En eaux troubles

D’abord l’excitation du news-addict devant une info de portée historique, un choc jamais vu dans une pré-campagne ou une campagne. L’homme que l’on voyait puissant, dominant, encore récemment en situation de maitrise sur un plateau télé, celui que l’on aurait pu porter à l’Elysée, même sans « se pincer le nez », contrairement à ce qu’il avait élégamment suggéré en son temps, arrêté pour une affaire de mœurs.

L’agacement, aussi, devant ces commentaires hypocrites : « ça ne ressemble pas à Dominique Strauss-Kahn », « on n’a jamais entendu la moindre rumeur à ce sujet ». Mensonges. Le fait est que, si, ça lui ressemble trop bien. Ce qu’aujourd’hui tout le monde sait était connu de tous les les politiques, de tous les médias, et au-delà… puisqu’ici même, j’avais évoqué l’affaire Tristane Banon, il y a déjà trois ans[1]. Encore récemment, le fait de l’avoir évoqué sur twitter me valut quelques réponses bien péremptoires.

Aujourd’hui, le témoignage de sa propre mère vient ajouter de la crédibilité à celui de Tristane Banon. Alors, si, quand on a entendu ce qu’elle décrit, assez d’hypocrisie : ça ressemble à Dominique Strauss-Kahn. Non que ce soit nécessairement son quotidien mais qu’il n’y a rien d’impossible dans cette affaire. Rien d’impossible lorsque l’on sait aussi qu’Aurélie Filipetti, pourtant elle-même députée PS, est allée jusqu’à déclarer qu’elle s’arrangeait pour ne pas se trouver dans une pièce seule avec lui[2]. Ou lorsque l’on se souvient que, bien qu’informé – ô combien informé et même dûment prévenu, depuis 2007 – des risques aux Etats-Unis, il a usé de son pouvoir pour obtenir des faveurs sexuelles d’une employée. Oui, malgré son intelligence, il est tout à fait capable de tomber de lui-même dans ses propres pièges. Et non, il n’y a rien d’impossible à imaginer qu’un de ces hommes dans leur tour d’ivoire, persuadés qu’il y aura toujours un ami à appeler, un moyen d’arranger les choses, d’étouffer les affaires, ait pu négliger les risques. 

Agacement également, c’est le moins que l’on puisse dire devant ces trop nombreuses réactions, presqu’unanimes, par lesquelles les uns et les autres (de Ségolène Royal à Alain Juppé, à pratiquement tous les politiques…) « pensent d’abord à DSK et à sa famille », mais oublient systématiquement d’honorer de leurs précieuses pensées celle qui a peut-être subi une toute autre humiliation que celle de DSK aujourd’hui. Agacement encore devant la défense Polanski-style de DSK par BHL, encore prêt à venir au secours des puissants et en renfort d’une justice à deux vitesses. Dans le meilleur des cas, cette pauvre femme de chambre est oubliée. Dans le pire, celle qui a peut-être été violée, ou a manqué de l’être, est traitée comme une pute ou une maîtresse-chanteuse. Ce sont aussi ces réactions qui permettent aux DSK en tous genres de prospérer.

Soit dit en passant, même la vidéo dans laquelle Tristane Banon témoignait est odieuse. Il faut apparemment, en France (à la télé ?), raconter une telle histoire en se marrant, même quand on est la victime. Thierry Ardisson, lui, en rit presque grassement[3]. C’est encore de l’entertainment, ponctué d’un « j’adôôôre » de sa part qui témoigne aussi du peu de sérieux avec lequel on accueille ce type d’affaires. Seule réflexion sensée, celle de Roger Hanin : « ça c’est de la connerie. S’il fait ça, il peut faire n’importe quoi ».

Il a fallu attendre une Cécile Duflot pour apporter une réponse équilibrée et, même encore, une Clémentine Autain[4] et notamment cette déclaration : « Tout le monde appelle à la décence. Mais on ne peut pas exclure l’hypothèse que la femme de chambre ait été agressée. La décence, c’est aussi d’avoir une pensée pour elle. » Oui, même si l’expression est incorrecte, il faudrait au minimum respecter une « présomption de victime ». Parce que cette femme, après avoir été souillée, ne doit pas être encore insultée. Avec Clémentine Autain, pour une fois, je relève aussi que la vision et le vocabulaire changent dès lors qu’il ne s’agit pas d’un citoyen ordinaire mais d’un puissant.

Outre le fait qu’ils ne sont pas justifiées, ces deux poids deux mesures sont délétères pour la démocratie, et les images de politiques affichant leur solidarité étaient à double tranchant : concorde, ou connivence ?

Et puis, depuis, il y a ces images littéralement sidérantes d’Outre-Atlantique, la très longue séquence de sa sortie du commissariat, celles de son arrivée au Tribunal, celles de sa comparution. Certes, le système américain peut s’enorgueillir de traiter de la même manière les puissants et les misérables. Et l’on ne voit pas, en effet, ce qui justifierait qu’il soit traité autrement.

Mais en le voyant ainsi, le sentiment bascule. Quoi que l’on pense de lui, de ce qu’il semble bien avoir commis, de son comportement passé, du mal fait aussi à la France, et sans sympathie à son égard, sa déchéance fait, étonnamment, un peu mal. Sans bien comprendre pourquoi. Est-ce, confusément, parce qu’il reste un de nos compatriotes, jugé dans un pays étranger ? Parce notre système n’imposerait pas ce traitement pas même aux pires de nos criminels (ce qui reste à voir) ? Parce que ces images sont fournies avec trop de complaisance ? Parce qu’il n’est plus le puissant, mais un homme abattu et, déjà, un homme fini.

Alors, on navigue en eaux troubles, on navigue entre deux eaux, de la colère à la compassion, finalement pris dans le malaise.

  1. ici et []
  2. ce qui ne renvoie pas au comportement d’un séducteur, mais d’un agresseur []
  3. tenez, même une femme le qualifie de « séducteur », tandis qu’une autre le gratifiait d’être « vigoureux » []
  4. et, semble-t-il, Jean-Luc Mélenchon et Nicolas Dupont-Aignan []

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157 commentaires

  • Je ressens une immense tristesse depuis le début de cette histoire. Ce n’est pas par sympathie pour DSK ou par compassion envers cette jeune femme, je dois être honnête.

    C’est que je ressens confusément que cela fait beaucoup de mal à notre pays. Dans l’image qu’ont de lui les étrangers, dans l’image que nous en avons.

    Franchement, j’espère que c »est une machination. Même si je n’y crois pas beaucoup.

  • Il n’y a pas de machination possible, tous les éléments de cette affaire permettent de supposer que les charges sont crédibles. Je ne suis pas impressionné par les 74 ans de prison qu’il risque. Les avocats vont se débrouiller pour faire tomber la gravité des charges au plus bas. Cela va coûter beaucoup en honoraires d’avocat au couple Strauss-Khan-Sinclair. C’est là ou son statut de puissant et fortuné vont jouer un rôle. Je ne vais pas pleurer pour DSK une seconde, ça c’est sûr.

    Quant aux personnalités qui ont de la compassion pour la victime, c’est de l’opportunisme ridicule.

  • Bravo pour ce billet qui remet un peu tout le monde à sa place. Surtout la victime présumée.

    Maintenant, et sans savoir expliquer pourquoi moi non plus, je jubile. Je culpabilise de jubiler. Je ne comprends même pas pourquoi. Mais hier soir, en voyant les images de DSK, le regard hagard et dans le vide, j’ai hurlé de rire. Ma compagne aussi. Je culpabilise, je sais que je ne devrait pas me réjouir du malheur d’un homme, mais c’est plus fort que moi.
    Peut-être est-ce du au fait qu’enfin un de ces puissants « intouchables » se casse la figure. Il paye peut être pour les autres qui me frustrent quotidiennement.

  • @ Lib : en effet, perdre la présidence du FMI sur une affaire sordide comme celle-là, un travers que l’on applique facilement aux Français (« les Français, oh la la »)…

    @ Pepito : si, une machination est possible, aussi. Je n’y crois pas spécialement, sinon je l’aurais écrit, mais elle reste possible. On vient toutefois d’apprendre que la femme de chambre n’aurait appris l’identité de DSK que le soir, devant la télévision, et qu’elle n’aurait pas encore porté plainte, ce qui tend à contredire cette hypothèse. Mais, connaissant sa faiblesse, il n’était pas trop difficile de le piéger. Pour autant, cela aurait aussi été à lui de savoir éviter de se mettre dans une telle situation.

    Pepito a écrit : :

    Quant aux personnalités qui ont de la compassion pour la victime, c’est de l’opportunisme ridicule.

    Je ne vois pas ce qui vous autorise à le dire. Clémentine Autain, par exemple, a été violée à 22 ans, alors oui, je pense qu’elle a une petite « sensibilité » sur cette question et que le déni opposé à la victime, elle connaît trop bien.

    Mais que deux femmes (et deux hommes) fassent preuve de la précaution d’avoir un mot pour la victime présumée – en supposant encore que ce ne soit pas de la compassion sincère – cela me semble être le minimum de ce que devrait faire toute personne publique.

    RilaX a écrit : :

    Je culpabilise, je sais que je ne devrait pas me réjouir du malheur d’un homme, mais c’est plus fort que moi. Peut-être est-ce du au fait qu’enfin un de ces puissants « intouchables » se casse la figure. Il paye peut être pour les autres qui me frustrent quotidiennement.

    On n’a pas toujours l’attitude que l’on pense que l’on devrait avoir. Pour être sincère, tout ça me faisait bien marrer dimanche : qu’il se fasse choper par là où il a toujours pêcher ne m’a pas plus tirer de larmes que ça. Pour le reste, je décris déjà dans le billet mes sentiments successifs. Aujourd’hui, malgré tout, je suis assez sidéré par l’explosion en vol que cela ressemble, la tempête sous un crâne que ça doit provoquer. Pourtant, si les faits sont avérés, il n’y a guère de compassion à avoir pour un homme qui violente une femme et se soucie peu de ce que sera sa vie ensuite.

  • @ Koz,

    Il y a quand même une grande différence entre être un séducteur impénitent, un dragueur compulsif, souvent lourd et pressant, parfois à la limite du harcèlement, et très porté sur le sexe (ce que l’on savait de DSK) et commettre une tentative de viol. Les psys nous disent même que les deux profils sont contradictoires : le délinquant sexuel est généralement un personnage introverti, frustré, qui passe à l’acte de manière violente car justement il est incapable de séduire.
    S’il est finalement avéré que DSK a bien commis ce dont on l’accuse, ce passage à l’acte marque dans son cas clairement une rupture, un « acte manqué » dramatique, une sorte de « suicide ».

    @ Lib

    J’avoue ne pas bien comprendre l’extrapolation de la condamnation d’un comportement on ne peut plus personnel et individuel à tout un pays. Si je comprends bien, le raisonnement implicite serait le suivant : si DSK est un violeur, la France est un pays de violeurs. Qui peut penser cela ? Il ne faut pas prendre les étrangers pour des imbéciles. Le « mal fait à l’image de la France » me paraît être plutôt une tentative d’exploiter politiquement cette affaire ; c’est d’ailleurs pour l’instant le seul élément de langage retenu par l’UMP (mis à part les élécubrations de Bernard Debré, dont on se demande ce qu’il lui a pris et d’où il peut tenir toutes les informations qu’il semble être le seul à avoir).

  • Koz a écrit : :

    cela me semble être le minimum de ce que devrait faire toute personne publique.

    Oui, justement, c’est trop facile. Trop politiquement correct, quand en réalité ils s’en fichent complètement, c’est juste pour marquer des points faciles. Quant à Clémentine Autain, je ne savais pas qu’elle avait été violée à 22 ans. Donc, je fais exception pour elle.

  • @ Jeff : ce que décrit Tristane Banon (une proche de la famille de DSK de surcroît, et dont la mère est PS), et qui me paraît crédible, n’est pas le fait d’un séducteur lourd et pressant. Un homme qui se bat au sol avec une femme est, déjà, un agresseur. En outre, quand Aurélie Filipetti dit qu’elle s’arrange pour ne pas se trouver seule dans une pièce avec lui, alors même qu’elle est députée PS et qu’elle sait que c’est évidemment dommageable pour DSK, elle ne pense pas à une simple drague lourde.

    Le cas de l’employée du FMI démontre, lui, qu’il a déjà montré qu’il était infoutu d’agir rationnellement et de tenir compte des avertissements, alors même qu’il savait qu’il était spécialement sous surveillance.

    Par ailleurs, je suis loin d’être persuadé que les « agresseurs sexuels » soient tous des introvertis.

  • Moi je pense que tous ceux qui savaient mais n’ont rien dit sont complices de DSK, et devraient être avec lui à riker island.

    Le petit citoyen provincial que je suis essaye tant bien que mal de s’intéresser à la politique. Je savais que DSK aimait courir le jupon, pas qu’il aimait le prendre de force. Je n’avais jamais rien entendu qui allait dans ce sens jusqu’à présent, notamment grâce à tous ceux qui n’ont jamais rien dit (mais qui vont être de plus en plus nombreux dorénavant à hurler avec les loups). Multiplier les aventures, c’est du ressort privé. Avoir des gestes(doux euphémisme) déplacés non. Si c’etait connu, établi et avéré, ca aurait du être dénoncé.

    « Certes, le système américain peut s’enorgueillir de traiter de la même manière les puissants et les misérables. Et l’on ne voit pas, en effet, ce qui justifierait qu’il soit traité autrement. »

    La on a quand même l’impression que c’est l’excès inverse : puisque c’est un puissant, on va lui en faire baver encore plus que d’habitude, comme par exemple avec la présence exceptionnelle de caméra dans le tribunal. J’ai entendu ce matin sur france inter la personne qui fait les croquis depuis 13 ans dans ce tribunal qui disait que c’etait la première fois qu’elle voyait des caméras.

  • Pour ma part, c’est le décalage entre la procédure pénale américaine et la française qui me frappe.

    Arrêté en plein week-end, il a été déféré à un juge dès lundi (et encore, il aurait pu l’être plus tôt, s’il n’avait pas accepté ce report), le juge qui a prononcé son maintien en détention l’a fait en audience publique, après débat et avec une motivation qui n’est pas le « risque d’un trouble à l’ordre public ». Et tout du long, il a eu droit à la présence rassurante de son avocat.

    Je glisse, par charité, sur ce qui se serait passé en France pour une telle affaire et dans les mêmes circonstances avec un justiciable normal.

    Tous les hommes politiques, de droite comme de gauche, et les commentateurs ont quand même souligné ce qui fait de la procédure française la meilleure, la vraie et, finalement, la seule procédure pénale véritablement digne des standards occidentaux : en France, on n’aurait pas pu le montrer menotté.

    Et je passe sur la prétendue nécessité pour le prévenu de prouver son innocence (BHL, Chevènement…) dans le système américain.

    Le provincialisme, la myopie et le corporatisme de nos prétendues élites sont affligeants…

  • La plaignante affirme n’avoir connu son identité que le soir, donc c’est forcément parole d’évangile ?

    Par ailleurs vous n’êtes sûr de rien mais affirmez qu’elle a été souillée…

  • finalement c’est l’analyse la plus juste que j’ai trouvé sur le web… Difficile de se faire une opinion, face au matraquage des médias , à la retenue des politiques (que je trouve préférable) . Finalement vous avez raison , il semblerait que ce soit important de se demander ce que devient la victime … Si je me dis depuis le début : j’aimerais pas être à la place de DSK, à aucun moment je ne me suis dis : j’aimerais pas être à la place de cette femme de chambre… d’autant qu’elle risque de subir le rouleau compresseur des avocats , et ça va pas être simple pour elle (a-t-elle les moyens de se payer des avocats aussi forts que ceux de DSK?) Tout d’une coup on se rend compte que la justice n’est pas si équitable que cela …
    Votre billet a le mérite de nous faire réfléchir autrement que la pensée unique-politico-mediatiquo-correct…
    affaire à suivre …
    bonne journée

  • D’accord avec vous.

    Pas très inspirée, la réaction de Christine Boutin.
    http://fr.news.yahoo.com/dsk-arr%C3%AAt%C3%A9-agression-sexuelle-pi%C3%A8ge-christine-boutin-100111355.html
    Par contre, le fait d’avoir imposé l’absence de commentaire me semble être un bon point pour sarko.
    Casse-guelle de commenter une situation aussi mouvante [sur un autre sujet, mais dans le même genre, quelle mouche a piqué le BEA de laisser fuiter ausi vite des éléments ? il n’y a pas le feu au réacteur…].

  • Je partage complètement ce sentiment d’être « en eaux troubles », ce malaise devant toute cette affaire.

    Mais j’avoue que, sans croire vraiment à une machination, je reste assez incrédule : la question qui ne sort pas de ma tête c’est « Comment un homme d’une telle envergure, si entouré, si conseillé, intelligent, et avec apparemment une telle ambition, a-t-il pu ne pas mesurer – si les faits sont avérés – le risque qu’il prenait en commettant une telle agression ? » En fait je crois que je suis dans le déni, je n’arrive toujours pas à y croire, ça me paraît tellement invraisemblable pour ce genre de personnage public dont les moindres faits et gestes sont potentiellement observés et donc calculés.
    Alors je vois, oui, qu’il y a des précédents, qu’apparemment il est plus qu’un séducteur, mais quand même, je suis totalement abasourdie.

    Ce qui n’enlève rien à l’indécence de certains commentaires compassionnels entendus en France, ni au respect et à la compassion dus à la victime présumée.

    Il y aurait aussi beaucoup à dire sur la complaisance des médias, insistant avec force détails sur la déchéance de DSK, sur la dureté de la prison, etc.

  • Dans cette triste affaire il est intéressant de voir que la manière d’exercer la Justice des hommes est très différente d’un pays démocratique à l’autre, qu’il n’y a donc pas de vérité en la matière. Ce qui nous choque relève en fait d’usages différents.

    Sur le fond, j’attends de connaitre la version que pourra donner DSK.

  • Pepito a écrit : :

    Koz a écrit : :

    cela me semble être le minimum de ce que devrait faire toute personne publique.

    Oui, justement, c’est trop facile. Trop politiquement correct, quand en réalité ils s’en fichent complètement, c’est juste pour marquer des points faciles. Quant à Clémentine Autain, je ne savais pas qu’elle avait été violée à 22 ans. Donc, je fais exception pour elle.

    Ah bon, il faut avoir été violé(e) pour éprouver de la compassion pour les victimes, maintenant ?

  • Cette affaire m’a fait rire au premier abord (bien fait pour lui, ce gros obsédé), puis ensuite je l’ai trouvé navrante.

    Navrante, car elle montre de façon éclatante que ce type se croit à tel point au dessus des lois, qu’il peut tenter de violer une soubrette (aaah, le fantasme petit-bourgeois) entre deux avions comme une friandise, sans avoir peur des conséquences. De la même façon que les menaces de « plainte pour tentative de viol » de Tristane Banon ne lui ont jamais fait peur : que vous soyez puissants ou misérables…

    Navrante, car avec une telle addiction (tout comme peut l’être l’alcoolisme), on se demande comment une telle personne peut bosser efficacement. Comme l’indiquait Tristane Banon, « il n’a que de vieilles secrétaires. Pas une femme ne veut se retrouver seule avec lui ». Et dire, que les médias, tous au courant de ce problème de priapisme (drogué au sexe, échangiste aux « Chandelles », voir Sexus Politicus), nous le vende depuis des mois comme étant LE candidat socialiste, voir le futur président, le seul rempart contre Marine-la-walkyrie-poissonnière. Heureusement pour le PS, que l’explosion DSK ait eu lieu avant le lancement officiel de la campagne présidentielle. Et heureusement pour nous que ce type est tombé avant d’être élu à la magistrature suprême. Imaginons les manchettes : « le président Français est un violeur récidiviste ».

    Navrante car le « priapisme » de DSK était connu de tous, surtout de ses amis qui essayent actuellement de le défendre en dénonçant un complot ou en essayant de nous apitoyer sur son sort. Quelle belle brochette de menteurs hypocrites ! Au lieu de la fermer et de laisser passer l’orage, ils tentent de défendre l’indéfendable en mentant effrontément au vu et su de tout le monde « ça ne lui ressemble pas ». Quelle belle caste de politiciens nous avons là ! Et dire que nous leur confions les rênes de la France… On peut aisément imaginer l’enfumage permanent dont nous sommes les victimes.

    Navrante, car comme le dit Dupont-Aignan, « je doute qu’il aurait été arrêté en France ». Oui, quand on est puissant, les médias français vous laissent tranquilles et la justice française est tolérante. Surtout quand vous êtes en exercice. Les scandales qui émaillent la Ve république en sont la preuve : HLM, dessous de table, assassinats (Grossouvre, Boulin, etc.), trafics en Afrique, diamants, etc. Pas de chance, les USA sont plus « justes » que la France, de par leur histoire, de par leur culture.

    Navrante enfin, car une fois de plus, nos « zélites » qui devraient être exemplaires, nous montrent leurs faces cachées. « On a les politiques que l’on mérite ». Moi, comme bcp de Français, je ne suis pas d’accord avec cette phrase, je dis non, je ne ressemble pas à ces gens, je n’ai rien à voir avec eux, je ne mérite pas d’être associés à eux. Comme la grande majorité des Français, je ne vole pas, je ne viole pas, je n’assassine pas. Par contre, j’ai du mal à finir mes mois, j’hésite à changer ma vieille Xantia, je fais attention en prenant de l’essence, j’ai peur du chômage, j’aimerais bien être propriétaire de mon logement. Dans toutes ses turpitudes et avanies, en quoi la caste politique me ressemble-t-elle ? Les « zélites » sont-elles encore représentatives du peuple Français ?

  • @ Obéron:
    vous avez du mal à finir vos fins de mois mais vous voulez changer de voiture ? c’est paradoxal. et concernant dsk, il n’est PAS accusé de viol (mais tentative), et rien n’est prouvé. m*****

  • Comme dit Koz, un traitement ordinaire conduit ici à des répercussions extraordinaires. Faut-il voir, alors, les aménagements parfois consentis aux VIP comme de la « discrimination positive » pour les remettre à niveau ?

    A contrario, la dureté avec laquelle la justice américaine s’abat parfois sur les puissants (en dépit du fait que les procureurs jouent leur carrière non sur un coup de fil du ministère mais aux élections) me rappelle une phrase, non celle du Talion, mais de chez Luc : « A qui on aura donné beaucoup, il sera beaucoup demandé. »

    Je ne sais pas si la phrase est appropriée. Je sais juste qu’elle m’est venue à l’esprit dès dimanche.

  • « On a les politiques que l’on mérite ». Moi, comme bcp de Français, je ne suis pas d’accord avec cette phrase, je dis non, je ne ressemble pas à ces gens

    Les deux propositions ne sont pas contradictoires, en fait je pense que les deux sont vraies. Si on raisonne de travers et vote avec ses pieds, on a des dirigeants de bas étage, qui ne nous ressemblent pas pour autant.

    S’agissant de DSK, les seuls points importants me semblent être que son travail est unanimement reconnu au FMI: bon pour le job; mais qu’il ne peut pas être à la fois en prison et candidat à des fonctions politiques: pas bon pour le job, fermez le ban.

    Le reste (la souffrance de DSK ou de sa possible victime) ce n’est pas mon affaire, pas plus en tous cas qu’une affaire de viol d’une illustre inconnue par un autre illustre inconnu. Je prends acte et je passe à autre chose.

  • Une « machination » ? Le scénario paraît difficile à monter, quel serait-il ? Faux témoignage intégral de la femme de chambre ? (mais alors pourquoi ne pas l’attaquer en diffamation) Méprise sur la personne ? (« je voudrais une call girl », et substitution que l’enquête devrait pouvoir déterminer) « Elle m’a allumé » ? (retour au faux témoignage) « On m’a drogué » ? Tout cela paraît difficile à soutenir.

    Retrait de plainte, large dédommagement de la victime tenu tant bien que mal secret, refuge la queue basse à Marrakech, voilà le scénario de sortie qui m’apparaît le plus probable.

  • @ Anna:
    Il est impossible de prouver la sincérité de la compassion éprouvée pour la victime par certaines personnalités politiques. Pour le moment, on ne sait pas grand-chose sur ce qui c’est passé, donc j’ai le droit de penser que cette compassion affichée n’est pas sincère, mais relève d’un certain opportunisme. C’est un point de vue tout à fait personnel.

  • Je pense que tout est tiré d’une volonté de connaître la réalité.

    On se lance alors à la recherche du moindre nouveau détail et on construit comme dit Jean-Pierre Raffarin le vraisemblable. Mais il reste toujours des détails qui ne collent pas. A chaque nouvel élement, on déconstruit subjectivement une partie de la théorie et on la reconstruit.
    Notre inconscient nous signale cette dissonance cognitive et on étouffe cette sensation par de la compassion envers celui ou celle que l’on condamne.

    N’étant pas au coeur de l’affaire, la seule chose que nous devrions faire, c’est suivre l’évolution de la procédure. Les enjeux sont suffisamment importants pour que l’on obtienne ce qu’il y a du plus proche de la vérité.

  • @ nicolas:
    d’accord avec vous, son entourage est fautif, il savait, DSK aussi. Comment ne pas penser à un acte manqué si les faits étaient avérés. Et c’est là ce qui nous trouble, comme s’il avait eu peur de lui-même une fois président, et qu’il n’ait pas voulu le devenir, que ce soit la « société » qui l’ait poussé à tenter la présidentielle.
    C’est ce trouble en nous qui nous fait nous focaliser sur sa situation et non celle de la femme.

  • Concernant l’affaire Tristane Banon, j’ai quand même du mal à comprendre… si agression sexuelle il y a eue, pourquoi ne pas porter plainte ? Pour ménager son réseau, sa carrière, celle de sa mère ? Et qu’est-ce que ça veut dire d’aller se confesser sur un plateau télé ? Et ensuite de ressortir, opportunément, une fois que le réseau DSK est inutile, cette affaire ? Et les médias de la constituer preuve accablante de la culpabilité de DSK…
    Je trouve cet emballement affligeant, injuste et très dommageable à la présomption d’innocence, déjà mise à mal par l’affaire Dupont de Ligonnès . Depuis quand les médias, l’opinion publique se chargent-ils de conduire des procès ?

    Quant à rire de cette déchéance… les bras m’en tombent… La jalousie, très française, à l’endroit de quelqu’un de brillant/riche/populaire est un sentiment honteux dont on ne devrait pas être fier.

    Enfin, que DSK ait des difficultés à gérer ses attirances physiques, même à un point pathologique, cela reste du domaine de sa vie privée et ne justifie en aucun cas qu’il soit peint sous les traits d’un monstre, tant qu’il n’y a pas de privation de la liberté de son interlocutrice… Chose nullement avérée à ce jour, que ce soit pour l’affaire Tristane Banon ou celle en cours.

  • @ Lib:
    Oui enfin, c’est une affaire de mœurs. Quand bien même impliquant un homme politique de premier plan. Le propre d’une affaire de mœurs c’est qu’elle n’engage que l’individu, pas sa nation; d’où les mots de la juge New-Yorkaise à l’encontre de Dominique Strauss-Khan : « Il ne sera pas traité différemment de tout autre prévenu ». Et je ne pense pas que la juge se soit montrée sévère en ce qui concerne la garde à vue parce que DSK serait ressortissant français ou bien en vertu de la nature de la plainte, mais davantage pour qu’elle-même ne puisse pas être taxée de complaisance envers un « puissant ».

    Bien sûr tout un tas de couillons feront l’amalgame. Depuis « cette inculpation disqualifie la gauche dans la bataille de la morale » aux ordinaires « souillures de l’image de la France ». C’est d’ailleurs le genre de ton polémique nauséabond employé depuis une bonne demi-douzaine d’année pour brouiller le débat politique.
    Mais en quel honneur DSK serait, ou aurait été, un parangon Français, un dépositaire de ce qu’est la France et sa conduite morale ?

  • Dernière nouvelle, la version de la défense : « la femme était consentante ».

    Pourquoi pas, mais un homme qui drague à la sauvette une femme de chambre dans un hôtel, est il en capacité de diriger un grand état ? J’ai des doutes.

  • J’ai une préférence pour la décence, en actes plus encore qu’en paroles.
    Mais je ne peux m’empêcher de penser, depuis dimanche et à chaque nouvel appel « à la mesure, au respect de la présomption d’innocence… », que ces beaux esprits avaient eu une occasion en or d’appliquer cette conduite lors de l’affaire dite Woerth-Bettencourt…

  • @ angfar:
    DSK est accusé (entre autre) de fellation forcée, ça ne correspond certes pas au viol en droit New-Yorkais, car ce dernier le définit par la pénétration vaginale, mais en droit français, c’est largement suffisant pour caractériser le viol. Donc, oui, DSK est bien accusé de viol.
    Reste ensuite à connaître la réalité des faits…

  • Koz a écrit : :

    un travers que l’on applique facilement aux Français

    Non, ce n’est pas cela. Ca rejoint en fait une discussion sur nos élites que j’avais avec Gwynfrid il y a quelques jours. DSK est en quelque sorte « le meilleur d’entre nous ». Sa compétence en tant que DG du FMI a été quasi-unanimement reconnue. Il ne symbolise pas les français, il est ce que nous avons de mieux.

    @Jeff,

    Je comprends que vous ayez pu faire cette interprétation de mes propos mais elle est erronée. Je suis sincère. En fait, je n’aurais pas dû parler de l’image extérieure, c’est le cadet de mes soucis. Cette histoire me force à dégrader l’image que je me fais de mon pays, c’est cela qui m’attriste. Et, si ça peut vous rassurer, je ne vois pas beaucoup d’éléments émanant de mon « bord politique » qui améliorent cette situation.

  • Merci pour ce billet si réfléchi. Vous êtes l’un des seuls qui évoque le témoignage de Tristane Banon sans lui cracher dessus.
    Cela m’indigne particulièrement, d’ailleurs. « Elle avait qu’à se réveiller avant », « Elle se tait pendant 8 ans et comme par hasard c’est maintenant que l’homme est à terre qu’elle parle ».
    C’est si difficile à imaginer qu’elle puisse subir des pression et craindre de ne pas être écoutée, pire, d’être stigmatisée, traitée de menteuse ? Maintenant que son témoignage devient enfin crédible, peut-on lui reprocher de s’exprimer ?

  • Ce qui est gênant c’est que ça se passe aux E-U.

    Après la diffusion de 93 Faubourg Saint-Honoré, j’aurai trouvé normal que le procureur ou les instances compétentes diligentent une enquête.

  • Pingback: L’affaire DSK « Tribulations d'une thésarde à Paris

  • Franchement d’accord avec vous, en particulier sur la première partie du billet (mais j’ai rapidement atteint l’overdose, et ai donc échappé aux images du potentat tombé de son trône).

    Un sentiment amer aussi, parce que je ne peux pas ne pas voir la connivence politique et médiatique du moment, comprendre qu’elle ne date pas d’aujourd’hui, et me poser des questions sur qui d’autre elle protège. Surtout, continuer à croire à la politique, malgré les politiques.

  • @ CJ:
    Votre commentaire est assez choquant : pas de privation de la liberté ? Vous avez lu les accusations de la police de NY ? Où même celle de Tristane Banon ?
    A NY, DSK est clairement accusé de séquestration, d’avoir fermé a clef la porte de sa chambre, de s’être couché sur la femme de ménage, le tout en utilisant sa force physique. Si ça n’est pas une privation de liberté !
    Dans le cas de Tristane Banon, le scénario décrit est à peu de chose près le même. Clairement, on est dans le cas de viol ou de tentative de viol. J’ai du mal à qualifier les violeurs de monstres, parce que c’est finalement très humain, mais les accusations contre DSK sont assurément extrêmement graves. Rien à voir, par exemple, avec l’affaire Piroska Nagi.

    Ensuite, si la loi prévoit une prescription de 10 ans pour les viols, c’est justement parce que ça peut être dur d’aller porter plainte. En France, se faire violer est encore très largement une tare. A plus forte raison quand le violeur supposé est une personne connue (famille, amis…)
    En tout état de cause, je vois mal la justice française ne pas se saisir de l’affaire Tristane Banon dorénavant : soit ses accusations sont fondées, et DSK doit être sanctionné pour cela, soit elles ne le sont pas, auquel cas c’est Mme Banon qui doit être condamnée.

  • Si DSK est présumé innocent,
    et la victime présumée victime,
    rien ne justifie le déferlement de conclusion hative sous jacente et à charge (y compris dans ton article) , démago-populiste, … tendant a donner a l’Homme, … l’animal ….le mauvais rôle par défaut.
    ben oui c’est vrai on est que des bipèdes arriérés sexuels masculins,

    Combien d’affaires se sont révélées etre bcp plus compliquées que cela, voire parfois fausse ou tout simplement manipulée…. Les dindons c’est nous,
    A qui profite le crime ? je pense que c’est plutôt la question a se poser.
    Nous ? nous ne pouvons que attendre et croire a une justice libre et équitable (qui aux US je le rappelle n’existe pas…)

    Rien ne justifie de présenter à son propre procès un accusé en toute décence, c’est a dire digne et sur ses deux jambes, alors que le système réservé a DSK le met plus bas que terre avant même la première seconde de son procès (qui n’a pas démarré oserais je le rappeller).
    Rien ne justifie que les protections dont il beneficiait avant d’etre incarcéré (et non jugé je le rappelle) s’envole en éclat alors que son statu est pour le moment inchangé…. Comment le protéger du deferlement d’orgueil de ceux qui veulent se farcir du « patron » (socialiste, certes, mais patron qd meme)

    Maintenant posez vous la question, si tout a l’heure vous alliez au commissariat, faire un signalement pour attouchement sur mineur d’une personne qui vous dérange ou que vous ne connaissez meme pas, … Observez regardez, les pretres et pretresses du « y’a pas de fumées sans feux », regarder l’accusé (à tord) se faire enfoncer par un systeme qui le depasse, et le temps que le systeme se retourne contre vous (pour calomnie par ex), il aura détruit votre cible… et plus vous etes influent, plus vous avez d’ennemis,

    Alors complot ou pas, manipulations grossière ou pas, dérive biologique soudaine d’un homme qui n’est pas né hier (s’il est vraiment malade, c’est aps deux 3 cas qu’on va trouver mais le bottin !!!!) ou pas,

    Il faut savoir raisons garder,
    et ne pas suivre bêtement les images imposées, et le flot grégaire des corbeaux et rapaces de tout poil, qu’ils pensent a la victime ou à l’accusé, crachent leur venin….

    Je suis heureux de vivre dans un pays libre en fait.

  • T. Ardisson a quand même le mérite d’avoir sorti l’histoire. Des histoires comme celles-là il me semble que beaucoup de femmes en ont vécues. Il faut en parler d’une manière sérieuse mais sans s’interdire l’humour. Contrairement à ce que vous pensez le rire détend, il désinhibe et il ne nie pas pour autant les faits.

  • Je n’ai pas lu tout les commentaires, loin de là donc peut être que ce fut dis plus haut, mais franchement toutes ces prises de positions, qu’elles soit pour ou contre DSK, me semble déplacées. C’est une affaire judiciaire, qui mets mal à l’aise les politiques français plus ou moins concernés par la remise en question d’un pouvoir qu’on leur accorde trop facilement en France, une certaine forme d’impunité qui vient de tomber.
    Parler de cette affaire sous l’angle politique, ce n’est ni plus ni moins que de prolonger à notre niveau de citoyens cette attitude ambigüe qu’on les médias envers les politiques chez nous, cette forme de justification liée plus ou moins formellement à la soit-disante image de la France et des français qui devraient tous nous concerner et nous réunir joyeusement autour de l’esprit sacré mais gaulois.

    Effectivement comme Koz l’explique, ça ressemble à du DSK. Peut être en est-ce, peut être pas. Peu importe, c’est un homme qui est peut être passé à coté de son destin, je ne vois pas en quoi ça peut nous faire passer chacun à coté du notre, en quoi ça concerne la France en dehors des poncifs qu’on en fait, en quoi c’est bien/mal pour la droite/la gauche/le reste en dehors des quelques personnes qui se sentent concernées parce qu’étant honteusement au courant de ce genre de comportement tout en l’ignorant complaisamment.

    PS : et le fautif, en fin de compte, reste celui qui fait l’acte. Pas ceux qui l’en savent capable, qui quoiqu’hypocrites n’ont pas commis de faute.
    La morale (ça me plait de parler d’elle sur un blog catho :p) sera finalement, pour une fois, peut être au rendez vous cette fois ci. Si il est coupable, qu’il paie, la « France » ne devrait pouvoir sortir que grandie d’une condamnation, et ne serait pas réduite d’une relaxe.

  • Xavion a écrit : :

    Nous ? nous ne pouvons que attendre et croire a une justice libre et équitable (qui aux US je le rappelle n’existe pas…)

    Je n’aime pas le système américain, pour plusieurs raisons qu’il est inutile de rappeler ici. Je ne veux pas d’une américanisation du système français. Mais je vous dis tout de même que vous allez un peu loin.

  • C’est une histoire qui fait très mal. Même s’il se révèle au bout du compte que la police de New York s’est trompée, ce qui reste une possibilité, même si ça paraît très peu vraisemblable.

    Lib a écrit : :

    Non, ce n’est pas cela. Ca rejoint en fait une discussion sur nos élites que j’avais avec Gwynfrid il y a quelques jours. DSK est en quelque sorte « le meilleur d’entre nous ». Sa compétence en tant que DG du FMI a été quasi-unanimement reconnue. Il ne symbolise pas les français, il est ce que nous avons de mieux.

    Tout juste. Voir par exemple cet article. Et encore, la version en ligne ne comporte pas l’intertitre impitoyable que j’ai lu dans la version papier: « fifty million Frenchmen, and it had to be this one ».

    nicolas a écrit : :

    Moi je pense que tous ceux qui savaient mais n’ont rien dit sont complices de DSK, et devraient être avec lui à riker island.

    Je n’irais pas jusque là, mais, oui, il y a des questions à poser, à ses collaborateurs, aux dirigeants du PS. Et surtout à ceux qui ont tout fait pour promouvoir sa candidature au poste extraordinairement important et exposé du directeur du FMI. Quand j’entends dire que le PS a « perdu la bataille de la morale », je pense qu’il y en a qui feraient bien de balayer devant leur porte.

    Ce qui m’amène à l’autre facette du problème français que cette affaire révèle: notre indulgence bien trop grande à l’égard des écarts de nos élites. Il est anormal que Tristane Banon ne se sente capable de porter plainte qu’aujourd’hui. Il est anormal que notre presse ne se soit pas montrée plus curieuse. Jean Quatremer, qui est bien placé pour connaître la réaction de ses confrères étrangers, a fait des remarques très éclairantes sur ce point. Et encore aujourd’hui, combien n’ont rien de mieux à exprimer que des soupçons à l’égard de la présumée victime, ou du ressentiment à l’égard de la justice américaine ? Là, il y en a, du dégât pour l’image de la France ! Exactement comme dans l’affaire Polanski, qui était sans aucun doute présente à l’esprit de la juge qui a refusé la libération sous caution de DSK.

    La responsabilité des politiques est lourde, celle de la presse aussi, mais la nôtre, celle du public, n’est pas négligeable. En particulier, celle des partisans, toujours prêts à excuser, à relativiser, voire à nier, quand la personne mise en cause est de leur camp. Il n’est que de voir les débats homériques que nous avons eus ici même à propos de l’affaire Woerth. Et ce n’est pas la presse qui a réélu Patrick Balkany dans un fauteuil, au même poste de maire dont il avait usé pour faire les poches de ses administrés. Les exemples abondent, même s’ils ne sont heureusement pas aussi terribles que la présente affaire.

    S’il peut sortir un peu de bien de ce désastre, ce sera à condition que nous voulions bien remettre collectivement en cause certaines habitudes bien ancrées.

  • Pingback: Y a-t-il vraiment besoin de mettre un titre ? « L'Osservatore Gabbiano

  • J’ai d’abord cru à la manipulation.
    Et puis, rapidement (en 24 heures) j’ai fait confiance à la justice américaine.
    Le paradoxe est qu’on lui a refusé un quartier VIP.

    Et, si, sous la douche certains salopards envisageaient de se l’enfoirer ! Pitié.

  • Anecdote. Au moment de l’attentat sur les Twins towers un de mes enfants m’a téléphoné au travail et m’a dit  » Allume la télé de l’école » . J’ai arrêté de faire la classe et je suis resté scotché sur l’écran télé. Muet de stuppeur. C’est le même enfant qui m’a fait un texto pour me dire cette fois-ci  » Regarde BFM TV ». A nouveau je suis resté scotché sur l’écran télé. Muet de stuppeur.

  • Quelques rappels : le prédécesseur au FMI de DSK était un homme hyper respectable et français néanmoins.
    Tristane Amon bien que n’ayant pas porté plainte , n’a jamais pu être journaliste, pourquoi ?
    En tant que femme, je dois dire que des expressions très courantes comme « il aime la bonne chair ET les femmes » me révolte régulièrement ! Donc je pense à cette jeune femme que les avocats de DSK , les journalistes, vont torturer !
    A bien noter que, les juges, shérif, procureurs américains sont élus, cela les encourage à sans doute plus d’équité, au risque d’en rajouter vis à vis des puissants mais l’exemple de JFK toujours couvert, entre autre par son frère ministre de la justice montre qu’il y a aussi quelques arrangements aux USA !
    Ceci étant, les images d’un DSK au milieu des puissants, souriant, une main dans la poche et le même dans un sordide couloir de commissariat fait penser à ces cauchemars dont on est heureux de se réveiller !
    Je n’aurais pas choisi celui qui allait voter Chirac « en se pinçant le nez », ou qui posait dans un Mac Do avec sa femme richissime dans Paris Match il y a un an ; mais je ne peux m’empêcher aujourd’hui de ne pas vouloir en rajouter et partager la discrétion des politiques . Ce sont certes, des mâles dominants mais pas tous des violeurs ! N.

  • Yogui a écrit : :

    Retrait de plainte

    Le retrait de la plainte n’éteint pas l’action publique. Dans l’affaire Polansky, la victime, dédommagée, avait retiré sa plainte.

  • Je me suis moi-même interrogé sur les raisons de cet émoi que suscitait en moi le fait de voir DSK traité comme un vulgaire criminel, alors que comme vous le dites justement, rien ne justifie qu’il soit traité mieux qu’un autre criminel. Et je crois avoir trouvé un élément de réponse : Le personnage public et les idées qu’il défendait et auxquelles on pouvait croire, l’espoir d’un changement qu’il faisait naître, en faisait l’icône de ces idées, icône à laquelle nous étions attachés, au point de le donner favori à la prochaine élection présidentielle.

    Or, voir cette icône traînée dans la boue par des gens qui n’ont aucune considération pour ce qu’elle représente, nous fait mal. Comme a fait mal encore tout récemment aux catholiques , le portait du Christ immergé dans un bol d’urine.

    Ces barbares ont brûlé notre idole serait-on tenter de dire.

    Il doit répondre de ses actes, cela n’est pas la question, mais c’est cette indécente exposition médiatique qui m’écoeure, j’aurais souhaité un peu plus de discretion, c’est tout

  • J’avoue une détestation particulière pour le viol, sur qui que ce soit!…. DSK, aime les femmes c’est connu depuis l’époque, d’aussi loin que je me souvienne. Maintenant concernant la fille de Tristane Banon, sa mère ancienne collaboratrice de DSK, s’est arrangée sur la terrasse d’un café! Etrange, dégueulasse, et quelle mentalité pourrie de la part de madame Banon: «Surtout ne pas porter plainte, je m’arrange avec le personnage »…. Carrière, moyen de pression, pour quelle raison se réveiller maintenant en précisant à la télévision, sans prendre trop de risques: «Mais je n’étais pas là, donc sur les déclarations de ma fille… » encore une dérobade, je suis horrifié pour sa fille, viol ou pas.
    Quant à Ophélie ou Ophélia, avec plusieurs vies possibles, elle a déjà plusieurs vies, vivant dans le Bronks avec une enfant, ou bien mariée avec deux enfants, personne ne le sait, et ses amis du So…..l, qu’ils ne lui parlent pas, qu’ils la serrent juste dans leurs bras, elle part ! Mais c’était une employée modèle. Peut-être elle vivra d’amour et d’eau fraîche, mais plus de travail. Incroyable…
    C’est vrai que DSK collectionne les amantes, et même que certaines furent ravies, et sa femme aussi belle soit-elle encore accepte le problème. M….. E…s ne me contredirait avoir des amantes n’est pas un délit, ni un crime même pas de contravention, na!
    Maintenant ce que nous avons vu et entendu à la télévision lors de la présentation de DSK, pour savoir s’il devait être relâché ou pas sur caution. Le procureur et le juge ont dû oublier le droit pénal aux USA, de plus d’après ce que tout le monde sait DSK (était dans un avion pour représenter le FMI en Europe, même si lorsqu’il était dans l’hôtel il n’était plus apparemment sous contrôle du FMI) et malgré l’excellent travail des avocats, madame la juge devait faire un exemple ! Se rappelant qu’un cinéaste ne s’était pas présenté à son procès… Foutaise!
    Le FMI et les Américains ne réclament-ils pas depuis quelques années un asiatique à la tête du FMI?
    Si tant est qu’un jour on connaisse la vérité sur une des nombreuses histoires de nos respectables hommes, politiques, banquiers et autres puissants de notre planète nous aurons tous pris des rides et de l’âge, peut-être même nous ne le sauront jamais. Non, vous ne croyez pas ?
    Pour finir, tous les jours en France, des gens passent en comparution immédiate ou après une instruction, ont fait de la préventive, ou sont condamnés sans que personne ne s’en émeuve, coupables ou innocents !
    Soyez pas trop triste pour quiconque, nous irons tous dormir ce soir.

  • Oui, ça laisse une impression de grand malaise…
    face aux politiques, aux élites, aux médias…
    Ces médias qui ont deux poids et deux mesures selon qu’il s’agit de DSK ou de Berlusconi…
    Ces médias qui nous bassinent avec la « morale républicaine » mais qui estime que le priapisme de DSK que « tous les journalistes connaissaient » relève de la simple vie privée alors qu’il fréquentait les clubs échangistes et autres lieux immondes…

    Alors oui, je pense qu’il y a une justice immanente et qu’il est puni par là où il a péché… Et c’est peut-être aussi cela qui nous choque : que LA vérité, LA morale, LE bien, puissent nous revenir en boomerang dans la gueule alors que notre société a tout fait pour s’inventer une morale à sa mesure ou plutôt pour la dévier et la supprimer…
    En définitive, ton billet rassure Koz, et nous replace face à nos propres responsabilités car nous constatons qu’il y a une justice, qui n’est pas forcément celle des hommes, et ce dès ce bas monde, que le mal que nous faisons a des conséquences, souvent immédiates, même si les médias et les élites voudraient nous faire croire le contraire…

  • Après avoir suivi les évènements, depuis dimanche, je suis passé de l’incrédulité de prime abord à l’ahurissement en découvrant au compte goutte les quelques éléments à charge avant de revenir à un doute prudent lorsque certains éléments ont été démentis. J’ai maintenant décidé d’attendre la suite sans me forger d’opinion sur sa culpabilité.

    Mais qu’il soit coupable ou non, je suis stupéfait qu’il ai été maintenu en détention. Un million de dollar de caution, un bracelet électronique, une éventuelle assignation à résidence chez sa fille à New York, un visage passant en boucle dans tous les médias depuis 48 heures. De quelle possibilité de fuite cherche-t-on à se prémunir ? Quelqu’un sait-il si dans des affaires similaires (sans le même retentissement médiatique bien-sûr), une décision si sévère est d’usage ?

  • Koz a écrit :
    « Mais en le voyant ainsi, le sentiment bascule. Quoi que l’on pense de lui, de ce qu’il semble bien avoir commis, de son comportement passé, du mal fait aussi à la France, et sans sympathie à son égard, sa déchéance fait, étonnamment, un peu mal. Sans bien comprendre pourquoi. »

    J’ai l’impression que ce qui « fait mal » c’est qu’on voit ce que la justice peut avoir d’humiliant, de déshonorant, alors même que la condamnation n’est pas encore effective : il reste présumé innocent mais il est traité comme un délinquant. Notre justice aussi fait mal et sa dureté éclate souvent quand des « importants » (PDG ou patron de presse) sont mis en GAV. Qu’un petit délinquant de banlieue, qu’un alcoolique ou qu’un « petit » soit traité avec peu d’égard, passe encore. Mais quand des « belles personnes » sont traités ainsi on ne peut s’empêcher de craindre pour soi et de s’offusquer qu’ils soient ainsi menotté (ils ne vont pas s’enfuir quand même), mal rasé, jeté en pâture aux photographes… Il y a ce sentiment que la présomption d’innocence n’est pas réelle.

  • @Koz

    Si vous êtes vraiment honnête, demandez-vous ce qui ressemble à Nicolas Sarkozy. En faisant la compilation de toutes les rumeurs qui courent (enfant hors mariage non reconnu, coup et blessures sur son ex-épouse, népotisme avec Rachida Dati, manipulation de la presse et de la justice avec Clearstream, pots-de-vin à Neuilly…) vous arrivez aussi à un beau catalogue. Ces rumeurs existent, peut-être pas dans vos journaux à vous, peut-être pas parmi vos amis, mais certains y croient dur comme fer.

    Mais rien ne prouve que ces rumeurs soient vraies, et je suis sûr que vous pensez qu’elles sont fausses. Alors pourquoi pensez-vous que celles sur DSK soient vraies ?

    Parfois il faut accepter de se rendre compte qu’on n’a pas un jugement objectif, et quand il s’agit de l’honneur d’un homme, voir même de question de privation de liberté, il faut savoir remettre son ignorance à sa place. Et éviter sous couvert d’objectivité de condamner à 6 000 km de distance

  • irving a écrit : :
    J’ai l’impression que ce qui « fait mal » c’est qu’on voit ce que la justice peut avoir d’humiliant, de déshonorant, alors même que la condamnation n’est pas encore effective : il reste présumé innocent mais il est traité comme un délinquant. Notre justice aussi fait mal et sa dureté éclate souvent quand des « importants » (PDG ou patron de presse) sont mis en GAV. Qu’un petit délinquant de banlieue, qu’un alcoolique ou qu’un « petit » soit traité avec peu d’égard, passe encore. Mais quand des « belles personnes » sont traités ainsi on ne peut s’empêcher de craindre pour soi et de s’offusquer qu’ils soient ainsi menotté (ils ne vont pas s’enfuir quand même), mal rasé, jeté en pâture aux photographes… Il y a ce sentiment que la présomption d’innocence n’est pas réelle.

    Si, le problème cité par l’accusation est justement que la fuite en France est irrécupérable pour eux – pas d’extradition possible. Vous voyez Sarkozy arrêter et livrer DSK à la justice de NYC ? Le pataquès en prévision ? La brouille infernale ?
    Heureusement que la justice NewYorkaise a un peu le sens des responsabilités, une catastrophe est déjà présente par cette affaire, pas la peine de prendre le moindre risque pour ajouter une seconde affaire à cette affaire.
    Deuxièmement, tout ce que vous avez vu à la télévision est parfaitement légal du point de vue américain. Les New Yorkais sont des barbares ? leur justice ne vaut pas un kopek ? Les USA ne sont pas une démocratie ? Ou alors est-ce vous qui êtes mortifiés par la perte de votre champion et vous chercher des moyens d’évacuer votre humeur sur le dos d’américains qui, quoiqu’on en pense, font jusque là proprement leur boulot ?

  • Comme beaucoup, j’ai été sidérée en me disant : « c’est impossible ».

    Depuis, je ne sais pas (pas moins ni plus que les autres d’ailleurs) et je fais davantage confiance à la justice américaine qu’à la justice française qui laisse les voyous en liberté pour des motifs parfois un peu bizarre.
    Donc j’attends. wait and see.

    Pour autant, je n’en suis pas moins scandaliséée, non pas pour le fait du présumé viol (tant qu’on n’en saura pas davantage), mais pour les prises de position de nos hommes -et femmes, c’est un comble- politiques.

    J’ai regardé « Mots croisés » hier soir : j’ai été outrée jusqu’à l’écœurement par la façon dont tous prenaient partie de DSK. « Un séducteur », « une violence lui a été faite » « respect de la présomption d’innocence », « nécessité de retenue » « , je le connais il n’a pas pu faire ça », « c’est faux », « le traitement qu’il subit est honteux », ….pas un mot, pas un seul sur cette dame! seulement à la fin, l’invitée (dont je ne me souviens pas du nom, mais ce n’était pas Mme Brossolette) a tenté de parler d’elle, bien que tous lui coupent la parole plusieurs fois.

    Ce matin, il suffit de lire les journaux pour constater que ce cirque continue : J Lang est indécrotable, Mme Guigou est outrée par tant de violence, Mme Aubry en rajoute (depuis, elle prend un peu de recul : elle attend!)

    De gros titres : « le rendez vous confirmé » (lorsqu’on lit, c’est faux et l’article n’en parle presque pas), maintenant, on « nous apprend que la photo de DSK était affichée dans le local des employés » -sous-entendu, la femme de chambre le connaissait « comme tout le monde, elle savait que c’était un homme important »-…Et puis, lorsqu’on lit l’article, aucun des employés savait que c’était le directeur du FMI (ni même ce qu’est le FMI), seulement que c’était un VIP!—Comme nombre d’autres….

    Voilà ce qui m’écoeure… Que la présomption soit imposé pour le coupable mais pas pour la victime, au point d’être plombé à longueurs de journées par des excuses à faire et des devoirs de « penser comme on doit penser »

    Pour le reste, rien : une affaire sordide comme une autre. Avec un léger détail, néanmoins. Si cette affaire se révèle vraie, il a failli être candidat au poste de président de la République française. Inquiétant. Si c’est faux, ce ne serait qu’un nième VIP à qui on aurait tenté de soutirer de l’argent. Triste pour lui, mais fréquent.

    Merci à Thierry lhôte pour ce rappel de ce sondage, qui montre que la majorité des français est du côté de DSK .

    En outre, il aurait encore 23% d’intentions de vote, ce qui est fantastique.

    Enfin, c’est ainsi.

  • Excusez les fautes d’orthographe, nombreuses…Je me suis trompée de bouton et n’ai pas eu le temps de relire.

  • Bonsoir Koz,

    à mon avis, les images de la déchéance de Dominique Strauss-Kahn font peur car nous nous projetons tous un peu dedans. Nous sommes pour la plupart ici des citoyens respectables, mais il suffit de peu de chose pour que nous basculions dans l’univers judiciaire, et que nos vies soient détruites: il suffit de deux ou trois secondes où nous répondons à notre téléphone portable en voiture, sommes distrait un instant, et percutons un groupe d’enfants qui attendait à l’abribus.

    Pour le reste, je trouve quand même cette histoire, si elle est vraie, lamentable. A un tout autre niveau, dans les entreprises, on enseigne au moindre cadre expatrié à être particulièrement prudent avec la gente féminine, car les « honey traps » sont nombreux et les lois et coutumes différentes suivant les pays; cette histoire fait vraiment erreur de débutant. Si tout cela est vrai, il ne reste qu’à dire « Vae victis » et passer à autre chose, sans remords.

  • @ Thierry Lhôte : Je ne comprends pas en quoi votre commentaire est une réponse au mien… Jamais je n’évoque la justice américaine ni la personne de DSK en tant que leader politique, aussi je ne comprends pas vos propos sur la légalité de la procédure et encore moins votre tentative de disqualifier mon commentaire en me faisant passer pour un supporter de DSK. Vous utilisez mon commentaire comme prétexte pour vous défouler sur le sujet, ce n’est pas correct.
    Mon commentaire est une réponse à une interrogation de KOZ qui se demandait pourquoi on se sent mal à l’aise avec les photos ou vidéos de DSK qui paraissent ces jours ci. Et je lui soumets une réponse à savoir qu’on est souvent troublé par la présentation de « puissants » sous un jour humiliant (mal rasés, fatigués, menottés) et jamais par la même présentation de « petites gens ». C’est vrai au delà du monde politique : voyez le cas assez récent d’un ancien directeur de « Libération » mis en GAV, qui a été obligé de se déshabiller devant des policiers, alors qu’il s’agissait d’une affaire qui ne nécessitait pas une telle procédure. Ce que je voulais dire c’est que (1) la légalité d’une procédure ne suffit pas à la rendre légitime, (2) les principes affichés de « présomption d’innocence » sont purement théoriques, quelle que soit l’affaire, car avoir des menottes c’est quand même un signe de culpabilité.

  • artypunk a écrit : :

    Si vous êtes vraiment honnête

    Ah mais non, ça jamais. Je fais juste semblant. Pour que ma femme et ma mère y croient encore un peu.

    Maintenant, si vous voulez me dire que Sarko est un queutard, qu’il n’est pas le plus fidèle des époux, qu’il a eu nombre d’aventures, qu’il n’est peut-être d’une honnêteté à toute épreuve, mais oui, mon bon punk, je m’en doute et so what ?

    En ce qui concerne DSK, tous les journalistes expliquent aujourd’hui que son rapport pathologique au sexe était connu de tous, mais que bon, hein, vie privée. Et tiens, ça me donne l’occasion de répondre @ CJ, il n’a pas une affaire aussi rude que celle révélée par Tristane Banon. A cet égard, je ne suis pas surpris, compte tenu de son orientation politique potentielle, que CJ ne se mette pas à la place de cette jeune femme, mais je trouve que ses objections soulignent un vrai manque d’empathie. Pourquoi n’a-t-elle pas porté plainte ? Parce qu’elle était jeune ? Parce qu’elle était proche de la famille ? Proche de la fille de DSK ? Parce qu’elle n’a pas été violée et qu’elle a préféré passer à autre chose ? Parce qu’elle n’avait aucune preuve ?

    Et pourquoi en parler sur un plateau télé ? Parce que, un peu plus âgée, elle se dit que c’est dégueulasse qu’elle s’en sorte ainsi ?

    Je peine en revanche à comprendre ce qu’elle aurait eu à gagner à l’époque, et ce que sa mère aurait à gagner aujourd’hui. Un peu de notoriété dans le cadre de la primaire socialiste ? Je doute que ça lui fasse gagner beaucoup de sympathie parmi les militants.

  • Mon bon Koz (visiblement on a gardé les vaches ensemble),

    Le but n’est pas d’attaquer sarkozy, il est juste de dire que vous croyez aux rumeurs que vous voulez bien croire. J’attends toujours votre réponse d’ailleurs, et ce que vous en déduisez sur l’avenir du couple présidentiel, puisque selon vous les hommes sont si prévisibles à l’aune des rumeurs qui les précèdent…

    Et désolé, je refuse de croire que tous les journalistes pensaient que Strauss-Kahn est un violeur.
    Je peux d’ailleurs vous retourner l’argument: si tous les journalistes savaient alors tous les politiques savaient . Et pourtant ils le défendent. Tous corrompus alors ? sauf Marine ? (celle dont le parrain etc…). Sauf B. Debré ? (qui vient de faire machine arrière la queue basse sur ses déclarations diffamantes vis à vis de Sofitel…)

    Maintenant si vous faîtes pas la différence entre viol et obsédé sexuel, vous êtes soit de mauvaise foi, soit l’exemple même de ce que je critique: un jugement embrouillé par ses inimitiés.

  • Excellent billet, Koz: je partage entièrement votre analyse.

    « En ce qui concerne DSK, tous les journalistes expliquent aujourd’hui que son rapport pathologique au sexe était connu de tous, mais que bon, hein, vie privée ».

    Les journalistes et les socialistes savaient que DSK avait un problème. Et c’est cette connivence qui suscite le malaise. Cela ressemble aujourd’hui à de la complicité. D’où peut-être cet empressement à présenter DSK comme une victime. Aujourd’hui, Elizabeth Guigou s’en prenait à la justice américaine et parlait notamment «d’une brutalité, d’une violence et d’une cruauté inouies»!

    Sachant qu’il avait un problème, comment les socialistes (et les médias) ont-ils pu faire de DSK leur favori? On pourrait se demander finalement si les socialistes, quand ils nous parlaient d’un Sarko bling-bling, pulsionnel et incontrôlable, ne nous parlaient pas en fait, inconsciemment, de DSK… Et là, ça fait peur.

  • l’idéal d’exemplarité dans la vie privée gage d’honnêteté politique est un fantasme auquel croient bon nombre d’américains, « you are one man, good or bad ».

    la vraie vie est plus compliquée.hitler était sobre et fidèle, roosevelt l’inverse…

    DSK n’est sans doute pas très moral dans sa vie sentimentalosexuelle, mais je ne le condamnerai pas avant de l’avoir écouté.
    de la victime présumée, nous avons les propos, mais pas de photos. de DSK, à l’inverse, nous avons photos et videos, mais pas un mot. let’s wait, listen and see

  • moi, ce que je trouve, encore et encore, c’est qu’on ne gagne rien à laisser passer, laisser « pisser », comme on dit, quand quelqu’un commet quelque chose d’inacceptable: du gamin qui colle une baffe à sa mère au politique qui se couvre en menaçant ou en payant les journalistes, en passant l’élève qui frappe son prof ou par le violeur multirécidiviste qu’on relâche après 3 ans de taule et qui tue sa n-ième victime parce que celle-là, elle a pas voulu céder. Un jour où l’autre, on se le prend dans la figure.

    alors que si on faisait tout bonnement appliquer les lois, et si on conservait des lois décentes, aussi, beaucoup de souffrances seraient épargnées aux plus faibles: aux femmes abusées, aux gamins souillés, mais aussi bien d’autres. En tant que femme, j’aimerais bien que quand on va porter plainte pour viol ou tentative de viol, en France, on se fasse pas rire au nez par les policiers, comme la soeur d’une copine, 16 ans, violée devant témoin par un inconnu et avec arme blanche il y a quelques années, et dont les policiers ont démontré à sa mère que c’était qu’elle avait dû coucher avec son petit copain et qu’elle osait pas le dire comme ça. (vécu!). sans parler de toutes ces filles, que je connais en direct ou par personne interposée et qui n’ont rien dit à la police mais ont fait des tentatives de suicide à répétition et traînent chez les psys depuis (j’en connais déjà 8, sans compter celles qui n’en parlent pas)

    Alors bof, un type, si puissant soit-il, qu’il ait sodomisé une gamine de 13 ans ou collé ses attributs sur la bouche d’une femme de 30 ans qui se débattait, c’est pas que j’aie pas pitié, mais j’aime bien aussi quand ça s’arrête, et le plus tôt est le mieux. je veux bien la présomption d’innocence pour DSK, c’est très vrai, il est peut-être innocent; et même s’il ne l’est pas, on n’a pas à le traîner dans la boue. mais ça n’empêche pas de qualifier comme il le mérite ce genre de geste, au lieu de noyer le poisson. D’ailleurs, si on punissait ce genre de délinquants la première fois qu’ils essaient, ils prendraient peut-être 2 ans avec sursis pour harcèlement moral, alors que si on les laisse aller toujours plus loin, il faut pas s’étonner qu’à la fin ils prennent 25 ans pour tentative de viol ou perpet’ pour viol et meurtre. Et là dedans, les plus coupables, je me demande si c’est pas ceux qui les ont aidés voire incité à s’enfermer dans cette logique. Et eux, ils prendront rien du tout, comme peine.

    là, ils ont défendu Polanski: à cause de ça, DSK en prend plein la figure. Et ils le défendent encore de la même façon stupide! Ils feraient mieux de se taire, tout simplement. ce serait plus digne, et plus respectueux de lui.

    Et en tout état de cause, j’aurais aimé constater la même pudeur dans leurs propos, à tous ces gens, au sujet du Pape, qui lui n’était accusé de rien par qui que ce soit et était même le premier à lutter contre ce genre d’attitude, il y a quelques années. Moi, quand il y a à ce point deux poids deux mesures, j’ai du mal à déceler le « grand principe » dans ces discours de philosophes de comptoir et de politiques donneurs de leçons. je n’y vois que copinage malsain et confusion morale. et ça, ça fait un peu peur, quand même.

  • @ Koz : « Parce notre système n’imposerait pas ce traitement pas même aux pires de nos criminels (ce qui reste à voir) ?« 

    Rappelez-vous l’affaire d’Outreau. Certes, les mis en cause ne furent pas montrés menottes aux poignets, mais le système judiciaire n’a pas particulièrement pris de précautions oratoires lorsque leur cas était évoqué devant les journalistes. Journalistes qui d’ailleurs ne se préoccupèrent pas de la présomption d’innocence.

    Dans un autre registre, quant aux images soi-disant terribles, je ne me souviens pas que qui que ce soit se soit ému lorsqu’elles concernaient Bernard Madoff (entre autres) – même si on pouvait à juste titre supposer que c’était un bel escroc – alors que son procès s’ouvrait. La présomption d’innocence là encore avait été jetée aux oubliettes. Bernard Hanse n’en a pas plus bénéficié lorsque Ségolène était secrétaire d’Etat, il en est mort et elle a craché sur son cercueil pour faire bonne mesure. Des excuses ? Et puis quoi encore !

    La palme de la saloperie peut sans trop se tromper être décernée, ex-aequo à Jack Lang (il n’y a pas eu mort d’homme) et Jean-François Kahn (c’est du troussage de domestique).

    Alors oui, je sais que c’est mal, mais je n’arrive pas à être peiné par ce qui arrive à DSK. Si au moins DSK pouvait servir de rappel à nos élites, un peu à la manière de l’ilote qu’on baladait dans les rues pour montrer quel est le visage de la déchéance. Car ce qui ressort de ces commentaires outragés, tant à gauche qu’à droite (enfin un peu moins quand même de ce côté-là), c’est qu’il ne faut pas traiter les grands comme le bas peuple. D’ailleurs BHL (J’en veux, ce matin, au juge américain qui, en le livrant à la foule des chasseurs d’images qui attendaient devant le commissariat de Harlem, a fait semblant de penser qu’il était un justiciable comme un autre) et Wolton (DSK c’est pas n’importe qui, c’est une personnalité mondiale) l’ont parfaitement expliqué.

    Dauber la droite bling-bling, c’est permis. Mais il ne faut apparemment pas toucher à la gauche bunga-bunga.

  • @Irving

    Je répondrais que pour tout esprit rationnel, je ne vois pas où le fait d’être mal rasé à une présentation devant un juge ou baladé en menottes vous accuse, je ne vois pas le rapport, d’ailleurs il n’y a qu’en France qu’on s’en inquiète.

    Et c’est là, le biais introduit par la défense majoritairement reprise par les éléphants du PS, la culpabilité serait orchestrée par des images et donc irréelle.

    Ce n’est hélas pas le cas, le jury n’en aura rien à faire, il saura très bien que la personne qu’on amène aura les menottes et ce n’est pas pour cela qu’ils décideront de sa culpabilité à l’unanimité, loin s’en faut.

    A la place de DSK je serais bien plus inquiet du fait que la victime présumée, son accusatrice, n’a aucun trait d’une personne qui aurait un mobile valide pour commettre une fausse accusation. Et c’est un élément extrêmement important, tellement important que l’avocat Benjamin Brafman va étudier très sérieusement la question pour tirer son client d’affaire. En effet, le point essentiel pour l’avocat de DSK (dont le job est de le sauver) n’est pas de savoir si l’image de DSK est déastreuse pendant le « perp walk » avec les menottes aux yeux des français de France.

    Et c’est là un véritable problème : et peut-être que les intérêts du PS et de DSK commencent déjà à diverger dans cette histoire. Ce qui est important pour les éléphants du PS c’est l’image de l’ancien candidat potentiel et favori de l’élection de DSK aux yeux des français et non des américains. Or si on voulait VRAIMENT aider l’ami DSK, on commencerait par ne pas braquer le maire de la ville de New York, Michael Bloomberg comme c’est ce qui vient réellement de se passer par les déclarations de politiques du PS de mardi matin.
    http://www.reuters.com/article/2011/05/17/strausskahn-bloomberg-idUSN1718906420110517

    En effet DSK a encore des amis en France, mais l’attitude de ces anciens amis préfèrent déplacer l’attention des français pour des raisons de communication et d’image,c’est à dire la préservation des chances dans l’élection présidentielle 2012, même si cela risque de gêner considérablement la défense de DSK.

    «Mon Dieu, protège-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge.»

  • Ce que je voulais dire, c’est que tant qu’on pourra maintenir vivante la sainte iconographie de DSK en entretenant un faux malaise dans une partie de la population française sur l’interprétation d’images, on gardera le capital de sympathie local, c’est à dire dans un rayon de quelques centaines de kilomètres autour de Paris.

    Maintenant que cela ait des effets désastreux sur l’image de la France à l’extérieur, que cela plonge les éléments de contexte humain, pas loin de Rikers, dans une attitude de défiance, que cela rende plus périlleux le chemin de DSK sur place, tant mieux, plus l’incompréhension s’installera et plus la réaction des autorités New Yorkaises risque d’etre inflexible et d’apparaître nécessairement de plus en plus injuste. On ira chercher surement matière à un contre-procès perpétuel sur les américains de là-bas (qui répondra au procès réel) ; c’est à dire la moindre information capable de conforter une partie de l’opinion publique française dans un positionnement empathique vis à vis du parti et de son candidat.

    Cette stratégie serait géniale et très utile pour faire pression sur la justice d’en face, si le procès avait une quelconque couleur politique de manière à entrainer d’autres opinions publiques étrangères, mais là c’est « bêtement » du droit commun et cela risque donc d’être contre-productif.

    Bon je tiens à m’excuser auprès du maître de ces lieux, si je m’emporte et fais un peu trop d’anticipation politique. Ce n’est qu’un avis, une intuition, ça vaut ce que ça vaut. Ce n’est pas forcément vrai.

  • L’agacement de Koz à la lecture de l’impressionnant billet de BHL va être largement partagé: notre philosophe national n’a pas hésité à en publier une traduction dans la presse en ligne américaine.

    Bien entendu, il reçoit la riposte qu’il mérite. Par exemple ici et . Je crois que je vais m’inscrire comme commentateur pour jurer mes grands Dieux que non, non, ce monsieur n’est pas représentatif de l’intelligence française…

  • Au contraire de son homologue anglo-saxonne, la presse française (hors people) respecte la vie privée. Elle n’enquête pas sur les infidélités ou sur les pratiques sexuelles des hommes politiques sauf si cette vie privée interfère clairement avec la vie publique (la frontière peut être difficile à établir) ou si évidemment il est question de délit ou de crime. Faut-il changer ce principe ? Personnellement, je ne le crois pas et je vous laisse imaginer le grand déballage si on se mettait à faire cela…

    Que savait la presse sur DSK ? Je le répète : à travers des anecdotes, allant toutes dans le même sens, mais le plus souvent non vérifiées, que c’était un coureur invétéré, un dragueur compulsif, parfois lourd et pressant, jusqu’au « harcèlement » (envoi de mails répétés et explicites après une rencontre professionnelle, par exemple, comme l’a dit Schneiderman). Les journalistes politiques savaient également qu’il a fréquenté un temps une boîte échangiste parisienne. Devait-elle révéler tout cela ? Non, il s’agissait de la vie privée, celle-ci n’interférait pas sur la vie publique, et il n’y avait ni crime ni délit.

    Jean Quatremer, correspondant de Libé à Bruxelles, a évoqué le risque pour DSK, au moment de sa nomination au FMI, que son comportement avec les femmes puisse poser problème dans cette institution internationale. Sarkozy, qui a validé sa nomination (je le rappelle), dit qu’il l’aurait aussi personnellement alerté sur ce point (il en savait autant – sans doute plus – que les journalistes sur le sujet). L’affaire avec sa collaboratrice hongroise leur a donné raison quelques années plus tard.

    Mais jusqu’ici, on est encore très loin de la tentative de viol. Qui peut imaginer cela avant (et même après si les faits sont confirmés) ? Même pas ses amis (dont il ne faut pas douter de la sincère incrédulité devant les faits d’une extrême gravité qui lui sont aujourd’hui reprochés, vous y croyez facilement, vous ?) !

    Alors, il y a eu l’affaire Tristane Banon, qui a révélé une agression sexuelle de la part d’un homme politique (dont le nom était bippé) sur le plateau télé de Thierry Ardisson, sur un mode distancié. Je crois que le Nouvel Obs (ou un autre journal) a évoqué l’affaire, et c’est à peu près tout… La presse aurait-elle dû enquêter à partir de ce témoignage sur un plateau télé, alors qu’aucune plainte n’avait été déposée ? Je crois que c’est la seule vraie question. Mais la réponse ne me paraît pas évidente.

    Conclusion : la condamnation simpliste des journalistes qui savaient et qui n’ont rien dit pour tromper le peuple et protéger les puissants, je la laisse à d’autres, je sais que certains en sont friands. Il paraît même que, de manière étonnante, cela rapporte des voix.

  • Ne vous laissez pas aveugler par « la transparence et l’égalitarisme  » du système judiciaire américain!

    Certes il y a cette apparence d’égalité mais derrière tout cela il y a des juges élus qui doivent faire leur marketing, des avocats (des deux cotés) qui doivent performer pour améliorer leur taux de succès et leurs honoraires et qui ont presque tous les droits dès maintenant pour prouver la thèse qu’ils vont défendre en allant fouiller dans les poubelles, des flics qui « vendent » la sortie publique ( lente et bien dégagée) de DSK aux journalistes contre l’absence de suivi media de la jeune femme.

    Je n’aimerai pas être à la place des proches de la plaignante en ce moment car tout sera fait pour trouver un point faible et la démolir ( de même que l’accusation va ressortir autant de précédents que possible sur DSK). De plus elle devra affronter la subtile suggestion (une pression serait illégale) pour lui faire comprendre que tout s’achète comme cela est couramment fait dans ce genre d’affaire

    Ne succombez pas aux « charmes » apparents de la justice américaine, là bas, comme en France, c’est la qualité des avocats et des arguments qui compte. Egalité de façade mais recherche des arguments qui permettent de gagner un procès face à un jury populaire qui est généralement assez peu apte à entrer dans les subtilités et pratique toujours le jugement de forme. Tous les coups sont permis, c’est un retour sur investissement.

    Différence de forme mais la dérive sur le fond est la même: la recherche de la vérité n’est plus l’objectif, il s’agit de convaincre un jury tout simplement, comme en France.
    DSK le sait bien, il a pris les meilleurs et les plus chers face à des avocats qui ne laisseront pas se développer une deuxième affaire Polanski.

  • @ Gwynfrid

    La seule chose significative de l’article de BHL est que la preuve qu’il s’agit d’une machination c’est le numéro de chambre de la suite présidentielle du Sofitel à 3000 $ payée 500 $ par DSK : 2806. C’est à dire le 28 juin, date de l’ouverture des primaires du PS.

    Dans le film Inception de Christopher Nolan, avec Leonardo di Caprio et Michael Caine, le numéro de la chambre de l’hôtel est le 528. En américain, le 28 mai. Vous remarquerez que le chiffre 28 apparaît de nouveau et qu’on est au mois de mai (!!!) Et comme par hasard 28 divisé par 2 = 14, date du présumé viol.

    Peut-être DSK pensait qu’il était dans un rêve et c’est pour cette raison qu’il a agit ainsi. Une ligne de défense originale, en tout cas.

  • Dommage qu’on ne soit plus en 45 et que DSK ne soit pas en France, la vindicte populaire aurait pu le juger comme il le mérite et de manière plus rapide que cette institution, la justice, qui prend des précautions infiniment pénibles pour nos caractères impatients et habitués à la valse des célébrités… D’autant que l’obsession sexuelle, un jour ou, l’autre ça conduit forcément à commettre l’irréparable ; comme tout son entourage personnel, politique, médiatique savait que c’était un obsédé, il faudrait sans doute les tondre, eux aussi.

    J’attends vraiment, impatiemment, ce procès. Si DSK est jugé coupable, c’est extrêmement grave et de vraies questions devront être posées au sujet d’une omerta alors criminelle. De même que pour Tristiane Banon, dont effectivement je ne comprends pas comment elle a pu préférer un plateau télé à un tribunal ; j’aimerais là aussi qu’il y ait un procès pour que les choses soient traitées plus rationnellement et sereinement que les accusions en cours.

    L’empathie ? Très narcissique comme sentiment, on ressent de l’empathie envers quelqu’un dont on se sent proche, peut-on alors se voir reprocher de ne pas ressembler à tous ?

  • Comme d’habitude un très bon article et des commentaires intéressants.

    Un point cependant me choque, c’est que peu de monde semble comprendre ce qu’est un prédateur.
    Le prédateur n’est pas un type sympa, un humain qui faute. C’est une ordure, une crevure, pire qu’un animal, pour lequel les autres n’existent pas et seul son plaisir personnel doit primer. Lui seul compte, tout le reste n’est là que pour être manipulé selon son bon plaisir.

    Ne cherchez jamais de bien en lui, il sera faux. Ne cherchez jamais de sympathie ou d’empathie en lui, elle serait simulée. Est-il malade ? Peut-être ? Est-il nocif ? Toujours.
    Les prédateurs existent. Notre morale droit-de-l’hommiste, se voulant inspirée du christianisme, nie l’existence du mal et veut croire que l’homme ne peut jamais basculer totalement du côté obscur.
    Pourtant, de même qu’il y a des saints qui basculent complètement vers le bien ,il y a des ordures qui basculent totalement vers le mal. C’est désagréable à admettre, cela génère un malaise quand on refuse de l’admettre et que l’on se retrouve face aux faits, mais cela existe.

    Le prédateur n’a pas de remords, pas de compassion, et ne s’intéresse qu’à lui. S’il est malin est bien inséré socialement, être sa victime signifie devoir se battre ne serait-ce que pour faire reconnaître ce statut de victime. Car lui se battra pour éviter cela. Et tout son entourage aura du mal à reconnaitre s’être fait avoir et n’avoir rien vu et penchera naturellement vers sa défense. Si c’est donc un entourage commun avec sa victime, la victime verra son propre entourage soutenir son agresseur pour ne pas avoir à admettre son propre aveuglement. La pire phrase qu’entend généralement la victime dans ce genrer de situation est « mais pourquoi es-tu allé raconté çà ? » Venant d’un proche, c’est le plus insupportable qu’une victime puisse entendre.

    Le prédateur sait tout cela et en joue. C’est un manipulateur.

    Ne cherchez pas en lui de compassion, ne pensez pas qu’il faille appliquer le « tend la joue gauche avec lui’. Cela lui rend juste service et lui permet de continuer impunément.

    Concernant maintenant DSK. Est-ce un prédateur ? Je n’en sais rien, je ne le connais pas, je ne connais pas les faits. Il y a une probabilité non négligeable. Et tous les moyens doivent être mis en oeuvre pour vérifier ce point et si c’est avéré et qu’il a bien agressé cette femme nous avons le devoir de l’empêcher de recommencer. Parce que notre devoir doit aller aux victimes passées et futures des prédateurs, pas à protéger les prédateurs. C’est NOTRE devoir. Pas en tant que Français, en tant qu’humains ayant l’obligation morale de PROTEGER les autres humains, notamment les plus faibles. Même les animaux sociaux quand ils le peuvent protègent leurs plus faibles membres des prédateurs. Les buffles n’hésitent pas à charger des groupes le lions pour protéger leurs petits. Seul l’humain est capable d’éprouver une sympathie pour son prédateur.
    Sauf que ce n’est pas de la vraie sympathie, c’est un masque de bêtise pure pour ne pas à avoir à admettre la réalité.

    Bref vues les présomptions qui pèsent sur lui, le mieux à faire reste d’attendre les résultats de la procédure. Mais en aucun cas de chercher une défense ou une justification à DSK, et surtout encore moins à prendre position contre ses peut-être victimes, présentes ou passées. C’est le pire à faire, c’est un début de déni de réalité. Si ces femmes ont menti, il sera toujours temps de les clouer au pilori. Tant que ce n’est pas sûr, tant qu’il est possible qu’elles soient effectivement victimes d’un prédateur, elles doivent garder toute notre sympathie et notre soucis premier doit être de veiller à la protection que nous n’avons pas été capables de leur fournir.
    Car en tolérant aussi gentiment nos prédateurs, en ne prenant pas les mesures qui les empêcheraient de nuire, NOUS sommes responsables. Nous n’avons pas de possibilités d’empêcher un prédateur américain de nuire aux USA, mais un prédateur français qui nuit en France, NOUS sommes co-responsables des dégâts qu’il cause, en France ou ailleurs. C’est NOTRE indulgence qui lui permet de continuer, NOTRE bienveillance qui créée de nouvelles victimes. Peut-être est-ce une prise de conscience diffuse de cette responsabilité qui génère un malaise chez tout le monde.

  • Au sujet de Tristane Banon : si elle n’a pas porté plainte, c’est parce que sa mère l’en a dissuadée. A 21 ans, on est encore très jeune et après avoir subi l’agression d’un ami de la famille, on a en général tendance à écouter ses parents.
    Cette élue socialiste (candidate aux primaires pour la présidentielle) a beau prétendre que c’était pour « protéger sa fille », je ne la crois pas une seule seconde. Elle a l’attitude typique des parents de victimes qui préfèrent étouffer le « scandale » que soutenir leur propre enfant.

  • @ Pepito:
    Bonjour,

    J’avoue une détestation particulière pour le viol, sur qui que ce soit! J’aime mon prochain et je trouve que même en respectant la clause de présumé innocent, et présumé victime, cette histoire me dérange et confusément je souhaiterais en tant que compatriote que ce soit une machination. Moi aussi j’aime les femmes surtout libres et consentantes ….
    DSK, aime les femmes c’est connu depuis l’époque, d’aussi loin que je me souvienne.
    Maintenant concernant la fille de Tristane Banon, sa mère ancienne collaboratrice de DSK, s’est arrangée sur la terrasse d’un café! Etrange, dégueulasse, et quelle mentalité pourrie de la part de madame Banon: «Surtout ne pas porter plainte, je m’arrange avec le personnage »…. Carrière, moyen de pression, pour quelle raison se réveiller maintenant en précisant à la télévision, sans prendre trop de risques: «Mais je n’étais pas là, donc sur les déclarations de ma fille… » encore une dérobade, je suis horrifié pour sa fille, viol ou pas.
    Quant à Ophélie ou Ophélia, avec plusieurs vies possibles, elle a déjà plusieurs vies, vivant dans le Bronks avec une enfant, ou bien mariée avec deux enfants, personne ne le sait, et ses amis du So…..l, qu’ils ne lui parlent pas, qu’ils la serrent juste dans leurs bras, elle part ! Mais c’est une employée modèle. Peut-être vivra t’elle d’amour et d’eau fraîche, mais plus de travail. Incroyable…
    C’est vrai que DSK collectionne les amantes, et même que certaines furent ravies, et sa femme aussi belle soit-elle encore accepte le problème. M….. E…s ne me contredirait avoir des amantes n’est pas un délit, ni un crime même pas de contravention, na! Mais le libertinage à toutes les sauces n’est pas la meilleure façon (sans revers de médaille) de vivre pour tout personnage de haut rang ! Qui sème le vent récolte la tempête.
    Maintenant ce que nous avons vu et entendu à la télévision lors de la présentation de DSK, pour savoir s’il devait être relâché ou pas sur caution. Le procureur et le juge ont dû oublier le droit pénal aux USA, de plus d’après ce que tout le monde sait DSK était dans un avion pour représenter le FMI en Europe, même si lorsqu’il était dans l’hôtel il n’était plus apparemment sous contrôle du FMI. Malgré l’excellent travail des avocats, madame la juge devait faire un exemple ! Se rappelant qu’un cinéaste ne s’était pas présenté à son procès… Foutaise!
    Le FMI et les Américains ne réclament-ils pas depuis quelques années un asiatique à la tête du FMI?
    Si tant est qu’un jour on connaisse la vérité sur une des nombreuses histoires de nos respectables hommes, politiques, banquiers et autres puissants de notre planète nous aurons tous pris des rides et de l’âge, peut-être même nous ne le sauront jamais. Non, vous ne croyez pas ?
    Pour finir, tous les jours en France, des gens passent en comparution immédiate ou après une instruction, ont fait de la préventive, ou sont condamnés sans que personne ne s’en émeuve, coupables ou innocents !
    Soyez pas trop triste pour quiconque, nous irons tous dormir ce soir.

  • CJ a écrit : :

    Dommage qu’on ne soit plus en 45

    Non, ce n’est pas un point godwin, faut pas exagérer, même si l’on n’est pas loin. Mais si vous voulez jouer à ce jeu stupide, on peut s’y mettre à plusieurs. Tiens, je pourrais dire qu’avec vous, en 45, on aurait tondu la femme de chambre. Bon, ce serait stupide et insultant mais, comme dirait mon père : « si vous voulez jouer au plus con avec moi, vous n’êtes pas sûr de gagner« .

  • Jeff a écrit : :

    Que savait la presse sur DSK ? Je le répète : à travers des anecdotes, allant toutes dans le même sens, mais le plus souvent non vérifiées, que c’était un coureur invétéré, un dragueur compulsif, parfois lourd et pressant, jusqu’au « harcèlement » (envoi de mails répétés et explicites après une rencontre professionnelle, par exemple, comme l’a dit Schneiderman). Les journalistes politiques savaient également qu’il a fréquenté un temps une boîte échangiste parisienne. Devait-elle révéler tout cela ? Non, il s’agissait de la vie privée, celle-ci n’interférait pas sur la vie publique, et il n’y avait ni crime ni délit.

    Je suis navrée de vous contredire mais le harcèlement est un délit, si je ne m’abuse.

  • En outre, Quatremer explique avoir été témoin lui-même à plusieurs reprises de son comportement extrêmement lourd et déplacé. Je suis d’accord avec vous, Jeff, sur le fait qu’il ne faut pas se précipiter pour avoir une société inquisitrice, qui épierait la vie privée des politiques. Evidemment d’accord aussi pour dire que, si l’on commence à s’y intéresser, on fera un grand ménage à droite comme à gauche.

    Mais, dans le cas de DSK, il me semble que l’on est à un stade très limite et qu’il démontre plutôt bien le fait que le comportement privé n’est pas nécessairement sans impact sur la vie publique, outre le fait qu’il n’est pas non plus illégitime d’attendre un peu d’exemplarité personnelle de nos politiques – quitte à ce que ça fasse des dégâts sur tout l’échiquier.

    Je ne crois pas que la France sera décapitée et désemparée si l’on se montre un peu plus rigoureux. D’autres démocraties semblent y survivre. Il y a peut-être un curseur à déplacer. Sans rejoindre ces démocraties, parce que ce n’est pas non plus notre culture (et que je n’ai pas envie de voir les paparazzis et autres légitimés dans leurs comportements), on peut peut-être être un peu plus rigoureux.

    Sur ce sujet, lire « L’affaire DSK pose la question de la quête de cohérence entre vie privée et vie publique.

  • @Koz : La vie privée reste la vie privée, il n’y a pas de « curseur » (dans le sens où ce curseur puisse être objectivé) à déplacer. Les « faits » qui dépassent ce simple cadre privé en rentrant dans le domaine de la délinquance ou criminalité sexuelle sont déjà bien définis par la loi, et c’est à la justice de les avérer. Pas au qu’en dira-t-on ou une opinion morale, voire de basse psychologie. On ne fait pas de procès sur ce qu’un homme « pourrait faire », ou bien ce qu’il serait « vraisemblable » qu’il puisse faire, mais bien ce qu’il a fait.
    Pas de justice sans un fait accompli illégal. On peut le déplorer, mais hors de ce cadre tout part à vau-l’eau.

  • A lire, l’excellent billet d’H16. La présomption d’innocence est un devoir de l’Etat, pas du citoyen. Il en va de même pour la laïcité, l’exigence de transparence etc…

    L’état de droit repose sur un ensemble de règles qui protègent le citoyen contre le pouvoir de l’Etat. On a complètement oublié ça en France. L’Etat a réussi à se faire passer pour le bienfaiteur des citoyens et la confusion règne : on exige des citoyens les contraintes prévues pour l’Etat et on demande pour l’Etat la protection dont doivent bénéficier les citoyens.

    S’agissant de DSK, les citoyens ont parfaitement le droit de se faire une opinion sans attendre le verdict du procès et les journaux ont parfaitement le droit (et le devoir) d’informer. Seule la justice américaine doit respecter la présomption d’innocence et rien n’indique qu’elle viole ses obligations à cet égard.

    Lire à ce sujet l’intéressant portrait du district attorney de Manhattan par Luc Rozensweig.

  • Lib a écrit : :

    A lire, l’excellent billet d’H16. La présomption d’innocence est un devoir de l’Etat, pas du citoyen. Il en va de même pour la laïcité, l’exigence de transparence etc…
    L’état de droit repose sur un ensemble de règles qui protègent le citoyen contre le pouvoir de l’Etat. On a complètement oublié ça en France. L’Etat a réussi à se faire passer pour le bienfaiteur des citoyens et la confusion règne : on exige des citoyens les contraintes prévues pour l’Etat et on demande pour l’Etat la protection dont doivent bénéficier les citoyens.
    S’agissant de DSK, les citoyens ont parfaitement le droit de se faire une opinion sans attendre le verdict du procès et les journaux ont parfaitement le droit (et le devoir) d’informer. Seule la justice américaine doit respecter la présomption d’innocence et rien n’indique qu’elle viole ses obligations à cet égard.
    Lire à ce sujet l’intéressant portrait du district attorney de Manhattan par Luc Rozensweig.

    Non : Article 9-1 du Code civil
    Modifié par Loi n°2000-516 du 15 juin 2000 – art. 91 JORF 16 juin 2000

    « Chacun a droit au respect de la présomption d’innocence.

    Lorsqu’une personne est, avant toute condamnation, présentée publiquement comme étant coupable de faits faisant l’objet d’une enquête ou d’une instruction judiciaire, le juge peut, même en référé, sans préjudice de la réparation du dommage subi, prescrire toutes mesures, telles que l’insertion d’une rectification ou la diffusion d’un communiqué, aux fins de faire cesser l’atteinte à la présomption d’innocence, et ce aux frais de la personne, physique ou morale, responsable de cette atteinte. »

  • Je ne dis pas que vous n’ayez pas raison sur le plan des principes, voire des fondements. Sur le plan du droit positif, en revanche, je suis en désaccord.

  • Athos a écrit : :

    @Koz : La vie privée reste la vie privée, il n’y a pas de « curseur » (dans le sens où ce curseur puisse être objectivé) à déplacer. Les « faits » qui dépassent ce simple cadre privé en rentrant dans le domaine de la délinquance ou criminalité sexuelle sont déjà bien définis par la loi, et c’est à la justice de les avérer. Pas au qu’en dira-t-on ou une opinion morale, voire de basse psychologie. On ne fait pas de procès sur ce qu’un homme « pourrait faire », ou bien ce qu’il serait « vraisemblable » qu’il puisse faire, mais bien ce qu’il a fait. Pas de justice sans un fait accompli illégal. On peut le déplorer, mais hors de ce cadre tout part à vau-l’eau.

    Vous semblez estimer, contrairement à Jeff à qui Koz répondait, que les faits dont nous parlons dépassent le simple cadre privé… ça se discute mais, si vous parlez de ce postulat, alors vous êtes indirectement et partiellement d’accord avec Koz : on n’est plus dans le secret de la vie privée.

    Quant à la prééminence de la justice dans un tel cas, certes, mais le devoir d’informer de la presse me paraît évident lorsque de tels faits ont été commis. Je pense que l’on n’a pas à attendre la fin du procès pour informer les citoyens. Il est normal de se renseigner un peu sur ce que font nos dirigeants. La vertu et l’honnêteté, par exemple me semblent assez importantes pour que ce qui est de nature à jeter un doute sur leur respect par tel ou tel soit révélé aux électeurs.

    En outre, quand on voit ce que certains faits de pure vie privée, sans forcément de qualification pénale, peuvent entraîner comme conséquences dramatiques lorsque l’on essaye de les cacher, je trouve que cela donne a contrario une réelle légitimité à les révéler. Mazarine, nous voilà. On pourrait objecter que si personne ne cherchait à savoir, on n’aurait pas à cacher, mais on dépasserait un peu les bornes : doit-on absolument faire abstration de tout élément d’information autre que son comportement officiel lorsqu’il s’agit de juger de la valeur d’un homme?

  • « La vie privée reste la vie privée, il n’y a pas de « curseur » (dans le sens où ce curseur puisse être objectivé) à déplacer. »

    Je suis d’accord avec le principe, mais il heurte une réalité profonde, celle que les puissants ont toujours eu infiniment plus de moyen de pression, de contrainte et possibilité d’investigation sur la vie privée des individus ou des particuliers anonymes, qu’ils ne désirent en avoir sur eux-mêmes. Et toute démocratie doit avoir une action qui remette le curseur à la bonne place dans ce déséquilibre de fait.

    Comparons les Etats-unis et la France…
    Les écoutes de l’Elysée se sont soldées par quelle décision de justice, quel blâme au niveau final ?
    Le Watergate : un Président démissionné.

    De tout temps, les prérogatives du pouvoir ont placé leur détenteur dans des positions disproportionnée par rapport au public. C’est ainsi, car les fonctions sont exceptionnelles et cela me paraît normal donc qu’en bonne démocratie le personnel politique soit l’objet d’un traitement plus brutal, sévère et rigoureux que l’homme de la rue. Ils n’ont tout simplement pas la même influence sur la société, ni la même capacité d’action.
    Considérer un traitement à l’identique, c’est dans la pratique mettre le curseur du côté des élites.

  • Lib a écrit : :

    La présomption d’innocence est un devoir de l’Etat, pas du citoyen.

    Ça, c’est de nouveau le mythe de l’État, sorte de monstre extérieur à la société, entité vaguement divine, maléfique ou bienfaisante suivant le point de vue de l’observateur, en tout cas inhumaine.

    Ce n’est pas une bestiole abstraite appelée « l’État » qui rend la justice. C’est un jury tout ce qu’il y a de plus humain, assisté de juges, d’avocats et de procureurs humains eux aussi.

    La présomption d’innocence est due au justiciable par ceux qui vont le juger. La seule apparence que les jurés puissent entrer dans la salle d’audience avec un jugement déjà formé (par les médias, leurs préjugés, leurs amitiés, leurs opinions ou toute autre influence) suffit à détruire la notion de justice. C’est pourquoi la loi, comme le rappelle justement LElfe, fait obligation à tous de respecter la présomption d’innocence. Et cela n’empêche ni l’information, ni le débat, comme on peut facilement le constater en ouvrant le journal ou en allant lire des blogs.

    Si on fait sauter ces règles, alors on accepte que le jugement soit rendu par la foule en colère.

  • comment peut on, en connaissance de cause vouloir porter à la Presidence un individu de ce type ? C’est irresponsable. Si on ajoute l’affaire Guérini je trouve qu’au PS on a perdu le sens de la République .Vouloir le pouvoir à tout prix ce n’est plus de la démocratie, c’est honteux et j’espère qu’ils auront à coeur de faire amende honorable sinon ils sont disqualifiés. Après Tonton qui se permettait tout , la coupe est pleine . Messieurs, mesdames les distributeurs journaliers de leçons ,un peu de pudeur

  • @ azerty:

    Rappelez-moi, déjà, qui a usé de toute notre influence diplomatique pour faire nommer DSK à l’un des postes internationaux les plus convoités et les plus exposés de la planète ?

    Pepito a écrit : :

    @ Gwynfrid: Le film Inception s’appelle Origine au Québec.

    Merci Pepito… mais je me rends très rarement au Québec. J’ai vu Inception au multiplexe de chez moi, donc en v.o. non sous-titrée.

  • @ Pepito: parce que tout le monde en France tend à confondre l’expatriation au Canada avec l’expatriation au Québec; et, aussi, à confondre la francophonie au Canada avec le Québec – autrement dit, à confondre la majorité avec la totalité. C’est simplificateur, mais assez naturel, en fait.

  • Gwynfrid a écrit : :

    Ça, c’est de nouveau le mythe de l’État, sorte de monstre extérieur à la société, entité vaguement divine, maléfique ou bienfaisante suivant le point de vue de l’observateur, en tout cas inhumaine.

    Bien sûr que l’Etat est inhumain, comme une entreprise, une association, un parti, un club de foot… L’Etat est également distinct de la société malgré la confusion courante dans notre pays.

    L’Etat est bien entendu constitué de personnes, lesquelles sont investis de pouvoirs exorbitants sur les citoyens : les policiers, juges, procureurs, jurés etc… C’est précisément pour cela qu’on a édicté des règles limitant sévèrement ces pouvoirs. Bien sûr ces règles ne s’appliquent pas aux simples citoyens qui ne sont pas les dépositaires de tels pouvoirs.

    Gwynfrid a écrit : :

    C’est pourquoi la loi, comme le rappelle justement LElfe, fait obligation à tous de respecter la présomption d’innocence.

    Ben non. Tu peux dire ou écrire que tu crois DSK coupable, personne ne pourra te traîner devant un tribunal (enfin j’espère, rassure moi). Mais si une de ces personnes dépositaires de l’autorité publique (policier, juge, procureur, juré…) se laisse aller à de telles déclarations, il sera immédiatement récusé. Ces personnes reçoivent un pouvoir particulier et ce pouvoir s’accompagne de devoirs particuliers.

    Ce qui est interdit au simple citoyen, c’est la diffamation ou la calomnie, c’est à dire affirmer que DSK est coupable, surtout si c’est faux.

    Gwynfrid a écrit : :

    La présomption d’innocence est due au justiciable par ceux qui vont le juger.

    Exactement. Et les simples citoyens ne vont pas le juger.

  • @ Lib: L’État, comme les entreprises et les clubs de foot, est une organisation humaine, car composé d’humains, avec des règles de fonctionnement définies par des humains. S’il se comporte parfois de manière inhumaine, la responsabilité en revient aux humains qui l’ont (mal) conçu et à ceux qui le font (mal) fonctionner.

    Mais là, on est dans l’idéologie brute de décoffrage: je vois bien qu’aucun argument ne peut servir contre le roc de ta conviction. Axiome de Lib: l’État est un monstre griffu qui va tous nous manger, point final. Je doute de l’intérêt de pousser plus loin la discussion sur ce point.

    Lib a écrit : :

    Et les simples citoyens ne vont pas le juger.

    Ben si. Le jury est composé de citoyens de base.

    Aux US d’ailleurs, s’il y a une raison de penser qu’un juré est influencé par quoi que ce soit (par exemple s’il a exprimé un avis avant le procès), il est récusé soit par le procureur soit par la défense. Ce qui peut rendre le processus de jury selection particulièrement compliqué pour les procès très médiatisés.

    Pour revenir à une autre partie du sujet, je recommande cet article (en anglais) qui indique que le problème des médias avec le cas DSK & Tristane Banon n’est ni unique, ni spécifiquement français.

  • Pingback: Revue de blogs : DSKgate, mais pas que…, le pape et les vocations ! « Lemessin

  • Lib a écrit : :

    Ben non. Tu peux dire ou écrire que tu crois DSK coupable, personne ne pourra te traîner devant un tribunal (enfin j’espère, rassure moi). Mais si une de ces personnes dépositaires de l’autorité publique (policier, juge, procureur, juré…) se laisse aller à de telles déclarations, il sera immédiatement récusé. Ces personnes reçoivent un pouvoir particulier et ce pouvoir s’accompagne de devoirs particuliers.
    Ce qui est interdit au simple citoyen, c’est la diffamation ou la calomnie, c’est à dire affirmer que DSK est coupable, surtout si c’est faux.

    Je n’y connais pas grand chose a priori mais mes brèves recherches ne vous rassureront qu’à moitié. Mon premier billet citait les arrêts de jurisprudence mais il est passé à la trappe et j’ai la flemme.
    Donc, et sous le contrôle des éminents juristes qui peuplent les lieux :
    – l’article 9-1 ne distingue pas parmi les auteurs de l’atteinte. On pourra tout à fait vous demander de faire cesser l’atteinte à la présomption d’innoncence dont vous vous rendriez responsable.
    – il n’y aura atteinte que s’il y a la manifestation d’un préjugé réel sur la culpabilité, la tenant pour acquise. Accueillir largement la thèse de la culpabilité n’est pas suffisant.
    – l’atteinte doit être portée publiquement.
    – la diffamation, c’est du droit pénal. Les critères de caractérisation de cette infraction ne sont pas à appliquer à la caractérisation de la faute civile (qui ouvre droit à réparation).
    – la récusation des juges est encore une autre histoire.

  • Pingback: Affaire DSK : victime ou plaignante? | Pensées d'outre-politique

  • Eric Mettout, en tout cas, ne regrette rien. Mais cela ne vous surprendra pas. Je vous suggère de lire le plaidoyer pro domo qu’il a publié sur son blog, ça vaut son pesant de cacahouètes – mais seulement si vous avez l’estomac bien accroché. En gros, la presse n’a rien à se reprocher et elle a eu raison de ne pas parler des frasques du DSK parce que les histoires de fesses ne regardent personne dans une société en paix avec sa sexualité. D’ailleurs, un président porté sur la chose c’est un excellent exemple. Non je n’invente rien.

  • @ Infâme Cancrelat: En même temps, ça a le mérite de la cohérence. Personnellement, je ne suis pas totalement étonnée qu’on (même quand « on » est président du FMI) en arrive là dans une société « sexuellement libéré » et pour qui l’hédonisme semble parfois être la valeur ultime. Finalement DSK, si les faits sont avérés, n’a fait que pousser à bout la logique du « jouir sans entrave », et l’a fait avec d’autant moins de conscience qu’étant donné sa position (si je puis dire) et son pouvoir, il n’est pas habitué à ce qu’on lui résiste.
    Et donc je ne suis pas non plus totalement étonnée que les journaux se soient abstenus d’en parler, parce qu’effectivement, si la libération sexuelle nous a vraiment libérés, chacun fait bien ce qu’il veut (de ses fesses).

    C’est une évolution que je ne considère personnellement pas comme un progrès, mais qu’on ne peut que constater.

  • Le style du billet d’Eric Mettout et son choix de visuels me donnent envie de vomir. C’est pourquoi je ne vais en principe jamais sur son blog. Je n’essaie même pas de comprendre le fond.

  • @ Koz

    Si l’on considérait (comme l’évoque l’article de La Croix et comme l’estiment grosso modo les Américains) que celui qui ment à sa femme dans le cadre de la vie privée mentira aussi à ses concitoyens dans le cadre de sa vie publique, alors là, oui, ce serait un grand déballage qui déplacerait le débat politique vers quelque chose d’encore plus personnalisé, avec des dérives certaines.

    Vous imaginez : pourquoi sa femme n’est-elle pas aller voter ? pourquoi a-t-elle été absente toute la journée de l’élection ? pourquoi l’a-t-elle quitté ? était-il infidèle ? combien de fois ? avec qui ? ah, telle journaliste ? ah, telle femme de son ami et ministre ?… Je ne crois vraiment pas que ce soit souhaitable.

  • Cet évènement doit servir à réfléchir sur l’addiction au sexe et plus généralement au phénomène du vice, qui enchaine l’ homme à ses passions et lui fait perdre à des degrés divers sa raison et son libre- arbitre. Ne sont-ils pas de plus en plus nombreux nos contemporains à être pris par cette fièvre, et spécialement dans les hautes sphères? Mille témoignages en ce sens…

    Je cite Jean DAUJAT, « Y a -t-il une vérité », Téqui page 265: « Il y a erreur grave à chercher la liberté, comme le font tant de nos contemporains, du côté de la spontanéité aveugle des passions qui n’est que le résultat d’ un déterminisme physique. Que de gens se croient libres « libérés » parce que, refusant de se soumettre à aucune obligation, ils font ce qui leur plaît ! Cela veut dire qu’ils suivent les mouvements de leur sensibilité, qu’ils sont déterminés par le dernier état de leurs glandes et de leurs nerfs… le monde est, hélas ! rempli de ces pantins qui se croient libres en faisant tout ce qui leur plaît et qui ne sont en réalité que des automates, que des polichinelles menés par des ficelles intérieures qui sont leur fonctionnement nerveux ou endocrinien »

    …mais ils n’ ont que mépris pour ces doctrines…

  • Dans le même registre que Mettout, je vous « conseille » la lecture du dernier billet de Cyril Benassar sur Causeur, consacré au Pass Contraception et à ces empêcheurs de bambocher en rond que sont les cathos.

    http://www.causeur.fr/faites-l’amour-pas-la-morale,9966

    Et dire qu’il y a des cathos pour se figurer faire alliance avec ces gens-là pour défendre « les valeurs communes »…

  • Bonjour,

    Je vais faire un truc super malpoli, c’est poster un commentaire sans avoir lu les précédents (pardonnez-moi), mais juste parce que j’ai trouvé ça drôle : http://flic.kr/p/9JX78D (La Une de Yahoo 100% consacrée à DSK… ne cherchez pas l’intrus il n’y en a pas).

    Pour le reste, je m’esquive aussi vite que venu, j’ai une certaine allergie aux « faits divers » et à leur « commentage » professionnel (mais j’ai bien aimé le billet de Koz). Je crois même qu’on serait moins emmerdé sur les histoires de présomptions sur DSK et de la femme de chambre qui accusent l’un en défendant l’autre si on s’abstenait simplement de commenter les aspects judiciaires de l’affaire. Oups, ça y est, voilà que je commente aussi.

    Enfin merde quoi, on croirait qu’il y a eu un séisme en Haïti ! Je déborde sur mon intention de départ. Maudites pulsions. Pardonnez-moi.

  • Archicham a écrit : :

    DSK est clairement accusé de séquestration, d’avoir fermé a clef la porte de sa chambre, de s’être couché sur la femme de ménage, le tout en utilisant sa force physique.

    La porte d’une chambre d’hôtel international tel le Sofitel n’est pas commandée par une clef qu’il faudrait tourner dans la serrure, mais par une carte d’accès, utilisée seulement pour entrer, mais inutile pour sortir.

    Même fermée manuellement avec son verrou, la porte est conçue pour toujours s’ouvrir de l’intérieur, d’un simple mouvement de poignée. Difficile d’imaginer comment enfermer qui que ce soit dans une chambre d’hôtel moderne.

    Le Sofitel à New York est-il équipé de serrures différentes ? Je regarderai. Mais sans doute faut-il prendre avec prudence les « faits » qu’on veut bien nous rapporter.

    Corto a écrit : :

    Pas très inspirée, la réaction de Christine Boutin. http://fr.news.yahoo.com/dsk-arr%C3%AAt%C3%A9-agression-sexuelle-pi%C3%A8ge-christine-boutin-100111355.html

    Parmi les premières réactions du week-end du 15 mai, Christine Boutin fut la seule à postuler l’hypothèse d’un coup monté. L’idée fut largement reprise ensuite. Vraie ou fausse dans le cas présent, c’est une hypothèse plausible.

    Jouls a écrit : :

    sans croire vraiment à une machination, je reste assez incrédule : la question qui ne sort pas de ma tête c’est « Comment un homme d’une telle envergure, si entouré, si conseillé, intelligent, et avec apparemment une telle ambition, a-t-il pu ne pas mesurer – si les faits sont avérés – le risque qu’il prenait en commettant une telle agression ? »

    Oui.

  • cet homme est parait il un joueur d’échec hors pair, et comme chacun le sait, un joueur type a tjs 3 coups d’avance…les 2 appels téléphoniques de l’aéroport pour récupérer son portable malencontreusement oublié dans cette triste suite du sofitel ne feraient -ils pas partie d’une implacable logique de joueur expérimenté.
    C’est ainsi ce que la france avait de mieux à nous proposer? un prédateur très prochainement avéré, et -nous -vous – étiez si près à y souscrire , aveugles et d’ores et déjà consentants!

  • Resumons les generalités : primo personne ne peut pretendre savoir ce qui s’est passé dans la chambre d’hotel, donc on saura a la fin du proces, donc les commentaires ici lus seraient soit tous identiques et rapidement barbants, soit ils engagent la subjectivité. Deuxio, DSK etait je pense un homme sans respect pour les femmes qu’il croisait et il devait se dire que les forcer un peu c’etait payer à credit sur la satisfaction future qu’elle auraient necessairement a avoir ainsi ete honorées par le maitre du monde, MAIS c’etait un bon directeur du FMI et un vrai soutien aux europeens.

    Bon, ma subjectivité a tranché, c’est un salaud, intuition synthetique appuyée par les affaires Banon et Nagy (qui a bien fait reference à un abus de position dominante meme si le FMI a estimé que DSK ne l’avait pas favorisée, ce qui n’a pas grand chose à voir). On verra bien si la femme de menage essaie juste d’abuser d’un homme riche en le diffamant, ou si un complot mondial est à l’oeuvre, mais je partirai sur l’autre hypothese. La conclusion c’est qu’avec tous les elements connus, aucun journaliste n’a souhaité creuser le sujet alors que les accusations de Banon ou celle de Nagy depassaient largement le cadre de la vie privée. En fait, DSK pensait que c’etait normal vu sa position hors norme de traiter les femmes de la sorte, mais visiblement il n’etait aps le seul. Je trouve que ca en dit long sur notre servilité collective, notre idolatrie des personnalites mediatiques et m’ouvre les yeux sur l’impunité qui semble exister en France. Indignez-vous! comme dirait l’autre.

  • Chacun écrit ici sa vision, sa contribution sur cette affaire. tout en respectant bien sûr le fait que nous ne savons rien de définitif, que plaignant et coupable sont tous « présumés ». il me vient deux réflexions:

    • « procès » DSK et Chirac (sans compter Clearstream) dans les médias au même moment : décidément nos politiques ont du mal avec l’exercice raisonné du pouvoir, et ont tendance à être »border line » en faisant confiance à leur bonne étoile et leur situation de pouvoir pour éviter les accidents. cela marche plus mal qu’avant, les lois plus précises, et la justice plus stricte…

    • l’addiction est un problème. d’abord pour celui qui est compulsif, monomaniaque, pour ses proches mais aussi, lorsqu’il s’agit d’un homme ou d’une femme de pouvoir, pour tous ceux qui sont concernés. un alcoolique, un sex-addict, un collectionneur effréné de montres, un fumeur invétéré de havanes, une personne habitée par l’obsession de faire fortune vivent des situations de dépendance qui troublent leur jugement, leurs actions et peuvent les rendre vulnérables…

  • @ jane:

    Il ne me semble pas possible d’appeler DSK « joueur d’échecs hors pair ».
    Le minimum pour construire un fort grand maître est de l’ordre de 10 ans de boulot avec, en dehors des tournois, 6 à 8 heures de travail ou d’entraînement quotidien. Donc hors de portée pour un DSK qui professe bien ailleurs. C’est possible qu’il soit un bon amateur, donc tout au plus un joueur moyen.
    La force de jeu aux Echecs est le sujet de nombreux mythes comme de la limiter à la capacité à voir des coups à l’avance.

    De plus si vous saviez le nombre de fois qu’on m’a désigné dans un cercle d’amis quelqu’un comme étant un « joueur d’Echecs hors pair », pour me retrouver face à un gars incapable de tenir 20 coups en situation de compétition… L’un des problèmes de prendre ce jeu, cette science, cet art ou ce sport comme paramètre d’une démonstration est que bien peu de personnes ont une idée précise de l’exigence de sa pratique comme de sa nature.

  • Pourquoi tout ce trouble ? Parce que le cas DSK fait exploser un des mythes de notre modernité. Ce mythe, c’est que le sexe est intrinsèquement innocent, que les « crimes » sexuels sont le fait de pervers, de malades, bref, de l’autre.

    Ce que nous dit le cas DSK, si les faits sont avérés, c’est que quelqu’un qui a tout pour lui peut, de franchissement imperceptible de limite en franchissement imperceptible de limite, finir par être incapable de s’empêcher de commettre l’irréparable. Que par conséquent le problème n’est pas d’ergoter sur la fine nuance entre la drague « lourde » et la violence sexuelle, mais de s’interdire les comportements qui peuvent entraîner, sur la durée, la perte de la capacité à se maîtriser. Bref, que la question de la morale sexuelle ne se pose pas qu’aux cathos coincés du cul, mais à tout un chacun.

    Horresco referens.

  • Puisque plusieurs proposent leurs conseils de lecture, je vous livre deux citations de Debord qui me paraissent particulièrement adaptées, et sur lesquelles je suis retombé hier par hasard:

    « Le spectacle n’est pas un ensemble d’images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images »

    « Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux ».

    (c’est dans « La société du spectacle », 1967)

  • @ Aristote:

    Quelle est l’origine du trouble, une bonne question :

    La déception, l’inquiétude.

    Dans un monde de plus en plus complexe, certes nous avons besoin de porter au pouvoir des hommes assurés et très intelligents. Et l’on voit que ces deux qualités requises associées à l’ivresse du pouvoir corrompent ces mêmes hommes et ouvrent de nouveaux risques.

    On demande aux candidats à la présidence de produire un certificat médical mais un certificat éthique et psychique serait également souhaitable. Qui serait à même de le délivrer ?

  • Aristote a écrit : :

    Bref, que la question de la morale sexuelle ne se pose pas qu’aux cathos coincés du cul, mais à tout un chacun.

    Aristote,

    la question de la morale sexuelle se pose effectivement à tout le monde. Mais la morale prônée par les cathos « coincés », n’est pas forcément la seule. Il y a plusieurs autres lignes de conduite parfaitement cohérentes, et qui ne poussent pas forcément plus au « crime ».

    Il n’est pas du tout prouvé que « consommer » la liaison avec sa copine quand on est jeune adulte, utiliser les moyens de contraception moderne, ou encore divorcer et se remarier si les choses tournent à l’aigre pousse plus à commettre des actes répréhensibles que respecter strictement l’enseignement de l’église.

  • Ah si. Moi, je pense qu’un mec qui divorce est un violeur en puissance. Et je ne parle pas d’une fille qui prend la pilule !

    Mais sinon, merci pour la précision.

  • « la question de la morale sexuelle se pose effectivement à tout le monde… » . en effet, les adeptes de la liberté soixante-huitarde pronent « les relations librement consenties entre adultes… », avec donc les interdits sur violence, viol, harcèlement, pédophilie, inceste…

    la question, pour moi est : la morale catholique permet t-elle, je l’espère de rendre plus difficile certains comportements illégaux et inacceptables, m^me si des contre exemples issus de familles très catho et très tradi ont traversé dernièrement l’actualité……

    • Si nous parlons de la même affaire, il est dommage, francis, que nous ayons tous parlé de présomption d’innocence pendant toute la semaine, et qu’un non-lieu ne vous évoque rien.

  • @ Aristote (et aux autres commentateurs qui pointent le « phénomène du vice » dans une « société sexuellement libérée »):

    Aristote a écrit : :

    Parce que le cas DSK fait exploser un des mythes de notre modernité.

    Encore faudrait-il que le cas DSK soit moderne. Or, les comportements qu’on lui reproche (mettons à part ce qui s’est, ou non, passé à New York, les faits n’étant pas encore avérés) n’ont rien de bien innovant. J’en prendrai pour preuve ce que nous savons de nos dirigeants depuis, euh… mettons Jules César, au moins.

    Si souhaite absolument trouver dans cette affaire un reflet des insuffisances de la société prise dans son ensemble, je propose plutôt d’aller chercher ailleurs. Par exemple dans la déférence, excessive et bien mal méritée, que nous avons toujours accordée à nos rois de droit divin, et ensuite à leurs successeurs de droit républicain.

  • C’est vrai qu’on peut penser que Jules César violait les esclaves. Mais il m’avait tout de même semblé que nous avions fait quelques progrès.

  • @ Gwynfrid:

    Non. On fermait les yeux sur les agissements des puissants, no news.

    Mais les comportements aujourd’hui reprochés à DSK ne l’étaient plus dans la société post 68, alors qu’ils l’étaient, même hypocritement, avant.

  • à aristote. en total désaccord avec vous. les comportements de violence sexuelle, de viol, sont plus réprimés depuis 40 ans qu’ils ne l’étaient auparavant, ou la violence domestique, familiale, ancillaire étaient bien plus répandus que réprimés.

  • @ Koz : mon commentaire ci-dessus excluait explicitement l’affaire du Sofitel: mon argument ne concerne pas le viol.

    @ Aristote: ma remarque ne portait pas sur les réactions de la société sur les agissements des puissants, mais plutôt sur ces agissements eux-mêmes. Nos dirigeants, depuis Jules César jusqu’à Jacques Chirac inclus, ont en général pu avoir toutes les femmes qu’ils souhaitaient (je répète: je ne parle pas, ici, du viol). Et, à quelques exceptions près, il ont largement profité de ce privilège – ceci, tout à fait indépendamment des réactions de la société. Je généralise certes un chouia, mais le phénomène est attesté à toutes les époques, les plus puritaines comme les plus libérées. La liste des rois de France auxquels on n’attribue ni maîtresse ni bâtard est plutôt courte.

    Un seul aspect peut être qualifié de moderne: désormais, le consentement de la femme n’est plus considéré comme acquis d’avance. Apparemment, il y a encore quelques dinosaures pour lesquels ce concept n’est pas totalement intégré, comme le révèle l’emploi, inconsidéré mais révélateur, d’expressions telles que « troussage de domestique ».

  • @ Gwynfrid:

    Louis XIV, je sais, même si il y a eu aussi Louis XIII.

    Mais cette tolérance s’étendait-elle aux niveaux nettement moins élevés du pouvoir ? Un professeur d’université par exemple ? Il y a toujours eu des abus des professeurs, souvent couverts par l’hypocrisie, mais le fait de draguer ses élèves n’était pas considéré comme allant de soi, comme la simple manifestation innocente, sympathique même, d’un goût pour la chose. Il y a bien eu changement d’attitude

  • Aristote a écrit : :

    Mais cette tolérance s’étendait-elle aux niveaux nettement moins élevés du pouvoir ?

    Non, je ne crois pas… mais ce n’est pas le sujet. Je ne parlais que des gens au pouvoir ou très proches de celui-ci. Et lorsque vous avez lancé le débat, vous ne parliez pas non plus de profs d’université:

    Aristote a écrit : :

    Pourquoi tout ce trouble ? Parce que le cas DSK fait exploser un des mythes de notre modernité. Ce mythe, c’est que le sexe est intrinsèquement innocent (…)

    Je ne crois pas que l’explication du trouble soit à chercher dans la société dans son ensemble. Plus simplement, nous sommes troublés par trois questions de relativement moins haut niveau:

    • Comment se fait-il que l’un d’entre nous puisse parvenir aussi haut dans les sphères du pouvoir tout en manifestant un défaut de caractère aussi sérieux ?

    • Comment se fait-il qu’il faille l’intervention de la police d’un pays étranger pour cela soit révélé ?

    • Devons-nous nous préparer à voir sortir d’autres casseroles du même calibre chez d’autres dirigeants français ?

  • Gwynfrid a écrit : :

    Et lorsque vous avez lancé le débat, vous ne parliez pas non plus de profs d’université:

    Je parlais de DSK, de la dérive d’un homme qui s’est approché de plus en plus près de la ligne rouge.

    Professeur d’université, l’exemple n’était pas innocent, DSK a longtemps été professeur à Sciences Po et se montrait très entreprenant vis-à-vis de ses élèves, sans susciter de réactions de la part de l’administration…

    Cela dit, cette dimension du problème n’est en rien contradictoire avec celles auxquelles vous êtes plus sensible. Ce n’est pas l’un ou l’autre.

    Mais je persiste à penser que notre médiacratie a beaucoup de mal avec l’idée que le sexe est comme Janus, que sa dimension noire n’est pas seulement le problème de l’autre, du pervers. On a longtemps brocardé l’Église pour sa morale un peu courte du permis/défendu, on en est aujourd’hui à ratiociner sur la frontière entre le légal et l’illégal, dans une casuistique qui vaut bien celle qui fit la réputation des jésuites. Ce n’est pas un progrès.

    Ma thèse est simple : si DSK est coupable, ce qui reste à démontrer, il ne suffira pas de dire : ah, le pervers !

  • De toute façon, il n’y aura pas de procès. Il y aura un arrangement avec clause de confidentialité ; DSK versera 3 ou 4 millions de dollars à la pauvre femme de chambre. Il ne sera donc pas condamné. Ce qui lui permettra de rentrer en France comme une fleur dans un an et de recommencer sa vie politique comme si de rien n’était. Les français n’ayant aucune mémoire, ils le rééliront à un poste quelconque de député ou sénateur. Il est même tout à fait probable qu’il dégotte un poste de ministre à l’occasion d’un remaniement dans 3 ou 4 ans si la gauche passe .
    Et il pourra recommencer à harceler les femmes car les journalistes ne feront pas mieux leur travail que maintenant.

  • je suis, comme gwynfrid, peu persuadé que la tolérance vis à vis des agressions sexuelles soit plus faible aujourd’hui. De fait, je pense l’inverse: la tolérance était forte il y a cent ans, vis à vis du « troussage de domestique », voire d’une fille, même de bonne famille, forcée, si réparation sous forme de noces…

    alors que notre époque est beaucoup plus stricte sur la relation sexuelle non consentie, le délit de harcèlement sexuel a été créé, les flics sont formés à recevoir les plaintes domestiques…

  • francis a écrit : :

    alors que notre époque est beaucoup plus stricte sur la relation sexuelle non consentie, le délit de harcèlement sexuel a été créé, les flics sont formés à recevoir les plaintes domestiques…

    Cela n’est en rien contradictoire avec mon propos. Et c’est aussi l’effet d’une tendance qui dépasse de loin notre affaire, à savoir la judiciarisation croissante de la vie en société.

  • Bonjour,

    Je signale que c’est J.L. Mélenchon le premier qui a une pensée pour la victime sur son blog (ce que Mme Autin a d’ailleurs salué) http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/05/19/le-spectacle-continue-mais-la-vie-aussi/
    « Nous fûmes une petite poignée, toute petite, avec Marie-George Buffet, à nous soucier du fait qu’à côté du présumé coupable il y avait une présumée victime. Une femme de chambre. Je ne le dis pas pour me rengorger mais seulement pour souligner que j’étais certain, au moment où j’écrivais mes trois lignes de communiqué par sms cette fin de matinée du dimanche, que ce serait aussi la pensée de tous ceux qui s’exprimeraient. Il n’en a rien été. Certain(e)s n’arrivaient pas à dire le mot, cherchant comment on nomme ces personnes qui font le ménage dans les hôtels. D’autres la nommèrent sans s’en rendre compte « la soubrette ». Et cela aussi faisait partie de mes motifs de sidération. Ainsi, tandis que comme tout le monde je tachais de mettre de l’ordre dans mes idées devant l’énormité de l’évènement, je relevais aussi comment chacun abordait le sujet. Là était l’évènement, de bien des façons. »

    Pour ce qui est des images de DSK, j’avoue qu’il y a une sorte de fascination à savoir comment tombent les grands, surtout lorsqu’on est de la France d’en bas celle qui est déjà sur le plancher. D’autant qu’en France tout est fait pour soigneusement protéger les images des puissants et en voir un avec les menottes frappe les esprits, c’est pour ça que les autres politiciens vont se tenir les coudes sur ce coup là et font profil bas, dès fois que les Français en voyant ces images auraient envie de faire du ménage dans tout cette oligarchie qui se tient les coudes.

    Comme dit le proverbe  » plus dure sera la chute » !

  • Au-delà des aspects personnels, sexuels, psychologiques, moraux, qui ne sont sans doute pas sans intérêt, je m’étonne qu’on oublie régulièrement d’envisager des conséquences qui me paraissent bien plus considérables. On voit qu’un dieu de la finance peut choir. Mais il ne choit pas seul ! Ainsi, la chute de DSK a fait avorté la mise en place (prévue pour le 26 mai dernier) de la « monnaie internationale de réserve » qui aurait pu ouvrir sur une nouvelle donne mondiale, attendue par les pays émergents, mais qui aurait privé le dollar de sa position mondialement dominante. Suite à cette mésaventure complétement imprévue, le dollar, bien que fragile, conserve sa position dominante. Mais de façon de plus en plus artificielle. Et pour combien de temps? Voilà des enjeux mondiaux, sur fond de dette publique, dont dépend la situation économique, actuellement si menacée, des peuples! Christine Lagarde se propose de diriger le FMI. Que pensez-vous de la candidature d’Aurélie Trouvé?

  • DSK ?

    Victime réhabilitée ?

    Victime, s’il l’est, c’est comme un chauffard ivrogne qui serait victime d’un accident de la route !

  • Avant de faire de DSK une victime et un martyre, et même si les nouveaux développements imposent de prendre des gants, on prendra aussi en compte certains éléments, comme ceux que rapportent Le Monde

    Ce rapport comme les observations de Mme Xenarios rappellent que l’hypothèse d’une tentative de viol n’est pas écartée. Le procureur n’est cependant plus en mesure de la soutenir : les mensonges répétés de Mme Diallo, même s’ils sont sans lien avec ce qu’elle a éventuellement subi dans la suite 2806, mettent en doute la crédibilité de son témoignage et ont déjà jeté l’opprobre, dans l’opinion publique, sur sa personne.

  • Même si l’on ne saura sans doute jamais ce qui s’est exactement passé durant 20 mn dans cette fameuse suite 2806, le procès n’est clairement plus gagnable par le procureur. Prendra-t-il le risque de se faire « massacrer » lors d’un procès par les avocats de DSK ? On peut sérieusement en douter. Et si les accusations tombent, on pourra alors logiquement en déduire que DSK a été accusé à tort… Et même avec une légereté hallucinante compte tenu de ce que l’on apprend ces jours-ci, par un procureur qui a cru (hâtivement) tenir l’affaire idéale pour booster sa carrière (un homme blanc, riche, puissant et pervers qui abuse d’une femme de ménage noire, très pieuse, employé modèle et à la vie irréprochable).

    Cela doit effectivement inciter à la prudence tous ceux qui tiraient il y a quelques semaines des conclusions définitives sur DSK (le violeur), sur ses amis (les menteurs), sur la presse (forcément complice), sur la justice américaine (modèle), etc.

  • Vous opérez une confusion volontaire entre le fait que l’accusation n’est plus en mesure d’emporter la conviction unanime de douze jurés et le fait que les accusations aient été portées à tort. Rien ne permet de l’affirmer, comme vous le dites d’ailleurs vous-mêmes en début de commentaire. Le « logiquement » tombe comme un cheveu sur la soupe. C’est partisan, pas logique.

  • J’ai vu le film iranien « Une séparation » il y a quelques jours.

    C’est (entre autres) l’histoire d’un homme accusé d’avoir violenté une femme et d’avoir provoqué sa fausse couche. L’homme est un bourgeois, la femme une prolétaire. Elle est soutenue par son mari, qui sans connaître les faits, est extrêmement aggressif envers l’accusé, les témoins et la justice. Tout est insupportable à ce mari, car il puise un sentiment d’humiliation et de révolte dans son vécu (sa pauvreté, son licenciement, l’incapacité à s’exprimer aussi bien qu’il le voudrait, la méfiance envers les règles de la justice et de la société qui lui semblent faites pour écraser les petits). Tout ce jeu pourrait facilement s’acclimater sous nos cieux; mais il est rendu plus complexe -et d’autant plus intéressant d’ailleurs- car la place de la religion est omniprésente, jusqu’au coeur de la justice. L’argent y a sa place, aussi.

    Le bourgeois accusé est un homme droit (jusqu’à quel point ? plus que DSK sans doute) pris dans la complexité de ses relations familiales avec son père qui est à sa charge, sa fille dont il a la garde et sa femme en cours de séparation. Ces portraits et les rapports entre les personnages sont saisissants d’intelligence et de subtilité.

    Je ne dévoilerai pas le noeud de l’intrigue. Qu’il suffise de dire que ce n’est pas parce que l’on est une femme pauvre et accusatrice que l’on dit forcément (toute) la vérité.

    Pour revenir à Affissatou Diallo, il se pourrait que son drame soit d’abord celui de la corruption d’une âme simple par la vie dans nos grandes métropoles. Ses proches insistent sur sa parfaite éducation, sa modestie, les qualités qu’elle leur avait montrées. Ils ignoraient sans doute le profil délinquant de son nouveau mari, ainsi que les arrangements petits ou grands qu’elle a pu passer ces derniers temps avec la légalité et la morale. On soupçonne une dérive. C’est là l’un des drames humains de cette histoire.

    Et je rends hommage à Elisabeth Badinter, que j’ai entendue ce matin sur France Inter. Parmi toutes les voix qui se sont exprimées à propos de l’affaire DSK, c’est elle qui a su le mieux restituer la place de la présomption d’innocence. Elle a dénoncé les abus des féministes ayant voulu à tout prix avoir raison tout de suite, en faisant de cette affaire un emblème. Elle a montré comment les anathèmes lancés par les mêmes féministes contre quelques formules ont été injustes (notamment pour Jack Lang). Bravo, Madame, de ne jamais oublier la justice, la vraie, celle qui seule peut apaiser et nous faire avancer.

  • @ jfsadys/voix de gauche:
    faites plaisir au peuple de droite, complaisez-vous dans ces théories fumeuses et ces feuilletons mal scénarisés qui vont plomber les primaires du PS !

    La tournure d’esprit de certains socialistes est vraiment étonnante. Les voilà qui insinuent que les pussances de l’argent et la basse police se sont alliées pour faire tomber DSK, même si ça n’est fondé sur rien et si ça entretient un climat névrotique.

    Hier c’était le questeur du Sénat, ce comique Pastor qui fait des fausses factures pour avantager sa fille, et couvre ça par des faux communiqués où il vante sa propre droiture comme un « chemin de vie ».

    Avant hier Guérini était blanchi par le bureau du PS pour avoir fait du conseil général une succursale de la fédération socialiste. A vrai dire ce c’est pas cela qui a choqué les 26 membres dudit bureau (seul Montebourg a voté contre). Leur seul problème, apparemment, c’est que les employés de Guérini au conseil général noyautent ladite fédération. Cela leur semble beaucoup plus problématique, puisque là on on touche au coeur du sacré, c’est-à-dire au système de pouvoir et d’alliances au PS. Et cela leur fait oublier qu’il est pénalement répréhensible et politiquement condamnable de bafouer la neutralité de nos institutions en truffant le conseil général de militants.

    La semaine dernière c’était le cri de victoire de Jean-Paul Huchon: le rapporteur de son dossier au Conseil d’Etat considère condamnable la campagne de pub à sa gloire juste avant les régionales, et le PS aura sans doute à la rembourser, mais si le Conseil suit les réquisitions, seule la dernière élue de la liste perdra son poste, et JPH ne sera pas inéligible ! Un triomphe pour ce spécialiste, déjà condamné pour des faits infamants, mais auquel il suffit d’échapper, jusqu’à présent à chaque fois, à l’inégibilité.

    Je plains sincèrement ces militants et élus qui subissent la férule de ces despotes locaux, corrompus moralement et même financièrement, mais trop bien installés pour pouvoir être remis en cause par la majorité ou le parti dont ils émanent.

  • Comme vous le dites, la pire hypothèse serait que DSK, s’il est coupable, soit relâché après décrédibilisation de la plaignante. Ça semble aussi curieux qu’on puisse décrédibiliser la plaignante parce qu’elle aurait menti pour entrer aux états-unis, ou menti sur sa déclaration de revenus. Ce sont des choses qui n’impliquent pas forcément de mentir devant un tribunal.

    Par contre, ce n’est pas parce que DSK est relâché qu’il est forcément coupable non plus. En l’absence de condamnation, il devrait être considéré comme innocent.

  • @ pulp:
    Je suis tenté de vous répondre qu’ils ont été à bonne école non? Depuis que je suis enfant je peux vous faire une longue liste des turpitudes d’hommes et de femmes de droite qui ont jalonné l’Histoire de notre pays. Ceci étant dit cela n’excuse en rien tout ce que vous pointez à juste raison. Et ma voix de gauche n’est pas automatiquement acquise aux socialistes et surtout à ses « notables ». J’en ai fait personnellement la démonstration dans un passé récent.

  • Koz a écrit : :

    Vous opérez une confusion volontaire entre le fait que l’accusation n’est plus en mesure d’emporter la conviction unanime de douze jurés et le fait que les accusations aient été portées à tort. Rien ne permet de l’affirmer, comme vous le dites d’ailleurs vous-mêmes en début de commentaire. Le « logiquement » tombe comme un cheveu sur la soupe. C’est partisan, pas logique.

    Le « logiquement » me paraît au contraire couler de source. Et c’est d’ailleurs, logiquement, la conclusion (« accusé à tort ») qui sera tirée de cette affaire si le procureur abandonne effectivement les poursuites.

    Les partisans, à mon avis, sont plutôt à chercher du côté de ceux qui prendront le parti, contre l’évidence, de privilégier la version de la plaignante, dont ils sont pourtant forcés aujourd’hui de reconnaître qu’elle n’est pas crédible. Pratique pour ne pas à avoir à reconnaître ses erreurs, mais vraiment tiré par les cheveux.

  • Non. C’est un peu facile. L’accusatrice a perdu en crédibilité. Parce qu’elle a menti sur des éléments étrangers aux faits dont elle accuse DSK. Même une criminelle peut se faire violer.

  • Selon le procureur lui-même, elle a aussi menti sur les faits (au minimum sur ce qu’elle a fait juste après). Elle a également menti, entre autres, sur une autre affaire de viol inventée (ce qui n’est pas complètement anodin, vous en conviendrez). Et seulement 26 heures après les faits, elle dit à son mari (un trafiquant de drogue actuellement emprisonné) : « Je sais ce que je fais. Ce type est bourré de fric ». Une phrase dans laquelle on peine à voir le portrait de la femme perdue et traumatisée que l’on nous a vendu dans un premier temps et dans laquelle il est assez facile de lire au contraire le mobile d’éventuelles fausses accusations, surtout pour une personne qui a l’habitude de se procurer de l’argent illégalement… Mais laissons la justice finir son travail, nous aurons peut-être encore des surprises…

  • Effectivement, continuer à faire preuve de prudence ne devrait pas faire de mal.

    http://www.lefigaro.fr/international/2011/07/07/01003-20110707ARTFIG00615-dsk-le-procureur-de-new-york-recenseses-derniers-atouts.php

    J’ ajouterai aussi que je n’ai pas envie d’oublier l’affaire Tristane Banon.

    Et ensuite, Jeff, je tique aussi sur votre « logiquement ». En demandant à la Justice de ne pas se prononcer faute de preuves, vous lui demandez de faire preuve d’une prudence qu’à mon sens vous ne vous appliquez pas à vous même. Le fait de « ne pas savoir ce qui s’est passé dans cette suite 2806 » empêche légitimement d’envoyer DSK en taule, d’accord. C’est aussi un peu dérangeant au moment de se forger un avis personnel sur sa culpabilité. Et donc pour un homme politique, de sa légitimité à diriger le pays.

  • @ Vivien

    Rassurez-vous, DSK ne dirigera sans doute jamais le pays. Et j’ai d’ailleurs toujours pensé (et je l’ai écrit ici avant l’affaire, notamment en commentaire d’un billet sur les propos de Christian Jacob) que ce n’était pas, magré ses compétences, le meilleur candidat pour la gauche, compte tenu de ses faiblesses (le fric et le sexe), sur lesquelles il aurait été attaqué sans relâche.

    Sur l’affaire, à moins qu’un jour les deux versions concordent (ce dont je doute), on ne saura effectivement jamais ce qui s’est exactement passé. Mais la justice devra trancher. Si DSK est jugé non coupable lors d’un procès ou si le procureur abandonne les poursuites, on pourra « logiquement » considérer qu’il a été accusé à tort, à moins de remettre en cause toutes les décisions de justice. Sinon, il suffirait d’avoir été accusé (même si l’accusation n’est pas crédible) pour ne jamais être jugé tout à fait innocent. Ce serait, vous l’avouerez, une drôle de conception de la justice.

    Ici, d’après les informations dont nous disposons aujourd’hui, on est manifestement en présence d’une personne qui a menti plusieurs fois, y compris sur les faits, et y compris sur une autre affaire de viol inventée, et qui affirme à son mari (trafiquant de drogue actuellement emprisonné), 26 heures seulement après les faits : « je sais ce que je fais, ce mec est bourré de fric » (une affirmation dans laquelle il est assez facile de deviner à la fois un mobile et une sincérité douteuse).

    Je passe sur les cinq portables de la femme de chambre pauvre et exemplaire (deux de moins que DSK, il est vrai), sur ses dépenses de ministre en communications téléphoniques, sur les virements importants qu’elle reçoit de différents Etats (et qui sentent au minimum le blanchiment d’argent sale à plein nez), sur le fait que certains médias affirment également qu’elle se livrerait à la prostitution (à vérifier)…

    En face, vous avez un homme qui affirme depuis le début son innocence et n’a pas varié dans sa défense, rejetant toutes les accusations de relation non consentie (malgré les risques encourus s’il était condamné : sans doute une dizaine d’années de prison).

    Dans ces conditions, qui va croire cette histoire ? A mon avis, personne… Vous ?

    (J’ajouterai que l’idée même d’une fellation forcée sans la menace d’une arme, car c’est de cela dont on parle, est en soi peu crédible, demandez à vos amies ce qu’elles en pensent…).

    Mais, vous avez raison, restons prudents et laissons la justice US finir son travail. Ensuite, il faudra respecter sa décision et en tirer les conclusions qui s’imposent… Logiquement.

  • Jeff a écrit : :

    vous avez un homme qui affirme depuis le début son innocence et n’a pas varié dans sa défense

    A l’exception du revirement sur l’existence même de la relation, alors, lorsqu’il a affirmé d’abord avoir été absent de la suite pour reconnaître ensuite une relation non consentie ?

    Jeff a écrit : :

    (J’ajouterai que l’idée même d’une fellation forcée sans la menace d’une arme, car c’est de cela dont on parle, est en soi peu crédible, demandez à vos amies ce qu’elles en pensent…).

    Eh bien non, on ne parle pas de ça. Mais Patrick Balkany vous saura gré de votre défense.

    Et lorsque vous dites, « vous avez un homme »… Oui, un homme au comportement sexuel qui a suscité de nombreux incidents. Quant à la femme, comme je vous l’ai déjà dit, le fait que ce ne soit pas une oie blanche ne signifie pas en soi qu’elle n’a pas été violée. Elle a perdu beaucoup de crédibilité. Mais de là à faire de DSK un martyre comme sont en train de le faire les strauss-kahniens, il y a un pas qu’il vaut mieux s’abstenir de franchir.

  • @Jeff

    Notre désaccord provient du fait que l’on ne parle pas que de Justice, là. La Justice se doit de rendre une décision, y compris dans les cas les plus confus. La règle est que la confusion plaide en faveur de la défense, et c’est très bien comme ça.

    Du point moral, c’est forcément autre chose. Vous ne pouvez pas dire que l’acquittement ou l’abandon des poursuites contre DSK reviendra à dire qu’il a été accusé à tort. Sinon cela reviendra à dire que Nassifatou Diallo l’a accusé à tort (dans ce cas, d’avoir même sciemment voulu sa perte): une accusation grave qui mérite d’être étayée avec autant de rigueur que celle de viol à l’égard de DSK.

    Du reste, même ceux qui prononcent la Justice peuvent effectuer cette nuance. Je peux tenter de retrouver une source si vous le voulez, mais je crois que lors du procès en révision de Loic Sécher, la cour a insisté pour dire qu’elle n’acquittait pas Loic Sécher sur la base du doute, mais qu’elle était pleinement convaincue de son innocence.

    Ca ne veut donc pas dire que je me suis forgé une opinion sur l’affaire DSK et que je n’en bougerai pas, bien au contraire. Cela explique simplement que ma prudence vis à vis des faits, et douc oui ma défiance vis à vis de la personne de DSK ne s’intterompra pas avec le rendu de la décision de justice.

    Je me fais même un devoir de cette prudence. J’ai cru comprendre de l’actualité de ces derniers jours q’une très grande proportion des affaires de viol se terminaient par des non lieu, faute de preuves (quand une plainte était effectivement déposé). Je suis attaché à la présomption d’innocence, mais au moins autant à ne pas laisser penser que je prend toutes ces femmes pour des affabulatrices.

    Sur les faits eux-même, vous trouverez dans mon lien précédent quelques faits encore un peu troublant, qui demandent peut être de passer par la case procès malgré tout: les expertises médicales qui feraient état de violence sur la plaignante, la sincérité apparente des réactions à chaud, le fait que sur les faits au moins, les « mensonges » pourraient plutôt être des malentendus dus à la langue.

    Sur l’impossibilité de forcer une femme à une fellation sans arme, vous vous aventurez sur un terrain extremment glissant. Si on part par là, ces même amies pourraient vous dire qu’elles ne comprennent pas comment on peu violer quelqu’un sans au minimum 5 copains costauds. Pourtant, il est avéré que beaucoup de ces amies n’auront pas la réaction « adaptée » si la situation vient à se présenter. Et que cette absence de réaction peut nourrir un sentiment de culpabilité qui peut les détruire.

    Et enfin, encore une fois, je refuse d’ignorer Tristane Banon.

  • Koz a écrit : :

    Jeff a écrit : :
    vous avez un homme qui affirme depuis le début son innocence et n’a pas varié dans sa défense
    A l’exception du revirement sur l’existence même de la relation, alors, lorsqu’il a affirmé d’abord avoir été absent de la suite pour reconnaître ensuite une relation non consentie ?

    Pour info, les avocats de DSK ont simplement dit qu’il n’était pas dans la suite vers 13h (puisqu’il en était parti), heure à laquelle avaient été situés les faits dans un premier temps par erreur par le procureur. Je maintiens donc que sa défense n’a pas varié.
    Pour ce qui est de la fellation forcée, il me semble que l’on parle bien de cela essentiellement (c’est la charge la plus grave).

    Mais bon, chacun aura le droit de penser qu’il est peut-être coupable même s’il est acquitté ou si le procureur juge que l’accusation n’est plus crédible… Comme d’autres auront le droit de penser qu’il s’agit d’un complot sarkozyste, même si aucun fait ne vient étayer cette thèse. Personnellement, je ferai confiance à la justice.

    De toute façon, quoi qu’il arrive, n’ayez crainte, même s’il ne va pas en prison (et ce n’est pas l’affaire Tristane Banon qui risque de l’y envoyer), son avenir politique semble bien compromis. Tout acharnement qui viserait à discréditer un adversaire politique est donc désormais inutile.

  • @Jeff : je serai curieuse de savoir quels arguments vous permettent, vous et vos amies, d’affirmer qu’une « fellation forcée sans la menace d’une arme est en soi peu crédible ».

  • @ lo

    Vous comprendrez que je ne souhaite pas m’aventurer trop avant sur ce terrain « technique » et pour le moins glissant. Simplement, ce que je peux vous dire, c’est que toutes les femmes avec lesquelles j’ai discuté de cette affaire ont eu à peu près la même réaction sur ce point (certaines évoquant même la morsure en dernier ressort). Surpris de prime abord par cet argument auquel je n’avais pas pensé, et alors que j’étais alors plutôt enclin à croire la première version du procureur, j’ai répondu que toutes les femmes n’étaient peut-être pas armées psychologiquement pour résister malgré tout… Cela se discute ; en tout cas, j’ai pu constater que beaucoup de femmes n’imaginaient pas (peut-être à tort) qu’on puisse un jour leur imposer une fellation sans la menace d’un revolver ou d’un couteau.

  • @ Jeff: « accusé à tort » est ici un terme ambigu. Voulez-vous dire que l’accusation contre DSK va tomber ? Cela semble aujourd’hui probable, quoique de nouveaux rebondissements soient toujours possibles. Voulez-vous dire que le procureur a eu tort d’ouvrir une enquête ? Certainement pas. Tout au plus peut-on estimer que la mise en accusation officielle, avec détention provisoire, était trop précipitée. Voulez-vous dire que la femme de chambre a commis une dénonciation calomnieuse ? C’est possible. Mais elle a droit alors à la présomption d’innocence, elle aussi. Si la justice ne peut pas prouver la culpabilité de DSK, il ne s’ensuit pas nécessairement qu’elle puisse prouver qu’il y a eu mensonge.

  • Assez d’accord avec vous, Gwinfryd, j’apprécie votre façon de poser le problème…

    Ma petite différence : j’estime que même si l’éventuel mensonge de la femme de chambre n’est pas au final prouvé (DSK aura-t-il envie, s’il est blanchi, de l’attaquer en dénonciation calomnieuse ? le procureur poursuivra-t-il son enquête dans ce sens ? la femme de chambre avouera-t-elle jamais, si c’est bien le cas, qu’elle a menti ?), on pourra considérer, en cas d’acquittement au procès ou d’abandon des poursuites avant le procès (l’hypothèse aujourd’hui la plus probable), qu’il a été « accusé à tort » ou « mis en accusation à tort », puisque au final il sera libéré de toutes les accusations qui pesaient contre lui.

    Mais je reconnais tout à fait que personne ne pourra être sûr à 100% de ce qu’il s’est réellement passé, même si l’hypothèse la plus probable est celle d’un mensonge (d’où l’abandon des poursuites). Et, on le voit déjà, certains choisiront de retenir avant tout ce doute résiduel même si un jury déclarait DSK « non coupable » ou si le procureur, estimant que le jugement de « non culpabilité » ne ferait aucun doute, abandonnait les poursuites avant même le procès…

    Personnellement, je n’étais pas dans la suite 2806 du Sofitel de New York le 14 mai entre 12h et 12h20 (j’avais piscine ce jour-là) et je n’ai pas d’élément a priori pour douter de la justice américaine. Je fais donc a priori confiance à son jugement, même si je n’ai pu m’empêcher de remarquer que la version 2 est vraiment très différente de la version 1.

  • Jeff a écrit : :

    Mais je reconnais tout à fait que personne ne pourra être sûr à 100% de ce qu’il s’est réellement passé, même si l’hypothèse la plus probable est celle d’un mensonge (d’où l’abandon des poursuites).

    On se demande où vous étiez allé chercher vos probabilités – ailleurs que dans vos préférences partisanes s’entend.

    Mais la probabilité de votre probabilité semble s’être amenuisée. Mais bon, il reste toujours savoureux de voir les socialistes prendre la défense du mâle blanc et puissant contre la femme noire qui a le culot de mentir sur son passé pour pouvoir immigrer. Le genre de trucs qui excluent la possibilité d’un viol.

    Quant à la phrase litigieuse sur le fait qu’elle « savait ce qu’elle faisait », son avocat soutient tout simplement qu’elle n’existe pas. Il a peut-être une conception suicidaire de la stratégie judiciaire, cela dit.

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