Entretien avec Jean-Christophe Fromantin, braconnier citoyen

Ma toute première réaction, lorsque Jean-Christophe Fromantin a commencé à émerger dans l’actualité, était empreinte de légitimisme : voilà un diviseur dans une circonscription bien huilée. Sentiment tempéré – avouons-le même si je ne me l’avouais pas – par le fait que, pour ne viser que les communes limitrophes, de Puteaux à Levallois à Neuilly, on guette encore le souffle du renouveau. Et aux municipales, il venait opposer une candidature locale au fait du Prince.

Durant cette campagne, rien ne lui fut épargné. On l’attaqua sur ses trois forces : (1) l’indépendance que lui donnait son activité professionnelle, en affichant de faux rapports de commissaires aux comptes affirmant que son entreprise serait en faillite, (2) ses convictions, en allant jusqu’à missionner des « barbus en dejallabas » pour distribuer des tracts affirmant le soutenir dans une prétendue opposition à Israël, ce que Elie Chouraqui et de nombreux soutiens dans la Communauté juive purent démentir et (3) sa famille.

Une première rencontre, avec d’autres blogueurs, a suscité mon intérêt. Je pressentais ce qu’une seconde rencontre à son invitation, autour de Caritas in veritate, a clarifié : nos convictions communes. Aussi, puisqu’il se présente aux cantonales, et que les signes d’un nouvel affrontement rugueux s’accumulent, j’ai souhaité le rencontrer, pour mieux cerner cette nouvelle figure politique et tenter de saisir au-delà de mes intuitions ce qui anime ce « braconnier citoyen » puisque, selon le mot que lui a lancé Patrick Devedjian (qui vient de se faire retirer la sienne), il « chasse sur une chasse royale sans autorisation »…

  • Vous vous êtes engagés tardivement en politique. Que faisiez-vous auparavant ? Qu’est-ce qui vous a amenés « soudainement » à vous engager ? La volonté de pouvoir ? Un besoin de reconnaissance ? Un passage à vide professionnel ?

La genèse de cet engagement a été assez simple. J’ai une activité professionnelle qui m’amène à suivre tous les mouvements de la mondialisation, à observer vraiment la tectonique des plaques du monde économique et les phénomènes d’industrialisation. Je suis donc très intéressé par ces grandes transformations, ces grandes évolutions du monde.

Au cours de la campagne présidentielle, j’avais trouvé qu’il y avait un début de prise de conscience du renouveau que devait générer ce paradigme qui se dessinait et ce réaménagement des forces et des équilibres dans le monde.

J’ai été surpris de constater, après l’élection présidentielle, que beaucoup de candidatures aux législatives n’incarnaient pas cet élan de renouveau qui avait été imprimé pendant la campagne, et donc en particulier dans ma ville de Neuilly, et dans ma circonscription de Neuilly-Puteaux, dans laquelle l’investiture donnée n’avait pas le sens que j’espérais.

J’ai réagi d’une manière un peu édpidermique, un peu rapide, un peu soudaine, en me disant : « comment, dans une ville comme celle-là, qui ne manque pas de talents, qui ne manque pas de profils qui, justement, pouvait incarner ce renouveau, on ne renouvelle pas les hommes politiques qui pourraient l’engager demain ? ».

Cela a été vraiment une réaction à fleur de peau, une réaction d’après-présidentielle durant laquelle je n’avais pas du tout imaginé me lancer. En trois semaines, j’ai pris mon voisin de palier comme suppléant, j’ai déposé un dossier en préfecture, je me suis retrouvé candidat aux législatives avec ce message, en disant : « on ne peut pas, après le discours qu’il y a eu durant la campagne présidentielle, négliger l’engagement d’hommes politiques nouveaux, qui ont regard objectif et libre sur les enjeux actuels et qui remettent en cause une pensée politique qui date d’il y a un siècle et qui est usée au regard des nouveaux enjeux qui se dessinent ».

Après il y a eu un enchaînement, j’ai fait 15% à Neuilly en trois semaines de campagne et, finalement encouragé par ceux qui m’ont soutenu à ce moment-là, je me suis dit : si la candidature municipale n’a pas plus de sens, j’aurai la même démarche et le même coup de gueule.

Elle n’a pas eu plus de sens, puisqu’il y a eu ce parachutage de Martinon, qui était assez surréaliste, qui ne correspondait à rien. Je me suis donc réengagé aux municipales et, après une campagne haute en couleur, j’ai gagné les municipales.

  • Et donc, vous vous êtes engagés dans les municipales en sachant évidemment que vous preniez l’ex-château du président, qui est sous surveillance rapprochée. Comment se prend la décision ? Vous saviez également que vous ne vous engagiez pas, en cas d’élection, dans une mandature facile…

Je ne m’en suis pas vraiment rendu compte. Au début, je suis parti dans ce projet comme n’importe quel candidat partirait dans n’importe quelle ville, avec le souci de la ville, de la faire progresser dans son quotidien, ses dimensions économique, sociale, solidaire et d’urbanisme. Je suis parti vraiment avec une candidature pour la ville.

Je me suis petit à petit rendu compte du symbole, de cette citadelle, au moment où il y a eu ce sondage qui me donnait gagnant devant Martinon. Ce que je pensais être une péripétie de campagne est devenu un enjeu national, une explosion médiatique.

Là, j’ai rencontré le président de la République, il y a eu toute une série de pressions, et j’ai senti le virage. Ce virage, c’était un choix à faire. Soit je disais oui, et je rentrais dans le parti, je prenais certaines personnes sur ma liste et là, je choisissais le confort d’être le maire encarté d’une ville symbolique.

Ou alors, je disais non, et je choisissais plutôt – tout de même-  la difficulté, et l’incertitude, en restant cavalier seul avec mon équipe, dans ce projet.

Ce qui m’a aidé à prendre cette décision, vers la liberté, c’est que je n’avais pas peur de perdre : je ne jouais pas ma vie, je ne jouais pas ma carrière, je ne jouais pas mon avenir. Je n’étais pas obsédé ou fasciné par l’idée de faire une carrière politique. Le luxe en cristal, la voiture avec chauffeur et tous les signes extérieurs du pouvoir me pèsent plus qu’ils ne m’excitent. C’était donc un engagement très citoyen, très libre.

Je l’ai dit d’ailleurs au président de la République. Et je pense que ce qui aurait pu être une difficulté a été une force extraordinaire. La liberté, que je vis aujourd’hui – puisque je suis extrèmement libre dans mon action, mes propos, la dynamique que je lance – elle a des côtés inconfortables mais elle donne aussi une force extraordinaire et vous rend serein parce que vous êtes en ordre, finalement, avec vos engagements.

  • En ce qui concerne précisément cette liberté, le fait que vous n’ayez pas peur de perdre, revenons sur l’activité qui était la vôtre, puisque c’est aussi une différence que vous avez avec un certain nombre de politiques…

J’ai toujours mon activité professionnelle et je pense que c’est important parce que c’est un élément nécessaire à ma liberté : ne pas dépendre de la politique, ne pas en faire un métier. La politique, ce n’est pas un métier, c’est un engagement.

J’ai une société, avec une trentaine de collaborateurs, qui développe des systèmes d’information sur le commerce. On observe tous les mouvements du commerce international : les flux, les réglementations, les échanges, que l’on surveille quasiment au jour le jour pour toute sorte de produits. On structure ces données, on les rend exploitables, et on les vend à des banques dans différents pays du monde.

  • Parlons de Neuilly. Vous connaissez mieux que moi les stéréotypes. Neuilly est identifié à un ghetto de riches. Comment voyez-vous Neuilly ? Quelle image essayez-vous de retransmettre ? Neuilly est un poste d’observation ? Une tour d’ivoire, pour vous comme pour les neuilléens ? Un bocal ? Comment vivre l’image spécifique de Neuilly ?

Neuilly, pour le Maire, c’est trois choses.

D’abord, une ville de 62.000 habitants qui est très loin des caricatures que l’on veut bien en faire. C’est une ville avec une sociologie particulière mais en même temps, c’est une ville avec une vie tout à fait normale, avec des gens de tous les milieux, de toutes les catégories sociales, une ville avec ses émotions, ses difficultés, avec ses personnes âgées, avec ses jeunes, avec ses enfants. Neuilly n’est pas le ghetto, la caricature, l’espèce de bulle que l’on imagine souvent en la regardant. Ce sont d’ailleurs toujours les gens de l’extérieur qui font le profilage de Neuilly. S’ils prennent un peu de temps à y vivre, ils voient que ce n’est pas la ville qu’ils imaginent.

Quand on est maire de cette ville, on est maire de cette vie ordinaire qui existe à Neuilly comme ailleurs.

Ensuite, Neuilly est aussi une ville de réseaux, extrêmement puissante puisqu’il y a à Neuilly des grandes entreprises, des grands entrepreneurs, des grands noms, et vingt-cinq ambassadeurs en résidence. Quand on est maire de cette ville, on doit prendre en compte cette réalité et, en fin de compte, on doit essayer de la canaliser positivement. Pour moi, c’est un capital, extrêmement intéressant, que je peux mobiliser sur des actions pour la ville. J’ai par exemple ce grand sujet de la nationale 13 (l’avenue Charles de Gaulle), qui est pour moi un élément stratégique puisque c’est un grand axe historique. Je peux sur ce sujet mobiliser tous ces talents, tous ces grands noms, pour construire un projet qui transcende le seul intérêt de la population de Neuilly. C’est un capital. Chaque ville a comme ça des atouts différents. Moi, j’ai cet atout qui est cette sociologie particulière, et je dois l’utiliser pour faire progresser la ville dans tout un tas de domaine (comme le développement de la pépinière d’entreprises).

La troisième dimension est particulière, c’est la dimension politique, liée au fait que c’est la ville du Président de la République, que c’est une ville qui est un peu un media à part entière, dans la mesure où elle porte des symboles, elle est convoitée, elle est régulièrement à l’affiche. Je dois gérer ce côté médiatique de Neuilly, qui demande beaucoup de précaution, beaucoup de tact puisque, pour un jeune « homme politique », ça propulse d’emblée le maire dans cette dimension particulière qu’est la dimension médiatico-politique. Et c’est vraiment une dimension dans laquelle il ne faut pas se laisser piéger, ou bien je serais amené à commenter chaque jour ce que fait Patrick Devedjian, ce que fait Jean Sarkozy. Ce serait le bon mot du maire de Neuilly pour tacler ses prédécesseurs… Il ne faut communiquer que lorsqu’il y a du fond et du sens, autrement on détourne rapidement le sens de son mandat.

  • Vous avez évoqué les talents. Nous avions évoqué à une autre occasion les synergies que vous pouviez mettre en oeuvre. Utilisez-vous aussi ces talents pour des débats qui dépassent Neuilly, pour des mobilisations, pour des enjeux mondiaux, qui permettent aussi à Neuilly de montrer sa capacité de rayonnement ?

On a par exemple fait une grande opération pour Gilad Shalit il y a un an et demi, on a fait une grande mobilisation pour Haïti. On organise tous les ans une course pour l’association médicale qui fait de la recherche pour les plaies cancéreuses.

Je mobilise régulièrement cette population, les artistes comme les chefs d’entreprises, sur des grandes causes, mais avec le souci que ce soit vraiment partagé par la population. Il ne faut pas, non plus, instrumentaliser la ville. Mais il y a plutôt une bonne adhésion de la population.

  • On est pratiquement à mi-mandat. Quel est votre retour sur l’expérience de la gestion de la ville ? Il y a probablement des frustrations, comme dans tout poste, mais de façon générale, comment percevez-vous le rôle du maire par rapport à ce que vous en attendiez ?

Il y a plusieurs dimensions mais par exemple, on me disait souvent qu’être chef d’entreprise, c’était bien pour être maire, parce qu’en fin de compte, une mairie c’est comme une entreprise.

A certains égards, gérer une mairie ressemble à la gestion d’une entreprise avec son management, ses principes de bonne gestion, ses prévisions etc. Mais ce n’est pas l’essentiel.

Il y a une dimension extrêmement humaine dans cet engagement, et bien au-delà de ce que j’imaginais. Avant d’être élu, ou dans les premiers jours de mon élection, j’acceptais bien volontiers l’idée de dire qu’être maire, c’est être chef d’entreprise. Aujourd’hui, je pense qu’être maire, c’est avant tout mettre en avant une dimension, une sensibilité humaine.

Cela suppose d’avoir une idée très précise de l’éthique, des valeurs, de celles que l’on veut bien donner à la vie, parce que c’est le coeur de l’engagement politique. C’est vraiment pour moi un grand enseignement : le coeur de l’engagement politique est vraiment consubstantiel d’une notion, non pas d’intérêt général, mais de bien commun. Il y a ainsi quelques principes fondamentaux que l’on doit avoir bien en tête pour ne pas faire dévier son engagement vers des opportunités, des circonstances, un contexte, parce que cet engagement est vraiment attaché à des valeurs humaines extrêmement fortes.

  • Merci pour la transition : vous ne mettez pas vos convictions catholiques en étendard, mais vous ne les cachez pas, et vous avez eu des engagements par le passé dans l’Eglise. Quelle est votre façon de mettre les deux ordres de conviction en rapport, de surcroît dans notre pays, dans lequel nous avons un rapport un peu complexe à la religion ?

Tout est extrêmement lié dans la mesure où faire de la politique, c’est construire du vivre-ensemble. Construire du vivre-ensemble, c’est une trame de valeurs. S’il n’y a pas de valeurs, c’est à la fois anarchique et archaïque.

Ces valeurs ne sont pas en gravitation au-dessus de la société, elles ont un enracinement. Elles ont une origine culturelle, elles ont une histoire, elles sont dans une relation extrêmement puissante avec ce qui a été construit au fil des siècles. Nos valeurs ont une origine judéo-chrétiennes indiscutables. Elles ont fondé les valeurs républicaines. Les valeurs républicaines ne sont pas tombées du ciel un beau jour : elles puisent leurs principes dans la vie, l’expérience et la mise à l’épreuve de cette base judéo-chrétienne.

Il faut en être conscient car ce sont ces valeurs qui fondent la politique au sens propre. Quand on fait de la politique, on doit être extrêmement conscient de ce corpus de valeurs, de cette idée du bien commun.

  • Quel serait le premier souci, le premier impératif lié à ces valeurs, qui vous viendrait à l’esprit dans le cadre de votre gestion municipale ?

On le retrouve dans toutes les dimensions. Dans la dimension économique par exemple : dans le bien commun, il y a la place de chacun dans la société et donc le rôle économique de chacun. L’homme qui n’est pas acteur d’un projet de société, qui est en marge du projet de société, ne peut pas s’épanouir. Dans une ville, avoir une politique de développement économique, pour l’emploi, une politique de recherche de compétitivité est également très important pour permettre que chacun puisse avoir un rôle.

La dimension sociale est extrêmement présente aussi, comme la dimension environnementale.

J’attache également beaucoup d’importance à ce qu’on pourrait appeler la « capacité politique », c’est à dire la propension naturelle de chacun à participer au vivre-ensemble, dans l’engagement politique, associatif, dans le petit engagement au service de son voisin. Cette dimension d’ouverture, de participation gratuite au projet de la société, on doit la stimuler en permanence parce que la politique, n’est pas un métier, c’est au travers de tous ces engagements, une mise au pot commun de temps, de disponibilité, de compétence, de talent. Le maire doit valoriser tous ces apports, tous ces talents, ce don gratuit, car il fait le substrat d’un tissu social, d’un projet de société et de la qualité de vie.

  • Vous écriviez en avril dernier un billet intitulé 2012… vers une société de confiance – « il n’y a de “politique” que si nous partageons un projet de société«  – La politique peut-elle encore proposer un projet, ou est-elle désormais bornée à/par la gestion des « grands équilibres » et de la dette ?

  • Et la France a-t-elle sa chance dans cette mondialisation ?


Nous avons poursuivi, en évoquant le jeu des partis, qui obligent à faire des compromis que certains hommes et femmes politiques vivent d’ailleurs mal, en évoquant la faiblesse insoupçonnée des machines partisanes, exposées au moindre grain de sable. On a évoqué les enjeux électoraux qui approchent. On pourrait rêver qu’ils donnent lieu à une confrontation de projets, si Jean-Christophe Fromantin ne s’affrontait pas à la vieille politique. Cette fois encore, il faudra qu’il trouve un soutien citoyen – entre autres via MV2, le mouvement qu’il a créé.

Si les conditions politiques de son engagement et de son succès sont spécifiques, Jean-Christophe Fromantin pourrait aussi être l’exemple de candidatures de projet, contre des candidatures de carrière, ce qui, en effet, marquerait un certain renouveau du système politique et justifie l’intérêt qu’on lui porte au-delà des limites de sa ville. Et tiens, j’ai quitté Jean-Christophe Fromantin sur un signe, signe d’une certaine liberté, puisqu’il m’a raccompagné sur son scooter (sans huissier ni chauffeur). Au passage, à l’arrière du scooter, je l’ai bien perçu, le vent de fraîcheur dans les rues de Neuilly.


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74 commentaires

  • Sympa, tu en dresses un portrait intéressant.

    La liberté que lui confère le fait de ne pas dépendre de la politique est rafraichissante. Je n’ai rien contre les politiciens, mais on a besoin de diversité.

    Tu t’en doutes, j’ai un apriori favorable puisqu’il est chef d’entreprise. C’est pareil, ça ne fait pas de lui quelqu’un de bien, mais si une plus grande proportion de notre personnel politique avait créé un emploi, je suis convaincu que les choses iraient mieux sur le front du chômage.

    J’aime aussi son couplet sur l’engagement individuel. Je suis de plus en plus convaincu que le rôle du politique n’est pas de faire le bien commun mais de le stimuler. Sinon il écrase tout et sort les citoyens de la cité. Un peu comme l’Etat doit garantir le droit à la poursuite du bonheur et pas le droit au bonheur, sinon il tourne totalitaire.

    En tous cas, merci pour cette bouffée d’optimisme.

  • Lib a écrit : :

    Tu t’en doutes, j’ai un apriori favorable puisqu’il est chef d’entreprise. C’est pareil, ça ne fait pas de lui quelqu’un de bien, mais si une plus grande proportion de notre personnel politique avait créé un emploi, je suis convaincu que les choses iraient mieux sur le front du chômage.

    Ce que j’apprécie également, c’est que les cathos sont bien souvent spécialisés et cantonnés aux questions de société, de moeurs etc (cf. mon blog). Or lui a une vraie légitimité pour s’exprimer sur des sujets économiques, sur la mondialisation, dont j’ai découvert qu’elle est au centre de son activité pro (à tout le moins dans sa dimension économique).

    Lib a écrit : :

    J’aime aussi son couplet sur l’engagement individuel. Je suis de plus en plus convaincu que le rôle du politique n’est pas de faire le bien commun mais de le stimuler. Sinon il écrase tout et sort les citoyens de la cité. Un peu comme l’Etat doit garantir le droit à la poursuite du bonheur et pas le droit au bonheur, sinon il tourne totalitaire.

    Je crois que nous sommes d’accord là-dessus.

  • Excellente interview!

    En tant que nouvel administré, je suis content d’avoir un tel maire!

    Et aussi je plusseoie la conversation entre Lib et Koz.

  • On se pince, on se dit : tiens voilà une belle histoire, si seulement c’était vrai, etc.

    Et puis on se rappelle que l’interviewer n’est quand même pas le perdreau de l’année. Que les propos tenus doivent être tout de même assez convaincants.

    En finir avec les partis pour favoriser l’émergence d’hommes comme lui ? Je ne sais pas, la Constitution ne reconnaît pas sans raison l’importance des partis.

    Il n’empêche que ces partis où l’on doit faire carrière, où on ne peut légitimement, et que trop rarement, accéder à un poste un tant soit peu intéressant si on n’a pas passé ses nuits à 20 ans à coller des affiches et ses journées à tracter sur les marchés, ces partis se privent de compétences et se sclérosent à nous resservir 40 années durant les mêmes têtes. La désaffection pour les urnes n’est peut-être pas à chercher plus loin…

    Chapeau pour cette interview !

    PS : moins de commentaires, ce coup-ci ? Peut-être que les billets à tonalité plus positive plaisent moins. Dommage !

  • Du peu que j’ai entraperçu du monde politique « vu de l’intérieur », je suis persuadé que ce genre de politiciens, mettant les valeurs et le vivre-ensemble avant l’idéologie et la carrière, est courant au niveau local. Malheureusement je ne crois plus qu’ils puissent dépasser le niveau départemental, les batailles de courants ne laissent aucune chance à ce type de discours. Pas assez simpliste pour faire de bons slogans.

    Sa distinction entre intérêt général et bien commun est extrêmement intéressante. Le politicien qui se préoccupe d’intérêt général va chercher à régir le comportement de ses concitoyens. Celui qui s’attache au bien commun va vouloir leur donner les moyens (intellectuels, matériels…) de faire leurs propres choix. Ça recoupe ce que disait Lib : « le rôle du politique n’est pas de faire le bien commun mais de le stimuler ». Toujours la différence entre idéologie et valeurs.

    Tout ça est extrêmement rafraichissant, car montre qu’on peut développer un projet de société sans réduire le monde à une grille de lecture simpliste et totalisante. Reste plus qu’à trouver le moyen que ce genre de personnalités ne se fasse pas flinguer, politiquement, dès qu’ils oseront prétendre à des ambitions nationales.

    Bravo en tout cas pour l’entretien.

  • Merci Koz de partager avec nous cet entretien rafraichissant. Faisons un rêve… Et si dans toutes les villes de France, on débusquait des Jean-Christophe Fromantin. Certes, il avait à Neuilly un terreau plus facile où sa « dissidence » ne risquait pas de laisser la place à la gauche… mais la France irait tellement mieux et la politique serait tellement moins vilipendée si nous avions un peu plus de femmes et d’hommes LIBRES comme Jean-Christophe !

    Cela étant dit, JCF ne peut en rester là. Il a des idées, il a un projet… En avant, route !

  • Cela fait du bien de lire quelque chose qui inspire de l’estime pour un politicien, de temps en temps. Merci.

    Je suis juste un peu surpris que tu ne lui aies pas posé la question: comment fait-on pour concilier le job de chef d’entreprise avec celui de maire d’une ville moyenne ? J’aurais cru que chacun des 2 exige au moins 50-60 heures par semaine. Ah oui, tant qu’on y est: d’après Wikipédia, il est aussi père de 4 enfants, le gars. Et il est candidat pour un autre mandat par-dessus le marché.

  • Excellente idée d’interview, et parfaite exécution. Il t’a conduit où en scooter ? A la station de métro Sablons ?

    Fromantin est un personnage plutôt exceptionnel et je suis très impressionné par son parcours politique indépendant qui est exactement celui auquel je pourrais moi-même rêver.

    D’une façon générale, j’admire les hommes et les femmes qui se présentent aux élections municipales et obtiennent leur légitimité par le suffrage populaire, même si cela peut dans certains cas être plus au moins automatique. Dans le cas de Fromantin, sa légitimité est d’autant plus méritoire de par son indépendance de la machinerie du gros parti et du fait qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle ville, mais de Neuilly.

    L’interview donne évidemment une très bonne impression de cet homme. C’est dommage que tu ne donnes pas plus d’info sur les vibes que tu aurais pu ressentir lors de l’entretien.

    En ce qui concerne ton opus photographique sépia, on dirait plutôt un associé d’une banque privée multi-centenaire. J’aurais mis plus en avant son côté sportif, sans pour autant le montrer en tenue de régate.

  • Henry le Barde a écrit : :

    moins de commentaires, ce coup-ci ? Peut-être que les billets à tonalité plus positive plaisent moins. Dommage !

    Oui, plus positif, du fond, un message exigeant sur la mondialisation, qui demande de suivre un peu, pas trop de trucs croustillants (un peu quand même) et puis le fait que Jean-Christophe Fromantin n’est pas encore très connu (une des raisons pour lesquelles j’ai voulu faire cet entretien). Le nombre de commentaires n’est pas proportionnel avec le mal que l’on se donne pour un billet, et pas forcément non plus avec l’intérêt du sujet. That’s life.

    Solnce a écrit : :

    Du peu que j’ai entraperçu du monde politique « vu de l’intérieur », je suis persuadé que ce genre de politiciens, mettant les valeurs et le vivre-ensemble avant l’idéologie et la carrière, est courant au niveau local.

    En effet, je crois qu’on les trouve plus largement au niveau local. Et comme vous, je pense qu’il faut trouver le moyen pour qu’ils ne se fassent pas flinguer dès que leur tête dépasse un peu. C’est pas gagné. J’essaie d’apporter un peu ma petite pierre.

    Gwynfrid a écrit : :

    Je suis juste un peu surpris que tu ne lui aies pas posé la question: comment fait-on pour concilier le job de chef d’entreprise avec celui de maire d’une ville moyenne ?

    C’est vrai, j’aurais pu. J’en ai posé d’autres 😉
    A ce que je sais, il commence à la mairie, poursuit dans sa boîte toute la matinée puis retourne à la mairie. Il a, également, un associé, de sorte que je ne suis pas sûr qu’il gère strictement le day-to-day. Et puis, certains ont une capacité de travail et de concentration que d’autres n’ont pas.

    Pepito a écrit : :

    Il t’a conduit où en scooter ? A la station de métro Sablons ?

    A mon taf : il passait pas loin.

    Pepito a écrit : :

    Dans le cas de Fromantin, sa légitimité est d’autant plus méritoire de par son indépendance de la machinerie du gros parti et du fait qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle ville, mais de Neuilly.

    La partie va être difficile, pour les cantonales. Il a, tout de même bénéficié d’un beau bordel aux municipales, en partie généré par sa seule présence qui a conduit les autres à se bouffer le nez. Pour la suite, je pense qu’il lui faut du soutien. Parce que j’ai en effet un bon feeling à son égard, et que son souci du bien commun me paraît vraiment sérieux, profondément ancré, et fondé sur des valeurs constitutives. Ses convictions catholiques, et surtout les engagements qu’il a pris dans ce cadre, la réflexion qu’il a menée, sont pour moi le signe qu’il ne s’agit pas d’une attention de façade mais vraiment du coeur de son engagement. Ca va, là, pour les vibes ?

    Pepito a écrit : :

    C’est dommage que tu ne donnes pas plus d’info sur les vibes que tu aurais pu ressentir lors de l’entretien.

    Je ne voulais pas faire une hagiographie, ni une interview complaisante. Je n’ai pas non plus cherché à prendre le rôle du journaliste-roquet. C’est mon entre-deux. A vous de juger, comme dirait l’autre.

    Apparemment, sans que j’influence trop, vous retirez de l’entretien une impression positive et ça, ça me semble plus intéressant que si j’avais voulu déployer tous les talents rhétoriques pour vous vendre le bonhomme.

    Pepito a écrit : :

    En ce qui concerne ton opus photographique sépia, on dirait plutôt un associé d’une banque privée multi-centenaire. J’aurais mis plus en avant son côté sportif, sans pour autant le montrer en tenue de régate.

    Eh, c’est qu’on n’a pas organisé un shooting. Je l’ai rencontré dans son bureau de la mairie, avant qu’il aille à son taf. Alors, bon, j’aurais pu lui demander de courir un coup, la cravate dans le vent, voire d’enfiler un short, mais je n’y crois pas trop.

    Je suis d’accord que la photo est un poil austère. Je ne l’aurais peut-être pas mise s’il n’y avait pas l’autre et les deux vidéos, pour donner une image plus réelle de JCF, tel qu’il est.

    Sinon, vous avez tout ça, mais j’ai pas les droits 😉

    Maintenant, en 1h30 d’entretien, eh ben, hein, je suis pas mécontent d’avoir pu faire tout ça.

  • beau portrait,
    la personnalité est attachante, et rare, car les partis et les politiciens pro laissent peu de place aux ‘indépendants »

    je suis toujours surpris que la gauche, et surtout les partis  » installés » PS/PC, radicaux ne trouve pas , ne présente pas plus de professeurs quadras, de docteurs quinquas, de travailleurs (syndicalistes) en activité, qui ont la capacité de mieux comprendre la société, de permettre à chacun de s’identifier.

    sur le contenu, en matière de mixité sociale, de loi SRU, une peu de pugnacité eut été bienvenue

  • Vous me faites penser que j’avais prévu une question un peu « titillante » sur les Roms, en lui demandant s’il pourrait en accueillir à Neuilly ou s’il sauterait aux prochaines municipales. Dans le cours de la conversation, ça n’est pas venu. C’est peut-être dommage, en effet. D’autant que je ne suis pas trop inquiet sur sa capacité à répondre.

  • Bravo pour cette interview qui permet de découvrir une personnalité pas assez médiatisée.

    Pour en savoir plus, il m’intéresserait de savoir ce que M. Fromentin pense de la loi SRU qui demande aux communes d’avoir dans leur parc de logements 20% de logements sociaux. Est-elle respectée à Neuilly, dans la négative pour quelles raisons, envisage-t-il des actions dans ce domaine. Il parait que son prédécesseur à la mairie ne s’en souciait guère.

  • Koz a écrit :

    Et puis, certains ont une capacité de travail et de concentration que d’autres n’ont pas.

    On en connaît même qui, en plus de leur boulot, sont capables de tenir un blog d’une envergure nationale sans autre rémunération que l’édification de leurs lecteurs.

  • « Et puis, certains ont une capacité de travail et de concentration que d’autres n’ont pas ».

    de travail, de concentration, de délégation aussi !

  • Bonsoir à tous,

    les circonscriptions gagnées d’avance montrent souvent le pire des partis politiques, et il est donc assez logique que l’UMP, par ses manoeuvres maladroites, aient laissé un espace politique qu’un « outsider » a saisi avec talent. J’aurais probablement voté pour lui si j’habitais ce paisible no-man’s land entre Paris et La Défense. Je pense qu’il arrive d’ailleurs assez souvent qu’au niveau municipal, des personalités consensuelles et peu partisanes émergent.

    J’ai toutefois quelques questions ou réserves. La première est que je ne vois pas très bien le lien entre son engagement politique et la mondialisation. Cette dernière demande certainement de nous remuer, mais on pourrait discuter longtemps pour savoir si la discipline de parti est favorable ou défavorable à ce genre de réformes. Je serais ravi d’en avoir une explication plus précise.

    Ensuite, je pense que si Neuilly n’est pas une caricature (on y trouve, comme à Paris, Vincennes… une majorité de membres de la classe moyenne supérieure), j’ai compris de son interview que la principale difficulté de son travail tient à une nécessaire diplomatie pour gérer tous les notables présents. Je ne nie pas la difficulté de l’exercice, mais je ne suis pas sûr que cela prépare à des responsabilités plus larges. Même les maires d’Aix en Provence ou d’Annecy sont sans doute confrontés à un plus large éventail de difficultés: il y a par exemple de vrais quartiers populaires dans ces deux villes.

    Je suis fondamentalement attaché au bipartisme, car cela permet au peuple de faire un choix, même s’il est biaisé ou réducteur. Sans cela, tout devient après l’élection une combinaison de notables sur lesquels les électeurs n’ont aucun contrôle. Les « divers droites », auxquels correspond sans doute M Fromentin, ne sont pas les plus dangereux pour le bipartisme, mais ils contribuent parfois à la confusion. Je préfèrerais sans doute le voir mettre son talent au service de l’UMP, maintenant qu’il a acquis sur le terrain une légitimité.

    Enfin, je viens de consulter les vidéos, et l’ingénieur que je suis est assez choqué par le jugement mitigé, voir négatif que porte M Fromantin sur l’importance de la technologie. Je travaille dans une entreprise où nous nous battons tous les jours pour exporter, ce qui est le nerf de la guerre de la globalisation, et le succès à l’exportation passe en grande partie par nos capacités à concevoir et fabriquer des produits et des services innovants. je trouve toujours dommage que ceux qui ne sont pas sur la ligne de front de cette mondialisation fassent la fine bouche à ce sujet, et glosent doctement sur les valeurs. Les allemands n’ont pas nos réticences, et ils sont le premier exportateur mondial.

    Je ne nie pas l’importance d’une société harmonieuse. Mais je pense qu’une partie du mal français est ce mépris un peu snob des sciences et des techniques, d’autant plus dommage que, quand nous décidons de nous y mettre, je pense que nous avons les meilleurs techniciens, ouvriers et ingénieurs du monde. Et en plus, l’industrie (au sens large), c’est vraiment sympa: Comparez un ouvrier d’un grand constructeur automobile et un employé d’un call-center: il est facile de voir celui qui est le plus heureux.

  • Les activités professionnelles de Fromantin lui donnent une certaine indépendance par rapport à la dimension carriériste de la politique. Et historiquement, les maires de grande ville ont longtemps été des notables exerçant des professions libérales : avocats, médecins…

    Ils sont aujourd’hui remplacés pour l’essentiel par des professeurs venus de l’Éducation Nationale. Pourquoi il en est ainsi, on le sait. Est-ce un bien ? J’en doute…

  • Aristote a écrit : :

    Ils sont aujourd’hui remplacés pour l’essentiel par des professeurs venus de l’Éducation Nationale. Pourquoi il en est ainsi, on le sait.

    Excusez-moi de vous harceler mais je suis friand de vos lumières et, personnellement,je ne savais pas qu’il en était ainsi pas plus que je ne sais pas pourquoi. (et quand je demande à google, il ne me parle que de Xavier Darcos)

  • je suis tout à fait intéressé par les données dont aristote tire son commentaire, ayant été moi-même surpris par le très faible nombre de professeurs dans la carrière politique: maire, député, sénateur, ministre, président de la république…

    beaucoup d’avocats par contre, relativement peu de médecins…

    peut-être les électeurs (ou les partis) sont-ils plus sensibles au verbe qu’à l’action.

    lorsqu’on y regarde de près , beaucoup de nos politiciens, dont notre bien-aimé premier ministre, sont montés par cette « voie royale » : assistant parlementaire/cabinet du ministre, maire coopté , député « hérité », et plus si affinités…ce qui permet de n’avoir jamais exercé un « vrai « métier non politique…

    c’est peut être d’abord en cela, avec ce parcours atypique, que JC Fromentin est intéressant!

  • @ Raoul

    Lyon : Collomb, Marseille : Gaudin, Montpellier : Frêche, Tours : Germain, Brest : Cuillandre, Nantes : Ayrault, Chinon : Duvergne, etc. Et ceux qui ne sont pas enseignants d’origine, sont souvent d’anciens fonctionnaires : Juppé, Aubry,…

    L’explication est simple : la France est le seul pays au monde où un fonctionnaire peut être candidat à une fonction publique sans avoir au préalable démissionné de la fonction publique ; son risque « professionnel » est nul, d’autant plus que le temps passé comme élu compte dans son ancienneté comme fonctionnaire. S’il est battu à une élection, il réintègre sans pénalité aucune. Et l’EN n’ira pas souvent contrôler la présence effective des militants qui montent au sein d’un parti…

    Concurrence parfaitement déloyale vis-à-vis des non fonctionnaires intéressés à la vie publique. Essayez donc si vous êtes cadre d’une entreprise de faire ce qu’il faut pour être maire d’une grande ville !

    Le succès de Fromantin dans sa vie professionnelle antérieure lui permet aujourd’hui d’être libre vis-à-vis des risques de la carrière politique. Le statut de fonctionnaire des professeurs leur permet de faire cette carrière sans risque.

  • @ francis

    J’ai rédigé mon commentaire avant de prendre connaissance du vôtre. Il y a de fait beaucoup d’enseignants comme maires, moins comme ministres, ces derniers viennent plutôt de l’ENA via une carrière de cabinet.

    Et l’on dit beaucoup que les maires de grandes villes sont peu intéressés par le succès à la présidentielle de leur parti d’appartenance, car ils ont compris que le parti au pouvoir est rarement populaire, c’est au niveau national qu’il faut gérer le déficit, les retraites, etc. « Leur » parti au pouvoir ne facilite pas leur réélection comme maire, bien au contraire !

  • La première partie est intéressante. La video, moins convaincante parce qu’une reprise ( forcément) des grands problèmes que retrouvent tous les politiques.
    M. Fromentin semble ne pas apprécier les « partis installés » en effet les « encartés » de partis qui acceptent de soutenir leurs idées, sont souvent plus intéressants que les « dévoués » que l’on traite volontiers de « godillots » mais qui sont indispensables, pour faire le « boulot » ingrat (affichage, tracts recherche de fonds etc…) M. Fromentin en fera l’expérience et, s’il veut faire un travail sérieux il sera, comme les autres, obligés de devenir un de ces politiques « professionnels » auxquels il ne voudrait pas ressembler.
    Il est exact que certains élus et élues des Hauts de Seine (je ne parle pas de Neuilly) pourraient me semble-t-il être remplacés MAIS, ils sont réélus régulièrement, ils font paraît-il du clientélisme c’est aussi la façon de dire qu’ils font leur travail d’élus : faire ce que souhaitent leurs électeurs !
    M. Fromentin est sûrement , pour le moment, le chevalier blanc qui n’hésite pas à jouer avec panache l’indépendance vis à vis du suzerain MAIS, pour l’instant notre pays a besoin de politiques aguerris, ayant une profonde connaissance des dossiers, des relations internationales autres qu’a travers une entreprise aussi florissante soit-elle et, mais c’est peut-être ce que M. Fromentin souhaite, et c’est son droit, tout ce qui affaiblirait Nicolas Sarkozy en détournant cette clientèle de décideurs « au bras long » qui habitent Neuilly peut amener la gauche en 2012 ! Destabiliser la droite est un exercice élégant dans les dîners mondains mais peut avoir quelques conséquences fâcheuses non pas auprès des plus privilégiés qui prennent des « assurances » dans chaque camp mais des classes moyennes qui sont les malaimées de la gauche il serait plus difficile certes, mais plus valorisant de trouver des réponses aux démagogues roses qui assurent à longueur de temps qu’ils feraient mieux !
    M. Fromentin a eu la chance de se trouver là au bon moment opposé à un fort en thème et ensuite à un « godillot » dévoué certes, mais ne faisant pas le poids, il faudra pourtant s’il continue à vouloir étendre ses ambitions, qu’il en prenne la mesure et je le crains fasse quelques tâches sur son pourpoint blanc !

  • Azerty, je comprends votre positionnement et je peux deviner les blessures intimes sous-jacentes que vous avez vécues. Mais il reste empreint de cynisme et d’utilitarisme. Et c’est cynisme.

    Cynisme parce qu’en fin de compte, allez, Jean-Christophe Fromantin doit bien être un peu comme tous les autres qui, eux-mêmes ne sont pas jolis-jolis. Bon, je ne peux pas me porter garant de JCF sur la tête de ma mère, elle n’est politiquement pas fiable. Mais si je suis bien certain qu’il a une ambition politique, je suis encore prêt à penser qu’il y a un peu plus que ça. Il pourrait être moi dans quelques années. Et dans quelques années, quelqu’un dirait de moi si je m’engage que j’y trouve probablement mon intérêt bien compris.

    Utilitarisme parce que, dans la crainte terrible d’avoir la gôche au pouvoâr, on finit par abdiquer ses convictions. On adopte celle du patron, on en change, et puis quelques années après, on est déçus (voyez, c’est moi qui devient cynique, mais bon, prenez Chirac…) et on se demande pourquoi on l’a tant soutenu. Et puis pendant que l’on soutient fièrement et fidèlement le patron, lui se fout peu à peu de vos convictions. Normal, vous êtes un vote acquis. Et puisque vous y avez renoncé vous-même, à vos convictions, c’est que vous n’y teniez pas vraiment. Pourquoi lui s’en soucierait ? Alors, voilà, il vous emmène où vous ne vouliez pas aller, et vous dites « amen », parce que sinon, ce sera la gôche. Soit dit en passant, la gôche, ça lui réussit pas plus que ça, les présidentielles. Alors entre l’épouvantail Le Pen et l’épouvantail la-gôche, y’en a un peu marre de se faire réduire au silence. Et comme en politique, on ne vous écoute que lorsque vous instaurez un rapport de forces…

    Ensuite, non, le clientélisme, ce n’est pas « ce que demandent les électeurs », le clientélisme, c’est acheter des voix, c’est négliger le bien commun et même l’intérêt général.

    Quant à Jean-Christophe Fromantin, oui, bien sûr, il devra confirmer. Oui, bien sûr, les circonstances des précédents municipales étaient un peu particulières. Mais si vous pensez que cette campagne a été facile, je crains que vous ayez mal lu le début de ce billet, et négligé le fait qu’elle ait été menée contre la volonté de quelqu’un qui n’est pas dépourvu de pouvoir.

  • Aristote a écrit : :

    Les activités professionnelles de Fromantin lui donnent une certaine indépendance par rapport à la dimension carriériste de la politique. Et historiquement, les maires de grande ville ont longtemps été des notables exerçant des professions libérales : avocats, médecins…

    … Et rarement des chefs d’entreprise. Je ne dis pas qu’il n’y a pas d’avantages à cela, mais je voudrais bien savoir comment il fait pour tout concilier, à moins de déléguer fortement d’un côté, de l’autre, ou des deux (sans compter la difficulté de déléguer le troisième côté, celui de la famille).

    @ azerty:
    Tiens, un commentaire quasi-militant. Ça faisait longtemps que je n’en avais pas vu un ici, serait-ce 2012 qui approche ?

    Je suis 100% d’accord avec la réponse que vous a faite Koz, et j’ajouterais ceci: une victoire de la gauche en 2012 serait-elle un désastre si grand que cette perspective justifie de soutenir aveuglément la majorité actuelle ? La dernière fois que cela s’est produit, la France a survécu, vous savez. La gauche ne ferait pas mieux que Sarkozy ? C’est bien possible. Reste à montrer aux électeurs non-acquis (genre, ma pomme) en quoi la gauche pourrait faire pire. Bon courage.

  • Merci effectivement pour ce positivisme, hélas c’est sans doute un des points faibles de JCF, à savoir qu’il est trop honnête, pas assez apparent sur Neuilly dans un monde ou il ne faut pas seulement faire mais faire savoir. Il ne fait pas assez valoir son travail et ses idées sur place et est encore inconnu de beaucoup de ses concitoyens alors que la tête de son concurrent apparaissait à tout moment sur quasiment toutes les photos du journal des hauts de Seine avant l’épisode Epad. Le projet d’enfouissement de la 13 est accaparé par l’UMP et JCF se débat comme il peut pour se faire entendre mais, là aussi, trop faiblement surtout quand on connait les relations entre l’UMP et le bâtiment. Quand la grosse Bertha du parti lancera son poulain, quelles seront les appuis médiatiques de JCF ?
    En plus Nicolas Sarkozy avait fait un excellent travail sur Neuilly et était très ouvert à ses concitoyens qu’il recevait sans façon une fois par semaine, ça aide quand on porte le même nom face à quelqu’un qui n’est connu que parce qu’on essaie de le descendre.
    Faut il souhaiter que cette opération se renouvelle avec la même force et la même bétise pour que Fromantin réussisse ?

  • Gwynfrid a écrit : :

    Reste à montrer aux électeurs non-acquis (genre, ma pomme) en quoi la gauche pourrait faire pire. Bon courage.

    Ca, c’est le job de Benoît Hamon 🙂

  • @ Koz:
    Alors, voilà, il vous emmène où vous ne vouliez pas aller, et vous dites « amen », parce que sinon, ce sera la gôche. Soit dit en passant, la gôche, ça lui réussit pas plus que ça, les présidentielles. Alors entre l’épouvantail Le Pen et l’épouvantail la-gôche, y’en a un peu marre de se faire réduire au silence. Et comme en politique, on ne vous écoute que lorsque vous instaurez un rapport de forces…

    Koz,

    j’aimerais développer un peu plus ce point avec toi. Je n’ai aucun problème pour que, suivant tes sensibilités, tu votes plutôt à gauche si tu penses que la gauche représente mieux tes idées, ou que la droite mérite, par son mauvais comportement, de perdre le pouvoir à n’importe quel prix.

    Par contre, je pense que le fait de choisir entre deux alternatives organisées par les grands partis est la moins pire des possibilités. Au moins, tu sais à peu près ce pour quoi tu votes: le choix que tu as n’est peut-être pas idéal, , mais au moins tu as un vrai choix, et il est à peu près clair.

    Si nous élisons chacun un député sans étiquette dans notre circonscription, tu auras potentiellement:

    • une instabilité politique qui interdira à n’importe quelle réforme d’être menée. Essaie donc de construire une autoroute dont tout le monde voudra qu’elle passe juste à côté de chez soi, mais pas trop près;

    • aucun contrôle des citoyens sur la politique qui sera menée à la fin, puisque les principaux choix résulteront de tractations de couloir dont nous, simples citoyens, ne sauront rien.

    Je comprend évidemment ta frustration que tes idées ne soient pas suffisamment représentées, mais je pense que tu n’as pas d’autre choix que d’essayer de convaincre un des deux grands camps de la politique que tes idées sont les bonnes.

  • Ma toute première réaction,[…] voilà un diviseur

    Il faut avoir sacrément le doigt sur la couture du pantalon pour avoir ce genre de réaction, non? Ca ne m’était jamais venu à l’idée. Il est heureux que vous ayez changez le fusil d’épaule.

    Quand la grosse Bertha du parti lancera son poulain

    Pas très gentils pour la pauvre Isabelle…

    @Joyeux Acier

    C’est quoi cette passion pour le bipartisme? En Europe, il y a un tas de pays où les majorités sont faites d’alliances à géométrie variable. Ils ne s’en portent pas plus mal. Je dirais même plutôt mieux. Paceque aucun parti ne bénéficie de rente de situation durable.

  • Koz a écrit : :

    Il pourrait être moi dans quelques années.

    J’y avais déjà pensé que tu y avais pensé, selon la formule consacrée, en te rasant.

  • Que jc Fromantin soit un « performant de fond » , plus personne n’en doute – si ça n’avait pas été le cas, le cafouillage de l’autre liste aux municipales, n’aurait eu qu’un impact léger sur une victoire qui toujours leur était acquise d’avance. – Et puis , sans doute que les électeurs de la ville ont le gène de la liberté et du bon goût 🙂

  • à aristote, pour poursuivre cet échange sur l’origine professionnelle des hommes politiques, un peu en marge du sujet principal: je ne suis pas certain que la liste des maires ex profs que vous citez représente une telle surreprésentation importante eu égard à la proportion de profs dans les 30 millions de salariés.

    par contre, je note une évidente très bonne représentation des professeurs de droit (3 sur 8), tout à fait en ligne avec un président avocat, un premier ministre qui a a fait du droit, une ministre des finances avocate, etc…et la proportion de métiers du droit (avocats, juges, notaires, …) parmi les maires et les députés est très forte, en France comme ailleurs d’ailleurs.

    depuis le début de la V eme, 2 présidents avocats, 2 haut fonctionnaires, un militaire, un ex-prof reconverti dans les affaires…

    je reve comme vous de parcours alternés entre vie professionnelle et mandats politiques,
    je pense que la crédibilité et l’efficacité de notre systéme démocratique auraient beaucoup à y gagner

  • @ Joyeux Acier : je ne suis pas un défenseur des régimes parlementaires, de la IVème République et des tractations de couloir. Je l’ai suffisamment écrit ici. Mais j’observe que le fonctionnement actuel du pouvoir politique s’assimile à un rouleau compresseur et que, avec lui comme avec tous les autres mais peut-être un peu plus avec lui, seul le rapport de forces compte. Je le ressens certainement plus fortement parce que j’ai développé mes convictions ces dernières années. L’UMP est devenue (on verra si cela a une chance de changer) un étouffoir dans lequel seules les idées d’un courant sont prises en compte, les autres étant ramenés au rang de réservoirs de voix. Je n’attends pas d’avoir un président catholique, que je n’aurai pas, mais je n’ai pas envie de sacrifier mes convictions. Je ne pense pas, d’ailleurs, que l’on mette la droite en péril en les affirmant – Nicolas Sarkozy se débrouille assez bien tout seul. A cet égard, il ne s’agit pas de frustration.

    Je ne pense pas non plus que l’exemple de Jean-Christophe Fromantin aille dans le sens que vous indiquez, où chacun souhaiterait que l’autoroute ne passe pas près de chez lui. Son positionnement, quant à la couverture de la N13 ne le suggère pas. Et je ne vois pas non plus en quoi le bipartisme nous préserverait de cela.

    Pepito a écrit : :

    J’y avais déjà pensé que tu y avais pensé, selon la formule consacrée, en te rasant.

    La vie est longue. Lui-même y pensait-il à mon âge ?

    @ francis: regardez le groupe socialiste à l’Assemblée. Il y a une certaine diversité mais « professeur », « inspecteur des impôts », « cadre territorial » reviennent souvent.

    vercaud a écrit : :

    Quand la grosse Bertha du parti lancera son poulain, quelles seront les appuis médiatiques de JCF ?

    Vous avez bien raison. Toutefois, il a quelques relais et je ne suis pas certain que tous les neuilléens goûtent l’omniprésence de l’omni fils à papa. Après, n’habitant pas Neuilly, je ne peux pas en dire plus sur sa visibilité locale. Il est vrai que c’est plus facile lorsque l’on a la machine du parti derrière et qu’on ne fait que ça (entre deux partiels).

  • vous avez raison , koz, d’après mon décompte (c’est étonnant que cette info ne semble pas disponible en standard, qu’il faille aligner soi-même les bâtonnets !) il y a plus d’enseignants que je ne le pensais: 53 professeurs (dont certains des universités, de médecine) moitié gauche (27), moitié droite (26), et 12 instits (tous PC/PS), ce qui fait 65, soit 11% de l’assemblée. il y a en France 850 000 enseignants  » Educnat », une centaine de milliers enseignement supérieur (2,2 M d’étudiants) soit un taux proche de 1 pour 15 000.

    j’avais aussi un peu raison : il y a 36 avocats (sans les « petits nouveaux » semble t il ) pour une profession de 50 000 robes, soit un taux de 1 pour 1500. Vous avez dix fois plus de chances d’être parlementaire qu’une personne égale en droits et en devoirs, enseignante, aussi brillante que vous, et pour être ministre, ou même Président, j’vous dis pas!

  • Quelle drôle de chose que la vie politique française. Un peu plus informative que celle des pays rivaux et/ou comparables. Elle indique mieux le degré de décadence dans lequel notre civilisation se situe aujourd’hui. C’est ainsi, les cycles sociaux humains se suivent. Pour l’humain, impatient et à la vue courte par nécessité physiologique, tout va trop lentement à son gout, dès lors qu’il souffre. Sauf le plaisir, toujours trop rapide.
    Mais comptez quatre siècles entre les inquiétudes d’Octave et l’arrivée des Burgondes. Nos signes pas encore filtrés par le temps de l’histoire et sans magnificences se repèrent facilement. Le premier de ceux là ? Le règne des « bacs A et B », des éditorialistes enflés comme des Aras, des jeunes journalistes aux seins gonflées et péremptoires comme des prostituées en début de carrière, des joueurs de balle au pied, commentateurs politiques des plus avisés à leurs heures perdues, des animateurs télévisés hébétés par leur propre enthousiasme, des publicitaires « créatifs ou créateurs » auto encensés égoïstement par eux-mêmes, des acteurs et auteurs entretenus pour leur modeste talent par les dividendes de ceux qui travaillent encore, des « intellectuels – penseurs » qui philosophent penchés sur les bonnes tables, aux hublots des classes affaires ou sur les textes sacrés sans savoir le latin ni l’hébreu . Ce signe là, ce « règne » est irritant, au pire comme une piqure de moustique. Plus ennuyeux est l’existence de filières financières dans les grandes écoles d’ingénieur, la démission des garçons de la médecine et de l’armée, la perte d’agressivité grégaire de l’élite, la vrai je veux dire. Un troisième signe est celui de l’absence de débats politiques actuels. Seules les discussions archaïques du 18ème , 19ème et 20ème siècles occupent les langues de nos syndicalo-politiques professionnels.
    Quand parlerons nous enfin des évolutions probables du genre humain et de ce qu’il convient pour discourir ? Bové se pose comme bioluditte, dans un combat perdu mais du moins dans un discours plus adapté aux temps actuels. Quels choix pouvons nous faire à tel ou tel moment ? Quelles craintes avoir ? Quelles attitudes et quelles mesures de sécurité doivent être adoptées? Bref pour des trans humains nous en avons bien peu conscience encore. Nos pauvres « bac B », avocats ou même pas, dans l’incapacité de raisonner à haut niveau, conseillés par d’autres milieu de classe, tout entier occupés à se gargariser d’eux-mêmes ne comprenant rien du temps qui passe, se bousculent les uns sur les autres dans le triste spectacle d’une décadence amorcée depuis longtemps. Quant à nos bac C, intelligemment repliés sur eux-mêmes, ils déploient leurs talents à s’enrichir financièrement en contournant toutes les règles fiscales stupidement accumulées par la pensée énarchique française.
    Il est bien ce Fromentin. Un signe opposé bien sur et pour l’instant. Nous verrons bien. D’autres avant lui, d’autres après lui existent et existeront. Après tout, si l’on pense la civilisation comme un code qui régit honorablement les rapports entre les humains, et bien notre décadence a débuté à Azincourt, lorsque les règles d’honneur furent transgressées par les pensées les plus viles.

  • Euh….. Je suis surpris des réactions des lecteurs. Tout le monde semble y aller de son « enfin un discours différent ! » et de son « ça fait du bien ! ». Pourtant, vraiment je ne vois rien que du vide intersidéral dans les propos de cet homme. Une pure soupe de politiquement correct sans un bit d’information utilisable.

    Il me semble franchement que ses origine catholiques et « monde réel » ne sont que des marchepieds au service de son ambition. Il me fait penser à BAYROU : 1/3 d’ambition, 1/3 d’incompétence, 1/3 de vide – et je dois dire que dans l’interview c’est surtout ce dernier tiers qu’il met en valeur.

  • Koz a écrit : :

    Merci. Sans vous, on aurait prétendu que je sélectionnais les commentaires.

    Personnellement, je n’ai pas pensé que vous aviez sélectionné les commentaires. Ce que j’ai pensé c’est que Fromantin avait diligenté ces commentaires trop dans la ligne du parti pour être honnêtes. Mais bon.

    Et puis lorsque j’ai rouvert le post, j’ai été un rien crispé par une de vos « auditrices ont la parole » dont j’aurai préféré qu’elle reste à son tricot plutôt que de me critiquer en recopiant un proverbe trouvé dans une papillote – je me suis dit qu’elle avait peut-être pensé faire un truc drôle et c’est ça qui m’a crispé.

    Du coup j’ai creusé un peu le sujet : j’ai été voir qui étaient ceux qui postaient les jours précédents histoire de voir s’il n’y avait pas un loup évident dans cette affaire. Et bon. Je dois dire que non. Je vois Aristote, Henry le Barde, Hervé, Gwynfrid, Pepito, etc. bref des gens qui semblent des habitués de votre blog. Donc apparemment pas des copains de Fromantin remplissant leur copie. Je reste donc songeur…

  • Je suis Neuilléen et électeur de Fromantin.

    Je voudrais dire à Yann qu’il n’a pas tort de souligner le côté un peu vide du discours de Fromantin. Ceci dit on l’a élu comme maire, pas pour qu’il révolutionne les idées politiques. Pour l’instant, concernant son action municipale, ça se passe bien.

    Je voudrais surtout lui expliquer pourquoi on a voté pour Fromantin: pour une autre façon de faire de la politique, qui ne soit ni clanique ni clientéliste. Il faut comprendre que ce n’est pas un vote contre les Sarkozy père et fils: je conserve toute mon admiration à l’égard du père et je trouve beaucoup de talent au fils.

    Mais lorsque l’on est à Neuilly, on a d’autres exemples sous les yeux, tout proches, et ils font frémir d’horreur: la guerre des Ceccaldi-Raynaud à Puteaux (Joelle Ceccaldi Raynaud est maire de Puteaux et député de la circonscription Puteaux-Neuilly; elle est en lutte contre son père, lui-même ancien maire et qui en avait fait sa dauphine, et ils se sont notamment affrontés aux dernières municipales), et la résurrection des Balkany à Levallois. Souvenez-vous que Balkany a été remplacé à la mairie de Levallois par une liste indépendante et morale – un peu le modèle Fromantin – qui s’est déchirée et s’est faite battre par Balkany aux élections suivantes. Le modèle est connu: clientélisme de bas étage et fonctionnement clanique, et l’on voit avec ces deux exemples combien il est efficace.

    L’antidote ne peut pas être la simple vertu. Il faut aussi le talent du gestionnaire (d’où l’attraction du chef d’entreprise), le courage et la résilience.

    Je vais plaider pour ma paroisse: l’élection de Fromantin veut dire quelque chose sur ce que sont les neuilléens, et les citoyens en général. Ils sont accessibles à un renouvellement de la démocratie lorsque de nouvelles équipes leur montrent qu’elles sont crédibles.

    PS: je suis trop déçu que Coeos2 ait quitté le blog. J’aurais été tellement flatté que ma modeste prose soit lue par un « bac C » tel que lui. Ceci dit, c’est Nietzsche qui aurait été surpris que la fabrique des übermenschen soit confiée à l’éducation nationale française !

  • @pulp : Vous oubliez la saga de l’inénarrable Aeschlimann à Asnières … Ceccaldi-Raynaud, Balkany, Aeschlimann : que des collaborateurs très proches de Sarkozy père. « Conserver toute son admiration » pour quelqu’un qui choisit de s’entourer de pareils individus me semble tout à fait contradictoire.

  • @ Yann: Je vous confirme que je ne suis pas un copain de M.Fromantin, que je n’habite pas Neuilly et qu’il y a fort peu de chances que j’y habite un jour. Si ce que j’ai exprimé vous laisse songeur, c’est volontiers que je débattrai avec vous de la vacuité ou de de l’intérêt des propos rapportés par Koz dans cet entretien. À condition, naturellement, que vous preniez la peine d’argumenter, ce que vous n’avez pas fait jusqu’à présent.

  • @ Yogui:
    Permettez-moi de rester maître de mes admirations.

    Il se trouve que Sarkozy père a débuté sa carrière entouré de ces élus-là, et il a trouvé en eux des alliés. Il reste à prouver qu’il aurait eu les mêmes méthodes. Je ne le crois pas pour ma part.

    Et pourquoi ne mériterait-il pas une admiration supplémentaire pour s’être élevé au-dessus de ce milieu ? Voulez-vous que l’on vous rappelle les fréquentations de jeunesse de Mitterrand, de Pompidou, ou encore de De Gaulle qui traînait ses guêtres d’officier d’état-major au cabinet de Pétain ? Tous les hommes politiques ont un passé, et les hommes d’Etat s’élèvent au-dessus de leurs amis. Ne prenez pas la peine de me dire que vous ne voyez pas Sarkozy en homme d’Etat, d’une part je sais déjà que vous le pensez et d’autre part vous ne m’en convaincrez pas.

    Jean Sarkozy a du talent pour la politique. C’est facile à constater de visu, loin des a priori voyant en lui un pantin fils à papa. Ce sera un rude adversaire pour Fromantin. La force de JCF c’est d’avoir saisi sa chance au bon moment, avant qu’un pantin s’installe dans le fauteuil et le garde chaud pour Jean Sarkozy (il raconte très bien ce moment dans son interview: il est absolument seul, il a l’intuition qu’il y a un vide, il se lance et réussit en quelques semaines – notez qu’il y avait un ou deux autres candidats avec le même profil, et que lui seul a résusi sa percée).

    Cette respiration politique est une bonne chose pour la ville. Si Fromantin est vraiment très bon, s’il prouve qu’il est capable de faire avancer des dossiers hyper compliqués et lourds comme celui de l’avenue Charles de Gaulle, alors il aura sa chance aux prochaines élections.

  • Gwynfrid a écrit : :

    @ Yann: Si ce que j’ai exprimé vous laisse songeur, c’est volontiers que je débattrai avec vous de la vacuité ou de de l’intérêt des propos rapportés par Koz dans cet entretien. À condition, naturellement, que vous preniez la peine d’argumenter, ce que vous n’avez pas fait jusqu’à présent.

    Bon. Il est vrai que je n’ai pas argumenté mes propos. Mais comme vous m’y invitez gentiment, je me remets au travail de façon un peu plus attentive.

    Koz l’interroge d’abord sur le sens de son engagement et il répond que, face à la mondialisation qu’il observe, les candidatures aux législatives n’incarnaient pas – ou pas assez – ce « renouveau que devait générer ce paradigme qui se dessinait et ce réaménagement des forces et des équilibres dans le monde ». Quel paradigme ? Quel réaménagement des forces ? Nous n’en saurons rien.

    Mais donc, ce mystérieux paradigme qui se dessine serait sa motivation pour se présenter aux législatives ? Moi aussi je m’intéresse beaucoup à la mondialisation. Ça me donne envie de lire des livres, d’en discuter avec d’autres, de participer éventuellement à des forums… d’autres choses encore, mais de me présenter aux législatives…. Non vraiment je ne vois pas le rapport.

    Ensuite, notre homme déclare : « Cela a été vraiment une réaction à fleur de peau, [..]. En trois semaines, j’ai pris mon voisin de palier comme suppléant, j’ai déposé un dossier en préfecture, je me suis retrouvé candidat aux législatives ». Euh… reprenons calmement. Il dit qu’il se lance dans la politique locale parce qu’il trouve que les autres n’incarnent pas assez ce « renouveau que devait générer ce paradigme qui se dessinait et ce réaménagement des forces et des équilibres dans le monde » ? Ah, non. Désolé mais non. Le type qui me dit qu’il y a un fossé entre les nécessités de la mondialisation et le discours des hommes politiques, d’accord, j’acquiescerai poliment. Mais si ensuite ce type me dit que du coup ça lui donne une telle envie de se présenter aux législatives qu’il en passe aux actes, je crois que je commencerai franchement à le regarder d’un autre œil. Et si en plus j’apprends que ce type est père de famille avec 4 enfants et chef d’entreprise… là je me dis qu’il a pété un câble – ou qu’il se moque de moi…

    (Bon, vu les lignes consacrées à la première question, il faut que j’écourte un peu la suite)

    Deuxième question : il nous dit qu’il avait le souci de faire progresser la ville dans son quotidien mais nous ne saurons rien de ce qui n’allait pas ou pouvait être amélioré. Il dit qu’il est libre par rapport à la dynamique qu’il lance, mas quelle dynamique ? Quels buts ? Rien.

    Je ne vais pas faire toutes les questions dans l’ordre ; ce n’est pas qu’il n’y a aucune info dans cette interview mais c’est que la soupe politicienne y domine tout le reste. Que signifie par exemple une phrase telle que « Il y a une dimension extrêmement humaine dans cet engagement, et bien au-delà de ce que j’imaginais » ? Qu’imaginait-il donc par rapport à l’entreprise ? Des robots à la mairie ? Ou bien est-ce plutôt qu’il a découvert que l’on était plus humains dans une mairie qu’ailleurs ? Rien de tout cela bien sur. C’est juste pour faire joli.

    Peu après : « Cela suppose d’avoir une idée très précise de l’éthique, des valeurs, de celles que l’on veut bien donner à la vie, parce que c’est le coeur de l’engagement politique. » Mais de quelles valeurs parle-t-il ? Donne-t-il un seul exemple de son engagement ? Et puis quelle est la consistance de tout ceci ? Ou bien on s’engage pour « une idée très précise de l’éthique » ou bien on s’engage sur « une réaction à fleur de peau » mais pas tout et son contraire.

    Pour moi le type qui a un tel discours n’a sur le fond ni idée ni éthique. Je ne dis pas qu’il est pire que les autres mais je ne vois pas en quoi il est différent.

  • @Yann

    Votre explication sur trois paragraphes pourquoi vous n’avez pas compris pourquoi Fromantin a décidé de se présenter aux élections est assez révélatrice sur votre sensibilité. Ce que Fromantin dit à ce sujet est tout à fait compréhensible pour la plupart des gens, si cela ne vous parle pas, c’est votre droit. Je suis surpris que vous posiez les questions : Quel paradigme ? Quel réaménagement des forces ? Vous croyez sincèrement que rien n’a changé ces vingt, voire ces dix dernières années, sur la façon dont fonctionne le monde ?

    Mon but n’est pas de vous importuner, mais sachez que si vous faisiez un peu plus confiance au gens en général vous comprendriez plus facilement les propos de Fromantin (j’ai l’impression que vous placez le curseur sur l’honnêteté des gens que vous ne connaissez pas systématiquement trop bas).

  • @ Yann: Je vous remercie d’avoir pris le temps d’expliquer votre point de vue. Je comprends, de ce que vous dites, que l’aspect philosophique, donc plutôt abstrait, des réponses de M.Fromantin, vous agace : cela vous semble creux parce que cela ne vous parle pas. C’est concevable, mais il est alors difficile de vous répondre autre chose que: on ne peut pas plaire à tout le monde.

    Votre point de vue est toutefois intéressant pour ceux qui, comme moi, apprécient son discours: cela nous fait prendre conscience de ses limites. JC.Fromantin est-il susceptible d’attirer des appuis au-delà d’une catégorie particulière, pour laquelle il suffit de faire allusion à certains grands principes éthiques pour être immédiatement compris et reçu ? Cela reste à prouver.

    Sur les deux questions que vous abordez:

    1) Pourquoi s’est-il lancé en politique: la réponse de M.Fromantin n’est rien d’autre qu’une façon polie de dire que les candidats en présence étaient nuls. Ils représentaient une classe politique locale ossifiée dans sa certitude qu’un âne avec une étiquette UMP sur le dos pouvait passer au premier tour. Je n’ai pour ma part aucun mal à le croire. Sa réaction – puisque c’est comme ça, je me présente, je peux faire au moins aussi bien – est celle de beaucoup de débutants en politique. En fait, c’est celle que, personnellement, j’aurais bien aimé être capable d’avoir en certaines occasions !

    2) Sur les progrès dans sa ville: il est exact que la réponse manque d’exemples concrets. Cela dit, il sait qu’il ne s’adresse pas à un public neuilléen, donc qu’une réponse ancrée dans le local ne servirait pas à grand-chose. De façon générale, toute l’entrevue parle d’idées de relativement haut niveau – mais cela vient des questions posées, qui ne sont pas au ras des pâquerettes non plus. J’ai le plus grand respect pour le concret, grande faiblesse des politiciens français en général. Mais dans le contexte de cette discussion, je ne vois pas comment il pourrait être abordé sur le fond.

  • Je peux comprendre les réserves de Yann. En écoutant les vidéos une première fois, je me disais que cela restait trop abstrait. En les réécoutant, parce qu’il fallait bien les monter, j’ai trouvé qu’en fait nombre de ses phrases un peu abstraites étaient autant d’introductions à des thèmes qu’il faut ensuite développer et concrétiser. S’il reste sur cette seule expression, en effet, cela sera insuffisant. Oui, il faut qu’il y ait du contenu concret. C’est peut-être aussi une habitude d’expression politique à prendre : illustrer son propos par un exemple concret. L’un de ses proches me disait qu’il le trouvait d’ailleurs meilleur (encore) lorsqu’il développait des cas précis (ce qui est tout de même le coeur de son action municipale). D’ailleurs, dans la mesure où il est entrepreneur, je doute qu’il se soit contenté de concepts évanescents pour faire tourner sa boîte. Mais je vous l’accorde, c’est à confirmer et l’occasion viendra peut-être, ce que j’espère.

  • @ Gwynfrid:
    Tel que vous le dites, la raison de l’engagement me paraît effectivement plus compréhensible. Mais ça revient quand même à dire qu’il y a été parce qu’il a vu que c’était à sa portée, une sorte de concours de circonstance finalement ; ce que ça a d’ailleurs été objectivement puisqu’il est évident qu’il n’aurait vraisemblablement eu aucune chance si Sarkozy n’avait pas parachuté un inconnu dans la course.

    @ Pepito:
    Je ne dis pas qu’il n’y a pas de mondialisation, je dis que ce n’est pas une raison pour se présenter aux municipales, c’est tout.
    Pareil : je ne dis ni ne pense qu’il est malhonnête je pense juste, au vu de l’interview, qu’il n’a ni idée ni éthique particulière à faire valoir. Je ne dis pas qu’il est méchant.

    pulp a écrit : :

    Je suis Neuilléen et électeur de Fromantin.

    Je voudrais dire à Yann qu’il n’a pas tort de souligner le côté un peu vide du discours de Fromantin. Ceci dit on l’a élu comme maire, pas pour qu’il révolutionne les idées politiques. Pour l’instant, concernant son action municipale, ça se passe bien.

    Merci d’admettre ce « côté un peu vide du discours de Fromantin ».

    En ce qui concerne l’action municipale, il se trouve que j’habite aussi Neuilly – c’est d’ailleurs pour ça que j’ai l’interview au début.

    Je n’ai jamais cherché à suivre de près ou de loin les réalisations ou du nouveau maire mais pour moi, le signe visible du changement, ça a été l’apparition saugrenue d’innombrables poubelles de plage dans la ville – j’entends par là des sacs transparents tenus par des arceaux de métal, je ne sais pas si on appelle vraiment ça des poubelles de plage mais c’est ce que ça m’évoque.

    De quel problème cette initiative était-elle censé être la solution ? Je ne sais pas. Sur les plages on sacrifie à l’esthétique douteuse de ce genre de poubelles pour limiter l’abandon d’ordures, ce qui peut se comprendre. Mais je puis vous certifier qu’il n’y avait pas d’ordures sur les trottoirs de Neuilly avant l’arrivée des poubelles en question.

    Par contre, depuis qu’il y a les poubelles, c’est une autre paire de manches. Car un sac en plastique ça crève, les ordures se répandent autour, les animaux (chiens, chats et même corbeaux). y cherchent leur pitance à la moindre occasion. Parfois l’un de ces sacs prend feu et fond lamentablement sur le trottoir qu’il macule de façon indélébile. Et puis comme les gens ont compris qu’il y avait désormais là un endroit où on pouvait mettre les ordures, ils le font, y compris éventuellement avec des choses qui ne rentrent dans le sac pas et qu’ils posent alors à côté.

    Au bout de quelques mois, la municipalité s’est aperçu qu’avec des sacs transparents on voyait les ordures et on est passé à des sacs verts. Esthétiquement c’est plus supportable, mais ne résout pas les autres problèmes créés par cette initiative malheureuse.

    Cette affaire de poubelles est à peu près tout ce que j’ai remarqué de la nouvelle direction. Elle me semble néanmoins révélatrice d’une certaine mentalité. Trop présomptueux, celui qui a décidé ce projet ne s’est pas demandé un seul instant pourquoi ce n’était pas déjà comme ça avant, pourquoi les poubelles de rue habituelles sont comme elles sont – notamment très solides et avec une ouverture d’assez petite taille. L’incompétence est l’état normal de toute personne face à une nouvelle activité, mais pour sortir de cet état sans trop de dégâts collatéraux, il faut un minimum d’humilité, qui semble ici avoir manqué.

    Ce qui me fait peur dans cette affaire de poubelles c’est que la même personne, avec la même mentalité, s’attaque au chantier de l’avenue Charles de Gaulle qui va modifier Neuilly de façon considérable, en bien ou en mal…

  • Eh bien. Voilà un grand moment de vie municipale. Voilà donc à quoi aboutissent nos échanges : vous avez une idée bien arrêtée sur Fromantin tout en nous expliquant n’avoir jamais cherché à vous renseigner, et vous réussissez la performance de consacrer trente lignes aux poubelles (soit dit en passant très exactement ce qui s’est produit à Paris et essentiellement pour des questions de sécurité) ! Vous auriez pu nous parlert du Neuilly Lab mais ce sont les poubelles qui ont retenu votre attention.

    Il est certain que j’ai omis de l’interroger sur la tronche des rond-points, les espaces de propreté canine ou les horaires de passage des camions-poubelles (au fait, la couleur des camions, elle, elle vous va ?) et que cela peut manquer à cet entretien. Il est certain aussi qu’il lui aurait été difficile d’illustrer ses idées sur la mondialisation avec l’exemple du sac poubelle transparent, quoique l’on puisse probablement trouver une piste : où le sac est-il produit ? Avec quels matériaux ? Comment est-il transporté ?

    Le lien avec le chantier de l’avenue Charles de Gaulle est pour le moins abscons mais on perçoit assez bien que vous appliquez à Fromantin un principe de défiance, fondée sur… rien ou, si, allez, sur les poubelles, que vous avez trouvées inesthétiques.

    Voilà une belle tranche de vie, un vrai aperçu de la politique municipale. Vous parlez éthique et mondialisation, on vous répond poubelle. A la différence près que ce billet n’était pas consacré à la politique municipale.

    A cet égard, Fromantin aurait-il été battu par un autre candidat ? Ah, si l’autre candidat avait été meilleur… Mais oui, c’est certain, cela se passe comme ça dans toute élection : si le candidat qui a perdu avait été meilleur, il aurait peut-être gagné. Maintenant, vous pouvez aussi vous demander dans quelle considération on tient les habitants de Neuilly quand on leur parachute un peu n’importe qui, sachant que sinon, le beau gâteau du 92 aurait du revenir au fils de son père Teullé ou au fils de son père Sarkozy. On ne refait pas l’histoire, mais on peut aussi considérer qu’il a gagné dans une ville étroitement surveillée par l’Elysée, contre le candidat de l’Elysée et malgré les méthodes dégueulasses du couple Balkany. Il est certain que des maires du type Balkany ou Ceccaldi-Raynaud ont d’autres moyens de faire comprendre aux électeurs que l’on prend bien soin de leurs intérêts. Et que le candidat rêvé de l’UMP sur place, chaperonné par les uns et les autres, aura à coeur de reprendre les méthodes de vieille politique d’après-guerre qu’on lui aura apprises.

  • Ah! les poubelles!
    Vous observerez qu’une remarque sous forme de proverbe à la « pré-socratique » est plus pertinente qu’une démonstration calamiteuse.

  • Koz a écrit : :

    Il est certain que j’ai omis de l’interroger sur la tronche des rond-points, les espaces de propreté canine ou les horaires de passage des camions-poubelles (au fait, la couleur des camions, elle, elle vous va ?) […] Vous parlez éthique et mondialisation, on vous répond poubelle. A la différence près que ce billet n’était pas consacré à la politique municipale.

    Heureusement que je ne suis pas dépressif sinon je n’aurai plus qu’à aller me pendre après un tel déluge ! Ceci dit ce post sur les poubelles n’était pas une réponse à votre billet. C’était à Pulp que je répondais.

    Koz a écrit : :

    Le lien avec le chantier de l’avenue Charles de Gaulle est pour le moins abscons mais on perçoit assez bien que vous appliquez à Fromantin un principe de défiance, fondée sur… rien ou, si, allez, sur les poubelles

    Non, j’applique plutôt un principe de méfiance, comme vis-à-vis de toute personne qui s’engage en politique, et je ne peux que vous engager à faire de même. Rien de personnel la dedans. Quand au lien avec l’avenue Ch de G, j’ai pourtant essayé d’être clair… apparemment c’est raté. Désolé.

    Koz a écrit : :

    Vous auriez pu nous parlert du Neuilly Lab mais ce sont les poubelles qui ont retenu votre attention.

    Oui, je dois être assez terre à terre, comme vous le soulignez fort bien. Le « Neuilly Lab » je ne sais pas ce que c’est. D’ailleurs je ne pense pas non plus connaître qui que ce soit qui sache ce que c’est. Et à mon avis, si vous faisiez un sondage de notoriété « poubelles vs Neuilly Lab » à Neuilly, je pense que vous trouveriez que le « Neuilly Lab » a fort à faire !

    Koz a écrit : :

    vous réussissez la performance de consacrer trente lignes aux poubelles (soit dit en passant très exactement ce qui s’est produit à Paris et essentiellement pour des questions de sécurité)

    Performance que vous venez d’égaler n’est-ce pas ? 😉 Blague à part, je considère comme un honneur que vous ayiez daigné me répondre aussi longuement mais j’aurai préféré que ce soit sur un autre sujet. (Soit dit en passant ce n’est pas ce qui s’est produit à Paris car là les poubelles de plage sont venues s’ajouter aux poubelles en dur au lieu de les remplacer. De plus, avec des sacs opaques ça ne rempli pas la fonction « sécurité ».)

  • Yann a écrit : :

    Mais ça revient quand même à dire qu’il y a été parce qu’il a vu que c’était à sa portée, une sorte de concours de circonstance finalement

    Bien sûr. Mais je ne vois pas en quoi cela est un problème. Ce sera forcément le cas de tous les élus issus de la société civile, ou du moins de tous ceux qui n’ont pas passé leur vie à rêver d’une carrière politique.

  • @ Gwynfrid:
    Ok. Vous avez raison. Il y a bien normalement un concours de circonstances au départ. En fait je crois que ce qui me gène dans cette question de motivation, c’est l’absence d’idéal politique (idéologie diraient certains). Je ne crois pas qu’on puisse réussir des choses positives sans cela en politique. Mais bon. Je m’écartes du sujet. Pour ce qui est du concours de circonstance vous avez raison.

    • Mais pourquoi opposez-vous l’un à l’autre ? En politique, les deux vont ensemble. L’homme providentiel (éventuel) émerge en raison de ses convictions et des circonstances. Qu’auraient été Napoléon ou De Gaulle sans les circonstances qui les ont vus éclore ?

      Les raisons « idéologiques » sous-jacentes ou pré-existantes se réalisent avec les circonstances, pour tous. Certains toutefois regardent le moment passer, sans le saisir.

  • Koz a écrit : :

    vous réussissez la performance de consacrer trente lignes aux poubelles

    La problématique de la propreté d’une ville n’est pas un thème à traiter avec mépris. J’aurais, moi, beaucoup de plaisir à interviewer le responsable du service technique de la Ville de Neuilly à ce sujet. Je ne crois pas que Fromantin s’occupe personnellement des poubelles urbaines.

    La raison principale pour laquelle on installe des poubelles qui sont un simple cadre avec un sac en plastique à la place, ou en complément, des poubelles en dur plus esthétiques, est que cela facilite énormément leur gestion, c’est plus hygiénique et réduit les coûts. Une « poubelle de plage » (pp), comme Yann les appelle, prend quelque secondes à vider au lieu de quelques dizaines de secondes pour une poubelle en dur (il y a un portillon à ouvrir avec une clé spéciale, s’il y a un sac, il est difficile d’accès, etc.). Pour la pp, vous prenez le sac avec son contenu en une seconde, vous remettez un sac propre en deux secondes et vous remontez dans votre camionnette pour aller videz la pp suivante sans perturber le trafic. Quand vous avez 300 poubelles urbaines à vider chaque jour comme c’est le cas à Neuilly, cela fait un gain de temps considérable et pas de bouchons derrière la camionnette.

    Les poubelles en dur sont plus jolies, surtout sur les catalogues de mobilier urbain. Seulement elles sont très chères à l’achat et deviennent rapidement très sales et ont tendance à développer des moisissures. Elles sont la cible privilégiée de l’affichage sauvage et des tags (par contre, essayez de coller une affiche sur un sac en plastique). Elles sont aussi vandalisées ou brûlées. Alors vous devez venir avec votre camionnette, trouver une place de stationnement, sortir votre boîte à outils et votre Kärcher et aller auprès de chaque poubelle , les nettoyer, les réparer et les remplacer régulièrement. Je ne vous explique pas combien cela coûte à la ville.

    Il ne faut pas croire que quand vous voyez une ville propre c’est que les habitants sont propres. C’est que les habitants sont riches et payent des impôts pour que les services de nettoyage de la ville ramassent chaque jour pendant que vous dormez les cochonneries que les habitants et autres visiteurs laissent sur les trottoirs. La ville de Neuilly compte une armée de 90 agents pour le nettoyage des rues.

    Je me souviens d’un réveillon de la Saint Sylvestre à Neuilly. En sortant le matin, j’ai mis ma chaussure dans la plus grosse crotte de chien de tout Paris et ses environs. Aujourd’hui, il y a 31 distributeurs gratuits de sacs pour crottes de chien à Neuilly. Quand j’y vais maintenant, je ne vois plus de crottes sur les trottoirs, mais il y a encore des chiens. Les petits sacs avec leur crotte, on les met où ? Dans les pp, mon grand. On pourrait appeler cela un paradigme par rapport au concept des motocrottes 😉

  • Ah mais nous avons un spécialiste !

    Sinon, pour poursuivre sur le sujet, je ne crois pas que l’on puisse dire que les projets de JCF sur la N13 et la Porte Maillot soient risibles. Pour cela, bien sûr, il faut se renseigner.

  • Koz a écrit : :

    je ne crois pas que l’on puisse dire que les projets de JCF sur la N13 et la Porte Maillot soient risibles.

    La couverture de la N13 est un sujet d’intérêt régional, donc je me permets d’entrer un tout petit peu dans les détails en espérant ne pas lasser les provinciaux. Il est bien évident que la couverture est un projet qui en vaut la peine. Il a le soutien de beaucoup d’acteurs mais pas de tous: le conseil régional n’en fait pas une priorité – il est malheureusement évident que c’est pour des raisons politiques. Espérons que cela se débloquera.

    Encore faut-il que le schéma retenu soit le bon, or il a beaucoup de manières de rater un tel projet. Non seulement les options présentées par Fromantin (2×3 voies avec connexion directe sur le périphérique) me paraissent bonnes, mais encore il semble avoir réussi à les faire prendre en compte dans le projet actuellement sur la table. Jean Sarkozy aussi a fait des propositions intéressantes.

    Je suis reconnaissant à Fromantin d’avoir su (avec son équipe) faire des propositions très positives, et d’avoir su les « vendre ». Force de propositions + force de conviction = un maire qui gagne en crédibilité sur les sujets importants.

  • @ Pepito: merci… ça fait toujours un petit choc quand on tombe sur un commentateur qui visiblement sait de quoi il parle !

    Pepito a écrit : :

    La problématique de la propreté d’une ville n’est pas un thème à traiter avec mépris.

    Bien d’accord. En politique municipale, la propreté et donc les poubelles sont un sujet majeur. Le maire est d’abord élu pour faire tourner la ville correctement, même s’il doit aussi avoir les bons paradigmes en tête.

    @ Yann : il me semble que M.Fromantin nous fait part, dans cet entretien, de son idéal politique. Peut-être en termes un peu trop flous, ou allusifs ? Par ma part je n’ai pas eu de mal à voir de l’idéal dans ses réponses.

  • Pepito a écrit : :

    Koz a écrit : :
    La problématique de la propreté d’une ville n’est pas un thème à traiter avec mépris.

    C’est gentil de le rappeler car j’avais effectivement trouvé la réponse de Koz plutôt méprisante – bien que drôle.

    90 agents pour la propreté des rues, 300 poubelles urbaines, visiblement vous avez des infos.

    Ceci dit votre explication est une défense de Fromantin et non une clarification sur la question des PP contrairement à ce qui semble au premier abord.

    Vous dites en effet « Je ne crois pas que Fromantin s’occupe personnellement des poubelles urbaines ». On se doute qu’il ne conduit pas lui-même le camion poubelle. Mais si une modification dans l’organisation du système, aussi importantes que l’apparition soudaine de plus d’une centaine de poubelles d’un nouveau type, se fait sans son consentement… C’est une faute professionnelle.

    Vous dites aussi qu’une PP « prend quelque secondes à vider au lieu de quelques dizaines de secondes pour une poubelle en dur ». Sur ce point vous avez raison, j’ai eu l’occasion de voir les deux opérations et je confirme. Mais lorsque vous dites « Quand vous avez 300 poubelles urbaines à vider chaque jour comme c’est le cas à Neuilly, cela fait un gain de temps considérable » là je ne suis pas d’accord car les PP ont été ajoutées en plus des poubelles en dur et non à la place, donc il n’y a pas d’économie.

    Enfin lier la présence de PP aux distributeurs de sac à crotte et à l’absence de crottes de chiens est une jolie pirouette. Il est peut être pratique de trouver une PP dans ces circonstances mais je pense que l’absence de crotte sur les trottoirs est plutôt due aux motocrottes qui continuent de sillonner la ville comme avant qu’aux P. Et ci ces dernières rendent à la marge quelques services sur ce sujet, ce n’est vraisemblablement pas la raison de leur installation car alors on ne les aurait pas faites transparentes au début.

    Tout ça pour dire que je ne vois pas pourquoi vous défendez Fromantin sur ce coup là. Cette affaire de PP était une connerie. Tout le monde peut en faire. L’affaire n’est pas grave en elle-même et si ça pouvait être l’occasion pour lui d’un surcroit d’humilité ce serait même un gain.

  • Koz a écrit : :

    je ne crois pas que l’on puisse dire que les projets de JCF sur la N13 et la Porte Maillot soient risibles.

    La couverture de la N13 est effectivement « le » sujet important depuis plus de 20 ans à Neuilly. Comme je l’ai déjà dit son potentiel de transformation de la ville est très important, mais ça peut être en bien ou en mal.

  • pulp a écrit : :

    Encore faut-il que le schéma retenu soit le bon, or il a beaucoup de manières de rater un tel projet.

    Mon appréhension sur ce sujet vient d’un article que j’ai lu (dans Capital je crois). Il y était expliqué que Fromantin souhaitait transformer la N13 en une sorte de Champs Élysées. Je peux comprendre son point de vue : les Champs Élysées, ça fait mieux qu’un bête espace vert. Mais en tant qu’habitant du quartier l’idée que la même faune que celle des Champs Élysées pourrait déferler près de chez moi n’a rien pour me plaire.

  • Gwynfrid a écrit : :

    il me semble que M.Fromantin nous fait part, dans cet entretien, de son idéal politique.

    @ Gwynfrid.
    Vos posts ont la marque de la sincérité, et pas seulement. Pourriez-vous me dire en 2 ou 3 phrases sans concepts interprétables de mille et une façons quel idéal politique vous percevez chez M. Fromantin ?

  • @ Yann: En fait, si vous voulez vous plaindre des pp, c’est à Mme (Dr) Valérie Gallais, adjoint au maire, délégué à l’Environnement et au Développement durable qu’il faut s’addresser. Le terme exact pour ces nouvelles poubelles est porte-sac (ps).

    Je ne suis pas si bien informé que ça parce que je m’ettais basé sur les informations ici:

    http://www.ville-neuillysurseine.fr/1-13496-Nettoyage-des-rues.php

    Et que des informations plus actuelles existent dans Vivre à Neuilly, le magazine officiel de la Ville de Neuilly, ici :

    http://www.vivreaneuilly.fr/?p=1051

    Le nombre de poubelles sur la voie publique est passé de 400 à 620, soit environ 50% d’augmentation. C’est-à-dire 220 ps en plus. Le gain de temps et d’argent concerne indiscutablement les ps. Par ailleurs, le nombre de distributeurs canins à doublé (42 au total).

    Je vous laisse le loisir de lire Vivre à Neuilly, vous y trouverez pas mal d’informations qui vous feront avoir une meilleure image, ou pas, de vos autorités municipales, des employés et des prestataires de votre commune.

    Mon avis perso sur les motocrottes est que c’est un concept débile. Il semblerait qu’elles ont été supprimées à Neuilly. Peu importe qui l’a fait, j’approuve.

  • Yann a écrit : :

    Pourriez-vous me dire en 2 ou 3 phrases sans concepts interprétables de mille et une façons quel idéal politique vous percevez chez M. Fromantin ?

    Je peux essayer, en m’appuyant sur quelques citations de l’entretien. Bien entendu, ce que je vais écrire ci-dessous n’a de sens qui si on fait crédit à M.Fromantin d’un minimum de sincérité. Si vous considérez d’entrée qu’il ne fait que jouer du pipeau, vous ne serez d’accord sur rien.

    « j’ai rencontré le président de la République, il y a eu toute une série de pressions, et j’ai senti le virage. Ce virage, c’était un choix à faire.« : un idéal d’indépendance par rapports aux partis politiques, ainsi que du refus de la facilité, en général. Ça n’a l’air de rien, mais de nos jours c’est rare en France – il suffit de lire quelques échos du fonctionnement de notre Parlement, par exemple sur le blog d’Authueil, pour s’en rendre compte.

    « on est maire de cette vie ordinaire qui existe à Neuilly comme ailleurs »: une part d’humilité. Rare aussi. Un politique français qui prononce le mot « ordinaire » ne l’associe à peu près jamais avec sa propre personne.

    « Il ne faut communiquer que lorsqu’il y a du fond et du sens »: par rapport aux moeurs de la communication politique moderne, ce genre de phrase est presque révolutionnaire.

    « le coeur de l’engagement politique est vraiment consubstantiel d’une notion, non pas d’intérêt général, mais de bien commun »: là, je vois un idéal chrétien. J’admets que ça fait un peu language codé: cette distinction renvoie à la doctrine sociale de l’Église.

    Évidemment, quand on fait ainsi une liste pour essayer de faire le portrait d’un idéal, on trouve qu’il y a là beaucoup de banalité… mais c’est une erreur. Tout ceci devrait être banal, mais dans la réalité politique d’aujourd’hui, où les personnalités les plus représentatives sont les Copé, les Montebourg, les Mamère, les Morin (et je ne cite pas les pires)… eh bien, non, ce que nous dit M.Fromantin n’est malheureusement pas banal.

  • @ Gwynfrid:
    Merci de votre réponse. Évidemment, j’interprète différemment les mêmes paroles. Faisons l’exercice :

    1 – « j’ai rencontré le président de la République, il y a eu toute une série de pressions, et j’ai senti le virage. Ce virage, c’était un choix à faire. » Je ne comprend rien à cet énoncé. Qu’a dit Sarkozy, qu’a répondu Fromantin, qu’a-t-il fait ? (Je précise que je ne suis pas au courant et pour moi l’info est manquante).

    2 – « on est maire de cette vie ordinaire qui existe à Neuilly comme ailleurs » Vous allez certainement penser que j’ai l’esprit mal tourné mais tant pis. Observez que Fromantin développe 3 points dans cette réponse. Le Neuilly des gens ordinaires est le premier, puis vient celui du Neuilly des réseaux puissants et enfin celui du Neuilly médiatique. Bien entendu, bien intentionné comme vous l’êtes vous aurez noté qu’il a placé les vie ordinaire en premier. Et moi, mal intentionné comme je le suis, je note qu’il a été de ce qu’il considérait en son for intérieur comme le moins intéressant vers le plus intéressant – c’est ainsi que l’on fait quand on développe une réponse en trois parties n’est-ce pas ? Ajoutons à cela l’objective platitude de ce qui est dit de la vie ordinaire (à part le nombre d’habitants de la ville, rien de spécifique à la ville n’est dit) à mettre en regard avec le niveau informatif des autres parties.

    3 – « Il ne faut communiquer que lorsqu’il y a du fond et du sens » On ne peut évidemment que souscrire à une telle proposition si on le prend isolément. Surtout à notre époque. Mais à ce sujet je ne résiste pas à l’envie de vous faire part d’une petite anecdote. C’était il y a environ un an, notre maire s’était piqué d’aller à la rencontre des gens dans la rue et de nous en faire part sous la forme d’une communication distribuée dans les boites aux lettres. J’ai donc reçu chez moi la substantifique moelle de ces échanges. Et bien Fromantin avait retenu deux choses. Désolé, j’ai oublié la première mais la deuxième était une merveille : les cloches de l’Église ne feraient-elles pas trop de bruit ? Voilà ce qu’il avait retenu ! Je crois n’avoir pas été le seul à lui écrire ce jour là ! (depuis je le soupçonne d’appartenir à cette race particulièrement haïssable de cathos : les cathos anti-cathos).

    4 – « le coeur de l’engagement politique est vraiment consubstantiel d’une notion, non pas d’intérêt général, mais de bien commun » Bon là c’est du langage codé, vous en convenez vous-même.

    Enfin, lorsque vous finissez par le comparer à différentes personnalités politiques vous faite la comparaison qui l’arrange et le flatte. Mais pourquoi ne pas le comparer plutôt à un autre maire d’une commune de taille équivalente ? Et si vous le faite ne trouverez-vous pas qu’il se la joue plutôt qu’autre chose ?

    Sans doutes pas, bien sur. Comme disait Nietzsche : « on n’est jamais en présence que de soi-même »

    • Vous ne seriez pas à l’UMP, Yann, par hasard ? Parce qu’une telle animosité, à force, il faut bien la puiser quelque part… Au PS, peut-être ?

  • Yann, je vous remercie moi aussi pour cette cordiale discussion.

    1 – J’en sais sans doute moins que vous sur la politique locale, mais quand il dit « soit je disais oui, et je rentrais dans le parti, je prenais certaines personnes sur ma liste et là, je choisissais le confort d’être le maire encarté d’une ville symbolique » ça me semble clair. On lui a proposé de rejoindre l’UMP et de donner des gages d’obéissance, en échange de quoi il n’aurait plus eu d’opposition (mis à part la gauche, mais à Neuilly, c’est sans importance).

    2- On peut toujours faire un procès d’intention à n’importe quel discours. Vous vous en êtes rendu compte par vous-même, alors je n’insiste pas.

    3 – Cette histoire de cloches, c’est de la vie ordinaire… Classifiez-la dans la section 2, ça passe beaucoup mieux, voyez.

    4 – Oui, mais je vous ai expliqué où chercher le code, je ne peux pas faire mieux.

    Pourquoi ne pas le comparer plutôt à un autre maire d’une commune de taille équivalente ? Pourquoi pas, en effet. Je crois que si vous faites la liste des maires de villes de 60000 habitants et plus, vous trouverez presque exclusivement des personnalités encartées dans l’un ou l’autre parti. Pas forcément de mauvais maires, mais certainement pas des personnalités aussi indépendantes.

    Finir sur une citation de Nietsche, c’est la classe… Dans un registre différent, je peux vous offrir Pierre Dac: « Si tous ceux qui croient avoir raison n’avaient pas tort, la vérité ne serait pas loin. »

  • Bonjour Yann,

    Si vous allez visiter un peu le blog de Koz, vous verrez que je suis aussi un « habitué », donc pas un partisan a priori de JC Fromentin. Par ailleurs, j’habite l’ouest de la France, en pleine campagne, donc pas Neuilly. J’ai été aussi sensible à certains points de son discours, grosso modo les mêmes que Gwynfrid, et je peux tenter à mon tour de vous expliquer pourquoi.

    Vous disiez :

    Le type qui me dit qu’il y a un fossé entre les nécessités de la mondialisation et le discours des hommes politiques, d’accord, j’acquiescerai poliment. Mais si ensuite ce type me dit que du coup ça lui donne une telle envie de se présenter aux législatives qu’il en passe aux actes, je crois que je commencerai franchement à le regarder d’un autre œil. Et si en plus j’apprends que ce type est père de famille avec 4 enfants et chef d’entreprise… là je me dis qu’il a pété un câble – ou qu’il se moque de moi…

    Et bien moi c’est le genre de discours dont j’admire la cohérence. A l’inverse, j’ai beaucoup de mal à supporter les attitudes qui consistent à dire : « tous des pourris », ou « tous des nazes » et à rester les bras croisés dans son fauteuil. L’engagement politique, ce n’est pas un gène avec lequel on nait. Tout le monde y est appelé. Et cette cohérence qui pousse à se dire « si personne le fait, je vais m’y coller » remet exactement l’ambition politique à sa juste place : celle qui fait qu’on n’a, non pas l’ambition de sa gloriole, mais l’ambition d’arriver à faire ce qu’a priori on ne se voyait pas destiné à faire, pour les autres. C’est, je crois, une saine ambition, dans laquelle on peut croire y voir de la vanité ou de l’orgueil, mais c’est déformé le propos. Quand on s’engage comme ça, on ne se dit pas « je vais être super », mais « de toute façon je ne pourrai pas faire pire ».

    Je vous invite notamment à lire ce texte de Mgr Bruguès sur l’engagement politique, et qui évoque notamment la saine ambition politique : http://pneumatis.over-blog.com/article-politique-hommes-politiques-vertus-et-saintete-38167740.html

    Pour ce qui est des pressions de l’UMP, je ne vais pas redire ce que vous a répondu Gwynfrid, ce serait redondant.

    Vous dites aussi :

    4 – « le coeur de l’engagement politique est vraiment consubstantiel d’une notion, non pas d’intérêt général, mais de bien commun » Bon là c’est du langage codé, vous en convenez vous-même.

    Ca n’a rien de codé, au contraire, cela remet très très précisément les pendules idéologiques à l’heure. En tant que chrétien, une des premières choses que l’on est en droit d’espérer d’une idéologie politique (idéologie qui donc orientera sur le fond les actions politiques) c’est qu’elle sache distinguer le bien commun et l’intérêt général. C’est la distinction entre ce qui relève d’une certaine transcendance, et ce qui relève du relativisme de la majorité. L’homme politique qui se soucie de l’intérêt général est celui qui fait du business : il donnera aux citoyens (ou essaiera) ce que la majorité lui demandera, selon l’esprit du temps, sans autre soucis que de satisfaire le plus grand nombre. Peu importe que ce qu’on fasse « dans l’intérêt général » respecte quelque loi naturelle, ou quelqu’ordre moral, etc… A l’inverse, l’homme politique soucieux du bien commun aura comme soucis une politique orientée vers la vérité, car le bien est ordonné à la vérité. Il reste, évidemment, ensuite à vous demander : quelle est sa vérité à ce monsieur ? Et c’est ce qui pourra vous faire ou non voter pour lui. Mais la grande différence entre les deux, c’est que dans le souci du bien commun, ce n’est pas la fin qui justifie les moyens. Tandis que dans le souci de l’intérêt général, peu importe les moyens, pourvu que la fin recherchée, dictée par le désir du plus grand nombre (ou l’interprétation du désir du plus grand nombre), aboutisse.

    Comme vous l’a dit Gwynfrid, le « bien commun » est effectivement un élément essentiel, et fondateur, de la doctrine sociale de l’Eglise, qui se distingue clairement d’un des éléments essentiels et fondateurs de notre république, à savoir l’intérêt général.

  • @ Gwynfrid:

    Gwynfrid, tout le plaisir est pour moi.

    1 – ok avec ce que vous dites. Tout cela semble clair. Sauf que Fromantin a en fait bel et bien rejoint l’UMP ! J’ai reconsulté les résultats de l’époque (des fois que ma mémoire me joue des tours car je crois bien me souvenir des affiches Fromantin-UMP) : pas de doutes (ex http://elections.lefigaro.fr/resultats/elections-municipales-2008/2eme-tour/hauts-de-seine/92200/neuilly-sur-seine/).

    2 – rien à ajouter

    3 – les poubelles je veux bien, mais les cloches de l’église, non. Je ne pense pas être un bon chrétien mais par contre je suis un partisan inconditionnel de l’Église. La dessus, je réagis, comme diraient certains « de manière un peu épidermique ».

    4 – j’essayerai de répondre à Pneumatis qui a développé ce point (mais c’est pas évident).

    Sur les maires de villes de plus de 60 000 habitants, vous considérez comme un avantage – voire comme un supplément de moralité – de ne pas appartenir aux grands partis. Pour moi le problème est celui du pouvoir et non des partis. Il y a, toutes choses égales par ailleurs, un supplément de moralité à ne pas chercher le pouvoir. Qu’ensuite on le cherche au travers des partis installés ou par d’autres moyens… c’est égal.

    Côté citations, je passe à la main à Lord Acton : « Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. Les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais. »

  • Yann a écrit : :

    1 – ok avec ce que vous dites. Tout cela semble clair. Sauf que Fromantin a en fait bel et bien rejoint l’UMP ! J’ai reconsulté les résultats de l’époque (des fois que ma mémoire me joue des tours car je crois bien me souvenir des affiches Fromantin-UMP) : pas de doutes.

    Vous faites une petite erreur de perspective. L’ironie et la beauté de l’histoire, c’est que c’est en fin de compte l’UMP qui s’est trouvée contrainte de voler au secours de la victoire. Martinon ayant retiré sa candidature, Fromantin étant donné gagnant, Teullé (UMP « historique » et fidèle de Sarko) n’étant pas en mesure de l’emporter, l’UMP a investi Fromantin pour sauver les apparences et ne pas se vautrer dans la ville du Président. Il faudrait que vous nous expliquiez, d’ailleurs, comment Fromantin pourrait avoir « rejoint l’UMP » sans en avoir jamais pris la carte.

    Quant aux cloches, permettez-moi de ne pas me fier uniquement à votre mémoire, pas toujours fiable manifestement, et davantage aux valeurs d’une personne qui, avant d’être maire, a été responsable de l’aumônerie pendant des années et qu’il est ridicule d’imaginer voulant faire taire les cloches.

  • @ Pneumatis:

    Je vous remercie d’avoir pris la peine de me répondre aussi longuement, c’est très flatteur. Nos avis divergent cependant sur certains points.

    Je ne pense pas qu’il soit extrémiste ou mal orienté de penser que l’engagement dans la course au pouvoir est a priori moralement suspect. Ceci ne signifie nullement qu’ils soient « tous des pourris ». Pas du tout. Simplement l’acte moral n’est pas dans l’engagement lui-même mais dans les raisons de cet engagement – c’est l’esprit et non l’acte qui compte. Et de ce point de vue, Fromantin, avec son discours creux ne donne aucun élément qui permettrait de dire de lui qu’il est mu par un quelconque idéal.

    Contrairement à vous je pense qu’il est orgueilleux d’estimer qu’on ne pourra pas faire pire que les autres. Il y a peut être des communes en France dont on pourrait dire comme vous dites « de toute façon je ne pourrai pas faire pire » et « si personne le fait, je vais m’y coller ». Mais pas Neuilly qui a toujours été une ville très bien tenue (à titre personnel, j’y habite depuis plus de trente ans ce qui me donne un peu de recul pour en juger).

    Sur le bien commun je n’ai a priori rien à opposer à ce que vous dites mais je ne maîtrise pas la notion. Pour creuser la question j’ai ouvert le « Compendium de la doctrine sociale de l’Église » que j’avais acheté il y a quelques temps. J’y ai lu que le bien commun est « Cet ensemble de conditions qui permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres d’atteindre leur perfection de façon plus totale et plus aisée » et que par ailleurs « Le bien commun de la société n’est pas une fin en soi. »

    Dit comme ça j’ai l’impression qu’en gros il s’agit d’une part des richesses accumulées par l’ensemble de la société considérée et d’autre part des règles de l’état de droit. Bien entendu la notion est certainement plus riche. Mais comme je vois (à ma surprise) que le Compendium en question n’a pas l’Imprimatur, du coup je me dis qu’il vaudrait mieux que je lise les encycliques principales sur la question de la doctrine sociale de l’Église. Ainsi je serai peut-être capable de revenir valablement sur le sujet dans quelques mois…

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