Et avec ça ? Un foie de foetus ?

echoIl y a donc cette vidéo, vidéo que j’ai croisée et évoquée en début de semaine, et dont Le Figaro a fait une présentation factuelle mercredi dernier. Sur cette vidéo, une haute responsable du Planning Familial américain détaille la pratique consistant à fournir des laboratoires en organes de fœtus. Pas peu fière, elle explique ainsi notamment qu’ils sont « devenus très bons pour attraper les cœurs, les poumons, les foies, parce que nous savons, et nous essayons de ne pas écraser ces parties du corps« . Quel adorable savoir-faire.

Face à cela, la réponse du Planning Familial, aimablement relayée par tout ce que le web compte de relativisme éthique, explique que la pratique est légale, qu’il s’agit de don d’organes. Ainsi en France, Rue89 relaie un article du New York Magazine, dont le titre « What to Say to Your Crazy Relative Who Shares the Latest Anti–Planned Parenthood Video » dit assez le mépris dont il est convenu d’abreuver ceux qui auraient eu l’insanité d’esprit de relayer cette vidéo. De fait, petit magazine, I’m one of these crazy people. Et je vais t’expliquer pourquoi.

Car en quoi consiste tant la brève de Rue89 que l’article du New York Magazine ? A citer la défense du Planning Familial US, et à s’en satisfaire. N’étant pas connaisseur de la législation américaine en la matière, je m’abstiendrai d’apprécier la légalité de la pratique. Alors, admettons pour les besoins du raisonnement que la pratique soit légale. Je noterais toutefois deux choses : d’une part que le Dr Nucatola, dans la video, laisse elle-même clairement entendre qu’il faut solliciter quelque peu l’interprétation des textes pour s’y juger conforme et, d’autre part, que le fait qu’une pratique soit légale n’a jamais épuisé le débat moral. Il arrive fréquemment que des pratiques moralement dégueulasses soient pour autant légales.

Ce qui est sidérant dans cette affaire, c’est de constater que, parce que le mot même d’avortement émerge dans le débat, les questionnements éthiques sont proscrits. Ne vous permettez donc pas de vous interroger sur le bien-fondé éthique de la pratique du Planning (pas plus que sur son inspiration) : le Planning a dit que c’était en accord avec ses plus hauts standards éthiques et moraux, fermez donc le ban, pas de discussion. Vous êtes invités à faire taire votre raison critique. Parce que l’on frémit à l’idée que l’avortement lui-même, soutenu par plus des trois quart de la population – et dont on vient d’apprendre que la pratique est en hausse – puisse être remis en cause.

Il y a ainsi des pratiques qu’il n’est pas convenable de remettre en cause. Des tabous. Donc, pas de discussion et, puisque ce tabou est en jeu, des militants de gauche se font soudain les meilleurs amis des labos pharmaceutiques, américains de surcroît, dont chacun connaît l’absolue rectitude morale. A quoi ça tient, finalement…

Et il y a donc cette info : le planning familial reconnaît fournir des organes de fœtus avortés à des laboratoires. Notez que je ne dis rien là que de très factuel : c’est leur communiqué de presse, c’est leur défense, c’est admis.

Rien que cela devrait déjà susciter pour le moins un peu d’interrogation.

Mais si l’on creuse un peu, que nous dit-elle et qu’apprend-on ?

  1. Que le Planning Familial US bénéficie d’une intégration verticale exemplaire, depuis le conseil aux femmes enceintes jusqu’à la valorisation des déchets… mais que cette intégration verticale n’est pas, par elle-même, sujette à quelque interrogation éthique que ce soit;
  2. Que le Panning Familial US s’organise en amont avec des laboratoires pour assurer l’approvisionnement en organes. Il s’enquiert des besoins des laboratoires et se fait fort de leur fournir les organes convoités. Nous parlons bien d’organes : manifestement, il est malséant d’employer ce terme et l’on préférera le mot « tissus », qui est plus joli et nous ferait presque penser à de la soierie. En l’occurrence, il s’agit bien d’extraire des bouts de fœtus : des bras, des jambes, des cœurs, des foies…
  3. Qu’il ne s’agit même pas de faire avec le résultat de l’avortement, mais d’organiser l’avortement à cette fin;
  4. Qu’il conviendrait d’analyser la pratique comme un don d’organes. Excusez ma brusquerie, surtout après le déjeuner et sachant que l’homme moderne a la tripe sensible, mais il me semble que c’est le seul cas dans lequel on tue le donneur [1] . Sans vouloir être excessivement tatillon, pouvons-nous convenir que cela peut mériter un questionnement éthique ?
  5. Que le consentement de la mère est suffisant : au stade où nous en sommes, puisqu’on a déjà dénié l’humanité du fœtus, pourquoi en effet ne pas considérer que ce que la mère donne, ce sont ses propres organes ? Même si c’est aberrant et contraire à la réalité. Même s’il m’a semblé comprendre, avec mon peu de connaissance en la matière, qu’elle garde bien tous les siens propres. Bref, le consentement de la partie concernée n’est absolument pas requis;
  6. Que des médecins ont orienté leur savoir-faire non pas pour l’intérêt de la mère (et ne parlons pas de l’enfant : restons convenables) mais dans l’intérêt des laboratoires. Ils apprennent ainsi à réaliser des avortements sous échographie pour, nous dit-on, savoir où poser les forceps et ne pas risquer d’abîmer les organes recherchés;
  7. Que ces médecins, lorsque cela est nécessaire, incitent le fœtus à changer de position pour se présenter de manière plus convenable pour son démembrement. Pare qu’il vaut mieux qu’il se présente par le siège si l’on veut en extraire les jambes ou les organes inférieurs, ou par la tête, si ce sont les organes supérieurs que l’on convoite.

Mais ceci est conforme aux plus hauts standards éthiques du Planning Familial US.

Mais ces standards éthiques ne sont pas susceptibles de faire l’objet d’une discussion puisque le Planning est en lui-même le standard éthique du monde moderne, de sorte que vous voudrez bien vous abstenir de faire preuve d’esprit critique.

Mais celui qui est « crazy« , dans ce monde, c’est moi.

 

  1. navré, j’ai bien pensé à employer une périphrase, « ôter la vie », « prendre la vie », « mettre un terme », mais il fait trop chaud. Dans la même veine, j’évite généralement d’utiliser quelque représentation que ce soit d’échographie ou de foetus. Mais là, il fait chaud. Et l’un des sujets est aussi que le Dr Nocatula pratique des avortements jusqu’à 24 semaines, soit 6 mois de grossesse, à peu près le stade de développement de ce foetus. []

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29 commentaires

  • C’est extraordinaire de voire à quel point une minorité active qui s’autoproclame progressiste et donne des leçons de morale (pardon d’éthique, c’est plus chic) à tout le monde… ne fait qu’entrer dans le jeu des multinationales les plus capitalistes dont le seul but est la maximisation du profit en exploitant la misère du monde.
    Quelqu’un parlait d »‘idiots utiles » ? Ou de « porteurs de valises » ? Ou alors de complices ?

  • Je vais « marquer » un point Godwin tout de suite : quelle différence entre ça et ce qu’on fait les nazis ? J’ai mon repas de midi qui veut prendre le large. Et c’est pas une image… :/

  • Cher Koz,
    Je rejoins complètement ton indignation.
    Qu’elle ne fut pas ma stupeur ce matin en lisant dans « la Croix » (oui, la Croix pas Rue89) un article du même tonneau qui reprenait tous les arguments du Planning Familial US sans aucune réflexion éthique (à part pour condamner l’activisme des associations antiavortement bien sûr) en précisant même que cette « activité » (ce business ?) permet de développer des médicaments (vaccin polio et autres). Le journal aurait pu préciser (mais cela aurait été inconvenant) « en évitant ainsi les tests sur les animaux et la protestation des associations de défense des droits des animaux ».
    J’attend mieux d’un journal catholique personnellement.

  • Merci Koz
    Je m’interroge sur le « besoin » des laboratoires pharmaceutiques en « organes de foetus » . Il est évoqué le développement de certain vaccin (polio?) et médicament.. Pouvez-vous en dire plus?
    Si les moyens sont injustifiables et ignobles, la fin ne semble pas non plus absolument saine…

  • J’ai mal à l’âme… Terrible de voir les coeurs se fermer, tout comme les intelligences face à cette dialectique sordide.

  • Merci pour votre billet.
    L’horreur dépasse l’entendement, et tout cela dit froidement autour d’un verre…
    La nausée !

  • @ MBFeildel : je ne peux malheureusement pas en dire plus. Ces organes seraient utilisés pour partie pour la recherche. Mais je ne sais pas également laquelle (le Dr Nocatula non plus, d’ailleurs, qui dans la video dit ne pas savoir pourquoi ils auraient besoin de jambes et ajoute « peut-être pour le muscle »). Et il est assez facile d’invoquer les besoins de la recherche. Non seulement elle ne saurait tout permettre, mais des chercheurs qui cherchent dans le mauvais sens, on n’en manque pas. C’est le lot commun de la recherche, mais quand c’est au prix de ce type de pratiques, ça n’est plus indifférent.

    @ thierryl : non, parce que ce n’est aucunement mon sujet. Il est vrai en revanche qu’Hillary Clinton est titulaire du prix Margaret Sanger, fondatrice du Planning Familial, et de sinistre mémoire.

    @ Laurent : l’auteur de l’article est une correspondante de différents medias aux Etats-Unis. Mais ce n’est pas une explication bien satisfaisante. Je trouve cet article regrettable également.

    @ Sébastien Drouin : les nazis pratiquaient sur des personnes déjà nées. Tout en étant choqué par ces pratiques, cela fait tout de même une différence pour moi.

    @ Yakafocon,
    @ P.V. le fait est qu’ils se ferment parce que serait en cause l’intouchable droit à l’avortement. Pourtant, ces interrogations éthiques (notamment la séparation des activités depuis, en l’espèce, le conseil, l’intervention médicale jusqu’à la fourniture des organes) seraient jugées légitimes pour tout autre type d’activité. On ne peut pas exclue que la fermeture des coeurs et des intelligences soit d’autant plus forte qu’inconsciemment nos interlocuteurs ont conscience de la gravité de l’acte posé.

  • Je me disais bien qu’un billet allait venir…

    La réification de l’être humain progresse, c’est terrifiant. Ca m’évoque Matrix ou Soleil Vert.

    J’ai une question sur ton point 3 un peu ambigu. Est-ce que tu veux dire que le PF va jusqu’à décider (recommander) un avortement pour remplir ses objectifs de production ou que, un avortement ayant été décidé, il va adapter la procédure pour optimiser la production. J’ai l’impression que c’est la deuxième proposition qu’il faut considérer. Non qu’elle soit exempte d’interrogation morale, mais moins.

    Surprenant sinon de voir que le fait qu’ils bossent avec des labos semble choquer particulièrement certains. Si le bienveillant Etat s’entichait tout seul de récolter les organes de ses sujets, vous auriez moins peur?

  • Un autre sujet d’indignation et d’interrogation : le Dr Nucatola dans cette vidéo parle de ce qu’il faut bien appeler son business comme s’il s’agissait du produit le plus anodin du monde : un maraîcher parlant de ses différentes salades ne s’exprimerait pas de façon différente. Nos consciences peuvent elles devenir si facilement si sourde ? Encore un peu d’espoir SVP !

  • Koz a écrit :

    On ne peut pas exclue que la fermeture des coeurs et des intelligences soit d’autant plus forte qu’inconsciemment nos interlocuteurs ont conscience de la gravité de l’acte posé.

    Et d’autant plus fermés qu’ils sont sans doute persuadés de mener un combat métaphysique du côté du Bien et du Bon Moral avec toutes les majuscules qui s’imposent.

  • Lib a écrit :

    J’ai une question sur ton point 3 un peu ambigu. Est-ce que tu veux dire que le PF va jusqu’à décider (recommander) un avortement pour remplir ses objectifs de production ou que, un avortement ayant été décidé, il va adapter la procédure pour optimiser la production. J’ai l’impression que c’est la deuxième proposition qu’il faut considérer. Non qu’elle soit exempte d’interrogation morale, mais moins.

    Il ne s’agit pas d’objectifs de production, mais ce que je dis, c’est qu’il est bien différent d’avoir un avortement et, suite à l’avortement, de voir les organes qui sont « exploitables » et de fournir les laboratoires en fonction de ce qui est disponible, et d’organiser un avortement en fonction des besoins que les laboratoires ont exprimé préalablement.

    @ Remseeks : le tout est de déshumaniser l’objet du propos. Une fois que l’on a déshumanisé un foetus, une personne etc. cela devient plus facile de reprendre un peu de salade en parlant de jambe et de foie de foetus.

  • Bonjour Koz,

    Merci de vous indigner, cela fait plaisir de voir que des blogueurs remplacent la presse défaillante qui serine à longueur d’articles la bien-pensance à la mode et évoque en permanence son Ethiqueuuu.

    Pour la Croix, on peut dire que sur le coup son éthique est extrêmement étriquée ! Le Figaro cite au moins ceux qui sont contre ces pratiques.

    Je rejoins Sébastien Drouin dans le point Goldwin : lorsque j’avais lu un article sur ces pratiques et en avais parlé à ma famille, j’avais évoqué le docteur Mengele : nous étions tous d’accord.
    Amitiés à tous

  • Bande de dangereux réac fachos ! Il ne s’agit que d’amas de cellules. Personnellement, j’ai moi-même été un amas de cellule. puis, brutalement, au bout de douze semaines, à minuit, je suis paraît-il devenu un être humain ! Exactement comme le cassoulet qui devient périmé le soir minuit selon la date inscrite dessous… Jusqu’à présent, je prenais les tenants de ces pratiques pour de malheureux ignorants inconscients (misère humaine) et victimes… Mais désormais j’y voie réellement la marque d’une entreprise réellement consciemment et sciemment – j’ose le terme – diabolique.

  • Personnellement, je m’efforce de faire connaître la « Maison Magnificat « , établissement d’accueil pour femmes enceintes en détresse souhaitant mener leur grossesse à terme, et repartir du bon pied en prime. Voir : http://www.magnificat.asso.fr/
    Pour info, la loi Veil prévoyait le développement de ce type d’établissement. Vous connaissez le résultat : d’une dépénalisation d’un acte admis en situation de détresse avérée, nous en sommes aujourd’hui arrivé à un « Droit fondamental ».
    Dans 40 ans, idem pour le suicide assisté, pardon, le droit de mourir dans la dignité. Ce sera également un droit fondamental, et l’on pourra finir sa vie comme dans le film « Soleil vert »…
    Bon, il paraît que désespérer est pêcher…

    Personnellement, je m’efforce de faire connaître la « Maison Magnificat « , établissement d’accueil pour femmes enceintes en détresse souhaitant mener leur grossesse à terme, et repartir du bon pied en prime. Voir : http://www.magnificat.asso.fr/
    Pour info, la loi Veil prévoyait le développement de ce type d’établissement. Vous connaissez le résultat : d’une dépénalisation d’un acte admis en situation de détresse avérée, nous en sommes aujourd’hui arrivé à un « Droit fondamental ».
    Dans 40 ans, idem pour le suicide assisté, pardon, le droit de mourir dans la dignité. Ce sera également un droit fondamental, et l’on pourra finir sa vie comme dans le film « Soleil vert »…
    Bon, il paraît que désespérer est pêcher…

  • Merci pour ces mots. Il ne faut pas se taire.
    J’ajouterai qu’organiser la procédure d’avortement en fonction du besoin d’organes du jour présente un risque pour la santé de la mère (enfin je veux dire la « donneuse »). Un comble quand on sait que le planning familial présente l’avortement institutionnel comme une protection contre les femmes qui meurent dans des avortements artisanals.

  • Effectivement, c’est un sujet plus qu’inquiétant, mais je ne crois pas que  » le Planning US soit en lui-même le standard éthique du monde moderne ». La brutalité pragmatique américaine n’est plus à démontrer mais je veux croire que nous avons, en France, encore quelques garde-fous…

  • Bonsoir Koz,

    certes.

    Je partage certaines de tes réserves sur le planning familial, et de façon plus générale sur toute association à laquelle on donne une « délégation de service public » car souvent le service public en question est pris en otage par l’idéologie du groupe.

    L’épisode que tu cites est un cadeau en or pour les « pro-life » en terme de communication de la part du planning familial américain. Dans tous les débats, il y a ces anecdotes colorées que les communicants adorent, mais qui ne sont pas pour moi une bonne base pour un débat réfléchi: pour prendre un exemple de l’autre bord, l’église ne se résume ainsi pas aux prêtres pédophiles.

    Surtout que dans ce cas, on mélange deux sujets qui se prêtent au sentimentalisme: d’une part l’avortement légal, qui est, pour moi, un « moindre mal » dans certaines situations ; d’autre part l’utilisation de tissu humain pour la recherche: autant que j’en sache une nécessité si l’on veut que les connaissances médicales progressent, même si je suis d’accord qu’il est préférable d’utiliser les animaux dès que c’est possible. Si je pense qu’il faut regarder de très près les expériences faites sur les humains vivants, je n’ai pas beaucoup de scrupule à ce que du tissu appartenant à un cadavre serve à de la recherche.

  • @ Antoine:

    Bonjour Antoine,

    « je veux croire que nous avons, en France, encore quelques garde-fous… »

    En France, sans doute, mais n’oublions pas l’Europe qui, grâce à la Cour européenne des droits de l’homme, se fera un plaisir de nous condamner, comme elle l’a fait pour la GPA.

  • La phrase de Margaret Sanger à laquelle vous faites allusion et que vous citez dans votre billet de 2009, se trouve à la page 63 de Woman and the new race , disponible dans Google Books .
    Cette phrase est sarcastique dans son contexte, un peu comme la Modeste Proposition de Swift . Croyez-vous, d’ailleurs, que ceux qui se décarcassent pour leurs semblables sont des psychopathes ? On le croirait à vous lire, vous qui excitez vos lecteurs au lynchage .

    @ @MPTonlacherien:
    Vous avez une preuve de ce que vous avancez ?
    Qui en aurait bien besoin, car enfin il s’agit d’interruptions médicales de grossesse, dont le but est parfois de sauver la vie de la mère . Même quand ce n’est pas le cas, quel médecin mettrait en danger la vie d’une femme pour faire gagner trente dollars à sa clinique ?
    J’ose espérer que vous en consultez un quand vous êtes malade, que la peur de trouver un Mengele dans le cabinet ne vous fait pas renoncer à vous soigner .

    @ Lib:
    Dans l’entretien dont on parle, il est question de foetus extraits lors d’interruption médicale de grossesse.
    Par définition c’est un avortement tardif fait par nécessité et pas à la demande .
    Les foetus sont donc déjà grands et l’opération est donc forcément, moralement et nerveusement éprouvante, même pour l’opérateur .
    Mais, c’est souvent ça la vie, serrer les dents et le faire quand même . Et dans ce cas-ci, pas pour l’argent, la participation aux frais demandée aux laboratoire va de trente à cent dollars

    @ Antoine:@ Antoine:
    En France, un don légal, mais très encadré
    Les femmes qui ont recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) en France ont la possibilité de faire don des tissus et organes du fœtus pour des programmes de recherche. Le cadre légal de ces travaux scientifiques est régi par la loi de bioéthique de 2004 et un décret de 2007. Comme le rappelle un avis du Comité consultatif national d’éthique (CCNE) : « Ces tissus ne peuvent être prélevés, conservés et utilisés qu’après un consentement écrit de la femme, après information sur les finalités, et postérieurement à la décision d’interruption de grossesse. »
    Pas de différence foncière avec la loi américaine, sauf que l’utilisation des tissus doit être justifiée auprès deu Ministère de la Recherche – ah la bureaucratie française !

    @ Remseeks:
    C’est un médecin, c’est comme ça qu’ils sont .
    Et en outre, elle parlent à des employés de laboratoires –
    deux activistes pro-life qui se font passer pour ces délégués .
    C’est une discussion de travail .

  • @ Uchimizu:
    Votre affirmation selon laquelle « l’utilisation de tissu humain pour la recherche [serait] une nécessité si l’on veut que les connaissances médicales progressent » est pour le moins contestable. Quand bien même elle serai avérée, votre absence « de scrupule à ce que du tissu appartenant à un cadavre serve à de la recherche » peut s’entendre quand la mort est naturelle, mais certainement pas quand la mort est provoquée comme c’est le cas pour ce qui concerne l’IVG. Pire même, la recherche sur les tissus de fœtus avortés peut servir d’alibi moral « pour qu’au moins cela serve à quelque chose » en quelque sorte…@ Uchimizu:

  • Uchimizu a écrit :

    Dans tous les débats, il y a ces anecdotes colorées que les communicants adorent, mais qui ne sont pas pour moi une bonne base pour un débat réfléchi: pour prendre un exemple de l’autre bord, l’église ne se résume ainsi pas aux prêtres pédophiles.

    Relativisation facile. Le Dr Nucatola n’est pas un exécutant quelconque, c’est l’un des principaux responsables du Planning Familial US.

    Uchimizu a écrit :

    Si je pense qu’il faut regarder de très près les expériences faites sur les humains vivants, je n’ai pas beaucoup de scrupule à ce que du tissu appartenant à un cadavre serve à de la recherche.

    Vous répondez à une question qui ne se pose pas. Personne n’a vraiment de problème quant à l’utilisation de tissus de personnes mortes. La question ici est celle de la pratique consistant à s’organiser en vue du prélèvement d’organes d’un être encore vivant, à la vie duquel on va mettre un terme. Comme je l’ai écrit, le don d’organes, je connais. Mais d’ordinaire, on ne tue pas le donneur.

    @ Patrice : vos commentaires, péremptoires et présomptueux, se fondent sur une erreur. Il ne s’agit pas d’interruptions médicales de grossesse. A aucun moment la vidéo ne le dit. Même le délai de 24 semaines ne signifie pas cela, l’avortement (hors cas d’IMG) étant légal dans bien des pays et des Etats US jusqu’à 24 semaines. Peut-être devriez-vous faire preuve de plus de rigueur ou d’humilité dans vos appréciations.

    Au demeurant, votre distinction est assez misérable. Je ne fais pas de différence entre le cas d’un foetus sain et le cas d’un foetus malade. La maladie d’un être vivant ne m’autorise pas davantage à me servir sur le cadavre. Et l’hypothèse d’une grossesse qui mettrait en péril la mère est également indifférente ici. Cela donne juste une idée de votre échelle de valeurs.

    Par ailleurs, inutile de citer Google Books pour évoquer le livre de Margaret Sanger, comme si vous aviez découvert quelque contexte caché : je donne moi-même le fac-similé de la page dans mon billet. Eh oui, parce que cela me paraissait tellement énorme que j’avais fait la recherche.

    Au demeurant, je suis ébahi par votre capacité à déduire de cette page que la phrase « l’acte le plus charitable que puissent faire les parents d’une famille nombreuse à l’un de ses nourrissons est de le tuer » serait sarcastique. Je n’ai pas votre connaissance de l’âme de Margaret Sanger. Mais admettons encore que cela soit sarcastique, ne vous avisez pas de dire une telle chose devant moi sur un ton « sarcastique ». Je ne vois pas matière à sarcasme ni à ironie.

    Au demeurant, les autres phrases que je cite dans mon billet, elles sont toutes sarcastiques ? Les conférences de Margaret Sanger devant le Ku Kulx Klan, et autres « groupes similaires », c’est dû à son sens du sarcasme ? Son eugénisme et son racisme aussi ?

    Autre point : je n’ai même pas insisté sur les 30 – 100 dollars. Mais le fait est qu’ils évoquent là une « price list », pas des « fees », hein. Ils parlent de prix, pas de frais. Et sans la moindre réaction du Dr Nocatula.

    Enfin, du haut de votre grande vision du monde, vous nous expliquez que tout ceci est bien dur mais que c’est ainsi que ça fonctionne. C’est faux. Rien n’oblige un médecin à orienter le foetus de façon à ce qu’il se présente par le siège pour pouvoir en extraire les membres inférieurs, ou pour faire en sorte d’en extraire une tête intacte, du fait de la plus grande dilatation obtenue en évacuant d’abord le reste du corps. Non, rien de tout cela n’est acceptable, moral ni humain.

    Et, soit dit en passant, parce qu’il y a des limites, allez donc vous faire voir avec votre prétendu « appel au lynchage ». C’est un appel à la clairvoyance et à la lucidité.

  • Merci pour ce billet…

    J’ai mal pour ces êtres et pour celles qui les portaient. J’ai mal pour notre société faite de « prêt-à-penser » où le débat d’idées est devenu inexistant, si l’on s’éloigne un tant soit peu de la pensée « politiquement correcte »… Oui je crois qu’un fœtus est vivant, j’accepte que tous ne soient pas de cet avis mais voir cette femme parler de têtes, foies, poumons sans la moindre émotion, sans une quelconque baisse d’appétit..

    Oui à la clairrvoyance, à la lucidité, aux choix faits en âme et conscience… Je crains que pour l’instant ce ne soit pas encore le cas…

  • Uchimizu a écrit :

    l’église ne se résume ainsi pas aux prêtres pédophiles.

    Curieuse analogie. Personne ne nie que les actes de pédophilie commis par des prêtres sont criminels et doivent être punis. A ma connaissance, le planning US n’a ni destitué le Dr Nucatola, ni ne l’a assignée en justice, ni n’a affirmé que ces actes étaient contraires à sa doctrine.

  • Bonjour Koz,

    « La question ici est celle de la pratique consistant à s’organiser en vue du prélèvement d’organes d’un être encore vivant, à la vie duquel on va mettre un terme. Comme je l’ai écrit, le don d’organes, je connais. Mais d’ordinaire, on ne tue pas le donneur. »

    Bien souvent, le don d’organe implique la mort du donneur. Sauf à considérer par principe l’avortement comme un homicide, il ne s’agit pas ici de tuer le donneur, mais de pratiquer un avortement, puis de prélever des organes pour les donner à un laboratoire de recherche, qui rembourse les frais.

    On peut supposer qu’il y a des contraintes techniques qui impliquent de s’organiser préalablement à cet avortement pour que les organes prélevés soient rapidement employés : un organe ne se conserve pas indéfiniment. Et on peut également supposer qu’un laboratoire de recherche a des besoins spécifiques portant sur tel ou tel organes et qu’il puisse exprimer ses besoins lors de rencontres avec un responsable du planning familial.

    Du reste, dans un don d’organe classique (un cœur par exemple) les receveurs potentiels sont référencés sur une liste d’attente, et classés par ordre de priorité avant même le décès du donneur. Et les équipes de chirurgiens se tiennent prêtes à intervenir dès qu’un organe est disponible, c’est à dire dès qu’un décès se produit.

    Il y a donc organisation préalable au décès du donneur de la filière que va suivre l’organe vers son receveur. Dans le cadre de cette filière, les communications entre équipes sont permanentes: les uns expriment des besoins choquants comme par exemple « j’ai besoin d’une paires de poumons, est-ce que vous avez ça en vue? » Et on répond: « d’ici 3 ou 4 heures, j’ai quelques patients qui pourraient correspondre à ça et qui vont y passer, rappelez-moi d’ici là ».

    Évidemment il est choquant de se dire qu’on attend la mort d’un donneur pour en tirer un bénéfice quelconque, ici, scientifique puisqu’il s’agit de recherches. Le fait de retirer un bénéfice quelconque de la mort d’une personne a toujours quelque chose de dérangeant. D’une façon générale, notre éthique accepte mal qu’on utilise quelqu’un comme un moyen, surtout à l’occasion de sa mort.

    Pourtant, il le faut parfois: lorsque le GIGN donne l’assaut, le groupe de tête adopte parfois une formation en colonne: si le premier fonctionnaire est tué par les tirs adverses, son cadavre sert de bouclier aux autres. C’est dur, et pourtant c’est admis…

    Nécessité fait loi.

    Par ailleurs, si vous vous demandez s’il est moralement acceptable de tuer quelqu’un en vue de fournir ses organes à un laboratoire moyennant une rémunération ou en contrepartie d’un prix, je peux vous dire qu’il n’y a aucune difficulté à conclure qu’il s’agit d’un assassinat pur et simple et que la morale ne peut que le condamner.

    Vous comprenez bien qu’en posant ainsi la question, la réponse s’impose d’elle-même et il n’y a aucune prise à la discussion.

    Si les pratiques qui sont décrites dans les articles que vous avez mis en lien sont jugées légales aux Etats-Unis, on peut en déduire qu’elles ne consistent pas en un assassinat en vue de fournir des organes à des labos, moyennant finance.

  • Très juste de votre part de faire remarquer que le don d’organes de foetus que pratique le planning familial US est le seul cas de dons qui tue le donneur.

    Ma surprise c’est de lire votre réaction au commentaire de S. Drouin qui dit : Je vais « marquer » un point Godwin tout de suite : quelle différence entre ça et ce qu’on fait les nazis ?

    Vous avez répondu :
    « les nazis pratiquaient sur des personnes déjà nées. Tout en étant choqué par ces pratiques, cela fait tout de même une différence pour moi. »

    Quelle différence ??? C’est comme dire que tuer quelqu’un à l’intérieur de sa maison est moins grave que de le tuer à l’extérieur ?
    Est-il possible de faire une différence entre la gravité du meurtre d’un enfant dans le sein de sa mère et le même enfant une fois sorti ? Je ne crois pas. Faire une différence, c’est relativiser la gravité de ce crime. Si la vie n’est pas sacré et inviolable depuis la conception jusqu’à son terme, elle peut être remise en question à n’importe quel stade; il suffira que le planning ou autre organisation bien pensante le décide au moment voulu.

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