Et Bing le porno

signaletiqueJe jure solennellement, devant la Société réunie, que j’ai une vie sexuelle épanouie. Je reconnais et respecte le droit imprescriptible de tout citoyen de se mater un porno.

Cet indispensable préalable – je n’ose dire préliminaire – étant posé…

En début de semaine, on apprenait que les ordinateurs mis sur le marché chinois disposeraient tous d’un logiciel destinés à prévenir la visualisation d' »images obscènes« . Réactions, jusque ici. Enfin, pas ici, mais là, oui. On n’allait tout de même pas laisser le gouvernement chinois porter ainsi atteinte aux droits fondamentaux de tout homme, et de quelques femmes. Grande cause.

Dans le même temps, on apprenait que, de ce côté-ci de la civilisation et de la modernité, Microsoft avait lancé un nouveau moteur de recherche, Bing. Or, ce moteur dispose d’une recherche video qui permet de trouver des videos pornos, en lançant involontairement une requête ambiguë – comme gang-bang ou double pénétration, mais aussi d’autres termes. Ce faisant, vous pouvez les visualiser directement depuis la page de Bing, sans même avoir à connaître l’adresse d’un site porno, ni même en passer par le filtre, certes bien hypocrite, de l’indication de votre date de naissance. Et le tout en autoplay, c’est-à-dire qu’un simple survol de la vidéo permet de la visualiser -vous pouvez me remercier pour l’info, même si ce n’est pas l’objet de ce billet. Alors ? Alors, entrefilets.

Des entrefilets, mais guère de réactions au-delà de quelques parutions geeks, et encore n’était-ce que pour mentionner le fait, sans commentaires. Pas même un gauchiste pour faire judicieusement remarquer que, les ingénieurs et commerciaux de Micro$oft n’étant pas plus ingénus que moi, c’est dans un évident foutage de gueule que Cro$oft feint aujourd’hui la surprise. Le filon du porno participe pleinement au lancement commercial de Bing face à Google. La protection de l’enfance aboie, le business passe. Merci Microsoft.

Malgré tout, j’avais résolu de ne pas en parler. Je rechignais à prêter le serment solennel socialement requis. Mais ce n’est pas moi qui décide : dans la semaine, deux articles sont venus me rappeler à mes devoirs.

Passons, si je puis dire, sur ces faits de viols en réunion dans un collège des Yvelines, commis depuis six mois sur la même jeune fille. Il y eut ce papier du Figaro, qui souligne qu' »un millier de jeunes adolescents sont impliqués chaque année dans des affaires d’agressions sexuelles ou de viols, un chiffre en hausse de 50 % en dix ans« .

Il y eut également, dans la dernière livraison papier de Causeur, ce papier que j’avais raté dans la version numérique : « pour une géopolitique de la beurette« . Jérôme Leroy, peu connu pour ses sympathies droitières et catholiques, y dédie un texte « à [ses] petites guerrières de la 3ème 4 et de l’atelier d’écriture 2006-2007« .

« On s’affole souvent, dans les organisations familiales, des actes de violence télévisuelle auxquels sont confrontés les enfants. On ferait bien également – et je suis désolé d’avoir à donner raison à Christine Boutin – de se demander ce qu’un gamin de 12 ans a pu voir comme pipes, doubles pénétrations, insertions de sex-toys divers et différentes fantaisies sado-masochistes. parce qu’il faut bien comprendre que la pornographie de notre temps ressemble logiquement à notre temps : ce n’est plus la bonne baise à l’ancienne, avec levrette près du haras et culbutage final d’une servante toute nue sous son tablier des années d’avant la crise. Maintenant, la représentation du sexe vise systématiquement à la violence, à l’humiliation, aux rapports de force, au viol pur et simple. Le corps est réifié, chosifié, marchandisé. »

Il me fallait un gauchiste pour cautionner mes développements.

Par convention, par commodité, par trouille, par lâcheté, par peur de paraître « donner raison à Christine Boutin« , parce qu’on va vous coller l’étiquette de coincés du cul technophobes de surcroît, parce que nous devons bien admettre en avoir vu nous-mêmes et parce qu’on n’est pas des saints, on se tait : on n’évoquera pas le lien potentiel entre la recrudescence du porno, son accès facilité, et la violence sexuelle.

Bien sûr, la réalité est complexe, les facteurs multiples ! C’est vrai partout, ça l’est ici aussi. Mais peut-on ignorer que cette hausse de 50% coïnciderait avec l’accès au Net ?

Bien évidemment, mater un porno ne conduit pas inéluctablement à devenir un agresseur sexuel. Mais combien de temps faut-il pour rééduquer le regard de ce garçon persuadé que la fille dans le métro ne pense qu’au cul et aimerait bien se faire violer ? Combien associent violence et sexualité ? Combien de temps pour faire comprendre à ces garçons  – qui, à 75%, ont vu un porno à 9 ans et 10 mois – qu’une éjaculation faciale, c’est pas classique, qu’une fille qui dit non à la sodomie, c’est pas une fille coincée ?

C’est ce que relevait Jérôme Leroy : le porno de notre temps, ce n’est plus la « bonne baise à l’ancienne« . « Le sexe soft ne rapporte plus, car il est disponible partout et gratuitement« . Dans ce précédent billet, je citais un dossier de L’Express[1], Nés sous le X, qui explique parfaitement la dérive du porno vers des pratiques toujours plus violentes, toujours plus dégradantes pour les femmes. Il illustre aussi l’impact sur ces jeunes, plus jeunes que nous, nés avec le porno facile, et qui découvrent ces images à l’âge où ils construisent leur sexualité. Il y a quarante ans, un élève de 5ème pouvait demander si « les oeufs des papas ont des coquilles« . Au même âge, aujourd’hui, ils demandent ce qu’est une « bouche à pipes« .

Oui mais l’éducation ? Ah, l’éducation… Combien de fois m’a-t-on répondu qu’on ne pourrait pas empêcher les enfants de voir des films pornos, que la régulation n’est pas la solution, que la seule réponse, c’est l’éducation ? Ne m’en veuillez de trouver attendrissante cette confiance en l’éducation. Bien évidemment, elle est indispensable. Mais pense-t-on vraiment préserver efficacement ses enfants de l’impact des pornos, par l’éducation donnée ? Des discours parentaux sur le respect et de la vision d’une éjac faciale après un fist-fucking, qu’est-ce qui marquera le plus un enfant de 10 ans ? Et quand bien même votre enfant, après avoir cherché sa voie, en reviendra davantage au respect, pensez-vous que les années marquées par le porno resteront sans influence ?

Devons-nous nous résigner à l’idée de préparer nos enfants de 8 ans à ces images ? Dans notre société, les plus forts sont-ils donc les industriels du porno, à charge pour nous tous de nous adapter continuellement à leur dérive permanente ? Et, en prime, nous répéterions doctement qu’il en va simplement de notre capacité d’éducation ? Ils déconnent et nous, nous répondons sérieusement que c’est notre responsabilité d’éduquer ? N’est-ce pas une façon de baisser les bras ? Ne peut-on vraiment rien faire ? Mais essaie-t-on seulement ou la peur de « donner raison à Christine Boutin » est-elle la plus forte ?

Même éduqués, même bien disposés, on apprend encore que l’agression sexuelle est parfois  perçue comme le moyen de se libérer du traumatisme subi, de « se débarrasser de ses idées« .

Tabler sur l’éducation est aussi terriblement individualiste. Peut-être parviendrons-nous à atténuer l’impact de ces images sur nos propres enfants, mais ne soyons pas dupes : certains parents sont dans l’incapacité de donner cette éducation. Et, tandis que nous dissertons de la réponse par l’éducation, combien de jeunes filles paient les conséquences ? Combien de garçons aussi, agresseurs mais également victimes de cette exposition précoce au porno ? Combien de « petites guerrières de 3ème« , dans l’indifférence de ceux qui pensent qu' »ainsi va le monde » ?

Et Bing ? Bing, c’est le clic en moins pour accéder au porno. Juste un clic en moins, mais encore un clic en moins. Bing, c’est le porno comme avantage concurrentiel, c’est une fois de plus du business sur le dos de la protection de l’enfance. Si l’on en avait, on sommerait Microsoft de désactiver à tout le moins l’autoplay le temps de proposer une solution.

  1. signe qu’ils font, aussi, du bon boulot []

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91 commentaires

  • L’hypocrise va très loin. Pour ne pas donner raison à Christine Boutin, on ne se demande pas à quel point les « actrices » des films X sont consentantes. On évite de se demander pourquoi elles ont des carrières aussi courtes. On refuse d’entendre les gynécologues qui alertent sur la pratique des doubles ou triples pénétrations.

    Autre chose, une étude a prouvé que les gamins ont avant tout accès au porno grâce à leurs chers parents qui bookmarquent leurs sites x préférés sans rendre les liens inaccessibles et qui se contentent de cacher les films pornos dans le bas du placard de leur chambre (dans le meilleur des cas, sinon, c’est souvent dans le haut de l’étagère du salon).

    Internet n’est qu’un média, Bing n’est qu’un outil et Microsoft n’est qu’un business. Ce sont l’éducation et l’attention qui protègent avant tout.

  • Et bing!

    Je me souviens de cette affaire (http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2009/02/25/article_mineurs-sous-influence-pornographique.shtml), dans laquelle le lien entre porno et viol était brandi par l’avocat des suspects lui-même. J’avais réagi par un billet, et tous les libéraux étaient venus m’expliquer toutes les notions dont tu parles, liberté individuelle, conscience, responsabilité, éducation…

    On nage en pleine utopie!

  • Ca fait bizare de lire ça ici.

    Un point qui me choque dans le raisonnement, par contre, c’est « Mais peut-on ignorer que cette hausse de 50% coïnciderait avec l’accès au Net ? »

    Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’effet.
    Il semble qu’il y ait un sentiment de honte à être la victime, qui pousse à ne pas dénoncer.
    Mais il y a aussi récement des combats et des affiches pour poussez les jeunes à dénoncer les violences qui leurs sont faites. (J’ignore si elles ont plus ou moins de dix ans) Ne peut t’on pas imaginer qu’elles poussent à augmenter le nombre de personne osant porter plainte?
    Alors, une partie de cette augmentation vue ne correspondrait pas à une augmentation du nombre d’acte.

    En tout cas, votre affirmation « à cause du net » me parait trop simplificatrice.

  • Et proposer des pornos qui ne montreraient pas ses choses extravagantes plus facilement que les autres, des pornos soft ?
    Et expliquer à pleins de gens, comme c’est fait ici, et je pense que le référencement amènera deux ou trois ados peu au fait des réalités sexuelles et en ça, grand merci à toi, que finalement, le porno, ce n’est pas le sexe ?
    Le répéter, le dire à la télé et arrêter de poser une chape de plomb sur le sexe et les jeunes, puisque si on ne leur dit pas, ils se renseignent eux-mêmes.

  • Paxatagore a écrit:

    J’ai pas bien compris la logique de ton billet : il faut immigrer en Chine, c’est ça ?

    Non, instaurer l’ordre communiste révolutionnaire en France.

    Delphine Dumont a écrit:

    Ce sont l’éducation et l’attention qui protègent avant tout.

    Précisément, je doute de la portée de la protection offerte par l’éducation.

    le chafouin a écrit:

    Je me souviens de cette affaire (lavoixdunord.fr/Region/actuali…), dans laquelle le lien entre porno et viol était brandi par l’avocat des suspects lui-même. J’avais réagi par un billet, et tous les libéraux étaient venus m’expliquer toutes les notions dont tu parles, liberté individuelle, conscience, responsabilité, éducation…

    Pas très surprenante, ton affaire. Et effectivement, dans ce cas, la première victime, c’est la petite fille, mais les deux gamins de douze ans le sont aussi d’une certaine manière.

    Quant aux notions évoquées, oui, c’est une incroyable utopie, et in fine un blanc-seing à l’industrie du porno.

    Arthur Rainbow a écrit:

    Ca fait bizare de lire ça ici.

    Oh, chez embruns aussi, ça aurait fait bizarre.

    Arthur Rainbow a écrit:

    Ne peut t’on pas imaginer qu’elles poussent à augmenter le nombre de personne osant porter plainte? Alors, une partie de cette augmentation vue ne correspondrait pas à une augmentation du nombre d’acte.

    Les cas sont en augmentation constante depuis 10 ans. Faut-il vraiment y voir l’effet d’une dénonciation constante ? Pourquoi le faudrait-il ? N’est-ce pas une façon de se rassurer ? Et puis, ainsi, hop, on continue as usual ?

    Arthur Rainbow a écrit:

    En tout cas, votre affirmation “à cause du net” me parait trop simplificatrice.

    Ce n’est pas très exactement ce que je dis, puisque je parle, ce qui ne vous a probablement pas échappé, de « lien potentiel » et de « causes multiples« . Et je ne condamne pas le Net en lui-même. Comme le dit Delphine, ce n’est qu’un outil. Mais nier l’existence d’un lien avec le porno, d’accès incroyablement plus facile aujourd’hui qu’à ma génération (notamment), me paraît hasardeux. N’hésitez pas à vous reporter au dossier de L’Express, qui a déjà trois ans, mais était bien complet. Et permettez-moi de penser que, si mon explication (partielle) vous paraît trop simplificatrice, l’explication par de plus nombreuses dénonciations ne me paraît quelque peu lénifiante.

    alphoenix a écrit:

    Et proposer des pornos qui ne montreraient pas ses choses extravagantes plus facilement que les autres, des pornos soft ?

    Spontanément, je suis réservé. Disons que ça mérite réflexion.

  • Accuser « Bing » de cette manière me semble faire partie du topo habituel « Google c’est bien, Microsoft c’est mal ». Que permet exactement « Bing » que « video.google.com » ne fait pas déjà, et est-ce que cela fait vraiment une différence importante dans la consommation de porno par des trop jeunes ?
    Si effectivement Bing permet de voir des vidéos directement sans passer par le site qui les héberge (et « video.google.com » ne le permet-il pas déjà ?), c’est plutôt ces sites qui devraient protester, puisque les regarder ainsi bouffe de leur bande passante sans afficher leurs publicités, et donc les prive de revenus.

  • Bladsurb a écrit:

    Accuser “Bing” de cette manière me semble faire partie du topo habituel “Google c’est bien, Microsoft c’est mal”.

    Cela pourrait, oui. Mais ce n’est pas le cas. Je considère juste que Google est habile, mais l’accroissement de la société et son emprise sur les données personnelles ne me la rende pas nécessairement sympathique, même si j’apprécie beaucoup ses divers services.

    Bladsurb a écrit:

    Que permet exactement “Bing” que “video.google.com” ne fait pas déjà, et est-ce que cela fait vraiment une différence importante dans la consommation de porno par des trop jeunes ?

    Bing permet une visualisation en « autoplay ». Maintenant, si vous voulez me faire dire que Google devrait mettre son savoir-faire au service d’un meilleur filtrage du web, on pourrait y venir.

    Est-ce que cela change fondamentalement quelque chose ? Non, probablement pas fondamentalement. Comme je l’ai dit, ce n’est qu’un clic en moins, mais c’est encore un clic en moins. Et c’est une bonne occasion de réagir à la propagation du porno.

    Vous pouvez, sinon, attendre que quelque chose vienne faire une telle « différence importante » pour réagir. Mais ne pas s’interroger dès maintenant serait regrettable.

  • Une question, naive, que je me pose depuis longtemps (même si la réponse n’apporte pas forcément de solution) : est ce que les industriels du porno (internet ou autre) souhaitent (ou acceptent)
    que leurs enfants aient accès à ce qu’ils produisent, diffusent ?
    Si non, ne devraient-ils pas tout faire pour éviter que d’autres enfants y ait accès, quitte à reduire leurs marges ?

  • Koz a écrit:

    Mais ne pas s’interroger dès maintenant serait regrettable.

    C’est indiscutablement un problème à des degrés divers. Maintenant, s’interroger c’est bien. Trouver une parade c’est mieux. Et, à ton avis et une fois l’autoplay désactivé, quelle serait l’ébauche d’une solution à ce problème ?

  • Bonsoir Koz,

    le porno a, depuis l’imprimerie jusqu’à l’internet en passant par le magnétoscope, le minitel et la photo, toujours été un des premiers styles à conquérir les nouveaux médias (voir toutes les vraies horreurs dignes de pires pornos modernes publiées avec moultes gravures au XVIIIè siècle, il semble d’ailleurs que déjà à cette époque, une grande partie des publications était du porno clandestin). Je ne suis donc pas étonné que Bing fasse une place importante à ce genre.

    Ce qui ne veut évidemment pas dire qu’il soit une bonne chose que les enfants découvrent le porno trop tôt: je pense qu’il est du devoir des parents de ne pas laisser leurs enfants seuls devant un internet non filtré, comme ils ne les laissent pas aller seul dans la rue partout.

    Ceci dit, le plus gros problème serait qu’ils n’entendent parler de relations homme-femme que par les revues ou films adultes (qu’ils verront à un moment donné de toute façon dès qu’ils auront fait leur puberté, ne soyons pas naïf non plus).

    Je pense que les parents, et l’école ont un rôle à jouer, pour leur expliquer ce qu’est une relation de couple, et aussi pour leur donner quelques notions « biologiques » sur le sujet (contraception, maladies sexuellement transmissibles), car certaines erreurs sont malheureusement irréparables.

    J’ai par contre l’impression que la société n’évolue pas, malgré internet, vers plus de porno, ou plus de débauche sexuelle: les années 2000 sont sans doute beaucoup plus sages que les années 70 sur ce plan. Par contre, nous sommes dans une société probablement plus violente, et cela touche tous les domaines, pas seulement le sexe.

  • Je me souviens de mon adolescence, nous rêvions de pouvoir un jour « pénétrer » dans le cinéma porno de notre ville. Je me souviens de ce journal papier-glacé que nous avions trouvé sur un chantier…. Pipe ? Je crois en avoir compris le sens assez tard. Peut être même peu de temps avant d’en avoir connu la pratique.

    Le sexe ? Il y avait des maisons pour ça. Le porno, il y avait des cinéma pour ça. Aujourd’hui un désastre !

    Interdiction c’est un mot en vieux français ?

  • Hum, étant moi même plutôt connaisseur des vidéos pornographiques proposées en ligne (que les foudres de Koz s’abattent sur moi !), je peux vous assurer que les pratiques très contestables que vous citez sont extrêmement marginales, et pas du tout dans les habitudes du pékin moyen.

    En particulier, scènes zoophiles, scatologiques et pseudo-viols sont quasiment inexistantes. Les fist-fucking sont aussi assez peu répandus, l’acte le plus extrême étant la double-pénétration.

  • @Epo, c’est pas une solution mais un début de responsabilisation:

    • que les sites porno pro ne puissent pas diffuser de vidéo/images en dehors de leurs sites (exemple : depuis google vidéo on ne peut pas voir certaines vidéos sans aller sur le site hébergeur).

    • que les sites d’hébergement de vidéo (youtube et autres) soient encore plus vigilants et que soit ils mettent des blocages vraiment efficaces (y compris contre le référencement), soit ils refusent complètement toute pornographie.

    • que la publicité pour les sites porno soit encadrée (il suffit de faire un tour sur justin TV pour trouver des liens en texte assez choquants, il n’y a pas que les images à filtrer).

    Je sais que internet, c’est mondial et qu’on peut pas empêcher et tout et tout. Cependant, google ou yahoo repère très bien l’IP de connexion (plus les cookies qui vont bien). Alors, mettre des barrières, des obstacles entre les gens (et pas seulement les jeunes : je n’aime pas particulièrement tomber sur des photos/vidéos explicites quand je fais des recherches) et le porno, ça peut éviter que ces vidéos soient vues par ceux qui ne les cherchent pas et en plus, si c’est difficile d’y accéder, cela « débanalise » ce genre de vidéo.

    Sur le contenu, le problème ça n’est pas seulement les pratiques extrêmes mais aussi l’ambiance du film : la violence et la soumission (des femmes généralement) peuvent être présentes dans des scènes « classiques ».

  • Beuh … Voila un sujet qui me rends toujours un peu triste ou un peu malade, mais je ne peux pas m’empêcher de lire jusqu’au bout. Par ailleurs, vous avez un lien mort monsieur Koz, dans votre précédent billet vous faisiez un lien vers un autre article trouvé par Polydamas, et cet article est inatteignable. Ou c’est juste mon ordi qui me fait des misères comme d’habitude …

    Etant un ado (enfin, jeune adulte maintenant) avec de gros problèmes d’estime et une sexualité pas vraiment épanouie (je pense), je voudrais réagir sur quelques commentaires laissés ici :

    Tout d’abord, les pornos soft (soft dans le sens ou il n’y a pas de sado-masochisme, double/triple penetration, et autres pratiques « extrêmes »*) il y en a pas mal, et ils sont tout aussi faciles d’accès que le reste.

    Ensuite, je ne sais pas ce que le pékin moyen regarde comme porno … je ne connais que ce que j’ai cherché et ce que j’ai vu – et, pour qui veut chercher, certaines scènes sont particulièrement faciles a trouver. Le pseudo-viol par exemple, j’en ai vu beaucoup, en « vrai » et aussi en « hentai » qui est du porno en dessin animé – et qui est autrement plus violent que le porno « normal » : on trouve aussi super facilement de la pédophilie, du viol de gamines, de la zoophilie, etc, une fois que c’est dessiné. Je me demande d’ailleurs si ce n’est pas pour des histoires de répression plus qu’autre chose – faire du porno pédophile, c’est s’exposer à être poursuivi pénalement. Pas si on en dessine façon manga, vu la facilité d’accès.

    Il est d’ailleurs souvent facile de basculer d’un registre à l’autre, du porno soft au porno hard. Les sites sont fait ainsi.

    La pornographie de nos jours est très violente, et surtout très large d’offre. On trouve tout ce qu’on veut, ou presque. Et puis tout de même, le porno ne mets jamais en honneur les femmes, il est toujours dégradant.

    (Mais il est vrai aussi que je ne me base que sur mon expérience, qui est peut-être biaisée. J’espère ne pas être le pékin moyen 😉 )

    (*extrême : je n’aime pas ce terme et l’ai mis entre guillemets parce qu’il aurait besoin d’être mieux défini – c’est quoi, l’extrême, en vrai, en porno ? Mais bon, pour ce commentaire je pense qu’il n’y a pas besoin d’entrer dans ces peu ragoutant détails … )

    En espérant n’avoir rendu personne malade, 1/4 de Tour.

  • @ Quart de tour:

    On retrouve l’article ici, sachant que bien sûr, je ne partage en rien les idées de l’hébergeur… 🙂

    On le retrouve facilement sur le net en tapant Sorrente, bagne pornographie, dans Google.

  • Cher Koz, cela fait longtemps que je vous lis et je vous aime bien. La brebis égarée que je suis retrouve chez vous ce que la Sainte Mère que me fut l’Église, m’a donnée de mieux dans mon enfance et adolescence. Tout le monde n’a pas eu la chance d’avoir des parents catholiques comme ne dit pas un roman qui fut célèbre.

    Je ne discuterai pas du porno/sexe/érotisme/pulsion/désir… véritable bouteille à l’encre, pont aux ânes et tutti quanti… Seulement de Bing(!) moteur dont j’apprends l’existence en vous lisant.

    Précisions : ma machine est « antique » (9 ans, zou à la poubelle…), la carte vidéo rame avec les flux HD. Elle tourne sous Debian-Linux Lenny. J’utilise Iceweasel – version Debian bidouillé de Firefox pour d’obscures raisons d’intégrisme du logiciel libre (comme quoi l’intégrisme est la chose la mieux partagée du monde intellectuel).

    Direction Bing. Première impression : agréable. La montagne, le lac, fraîcheur, élévation. Je tape « cordes ». Résultats : musique, physique théorique. Je passe la souris sur les images… la barre d’état s’affole mais rien ne surgit. Ah, si parfois un pop-up qui reste désespérément noir. Si je ferme le pop-up, je ferme Iceweasel, charmant. A regarder de plus près, passer sur une image active un fichier .BIN exécutable inconnu sous Linux. Il y a sûrement moyen de contourner le problème mais je ne suis pas suffisamment geek pour cela.

    La même requête sous Igoogle vidéo ramène de la physique, de la boxe et de la prestidigitation…(filtre modéré activé par défaut).

    Dans Bing , sur la page de résultat, en haut, on vous signale que vous êtes en mode modéré de recherche sécurisé. Je clique sur modifier et alors, oui, on a là un bel exemple des pratiques de la ‘belle âme kantienne » selon Hegel. Si tu veux, tu peux. Soit! Tu veux quoi ?… je veux désactiver ce truc infantilisant ( 55 ans tout de même..) Résultat : bisounours; Page 5 idem.

    Igoogle en mode désactivé : les deux dernières offres de la page 1 sont nettement affriolantes.

    J’ai recommencé en utilisant « bondage » (mot connu de tous les enfants de 5 ans). Bing vous averti que cela peut correspondre à du contenu adulte, n’affiche rien et vous propose de modifier le filtre (hypocrites..). Igoogle en mode modéré vous laisse rêveur sur le contenu du mode désactivé.

    Moralité : Microsoft a dû embaucher d’horribles concepteurs de filtres évangélistes républicains et Google d’infâmes homosexuels californiens démocrates.

    Sinon : parents, installez Linux comme OS. L’auto-play même avec Opera, ça ne marche pas.

    Qui l’eut cru : Benoît XVI et Christine Boutin financent le logiciel libre. Complot, complot…

  • j’ai testé Bing sur des mots ambigus…
    le filtre joue en premier lieu son rôle,
    mais il est vrai que le niveau de filtre est modifiable sans mot de passe, sauf si on a un logiciel de contrôle parental je pense, qui maintient un version stricte…
    je suis d’accord que les régles de contrôle des ordi par les parents, adultes… devraient être plus facile à mettre en oeuvre

  • Le Antoine a écrit:

    C’est dommage de faire de ce sujet une discussion mondaine…

    Tu veux casser du pornographe ?

    Uchimizu a écrit:

    J’ai par contre l’impression que la société n’évolue pas, malgré internet, vers plus de porno, ou plus de débauche sexuelle: les années 2000 sont sans doute beaucoup plus sages que les années 70 sur ce plan. Par contre, nous sommes dans une société probablement plus violente, et cela touche tous les domaines, pas seulement le sexe.

    C’est effectivement un sentiment ambigu. Au niveau quantité, il est possible que nous soyons dans une situation stable. Sur certains points, il me semble que l’on a un peu progressé, par exemple sur l’utilisation de la nudité dans les publicités. De même pour les passages cochons dans les films. Je me souviens avoir noté que, dans Des Hommes d’Honneur, Tom Cruise ne roulait même pas un palot à Demi Moore, alors qu’il culbutait Michelle Pfeiffer quelques années auparavant dans Top Gun, et que Demi Moore elle-même ne nous laissait rien ignorer des performances de son prothésiste mammaire dans Strip Tease.

    En revanche, il me semble difficile de ne pas voir la différence entre Emmanuelle (du premier au n°243) et ce que l’on trouve en accès finalement libre sur le Net. Dans les années 70, pour voir un vrai porno, il fallait aller dans un cinéma. Aujourd’hui, n’importe qui, n’importe quel enfant peut avoir accès au pire du porno depuis chez lui.

    psam a écrit:

    est ce que les industriels du porno (internet ou autre) souhaitent (ou acceptent) que leurs enfants aient accès à ce qu’ils produisent, diffusent ? Si non, ne devraient-ils pas tout faire pour éviter que d’autres enfants y ait accès, quitte à reduire leurs marges ?

    Je l’ignore. Certains ont l’air suffisamment barrés pour ça. Mais un Siffredi ne manquera pas de tenir de grands discours sur l’éducation.

    Passant a écrit:

    Hum, étant moi même plutôt connaisseur des vidéos pornographiques proposées en ligne (…) je peux vous assurer que les pratiques très contestables que vous citez sont extrêmement marginales, et pas du tout dans les habitudes du pékin moyen.

    Je ne crois pas que nous ayons les « bonnes » adresses pour cela. Mais tu n’as jamais vu des scènes de gang-bang ? Jamais vu de séquences où la fille est manifestement malmenée ? Et nous ne parlons là que de nous, avec une sexualité adulte. Pas de l’effet sur un garçon ou une fille de 10/12 ans.

    Trasimaque a écrit:

    Soit! Tu veux quoi ?… je veux désactiver ce truc infantilisant ( 55 ans tout de même..) Résultat : bisounours; Page 5 idem.

    C’est qu’en fait, il ne faut pas rentrer « bisounours », comme mot-clé.

    Je ne vous donnerai pas les miens. Mais nous connaissons tous des termes ambigus. Et c’est juste pour se limiter à l’ambigu, alors que bon, puisqu’un gamin de cinquième connaît les termes mentionnés dans le dossier de l’Express, il fera probablement une recherche pas du tout ambiguë.

    Eponymus a écrit:

    Et, à ton avis et une fois l’autoplay désactivé, quelle serait l’ébauche d’une solution à ce problème ?

    Eh bien, y’a Le Antoine qui propose de casser la gueule aux pornographes.

    Sinon, Philo propose de la responsabilisation. Premier pas nécessaire, indispensable, mais insuffisant. Je suis davantage d’accord pour la proposition qui suit :

    • règlementation de la publicité pour les sites pornographiques. Et quand je dis règlementation, je pense interdiction. On interdit bien la publicité pour les cigarettes, et l’on a voulu interdire la publicité pour le vin sur Internet…

    On pourrait ajouter :

    • mise en place d’un système du genre opt-in, avec un certificat électronique : si tu veux mater du porno, tu as le droit, t’es un grand garçon, mais tu t’enregistres. Bon, si on négocie dur, on pourrait passer à de l’opt-out : ie je m’enregistre pour ne pas en recevoir. Mais bien des familles ne le feront pas, exposant ainsi leurs enfants au porno, et les enfants des autres aux dérives éventuelles de leurs enfants. Donc plutôt opt-in. Ca pourrait par un certificat à télécharger (comme pour les impôts), nécessitant que la personne qui le télécharge justifie notamment de son âge. Sanction pour les sites pornos qui ne requerraient pas ce certificat.

    • fiscalité alourdie sur le porno.

    • évidemment, il faudrait une action mondiale. Pourquoi pas sous l’égide de l’UNICEF, qui convoquerait un sommet mondial ? Je doute que beaucoup de dirigeants souhaitent apparaître comme des défenseurs du porno. Et le premier qui me sort « liberté d’expression« , je lui allonge une mornifle.

    Si je propose de leur couper la zezette, en revanche, no va me dire que je suis excessif.

  • « Li-ber-té d’ex-pres… » PLAF !!

    (comprend pas ce qui lui arrive, s’en va en pleurnichant et en frottant sa joue endolorie…)

    Sinon je ne connaissais pas cette histoire de opt in/out. Il semble que la version « in » en refroidirait plus d’un non ? Enfin moi ça me refroidirait en tous cas.

  • Pour être franc, à 13:38, je ne la connaissais pas non plus. Mais puisqu’Epo voulait des propositions… Effectivement, l’opt-in en refroidirait plus d’un. Il y aurait bien sûr toujours des sites pour ne pas le mettre en place mais cela réduirait tout de même l’exposition.

  • la meilleure solution, c’est un contrôle parental de qualité associé de manière obligatoire aux navigateurs internet,

    et une cotation des sites assez drastique…

  • Cher Koz, il y malentendu.

    Par « bisounours » je n’indiquais un mot-clef, je qualifiais le résultat obtenu sur Bing en changeant le mode de filtrage. Je voulais dire par là que la différence était nulle. Alors que sur Igoogle la différence est significative et très rapidement.

    « cordes » sur internet est un mot ambiguë. Une recherche images sur Igoogle m’a donné une image très explicite en deuxième positon sur la troisième ligne, d’une grande visibilité donc.

    Sur Bing il faut descendre loin pour obtenir une vignette curieuse. Cliquer dessus renvoie sur un site base de données sur la bande dessinée. La vignette est présente parce que l’auteur se nomme « Cordès ». Le moteur Bing est insensible aux caractères accentués. C’est guère étonnant sur internet. Mais voilà… ça complique de beaucoup le travail des concepteurs de filtre.

    C’est sur cet aspect que je voulais attirer l’attention. Les filtres sont des listes de mots, d’association de mots. Je ne suis pas un spécialiste de ce domaine mais je ne vois guère comment des robots informatiques pourraient épuiser le « sens ».

    Une dernière remarque : taper en recherche web « bondage » (mot connu,grâce à l’Express, par tout enfant de 5 ans qui sait lire – mes enfants savaient lire à cet âge là, merci belle-maman, paix à votre âme) dans Igoogle ou Bing, tous les deux en mode modéré, les voilà savants. Seuls le mode strict est efficace. Vous pouvez toujours rêver qu’un enfant de 5 ans ne le désactive pas. Les filtres parentaux , je ne sais pas. Ceux que j’ai connus et utilisés (c’était en 200-2003) n’ont jamais résisté à la Grande Encyclopédie de La Cours de Récréation.

    Devenu père de famille, je me suis demandé ce que j’allais faire des livres licencieux de ma jeunesse dépravée. Je les ai laissés là où ils étaient. Mes enfants ont beaucoup pioché dans les rayons. Ce n’est que très récemment que ma fille m’a avoué en avoir lu un et l’avoir conservé (pas n’importe quoi : La marquise de Gange de Sade dans l’édition J.J.Pauwers, s’il vous plais !… Rends-le moi, s…!) mon fils lui a bien vu qu’il y avait du Sade, Mandiargues mais bof…

    L’éducation…Je ne sais. Une ambiance, état d’esprit (qui, au reste, fait partie de l’éducation) sans doute. Sur ce sujet, leur mère et moi avons toujours nommé un cul un cul. Nos vies de célibataire ne nous permettant, ni à l’un comme à l’autre, de jouer les parangons de vertu sans honte.

    Cordialement

  • Bonjour, Koz
    J’ai cru revivre , en entrant ici, ma stupeur lorsqu’un jour un nouveau blog est apparu dans Libé: les 400 culs!! la pornographie y redevient un art, certes….
    En vous lisant plus avant, je vous rejoins quelque peu
    Le secret de l’alcôve manque de plus en plus de nos jours
    Les enfants ne baignent que dans le social que fabriquent les parents
    C’est alors qu’on se pose la question: jusqu’où ça ira?

  • francis a écrit:

    la meilleure solution, c’est un contrôle parental de qualité associé de manière obligatoire aux navigateurs internet, et une cotation des sites assez drastique…

    Pourquoi cette pusillanimité, francis ? Pourquoi faire reposer cela nécessairement sur les parents ? Cette éducation et cette vigilance, ne nous trompons pas de débat(comme dit l’autre), elles sont indispensables. Mais pourquoi devrions-nous accepter que pèse sur nos épaules de parents cette responsabilité supplémentaire d’éduquer nos enfants à ces nuisances du web ? Je ne suis pas naïf et je sais bien que mon rôle vis-à-vis de mes enfants est déjà d’attirer leur attention sur les risques existants (le petit bonhomme vert etc.). Mais pourquoi baissons-nous les bras devant cette nuisance ? Déjà, lorsque j’avais écrit mon billet en 2006, j’avais été surpris de constater que, finalement, alors que je croyais me faire (à moitié) lyncher, globalement, tout le monde était d’accord avec moi. Sous ce billet, c’est à peu près la même chose. Et ce midi, j’ai légèrement orienté la conversation là-dessus pour constater que nous étions d’accord. Et pourtant, les milieux étaient très divers.

    On baisse les bras parce qu’on ne veut pas passer pour coincés, et parce qu’on reste figés face au web, au fait que c’est technique, qu’il n’y a de solution que mondiale, et que les producteurs chercheront toujours à contourner les restrictions. Mais on pourrait au moins essayer. Et ne pas se limiter à mettre le poids sur les épaules des parents, alors qu’en plus on sait bien qu’il en existe tant, des parents démissionnaires…

    robespierre a écrit:

    Je me souviens de mon adolescence, nous rêvions de pouvoir un jour “pénétrer” dans le cinéma porno de notre ville. Je me souviens de ce journal papier-glacé que nous avions trouvé sur un chantier….

    Eh oui, il ne s’agit pas de mener une croisade morale, de biffer les seins dénudés dans les revues comme en Arabie Saoudite. Mais nous n’en sommes pas là. Nous n’en sommes pas à restreindre l’accès à l’érotisme, mais à des pornos choquants et indignes.

    CHCL a écrit:

    C’est alors qu’on se pose la question: jusqu’où ça ira?

    Et c’est pas si con comme question 😉
    Est-ce qu’on peut aller au-delà de ce qui existe aujourd’hui ? On fait quoi maintenant ? De vrais viols ? Des mutilations ?

  • Depuis le temps qu’on utilise le sexe comme argument publicitaire, le principe me surprend à peine…

    Koz a écrit:

    Précisément, je doute de la portée de la protection offerte par l’éducation.

    .

    Je pense, au contraire, qu’elle a un grand rôle à jouer… et pas uniquement de la part des parents. Et elle serait sans doute à réviser…

    En effet, je l’ai appris par mon neveu, des « cours d’éducation sexuelle » sont dispensés aux élèves de CM2. Ce que je trouve étonnamment tôt, mais passons. Mon grief principal contre ces cours est que, apparemment, seul l’aspect technique y est évoqué. L’amour, le respect, visiblement, ce n’est pas l’objet du discours des intervenants.

    Bref, si même dans ce cadre, l’amour et le respect ne sont pas associés à la sexualité, et sont donc présentés comme « accessoires », si les enfants sont ensuite exposés à du porno, le manque de respect leur paraîtra d’autant plus la norme que cela se conforme, quelque part, à ce dont on leur aura parlé à l’école.

    Je me rappelle que, quand j’étais petite – c’est récent, je n’ai pas 25 ans – mes parents avaient laissé un livre à notre disposition. Un livre beau, simple, avec des dessins épurés, qui expliquait la sexualité de manière belle, avec des mots beaux, et qui parlait de l’amour comme d’un élément essentiel de la relation sexuelle. On semble bien loin de ça aujourd’hui…

  • Allez, je me lache…

    L’un des commentateurs, Polydamas, renvoie à un article qui mérite lecture. Il me semble indiquer la seule voie possible pour arrêter ce fléau, car c’est un fléau,. Soit : les conditions de production du porno et plus précisément les conditions de travail des employées et employés de ce « secteur économique ». Je ne pense pas qu’il y ait besoin de textes de lois supplémentaires, peut-être des spécifications, c’est un problème que je laisse aux techniciens du droit.

    Je suis un horrible libéral de gauche. Si l’égalité des individus détruit leur liberté je m’insurge et tout autant si la liberté détruit leur égalité. Marx dénonçait avec raison la fiction de l’égalité des contractants qui rendait honorable et légal l’asymétrie des rapports de travail. Hélas, cette asymétrie est difficilement évitable. Marx ne l’ignorait pas mais refusait qu’elle camoufle, justifie des rapports de domination. Il dénonçait la foutaise du travailleur libre, c’est à dire réduit à sa seul force physique, à son époque, ou intellectuelle, sans moyens réelle de les appliquer dans le monde extérieur celui que tout un chacun nomme le réel, la vie.

    Si le porno, dans sa réalité de production ne tombe pas sous le coup de cette critique et de la législation du travail alors c’est que je suis encore le rêveur de mes 17 ans.

  • Cher Koz, au risque de faire entendre une voix discordante, il me semble que vous vous fourvoyez.

    Certes Bing permet de lire des vidéos en « autoplay » et donc de contourner des dispositifs de contrôle parental.

    Je n’ai pas de statistiques concernant l’utilisation de tels dispositifs, ou leur fiabilité, mais mon opinion est qu’un bon nombre de parents comprend mal ces technologies et qu’elles doivent être dans nombre de cas au moins mal configurées au plus non utilisées.

    Nous parlons ici d’enfants et d’adolescents, qui loin d’être l’innocence même, sont curieux de la chose sexuelle. Et les enfants se parlent, échangent.

    Autrement dit, même si 4 familles sur 5 mettent en place efficacement des dispositifs de protection, et que ceux-ci se révèlent fiables et non contournable, le groupe d’enfants et d’ados aura accès à du matériel pornographique via la 5ème famille.

    Je suis tout à fait en accord avec ce que dit Sorrente dans l’article cité sur le fait que ce qui est infligé aux actrices, et parfois aux acteurs, flirte avec la frontière de la torture et du traitement inhumain, voire dans certains cas la franchit allégrement.

    A celà quelle réponse apporter? Je note que depuis plus de 30 ans, les pouvoirs publics s’ingénient à rendre la pornographie plus difficile d’accès, à faire de la pornographie un genre non ouvert au grand public, et que dans le même temps, la fascination pour ce genre s’est accrue, au point que son esthétique a envahi de nombreux domaines, cependant qu’en limitant fortement les moyens de la production pornographique, on fait en sorte que seuls les sous-produits en soient rentables.

    On pouvait trouver choquant qu’Emmanuelle soit visible dans les cinémas des Champs Elysées, mais on n’y traitait pas l’actrice principale comme on traite dans de nombreux films celles d’aujourd’hui.

    Aussi, votre invitation à rendre le porno encore moins facile d’accès, et à le taxer plus lourdement, me semble faire preuve d’un certain aveuglement.

    En effet, c’est la politique qu’a menée la France depuis 30 ans, et pour quel résultat?

    Votre article est la démonstration de l’inanité de cette politique.

    La seule solution que j’entrevois serait au contraire d’encourager la pornographie, de reconstruire un cinéma porno respecteux de l’humain et des corps.

    Voilà pour le cinéma.

    Pour les enfants, à part en parler avec eux, ou laisser à leur portée des éléments qui leur permettront de faire eux-même leur cheminement intellectuel, je ne vois pas de solution.

    Et si vous imaginez qu’un grand plan mondial UNICEF mettra définitivement les enfants à l’abri de la pornographie, vous cherchez à fuir la réalité.

  • Je comprends mieux, sur la fin de votre commentaire, en quoi je me fourvoierais. Sur le début, en revanche, nous disons à peu près la même chose, à savoir que les filtres parentaux et l’éducation ne suffiront pas.

    En revanche, il me semble que vous devriez faire la différence entre l’érotisme et la pornographie. Emmanuel est un film érotique, pas pornographique. Et je n’ai pas le sentiment que la France ait découragé l’érotisme.

    Il ne s’agit pas de ça, ici.

    Quant à encourager la pornographie, ça me semble un peu naïf. Vous y croyez vraiment, vous, au « porno respectueux de l’humain et des corps » ? Ce sont les discours des industriels du porno qui vous y font penser ? A votre avis, sur Internet, le porno a subi des restrictions insupportables ? Ce sont elles qui sont à l’origine de ses dérives ? Ou le fait que pour émerger dans l’industrie du porno, il faut faire du hard ?

    Vous parlez de l’erreur que cela serait de limiter les moyens du porno… Avez-vous raté mon lien, dans le commentaire précédent ? Le chiffre d’affaires de l’industrie porno californienne est de 13.000.000.000 $. Vous pensez sincèrement que c’est le manque de moyens qui les empêche de respecter les femmes ?

    Quant à l’esthétique du porno qui aurait envahi de nombreux domaines, je suis perplexe : c’est quoi, l' »esthétique du porno » ?

  • à ceux qui pensent que c’est une histoire de dénonciation: il faut savoir que 98% des viols (avec plaignant et suspect) sont classés non lieu: une parole contre une parole et aucun témoin pour certifier le non consentement!

    à ceux qui pensent que c’est une question d’éducation: vous imaginez une institutrice, avec son chignon et ses lunettes rondes (oui, j’exagère un peu) parler à des gamins de 8 ans de double pénétration et de sodomie? Vous imaginez la tête des parents des enfants sages, le lendemain? Les éducateurs ont un langage forcément édulcoré qui ne rejoint pas les jeunes, déjà très tôt adolescents, et en opposition avec le monde des adultes. (je suis instit.)

    Il y a des images qui sont aussi traumatisantes que des viols. Ces images transforment la réalité, exacerbent les pulsions très tôt, avant que l’enfant ne soit capable de développer une maîtrise de lui même qui lui permettrait de poser des actes libres. On les enchaîne à une sexualité qu’ils n’ont pas choisie et le retour en arrière est impossible. Mais le profit fait fermer les bouches qui devraient s’ouvrir pour réguler tout ça. Ce n’est pas la philosophie de la liberté, mais le profit, qui empêche cette régulation.

    Le seul moyen qu’on a, c’est de les boycotter pour tarir la source de leurs revenus. Si on ne le fait pas, on est complices.

  • a darkdreamer
    « Aussi, votre invitation à rendre le porno encore moins facile d’accès, et à le taxer plus lourdement, me semble faire preuve d’un certain aveuglement.

    En effet, c’est la politique qu’a menée la France depuis 30 ans, et pour quel résultat? »

    Le porno est-il de plus en plus dur à trouver ? Certes, il n’y a plus trop de cinema, mais n’est ce pas la video qui est en cause ? Il me semble qu’on trouve du porno partout, chez le buraliste, au video club du coin, sans parler d’Internet… La seule restriction que je vois, c’est l’interdiction de vente au moins de 18 ans. Mais cette interdiction n’a t-elle pas toujours été là ?

    a Do
    « il faut savoir que 98% des viols (avec plaignant et suspect) sont classés non lieu »
    Vous avez une source !? Ça me semble assez incroyable …

  • Koz,

    tu dois être prudent avec les chiffres: 13 milliards de dollar pour 10.000 films par an, cela fait 1 million d’euros de chiffre d’affaire par film (pas de bénéfices). Ce n’est pas franchement énorme. C’est moins que le chiffre d’affaire d’un seul des studios hollywoodiens. et 1500 acteurs pour 10000 films par an, en supposant 5 acteurs par film (ce qui est peu), cela veut dire 40 films par an, donc un film par semaine. Cela sent la misère à plein nez.

    A mon avis, c’est une industrie plutôt difficile, avec énormément de concurrence et peu de façons de se différencier. Je pense que de plus en plus, le porno est une « commodity », c’est à dire un service indifférencié que l’on cherche à obtenir au moindre prix, par exemple sur des sites internet offrant pour quelques dizaines d’euro sur nombre incroyable de films pour un prix ridiculement bas, quand les gens ne copient pas tout simplement des DVDs avec des heures de film dessus.

    A mon avis, l’avenir est dans le « porno chic »: des scènes explicites, mais aussi un vrai scénario, des décors de qualité, des effets spéciaux, et des acteurs / actrices de premier rang.

  • Le commerce internet, no limit, qui facilite l’accés au porno, et surtout au hard, egalement respectant juste la loi en faisant intervenir des « lycéenes » nous met en danger, nous, adultes avant nos enfants en frôlant la limite si ténue entre le bien et le mal

    Cette limite que ne connaissent pas les pervers sexuels

    Sommes nous sûr que ce Sade qui est en nous restera maîtrisé?

    Avant d’éduquer nos enfants, voyons ce qu’aujourd’hui,en plus des techniques baignées dans le respect de l’autre, il nous faut leur expliquer d’abord ce qu’est le bien ce qu’est le mal, la trangression

    Et ce n’est pas forcément qu’en récitant le code pénal

    L’enfer de nos bibliothèques est une étagère vide, l’enfer est sur le net

  • Il est quand même intéressant de se demander pourquoi nos sociétés se donnent tant de mal (avec plus ou moins de succès…) pour dissuader nos enfants de fumer et si peu pour les préserver du porno. Moins nocif ? On n’a pas vraiment envie de savoir.

    Filtres, etc, très bien , je suis pour. Mais quand même, les parents sont d’abord responsables. De mettre un contrôle parental, etc., bien sûr, mais d’abord de donner l’exemple, de n’avoir pour eux-mêmes aucune tolérance personnelle pour le porno, soft ou hard. Sans être coincés. Le porno soft, c’est OK pour nous tes parents, mais pas pour toi, quand tu seras grand…Cela ne marche pas.

    Cela n’empêchera pas nos enfants d’être parfois exposés à de la porno. Mes enfants sont tombés dans une maison de campagne sur des cassettes mal cachées d’un cousin en crise de puberté. Ils ont été un peu secoués, mais il était évident pour eux que ce qu’ils voyaient n’était pas un truc d’adultes, mais un truc dégueulasse. Ce genre d’incident fait pour moi partie de la vie, il faut certes viser à les rendre rares, mais l’important c’est d’avoir donné à ses enfants le cadre de référence (un peu par des mots, beaucoup par l’exemple) qui ne laisse aucun doute sur le statut de ces scènes.

  • Aristote a écrit:

    aucune tolérance personnelle pour le porno, soft ou hard.

    1) Les adultes sans enfants y ont-ils droit, ou bien recommandez-vous une totale prohibition ?

    2) Il va falloir fermer Pompéi et bon nombre de musées sur l’antiquité grecque et romaine, recouvrir les temples hindous, expurger l’histoire de l’art … vaste programme.

  • Oui, là est le problème, tout existe depuis des millénaires, et nous en sommes à chuchoter du sexe éducatif quand le net traverse les siecles en un clic et hurle le sexe sans fioritures ni mosaïques

  • Uchimizu a écrit:

    Koz,

    tu dois être prudent avec les chiffres: 13 milliards de dollar pour 10.000 films par an, cela fait 1 million d’euros de chiffre d’affaire par film (pas de bénéfices). Ce n’est pas franchement énorme.

    Uchimizu, tu dois sérieusement envisager de ne pas me dire ce que je dois faire. Je suis sûr que ce n’est qu’une façon de s’exprimer. Mais il faut sérieusement l’envisager.

    13 milliards de dollars, c’est certainement moins qu’un seul studio hollywoodien mais l’industrie porno a sur hollywood un avantage : ils ne paient pas d’éclairagistes, pas d’ingénieurs du son, pas de scénaristes etc. Bref, pour ce qui sort des studios du porno, 13 milliards, ça va. Et sincèrement, la « misère » du secteur, la « difficulté » de cette industrie… comment dire pour ne pas être vulgaire ?

    Aristote a écrit:

    Filtres, etc, très bien , je suis pour. Mais quand même, les parents sont d’abord responsables.

    Oui, bien sûr, mais ce que je n’aime pas dans cet argument, c’est le côté déresponsabilisant. Des mecs se lancent dans le porno de plus en plus hard, de plus en plus avilissant et l’on répond « éducation« . Personne n’est assez fou ici pour ne pas chercher à la donner cette éducation. Mais la première responsabilité vient de l’industrie du porno. A la fin, l’argument de l’éducation me semble quasi exonératoire, à leur égard. C’est un peu facile.

    Yogui a écrit:

    2) Il va falloir fermer Pompéi et bon nombre de musées sur l’antiquité grecque et romaine, recouvrir les temples hindous, expurger l’histoire de l’art … vaste programme.

    Ne donne donc pas dans la provoc à deux balles, Yogui. Si tu ne parviens pas à faire la différence entre une fresque de Pompéi, les temples hindous, l’histoire de l’art et un film porno… Et tu as parfaitement saisi qu’Aristote ne parlait pas des fresques de Pompéi. Si l’on pouvait éviter les faux débats, ce ne serait pas plus mal.

  • @ Koz: Ah si, il y a des éclairagistes et des ingénieurs du son pour faire un porno … Quant au fait que cette industrie soit « pauvre », c’est un fait acquis, à part pour deux ou trois studios : comme toutes les industries ils sont confrontés au piratage, aux délocalisations, à la main d’oeuvre bon marché, à la concurrence du User Generated Content … qui plus que pour d’autres jouent à plein contre leur business model.

    Quant à ma provoc « à deux balls », elle visait à souligner à quel point la « zéro tolérance personnelle pour le porno soft » était, à mon sens, une vue de l’esprit totalement ignorante de l’humain (sans même savoir si elle serait souhaitable). Si l’on pouvait aussi éviter les fausses pistes, ce ne serait pas plus mal.

  • Bon, ce n’est pas pour remettre en question le coeur du billet (très intéressant comme toujours, mes respects d’arriver a faire discuter de pareils sujets) avec lequel je suis globalement d’accord, mais je trouve pour ma part assez ennuyeuse la position selon laquelle « c’était mieux avant ».

    En l’espèce, l’assertion c’est en très gros « le porno c’est plus ce que c’était ». Sous entendu, avant c’était un produit de luxe, maintenant que c’est un produit de consommation courante, c’est devenu un produit vulgaire et corrompant. On se comprend, je n’ai pas de collection de ce type de produits artistiques qui me permettrait d’émettre un jugement de valeur sur les films d’aujourd’hui compares a ceux d’il y a 40 ans…

    (Début d’une parenthèse. Comme je ne suis pas pas sociologue, ca vaut ce que ca vaut. Mais je me demande au passage s’il y a vraiment détérioration en matière sexuelle en comparaison avec « avant ». Parce que c’est un « avant » pas brillant, hein (la misère des cites ouvrières surpeuplées, ou le père se tapait allègrement la mère devant les enfants; ou le petit dernier a la campagne voyait sa grande soeur se faire violer sur une motte de foin par les jeunes paysans qui passaient par la; etc…). Bref, je me demande si le coeur du questionnement de ce billet n’est pas moins lie a notre perception de l’enfance comme un sanctuaire plutôt qu’a l’invasion réelle d’une sexualité débridée qui aurait corrompu en se répandant par les outils modernes. Je crois assez que la nouveauté tient de la modalité plutôt que de la nature de la chose elle-même. Pour clarifier, et pour que l’on se comprenne bien, je pense qu’il faut se réjouir d’une nouvelle exigence (morale certes, ce qui fera hurler les non-partisans de CBoutin) de protection de l’enfance qui ferait grandir la société. Mais utiliser l’argument d’une pornographie\sexualité plus offerte aujourd’hui qu’avant mérite sans doute discussion. Fin de la parenthèse).

    Pour ma part (c’est la ou j’ai un peu peur de passer pour le reac de service), je pense que la discussion sur la « qualité » et sur la « visibilité » de la pornographie est un faux débat. Pour me faire comprendre, je vais prendre l’analogie de l’alcool.

    J’ai souvenir d’une conversation avec une directeur d’une grosse boite d’apéritifs et de boissons alcoolisées. A l’époque, le type était furieux contre $mirnoff qui venait de lancer ses vodkas Ice ou le sucre cache tout le goût de l’alcool, ce qui torche les ados en un rien de temps. Lui, disait-il, il donnait dans la bouteille de 5 litres de mauvais whisky. Sa clientèle, l’alcoolique, savait ce qu’elle achetait, du hard, et consentante. Ben pour la pornographie, je trouve ça un peu pareil.

    Tout le monde sait bien que le Web c’est 99% de sexe. Mais ça me choque presque moins que toutes ces publicités dénudées que l’on retrouve sur tous les murs des villes et des banlieues. Je trouve que c’est ça qui pose problème pour l’éducation des enfants: cette visualisation a outrance du sexe, du corps marchand, cette banalisation de l’acte sexuel, qui impacte la société bien plus en profondeur que les horreurs que l’on consomme presque toujours malgré soi sur le net.

    Parce que le net, c’est comme la bouteille de whisky, c’est marquée dessus que c’est dangereux, et même les enfants le savent (enfin je pense). Alors que les tee-shirts d’adolescentes qui laissent voir le nombril a la sortie des collèges ou les pubs qui sous-entendent la consommation de l’acte sexuel sans aucun tabou, et bien c’est comme la $mirnoff Ice, c’est un mal que je perçois presque plus dangereux parce que bien plus sournois.

  • Koz : « Quant à l’esthétique du porno qui aurait envahi de nombreux domaines, je suis perplexe : c’est quoi, l’”esthétique du porno” ? »

    Faites un tour ici ou bien et encore. Sur ces sites on ne s’interesse qu’à la photo de mode. Parfois je m’interroge. La différence esthètique ? Seul un jésuite brillantissime me paraît capable de la distinguer. La frontière entre top-modèle et porn-star devient ténue. D’ailleurs top-modèle sert aujourdhui de reclassement pour porn-star en préretraite (exemple : Jenna Jameson).

    Je me dis que ma génération s’est fourvoyée en évitant de trop s’interroger sur ce qui sépare (argh ! le vilain mot) la tolérence de l’indifférence, la pudibonderie de la pudeur. Locke n’avait pas ces scrupules de demi-vierge.

    Dans le fil de votre info et de mon commentaire : Kira Kener, qui est loin d’être une tâcheronne anonyme et corveable à merci (ceci expliquant sans doute cela), a intenté un procès en 2004 à son employeyr Vivid Vidéo. Pour infection par une MST lors d’un tournage. Le tribunal lui a donné raison en 2007. Le bémol, de taille, est que l’on ignore la conclusion de l’affaire. Moralité : je suis toujours le réveur de mes 17 ans.

    « La vraie morale se moque de la morale » dit Pascal. Il n’ignorait pas que la morale du monde se moque comme d’une guigne de la vraie morale. la morale du monde repose sur l’interêt et l’utilité dans le monde des individus de ce monde. L’instrumentalisation de chacun par son semblable est inévitable dans le monde. Le monde c’est le réel, banalité que tout un chacun accorde les yeux fermés, type même du préjuger selon Descartes.

    Lisez donc monsieur Ruwen Ogier dans ces ouvrages sur la pornographie comme illustration et défense de sa « morale minimum ». Voila la vraie pensée du monde post-moderne ; clair, limpide et fichtrement convaincante pour tout esprit élévé dans la célébration du pragmatisme technicien. Ca fait du monde : la quasie totalité des bacheliers depuis 30 ans.

    Bon courage dans la promotion de la « vraie morale ».

    Cordialement

  • J’ai posé la question des solutions envisageables afin qu’on rentre un peu dans le concret et c’est encore plus intéressant en effet.

    Juste une observation… il existe dans le domaine du cinéma, de la littérature, de la presse, de la presse à destination de la jeunesse, etc… tout un tas de textes réglementaires et de lois qui gèrent l’accès aux matériaux pornographiques.

    Mais, il semble qu’il y a une sorte d’hypocrisie qui consiste à considérer le net comme un univers différent du reste du monde. Ce que l’on ne tolère pas dans la vie, on tends à le tolérer sur le web.

    C’est le même problème qui resurgit qu’à l’occasion des discussion sur la loi Hadopi… je ne parle pas des détails et de l’applicabilité soit technique, soit constitutionnelle du projet en question (il ne s’agit pas d’ouvrir un débat sur la valeur de la loi ici), mais du fond. Par un réflexe quasi épidermique, puisque la fraude se passe sur Internet, dans ce second monde, beaucoup d’intellectuels et de politiques se lèvent pour hurler à l’atteinte sacrilège contre les libertés.

    Bayrou qui monte au créneau contre Hadopi, par exemple, se retrouverait fort marri si son dernier livre était disponible intégralement sur le net sur des sites qui conforteraient d’importants revenus publicitaires grâce à ce possible téléchargement. Il porterait (lui et son éditeur) immédiatement plainte contre un petit malin qui publierait son livre, le diffuserait largement et empocherait les royalties.¨Par contre on est CONTRE Hadopi.

    De la même manière, sur la protection de l’enfance, des tonnes de réglementations qui existent dans la société « réelle » ne semblent plus applicables lorsqu’il s’agit d’Internet. Des parents qui laisseraient un libre accès à la pornographie à leurs enfants de 8 à 14 par exemple – si les faits étaient avérés et connus – risqueraient de gros ennuis et des poursuites. Si le même accès est offert par négligeance mais sur le net, les fauts ne sont plus réellement qualifiés de la même manière.

    En fait, la vraie question me semble : quels sont les systèmes réglementaires et répressifs existant visant à la protection de l’enfance contre la pornographie et en quoi ne seraient-ils pas applicables sur Internet ? Pour revenir à un exemple concret, pourquoi Bing ne pourrait-il pas faire l’objet de poursuites dans ce cadre sous l’accusation de ne pas avoir assez vérouillé leur système ?

  • règlementation de la publicité pour les sites pornographiques. Et quand je dis règlementation, je pense interdiction. On interdit bien la publicité pour les cigarettes, et l’on a voulu interdire la publicité pour le vin sur Internet…

    Les sites pornos ne passe pas vraiment par la pub, mais par les résultats de google ou par le bouche à oreille. J’ai découvert un matin que ma petite sœur (8 ans) était tombé sur un site porno :-/, comment l’a-t-elle découvert ? Oh! tout simple, elle cherchait des « jeux » sur Google. L’ennui est je pense qu’elle va sur internet sans supervision :-/, heureusement elle n’a pas l’air tellement intéressé…

    mise en place d’un système du genre opt-in, avec un certificat électronique : si tu veux mater du porno, tu as le droit, t’es un grand garçon, mais tu t’enregistres. Bon, si on négocie dur, on pourrait passer à de l’opt-out : ie je m’enregistre pour ne pas en recevoir. Mais bien des familles ne le feront pas, exposant ainsi leurs enfants au porno, et les enfants des autres aux dérives éventuelles de leurs enfants. Donc plutôt opt-in. Ça pourrait par un certificat à télécharger (comme pour les impôts), nécessitant que la personne qui le télécharge justifie notamment de son âge. Sanction pour les sites pornos qui ne requerraient pas ce certificat.

    Un site porno américains se contrefout des exigence française.

    fiscalité alourdie sur le porno.

    L’industrie française du porno (elle existe?) émigrera en Californie, si cela ne suffit pas, elle s’immatriculera dans les caïmans.

    évidemment, il faudrait une action mondiale. Pourquoi pas sous l’égide de l’UNICEF, qui convoquerait un sommet mondial ? Je doute que beaucoup de dirigeants souhaitent apparaître comme des défenseurs du porno. Et le premier qui me sort “liberté d’expression“, je lui allonge une mornifle.

    Comme le disait ma grand mère « On n’a pas les même valeur ». La liberté d’expression du coté États Uniens est poussé a l’extrême. Par exemple Ashcroft v. Free Speech Coalition (rédigé par ces imbéciles que sont les juges Kennedy, Stevens, Souter, Ginsburg, Breyer), établit grosso modo que la pornographie infantile est légal dans les cas ou le matériel pédopornographique est un dessein.

    Après les États Unis, vous avez la Russie, qui est d’un laxisme effarant en ce qui concerne la pédopornographie. Allez lui dire de s’occuper de la pornographie classique pour voir.

    Le japon chez qui les règles concernant la pornographie sont des plus relâché.

    Vous voyez le problème ?

    Ça c’est le coté politique du problème.

    Du coté technique, on ne parle pas ici de restreindre la pornographie a tous, on parle d’éviter l’exposition accidentel, voir « voulu » de la part d’un petit enfant curieux.

    Les systèmes de filtrages sur ordinateurs il y en a trois milles, et honnêtement on ne peut faire plus. Une option serait que les FAIs ait une obligation d’avoir un service optionnelle -obligatoirement promut- comme une option du contrat afin de filtré l’accès internet. Un abonnement de 1€ par mois peut-être pourrait faire l’affaire.

    Le gamins aura beaucoup plus de mal à passé outre. C’est possible, j’en suis capable, mais lui peut-être pas, sauf aide extérieure (des logiciels et sites existent, mais ils sont la plupart du temps sur des sites eux même bloquer).

    S’attaquer aux pornographes c’est s’attaquer à l’hydre de Lerne. L’avantage pour eux du filtrage est que cela ne heurte pas leurs intérêts financiers contrairement au filtrage, qui permet aux FAIs d’engranger quelques sous supplémentaires, sans endommager les pornographes. Cela suis une équation simple : les pornographes sont trop nombreux, pour que l’on puisse avoir un effet tangible sur l’exposition de nos gosses en tapant sur eux. Au contraire, les FAIs sont peux nombreux, peuvent se permettre d’acheter des solutions de filtrage, tant que l’on ne les obliges pas a les mettre en place de façon systématique. Le FAI est l’intermédiaire forcé entre le porno et les mirettes de nos enfants. Agir sur ce tuyaux permet d’avoir un résultat bien plus efficient.

  • Sinon, je pense que le détail qui vous échappe qui choque dans l’affaire des ordinateurs chinois est que ce filtrage est fixe, il ne peut être désactiver (il faut installer un autre navigateur pour passer outre).

    Tout les ordinateurs avec Windows Vista arrive avec un système de filtrage et de surveillance pré-installer (le controle parental) il est basique mais il marche, et permet de surveiller ce que regarde le bambin. Le détail c’est qu’il n’est pas évidant à trouver, contrairement au système chinois, qui plus qu’évidant est -imposant-.

  • @ Yogui:

    D’habitude, vous savez lire…

    Aucune tolérance personnelle, cela veut dire que je me refuse à moi toute complaisance pour la porno, soft ou hard. Et si je me la refuse, c’est bien qu’elle est disponible. Il n’y a donc aucun appel à la censure.

    Je serais par ailleurs partisan de tout système à peu près intelligent qui interdirait aux vendeurs de porno de proposer leur marchandise à ceux qui n’ont pas fait une démarche active pour s’en procurer (ce n’est pas plus « liberticide » que le contrôle actuel de la vente de tabac). Le cinéma porno, c’est acceptable parce qu’il faut décider d’y aller, idem la revue si elle n’est pas exposée. Les films porno sur les chaînes gratuites, non, sauf à disposer de filtres opt in.

    Ma femme râle quand cherchant des renseignements pour faire du ski de fond à la station des Rousses, Google lui renvoie d’abord des propositions de femmes rousses dans toutes les positions imaginables. Un jour, je ne comprends pas très bien pourquoi mon écran Google est envahi de propositions de liens vers de la porno gay… jusqu’au moment où je réalise que je faisais une recherche sur…l’origine de l’homme dans les récits mythologiques !

    Il est très difficile pour des adolescents de ne pas se laisser entraîner.

    Il n’y a pas de système 100 % étanche, mais oui, on pourrait faire en sorte que ceux qui n’en veulent pas en soit à peu près préservés.

    @ Koz

    Ce n’est bien sûr pas seulement un problème d’éducation. Mon com. précédent insistait sur le fait qu’il est vain de vouloir protéger la « jeunesse » si les adultes ne montrent pas l’exemple. Va dans ta chambre pendant que je mate mon film porno, cela ne marche pas !

  • @ Yogui

    Je suis allé à Pompéi avec mes enfants. Nous avons visité ensemble le lupanar. Ce fut l’occasion d’une vraie discussion, d’ailleurs plus sur la prostitution que sur l’iconographie de l’endroit, qui est soft !

  • @ koz:

    Uchimizu a raison, la plupart des industries pornos sont en difficulté financière. Je ne vais clairement pas chialer. Mais je ne suis pas sûr que ce soit le business florissant qu’on a habituellement en tête.

    Et notamment pour cette raison:

    Il ne faut pas se le cacher, les entreprises oeuvrant dans le divertissement pour adultes sont condamnées à être des sociétés de second ordre peuplées par des employés de second ordre !

  • @ henri: la délinquance sexuelle chez les mineurs est en augmentation de 50% depuis 10 ans, et je ne pense pas que cela soit du à une plus grande sévérité aujourd’hui qu’en 1999. Je pense qu’à partir de ce fait, on peut considérer que c’était mieux avant, quand la délinquance sexuelle chez les mineurs était moindre. Je manque en revanche de statistiques sur le nombre de viols de paysannes sur les bottes de foin.

    Après, effectivement, est-ce que cette hausse est intégralement imputable au porno ? Je l’ai bien écrit : j’ai pleinement conscience que les causes sont diverses, comme en toute chose humain. On peut tout à fait y intégrer l’exposition permanente du sexe, le discours général qui donne au sexe une trop grande importance, mais on ne peut pas exonérer le porno. Si l’on imaginait, pour les besoins du raisonnement, que l’on ait que le T-shirt montrant le nombril (figure pour évoquer les tenues sexy, puisqu’on peut y ajouter le pantalon taille basse, pour faire bonne mesure, surtout lorsqu’il laisse découvrir l’aine), et pas le porno, à quoi penserait le jeune garçon ? Il ressentirait du désir, bien sûr, normal, mais penserait-il à tout ce qui peut lui passer par la tête grâce au porno ? Aurait-on une telle augmentation de la délinquance sexuelle ?

    Alors, oui, je suis d’accord avec toi, il n’y a pas que le porno, mais je ne crois pas qu’un garçon de 10 à 13-14-15 ans subisse le même traumatisme, ou la même influence, à la vue d’un nombril et d’un pantalon taille basse (même si, personnellement, la conjonction des deux me paraît souvent un peu ahurissante), et à la vue d’un porno dans lequel un mec choppe une nana par les cheveux pour lui imposer une fellation au cours de laquelle elle menace manifestement de s’étrangler (ce qui, Passant nous le confirmera, n’est pas une scène improbable).

    henri a écrit:

    Parce que le net, c’est comme la bouteille de whisky, c’est marquée dessus que c’est dangereux, et même les enfants le savent (enfin je pense).

    Manifestement, à écouter psychologues et éducateurs, ça n’empêche pas les jeunes de chercher à reproduire ce qu’ils voient dans les pornos, ni d’envisager que, quelque part, les pornos ne soient pas dans le faux. Que, effectivement, les filles ne fassent pas un peu leurs mijorées mais que, si on les pousse un peu… Et si un alcoolique a souvent également conscience de se « faire du mal », je ne suis pas certain que les enfants exposés au porno en aient la même conscience. D’autant qu’il y aura toujours la première exposition, parfois involontaire (par mégarde, ou entraîné par les copains sans oser dire que non, on n’a pas envie de voir).

    @ Esurnir: je dois probablement avoir écrit quelque chose qui vous amène à penser que je ne sors pas le dimanche, autrement que pour aller à la messe, et que j’ignore ce qui se passe dans le monde autour de moi. Je n’ignore pas que les Etats-Unis accordent une importance à la liberté d’expression qui va au-delà de nos conceptions. Je n’ignore pas davantage que les russes sont en pointe dans le domaine. Et si je l’ignorais, il me suffirait d’aller faire un tour dans l’antispam de ce blog pour relever toutes les adresses en .ru qu’il collecte.

    Mais le fait qu’une règlementation mondiale soit improbable ne me semble pas être une raison suffisante pour ne pas y penser. Aujourd’hui, on sait, globalement, que les Etats-Unis et la Russie occupent une large place dans le domaine. Il me semble que les choses seraient un peu différentes s’ils devaient vraiment assumer demain à la face du monde d’être des havres de paix pour pornographes, s’ils devaient coller un veto à une initiative bien présentée de protection de l’enfance et de la dignité de la femme.

    En ce qui concerne le cas de la Chine, oui, bien sûr, il y a un petit côté choquant dans l’impossibilité de désactiver le machin. Mais choquant pour choquant, ce qui me choque, c’est qu’on se choque davantage de cet obstacle au porno qu’à sa surexposition. A tout prendre, je ne suis pas certain que la société chinoise s’en porte plus mal (même si l’on ne peut pas écarter le fait que ce blocage est aussi le symptôme d’un système autoritaire), alors que je suis assez convaincu de la nuisance que représente le porno pour nos sociétés.

    Esurnir a écrit:

    Les systèmes de filtrages sur ordinateurs il y en a trois milles, et honnêtement on ne peut faire plus. Une option serait que les FAIs ait une obligation d’avoir un service optionnelle -obligatoirement promut- comme une option du contrat afin de filtré l’accès internet. Un abonnement de 1€ par mois peut-être pourrait faire l’affaire.

    Pourquoi faudrait-il nécessairement payer pour être protégé, et risquer que des familles ne fassent pas cet investissement, même minime ? Pourquoi faire une démarche pour sortir du système porno ? Et pourquoi ne pas réfléchir à un système qui imposerait de faire une démarche pour y entrer ?

    Eponymus a écrit:

    Mais, il semble qu’il y a une sorte d’hypocrisie qui consiste à considérer le net comme un univers différent du reste du monde. Ce que l’on ne tolère pas dans la vie, on tends à le tolérer sur le web.

    Je suis bien d’accord avec toi. Du seul fait que l’on passe sur Internet, on assiste à des réactions surprenantes allant de la conviction que plus aucune règle ne vaut, que tout doit être gratuit, à celle que « ah ben, c’est Internet, hein, on n’y peut rien ».

  • Koz a écrit:

    Et pourquoi ne pas réfléchir à un système qui imposerait de faire une démarche pour y entrer ?

    Ah là, je crois que tu mets précisément le doigt sur l’essentiel. Dans le monde non virtuel, il y a toujours cette démarche active à faire (cela a déjà été dans certaines commentaires précédents) pour accéder au porno ou à d’autres formes de sexe disons bestial* : il faut faire la démarche d’entrer dans un sex shop, d’entrer dans un bordel, d’acheter la revue cochonne chez le buraliste, etc… Disons qu’il y a toujours le regard de l’autre qui cause une certaine honte/retenue chez le client – en tous cas c’est le cas pour moi : à cause du regard du buraliste je n’ai eu « que » 2 fois dans ma vie le « courage » de m’acheter une revue cochonne.

    Sur Internet on n’a plus cette barrière, ce regard de l’autre : on n’est confronté qu’à son écran, même pas à soi-même (ou si peu). On a un sentiment d’anonymat total (ce qui est un mensonge d’ailleurs), on est vraiment seul face à ses pulsions. Il me semble qu’un « système [électronique] qui imposerait de faire une démarche pour y entrer » rétablirait au moins en partie cette barrière sociale qui protège (dans une certaine mesure hein, parce quand on est décidé on est décidé).

    *Je parle en tous cas de mon expérience personnelle : il ne s’agi(ssai)t pour moi que de satisfaire une pulsion bestiale… qui ne me fait pas vraiment grandir.

  • Koz a écrit:

    la délinquance sexuelle chez les mineurs est en augmentation de 50% depuis 10 ans, et je ne pense pas que cela soit du à une plus grande sévérité aujourd’hui qu’en 1999. Je pense qu’à partir de ce fait, on peut considérer que c’était mieux avant, quand la délinquance sexuelle chez les mineurs était moindre. Je manque en revanche de statistiques sur le nombre de viols de paysannes sur les bottes de foin.

    En fait le préalable au débat réside vraiment dans cette remarque. Voilà la vraie conséquence réelle ou supposée. Et donc, sans la mesure effective de cette corrélation, on a du mal a envisager des solutions drastiques sur un plan réglementaire qui ressemble plus aux yeux de certains à une mesure d’ordre moral que « sanitaire ». Il s’agit donc bien de criminalité et de mineurs avant toute chose.

    On s’attendrait donc à ce que les criminologues étudient de près les motivations et les changements entre avant et après. Je ne sais pas si des études ont été faites sur ce plan, mais dans un premier lieu, les délinquants sexuels mineurs devraient être interrogés dans ce sens.

    Bien évidemment, l’accès au « porno filmé » par le biais d’internet combinant, depuis 99, le haut-débit à l’augmentation du contenu, fait qu’il est difficile de nier qu’entre franchir le barrage d’une billeterie d’un ciné sordide dans lesquels le porno était relégué et cliquer sur Bing ou ailleurs en affirmant OUI j’ai plus de 18 ans n’est pas comparable. Des reportages passés à la télé montraient que pour nombre d’ados, le visionnage de porn était une activité quasi quotidienne, en groupe ou seul et assez « décomplexée ».

    Si l’on regarde le contenu de la pornographie, effectivement, il y a un glissement avéré vers le toujours plus. L’attrait de la chose est bien évidement que l’activité tranche avec le quotidien. Quand au quotidien, la plupart des chaînes cablées/adsl/tnt diffusent du porno soft le soir, la surprise, l’attrait vient d’un porn plus hard. Du reste, les contenus même du soft a évolué car même si la législation les empêchent de montrer des organes sexuels masculins en gros plan, les « scénarii » sont de plus en plus hard dans l’esprit. Il existe même des soft tournés en même temps que les hards (pour des raisons d’économie des boîtes de production) avec deux caméras qui juste ne filment pas les mêmes gros plans.

    La notion de modèle et la notion de barrière est très différentes chez les enfants que chez les adultes (même si on peut considérer qu’il s’agit plus d’échelles graduées de différences de comportement et de perception que de frontières franches). Mais bon on peut facilement convenir que nombre d’ados se cherchent une identité et que ressembler à l’étalon Rocco est perçu comme étant plus valorisant auprès des filles que l’image du preux chevalier blanc. De plus c’est lui qui se fait les filles (plusieurs à la fois, j’entends) au final et pas le chevalier qui lui ne fait que beaucoup d’enfants (avec tous les emmerdes que cela supposent même si les allocs compensent un peu). Sans parler que le vrai Roco, il passe à la télé lui.

    Pour les filles, qui sont aussi largement consommatrices, sans s’identifier complètement, il y a définitivement un attrait au niveau du comportement en tout cas. Ou un modèle auquel elles peuvent penser devoir se conformer. Quelle est l’ado qui ne se rase pas intégralement aujourd’hui ? Qui fait des disques et passent aussi à la télé, Clara Morgane. Que font les filles de secret story – conneries typiques pour ados en fait – elle font enfin du porno hard grâce à la célébrité que secret story leur ont apporté. Les filles de l’ile de la tentation, idem. Je le sais c’est dans Entrevue avec photo à l’appui dans la vitrine du libraire d’à côté. Qui est la plus sexy ? Morgane ou Marie Curie ? Qui gagne le plus de fric ? Qui est la plus célèbre ? Qui se tape les plus beaux mecs ? Qui peut jouer les salopes décompléxes ?

    Chez les ados aussi la perception des barrières et des interdits est très différente. Les interdits sont plutôt considérés comme attirants souvent justement parce qu’ils sont interdits. De plus, la réflexion ou l’analyse possible chez un adulte est souvent réduite au minimum chez un ado. C’est le cas dans tous les compartiments de la vie… on prends des risques incensés en scoot. On n’hésite pas à braver des interdits sexuels. Quand les interdits sont érrigés en modèles ou presque par certains adultes, il est presque évident qu’un gamin a du mal à faire le tri surtout sur un sujet dont on ne parle pas avec ses référents que peuvent être les parents.

    A titre d’exemple, selon certains trucs lus par ci par là, pour bcp d’ado, la fille qui ne s’est pas faite sa meilleure copine au moins pour voir, ou participé à un trio, est vraiment une coincée du cul. Les mêmes études d’ailleurs font observer que les psys sont de plus en plus consultés par des femmes adultes qui déclarent « je n’aiment pas faire l’amour à trois, je suis pas normale. Que dois-je faire ». Est-ce que le fait que 99% des porn montrent une scène de trio y est pour quelque chose ? On aura du mal à me faire penser le contraire. Et si le phénomène peut être observé chez les adultes, on imagine chez les gamins dont les barrières morales sont le cadet de leurs soucis.

    Pour revenir au contenu, les scènes de violence dont parlent Koz, le fantasme de la fille qui dit non mais qui demande que ça, les images de certaines pratiques, etc… font passer ce qui frole le délit dans la vraie vie, pour quelque chose de parfaitement banal.

    Bon, l’inhibition existe tout de même. Toutes les jeunes filles ne souhaitent pas ressembler à Clara Morgane. Maintenant, il existe une pratique qui touche plus de 80% des ados : l’alcool à outrance dans les fêtes, souvent combinée à des tarpés. Le binge drinking. Le cocktail sur un plan sexuel est assez détonnant. Et sur le fait de franchir certaines limites, soit morales, soit délictuelles, l’effet est tout à fait explosif.

    Je pense même que les statistiques sous estiment l’ampleur du phénomène. Le problème pour les victimes, qui étaient ivres mortes par exemple lors d’un rapport sexuel « plutôt forcé » pour ne pas dire viol direct, c’est que a. le consentement quand on est ivre mort est assez relatif, le refus aussi b. aller avouer que l’on s’est fait violer dans une fête quand on était bourrée à bloc alors que tes parents croient que tu dors chez une cop pour une PJ party, c’est pas facile.

    Bref, si j’étais criminologue, j’estimerais que la piste de l’accès de plus en plus libre au porno par les enfants/ados est quelque chose d’au moins extrêmement prometteur en termes d’explication de cette augmentation si ce n’est totale, du moins largement majoritaire.

  • Je suis pour l’existence d’un tel filtrage de façon gratis, l’ennui va être d’arriver a faire rentré les FAIs dans la barque. Si on leur force la main a mettre en place un filtrage gratuit et couteux, je ne pense pas qu’ils mettront en place un système soit efficace, soit il ne feront que le minimum vital de promotion pour cette options, voir donneront des instructions pour présenter cette fonctionnalité comme ralentissant l’accès à internet (c’est le cas) pour évité que les utilisateurs surcharge les deux trois serveurs qu’ils auront la « bonté » de mettre à disposition. On attire plus de mouche avec du miel qu’avec du vinaigre.

  • Sinon le filtrage chinois est assez mauvais. Il y a un filtre d’images qui détecte la peau sur les photos. L’ennuis c’est qu’il considère comme porno une photo de cochon et qu’il laisse passez le porno noir. Je ne parle même pas du problème que cela va poser au médecin. Ah sinon ce filtrage est parfaitement logique, la chine interdisant le porno tout court.

  • @ Eponymus:

    Je me souviens avoir lu une enquête estimant qu’en Grande Bretagne de l’ordre de 40 % des premières relations sexuelles avaient lieu en état d’ébriété alcoolique et-ou psychotropique. Consentement, qu’ils disaient…

  • @ do:
    Euh il sort d’où ces 98%. Je veux bien vous croire mais 98% ça sent se chiffre fumeux qui fait bien. D’ailleurs je ne sais plus qu’elle étude disait que 78% des statistiques sortis sont sortis du chapeau..

  • je crois que toute votre argumentation est sujette à caution.
    Commentaire 21: Tom Cruise culbute Michelle Pfeiffer dans TopGun.
    Quand on ne sait même pas que c’est Kelly McGillis (et non cette bonne Michelle), on arrête d’écrire des billets et on ferme le site koz toujours

  • Salut,
    intéressante question, et pas facile à résoudre dans les faits, parce que la sexualité touche à l’intimité la plus profonde, comme à certains réflexes culturels.

    Le fait de voir systématiquement la violence mêlée à la pornographie est très grave. La sexualité est faite d’harmonie, de confiance, d’épanouissement. Elle est incompatible avec de la violence. Le viol est la négation de l’érotisme.

    nous devrions être très vigilants sur ces dérives, effectivement.

    Je reviens plus tard pour lire tous les commentaires, je n’ai pas le temps là.désolé

  • Peux pas m’empêcher de faire un parallèle avec le piratage. Ce qui a changé, drastiquement, ce n’est pas la qualité, c’est la quantité.

    Sur le fond, je ne suis pas un expert, mais je n’ai pas le sentiment que le contenu des films pornos ait fortement évolué. Quand j’avais 15 ans, ils ne véhiculaient déjà pas un message de respect envers les femmes. Déjà à l’époque, quand une fille y disait non, ça voulait dire qu’elle en crevait d’envie.

    Mais depuis que que s’en procurer est devenu facile et sans risque, c’est pratiqué par tout le monde, de plus en plus jeune et sur une échelle massive.

    Le problème est là. Ces pratiques étaient inoffensives tant qu’elles étaient marginales; elles posent problème dès qu’elles deviennent routinières.

  • Comme quoi,Roselyne B avait probablement raison. Un grenelle du sexe pourrait être tout à fait satisfaisant …
    Merci pour le truc, ça m’ a permis de passer une soirée sympa hier soir devant mon pc …

  • Juste en passant entre deux déplacements : je lis avec une certaine curiosité ce billet et ses commentaires.

    je suis décidément trop ringarde » pour pouvoir commenter réellement!

    Je n’ai vu qu’ « Histoire d’O » qui finalement était assez soft, et ma seule source de porno a été le « bréviaire du carabin » qui là encore me paraît bien « discret » à la lecture de certains commentaires!

    (dire qu’à 17 ans, je croyais que le 69 en fin du bréviaire était la date d’édition dudit recueil.. 😉 )

    Il est vrai qu’à l’époque, malgré les avancées considérables dues à ce cher Daniel (C-B), la majorité des jeunes ne collectionnaient pas les partenaires comme on collectionne les timbres. Ce qui ne semble plus le cas aujourd’hui .

    Ah, le fossé générationnel!

    Néanmoins, il me semble que l’éducation joue forcément un rôle dans cette violence et ce machisme (même si je suis en accord avec Koz lorsqu’il dit que les causes sont multiples).

    L’éducation a oublié la notion d’amour et de respect envers l’autre dans la vie quotidienne comme dans cette situation!

    J’ai parfois l’impression que le respect de la femme diminue de jour en jour, et que le machisme reprend de la vigueur…

    Parmi toutes les cultures, je crois que les cultures asiatiques sont les plus respectueuses.
    Et dans le reste du monde, c’est sans doute la culture chrétienne qui est la plus respectueuse de la femme.

    Le mot respect est répété de nombreuses fois dans mon com, parce que je pense sincèrement que c’est ce qui fait le plus défaut à notre époque, comme s’il était synonyme de « coincé »
    Ce qui est faux et c’est bien dommage

    Maintenant que faire?
    Et si cela passait par une bonne communication?
    Et si on s’abstenait de faire libérer de façon anticipée des gens comme B Cantat?
    Et si il y avait une vraie répression des viols et non toujiours la culture de l’excuse de l’agresseur?

    Et si certains « grands de ce monde » cessaient de faire de l’ingérence dans les affaires sociologiques de la France en estimant que la laïcité à la française était une atteinte à la liberté (…des hommes de cacher leurs femmes sous un voile ou une cage, mais de faire avec elles tout ce qu’il leur plaît à eux?)

    Et si on interdisait toute scène « porno » (même soft pour notre époque) dans tout film à la TV, comme on interdit la cigarette (pourquoi deux poids deux mesures?)

    Et si on passait à nouveau des « bluettes  » où l’amour prime sur la bestialité?

    Ceci dit, les gravures chinoises me paraissent esthétiques et être de l’art.
    Je ne sais pas pour les fameuses vidéo!
    j’ai vraiment autre chose à faire qu’à perdre mon temps à regarder ce genre de choses.

  • un chiffre en hausse de 50 % en dix ans

    voilà parfaitement l’utilisation des statistiques, utilisée à des fins partisanes, puisque 50% sans connaitre la valeur de base, ça ne signifie RIEN.
    En 1999 : 2 viols collectifs.
    En 2009 : 3 viols collectifs.
    Hausse : 50% …; impressionnant.

    Bref, sans citer les chiffres, balancer un pourcentage d’augmentation, n’a aucun sens, juste une technique très utilisée en politique, pour faire passer un message.

    Je suis pourtant également persuadé que le porno vu par des individus fragilisé a une incidence. mais ça m’horripile le peu de rigueur scientifique de la majeure partie des gens.

  • Vous avez aussi le choix, Dr Cornelius de cliquer sur le lien donné, qui pointe vers un article vous donnant tous les chiffres que vous sollicitez, ou de remarquer que le passage cité mentionne « un millier de jeunes adolescentssont impliqués chaque année dans des affaires d’agressions sexuelles ou de viols, un chiffre en hausse de 50 % en dix ans ».

    Moi aussi, parfois, le manque de rigueur, ça m’agace un peu, vous savez.

  • @ Tara:

    Et si on interdisait toute scène “porno” (même soft pour notre époque) dans tout film à la TV, comme on interdit la cigarette (pourquoi deux poids deux mesures?)

    Et si on passait à nouveau des “bluettes ” où l’amour prime sur la bestialité?

    Cela pourrait être une idée… cela pourrait me permettre d’arrêter de détourner le regard à tout bout de champ quand je regarde un film. ^^

    Je réagis notamment à cette phrase parce que nous avons regardé récemment, mon mari et moi, un film lambda racontant une histoire d’ordinateur organisant une guerre thermonucléaire, le héros de l’histoire étant un ado. Il est amoureux de l’héroïne, et/mais… on ne voit qu’une embrassade (au sens propre du terme : prendre dans les bras) et un bisou sur la joue… Nous nous étions fait la réflexion qu’à l’heure actuelle on n’aurait sans doute pas échappé à l’échange de salive…

    Certes, je dérive par rapport au sujet. Mais… quelque part, même dans les films normaux, on montre de plus en plus et on suggère de moins en moins. D’où une réflexion : est-ce que le « toujours plus » (je résume) que vous dites constater dans le porno ne serait pas la transposition de ce qu’on constate pour les films dits tout public ?

  • je ne lis que ce qui est en gras ..; ça doit être ça.

    Sinon, si on lit le bouquin Freakeconomics de Steven Levitt (prof d’économie de l’Université de Chicago), il a étudié la baisse de la délinquance aux USA et fait remarquer qu’elle coincide avec l’apparition de l’avortement et/ou l’utilisation de contraception chez les populations pauvres. Sa théorie repose sur le fait qu’en diminuant fortement les grossesses des femmes célibataires pour la plupart, qui n’auraient pas la possibilité d’élever correctement un enfant, et bien la délinquance baisse.

    Je sais que je fais un peu de provocation sur un site d’obédience catholique mais plutôt que de partir en croisade contre le porno, il faudrait peut être plutôt militer pour que les zyvas mettent des capotes ou ne se reproduisent pas.

  • Non, j’ai mieux, à la réflexion : stérilisons les parents démissionnaires. Parce que, malheureusement, il y en a aussi chez les gens thunés. Dans ce cas, on pourrait contourner la difficulté consistant à prévoir à l’avance qu’un homme et une femme seront des parents démissionnaires en stérilisant d’office les pauvres, ainsi que les couples dans lesquels les deux parents travaillent – ou ont l’intention de travailler (certes l’intention n’est pas une certitude mais ils avaient qu’à la boucler) – et qui sont susceptibles de fait de virer démissionnaires davantage que les autres couples. En faisant ça, je pense déjà que l’on devrait sérieusement limiter le nombre d’enfants, et donc les problèmes. A terme, c’est aussi très bon pour la planète, donc pourquoi se priver ?

  • @ Pimprenelle:

    Mais même de nos jours, tous ne se laissent pas aller.

    J’ai vu récemment Mystic River et Gran Torino de Clint Eastwood. Des films magnifiques, âpres, pas cucu la praline pour un sou, et pourtant sans complaisance aucune. Dans Mystic River l’évocation du viol pédophile vous prend à la gorge, mais sans la moindre complaisance au niveau des images. Idem dans Gran Torino.

    À l’inverse, le dernier OSS 117, film sympa et sans prétention, contient une longue scène « hippie » qui n’est pas vraiment nécessaire et racole le public.

    Ce qui rassure un peu, c’est qu’il n’y a pas le moindre doute sur la hiérarchie artistique de ces œuvres !

  • Pour quelqu’un qui ne lit que ce qui est en gras, vous auriez dû prêter un peu plus attention au titre du bouquin que vous citez. C’est Freakonomics, pas Freakeconomics.

    Et si vous aviez fait plus que lire le titre, vous auriez vu que, s’il souligne la corrélation que vous indiquez, Levitt se garde bien de conclure sur une quelconque causalité.

  • @ Koz:
    Je n’ose croire que vous faites le rapprochement entre la stérilisation forcé qui est involontaire, et l’avortement qui est une action volontaire de la femme ainsi que la contraception, action tout aussi volontaire de la par de la femme ou de l’homme. Je vous sais honnête et à l’amour des analogies correcte et non de basse comparaison qui vise juste a dénigré les personnes n’ayant pas la même opinion que vous…

  • Lorsque l’on en est à envisager l’avortement comme remède aux violences sexuelles par les mineurs, je crois qu’aucune analogie ne peut plus être foireuse.

  • Aristote a écrit:

    Ce qui rassure un peu, c’est qu’il n’y a pas le moindre doute sur la hiérarchie artistique de ces œuvres !

    Ceci dit, la hiérarchisation artistique n’est pas le sujet. De même, montrer un baiser en gros plan, n’a rien à voir avec le porno. La nudité non plus si on regarde bien. Il y a d’ailleurs mille et un paradoxes qui font que le genre est parfois difficile à déterminer si l’on regarde les choses sous cet angle.

    Par exemple, un « artiste vidéaste » trrrrrès « conceptuel », a filmé une centaine de femmes se masturbant jusqu’à l’orgasme mais en ne filmant que leur visage. Pornographie racoleuse caché sous le prétexte artistique ? Ou célébration suggestive et pudique du plaisir féminin ?

    Il y avait aussi le fameux film Caligula avec Peter O’Tool et Andy Mac Dowell qui prenait le parti de ne strictement rien cacher (et donc pour certaines scènes, un caractère absolument porno) mais qui était indubitablement artistique dans sa globalité. Est-ce que les scènes supposément descriptives des moeurs de l’époque apportaient quelque chose au sujet… on peut difficlement dire le contraire puisque justement, il s’agissait bien de les décrire, ces moeurs.

    Finalement, pourquoi montrer des scènes de violence terrible et pas de sexe ? Pourquoi louer le « Il faut sauver le soldat Ryan » alors que le bruit des balles pénétrant des corps dans le film, afin de restituer l’horreur que ces soldats ont vécue, ont été enregistré en tirant dans des vrais cadavres d’animaux.

    Bref, les exemples sont légions et sont loins d’être tranchés.

    Chabrol, avec humour définit le porno comme « filmer en temps réel »… Un peu comme si dans un film, quand un type boit un verre on le voit ouvrir le placard, prendre le verre, aller dans la cuisine, ouvrir le frigo, etc… sans coupe, sans montage particulier. En gros, pour lui, le porno c’est du documentaire, dénué de toute dimension artistique qui réside justement dans la non-littéralité.

    Je pense qu’il s’agit plus d’une sorte d’inside joke de cinéaste que d’une vraie définition même si la remarque est pertinente. Mais dans les faits ce sont des films qui sont effectivement littéraux dans leur représentation du sexe, dont le but n’est pas de servir une histoire mais de montrer des actes sexuels, dont la plupart contiennent une part de perversité (orgie, voyeurisme, viol ou rapports forcés, etc.) et dont le seul et unique but est d’exciter sexuellement le spectateur. Il ne faut pas se tromper de cible en fait. C’est ça qui peut miner l’équilibre d’un gamin. C’est cette industrie là qui exploite des filles à la chaîne dans des arrière-cours de Russie ou d’ailleurs en leur faisant subir des traitements qui sont finalement inhumains et dégradants au possible. C’est ça qu’on trouve sur Internet.

  • Article lu ce matin dans un gratuit (Direct matin, je crois), la suède (1er au classement) présente un taux de viol de l’ordre de 42 pour 100 000 habitants alors que la moyenne anglaise (2eme) est de 23 pour 100 000. Raison invoquée, la grande consommation d’alcool des jeunes des pays nordiques, qui ferraient que certains malotrus profitent quelque peu de l’état vaporeux de leur conquête pour les (bip).
    La raison évoquée n’est donc plus le porno.

    On ajoute que pour certains, ça sera le contenu des clips de rap qui pousserait aux crimes, aux tournantes etc…

    Bref, l’alcool, le porno, le rap …. surement un peu de tout cela.

    @Liberal : Levitt a publié un bouquin de 298 pages, bien sur que j’ai résumé ses propos. Enfin, je ne crois pas avoir trop déformé sa thèse.

    @Koz : hey oui, mettre une capote quand on est un prostituée, ou avorter quand on est une toxicomane, me parait raisonnable afin de ne pas « engendrer » des gamins qui auront davantage de chance de finir dans la délinquance. On peut toujours les confier à l’ordre des bénédictins mais bon, on voit dans les orphelinats irlandais qu’en matière de viols, il vaut mieux eviter de confier des gamins aux prêtres (oupss…. peut pas m’empecher de faire de la provocation … sur un fond de réalité).

  • C’est certain, Cornelius. Mais ce que vous proposez, c’est de l’eugénisme social. Ca n’a pas l’air de vous remuer. Mais, personnellement, faire disparaître les personnes pour faire disparaître les problèmes, là pas plus qu’ailleurs, ça ne me semble être une solution.

    En ce qui concerne la provocation, puisque vous l’avez bien identifiée comme telle, n’hésitez pas : abstenez-vous. Ca nous permettra de débattre plus intelligemment.

  • Bonsoir,

    Ayant 20 ans je fais parti de la génération qui a grandit avec internet, d’abord bas-débit, puis rapidement l’ADSL, vers 12-13-14 ans. J’ai grandi avec la pornographie en libre service et à volonté. Je voudrais vous apporter mon témoignage personnel.

    Je suis issu d’une famille de tradition catholique appartenant à un milieu privilégié sous tout rapport, ait eu la chance d’avoir des parents présents (peut être pas assez sur la question de la sexualité). Je n’aime pas la pornographie. Malgré tout j’en ai consommé beaucoup depuis 5-6 ans, en sélectionnant bien les contenus. Ce paradoxe s’explique par une certaine fragilité psychologique. Elle ne fait pas de moi un cas unique, elle me semble plutôt répandue chez les ados.

    Je crois profondément que l’accès précoce et massif à du porn influence profondément la jeunesse. En premier lieu les garçons, qui en sont les plus grands consommateurs. Leur vision de la sexualité et de la femme en est profondément marquée. Les filles sont elles mêmes influencés par intermédiaire des mecs, comme cela est très bien expliqué dans l’article de l’express « Né sous X ».

    Je dis ça en connaissance de cause. Le porn est venu à bout de ma sensibilité romantique. Il est parvenu a me persuader que toutes les filles sont au moins un peu salopes. Je ne suis pas seul dans ce cas, un bon ami a aussi été victime de ce bourrage de crâne.
    Là où ça devient dramatique, c’est que j’ai décidé de me plier à cette réalité qui s’imposait à moi, en gros j’ai conclu : « Ca me fait chier que les filles soient toutes des salopes, mais je peux rien y faire, alors je vais les traiter comme des salopes ».
    Je n’ai pas eu l’occasion de mettre en pratique, mes études ayant été trop prenante et j’ai eu, depuis, la chance inouïe de rencontrer l’une ou l’autre exception à la règle, ce qui m’a fortement rassuré.
    Mais malgré tout, on voit bien comment, sans cette intervention de la providence, la pornographie aurait pu profondément marquer mes relations aux filles et ma vie sexuelle. J’aurais également contribué à renforcer le modèle dominant la jeunesse aujourd’hui, dont le mot d’ordre est « faut chopper tout ce qui bouge » et dont le mot « amour » est banni. Plus ce modèle est dominant plus les jeunes s’y plient et aujourd’hui il faut faire preuve d’une très grande force de caractère pour résister.

    Le soft est très difficilement trouvable et que lorsqu’on en trouve c’est souvent au milieu de films beaucoups plus crades.
    Je crois qu’en effet le porno se radicalise, cette évolution est inévitable vu que tout consommateur un peu régulier va systématiquement rechercher des contenus de plus en plus « extrêmes ». L’offre évolue avec la demande et c’est potentiellement sans fin.

    Amicalement

    Blueb’

  • @ Eponymus:
    Caligula, un film quasi porno avec Andie Mc Dowell 😮 ?? J’ai sursauté … Hélas c’est Malcolm McDowell, pas tout à fait le même genre de charme 😉

  • Yogui a écrit:

    Caligula, un film quasi porno avec Andie Mc Dowell ?? J’ai sursauté … Hélas c’est Malcolm McDowell, pas tout à fait le même genre de charme

    Arf ! Est-ce un lapsus ? D’ailleurs ça me rapelle le sujet du BAC Philo de cette année ? Mon langage a-t-il trahi ma pensée ??? 😉

  • Du papier de Leroy, que j’avais lu il y a quelques temps, vous avez ommis de citer ce passage, qui ramène l’auteur au rang de pédophile Benditesque ;-):

    « Qui n’a pas vu, un matin lumineux de mai, arriver une théorie de jeunes Kabyles aux cheveux libres et bouclés, aux jambes nues encore allongées par des mini-jupes, des Peulh aux petits hauts dévoilant des ventres plats, le nombril orné d’un brillant, la chevelure tressée et compliquée comme une grammaire ancienne, en vérité, je vous le dis, celui-là ne sait pas ce qu’est la beauté libre, la beauté convulsive […] »

  • S’il avait écrit qu’elles lui ouvraient la braguette, oui. Mais rien n’interdit de trouver des jeunes filles de 15-17 ans belles.

    @ Mike S. Blueberry: merci pour votre commentaire. Même sous pseudo, ce n’est pas forcément évident de dire ce genre de choses. Je comprends tout à fait ce que vous dîtes, pour ressentir globalement la même chose. Comment prétendre que l’on n’est pas marqués, influencés, par ces images ? A quelles incompréhensions, quels « désaccordements« , cela conduit ?

  • @ Eponymus:

    Un peu de mal à vous lire.

    Oui, je sais bien que c’est plus compliqué que cela et que l’on peut trouver dans des films qui ont indubitablement une visée artistique des scènes pour le moins explicites. Je ne conclus pas de la présence de telles scènes qu’un film est nécessairement un navet porno.

    Mais à l’inverse, je ne pense pas que la visée artistique excuse tout par principe. On peut être à la fois artiste et complaisant. Sans oublier les préoccupations parfois plus terre à terre des producteurs !

    Il me semble légitime de toujours se demander si la scène est vraiment nécessaire et si son traitement est complaisant ou non. Bien sûr les réponses ne sont pas toujours évidentes et des personnes de bonne foi peuvent être en désaccord.

    Je voudrais aussi distinguer selon la « cible ». J’avoue avoir un peu de mal à saisir l’intérêt « documentaire » de filmer des femmes se masturbant, même en ne filmant que leurs visages, mais je n’aurai pas le même jugement sur une video à distribution restreinte et sur un film visant les circuits grand public.

  • Aristote a écrit:

    J’avoue avoir un peu de mal à saisir l’intérêt « documentaire» de filmer des femmes se masturbant

    Ce n’est pas un intérêt documentaire, c’est un intérêt artistique. Et si c’est de l’Art, c’est pas du cochon !

  • Yogui a écrit:

    si c’est de l’Art, c’est pas du cochon !

    Très bon mot ! 😀 Peut-être peut-on l’appliquer au fameux tableau « L’origine du monde ». Mais d’un autre côté, Aristote a écrit:

    je ne pense pas que la visée artistique excuse tout par principe.

    …où se trouve la limite entre l’acceptable et l’excès ? Je dirais quand on commence à tomber dans le voyeurisme (qu’il s’agisse de violence ou de sexe), ou la complaisance, citée plus haut.

    Il me semble aussi que c’est une question d’âge. « L’origine du monde » ne fait pas du tout le même effet sur un ado de 12 ans (à peu près l’âge où j’ai vu ce tableau la première fois) et l’adulte de 27 que je suis aujourd’hui.

  • Yogui a écrit:

    Ce n’est pas un intérêt documentaire, c’est un intérêt artistique.

    J’ai autant de mal avec l’intérêt « artistique » de la chose qu’avec son intérêt « documentaire ».

    Il est vrai que je ne suis pas très AC, mais c’est un autre sujet…

  • Aristote a écrit:

    J’avoue avoir un peu de mal à saisir l’intérêt « documentaire» de filmer des femmes se masturbant, même en ne filmant que leurs visages, mais je n’aurai pas le même jugement sur une video à distribution restreinte et sur un film visant les circuits grand public.

    Non mais moi aussi, je vous rassure. Ce n’était pas un intérêt documentaire mais supposément « artistique ». Et je trouve ça perso, raccoleur à bloc. Néanmoins, l’idée était que « ça se discute » et que je voulais souligner que le vrai sujet c’est bel et bien le « hard » (avec tout ce que cela implique en termes de conséquences diverses) et que l’on s’égarait un peu si l’on prenait le point de vue de Pimprenelle et le côté « échange de salive qu’on pourrait ne pas montrer ». On peut en penser ce que l’on veut mais la corrélation entre un baiser baveux à l’écran et l’augmentation de la criminalité sexuelle chez les jeunes est plutôt dure à établir (sans penser qu’il s’agissait de votre propos bien sur, j’exagère à dessein). De plus, sur les oeuvres racoleuses, là en revenche, il s’agit d’éducation, de prise de conscience, etc… pas d’un problème quasi sanitaire comme peut l’être le porn pour les gosses de 12 ans et là, en revanche, une quelconque forme de censure serait malvenue.

  • Je suis d’accords, quoique Dr Cornelius manque d’imagination, larguer une bombe H sur les banlieues serait bien plus rapide pour éradiquer les violences sexuels.

  • Pingback: Burqa : un problème insoluble? « Pensées d’outre-politique

  • Je partage entièrement ton avis Koz, mais par contre j’ai été réconfortée par la lecture d’un magazine -http://www.pedagogies.fr/- qui traitait, ce mois-ci, de la sexualité des ados. En l’ouvrant j’ai eu peur de ce que j’allais y lire, mais Ô surprise ! j’y ai trouvé un excellent dossier qui incitait les parents à parler de sexualité et surtout d’amour à leurs enfants. De nos jours, on leur parle de sexe, mais pas d’amour, presque jamais. L’éducation « officielle » qui leur est donnée chosifie le corps et le réduit à une fonction biologique. Cet article remettait bien les pendules à l’heure. J’aurais presque cru lire un article de Famille Chrétienne (presque).
    Etant maman d’une petite fille, j’espère que les garçons qu’elle côtoiera seront assez éduqués pour ne pas voir en elle qu’un sexe à prendre. Aux parents de reprendre leur place d’éducateurs, dans cette dimension essentielle de leur enfant. Essentielle, infiniment plus que les résultats scolaires, car c’est de la construction psychique de nos enfants et donc de notre future société qu’il s’agit.
    Cela dit, je pense que la difficulté des parents à aborder le sujet de l’amour physique avec leurs enfants vient aussi d’une attitude très méfiante de la religion chrétienne vis-à-vis de la sexualité, dont nous sommes encore trop imprégnés. Je le dit d’autant plus librement que je suis catholique.

  • bizarre cette pub sur les radios pour appeler à lutter contre les IST( les ex MST) en appelant un numéro de tel, un site internet….

    est ce vraiment nécessaire aujourd’hui?
    sinon pour fournir des rentrées publicitaires?
    (je remarque la multiplication des campagnes publiques, institutionnelles actuellement alors que la pub privée est en difficulté…)
    troll, àmoitié…s’cusez….

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