Et donc ? Paf le PS ?

bombeÉcartons d’emblée les considérations générales sur l’utilité d’une opposition en ordre de marche, que sinon, c’est encore le prétendu facteur qui va  récupérer la mise, que ça cristallise les tensions, que pour le coup, là, ça pourrait vraiment nous péter à la gueule, alors un peu de sérieux.

C’est républicain mais c’est chiant.

Après tout, on a bien le droit d’avoir envie que ça pète un peu, juste pour rigoler. Et vu que nous n’avons, ni vous ni moi, aucune responsabilité, qu’est-ce qui nous pousse donc à vouloir nous montrer responsables ?

Autant l’avouer : cela fait tout de même des mois qu’on l’attend, l’implosion. Mais ça chipote, ça chipote. Michel Rocard avait promis de quitter le PS si Ségolène Royal était première secrétaire. Résultat, c’est Martine Aubry et il a carrément abandonné la politique. Jean-Luc Mélenchon a formé son truc, soit, mais ce n’est pas l’hémorragie attendue. Nos espérances d’esprits retors ont évidemment culminé avec le Congrès de Reims et le psychodrame à nul autre pareil que nous ont joué les socialistes. Mais ils ont été déçus.

Depuis, l’on pouvait bien compter sur l’animosité persistante entre les royalistes et les légitimistes, s’esbaudir devant la démission de Vallini, rire de celle qui se serait bien vue s’occuper de l’international[1], mais ça vivotait. Jusqu’au Grand Pardon, joué pour l’occasion au mois de février, laïcité oblige.

Les royalistes intégraient la direction. Même si la base idéologique de cette réconciliation est inconnue, elle avait lieu.

Et ce week-end, la constitution des listes européennes donnait lieu à un grand affichage d’unité. Ou plutôt, au plus éphémère affichage d’unité qu’il ait été donné de voir. A en croire Gérard Collomb, on a poussé des mecs exténués sur une estrade, allez, souriez ou disez « ouistiti » si vraiment le cœur n’y est pas. Bon, alors, ok, ouistitiiiiii, toc, c’est dans la boîte. Le PS est uni. Pour quelques heures. Le temps de dormir, et de bouffer un truc.

Après, ce fut l’éclatement.

Prévenants, ces messieurs du PS ont d’abord laissé Martine Aubry ramener Benoît Hamon au rang de potiche (« Benoit, il n’a pas besoin d’être numéro 1 car c’est maintenant l’idole de toutes femmes françaises, quel que soit leur âge, des grands-mères aux plus jeunes« ), illustrant ainsi le souci extrême de parité qui domine au PS. Mais après, purée, les messieurs se sont régalés. Ils s’en sont mis plein derrière la cravate. De vraies gosses.

Vincent Peillon, que l’on croyait plus habile, qualifie de « crève-cœur » sa nomination comme tête de liste dans le Sud-Est, pour mieux expliquer ensuite que le Sud-Est est la seule région où il souhaitait aller.

Gérard Collomb, que l’on croyait pondéré, n’y est pas allé par quatre chemins :

« Une fronde est en train de s’organiser parce que les listes sont ubuesques et donc ne feront pas de bons résultats »

Sur Vincent Peillon, il n’y va pas avec le dos de la cuillère,

« Mais y connaît pas Raoul ce mec ! Y va avoir un réveil pénible, j’ai voulu être diplomate à cause de vous tous, éviter que le sang coule. Mais maintenant c’est fini, je vais le travailler en férocité, le faire marcher à coup de lattes, à ma pogne je veux le voir ! Et vous verrez qu’il demandera pardon et au garde à vous… »

à moins que ce ne fusse

« Il reste (…) un bon candidat pour les six personnes qui l’ont désigné, pour les autres, je suis plus dubitatif »

Pour faire bonne mesure, François Rebsamen, les quatre chemins et le dos de la cuillère étant pris, a décidé de ne pas y aller de main morte. Jugez-en :

« Aujourd’hui, on ne fait pas le choix des meilleurs, on fait souvent le choix du plus petit commun dénominateur »

ou encore, en Bourgogne,

« forcément, on ne ratifiera pas cette liste car on est extrêmement frustré du fait qu’on avait un député sortant de qualité et il n’a pas été retenu »

C’est qu’en effet, les listes doivent encore faire l’objet d’un vote des militants le 12 mars et, avec l’ambiance folichonne qui règne au parti, on pourrait imaginer quelques surprises.

Pour ce qui est du corpus idéologique, toutefois, c’est Gérard qui raconte. Car, sur les européennes, il a fallu rassembler. Alors, les socialistes ont fait l’effort d’une « trouvaille sémantique« .

« Cette trouvaille sémantique se résume en une formule : « une politique de juste échange ». Pour ceux qui se demanderaient en quoi consiste exactement une « politique de juste échange », l’explication vient immédiatement après : « la politique de juste échange », c’est « une politique européenne commerciale ajustée ». »

Le lendemain, d’ailleurs,

« Chaque courant tient à préciser ce qu’il entend par « juste échange » et au fil des interventions, on s’aperçoit que chacun y met exactement ce qu’il veut. Les uns expliquent qu’il faut fermer les frontières pour protéger nos industries, les autres qu’un retour à un protectionnisme malthusien ne ferait que, comme en 1929, donner un tour plus aigu à la crise économique actuelle. »

Avoir perdu Bockel et Mélenchon ne les a même pas aidés.

Alors quoi, paf, le PS ?

J’vais vous dire, moi : on va encore être déçus. Ils ont la synthèse dans le sang, ou une conscience aiguë de leurs intérêts personnels agrégés[2]. On peut évidemment douter qu’un vote négatif des militants intervienne, tant le signal donné serait catastrophique pour l’image du PS. On tablera sur un reste d’esprit de responsabilité.

De surcroît, il se pourrait que tout ceci fasse les affaires de Martine Aubry. C’est ainsi qu’elle a assisté à un affaiblissement général des courants. Moscovici a repris son autonomie. Peillon est un peu fâché avec Collomb, un peu aussi avec Royal.  Bartolone s’est brouillé avec Fabius. Ceci sans parler de Delanoë, au firmament il y a six mois[3], has been depuis quatre.

Mais à quel point cela fera-t-il vraiment les affaires de Martine aux européennes ? Le parti socialiste pourra-t-il faire mieux que de proposer aux électeurs des mots d’ordre si équivoques voire insipides – tels que la « politique de juste échange » – qu’il donnerait du relief aux discours de Bayrou ?

On dit que Martine Aubry a l’intention de s’engager fortement dans la campagne. Le pourra-t-elle si elle ne peut tenir un discours fort ?

On sait que ce scrutin n’est pas favorable aux partis de gouvernement. Le PS semble aujourd’hui partir au champ électoral en offrant ses divisions et déchirures aux yeux de tous. Si le score du PS est faible, les dissenssions si visibles, si fortes, aujourd’hui, pourront-elles prendre encore une autre ampleur ?

Certains, tels Moscovici et Rebsamen, incriminent la « logique des courants« . Il y a tout lieu de penser qu’il y a effectivement quelque chose de structurel à changer, au PS.

  1. et pourquoi pas de la direction, tant qu’t’y es, ma coquine ? []
  2. on en connaît d’autres []
  3. au point que je me suis offert son livre []

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38 commentaires

  • Ah non, Nick, pas toi ! J’ai de très bons commentateurs orthographiques mais toi, j’aurais espéré que tu me laisses la liberté de jouer avec un « fusse » si le cœur m’en dit !

    A toutes fins utiles, du coup, je précise que Collomb ne s’appelle effectivement pas Raoul.

  • Il eût été écrit « fussoire », j’aurais laissé passer. Mais c’est plus joli de remplacer un « fusse » par un « fût », d’autant plus qu’à Lyon, Collomb a de la bouteille (héhé), et qu’évoquant Martine Aubry, ça me fait penser à Mauroy, le rougeaud (re-héhé) de Lille. Mais c’est vrai que les socialistes poussent le bouchon (triple play) un peu loin en ce moment. 😉

  • Moi aussi je suis en attente de l’implosion du PS, juste comme ça, pour voir ce que cela fait.

    Et tout pareil, je suis déçu, le Congrés de Reims devait être le point culminant de leur « Amour Gloire et Beauté », on a senti que nous étions pas loin de la rupture, et par effet européen falsificateur cela se rabiboche…

    Mais j’ai quand même bon espoir. Allons, nous sommes en 2009, laissons passer cette année, je pense que Ségolène Royal du fait d’une très longue marche dans le désert ne va plus avoir suffisament de carburant et va finir par se brouiller avec Match et Voici, une petite annonce bien précipité au 20h courant 2010 de sa candidature va probablement être cette petite étincelle annonciatrice des grandes explosions.

    Gardons espoir Koz, tous les ingrédients sont là, il n’y a aucune raison que cela ne pête pas !!!

  • Marc a écrit:

    Moi aussi je suis en attente de l’implosion du PS, juste comme ça, pour voir ce que cela fait.

    Je vois que nous sommes tous deux de grands curieux créatifs. En fin de compte, c’est ça, le problème : les socialistes sont les ennemis de la création (avec un petit c, tout de même).

  • Koz a écrit:

    C’est qu’en effet, les listes doivent encore faire l’objet d’un vote des militants le 12 mars

    Ha merdum, va falloir compter des voix 😉

    Koz a écrit:

    allez, souriez ou disez “ouistiti”

    Euh… n’est-ce pas plutôt « dites… » ?!

  • Même réaction que pour Nick… Bordel 😉
    En l’occurrence, « disez ouistiti », c’est ce que dit systématiquement mon fils quand il prend son appareil photo. Et, morbleu, vous pourriez me faire crédit de savoir conjuguer « dire » à l’impératif.

  • Tu te prends la tête avec des trucs totalement dénués d’intérêt : des idées, des propositions, un mode de fonctionnement. Plus on va s’approcher des élections, plus tout cela va partir à la baille avec la juste échangitude et ils vont tous finir par faire comme Royal : se résumer au Sarko-bashing pur et simple.

    Mais comme c’est la crise, que les gens sont inquiets et que les européennes servent justement à montrer son mécontentement en votant pour des gens qu’on n’a pas envie de mettre au pouvoir, l’UMP va se faire étriller. Et cette fausse victoire flinguera au PS les vélléités de renouvellement tout comme les forces centrifuges.

  • Koz a écrit:

    Certains, tels Moscovici et Rebsamen, incriminent la “logique des courants“. Il y a tout lieu de penser qu’il y a effectivement quelque chose de structurel à changer, au PS.

    Ah, ça c’est sur. On peut faire aujourd’hui, au lendemain de la désignation des listes Européennes, le même constat que celui fait les jours qui ont suivi le Massacre de Reims.

    1- Une contradiction totale entre la logique parlementaire du Parti (vote sur les motions qui determine le rapport de force au sein de la direction) et la désignation du 1er secrétaire sur le mode « présidentiel ».

    2- Et puis cas aggravant, une majorité qui n’assume pas sa logique présidentialiste. Ce qui a la désagréable conséquence de créer des courants totalement superficiels qui ne reposent pas sur de véritables clivages politiques, et qui va même jusqu’à fondre dans une seule et même majorité ceux qui sont d’accord sur pas grand chose, a l’exception du nom du candidat qu’ils ne veulent pas voir representer la gauche en 2012. Ce qui affaiblit bien entendu considérablement la chance de voir l’unité du PS se reformer autour d’une ligne politique claire et cohérente.

    Le PS est bel et bien malade de sa schizophrénie institutionnelle.

    Autre contradiction de taille, le parti, première formation politique en nombre d’élus, est tiraillé entre le national et le local (extrait d’une note publiée sur le blog « puzzle socialiste » du Monde):

    La montée au créneau du « terroir socialiste » symbolisé par les coups de gueule des grands élus est d’autant plus marquée que ces dernières années ont été dominées par une dichotomie croissante. D’un côté le parti d’en bas, celui qui gagne les élections régionales, cantonales comme municipales et organise sans heurts des congrès fédéraux consensuels. De l’autre, le parti d’en haut qui perd les élections présidentielles, législatives mais aussi les référendums sans oublier d’organiser des congrès nationaux cotonneux ou cacophoniques. Haro sur Solferino!

    enfin bref, rendons tout de même hommage à Aubry, qui finalement aura réussi le pari Ô combien ambitieux et totalement vain d’assurer une représentativité la plus juste possible entre les courants, les impératifs de non-cumul, de diversité et de parité.

    Les coups de gueule des élus, bien que très compréhensibles, reposent tout de même sur les arguments assez déroutants. Je cite à titre d’exemple François Rebsamen, grand promoteur pourtant de la rénovation du parti:

    « on ne ratifiera pas cette liste car on est extrêmement frustré du fait qu’on avait un député sortant de qualité et il n’a pas été retenu ».

    ben oui, mais en même temps, c’est un peu le prix du renouveau et de la diversité. Difficile de rénover le corps électoral en reconduisant systématiquement les sortants (majoritairement des « Middle Aged White Males »), aussi talentueux soient ils.

    Et puis c’est un peu tard pour dire qu’on a mal au PS! Fallait mettre Peillon ou Royal a la tête du PS à Reims, et puis c’est tout! : )

  • Liberal a écrit:

    Tu te prends la tête avec des trucs totalement dénués d’intérêt : des idées, des propositions, un mode de fonctionnement. Plus on va s’approcher des élections, plus tout cela va partir à la baille avec la juste échangitude et ils vont tous finir par faire comme Royal : se résumer au Sarko-bashing pur et simple.

    Lib, t’es gentil, moi, justement, j’essaie d’instiller un peu de joie, de peps, de fantaisie, dans ce monde rendu hagard par la crise. Et là, toi tu nous entraînes vers des considérations désespérantes sur l’état pitoyable du débat politique.

    Au demeurant, même s’il faut y ajouter pas mal de com’, de sens politique, de moyens etc. Sarko a aussi un peu gagné parce qu’il avait mené, et fait mener à l’UMP, un vrai travail de fond.

    Donc, ne nous desespérons pas, il est encore possible que le fond ait du sens. Cela étant, tu as probablement raison. Sous une réserve, les européennes sont réputées difficiles pour les deux partis de gouvernement.

    Marc a écrit:

    @ Koz:
    Mais ouais, on est des créatifs que de trop longues études de droit ont stérilisés….

    Ah. Toi aussi…

    zeyesnidzeno a écrit:

    Le PS est bel et bien malade de sa schizophrénie institutionnelle.

    Je fais très bref parce que boulot, aussi, mais effectivement, cela tend à démontrer que le fonctionnement proportionnel, parlementariste, intéressant sur le papier, souffre de défauts rédhibitoires au stade de l’application.

  • Koz a écrit:

    Je fais très bref parce que boulot, aussi, mais effectivement, cela tend à démontrer que le fonctionnement proportionnel, parlementariste, intéressant sur le papier, souffre de défauts rédhibitoires au stade de l’application.

    disons que le PS n’a jamais vraiment tranché en faveur d’ un mode ou d’un autre. et puis, si il y va de l’intérêt général de conserver ce mode hybride, il faudrait au moins « inverser le calendrier » au sein du PS. La désignation du 1er secrétaire en premier lien, le vote sur la ligne politique dans un second temps. Je viens de retomber sur les arguments de Jospin quand il défendait l’inversion du calendrier Présidentielles/Législatives:

    Pour la première fois depuis l’adoption de la réduction du mandat présidentiel de sept à cinq ans, le Premier ministre s’est prononcé en faveur d’une inversion du calendrier électoral en 2002. Depuis Grenoble, où son parti tient Congrès depuis vendredi, il a annoncé son souhait que la prochaine élection présidentielle, pour laquelle il fait aujourd’hui figure de candidat incontesté des socialistes, intervienne avant les législatives.

    Estimant que le calendrier prévu, n’était « pas cohérent », le Premier ministre a ainsi « souhaité » lors de son discours de clôture, que « le printemps 2002 (…) ne soit pas un printemps de la confusion et des choix de convenance mais un printemps de la clarté ». Pour lui, « la portée de chaque élection dans notre vie nationale doit être respectée et le déroulement des deux doit pouvoir se faire de façon ordonnée et digne ».

    Le Premier ministre estime par ailleurs que cette inversion serait un moyen supplémentaire de limiter les risques d’une nouvelle cohabitation. Il a en effet jugé « souhaitable » que les Français « rétablissent » en 2002 « la cohérence de l’exécutif qui est la norme en démocratie ».

  • Libéral a raison : quelles que soient les difficultés du PS en matière de leadership, de propositions alternatives, d’alliances, etc., l’impopularité du pouvoir en place suffira à lui assurer un score honorable aux européennes, même si Besancenot risque de confirmer aussi en partie, à l’occasion de ce scrutin, les scores flatteurs que lui attribuent les sondages. Quant à l’explosion du PS, elle est tout aussi probable que la démission de Sarkozy…

  • Il me semble que le PS parlait, aussi, d’une « élection imperdable » en 2007, du fait d’impopularité de Jacques Chirac… Le jour viendra peut-être où le PS cessera de s’appuyer sur l’impopularité prétendue du pouvoir en place pour essayer d’exister par lui-même.

  • Koz, on reparle des législatives anticipées de 97 qui étaient imperdables pour la droite?

    Là où tu as raison, c’est que le PS va confondre contre-performance de l’UMP aux européennes et impopularité durable de Sarkozy.

  • Voilà un blog curieux. L’auteur et les intervenants n’ont certainement jamais voté pour le PS, et ne voteront probablement jamais pour ce parti dans les 60 ans qui viennent, et pourtant c’est le centre de tous les commentaires et ça casse.
    C’est un peu comme si moi, supporter du Sluc Nancy basket, je rédigeais un blog sur Pau Orthez pour dire qu’ils sont nuls, leurs recrutements n’est pas terrible, la politique du club laisse à désirer, alors que je n’ai absolument jamais eu l’intention d’aller voir un match de Pau. Et après, on parle de sarko bashing, alors que ce blog fait l’inverse.

    Je suis arrivé sur ce blog car il était « recommandé » par celui d’un certain Jusmurandini. Là encore un bloggueur du même type qui arrive, même, à trouver marrant que la féministe Fillipetti se fasse cogner dessus par son tendre époux.

    c’est dire la haine qu’engendre la politique. Le PS fait du sarko bashing effectivement, mais vous êtes, tout aussi, haineux envers le PS. certes, je n’ai pas lu des commentaires aussi excessif que chez Jusmaranditoni mais avouez que vous prenez grande jouissance à voir le foutoir au PS. Plaisir sadique.

    Bonne journée

  • @Bollock

    C’est un peu comme si moi, supporter du Sluc Nancy basket, je rédigeais un blog sur Pau Orthez pour dire qu’ils sont nuls, leurs recrutements n’est pas terrible, la politique du club laisse à désirer, alors que je n’ai absolument jamais eu l’intention d’aller voir un match de Pau.

    À une différence de taille : quoique fasse le club de Pau Orthez, ça ne changera pas la vie de 65 millions de français. Alors que le PS…

  • @ bollock: voilà un commentateur divertissant. Apparemment pu habitué aux blogs, sinon, il ne trouverait pas ce blog curieux alors qu’un billet de ce genre est emblématique de ce que font 95% des blogs politiques. Apparemment peu au fait de ce qui se fait sur ce blog, sinon il n’affirmerait pas que le PS est au centre de tous les commentaires. Apparemment, peu désireux de se renseigner avant de donner un avis, sinon il aurait pris connaissance de l’intégrale, capable en un clin d’œil de faire comprendre au plus buté des nouveaux visiteurs que le PS n’est pas le seul centre d’intérêt de ce blog, malgré tous les efforts fournis pour occuper l’espace. Malgré tout cela, et bien qu’il n’ait semble-t-il lu que 2 billets sur les 746 billets écrits depuis le 1er janvier 2007 (sans compter, donc, ceux écrits depuis le 1er juin 2005), il faut tout de même qu’il donne sa petite leçon…

    Sur le fond, Renaud vous a assez bien répondu.

    J’ajouterais que, si vous avez suffisamment peu de curiosité pour ne pas vous intéresser à ce qui se passe même dans un parti pour lequel vous n’avez pas l’intention de voter, alors soyez au moins aussi sélectif dans votre sélection de blogs. On aura aucun mal à vous citer des blogs qui correspondent à vos opinions.

    De façon amusante, je note à l’instant que Jean-Marie Colombani publie le PS choisit la voie de la facilité, et Marc Cohen, C’est oui, ou c’est non ? Le PS en ordre de marche vers la cata, signe que le sujet ne semble pas dépourvu d’intérêt. Il est vrai qu’ils sont plus susceptibles que moi d’avoir voté PS. Monsieur Bollock, attrapez donc les vôtres à pleines mains et ouvrez grands vos yeux vers l’extérieur.

    Liberal a écrit:

    Koz, on reparle des législatives anticipées de 97 qui étaient imperdables pour la droite?

    S’il s’agit de dire que la droite peut adopter des comportements et des analyses aussi stupides que la gauche, nous sommes d’accord. En revanche, je ne me souviens pas que ces législatives aient été perçues comme imperdables. Tout au plus a-t-on pu penser que personne ne pouvait être suffisamment con pour provoquer des législatives anticipées en plein mouvement social, sans avoir d’assurance de succès.

    Ce que je veux dire, simplement, c’est que cela fait semble-t-il quelque temps que le PS ne se construit que par rapport au pouvoir en place, en tablant sur le rejet populaire. Et qu’il semblerait que ce ne soit pas une analyse suffisante.

  • « À une différence de taille : quoique fasse le club de Pau Orthez, ça ne changera pas la vie de 65 millions de français. Alors que le PS… »

    Si Royal était passée, je vous parie que la France serait en crise, le chômage monterait, les déficits se creuseraient et les télés ferraient les mêmes reportages sur Michel qui fait ses courses dans les poubelles, ou qui va s’alimenter dans un magasin où on vend des denrées périmées … sujets très tendances actuellement.
    Bref, les 65 millions de Français vivraient très certainement la même vie.

    Enfin, peut être qu’elle n’aurait pas empêcher les russes d’écraser la Georgie, les USA seraient intervenus, et on serait actuellement dans un 3eme guerre mondiale. Mais j’ai de gros gros doute, si vous me permettez.

    Bonne soirée

  • @bollock

    Je trouve votre commentaire sur le basket un peu curieux pour ne pas dire que c’est du n’importe quoi. Vous dites que vous êtes un supporter du Nancy mais que vous n’auriez absolument pas l’intention d’aller voir un match de Pau. Que faites-vous quand Nancy joue contre Pau?

  • bollock souligne, comme d’autres, que, depuis quelques mois, il y a plus de volontaires ici pour le sego-bashing ou le PS-baffing
    que pour défendre la poltique gouvernementale dans la crise, en guadeloupe, ailleurs….

    m’enfin, si cela leur fait tant plaisir…

    sur les élections européennes, j’entendais ce matin alain juppe, admiré par l’hôte de ces lieux, dire à mi-voix (il est prudent) tout le mal qu’il pensait d’une liste UMP sud-ouest menée par dominique baudis…

  • Comme je l’ai déjà dit, il y a une chose qui tend à me déplaire. Vous me direz que j’ai ouvert un blog et que je dois assumer. Mais précisément, le blog a l’avantage de ne suivre que les seules règles que je veux bien fixer. C’est horriblement autoritaire comme fonctionnement, mais putain, si vous saviez, quel pied !

    Si je puis me permettre, si vous cherchez des opinions de gauche, ici, vous serez fréquemment déçus. Figurez-vous que, moi, par exemple, j’ai cessé d’écrire à Libération, Marianne, le Nouvel Obs… pour m’étonner qu’ils ne défendent pas plus le gouvernement.

    Vous me suggérez la difficulté ? Défendre le gouvernement ? Je dis « difficulté » non parce que sa politique me semble indéfendable, au contraire, mais parce qu’il est toujours plus difficile de construire que de critiquer et, aussi, parce que mes connaissances en économie font que mes billets sur le sujet sont rarement les meilleurs.

    Mais puisque l’on veut jouer à ce jeu-là, j’invite en retour chacun à faire assaut de critiques constructives, voire de propositions fiables. J’invite les blogs de gauche à choisir la proposition.

    Pour ma part, je ne suis qu’un pauvre blogueur, avec des moyens bien humains, et des obligations terriblement humaines. J’ai une famille, qui me veut me voir et un patron, qui veut me voir. Produire un billet d’analyse sur la crise économique (outre ce que j’ai précisé plus haut) n’est pas toujours dans mes capacités.

    Maintenant, en ce qui concerne Alain Juppé, pour lequel je n’ai pas d' »admiration » mais de la considération, j’entends ce qu’il dit et sur la liste Sud-Ouest, je le partage tout à fait. On a réussi à y flinguer Alain Lamassoure, ce qui est assez pitoyable, alors même qu’il fait référence au Parlement européen. Maintenant, francis, je vous propose un exercice de style marrant : écrivez-moi un billet là-dessus. Une fois que vous avez dit cela, vous dîtes quoi ?

    En l’occurrence, notez qu’au PS, il y avait matière. La preuve, trois éminents journalistes, pas spécialement de droite, ont jugé de même.

    Peut-être peut-on, maintenant, parler du sujet, et non du choix du sujet ?

  • Sur le sujet, c’est vite réglé.
    La crise du PS a un nom : Ségolène Royal. Ce qui rend l’approche « blog de droite tapant sur Royal » vs. « blog de gauche tapant sur Sarkozy » pas très réaliste. Ce qui rend, aussi, les questions de cohérence idéologique entre les courants accessoires.

    Je parie qu’on trouve sans problème des blogs « de gauche » qui tapent sur Royal, peut-être même la plupart. Ce qui est finalement assez logique, puisque Royal est de droite.

    Quelque chose de structurel à changer au PS, dites vous?
    Peut-être, on peut toujours faire mieux, mais que devrait il changer en particulier? Le plus gros problème me semble plutôt conjoncturel, et la conjoncture c’est l’ovni S.R.

  • Gatien a écrit:

    Je parie qu’on trouve sans problème des blogs “de gauche” qui tapent sur Royal, peut-être même la plupart. Ce qui est finalement assez logique, puisque Royal est de droite.

    Peut-être faudrait-il revenir aux définitions…?

    A l’origine, la notion de gauche et de droite vient de la place des députés par rapport au président de l’assemblée nationale en 1789.

    Que signifie  » être de gauche  » aujourd’hui ?

    Le P.S. est-il un parti de gauche ?

    En quoi S.R. serait-elle plus de droite que d’autres socialistes ?

    Faut-il définir la gauche par rapport aux mouvements politiques  » révolutionnaires  » ?

    Des questions de fond que le P.S. ne pourra pas éviter éternellement non ?

  • Sans bollocks ni bullshit, je ne crois pas que le PS taille des croupières à la majorité lors des européennes.

    1/ L’ électorat, au moins en partie, a encore en tête l’ autre schizophrénie du PS (les « oui » et les « non » au référendum).

    2/ La présidence française de l’ UE a été vue comme un succés. Notamment, elle a montré qu’ on pouvait faire bouger l’ Europe et que, en ces temps de crise, elle remue encore.
    Si, en plus, la Commisssion accepte la « TVA Restos » …

    Tout ceci joint à l’ image désastreuse du PS dans l’opinion quant à sa capacité de proposition.

    Les bouffeurs de voix seront plutôt l’ extrême gauche, les Verts, les souverainistes impénitents. Mais s’ ils restent divisés, l’ impact sera limité.

  • sur le fond je suis parfaitement d’accord avec erick ci dessus sur le fait que les mollets des grands partis seront plus marqués par les partis les moins bien représentés au parlement: verts, gauche de la gauche, anti TCE de droite…
    l’UMP ne fera sans doute pas un « grand » score, et le PS n’en prend pas le chemin…il y a une logique du « au moins là je peux voter ce que je veux et ne pas être contraint par le vote « utile » »
    qui est en général présente…

    à carredas…le PS est-il de gauche? qu’estce qu’être de gauche en 2009, en dehors du nouvel obs’et de quelques hebdos qui y reviennent régulièrement, verel y a consacré une série de billets, avec débats, il y a quelques mois….

    à koz…bien entendu sur votre blog vous êtes maitre des thémes , des posts, et même des commentaires, mais il me semble que nous autres, modestes préposés aux commentaires, pouvons donner notre analyse sur les choix « éditoriaux »…

    sur la, les sites Sud-Ouest, la mise à l’écart d’alain lamassoure vaut celle de gilles savary….
    peut-être les deux pourraient ils former un club, voire une liste bordelaise…dans la logique de mon premier paragraphe, ils auraient un certain succés!

  • francis a écrit:

    à koz…bien entendu sur votre blog vous êtes maitre des thémes , des posts, et même des commentaires, mais il me semble que nous autres, modestes préposés aux commentaires, pouvons donner notre analyse sur les choix “éditoriaux”…

    Ouais, vous pouvez.

    Mais ça me gonfle.

    Mais vous pouvez.

    Mais ça me gonfle.

    Et je suis le boss ici. 😉

  • @Carredas

    « Peut-être faudrait-il revenir aux définitions…? »

    Oui, je précise ma définition. C’est celle de Deleuze :

    (t=2min30)

    C’est très simple. Etre de droite, c’est comme une adresse postale. Etre de gauche c’est l’inverse. Notre échange avec Tara dans le fil précédent illustre parfaitement la différence.

    D’ailleurs, dire que Royal est de droite n’a rien d’original. Les anciens faisaient la même observation :

    http://www.dailymotion.com/related/xg36u/video/xky9u_bourdieu-royal-de-droite
    (t = 7min30)

    « A l’ENA, elle s’est demandé si elle était de droite ou de gauche, puis elle a choisi, en fonction de son plan de carrière. Et elle a eu raison, si elle avait choisi la droite elle ne serait pas ministre aujourd’hui. »

    Dans le même registre, je crois avoir déjà écrit ici que Sarkozy aurait pu faire une très bonne carrière à gauche.

  • Sur Aurélie Filippetti, peu m’importe ses histoires avec Thomas Piketty, par contre, si quelqu’un arrive à m’expliquer son exfiltration à venir de l’Assemblée Nationale à laquelle elle a été élue il y a moins de deux ans, je suis preneur.

    Koz a écrit:

    Maintenant, en ce qui concerne Alain Juppé, pour lequel je n’ai pas d’”admiration” mais de la considération, j’entends ce qu’il dit et sur la liste Sud-Ouest, je le partage tout à fait. On a réussi à y flinguer Alain Lamassoure, ce qui est assez pitoyable, alors même qu’il fait référence au Parlement européen.

    « Flinguer », c’est aller un peu vite en besogne ! Il est troisième de sa liste, ce qui ne le rend pas inéligible. Si on s’en tient aux sondages nationaux actuels, il serait élu, et aurai même un peu de marge (septième siège sur les 10 de sa régions avec la méthode utilisée pour les européennes). Gilles Savary, lui, est définitivement out.

    francis a écrit:

    sur la, les sites Sud-Ouest, la mise à l’écart d’alain lamassoure vaut celle de gilles savary….
    peut-être les deux pourraient ils former un club, voire une liste bordelaise…dans la logique de mon premier paragraphe, ils auraient un certain succés!

    Sud Ouest ? Mais en 2004, Gilles Savary avait été élu en Ile de France !

  • Nan, désolé de vous décevoir, mais le P »S » n’implosera pas, même si Royal perd suffisamment la tête pour se barrer avec sa secte sous le bras. C’est gros, le P »S », ça a une histoire collective qui date de pas mal de temps, et aussi, c’est bien tenu ensemble par des histoires d’élus et du pognon qui va avec. Ils se haïssent tous, c’est vrai, mais ils détesteront encore plus l’idée de n’avoir plus les baronnies qui sont désormais leurs seule raison d’exister.
    En revanche, on peut emmètre l’hypothèse du pourrissement et du déclin. Un long déclin qui prendra du temps, en effet, mais il semble que depuis le congrès de Reims, ce processus soit inéluctable. Et tant mieux, par ailleurs.

  • Pour ma part aussi, je trouve ça lassant ces piques faciles sur le P.S. et Mme Royal ; il faut dire aussi que les critiques sur le gouvernement Fillon-Sarkozy par la blogosphère de « gauche » m’ennuie aussi, c’est la « blogo-déprime ». Les propos ne sont souvent que superficiels et on ne s’attache pas aux motivations et aux conséquences des choix effectués (par le gouvernement et le P.S. en l’occurence).
    Anyway, c’est toi le boss et je ne suis qu’un humble commentateur (à ce propos merci pour tes sélections sur aaaliens.com).

    Si je puis rebondir sur le sujet initial, j’ai l’impression que la direction du P.S. se sert des élections européennes pour recaser les bras cassés de Ségolène Royal et un peu de Delanoë, en plus mixant des ouistes et nonistes au TCE (voir http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2009/03/européennes-le-ps-fait-le-choix-de-la-médiocrité.html ). On sait bien que les européennes ne sont jamais très prisées des français, vu la popularité de l’union, de la méconnaissance de son fonctionnement, etc. mais quand même, il ne faudrait pas oublier que des décisions importantes y sont prises. Ce que le P.S. et ses membres n’ont pas l’ar d’avoir compris. Tout ceci ressemble plus à des mesures d’éloignement de la métropole qu’à un véritable intérêt pour un projet européen.
    De toute façon, le porte-parole du P.S., Benoit Hamon, m’a définitivement convaincu de ne pas voter pour eux pour les années à venir au dernier Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

    Du côté du Modem et de l’UMP, je ne sais pas encore comment ils ont organisés leurs listes, mis à part l’éviction d’Alain Lamassoure (sic!!!). Au final ça se jouera sans doute vis-à-vis de leurs affiliations supra-nationales.

  • Gatien a écrit:

    Quelque chose de structurel à changer au PS, dites vous?
    Peut-être, on peut toujours faire mieux, mais que devrait il changer en particulier? Le plus gros problème me semble plutôt conjoncturel, et la conjoncture c’est l’ovni S.R.

    Pour une fois, je n’incriminerais pas SR, qui a pris du champ avec le PS. Et apparemment, les socialistes n’ont pas besoin d’elle.

  • Koz a écrit:

    Pour une fois, je n’incriminerais pas SR, qui a pris du champ avec le PS. Et apparemment, les socialistes n’ont pas besoin d’elle.

    Je te remercie Koz pour cette rectification utile, certainement plus crédible venant de toi que de, au hasard, moi même par exemple.

  • Bonjour à tous,

    renaud a écrit:
    Ça ne changera pas la vie de 65 millions de français. Alors que le PS…

    Oui, justement : le PS ? Arrivera t’il un jour à changer quelque chose dans la vie de 65 millions de français ?

    –> Koz

    Moi, moi, moi ! J’en tiens une :

    les dissenssions si visibles

    dans l’avant-dernier paragraphe.

    Alors, là, c’est pas possible que vous l’ayez fait exprès. 😉

    a+
    BB.

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