est pas vraiment ascendant.
Mais je crois qu’il a profondément raison sur un point : l’intégration est beaucoup plus avancée qu’on ne veut bien le dire. Contrairement à ce qui se dit partout, la puissance intégrative du modèle républicain, grâce à l’école, en particulier, est toujours extraordinairement forte.
@Gwynfrid
Je connais le sens originel de « petit blanc ». C’est justement ce raffraichissement d’un terme avec un lourd passif, pour décrire une situation nouvelle que je trouve assez géniale. C’est une provoc’, voire un renversement, mais qui tape juste.
Quel est donc l’objet de ce billet? Est-ce pour critiquer le fait que vos ennemis politiques instrumentalisent parfois l’anti-racisme? On ne peut vous donner totalement tort si c’est là le message. Cependant l’actuelle situation n’est pas du tout analysée. De nombreux français ont l’impression d’une montée du racisme (ou plutôt d’une montée de l’expression du racisme), c’est indéniable. Les impressions sont parfois trompeuses, c’est indéniable aussi. Limiter les arguments des antiracistes à 2 événements isolés est plus que discutable.
Que faire par exemple du rapport de la CNCDH, qui s’émouvait déjà d’une crispation grandissante en 2012?
– http://www.cncdh.fr/fr/publications/la-lutte-contre-le-racisme-lantisemitisme-et-la-xenophobie-annee-2012 –
On peut bien sûr discuter la méthodologie des enquêtes réalisées, des autres chiffres cités, la portée de ces résultats… Discutons, discutons. Mais il semble difficile de balayer cela d’un revers de manche.
L’impression que donne ce billet est celle d’une volonté apologétique de disculper vos amis de divers mouvements anti mariage gay, souvent mis en causes dans des affaires de ce type (propos racistes ou collusion avec l’extrême-droite raciste). Ce n’est peut-être pas l’objet réel de ce billet, mais c’est vraiment l’impression que ça donne.
D’avance pardon si ces réflexions ne vous semblent pas pertinentes, mais si l’on veut comprendre ce que pensent tous ceux qui ne vous suivent pas, on ne peut pas en faire l’économie.
Oui, il y a eu une petite fille qui racontait n’importe quoi lors d’une manif contre madame Taubira. S’il n’y avait eu que ça, bien sûr, il eut fallu conclure au dérapage isolé.
Mais nous avons observé un certains nombre d’événements troublants que vous passez sous silence. C’est précisément à cause de ces événements qu’une bonne part de français vous mettent en cause.
Il y a un an, une des porte-parole de la Manif pour Tous révélait en sous-main que le mouvement avait rêvé de l' »union sacrée » avec Civitas. Troublant. Erreur de jeunesse? Naïveté? Il y a sans doute une explication à de tels propos, mais j’avoue qu’elle m’échappe…
– http://lesnouveauxdemocrates.over-blog.fr/article-117170006.html –
À partir de mars dernier et pendant quelques mois, l’extrême-droite était systématiquement présente à vos manifestations. Présence non désirée, sans doute, mais pendant un mois il n’y eut aucune condamnation, aucune mise au point suffisamment claire des organisateurs. On a pourtant pu voir un certain nombre de saluts nazis. Ce genre de comportement était bien évidemment marginal parmi tous ceux qui vous ont suivi. Mais il ne s’agit pas de répéter « ils étaient très peu nombreux », il s’agit de comprendre pourquoi les organisateurs ont mis si longtemps à réagir et à s’exprimer sur le sujet.
L’affaire du débat avec Erwann Binet à St Etienne par exemple. La présence simultanée des jeunesses identitaires et de militants estampillés ‘manif pour tous’ était très certainement non concertée. Mais les événements ont fait que les uns et les autres se sont retrouvés mêlés à la même affaire.
– http://www.youtube.com/watch?v=iiIbTrSLTmQ –
ou – http://tlm.kewego.fr/video/85d57ebb04bs.html –
Ça pose question, quand même…
L’affaire du politicien néo-nazi présent à Cologne?
Sa présence était non désirée, je n’en doute pas, mais on doit bien dire que cette affaire n’a pas été éludée, ni clairement condamnée. Ça pose question encore une fois…
Que faire du printemps français, dont le positionnement à l’extrême-droite est souvent souligné?
Bref, l’impression pour une bonne part de français d’une collusion de certains anti mariage gay avec l’extrême-droite repose sur bien plus que l’affaire de la banane d’Angers.
Peut-être à tort, mais vous devez l’expliquer.
Vous devez vous défendre de ces accusations, bien sûr. Mais pas seulement en disant que tout cela a été inventé par le PS sur la base d’une affaire de banane.
Je ne sais si vous publierez ce message, mais, quoiqu’il en soit, cette réflexion me semble nécessaire.
Si effectivement un des objets de ce billet est de couper l’herbe sous le pied de vos adversaires, je mets en garde contre un raisonnement qui dirait simplement « leurs arguments sont débiles, et puis c’est tout ». Surtout quand on se plaint d’avoir été soi-même victime d’un tel traitement. Il ne me semble pas opportun de sombrer encore plus dans la spirale de la caricature et du mépris.
@ Jeff : du off, des lettres anonymes que seuls auraient vus ceux qui ont intérêt à les invoquer, et des commentaires de sites. Commentaires qui servent surtout à illustrer la connerie des gens « d’en face » (essayez la haine ordinaire de Rue89, pour voir). Et dont il est bien impossible de tracer une évolution pour illustrer une quelconque résurgence du racisme. Étaient-ils plus ou moins cons, plus ou moins racistes, l’an dernier… ?
@ Nicomaque : votre commentaire factuellement inexact (vous occultez notamment toutes les condamnations, comme le rapport de LMPT avec Civitas, exclu de tous les cortèges) a le mérite d’expliciter que ce serait donc La Manif Pour Tous qui serait en accusation. Cela a l’avantage de souligner mieux encore, au-delà de la diversion d’une politique en faillite, la finalité purement politicienne de cette mobilisation soudaine et coordonnée.
Même la marche d’hier ressemblait furieusement à une tentative de faire descendre un peuple de gauche dans la rue, pour contrer les autres mobilisations. Manque de chance, il y avait hier dans les rues de la capitale moins de marcheurs que de Bonnets Rouges en Bretagne. Malgré le meeting de mobilisation et l’intervention de tous les poids lourds du gouvernement. Bref, les gens ne sont pas dupes des intentions réelles.
Vous citez le rapport de la CNDH pour 2012. C’est aimable. La meilleure façon de souligner que, à supposer qu’il y ait une résurgence (et la CNDH parle d’antisémitisme – dont les victimes du racisme invoqué sont trop souvent les responsables – et d’actes anti-musulmans, ce qui n’était pas précisément l’objet du meeting, mais récupérons donc les discriminations des autres…), elle n’est pas imputable à La Manif Pour Tous, qui a pointé le bout de son nez fin 2012.
@ Vivien : le « petit blanc » est effectivement un mélange de race et de condition sociale. Le bouquin de Patricot évoque beaucoup les exemples US avec l’aspect « white trash », le mépris de l’élite, qui se traduit à travers plusieurs productions cinématographiques, dont Delivrance etc. Et, en effet, le Blanc qui se découvre Blanc dans le regard de l’autre. Situation assez classique, applicable aux Noirs comme aux Juifs – Patricot s’appuyant pas mal sur un livres e Sartre, La Question Juive (de mémoire).
J’ai eu un échange sur Twitter avec Zeyesnidzeno à cet égard, qui devait venir s’exprimer ici. Disons que, fondamentalement, la grille de lecture raciale est évidemment erronée. Ça ne se discute évidemment pas : il n’y a rien dans les gènes qui expliquent la misère. Mais le fait qu’il y a une construction sociale (ce qui est le cas pour les Noirs, les Nord-Africains, également). Mais ces « petits blancs » perçoivent dans leur couleur de peau, leur origine, un facteur qui, bien loin de leur faciliter la vie dans un pays occidental, finit par faire d’eux la cinquième roue du carrosse, derniers sujets de préoccupation politique, voire objet d’un certain mépris. Les culpabiliser de le penser (ce que je ne ferais pas, parce que je pense que c’est en bonne partie justifiée : qui a vu, par exemple, des actions culturelles pour les campagnes développées au même niveau que pour les « quartiers » ? Qui a vu des « tremplins » pour les jeunes ruraux suffisamment valorisés ? Même les émissions du type « l’Amour est dans le pré » laissent trop souvent la place à une occasion de se foutre du bouseux timide et mal fagoté)…) ne les empêchera pas de le penser. Bref, il ne s’agit pas de ne pas aider les quartiers ou les populations d’origine africaines ou nord-africaines, mais de ne pas oublier de traiter avec équilibre ces autres petites gens.
@ Nicomaque:
Le PS se caricature lui-même, tout seul, comme un grand, vous savez. Grâce à des génies comme H. Désir.
Quant à LMPT, elle a condamné avec permanence la violence, mais n’a pas à s’excuser de l’opposition d’autres groupes que le sien. Koztoujours a même un discours plus fraternel que bien des élus du PS médiatisés.
Et il y a effectivement une montée du sentiment qu’on se fout de notre gueule. La stratégie du bouc-émissaire ne marche plus. La stratégie de l’étiquetage systématique ne marche plus. Le coup des « valeurs en danger » ne marche plus. La communication est en crise. Le politiquement correct, les arguments ultra-médiatisés vantant un sens de l’Histoire, la censure discrète mais réelle, ça ne marche plus. Ce qui se libère, ce sont les paroles, toutes les paroles.
La liberté, ça fait peur. Vu le nombre d’interdictions,de règlements, de limitations existantes, on se doute que le système actuel a très peur de la liberté.
@ oli71,
Vous avez raison de souligner qu’il ne s’agit (pour l’instant) que d’une réduction de la progression des dépenses publiques (cela fait d’ailleurs partie des éléments de langage de l’opposition) mais vous devez aussi noter que c’est néanmoins sans précédent et un pas très significatif dans le bon sens.
Inédit aussi, et utile, l’accord entre les partenaires sociaux sur la fameuse « flex-sécurité » (même si le Medef souhaiterait qu’on aille plus loin et que la gauche de la gauche trouve qu’on va trop loin).
La réforme des retraites n’est pas la première ni la dernière, je vous l’accorde, mais c’en est une.
Les contrats aidés ne sont pas la panacée, surtout sur le moyen – long terme, mais sont nécessaires pour tenter d’amortir le choc (la droite en aurait fait aussi).
Quant au crédit compétitivité, il porte quand même sur 20 milliards d’euros (ce n’est évidemment pas assez pour le Medef, tandis que la gauche de la gauche dénonce les « cadeaux au patronat »). Et financés par une hausse de la TVA, qui ressemble quand même beaucoup (soyons honnêtes de part et d’autre) à la TVA sociale que prévoyait le pouvoir précédent.
Enfin (je m’arrêterais là car je ne suis effectivement pas payé pour réciter toutes les réformes du gouvernement et que je n’aborderai volontairement pas ici les réformes « sociétales »), je constate (et ce sujet me tient à cœur) que la France n’avait pratiquement aucune politique industrielle depuis 10 ans (même s’il convient de noter les bonnes initiatives des pôles de compétitivité de Villepin et des investissements d’avenir de Sarkozy) et qu’elle essaie aujourd’hui d’en avoir une. Il y a dans ce domaine, au-delà des moulinets enflammés de Montebourg, une vraie volonté et de véritables innovations en matière de partenariats public – privé. Le fameux « Etat stratège », que certains industriels (comme par exemple Jean-Louis Beffa) appellent eux-mêmes de leurs vœux, tente de faire son retour. « Peine perdue », diront les déclinistes. Moi, j’ai envie d’y croire et j’attends dans les prochaines années de vrais résultats en matière de réduction du déficit extérieur de la France et de création / relocalisation d’emplois industriels en France. Je suis d’autant plus optimiste (rêveur ?) que je pense que cette politique sera poursuivie au-delà de 2017 quel que soit le résultat de l’élection présidentielle. Il faut réagir, on n’a pas le choix !
Le « choc de simplification » promis risque également, contrairement à ce que prédisent les esprits chagrins, de ne pas faire pschittt. Il sera copiloté par l’ex-plus jeune patron du Cac 40 qui a écrit un livre très remarqué sur le sujet, lequel figure, paraît-il, en bonne place, sur la table de nuit de François Hollande (pour Koz, je précise tout de suite que je n’ai pu vérifier moi-même cette information, je l’ai simplement lue dans la presse).
Bref, ces quelques exemples pour dire qu’à mon humble avis, il serait factuellement faux de dire que « le gouvernement ne fait rien » ou « aucune réforme ». Même si on attend encore des résultats, qui, objectivement, sur ces sujets, ne peuvent pas être immédiats.
@ Flash:
Une simple question : votre gueule…c’est la gueule de qui ? Et personnellement, ce n’est pas la liberté qui me fait peur : c’est clairement l’extrême droite. Et qu’on décore cette montée du nom de libération.
@ Koz:
Le sage discours de Nicomaque semble difficile à avaler. Pourtant, il vous met les liens; qu’y a t-il a nier là dedans ? Et à force, ça finit par faire beaucoup d’incidents isolés.
Mais là où vous avez raison, c’est qu’il ne s’agit pas de LMPT. Hélas, dirais-je, parce qu’il ne s’agirait alors que d’un phénomène récent. Or, le phénomène remonte à beaucoup plus loin. Pour moi, le souci, ce n’est pas LMPT : c’est la ligne Buisson. Il me semble que la droite classique et raisonnable devrait s’alarmer de cela, ne serait-ce que par instinct de conservation. L’élimination dès le premier tour par Marine Le Pen d’un candidat menace beaucoup plus aujourd’hui un candidat UMP cramé ou inconsistant. Et moi aussi j’ai intérêt à votre lucidité ! J’aimerais autant qu’il n’y ait pas entre la candidate du FN et le pouvoir le seul rempart de Hollande…
Koz a écrit :
Quand même…que voulez vous dire ?
@ Nicomaque:
Cela vous surprendra peut-être, mais… la « manif pour tous » n’est pas le centre du monde, voyez-vous. Même sur ce blog.
Comme vous le montrez vous-même en citant la commission nationale consultative des droits de l’homme, la montée du racisme et plus généralement des tensions commautaires ne date pas d’hier. Elle ne date pas de 2012 non plus, comme l’auront remarqué tous ceux qui lisent les journaux ou regardent la télé depuis plus de deux ans. Il ne faudrait d’ailleurs pas longtemps pour retrouver des billets de Koz vieux de cinq ans et plus qui touchent à ce thème. Tous ces phénomènes n’ont rien à voir avec le mariage de personnes de même sexe.
@ Jeff:
Moi, Jeff, je vous entends et vous donne raison en tous points…à ma grande rage ! Ce gouvernement fait vraiment tout ce que vous dites, et comme je suis de gauche, et qu’il m’avait promis de combattre la finance internationale et d’infléchir la politique européenne, je ne décolère pas ! Outre que toutes ces réformes, comme toutes celles qu’on nous a imposées depuis 2008, nous enfoncent au lieu de nous aider (de l’avis même du FMI), le grave inconvénient est que l’on nous a fait voter pour l’inverse. Avec quelqu’un comme moi, ça n’ira pas plus loin que l’abstention, mais avec les salariés de Gad, effectivement…
@ Haglund : c’est pas bien compliqué. Parallèlement à un antisémitisme « ordinaire », la résurgence de l’antisémitisme vient plutôt des quartiers. On relève suffisamment fréquemment les difficultés d’enseignement de certaines périodes historiques (au premier lieu, la Shoah) dans certains quartiers, on oubliera pas non plus le succès de Dieudonné et, quand on creusait le hashtag #UnBonJuif, il n’était pas difficile de constater d’où provenait très majoritairement les tweets.
En ce qui concerne LMPT, je n’ai pas à réagir aux procès d’intention. Je l’ai fait sous d’autres billets. Pour le reste, croyez ce que vous voulez, je ne perdrai pas mon dimanche dans un échange stérile. Si vous aviez cliqué sur les liens, vous auriez constaté que celui sur Civitas ne mène à rien. Mais bon, le fait qu’il ait « mis les liens » vous suffit à conforter votre a priori.
Maintenant, comme le dit Gwynfrid, la Manif Pour Tous n’est pas le centre du monde et des débats, malgré les efforts forcenés de la gauche pour la placer au centre des abominations de ce monde (homophobie, racisme… Vous nous trouverez bien autre chose, après tout). Personne ne prend la peine de démontrer une résurgence effective du racisme ni une implication effective de la Manif Pour Tous. N’attendez pas de moi que je tombe dans le panneau de ces petites manips. Cette instrumentalisation politicienne de l’antiracisme est méprisable et je ne vais certainement pas y passer plus de temps.
Quant à LaligneBuisson, notez que ce n’est pas un mantra. Je ne la partage pas mais la façon dont certains à gauche en font l’alpha et l’oméga d’une resurgence de l’extrême-droite en France est un peu risible. La stratégie de Buisson n’a elle-même existé que parce que son diagnostic s’appuyait sur une certaine réalité qu’il n’avait pas créé lui-même.
Bruno Lefebvre a écrit :
Également sur les capotes. Enfin une vraie priorité !
@ Koz:
Pardon, mais votre phrase donnait à penser que c’étaient les juifs qui étaient responsables de l’antisémitisme. L’implicite a encore frappé.
Pour LMPT, il est clair pour chacun que ce mouvement n’est pas à l’origine d’une montée du racisme et de la xénophobie; mais le déni vigoureux, de la part de tous ceux qui ont participé au mouvement, qui entoure des dérapages constatés par tous, est à interroger.
Pour Buisson…que l’homme soit brillant, et s’appuie sur un phénomène profond, ne fait pas de doute. Mais il serait temps de réagir : c’est clairement le fossoyeur de la droite. Si c’est pour faire le lit du PS, je m’en arrangerai. Celui du FN, moins.
Oups ! Je suis effectivement désolé de vous avoir fourni une mauvaise adresse concernant les propos de madame Tcheng. L’article en question est disponible ici : http://lesnouveauxdemocrates.over-blog.fr/article-frigide-barjot-encore-prise-en-flagrant-delit-de-mensonge-117170006.html
Par ailleurs une simple requête google « tcheng + civitas » vous fournira un certain nombre de liens sur le sujet.
Il n’aurait pas dû vous échapper que je ne fais pas une grande confiance à Frigide Barjot, malheureusement guère plus à Laurence Tcheng (qui mériterait mieux que de la suivre partout et en tout), ni en Xavier Bongibault pour faire preuve d’une très grande cohérence. La sortie de Laurence Tcheng qui, pour le coup, n’a vraiment rien à voir avec Civitas, s’explique toutefois surtout par le nombre de personnes qui ne connaissaient pas Civitas, ne connaissaient pas leurs opinions, voyaient juste un groupe qui semblait se bouger et s’en contentaient. Ceux-là ne comprenaient pas les réserves de La Manif Pour Tous à leur égard. Les faits, en revanche, sont les suivants : (i) la manif du 17 a eu lieu la veille de la manif de Civitas, et pas avec eux, (ii) aucune autre manif n’a fait cortège commun avec Civitas. Si vous voulez démontrer une confusion des mouvements, il faudra vous accrocher un peu. Mais, même si vous semblez obsédé par La Manif Pour Tous, l’existence de Civitas est assez impropre à expliquer une prétendue résurgence du racisme. Vous démontrez surtout, une fois encore, par vos commentaires, l’objectif politicien véritable de ces tentatives (ratées, d’ailleurs) de mobilisation sur le racisme : il ne s’agit pas de combattre le racisme, mais de discréditer les adversaires. Vous devriez laisser faire les pros, eux au moins ont s’efforcent de maquiller leurs objectifs.
Haglund a écrit :
Il suffit de me faire la grâce de penser que je n’écrirais pas quelques chose de complètement con, et de trouver l’autre interprétation.
Pour ce qui est du FN, vous gagneriez à moins vous préoccuper de la Ligne Buisson que de l’abandon des classes populaires par le PS. Une fois abandonnées, que croyez-vous qu’elles font ? Elles cherchent de nouveaux défenseurs. Et de fait, on constate que ce sont les nouvelles générations d’ouvriers, nées après 1975, qui votent le plus FN. Réorientez donc votre courroux, et cessez de chercher les responsables à droite : ils sont rue de Solférino. Et à Terra Nova.
Aristote a écrit :
J’avais cru lire que ce n’était qu’une projet mais non, en effet, c’est une mesure annoncée. Ils sont vraiment pathétiques et absolument conformes à ce que Terra Nova préconisait. Ils devraient consacrer moins de meetings à s’interroger sur le fait que les classes populaires votent FN, puisqu’ils ont eux-mêmes abandonné le terrain.
La montée du FN, c’est la faute de la gauche, qui a abandonné les classes populaires. Non, la montée du FN, c’est la faute de la droite, qui n’en finit pas de se rapprocher idéologiquement de l’extrême-droite. Non, c’est la faute de la gauche ! Non, c’est la faute de la droite !…
Convenons ensemble qu’il y a une part de vérité dans ces deux affirmations mais que c’est surtout l’impuissance politique partagée depuis 30 ans à résoudre un certain nombre de problèmes qui est la cause principale.
Quant aux « petits blancs » (un concept à manier à mon avis avec précaution), il ne faut bien sûr pas les abandonner, mais il ne faut pas non plus conforter dans leurs idées ceux d’entre eux qui, par désespoir, se laisseraient aller à la haine de l’autre.
Synopsis de La Marche, film de propagande (anti)raciste financé par les impôts des pauvres : En 1983, dans une France en proie à l’intolérance et aux actes de violence raciale…
Voilà. L’exacerbation politique du racisme a 30 ans et malgré ce matraquage permanent, les Français ne sont toujours pas racistes. Rappelons qu’une étude publiée il y a quelques années établissait que le CV anonyme diminue (et non augmente) les chances d’obtenir un entretien pour les personnes présentant les caractères ethniques leur permettant de bénéficier du statut de victime.
Pendant ce temps, la seule loi à ma connaissance ouvertement raciste de notre pays (ie donnant des droits différents en fonction de la couleur de peau) a fêté ses 12 ans et se porte comme un charme. On note qu’elle produit des effets absolument magnifiques.
Les socialistes ont raison. La parole (anti)raciste se libère.
@ Haglund:
C’est la vôtre, la mienne, celle de tout le monde. Cette montée en épingle du particulier, de l’écume, pour démontrer la « France raciste » me paraît risible. Surtout dans un tel contexte : un remaniement était alors envisageable.
Dès cet instant, une réforme fiscale est sortie subitement du chapeau par un J-M Ayrault contesté ; une ministre se colle une étiquette « cancéreuse » maintenant que ça ne peut que lui bénéficier ; une autre devient martyre de la République (alors même qu’une à deux semaines sont passées sans qu’elle réagisse…) et elle nous tient la jambe depuis octobre avec ça ; Harlem Désir, contesté lui aussi, lui emboîtant le pas (il faut bien qu’il sauve son siège, n’est-ce pas?). Et je ne parlerai pas des têtes de liste aux européennes, ce serait indécent de ma part…
Manger des macarons à Saint-Germain-des-Prés et boire du champagne à la Mutualité ne change rien, ne sert à rien, et est même contre-productif. Cela caractérise, selon moi, un beau foutage de gueule. Cette capacité à se vêtir des « valeurs » et à nous donner de la « République en danger » devient inaudible.
Quand Christine Boutin explique qu’il y a des valeurs au-dessus des lois de la République = scandale.
Quand Bartolone explique qu’il y a la loi, mais qu’il y a les valeurs avec lesquelles on ne saurait transiger = indifférence.
Quand à Digne des antifas, des racailles et des militants EELV prennent d’assaut un local FN = indifférence.
Si cela avait été l’inverse, scandale national, République en danger et tutti quanti.
Quand des auto-collants sont collés sur des locaux LGBT = scandale.
Quand la permanence d’Hervé Mariton est saccagé = indifférence.
Quand on soupçonne l’extrême-droite d’avoir tiré sur un journaliste et sur les vitres d’une banque = République en danger.
Quand il s’avère qu’il est d’extrême-gauche = c’est un fou, ignorons-le.
Quand on apprend qu’il y a une bagarre entre fachos et antifaf : c’était un infâme lynchage, les heures les plus sombres, c’est odieux, monstrueux, il faut interdire les groupuscules fascistes !
Quand on apprend qu’au final c’était beaucoup plus nuancé que ça = silence radio…(et une comparaison avec notre gauchiste « tireur fou » me fait sourire).
Quand je vois l’amabilité des uns ou des autres avec les Femen ou Act-Up, pratiquant parfois l’action violente ou le « zapping démocratique » = bienveillance, sympathie, empathie.
Quand un groupe non marqué à gauche pratique les mêmes choses = horreur, damnation, République en danger.
Quand les uns, dans un film du type « La Marche » réclament un auto-dafé contre ces chiens de Charlie Hebdo : indifférence.
Quand un journal d’extrême-droite fait un jeu de mot pourri à base de banane : horreur ! République en danger !
Je vous épargne Léonarda, et autres épiphénomènes multiples, fâcheux, et hélas si éloquents sur cette « République des valeurs » et de ses évidentes limites.
Alors quoi? La République est en danger? A cause d’une gamine de 12 ans? D’une obscure candidate, radiée depuis, d’un obscur bourg, qui a tenu un propos sur Facebook? A cause d’un journal moribond, où il doit y avoir 3 journalistes à tout casser? Ou parce qu’il y a un risque de voir trois ou quatre villes FN, et peut-être une cinquantaine de conseillers municipaux, sur plusieurs milliers?
Le problème, est-ce le FN? La source de tous nos maux? Mais où a-t-il le pouvoir? Qui a le pouvoir? Qui fait les lois, les règlements? Qui décide? Le FN?
Je suis désolé, mais j’ai la faiblesse de penser que nos problèmes ne viennent pas de ceux n’ayant pas le pouvoir, mais de ceux l’ayant. Que le problème, ce n’est pas 40 conseillers municipaux FN, ni l’action d’une gamine de 12 mais le manque de rigueur journalistique, le caractère consanguin d’une classe politico-médiatique aux abois, l’aspect très clientéliste de la politique (le monde de la culture en étant une grande bénéficiaire). C’est le mille-feuille administratif, la profusion de règles d’ordre public en droit du travail, le caractère illisible, tâtillon, incohérent de notre droit dans bien des matières. C’est l’instabilité législative, l’absence de véritables idées et un authentique terrorisme intellectuel (le politiquement correct) qui stérilise tout débat d’idées. Je ne préconise pas le politiquement incorrect, face aux errements de l’antiracisme il ne s’agit pas de faire l’apologie du racisme. Mais, par exemple, dire qu’Israël est un Etat aux pratiques très discutables, que les palestiniens sont des fanatiques dangereux, que l’on doit renvoyer chez eux les demandeurs d’asiles déboutés, qu’on doit limiter le regroupement familial, ou n’importe quel exemple de ce type, et vous verrez les professionnels de l’indignation vouloir mettre fin à tout débat via assignation en justice. Ou pire, avec manipulation de l’information, saupoudré d’un peu d’ironie et de sarcasme. Avec insultes, en bonus, c’est aussi envisageable.
J’ai aussi la faiblesse de penser qu’on doit juger une idée en fonction de…cette idée, de ses valeurs et défauts. Pas en fonction de l’émetteur, avec « lecture entre les lignes » et tutti quanti…
La Gauche est un désastre. La Droite ne ferait pas mieux. Nous souffrons, j’en ai la conviction, d’un trop-plein de règles et d’Etat. Or, du FN au Front de Gauche, nous n’avons que d’aimables étatistes (technocrates ou populistes, on a le choix).
@ Lib:
Et seuls les chefs d’entreprise privée sont concernés ! Il n’y aurait donc aucun descendant d’esclavagiste parmi les fonctionnaires ou les élus ?
Haglund a écrit :
Mais quel déni, enfin? Personne ne dénie quoi que ce soit. Ce que vous voudriez, on dirait, c’est que les gens de LMPT vous disent « vous avez raison, nos arguments sont sûrement mauvais, puisqu’il y a eu des dérapages verbaux dans nos manifs, et que des gens d’extrême-droite nous ont regardés d’un air d’approbation ». Mais ils ne vont pas le faire, et ils ont bien raison.
Vous avez un peu l’attitude de ceux qui reprochent aux musulmans de ne pas descendre dans la rue à chaque fois qu’il y a un attentat islamiste. Moi je suis chrétien, et même si les attentats commis au nom du Christ se font heureusement rares de nos jours, je ne me sens pas concerné par ceux qui sont susceptibles de les commettre. S’il s’en produit, je ne descendrai pas dans la rue. S’il y a des attentats islamistes, je n’en veux pas au musulman du coin de rester chez lui. Et quand des propos haineux sont tenus en marge d’une manif (fait sensiblement moins grave qu’un attentat, vous en conviendrez), je n’attends pas des organisateurs qu’ils aillent au-delà d’une condamnation formelle de ces propos (ce qu’ils ont toujours fait, semble-t-il). Bref, je ne tiens pas les gens pour responsable des conneries que d’autres font ou disent au nom de leurs valeurs. Ca me paraît élémentaire dans un débat, quand même.
@Lib: honnêtement, la loi Taubira ne donne aucun droit à personne. L’interprétation qui en est faite par la collectivité en question est hautement délirante, et ne devra de ne pas être sanctionnée, si elle ne l’est pas, qu’au contexte politique local.
Merci pour la fiche de lecture, Koz. Ca me donne envie de rajouter le livre de Patricot à ma liste de lecture.
Petite précision, si toutefois c’est nécessaire : il ne s’agit bien évidemment pas de dire que la Manif pour Tous et consorts sont responsables du racisme, il s’agit de comprendre pourquoi ils ont une perception de la réalité très différente de celle de nombre de français, sur un certain nombre de propos que certains jugent discriminatoires. Et ceci dans les 2 sens : l’on peut parler aussi du registre de la cathophobie et de la familiophobie.
Si les uns et les autres mettent toute leur hargne à camper sur des positions extrêmes (« c’est la fin du monde » pour les uns, « pure invention » pour les autres), on n’est pas sorti de l’auberge !!!
(Je comprends parfaitement que vous puissiez prendre tout cela comme une attaque bassement politicienne ; mais je souhaiterais pourtant ardemment sortir de cette logique et examiner un peu plus sereinement les choses).
Les attaques contre Bill Clinton sur ses pratiques sexuelles l’ont affaibli. Je me suis demandé un moment s’il n’allait perdre le pouvoir et si nous n’allions pas assister à une nouvelle forme de « coup d’état légal ». Je pense qu’elles ont aussi affaibli les USA dont l’image de marque a pris alors un coup de plus. L’idéal pour moi aurait été qu’il évite de se mettre dans une telle situation. Les attaques contre Nicolas Sarkozy, « Casse toi pauvre con », sur l’homme et sa vie privée et sa manière d’être et de se comporter, l’ont affaibli. Je pense qu’elles ont affaibli aussi l’image de la France. L’idéal pour moi aurait été qu’il ne se mette pas dans une telle situation. Les attaques contre Fançois Hollande, sa niaiserie, sa mollesse, son inaptitude, l’affaiblissent. Je pense qu’elles affaiblissent aussi la France et l’image que l’on peut s’en faire. L’idéal pour moi serait qu’il évite de se mettre dans de telles situations. Mais la politique ce n’est pas souvent une affaire de bons sentiments et d’idéal. La politique est souvent une affaire d’affrontements de femmes et d’hommes. Une autre manière de se faire la guerre? Et trop souvent à mon goût tous les coups sont permis…
Bonjour à tous,
Je suis assez d’accord avec plusieurs d’entre vous (Jeff, koz, Flash, entre autres), pourtant en désaccord.
Mon grand regret et mon inquiétude concerne la presse qui filtre les infos, un peu toujours dans son sens :
– cf la (longue) tirade de Flash, ci-dessus
– cf l’impression de Jeff que le gouvernement fait des choses, contredite par un autre commentateur
– cf la Manif Pour Tous que les medias ont bloqué dans la case « extrème-droite », sans parler de son ampleur folle. J’aurais préféré plus de factuel avec l’impression que j’ai eue d’un embourgeoisement qui m’a géné (j’ai vu la Manif de mars, sur la Grande Armée)
– cf aussi l’aéroport de NDDL qui est toujours vu négativement alors qu’il y a des arguments pour indiscutables (ex : nb de personnes dérangées)
– cf aussi les trains en retard et pas les trains à l’heure (on pourrait parler des trains en retard ET mentionner qu’ils représentent x% des trains à l’heure)
De plus en plus, j’ai l’impression que des émissions présentent des opposants, l’un après l’autre, pour un « débat » mais sans arbitrage, alors qu’elles auraient les moyens de vérifier les données des uns et des autres et de les FOURNIR au public.
Du coup, au final, c’est l’orateur le plus culotté qui gagne.
Au passage, qu’est-ce que « l’opinion publique », si ce n’est « ce que disent les jorunaux »
C’est navrant et dangereux car ça nivelle par le bas.
Ou alors (HELP), est-ce que quelqu’un connait des sites d’infos sur le temps long ?
a+
Bigben
@ jfsadys:
Truman disait déjà : « if you can’t stand the heat, get out of the kitchen » : « Si vous ne supportez pas la chaleur, sortez de la cuisine ».
La température est plutôt montée.
Mon inquiétude : il faut être fou quelque part pour faire de la politique à haut niveau, et nous sommes donc condamnés à être gouvernés, sinon par des fous, du moins par des narcissiques, des mythomanes, des cyniques,…
@Aristote, je ne connaissais pas la phrase que vous me citez. Merci de me la faire découvrir. A une certaine période de ma vie j’ai « travaillé » en cuisine électorale. A mon petit niveau bien entendu. Assez pour avoir définitivement envie de prendre l’air et le frais. Aujourd’hui j’ai plutôt des envies de monastères. Je suis d’accord avec vous la température monte. Jean Claude Guillebaud dans la Vie Catholique en fait d’ailleurs l’analyse sur le lien suivant: http://www.lavie.fr/debats/bloc-notes/l-audace-d-aimer-13-11-2013-46404_442.php
@Bigben, si vous en avez envie, si vous en avez le temps, je vous suggère d’aller sur le lien suivant: http://www.la-croix.com/ puis une fois sur la page d’accueil cliquez en haut à droite sur l’onglet « blogs ». Je vous fais une pré-sélection Décryptage ,Que dit l’Histoire ? ,Paris Planète ,Vues du monde etc…etc… Bonne lecture. ;+)
@Bigben
sinon il y a le monde diplomatique très à gauche et très antilibéral mais qui fait des analyses intéréssantes sur le temps long
Logopathe a écrit :
Oh bien sûr, c’est très léger, heureusement. Sinon, c’eut été (espérons-le) censuré par le Conseil Constitutionnel. Mais cette loi accorde tout de même des droits aux associations se proposant « de défendre la mémoire des esclaves (noirs) et l’honneur de leurs descendants (noirs). »
Logopathe a écrit :
Dur de vous suivre dans vos triples négations 🙂
Ceci dit pas sûr que ce soit lié au contexte local. C’est le contexte global de l'(anti)racisme qui induit une tolérance pathologique pour ce qui désavantage les blancs et une intolérance extrême pour ce qui les avantage.
Exemple spectaculaire avec Jeff qui a l’air d’être un homme charmant mais qui baigne totalement dans l'(anti)racisme :
Jeff a écrit :
Cette réaction sur les petits blancs fuse dès que leur sujet est abordé. Mais Jeff n’aurait jamais envisagé d’écrire : « Quant aux « victimes noires » (un concept à manier à mon avis avec précaution), il ne faut bien sûr pas les abandonner, mais il ne faut pas non plus conforter dans leurs idées ceux d’entre eux qui, par désespoir, se laisseraient aller à la haine de l’autre. »
Pour les (anti)racistes, le raciste, celui qui se laisse naturellement aller à la haine de l’autre, c’est le blanc. Et lui seul.
Dans un autre ordre d’idée, un article assez fascinant de Thomas Sowell. Il part d’une observation étonnante : dans les districts pauvres au UK, les élèves blancs ont des scores scolaires inférieurs à ceux des noirs. Comment expliquer cela? Ca ne peut pas être une question de revenus, ils sont tous pauvres. Ca ne peut pas être une question de racisme, ils sont blancs.
Sowell émet l’hypothèse que la culture victimaire pourrait être à l’origine de ces écarts. Aux US, la culture victimaire touche surtout les noirs, au UK surtout les pauvres. Les victimes officielles sont élevées dans la certitude que la société les déteste, ce qui les rend agressifs et défaitistes. Sowell observe que les immigrés de première génération n’ont pas eu le temps d’être imprégnés de cette culture victimaire et performent mieux. Il observe aussi que dans les années 40, quand l'(anti)racisme n’avait pas encore ravagé les US, les noirs et les blancs de même niveau social avaient les mêmes scores d’éducation.
J’aime beaucoup cette théorie. Elle résonne avec mon expérience personnelle. Dans la vraie vie, les noirs et les arabes qui réussissent ne sont pas (anti)racistes, les femmes qui réussissent ne sont pas féministes. Ils ne sont pas pollués par ces conneries. Ils ne cherchent pas des excuses. Ils font le job. Remarquablement.
@ jfsadys,
Le papier de Jean-Claude Guillebaud, qui s’appuie sur les théories de René Girard, est effectivement très intéressant. J’espère néanmoins qu’il s’emballe un peu en évoquant (même avec un point d’interrogation) « une période pré-fasciste ». Incidemment, il constate, lui aussi, une montée des propos extrêmes dans les commentaires sur Internet… Tout comme, par ailleurs, Yvan Rioufol, qui dit « fréquente(r), malgré (lui), le noyau dur de l’extrême-droite, qui rôde en bande autour de (son) blog ».
En matière de « mimétisme », et pour aller dans le sens de l’analyse de Jean-Claude Guillebaud, on pourrait d’ailleurs constater, au-delà des différences, une certaine symétrie, voire une symétrie certaine, entre « l’anti-hollandisme » d’aujourd’hui et « l’anti-sarkozysme » d’hier.
Quant aux boucs émissaires, effectivement, comme le dit Jean-Claude Guillebaud, ils sont potentiellement nombreux (même si certains ont quand même des raisons de se sentir plus menacés que d’autres, en fonction du pourcentage de la population qui les a dans le collimateur) : les étrangers vivant en France, les Français d’origine immigrée, ceux qui bénéficient des aides sociales (dits « les assistés »), les politiques, les journalistes, les patrons, les fonctionnaires, les syndicats, les « technocrates de Bruxelles »…
Dans la liste précédente des boucs émissaires potentiels, j’ajoute évidemment « le monde de la finance ». On peut peut-être en trouver d’autres, mais étendre trop la liste n’aurait pas de sens. On pourrait aussi éventuellement regrouper dans « les élites » les politiques, les journalistes, les patrons, « le monde de la finance » et « les technocrates de Bruxelles ». Ce serait plus « puissant » mais moins précis.
Pour Bigben et pour compléter la remarque de chrétien de gauche: http://www.monde-diplomatique.fr/
Pour lib: Les gagnants trouvent des moyens, les perdants des excuses.
~ F.D. Roosevelt ~
Pour Jeff: Merci de votre commentaire. La France est-elle plus raciste qu’avant ou moins ou pas du tout? Jamel Debbouze invité du journal d’Antenne 2 il y a quelques jours a affirmé que la France n’était pas raciste. On a connu effectivement des périodes de l’Histoire de France pire que celle que nous vivons. Je trouve cependant qu’on est passé très vite de la fin de la guerre froide à la guerre tout court. On est passé très vite de l’anticommunisme à l’anti islamofacisme. Peut-être que certaines personnes ont alors l’impression d’être mal aimées parce que musulmanes? arabes? N’y a-t-il pas aussi dans notre pays le passé douloureux de la guerre d’Algérie qui pèse dans nos relations avec les personnes d’origine d’Afrique du Nord?
Lib a écrit :
Exact, donc à des personnes en fonction de ce qu’elles font, et non pas de ce qu’elles sont. Ce n’est donc pas une loi « ouvertement raciste de notre pays (ie donnant des droits différents en fonction de la couleur de peau) ». Des fois, tu exagères juste un peu. Ici, tu dépasses largement ton niveau habituel de polémique.
@Lib
L’article de Sowell est tout de même assez peu étayé sur le plan statistique.
… je n’ai pas réussi à télécharger sa publi (?!) et du coup c’est à peu près impossible de savoir s’il parle d’une réalité objective quelconque ou simplement de son opinion personnelle.
Visiblement, toutes les statistiques semblent montrer une réduction de l’écart sur les résultats des tests entre noirs et blancs depuis ~les années 70 aux US. IE: depuis la fin du régime de ségrégation (les lois Jim Crow). Cet écart reste cependant relativement élevé.
« The Economist points out that, in one borough of London, white students scored lower than black students of every London borough. »
Entre « in one borough of London » et votre traduction » dans les districts pauvres au UK, » il me semble y avoir un léger problème de passage du cas particulier au cas général…
La « marche des républicains » qui a eu lieu aujourd’hui donne une bonne idée de la réception par le « peuple de gauche » des manœuvres du parti socialiste. C’est probablement l’un des plus grands bides de l’histoire des manifs, avec entre 200 et 1000 participants. Et ce, malgré toute la force de mobilisation, passages télés et meetings politique et people. Bref, même à gauche, ils ne convainquent pas. Si ça ne les aide pas à comprendre que les « classes populaires » attendent autre chose…
Lib a écrit :
Non, malheureusement, le racisme est largement partagé. Nous avons des exemples clairs dans le monde et dans notre pays d’antisémitisme de la part d’arabes. Nous avons également des exemples en Afrique de guerres ethniques, et donc de racisme, entre noirs ou entre arabes. Le fameux racisme anti-blanc existe aussi dans certains endroits en France.
Tout ceci étant dit, il faut regarder la réalité, les faits, les quantités, les rapports de force, et aussi l’histoire. Exemple : mettre sur le même plan, comme deux problèmes d’égale ampleur, le racisme anti-arabe et le racisme anti-blanc en France, cela revient à nier la réalité. Faire comme si la shoah, l’esclavage, la colonisation, l’apartheid, la ségrégation, n’avaient pas existé, c’est aussi nier la réalité.
Je crois (j’espère) que l’humanité s’élève et avance en reconnaissant ses fautes et en disant « plus jamais ça » – et donc en gardant la mémoire du « ça ». Vous n’êtes pas d’accord ?
@ Koz:
Pour une fois que j’ai quelque chose d’intelligent à dire je ne vais pas m’en priver même si ça fait un peu vieux schnock de faire les corrections : mais c’est un « cautère sur une jambe de bois », soit brûler pour stopper l’hémorragie soit appliquer un pansement pour que la plaie cicatrise. Rien de très utile sur une jambe de bois.
En espérant ne pas avoir fait 10 fautes à mon tour !
jfsadys a écrit :
Excellent.
Gwynfrid a écrit :
Bien sûr.
La meilleure façon de démasquer l'(anti)racisme, c’est d’inverser les propositions. Il suffit de changer le sens de la discrimination, là où elle est pour les noirs on la met contre les noirs ou pour les blancs. Et on voit si ça choque.
Exemple 1. Un politique (anti)raciste décide de promulguer une loi mémorielle sur ce fléau que fut l’esclavage barbaresque. La loi commence par énoncer que ce crime fut perpétré par des maghrébins. Elle insiste ensuite sur la place qu’il faut y dédier dans les programmes scolaires. Elle autorise enfin à se porter partie civile toute association se proposant « de honnir la mémoire des pirates (maghrébins) et de leurs descendants (maghrébins). »
Exemple 2. Un autre politique toujours (anti)raciste décide de promulguer une loi mémorielle sur ce point culminant de notre histoire que fut la bataille de Poitiers en 732. La loi commence par énoncer que ce haut fait fut accompli par une population blanche. Elle prévoit ensuite que cela doit être enseigné à nos chères têtes blondes (évidemment). Elle donne enfin des droits à toute association se proposant « de défendre la mémoire des combattants (blancs) et l’honneur de leurs descendants (blancs). »
Je trouve ces deux idées absolument répugnantes et racistes. Pour deux raisons. (i) Parce qu’elles insistent lourdement sur la couleur de peau des gentils ou des méchants, la rendant constitutive du fait d’être gentil ou méchant. (ii) Parce que la référence à « l’honneur de leurs descendants » renforce le racisme structurel et en fait une arme politique pour les représentants de la bonne ethnie. Ces deux aspects sont présents dans la loi Taubira et, à ma connaissance, dans aucune autre loi de notre pays.
khazan a écrit :
Cette phrase dit qu’il y a un district dont les blancs sont plus mauvais que les noirs de chaque district. En gros, le pire score de tous les couples district-ethnie, c’est un district blanc.
Jeff a écrit :
Affirmation totalement raciste. Vos préjugés vous disent qu’une ethnie est largement plus coupable d’un délit qu’une autre (ici les blancs, le racisme) et vous l’assenez comme une évidence indiscutable. Même si vos préjugés s’avéraient, ce genre de discours demeurerait très limite, puisqu’il suggère une forme d’essentialisme. Quelqu’un qui affirmerait que le problème du vol est plus répandu chez les arabes que chez les blancs serait, dans la France d’aujourd’hui, considéré comme un affreux raciste parce qu’on supposerait, à tort ou à raison, qu’il suggère que le vol est une caractéristique « essentielle » des arabes (ie qu’elle fait partie de leur essence).
Le pire c’est que vous n’avez pas le début du commencement d’un élément factuel pour porter un tel jugement. Vous n’avez pas de définition du racisme : Préjugé? Préférence? Violence? Demande ou vote de loi discriminante? Etes-vous seulement capable de donner une définition du racisme compatible avec la façon dont vous utilisez ce terme et qui soit indifférenciée selon les races? Vous n’avez pas le début d’une étude établissant, avec une méthodologie un tant soit peu scientifique, que le racisme est plus développé à l’encontre de telle ou telle ethnie dans notre pays.
Les rares « études » sont menées par des associations partisanes (anti)racistes et démontrent en réalité le contraire de ce qu’elles prétendent. Tous les ans, SOS Racisme arrive à épingler une poignée de boîtes de nuit (blanches) qui ont refusé des noirs, mais ils ne testent jamais des blancs qui voudraient entrer dans une boite de rai. Ca ne choque personne, ce qui montre bien la force du préjugé raciste=blanc; il ne vient à l’idée de personne de tester le racisme des non-blancs. Idem pour l’étude sur les CV anonymes dont je parlais plus haut. Elle a établi que le CV anonyme réduit au lieu d’augmenter les chances d’avoir un entretien. Cela suggère que les employeurs tendent à favoriser plutôt que défavoriser les personnes portant des patronymes à consonance étrangère.
Je vous mets au défi d’établir que les blancs de notre pays sont particulièrement racistes. En revanche il est clair que les blancs de notre pays sont particulièrement sujets à l’accusation de racisme. Vous l’illustrez magistralement.
Jeff a écrit :
Je ne sais pas ce qu’est l’humanité (à part le torchon qui célébra l’accord Hitler-Staline et qui vient de recevoir 4 millions d’euros du fruit du travail des français) . Je crois que les être humains s’élèvent en reconnaissant leurs fautes et qu’ils sont souvent rabaissés par des tyrans qui cherchent à leur faire endosser une faute collective. Vous n’êtes pas d’accord?
@ Lib
Pour mieux me faire entrer dans votre logiciel (très) personnel sur ce sujet, vous me faites dire le contraire de ce que j’ai dit (que le racisme serait plus développé chez les blancs par essence) et vous occultez le principal élément – les quantités, les nombres – qui me fait dire (et maintenir) que « mettre sur le même plan, comme deux problèmes d’égale ampleur, le racisme anti-arabe et le racisme anti-blanc en France, cela revient à nier la réalité ».
Pour le reste, je me contenterai de citer Gwynfrid : vous dépassez ici votre niveau habituel de polémique. Et je ne vois pas le besoin d’en rajouter. Si juste une chose : votre façon d’écrire systématiquement « (anti)raciste », qui semble sous-entendre que les anti-racistes sont des racistes, ou que l’anti-racisme est un racisme, ou que le racisme et l’anti-racisme sont à mettre sur le même plan, ne me paraît pas être une idée pertinente ni fructueuse.
Lib a écrit :
Cette technique rhétorique permet surtout de faire dire à autrui des énormités qu’il n’a jamais prononcées: Jeff n’a pas manqué de le remarquer.
En ce qui me concerne, tu le sais, je suis presque toujours partisan des expressions nuancées et du compromis entre personnes raisonnables. Mais dans ce cas particulier, je vais faire une exception. Lorsque tu écris:
Lib a écrit :
Cette affirmation est fausse, à 100%, sans nuance de gris, subtilité, ou interprétation emberlificotée d’aucune sorte.
Lib a écrit :
+1 sur ce point. Ici, je suis autant que toi en opposition avec Jeff.
Par contre, pour tout le reste de ton commentaire, que dire? Pour quelqu’un qui s’élève régulièrement et avec une si belle vigueur contre la concurrence victimaire… tu t’y abandonnes avec enthousiasme, sans même t’en apercevoir une seconde.
Jeff a écrit :
Énoncer le problème en ces termes, c’est déjà participer au grand concours de la victime la plus méritante. Le véritable problème est que le racisme existe, c’est le problème de l’humanité depuis la nuit des temps, pas celui de la France depuis le jour où vous avez eu pour la première fois un accès à Internet.
Le racisme a ceci de commun avec la vengeance que c’est un problème auto-entretenu: le racisme des uns engendre le racisme des autres en réaction, et les excès des protestations contre le racisme génèrent des contre-réactions qui concourent à envenimer la situation (c’est le seul point sur lequel les remarques de Lib touchent juste).
Votre commentaire, Jeff, et celui de Lib également, n’apportent pas de solution: au contraire, ils contribuent au problème.
La réponse au racisme, ce n’est pas dire « je » (suis une victime du racisme), ni « tu » (m’accuses injustement de racisme). C’est de dire « nous » (faisons en sorte que la race ait le moins d’importance possible dans la société où nous vivons).
je n’ai pas la prétention d’avoir de méthodologie.
Mais le racisme, un problème plus grave en France aujourd’hui qu’hier ? Il y a toujours eu des racistes, il y en aura toujours. Il y en a plus aujourd’hui qu’hier ?
Il faut avoir la mémoire bien courte.
@lib
« Cette phrase dit qu’il y a un district dont les blancs sont plus mauvais que les noirs de chaque district. En gros, le pire score de tous les couples district-ethnie, c’est un district blanc. »
Oui…
1/ Ce qui est un poil différent de votre traduction initiale: « dans les districts pauvres au UK, les élèves blancs ont des scores scolaires inférieurs à ceux des noirs. » Qui laissait entendre que dans « tous » les districts pauvre au UK, les élèves blancs scorent moins bien que les noirs.
2/ Après c’est un bête problème de statistique.
On peut imaginer plein de raison à cette observation et vous en choisissez une qui vous convient (ainsi qu’a Sowell). Je suis certain que vous avez un niveau suffisant en statistique de base pour imaginer sans problème une autre explication beaucoup plus simple à cette observation.
Gwynfrid a écrit :
Je croyais avoir été clair. Apparemment, ce n’est pas le cas. Je m’explique donc : si l’on suppose a priori que la proportion de racistes (ou l’intensité du racisme) est la même quelle que soit la couleur de peau, le racisme de la majorité envers la minorité sera nécessairement quantitativement plus élevé (même si l’on suppose qu’il est égal proportionnellement). C’est tout simplement mathématique. Donc, en France, si le racisme anti-blanc existe à certains endroits, il ne peut pas être considéré comme un problème d’égale ampleur que le racisme anti-arabe. C’est tout ce que je disais.
Gwynfrid a écrit :
Bien sûr que le racisme existe depuis la nuit des temps. On pourrait même défendre l’idée que le degré d’évolution d’une civilisation peut se mesurer à l’aune de ce critère (la minimisation du racisme).
Je pense d’ailleurs que la France dans son ensemble est plutôt moins raciste que d’autres pays occidentaux (anglo-saxons par exemple, voire nordiques) d’une part et qu’elle est, toujours dans son ensemble, plutôt moins raciste aujourd’hui qu’hier, ne serait-ce que parce qu’une bonne partie d’entre nous est habituée à vivre dans la mixité, ce qui n’était pas le cas par exemple au moment de l’exposition coloniale.
Ceci étant dit, ce qui est un peu nouveau, à une échelle de temps plus courte (disons, ces toutes dernières années ou ces derniers mois), c’est une certaine libération de la parole raciste, en particulier sur Internet, mais aussi dans des manifs. Je précise bien que je ne sous-entend pas qu’il y ait plus de racistes (puisque je ne le dis pas), simplement que la minorité de racistes se sent apparemment plus « légitime » à lâcher ses messages de haine. Je ne suis pas le seul à l’avoir remarquer. Certains faits saillants l’ont aussi souligné. Voilà, c’est tout. C’est un climat, un contexte politique, sur fond de banalisation de l’extrême-droite, un peu inquiétant, sans plus.
Mais restant persuadé que le racisme est une impasse et que toutes les politiques qui pourraient être inspirées par ces « sentiments » sont aussi des impasses, je reste optimiste sur le moyen – long terme.
Enfin, j’avoue ne pas comprendre en quoi l’anti-racisme serait a priori une mauvaise chose.
Il ne s’agit pas d’entretenir la culpabilité ni d’organiser une concurrence victimaire, seulement d’affirmer des principes clairs (pour faire simple, liberté, égalité, fraternité, ce qui exclut le racisme), de garder la mémoire de l’histoire et de rester vigilant.
Jeff a écrit :
Je comprends mieux votre raisonnement. Deux problèmes : (1) il est faux, (2) vous en tirez des conclusions erronées.
(1) Votre raisonnement mathématique ne tient pas. Supposons une population mélangée composée de 100 blancs et de 10 noirs. Supposons que le racisme est également réparti et que 10% de chaque ethnie est raciste. Cela fait 10 blancs racistes et 1 noir raciste. Chacun des 10 blancs racistes interagit avec 99 blancs et 10 noirs. Il y aura donc 100 interactions racistes émanant d’un blanc. 10 noirs subiront chacun 10 agressions racistes. De l’autre coté, le noir raciste interagit avec 100 blancs et 9 noirs. Il y aura donc 100 interactions racistes émanant d’un noir. 100 blancs subiront chacun une agression raciste. Il y a donc exactement autant d’agressions racistes blancs sur noirs que noirs sur blancs. Le racisme de la majorité sur la minorité n’est pas, contrairement à ce que vous dites, quantitativement plus élevé. Il est seulement plus concentré sur moins de victimes.
(2) Vous en tirez ensuite des conclusions erronées. Convaincu (à tort) que le racisme blanc sur noir est prépondérant, vous finissez par faire comme s’il n’existait que lui. Ce faisant, vous racialisez le racisme et faisant comme s’il n’était qu’à sens unique, avec des noirs victimes (réelles ou potentielles) et des blancs coupables (ou soupçonnés de l’être).
C’est pour ça que j’utilise le terme (anti)racisme qui vous déplaît tant. L’hystérie (anti)raciste qui s’est emparé de notre pays est structurellement racialiste et de plus en plus raciste.
Ne soyez pas (anti)raciste, mais essayez de ne pas être raciste. De ne pas laisser la couleur de peau d’une personne polluer en aucune façon votre opinion à son sujet. C’est difficile et l'(anti)racisme ne vous y aide pas.
khazan a écrit :
Je ne faisais pas une traduction, mais un résumé. La phrase qui vous défrise émanerait plutôt de « At the bottom, among those children who are all from families with incomes low enough to receive free meals at school, are white English children, who meet the standards 30 percent of the time. »
khazan a écrit :
Bien entendu. C’est pourquoi j’ai pris soin d’écrire : « j’aime beaucoup cette théorie », ce qui suggérait, me semble-t-il, qu’elle me plaît mais que je ne prétends pas affirmer sa véracité.
Gwynfrid a écrit :
Non, elle sert à mettre en évidence le caractère racialiste voire raciste de l'(anti)racisme. Quelqu’un qui n’est pas raciste est opposé à toute discrimination publique fondée sur la race. L'(anti)raciste n’est sensible qu’à celles qui frappent certaines races. Inverser les races est un bon moyen de le mettre en évidence.
Gwynfrid a écrit :
Si tu es noir, tu as le droit de voir des associations se proposant par leur statut de défendre ton honneur (en tant que descendant putatif des esclaves noirs) se porter partie civile en ce qui concerne certaines infractions. Si tu es blanc, non.
Le jour où (Dieu nous en préserve) Marine Le Pen fera voter une loi mémorielle sur la bataille de Poitiers, copié-collé de la loi Taubira, diras-tu la même chose?
Gwynfrid a écrit :
Non, la concurrence victimaire c’est insister lourdement sur les malheurs réels ou supposés d’une communauté en vue d’obtenir des avantages particuliers pour cette communauté. Je ne fais rien de tel. Je suis infiniment moins obsédé par le racisme et l'(anti)racisme que notre bon gouvernement. Je me contente de pointer des généralisations dangereuses dans le discours de personnes avec qui je discute sur un blog. Je ne demande aucun avantage pour personne, si nous pouvions appliquer beaucoup plus strictement qu’on ne le fait le principe d’égalité devant la loi, j’en serais très heureux.
Gwynfrid a écrit :
Non, la réponse au racisme c’est justement de rester au niveau de l’individu et refuser d’entrer dans les généralisations et les amalgames. Si « je » suis victime du racisme, j’ai le droit de le dire. Si « tu » commet un acte de racisme ou profères une accusation injuste, j’ai le droit de le dire. Ce que je dois m’interdire de dire c’est « nous » (membre de l’ethnie X) sommes (victimes/bourreaux) ou « vous » (membres de l’ethnie Y) êtes (victimes/bourreaux).
Les membres d’une ethnie n’ont aucun caractère commun généralisable pour construire ce type de phrase.
@lib
Pour un résumé il était étonnamment proche de la traduction erronée d’une des phrases de l’article d’origine. Si proche qu’il ne diffère que d’un unique mot….
Mais alors, si votre phrase était le résumé erroné d’une phrase en anglais et non une traduction et si elle illustre une théorie que vous pensez erronée bien qu’elle vous plaise alors… je comprends mieux… Mais parfois c’est plus simple de juste dire qu’on s’est un peu emballé 🙂
Sinon: « At the bottom, among those children who are all from families with incomes low enough to receive free meals at school, are white English children, who meet the standards 30 percent of the time. » ne risque pas de me défriser… vu que je ne le suis pas en premier lieu et qu’en second lieu je ne pense pas (comme vous et Sowell manifestement) qu’il est dans l’ordre naturel des choses que le plus abruti des petits blancs anglais (descendant de Shakespeare et Newton en ligne direct) soit malgré tout plus futé qu’un petit noir descendant d’on ne sait trop qui mais en tout cas de personne de réellement intelligent (et oui, je pousse un peu le bouchon rien que pour vous embêter).
Non… ce qui me défriserait (si c’était possible) dans l’article de Sowell c’est qu’un petit blanc au UK est forcément un descendant de la race qui nous a donnée Shakespeare… Sans compter l'(in)habituelle complainte sur le welfare state et le c’était mieux dans les années 40, assez rigolo pour un noir américain au passage.
Bref, vous mettriez en pièce un article aussi ridicule s’il exposait une théorie qui vous déplait d’une façon aussi indigente. Mais vu que là ça va dans un sens qui vous plait… vous êtes prêt à tous les excès pour le défendre ? Foncez, ca ne me défrisera pas 🙂
(et mes filles ont un fer à friser alors… même pas peur)
Lib a écrit :
Voilà. C’est ce qu’on appelle la pression. La pression raciste blanche est donc 10 fois plus élevée que la pression raciste noire.
Chaque noir souffre dix fois plus de racisme que chaque blanc. Les lois de protection des noirs sont légitimes, CQFD et merci pour votre exemple probant.
@ Lib,
Désolé Lib, mais pour moi, c’est votre raisonnement qui ne tient pas la route car il est fondé sur un indicateur qui n’a pas grand sens.
Pour « quantifier » le racisme, vous prenez en effet le nombre total d’interactions racistes. Ce faisant, vous en arrivez à considérer dans votre exemple que 100 blancs victimes 1 fois d’une interaction raciste, c’est « quantitativement » la même chose que 10 noirs victimes 10 fois d’une interaction raciste. 100 x 1 = 10 x 10 : effectivement, mathématiquement, c’est imparable.
Le seul problème, que vous soulevez d’ailleurs vous-même en en occultant la portée (quand vous dites, de la façon la plus neutre possible, « il est seulement plus concentré sur moins de victimes »), c’est que dans votre exemple, pour chaque membre de la minorité, le nombre d’interactions racistes est dix fois plus élevé que pour chaque membre de la majorité. Et ça, ça change tout (même si le total, qui ne nous dit pas grand-chose, est le même).
L’indicateur pertinent pour évaluer le racisme en tant que problème de société, c’est plutôt en effet le pourcentage de chances pour une personne de se retrouver face à un raciste, qui correspondra statistiquement à l’occurrence réelle d’un tel événement. Dans votre exemple, ce pourcentage est de 1/109 pour un blanc et de 10/109 pour un noir.
Pour simplifier, si sur 100 interactions, on a 1 interaction raciste, on peut presque considérer le phénomène comme anecdotique ; si l’on passe à 10 interactions racistes sur 100 (1 sur 10), cela peut devenir problématique. On ne peut donc pas dire que l’on est en présence de deux problèmes d’égale ampleur. Je maintiens donc ce que j’ai dit.
On peut raisonnablement supposer par ailleurs que le racisme s’exprimera plus facilement chez les membres de la majorité tout simplement parce qu’il faut plus de courage pour le faire quand on appartient à la minorité. Dans votre groupe théorique, l’unique noir raciste n’hésite pas à défendre ses idées haineuses à 1 contre 100, il faut reconnaître qu’il ne manque pas d’aplomb. Mais est-ce que ça se passe vraiment comme ça dans la vraie vie ?
Pour ce qui est de ce que vous appelez mes « conclusions erronées », ce ne sont pas les miennes, ce sont les vôtres, puisque vous me faites dire, encore une fois, le contraire de ce que je dis (alors que vous acceptez par ailleurs mon hypothèse d’égale répartition du racisme quelle que soit la couleur de peau, ce qui est en contradiction avec ce que vous voudriez me faire dire ensuite).
Mais le sujet est évidemment plus complexe car il y a d’autres paramètres que la seule dimension « quantitative », comme par exemple le pouvoir ou la position socio-professionnelle statistique de la minorité par rapport à celle de la majorité, les différences qu’il peut y avoir entre « venir vivre dans un pays où la majorité des habitants n’a pas la même couleur de peau que la sienne » et « voir arriver dans son pays de nouveaux habitants qui n’ont pas la même couleur de peau que la sienne », ou encore les sentiments compliqués qui ont pu naître, chez les uns et chez les autres, de différents épisodes de l’histoire des deux derniers siècles dans différentes parties du monde…
Quant au mot « antiracisme », moi je le prends au sens littéral, basique, global : « contre le racisme ». Le racisme sous toutes ses formes, qui qu’il vise et d’où qu’il vienne… Y compris, puisque il faut le préciser, lorsqu’il s’exerce contre des membres de la majorité (cela arrive, y compris en France, notamment à certains endroits où la minorité est de moins en moins minoritaire) ou qu’il émane de membres d’une minorité (on connaît au moins un exemple problématique en France : l’antisémitisme de certains musulmans). L’« antiracisme » n’a donc rien d’un « racisme inversé ».
@Khazan, franchement, votre commentaire est assez confus, peut-être trop subtil ou ironique.
L’article est très simple. Les mauvaises performances scolaires sont communément attribuées à l’environnement social (être pauvre est un facteur négatif) et à la race (noir est un facteur négatif). De manière intéressante, le 2e facteur est commun aux racistes et aux (anti)racistes. Pour les premiers, les noirs performent moins parce qu’ils sont inférieurs, pour les seconds c’est parce qu’ils sont victimes du racisme. Pourtant, on s’aperçoit qu’au UK, parmi des populations également pauvres (premier facteur neutralisé) ce sont les blancs qui performent le moins (résultat contraire au 2e facteur). Sowell conclut que cette situation contredit la théorie privilégiée et suggère une explication alternative.
L’explication alternative est spéculative, je la trouve intéressante mais ne prétends pas qu’elle soit vraie. Que cela ne vous fasse pas oublier le point principal qui est que l’observation contredit la théorie privilégiée.
Jeff a écrit :
J’ai bien compris que c’était votre postulat mais il est éminemment discutable. La société doit sanctionner les crimes et les délits quels qu’ils soient. La justice punit le crime, pas le criminel, son rôle est encore moins de soulager la victime. Vous choisissez comme critère la probabilité d’être victime ce qui vous fait privilégier le racisme anti-noir, mais le même raisonnement appliqué à la probabilité d’être coupable vous ferait privilégier le racisme commis par les noirs.
Jeff a écrit :
Vous dites que vous supposez le racisme également réparti, mais plusieurs éléments suggèrent que vous n’y croyez pas vraiment. A commencer par ce que vous écrivez 3 lignes plus haut : « On peut raisonnablement supposer par ailleurs que le racisme s’exprimera plus facilement chez les membres de la majorité ». Ou votre paragraphe d’il y a quelques temps sur les petits blancs. Pourtant ces gens sont minoritaires localement et votre raisonnement sur la probabilité d’être victime devrait vous pousser à les défendre. Las. Pour eux c’est « ok, ne les oublions pas mais attention au dérapage ». C’est ça le drame de l'(anti)racisme. On prétend lutter contre le racisme, fléau majeur de la société. On se convainc que le racisme principal est celui de X contre Y. Et on se retrouve à privilégier Y contre X, ce qui est du racisme.
Je vous propose une autre approche : l’absence de racisme. Ne pas considérer contre toute évidence que le racisme est un problème essentiel de notre société. Refuser de laisser la race entrer en ligne de compte dans notre jugement des actions des gens.
Jeff a écrit :
Vraiment? Vous citez à juste titre l’antisémitisme de certains musulmans (sont-ils vraiment musulmans d’ailleurs?) Rappelez-vous la triste affaire Merah. Souvenez-vous de ces témoignages effarants de profs qui racontaient avoir vu leurs élèves, des gamins, refuser d’observer une minute de silence, voire manifester bruyamment leur admiration pour l’assassin. Comparez maintenant l’énergie avec laquelle le parti que vous soutenez avec une constance qui vous honore (aucune ironie de ma part, je respecte la loyauté) a condamné ces comportements avec celle qu’il a employée pour dénoncer les propos de deux gamines à l’égard de Mme Taubira. A l’indignomètre, il apparaît clairement que des centaines de gamins qui acclament un assassin d’enfants c’est infiniment moins grave que deux gamines qui insultent un ministre.
Autre exemple, j’ai donné plus haut le lien d’un article qui raconte qu’un élu de la république a passé un décret extrêmement controversé dont un des objectifs est d’inciter les entreprises à embaucher des membres de l’ethnie majoritaire (afro-martiniquais). Ce point (à ma connaissance) n’a absolument pas été repris dans les media et a été totalement ignoré par les commentateurs sous ce fil.
L'(anti)racisme postule le conflit ethnique et enferme dans le conflit ethnique. Il devient extrêmement difficile à un (anti)raciste de dénoncer un comportement raciste émanant d’une race supposée victime parce que ça tape sur ces « victimes », comme les racistes. Personne ne voulait faire un fromage de cette histoire de jeunes qui acclamaient Merah pour ne pas stigmatiser.
La solution, là encore, c’est l’absence de racisme. Des centaines de gamins, quelles que soient leur religion ou couleur de peau, qui acclament un assassin antisémite, c’est préoccupant. Ca ne justifie pas une marche contre l’antisémitisme (ce genre de truc ne sert à rien à part flatter les politiques) mais une analyse approfondie et dépassionnée. Deux gamines, quelles que soient leur religion ou leur couleur de peau, qui traitent une ministre noire de guenon, c’est navrant.
@lib
« @Khazan, franchement, votre commentaire est assez confus, peut-être trop subtil ou ironique. »
« »L’explication alternative est spéculative, je la trouve intéressante mais ne prétends pas qu’elle soit vraie. »
Vous maîtrisez parfaitement Schopenhauer.
Félicitations.
« Que cela ne vous fasse pas oublier le point principal qui est que l’observation contredit la théorie privilégiée. »
En fait… non 🙂
Ce supposé point principal de l’observation (que j’aimerais assez voir exposé sous forme d’une statistique scientifique) ne contredit pas grand chose si ce n’est des théories racistes.
« Les mauvaises performances scolaires sont communément attribuées à l’environnement social (être pauvre est un facteur négatif) et à la race (noir est un facteur négatif). De manière intéressante, le 2e facteur est commun aux racistes et aux (anti)racistes. »
Que les mauvaises conditions sociales déterminent de mauvaises performances scolaires est, sans doutes, vrai (pour les noirs comme pour les blancs).
En revanche, que la race puisse déterminer de mauvaises performances scolaires n’est vrai que pour les racistes. Pour les autres, la race est un déterminant de la pauvreté en Europe et aux US et comme la pauvreté est un déterminant des mauvaises performances scolaires etc…
Vous faites une erreur de logique.
Du coup que « Pourtant, on s’aperçoit qu’au UK, parmi des populations également pauvres (premier facteur neutralisé) ce sont les blancs qui performent le moins (résultat contraire au 2e facteur). » Est, comme je vous l’ai déjà signalé:
– une généralisation abusive des supposée statistiques exposées
– une conception raciste de la naturelle supériorité intellectuelle des blancs sur les noirs. Puisqu’il vous semble évident que, toutes choses étant égales par ailleurs, les blancs devraient être plus intelligents que les noirs. Sinon pourquoi s’étonner du contraire ?!
Pour conclure je vous rappelle que la « constatation » de l’article est (histoire que vous ne repartiez pas en mode j’ai rien compris):
– Dans un des districts pauvre de Londre, le groupe des noirs performe mieux que le groupe des blancs.
– Le groupe des blancs de ce district performe moins bien que le groupe des noirs de n’importe quel autre district pauvre.
Pour faire une théorie la dessus, il faudrait avoir les % de noirs et de blancs dans chacun des districts, le niveau de pauvreté de chacune des communautés dans chacun des districts etc…
Sinon, c’est comme faire 5 tirage à pile ou face et monter une théorie sur le fait que pile soit tombé une fois et face 4 fois.
khazan a écrit :
Vous rigolez? Si ce que vous dites est vrai, le racisme ne serait qu’une sous-section du social et il suffirait d’une politique de (re)distribution importante (qui bénéficierait de facto plus aux noirs) pour régler tous les problèmes. Non, le problème ne se limite pas à sa dimension économique. C’est d’ailleurs pour cela qu’on nous parle des CV anonymes etc, l’argument étant qu’à capacité et diplômes égaux, la société raciste privilégiera le blanc.
Bien sûr, en France où la connaissance est interdite, on n’a pas beaucoup d’éléments pour travailler. Mais dans des pays encore libres comme les US, on a des statistiques ethniques qu’on croise avec les statistiques sociales. Et il apparaît que les noirs performent moins, que l’aspect social est loin de tout expliquer, et c’est justement ce qui fait débat. La gauche (anti)raciste explique le delta par le racisme, les racistes par l’infériorité intrinsèque de la race. Le reste essaie de comprendre.
Je ne suis pas un expert, je ne suis pas obsédé par les problématiques de races comme ceux qui organisent des grandes marches ou montent des associations lourdement subventionnées. J’ai lu des trucs assez convaincants sur une certaine culture antiscolaire qui se serait développée parmi les jeunes noirs, selon laquelle le fait de bien travailler à l’école serait perçu négativement. Un tel comportement serait caractérisé péjorativement de « acting white ». J’ai lu des descriptions un peu similaires sur certains jeunes français issus de l’immigration.
Bien sûr, Sowell propose une explication complémentaire avec son histoire de culture victimaire. Manifestement ça ne vous plaît pas. Tant pis. Moi je trouve l’idée intéressante. Au moins, à la différence de votre suggestion que tout s’explique par les aspects sociaux, elle n’est pas contredite de façon flagrante par les observations.
khazan a écrit :
Euh, non. Je ne sais pas si c’est l’anglais qui vous pose problème, mais la constatation est beaucoup plus large. « At the bottom, among those children who are all from families with incomes low enough to receive free meals at school, are white English children, who meet the standards 30 percent of the time. » Ce que dit Sowell c’est que si on considère uniquement les enfants éligibles aux repas gratuits en Angleterre (ie pauvres), les asiatiques et noirs d’Afrique ont 60% de succès, les antillais 50% et les blancs 30%. La phrase sur laquelle vous bloquez est une illustration, elle commence d’ailleurs par « The Economist points out that ».
@Jeff, @Gwynfrid, le vieux fil sur la mort de Méric est fermé. Mais je suis tombé sur cette info ahurissante qui m’y a fait penser. C’est donc la troisième fois qu’une municipalité communiste fait George-Ibrahim Abdallah citoyen d’honneur de sa ville. M. Abdallah a été jugé et condamné en France pour complicité d’assassinat sur le sol français. La municipalité invoque l’engagement communiste de M. Abdallah pour justifier l’honneur qu’elle lui fait.
Encore une nouvelle illustration de la tolérance douteuse de la gauche de gouvernement pour la violence politique quand elle est de son bord. Et l’absence totale d’équivalence à droite. Je ne parviens pas à ne serait-ce qu’imaginer une situation symétrique.
D’abord il faudrait trouver un terroriste d’extrême-droite, ça ne court pas les rues. Il y a Ted Kaczynski ou Breivik, mais il n’ont pas tué en France. En gros, il faut remonter à l’OAS il y a un demi siècle pour trouver des terroristes d’extrême-droite en France. Pour un ventre fécond, ça craint un peu.
Après il faudrait imaginer un élu assez con pour proposer d’honorer par exemple Bastien-Thiry et être suivi par son conseil municipal. Je sais qu’il y en a qui en tiennent une sacrée couche au FN, mais même eux doivent se rendre compte que ce serait débile. Généralement, quand un mec commet un crime on a plutôt tendance à s’en désolidariser. Pour dire « oui cet assassin partageait nos idées, c’est un héro », il faut vraiment être atteint.
Enfin, imaginer les réactions publiques à une telle décision fait tourner la tête. On aurait droit à au moins 3 marches nationales contre le nazisme, des appels à la dissolution de l’UMP, les antennes envahies par des armées de sociologues subventionnés venant expliquer qu’envisager de voter à droite est déjà limite criminel.
Ici, rien. Le parti qui encensa Staline, célébra le pacte germano-soviétique, loua Mao, bénit Pol Pot etc… honore un terroriste antisémite et ça fait un pauvre articulet dans le Figaro. Et ce sont ces gens-là et leurs alliés politiques qui ne cessent pas de donner des leçons de morale politique.
@lib
Avec vous j’ai toujours l’impression qu’on parle de choses différentes…
Bref… joyeux Noël.
Sinon, oui, les théories type « Sowell » me dépriment de façon épidermique. Je l’avoue bien volontiers. J’ai tendance à les écarter sans même regarder ce qu’elles contiennent. En effet il s’agit souvent de théories « idéologiques » qui s’appuient sur un chiffre pour en tirer des conclusions qui n’ont rien à voir.
bref les chiffres (en tout cas des chiffres) sont là:
https://docs.google.com/spreadsheet/ccc?key=0AonYZs4MzlZbdDU5MFdKeWFseHpoRFVYUW45REZvZ3c#gid=1
Vous noterez qu’ils sont « a peu près » conformes à ce que décrit Sowell… (les écarts blancs/noirs sont un peu moins fort que les chiffres que vous et lui citez mais bon… ca reste raisonnable).
Ils indiquent (a mon avis mais chacun choisi ses batailles) que le contexte économique explique de façon écrasante les différences de résultats scolaires. Quelque soit le groupe considéré les résultats « no free meal » sont très supérieurs aux résultats « free meal »…
Ils indiquent aussi que quelque soit le groupe considéré les chinois et les indiens s’en sortent plutôt mieux que les descendants de Newton et Shakespeare.
Ce serait intéressant de voir les stats avant/après la mise en place de cette politique de free meal (qui est vous le noterez une politique de redistribution).
En ce qui concerne les noirs pauvres vs les blancs pauvres, ces chiffres comparent en gros 10% des blancs vs 30% des noirs. En effet les blancs « pauvres » représentent 10% des blancs. Alors que les noirs « pauvres » représentent 30% des noirs.
Est-ce que vous trouvez vraiment anormal que les 10% des blancs les plus défavorisés scorent plutôt moins bien à l’école que les 30% des noirs les plus défavorisés ? Moi, ca me parait assez naturel. Il faudrait pousser l’analyse un peu plus loin mais je ne suis pas certain que ca requiert une théorie spéciale… si ?