Il n’y avait probablement pas de meilleur moment pour publier cette contribution qu’aujourd’hui, alors que je vais de tailler la route pendant trois jours dans une démarche, je l’espère, unificatrice[1], façon de prendre soin de tout moi, à l’exception des pieds, peut-être.
Ecologie Humaine est une composante importante du « et après ? » dans « on ne lâche rien, et après ?« . Ecologie Humaine est un courant, de pensée et d’action, pour lequel l’Homme, et non pas telle ou telle notion ou idée, doit guider la réflexion. Ces derniers mois ont aussi été ceux d’une prise de conscience, celle d’une singularité de nos positions, de notre vision, commune et globale.
A titre personnel, je me permets de penser qu’il était nécessaire d’ajouter cette dimension humaine à l’écologie quand je vois les écologistes actuels s’opposer à toutes les manipulations du vivant, à l’exception d’une seule : l’Homme, vis-à-vis duquel on les retrouve en pointe pour toutes les expérimentations. Quand l’écologie oublie l’Homme, est-ce encore de l’écologie ?
Ecologie Humaine est un courant naissant. Ses contours ne sont pas encore explorés et, précisément, à travers ce site, je perçois une volonté de débroussailler collectivement les implications de cette vision. Les implications sont multiples et pluri-disciplinaires, comme vous pourrez en juger par la liste des thèmes envisagés. Pour ne citer que mes camarades blogueurs[2],
- Nicolas Mathey a fourni une contribution sur le fondement du droit, qu’il ne semble pas placer dans la force;
- Charles Vaugirard a détaillé les implications qu’il perçoit en termes de décentralisation;
- et Paul Santus s’est penché non pas sur son humble servante mais sur la gouvernance.
Pour ma part, il m’a été proposé de réfléchir à l’engagement politique. En déroulant à ma manière le fil de cette idée maîtresse – « prendre soin de tout homme, de tout l’Homme« , j’ai accouché dans la douleur d’une contribution politique.
Vous la trouverez sur le site d’Ecologie Humaine, sous l’idée d' »Être uns, ensemble ». Pourquoi ce titre en forme de jeu de mot ou de faute d’orthographe ? Pour souligner que ce sont des personnes singulières, unifiées, qui participent à un destin collectif.
Vous pouvez, aussi, trouver cette contribution en cliquant sur le +, ci-dessous.
- Être uns, ensemble
-
« Prendre soin de tout Homme, de tout l’Homme » dans le cadre de l’engagement politique renvoie à une perception globale de l’autre, mais doit aussi nécessairement passer par une perception unitaire de soi-même.
Prendre soin de soi, intégralement
A ce titre, la distinction souvent évoquée entre l’éthique de responsabilité et l’éthique de conviction sonne comme une étrange césure de la personne. Elle est d’autant plus étrange que le concepteur de cette distinction, n’entendait pas distinguer deux éthiques concurrentes en considérant qu’une fois parvenu aux responsabilités, l’acteur de la vie politique pourrait se passer de ses convictions. Or l’invocation de cette distinction sonne souvent comme le prétexte à tous les renoncements, sentencieusement revêtus d’une légitimité doctrinale.
Quel est l’apport de celui qui se résigne à endosser les convictions communément admises ?
Il ne s’agit certes pas d’être naïfs, et de proposer à contretemps des engagements ou des réformes lorsque les conditions politiques les rendent assurément inaudibles. Il s’agit en revanche de refuser de s’installer dans un système dual, qui peut conduire tout à la fois à l’affadissement de la vie politique et à la trahison de son engagement. Quel est en effet l’apport de celui qui se résigne à endosser les convictions communément admises ? Et quel est l’intérêt de s’engager s’il s’agit au final de taire ses convictions au nom d’une prétendue responsabilité ? S’il s’agit de se maintenir en place dans l’espoir, peut-être fantasmé, de mettre un jour en œuvre ses convictions, n’y a-t-il pas un fort risque de se réveiller en n’ayant été que le rouage docile de la politique des autres ?Un impératif de considération
Prendre soin de tout Homme, c’est développer une logique inclusive.
Prendre soin de tout Homme, c’est aussi ce que l’on pourrait appeler une société de la considération. Chaque citoyen souhaite se voir reconnu dans sa singularité, son unicité, sa contribution personnelle à la marche du pays.
On peut pourtant craindre qu’en France en particulier, nous soyons marqués par une culture de l’antagonisme. Le débat politique, comme en témoignent régulièrement les Unes des hebdomadaires, est souvent dominé par la dénonciation de ceux qui vivraient aux dépens des autres, depuis les patrons jusqu’aux fonctionnaires. Au-delà de ce travers, depuis quelques années et aujourd’hui encore, la politique semble s’être singulièrement centrée sur l’art de cliver politiquement, pour exister médiatiquement. Si cela ne suffisait pas, quelques relents d’approches marxistes nous conduisent toujours à envisager la société comme autant d’espaces de luttes entre groupes antagonistes : ouvriers contre patrons, hommes contre femmes, jeunes contre vieux.Le besoin de considération, de reconnaissance, marque également nombre de professions et spécialement des professions dont l’apport ne peut être apprécié selon une logique de rentabilité financière : personnels soignant, enseignants, magistrats…
Prendre soin de tout Homme, c’est probablement aussi développer une logique inclusive.
Une participation nécessaire
Une société de considération ne peut être qu’une société de participation
L’évocation d’une « société de considération » risque de se borner à une forme de « calinothérapie » si elle ne se traduit pas aussi par une participation plus importante de chacun, de tout Homme.Celle-ci apparaît comme d’autant plus nécessaire que les citoyens peuvent concevoir, à tort ou à raison, un sentiment de dépossession du pouvoir. En effet, si au siècle dernier Paris s’est rapproché, le pouvoir semble avoir quitté la capitale, pour résider à Bruxelles, dans les « machins » internationaux ou les marchés financiers. C’est d’autant plus vrai que les compétences des échelons locaux – département et région – sont largement ignorés, et les scrutins locaux systématiquement confisqués par les enjeux nationaux.
Que cette perception soit fondée ou non, elle existe, et elle peut déboucher sur des tentatives de réappropriation violente du pouvoir.
Au plan local, des expériences de participation peuvent être mises en place. Pour éviter de verser dans une démocratie directe peu efficace, l’élu local concerné peut notamment définir l’objectif à atteindre, tout en soumettant les moyens à la consultation. Au plan national, la culture du référendum est à recréer : si la Vème République a instauré le référendum, sa pratique depuis De Gaulle l’a immédiatement vidé de toute portée en le constituant en plébiscite. La mise en place du référendum d’initiative populaire est également à surveiller.
- dans notre jargon, il s’agit, précisément de l’inverse de la dispersion [↩]
- à tout le moins ceux que j’ai repérés [↩]
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Koz,
un compliment que vous trouverez peut-être incongru ici, vu qu’il s’agit de politique. Mais c’est une tribune remarquablement écrite. On n’a pas eu l’occasion de s’en lasser ces dernières années (et, pardonnez moi, surtout sous Sarkozy). Remarquablement prudente, aussi; difficile de ne pas souscrire — et ça, pour moi, ce n’est pas un compliment. L’antagonisme est bon, et la démocratie est là pour qu’il soit vécu de façon civilisée, non évacué ou nié.
A part ça…sauf lourde erreur de ma part, vous représentez à mes yeux la droite républicaine, celle pour qui j’ai voté en 2002 la rage au coeur mais sans la moindre hésitation quand il s’est agi de faire barrage au FN. Et il me semble régulièrement percevoir chez vous un hérissement du poil dès qu’on dérive vers ces marigots nauséabonds. Je vous prédis des moments désagréables. Cette écologie humaine, il y en a un qui l’a appelée par son nom : Patrick Buisson; lui a osé parler de « populisme chrétien », nom chic que vous remplacerez aussi aisément que moi.
Je crois que les gens comme vous ne sont pas miscibles dans cette répugnante vinaigrette. Et vous ne tiendrez pas, vous verrez…
Juste pour le fun…j’ai lu la contribution de Nicolas Mathey, et une phrase m’a fait sursauter :
« Cela implique aussi d’offrir une structure institutionnelle protectrice tant du couple que des enfants en soustrayant largement le sort des personnes du pouvoir des volontés individuelles ». Elle représente un souvenir pour moi : une violente engueulade entre moi, la « soc dem » de la première heure, et un copain maoïste qui me soutenait (mais exactement !) la même chose que votre copain.
Bon, j’imagine que le « contexte », une fois de plus, va tout arranger. Mais quand même, ça fait drôle…
Je note votre attachement aux questions stylistiques, assez secondaires. Ainsi que votre attachement à l’ambiguïté, vos compliments n’en étant généralement pas. Quant au fait que l’on puisse être d’accord avec cette tribune, j’ai la faiblesse parfois de chercher ce qui peut rassembler, plutôt que de diviser toujours. Malheureusement, entre être d’accord et appliquer, il y a une marge conséquente.
Nicolas répondra, s’il le juge nécessaire.
Pour le style, en tout cas, c’est sincère.
J’ai préféré commenter sur le site d’Écologie Humaine, ne serait-ce que pour encourager les débats que cette initiative mérite.
(Ce serait sympa s’ils ajoutaient le fort commode bouton « voir un aperçu »… si tu peux glisser un mot aux maîtres des lieux).
koz je lis votre blog depuis longtemps et je suis d’accord avec vous sur certains points ( concernant les questions de société ou de laïcité ) même si je suis en désaccord avec vous sur certaines questions économiques et sociales ( tout en admirant votre article sur le Bangladesh ) et même si mon vote a été différent du votre Cependant , je note aussi une dérive que je trouve de plus en plus forte de la droite vers le FN et j’ai peur que celle-ci ne soit en train de devenir irréversible . Dans ce cas là ce qui m’inquiète avec LMPT est que de nombreux manifestants ( pas tous mais une forte minorité se définissent sur un projet de société global , cohérent que définit par exemple ivan riofoul et qui aboutit à faire sauter toute digue entre FN et UMP ) . Or c’est ce projet de société auquel je suis globalement opposé . C’est ceci qui m’a conduit avec tristesse à me détacher de LMPT quand je me suis rendu compte que pour beaucoup ce combat était aussi celui contre mai 68 et contre plus globalement le pouvoir socialiste . Je pense aussi à tous ceux qui s’indignent de la condamnation de Nicolas et dont le discours revient à » comment ose t-on nous mettre en prison alors que nous sommes la » vraie France » . C’est pour cela que tout en me sentant proche des idées de tugdual derville sur les questions de société , je suis méfiant et déçu avec le sentiment d’avoir fait des manifs pour tous comme idiot utile de gauche pour une vision du monde différente de la mienne . Et je pense que nous sommes beaucoup dans les réseaux catholiques de gauche à avoir cette impression : d’ailleurs j’espère que LMPT demandera aux députés de voter la proposition de loi de sergio coronado député eelv pour l’abolition du fichage génétique , mais j’ai peur qu’elle oublie ce combat sitôt qu’il ne concernera plus la « vraie France » sauf dans le cas de quelques blogueurs qui comme vous représentent une droite humaniste .
P .S : enfin il y avait vendredi dernier une manif du secours catholique pour les sans papiers et pour demander une politique plus sociale . J’aurais aimé y voir des membres du collectif LMPT .
Mais le plus triste , c’est que je ne suis même pas étonné de leur absence ou de l’absence de la foule de manifestants qui ont manifesté à la LMPT . Peut être car nombre d’entre eux (pas tous ) ont une vision du monde qui exclut les immigrés ou refuse de défiler avec des « gauchistes » ( mais pas avec gilbert collard ce qui m’a fait partir ) .
enfin sans partager toute cette analyses de Julien Dray , je dois reconnaître qu’il a en partie raison de mon point de vue et que de nombreux jeunes catholiques pas d’extrême droite ont appris à trouver infos et finalement vision du monde dans le salon beige ou sur nouvelles de France qu’ils ne définissent plus comme d’extrême droite http://www.juliendray.fr/un-nouveau-bloc-droitier/
Bonsoir Koz,
le débat entre responsabilité et conviction dépend de l’objectif que l’on souhaite se donner. Si l’on souhaite faire quelque chose, la balance doit pencher à mon avis vers la responsabilité, et il peut être tactiquement utile de taire une conviction pour laquelle l’environnement n’est pas prêt. Si l’on souhaite être le prophète d’une conviction, on peut ignorer la responsabilité. Les deux rôles sont nécessaires, même si, à mon avis, une société bien organisée a 1000 « faiseurs » pour un « prophète ».
J’appelle aussi la considération de mes voeux, mais je suis un peu surpris de voir cette idée derrière un mouvement (le christianisme politique) qui est souvent clivant, comme l’exemple des Etats-Unis le montre clairement.
La participation, pourquoi pas, mais il faut avoir une idée réaliste du temps que la population est prête à consacrer à la politique. Aujourd’hui, dans mon cas, si tu espère plus qu’un commentaire de blog, le seul sujet sur lequel je suis prêt à me mobiliser est l’élargissement d’une route qui m’accable tous les jours par ses bouchons.
Je trouve le projet Ecologie Humaine très intéressant et je vais le suivre avec attention en espérant que ce ne soit pas qu’un feu de paille ou qu’il ne soit pas récupéré puis oublié par les partis traditionnels.
Il est logique et même indispensable que vous y participiez, cher Koz.
J’ai écrit cependant sur le site qu’il manque un thème à mon avis, celui de la politique étrangère et de la place de la France dans le monde (influence, organisations internationales, diplomatie, défense).
Je crois qu’il ne faut pas rester replié sur la notre réalité franco-française et ne pas abandonner l’influence positive qu’a la France depuis très longtemps.
Qu’en pensez vous?
L’écologie évoque d’abord le respect de la nature dans sa diversité.
Dans la nature, il y a de multiples espèces, certaines nous sont directement utiles et l’homme les cultive, d’autres sont là et nous devons les préserver car cette diversité est en soi une richesse.
Les mouvements contre la loi Taubira s’assimilent avec un peu d’imagination à une lutte en faveur des jardins à la française. C’est à dire une nature ordonnée, triée, selon des règles établies.
Un combat tout à fait respectable mais qui de mon point de vue n’a rien à voir avec l’écologie.
@ chrétien de gauche:
Merci pour ce lien vers le billet de Julien Dray, très intéressant. Voilà qui montre l’utilité, pour un politique, de se retrouver sur le banc de touche: ça lui laisse le temps de réfléchir. Son analyse est peut-être un peu trop monolithique, mais beaucoup de ses remarques me semblent très justes, notamment lorsqu’il parle de l’électorat de gauche, celui qu’il connaît le mieux. La carte des résultats du FN l’an prochain nous montrera si les tendances qu’il pointe sont réelles.
chrétien de gauche a écrit ::
Là, je trouve que vous exagérez un peu. Il n’est pas encore acquis que les jeunes catholiques sont prêts à partager les différentes obsessions (anti-islam, anti-Europe, etc) de ces « sites d’information ».
@ Hervé : vous faites référence à une conception très restrictive de l’écologie. Les écolos actuels ont fini par convaincre que l’écologie se résumait à la nature, sans comprendre l’Homme. Mais sans aller chercher bien loin, Wikipédia vous permettra de dépasser cette idée, que ce soit sous son article Ecologie ou Ecologie humaine (sous une acception différente de celle qui est retenue par le courant en question.
@ Gwynfrid:
j’ai vu, ainsi que le commentaire de Lib, je vais aller y répondre.
@ Samuel Duval : c’est bien probable. Il faudrait discerner ce que l’Ecologie humaine peut apporter dans ce domaine, et si elle le doit.
Uchimizu a écrit ::
C’est possible et il faut effectivement être réaliste mais je pense notamment aux expériences développées par Jo Spiegel à Kingersheim. La question de la participation est effectivement spécialement pertinente à l’échelon local, voire même à l’échelle de quartiers. Je me souviens qu’il nous expliquait, il y a déjà plusieurs années, qu’il mettait cela en place pour des aménagements urbains notamment. Sans abandonner sa responsabilité, il donne le cap, la décision, et laisse ouverte la consultation sur les modalités.
@ chrétien de gauche : il est un peu dommage de vous être détaché de la Manif Pour Tous pour ce que vous désignez vous-mêmes comme une minorité, même « forte » (je dirais plutôt « visible »). Par ailleurs, sans vous donner quelque gage que ce soit, prenez plutôt la peine de lire quelques contributions d’Ecologie Humaine et de discerner si vous y voyez l’influence de l’extrême-droite.
Dernière chose : le reproche est un peu facile, sur la marche pour la dignité. Et un peu lassant, aussi. D’une part, je ne suis pas certain qu’il aurait été pertinent que la Manif Pour Tous y soit présente. Ensuite, si le Secours Catholique avait voulu une plus grande affluence, il aurait pu, par exemple, prévenir à l’avance de l’organisation de cette marche. Je ne crois pas être spécialement absent du web et en particulier des réseaux sociaux et je n’ai rien vu passer. Alors, reprocher à des gens de ne pas être là où on ne les a pas conviés…
@ koztoujours : peut être que je juge trop par rapport à mon cas personnel et par rapport à la cathosphère sur Internet ( qui est globalement assez orientée à droite ) mais je connais des gens qui me disent faire un combat global contre l’idéologie de mai 68 ou qui se mettent à admirer Poutine et si LMPT se prononce aux municipales uniquement sur les questions liées au mariage homosexuel … eh bien je suis parisien et vu que NKM s’est abstenue , j’ai un peu peur que LMPT appelle à voter plus à droite ( sachant que pour les primaires de l’UMP c’était leur seul critère ) . Ensuite , je sais qu’il n’y a aucune influence de l’extrême droite dans écologie humaine mais je suis plus dubitatif pour les mouvements les plus radicaux et surtout j’ai l’impression ( qui n’est peut être que subjective ) que ce mouvement est vu par une certaine jeunesse de droite comme un combat politique fondateur effaçant les anciens clivages et créant donc des passerelles entre droite et FN ( sur le modèle de la fraternité des luttes qui peut exister entre des militants PS et des militants FDG ou NPA ) . Enfin , je note une certaine radicalisation de nombreux jeunes catholiques que je connais contre le monde moderne et une tendance à s’autopersuader que nous revenons à l’époque de l’empire romain et qu’il faut se préparer à des persécutions . Ce raidissement contre le monde moderne m’inquiète Cependant , j’espère qu’il n’es sera pas ainsi et je réfléchis au fait de soutenir le courant écologie humaine . Pour la marche sur la dignité , je confesse que la communication était très mauvaise .
@gwynfried : je suis d’accord avec vous sur le fait qu’ils ne partagent pas les obsessions anti-europe de ces sites mais en ce qui concerne l’islam , je suis plus inquiet . Enfin , d’un autre coté , c’est à la mode de dire qu’on n’aime pas l’islam du FN à Onfray en passant par la droite forte et j’ai parfois peur que dans un avenir pas si éloigné cela fasse consensus dans une grosse partie de la sphère politque .
Tiens, il y a une croix camarguaise dans le Koztoujours du « logo » du site. Je ne l’avais pas remarquée, cela doit être assez récent…
@ chrétien de gauche:
L’article de Julien Dray sur la montée du FN est intéressant. Il montre que les partis traditionnels assistent impuissants et commencent à paniquer. Comment contenir cette poussée ?
D’abord l’analyser et la comprendre. Les peurs agitées par le FN, immigration incontrôlée, montée de l’Islam, incapacité de l’Europe à nous protéger économiquement, inaptitude du pouvoir à rendre pérenne notre modèle social gagnent peu à peu tous les esprits, à droite comme à gauche.
La droite dure partage ce constat et propose des solutions assez peu différentes sur le fond de celles du FN quand la gauche feint encore de ne pas voir cette anxiété, ne met donc pas en oeuvre de mesures apaisantes et s’écroule aux élections.
Y a t il encore une place pour une droite tendre (ou un centre) qui proposerait un modèle crédible ? Cette écologie humaine me semble un peu floue.
chrétien de gauche a écrit ::
Être contre l’idéologie de mai 68 ne me parait pas vraiment saugrenu de la part d’un catholique.
Se revendiquer de gauche tout en sachant les « valeurs » portées par cette gauche déjà beaucoup plus.
@ Michel:
Pour moi l’idéologie de mai 68 a certes eu des dérives mais elle a amené un monde avec une soumission moins grande à l’autorité dont le seul titre était d’être l’autorité ainsi que l’égalité entre les hommes et les femmes ( avec la suppression de la notion de chef de famille en 1970 , dans les années 1990 la pénalisation du viol conjugal ou en 1983 la reconnaissance de l’égalité professionnelle entre hommes et femmes ) . Donc oui je préfère la société post 68 à celle d’avant .
Quand à ma revendication d’être de gauche , je l’assume ainsi que mon désaccord avec le courant majoritaire dans ma famille politique sur les questions de société liées à la famille ou à la bioéthique . A ce que je sache les catholiques de droite sont de droite tout en voyant également la différence entre le discours dominant à l’UMP sur l’immigration et ceux du pape francois sur le même sujet .
chrétien de gauche a écrit ::
Oui mais si tu es en désaccord sur des sujets importants, à partir de quoi se définir comme de gauche?
Personnellement la plupart de mes valeurs sont considérées comme de gauche par les gens de gauche mais non par moi. Je trouve la gauche française hypocrite, bienpensante et correspondant tout à fait au célèbre ‘vous n’avez pas le monopole du coeur’ de Giscard.
Je me demande même, contrairement à Giscard, si les politiques de gauche ont un coeur, qu’ils se croient plus généreux, altruistes, désinteressés, etc, que les politique de droite, c’est un fait. Mais le sont-ils vraiment? c’est loin d’être sûr…
Pour ce qui est de ma sensibilité politique, je dirais que de toute façon il m’est impossible de voter à gauche car les points non négociables sont tous bafoués ou en passe de l’être par cette gauche, voir la propension du gouvernement actuel à enfreindre les valeurs les plus sacrées pour les catholiques (cf l’excellent article de Koz).
Je ne connais pas la position du Pape sur l’immigration. Je crois par contre que celle de la droite modérée est de dire qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde et qu’il vaut mieux essayer d’améliorer la situation des gens dans leur pays plutôt que d’ouvrir les frontières en grand et de régulariser les sans-papiers en masse, c’est une vision à laquelle je souscris assez largement.
Pour autant, comme le disait un intervenant du blog, la droite n’est pas toute rose, loin de là, voir la loi Veil par exemple…
Dans l’état actuel des choses, il me semble très difficile pour un catholique de trouver un représentant digne de ce nom, mais je crois que le Pape nous invite à choisir en notre âme et conscience ce que nous pensons être le moindre mal. Vu les circonstances ce n’est certainement pas à gauche qu’il se présente.
Pour finir, la distinction et le clivage gauche/droite sont je pense très galvaudés, puisque en dehors de ces points non négociables, les politiques menées sont finalement sensiblement les mêmes.
Tant que l’on respecte la sensibilité adverse, pourquoi pas, mais ces distinctions plus ou moins fictives amènent souvent à des oppositions stupides et complètement aberrantes. J’ai rarement vu un politique de droite applaudir un politique de gauche ou inversement même quand l’action menée était objectivement positive…
Mais il semblerait que la plupart des gens apprécient ce simulacre de dualité et de pouvoir se situer par rapport à elle…
@ Michel:
Pour ce qui est des points non négociables voilà un rappel de ce que dis l’Eglise . http://patpik.blogspot.fr/2012/04/des-points-non-negociables.html
Ensuite , vous dites que seuls les points non négociables doivent être pris en compte . Dans ce cas un catholique hongrois doit soutenir Viktor Orban et un catholique américain Romney . Le fait que je pense que tous les intervenants de ce blog qui sont catholiques et français ne soutiennent pas la politique de Viktor Orban montre que d’autres éléments que les trois points que vous dites non négociables sont à prendre en compte . En outre le respect de la famille cela veut aussi dire pour moi la défense du regroupement familial pour ce qui est de l’immigration par exemple .
Pour ce qui est du clivage droite gauche , je pense qu’il est opérant sur encore de nombreux sujets y compris dans la perception courante du monde et je suis opposé à la volonté de l’effacer pour une raison que développe ce post http://chretiensdegauche.com/2013/07/07/le-catholicisme-ses-conservateurs-et-ses-progressistes/#more-972 mais je comprends votre position ( et je souhaiterais une plus profonde rupture avec la politique économique de la droite ) .
Enfin , votre appréciation des hommes politiques de gauche ne concerne que vous et avant de me dire que l’Eglise catholique fait de nombreuses actions pour les plus défavorisés , je rappelle que les mouvements catholiques faisant des actions sociales comme la JOC ou le CCFD terre solidaire trouvent souvent une oreille plus attentive chez les politiques de gauche « sans cœur ».
Ah et vous semblez insinuer qu’on ne peut être catholique et de gauche . Cette idée progresse à gauche et chez les catholiques mais je ne pense pas que si elle triomphe , la gauche et les catholiques y gagneraient ( même si cela permettre à chacun d’expliquer que l’infâme cléricalisme ou socialisme représente le Mal ) car la sensibilité catholique ne sera plus représentée à gauche et que certains catholiques rompront avec l’Eglise si celle ci veut leur imposer un choix politique .
Complètement d’accord avec vous, mais je ne pense pas que ça soit du même niveau que d’autres sujets, et ce sont justement des problèmes qui sont des conséquences logiques d’une mauvaise politique en matière d’immigration.
Tout à fait, d’ailleurs j’ai bien pris soin d’utiliser le terme « personnellement » et je sais aussi que beaucoup de personnes qui votent à gauche sont des personnes bien. Chez les politiques je vois beaucoup moins cet amour mais là encore c’est une vision qui n’appartient qu’à moi.
Effectivement, du moins je pense que ceux qui se croient et votent à gauche se fourvoient. Quant à imposer un choix politique, non bien sûr, d’ailleurs j’ai rarement vu un prêtre, sauf rare exception, inciter à voter pour tel ou tel bord et c’est heureux. Mais en tant que laic je m’autorise à donner mon avis sur ce point.
Quant à dire que le socialisme représente le Mal c’est peut-être exagéré pour vous, mais comme chacun sait, on juge l’arbre à ses fruits…pour l’instant ils sont plutôt blets voire légèrement pourris, non?
Chacun voit donc midi au pas de sa porte et décide en son âme et conscience à qui il apportera son soutien.
Oui, mais vous savez, certains catholiques rompent avec l’Eglise parce que celle-ci leur propose une vision de la sexualité par exemple, qu’ils jugent surannée et incompatible avec leur vision personnelle.
S’ils décident de ne pas suivre les recommandations de leur Eglise ce sont bien eux qui s’auto-excluent..
Voter pour un candidat qui propose un programme objectivement délétère n’entrainera pas une excommunication, ça concerne uniquement la conscience de l’électeur, comme quand il décide de pécher ou non..
Pour terminer, j’ai effectivement parlé de points non négociables mais ni dit lesquels, ni précisé qu’ils étaient trois. Dans la note doctrinale en lien dans le blog que vous citez, vous pouvez néanmoins lire ce passage :
Cela dit, si on est en accord avec le message du Christ « Aimez-vous les uns les autres », je crois qu’il y a lieu de s’interroger sur l’amour qu’on porte à son prochain quand on pratique une IVG, l’euthanasie, les recherches sur l’embryon, etc.. pour ma part, il n’y a pas besoin de se référer à un texte doctrinal pour qualfier ces points de non-négociables.
Quant à la dernière affirmation de ce blog :
« On ne peut qu’être gêné sinon scandalisé par le fait que quelques personnes conservatrices (voire ultra conservatrices) déforment le message de l’Église et celui du Pape à des fins politiciennes »
Je crois que le message de l’Eglise est parfaitement clair en ce qui concerne le respect de la Vie, et pas seulement dans cette note doctrinale.. Il semblerait qu’écouter et respecter les recommandations de l’Eglise implique d’être ultra-conservateur aux yeux de certains…c’est bien malheureux.
Michel,
Votre commentaire me rend profondément triste. Je n’arrive pas bien à exprimer ce ressenti; même si j’ai l’impression qu’il devient de plus en plus fort au fur et à mesure des nouveaux articles et nouveaux commentaires.
Je ne sais pas bien d’où vient cette tristesse (si je ne poste pas d’habitude, c’est justement parce que je n’arrive pas à mettre des mots), je vois plusieurs possibilités : d’une part, l’impression de quelque part, « se faire rejeter » de là d’où l’on vient (de culture catholique) tout en ayant gardé une foi très forte mais qui ne correspond pas aux dogmes de l’Eglise. D’autre part, l’impression que quelque part l’Eglise m’aurait « mentie » : j’ai fait beaucoup de catéchisme plus jeune où le respect et la tolérance étaient les valeurs les plus importante. On écoutait les propos de chacun, les idées politiques de tous.
Cela rejoint un article que j’ai pu lire une fois, qui m’avait également rendu très triste : le propos était que les jeunes catholiques ont en général assez peu aimé ces discussions au catéchisme, les jugeant trop « relativistes », où il n’y avait pas assez de places pour la Vérité. Comme c’est ce que j’avais préféré, évidemment, je me sens à la fois touchée et rejetée en même temps.
Alors évidemment, vous pouvez toujours dire que par mes idées politiques, je ne respecte plus toutes les doctrines de l’Eglise (ce en quoi vous auriez parfaitement raison); mais cela me rend vraiment triste de ne pas pouvoir exprimer ces idées tout en me considérant catholique. Car malgré tout je suis croyante!
C’est peut-être simplement un deuil à faire; mais vos propos sont assez blessants.
Marie, Mochel exprime une opinion,ce qu’il a d’ailleurs pris soin de souligner. Il est en droit de le faire et vous, de j’en pas la partager.
ce qui me gêne n’est pas le fait qu’il exprime son opinion, , koz , c’est qu’il laisse entendre qu’un catholique ne peut pas être de gauche . Si je laissais entendre qu’un catholique ne peut pas être de droite vous me trouveriez intolérant à raison . Alors pourquoi l’inverse est-il mieux accepté ?
Bonjour Marie,
Désolé si j’ai pu vous blesser ou vous attrister en quoi que ce soit!
Pourtant je ne dis d’aucunes façons que vous êtes une mauvaise catholique, simplement que soutenir un mauvais programme et donc un mauvais candidat est une erreur.
Concernant vos idées politiques, je vous l’ai dit, la plupart des miennes sont considérées (à tort selon moi) comme de gauche, nous trouverions donc certainement
beaucoup de points communs.
Pour ce qui est du catéchisme, je ne me rappelle pas y avoir discuté de politique, peut-être plus tard quelquefois à l’aumônerie et croyez bien que chacun pouvait s’exprimer très librement.
@Chrétien de gauche : désolé si cela vous gène..je ne vais pas me répéter indéfiniment mais oui voter pour un programme qui est ouvertement contre la plupart des points importants
pour les catholiques me semble fortement incompatible. Est-ce à dire qu’à droite on respecte tous ces points? certes non, mais il faut aussi savoir composer avec ce que l’on a et
choisir le moindre mal. Voilà sans doute la réponse à votre question, je ne crois pas que penser et dire que vous vous fourvoyez fait de moi quelqu’un d’intolérant, je pense au contraire qu’il est de mon devoir de vous le dire, après peut être que nous n’avons au fond pas la même échelle de valeurs et que pour vous le respect de la Vie est moins important que certaines questions économiques ou d’immigration, je n’en sais rien. Sinon, je vous avais demandé à partir de quoi vous définissiez l’appartenance à la gauche. Si c’est l’humanisme, la générosité, l’attention portée à l’autre, il va de soi
que la plupart des catholiques convaincus seraient de gauche ne croyez-vous pas? Ce n’est pas le cas, il y a donc lieu de s’interroger pourquoi. D’autre part se reconnaitre comme étant de l’un ou l’autre bord n’interdit pas le
discernement, si demain un homme politique de gauche vient avec un programme et des convictions qui correspondent à mes valeurs, je voterai pour lui sans hésiter même s’il est de gauche. Mais jusqu’à maintenant la gauche propose avec une régularité qui ne se
dément pas des programmes de plus en plus délétères. J’espère que vous vous en rendrez compte.
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