Du courage de proximité

« Entre le cerveau et le sexe, il existe une faculté qui ne consiste ni à réfléchir ni à désirer, mais à s’indigner de ce qui est scandaleux ou médiocre« .

Pour Michel Eltchaninoff, si Des Hommes et des Dieux est passé, selon le titre de Une de L’Express, « du film au phénomène », c’est aussi en raison de la « redécouverte de cette vertu » qu’est le « courage de proximité ».  Alors je me dis comme ça que deux millions de spectateurs, c’est peut-être autant de raisons d’espérer.

Si Michel Eltchaninoff évacue la dimension religieuse[1] du film – ce qui est en partie vain mais est cohérent avec son champ d’analyse – son analyse mérite l’attention. Les moines « concilient la vieille vertu du courage et la vie ordinaire », écrit-il. Il ne s’agit pas là du courage guerrier, du courage exceptionnel, celui dont on rêverait de pouvoir se parer pour que l’on écrive un jour notre propre geste. Celui que l’on attend mais que l’on attendra d’autant plus en vain que l’on ne s’entraîne pas quotidiennement. « Sans effets de manche, ils savent se montrer fermes dans les situations les plus quotidiennes : soigner ou protéger quelqu’un, ne pas baisser la tête ».

Michel Etchaninoff décrit dans cet échange un mode de vie, un courage, authentiquement chrétiens. On ne compte pas les lieux, les enceintes, dans lesquels des chrétiens rappellent qu’il faut chercher la sainteté là où nous sommes placés. Au quotidien. Mais soit, acceptons, pour les besoins de cette analyse, de voir dans la démarche des spectateurs une quête spirituelle générale, indéterminée, une spiritualité en quête de fondation. Son analyse peut agacer, puisqu’elle  opère cette dissociation artificielle et moderne entre la religion et la spiritualité – alors même que les moines de Tibehirine sont incontestablement ancrés dans leur pratique religieuse quotidienne – mais son propos porte moins sur l’analyse du film en lui-même que sur celle de son succès. Or le moins que l’on puisse dire est que cette distinction entre la spiritualité et la religion est répandue. C’est l’habituel « je crois qu’il y a quelque chose, mais les religions, non ». Réjouissons-nous alors à la simple idée que, oui, deux millions de personnes aient pu se déplacer dans « une recherche de spiritualité, [un] refus d’une vision purement matérialiste et intéressée du monde », pour des hommes qui « réorganisent un quotidien cohérent, empli de sens, à partir de priorités bien définies, notamment le service à autrui. Ils donnent sens au quotidien à partir de valeurs ».

Deux millions de personnes – et il n’y a pas de doute sur ce comptage-là – se sont déplacées pour cela. Malgré l’ambition du film, l’ambition du propos… ou grâce à cela. Il faut se le répéter, le savourer. Et se dire qu’il y a là une donnée à prendre en compte dans notre perception de la société. « Ce que je crois voir, c’est non seulement une vague « quête de sens » dans un monde déboussolé par la mondialisation, mais l’aspiration à un spirituel renouvelé et à une vertu antique, souvent oubliée dans les âges démocratiques: le courage ». Sans aller jusqu’au spirituel, cela ne signifie-t-il pas qu’il y a une place pour parler aux citoyens, aux électeurs, d’un projet, un vrai projet, un projet de société[2] ?

Comme le relève Etchaninoff, « ce qui est l’exception davantage que la règle, c’est lorsqu’un « excellent film », avec une mise en scène rigoureuse qui ne joue pas mécaniquement sur les émotions, avec des acteurs qui n’en font pas des tonnes, rencontre un large succès public », bref, quand une certaine rigueur, un certain dépouillement, comme une rugosité, rencontrent pourtant l’adhésion populaire. Combien de fois s’aperçoit-on que, quand on ne prend pas le citoyen pour une truffe, on peut aussi avoir de bonnes surprises ? Pourquoi ne pas rêver d’un tel mouvement en politique, aussi ?

Bien sûr, toi et moi, nous savons que lorsque les moines de Tibehrine « donnent sens au quotidien à partir de valeurs », ce ne sont pas n’importe quelles valeurs. Pas n’importe quelles valeurs qui permettent et subliment ce choix d’un sacrifice possible, choix scandaleux, inexplicable, stupide, pour certains[3]. En clair, que c’est bien l’exemple de Jésus, le Christ, qui leur révèle le sens du quotidien. Mais soit, ne soyons pas trop gourmands. Apprécions, déjà, que deux millions de Français soient mus par un « refus d’une vision purement matérialiste et intéressée du monde ». Pour qui évoquait le goût de la vérité, c’est déjà une divine surprise.

*

Et tant qu’on est entre nous, toi et moi, comment pourrais-je omettre de faire le lien – divine surprise et courage de proximité – avec ce vote au Conseil de l’Europe, venu consacrer le droit à l’objection de conscience. D’un projet de texte à finalité restrictive dédié, selon son titre, au « problème du recours à l’exercice non réglementé de l’objection de conscience », la mobilisation et le travail de quelques députés ont fait une résolution sur « le droit à l’objection de conscience »[4], réaffirmant dans son tout premier article qu’aucune institution, aucune personne, ne peut subir de pression ou de discrimination en raison de l’exercice de ce courage de proximité qu’est bien souvent l’objection de conscience. Pour Jean-Pierre Denis : « la morale de l’histoire [est] aussi simple que revigorante. Il ne faut pas se décourager de défendre les libertés publiques et les consciences privées. (…) Les justes causes ne sont pas forcément des causes perdues. ».

crédit photo : remiforall
  1. mais pas spirituelle []
  2. certes sans exclure totalement les traductions concrètes []
  3. j’ai des noms []
  4. plus de détails ici []

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21 commentaires

  • Ha. Quand je pense qu’il n’y a pas une semaine, tu m’engueulais parce que je regrettais qu’on aille chercher la sainteté au G20 plutôt que sous notre nez. Va, je ne te hais point 🙂

    Le bien, on le fait soi-même, pas par procuration. Notre société est focalisée sur les grandes déclarations théoriques et méprise cette bonté de proximité : être gentil avec sa femme, jouer avec ses enfants, passer voir sa mère, soutenir le pote qui se fait larguer par sa nana, rendre service à un collègue, aider une inconnue à monter les escaliers du métro avec une poussette…

    quand on ne prend pas le citoyen pour une truffe, on peut aussi avoir de bonnes surprises

    Hé oui. Le peuple est moins con que le disent ceux qui prétendent parler en son nom. Se pourrait-il que la médiocrité vienne d’en haut en non d’en bas?

  • Très stimulant ce billet. Ce qu’il y a de bien avec le courage, c’est qu’il est revigorant quand on le voit à l’oeuvre, mais il est aussi revigorant quand d’autres en parlent avec enthousiasme : cet enthousiasme devient contagieux. Enfin moi en tout cas, je suis super réceptif.

    Tu imagines ce que devaient faire passer les témoins du Christ après l’ascension, quand ils racontaient autour d’eux, comme dans un film extraordinaire, ce dont ils avaient été témoins, et combien ça les avait bouleversé. Tu m’étonnes que c’était contagieux !

    (t’as vu je fais presque un parallèle entre ton billet et les témoignages des apôtres, mais discret, parce que sinon ça fait trop fayot).

  • Il est clair que toutes les sensibilités de gauche se retrouveront dans cet appel au « refus d’une vision purement matérialiste et intéressée du monde » : primauté du lien social, des activités non marchandes, solidarité, action locale, courage face à l’oppression, etc …

  • Je plussoie à l’agacement: pour une raison mystérieuse, notre société semble persuadé que dès que quelqu’un que tout le monde sait chrétien fait quelque chose de bien, c’est malgré le fait qu’il le soit.
    C’est annexe en gros; c’est lui qui est un type bien, mais ce n’est pas la religion qui a fait de lui un type bien.
    Cela dit, je suis plus optimiste que toi: les critiques ne retiennent jamais cela, pas plus qu’ils n’ont retenu les louanges des mineurs chiliens ou celles d’Ingrid Bettencourt lors de leur libération.
    Mais dans ce film, comme le lien entre foi et charité d’une part, et courage et sacrifice d’autre part est bien acculté, et que tout le monde va voir ce film, cela devrait faire tilt.
    Tout comme d’ailleurs ça a fait « tilt » auprès du jury du festival de cannes, qui pourtant n’est pas le lieu le plus prédestiné à récompenser qui montre concrètement ce que c’est vivre selon l’Evangile…

    Par contre, je ne suis pas trop d’accord avec l’article de la Vie que tu mets en lien: on en serait à penser que les « prolife » n’ont rien à voir dans cette victoire.
    Désolé, mais cela est faux: QUI, à part les prolife, a découvert en premier cette résolution, et a fait campagne auprès des membres du Conseil de l’Europe? S’ils ne l’avaient pas fait, crois-tu vraiment que cette résolution n’aurait pas pu passer sans que l’on fasse trop attention?
    Et aussi: QUI a lancé cela: http://www.adv.org/appel-objection-de-conscience/appel/sauvons-lobjection-de-conscience/#c5773, sinon une organisation provie?
    QUI a réussi à ce que paraisse des articles dans la presse à ce sujet, sinon cet appel?

    Par contre, il est évident que l’opposition sur ce texte n’a pas été une opposition entre provie et proavortement, mais entre provies et une partie des pro-avortement contre une autre partie extrémiste des pro-avortements.
    Mais de là à dire que ce n’est pas une victoire pour les pro-vie…

  • @ Yogui: Mouais, mais ce que je trouve bizzarre, c’est que ces mêmes sensibilités ne font jamais, ou alors très rarement crédit à l’Eglise de porter un message basé sur ses valeurs.
    Elles se contentent de dire: « voyez l’Eglise pense comme nous » lorsque ça peut souler le gouvernement, mais à la première polémique, on les verra se moquer que l’on s’acharne sur le pape, et même participer à la curée.

    Pour faire court, je trouve qu’elles ont une sympathie un peu trop sélective vos sensibilités de gauche…

    Après ça n’engage que moi… tout comme le fait que l’appel au refus d’une vision purement métérialiste du monde, elle me plait aussi, et pourtant j’ai une sensibilité plutôt très à droite… alors je ne suis pas sur que l’on puisse se contenter d’une répartition comme:
    sensibilités de gauche: pas que matérialisme.
    Sensibilités de droite: si, on ne veut rien d’autre…

  • Tiens, Patrice de Plunket en a parlé aussi : http://plunkett.hautetfort.com/archive/2010/10/13/des-hommes-et-des-dieux-les-philosophes-prennent-la-mesure.html#comments

    Lib, je sens qu’on va -encore- ne pas être d’accord… C’est dommage, non ? 😉
    En plus, je vois des incohérences internes dans votre commentaire, et des incohérences entre ce que vous disiez l’autre jour et ce que vous dîtes là. Incohérences ou incompréhensions ? J’y reviendrai peut-être quand j’aurai plus de temps.

  • @ Yogui

    Car bien sûr ceux qui manifestent pour défendre leur retraite à 60 ans ne sont mus par aucune considération matérielle.

    C’est vrai cependant pour les plus jeunes, pour ces lycéens qui manifestent pour prendre en charge la facture laissée par ceux qui les jettent sur le pavé. L’idéalisme de la jeunesse est toujours très émouvant.

  • Le courage de proximité ne s’oppose pas au courage héroïque. Il me semble que le premier est souvent un entraînement au second, si et quand les circonstances de la vie l’exigent.

  • @ panouf : Les humanistes agnostiques et athées retrouvent bien souvent les chrétiens sur leurs valeurs, ou tout au moins sur la mise en oeuvre et les conséquences concrètes de ces valeurs. Là où il y a opposition c’est sur leur fondement, « transcendantal » ou non.

    @ Aristote : Ceux qui manifestent pour défendre leur retraite à 60 ans veulent justement pouvoir bénéficier d’un temps non dédié à la « course du rat », un moment privilégié pour se consacrer au lien social, aux activités associatives et non marchandes, à la solidarité inter-générationnelle, etc …

  • Cher Koz,

    Je vous encourage à relire les articles, nombreux, sur le sens qu’il fallait donné au succès phénoménal des Ch’tis. Ces analystes nous prédisaient un grand retour de l’amitié, de la simplicité, de ceci, de cela. Et puis, ……, et puis pas grand chose.

    • t’as vu le film sur les moines de l’Algérie ?
    • non c’est bien ?
    • Lambert Wilson est génial et toujours aussi beau.

    Un film quoi …..mais un très bon, certes.

  • Merci pour le commentaire de l’article de l’Express. Je voudrais revenir sur le dernier paragraphe, et là-dessus, je suis moins enthousiaste que vous. Peut-être avons-nous pu, nous médecins, poussez un ouf de soulagement à voir que le texte de Mrs Cafferty avait été rejeté. Nous ne sommes pas délivrés pour autant de l’épée de Damoclès. Le conseil européen a voté avec une faible majorité. Et lorsque dans notre exercice quotidien, on voit la pression des normes à observer pour « le bien » du malade, je crains qu’un jour l’objection de conscience ne soit détournée du droit premier à l’humanité pure et simple envers nos malades, comme liberté d’exercice abusif.

  • Merci de revenir sur ce film événement et pour le lien avec l’article très intéressant de l’Express.

    Une des forces de ce film est qu’il peut-être apprécié et gouté sous deux éclairages différents, le religieux et l’humaniste. Et ces deux éclairages se croisent.

    Sous l’angle humaniste ces moines me font penser au personnage du médecin dans la Peste de Camus. Ils résistent avec fermeté et humanité contre un mal qui les dépasse.

  • Totalement en accord avec Dorine! je ne suis pas certaine qu’à moyen terme, voire à court terme, nous ne soyons obligés de nous conformer aux « normes » en vigueur en Europe. je suis heureuse en cela de constater que ma retraite approche, même si elle a été repoussée de quelques années, ces derniers jours.

    En ce qui concerne le film, effectivement, le genre de commentaires décrits par Robespierre me sont parvenus aux oreilles (et pas au café du Commerce, hein! Dans le cadre de mes fonctions professionnelles, lors des pauses!)

  • @ Yogui: Je suis d’accord avec vous sur l’opposition entre humanisme chrétien et agnostique ou athées… Mais par contre pour les lycées, je suis certain qu’ils ne vont manifester que pour ne pas aller en cours pour la plupart… Quant aux retraites, pour avoir discuté avec des opposants à cette loi, ils n’ont pas réfléchi au sujet: leurs arguments se limitent à: y a de l’argent, il suffit de le prendre et de pas toucher à ma durée de cotisation. Mais dès que vous les interrogez sur la faisabilité de ce scénario, ils n’ont rien à répondre que: « regardez mme Bettencourt », en oubliant que l’on est pas dans le même registre…

  • pouvoir bénéficier d’un temps non dédié à la « course du rat », un moment privilégié pour se consacrer au lien social, aux activités associatives et non marchandes, à la solidarité inter-générationnelle, etc

    Heuu… Pas besoin d’attendre 60, 62 ou 65 ans pour s’y consacrer. Ou alors c’est qu’on n’en a pas vraiment le désir, et c’est alors juste une pose.

  • moi, je crains qu’il ne faille encore plus de courage-de-proximité-allant-jusqu’à-l’héroïsme lorsque les gens qui manifestent aujourd’hui pour des retraites faciles -et d’autres choses faciles- feront le calcul de ce que coûtent en retraite en en sécu les plus de 75 ans…

    à ce moment là, le vote à la CDEH aura peut-être des allures de Tibéhirine.

    La question qui se pose est « Est-ce que, moi, j’aurai ce courage? »

    j’aimerais en être sûre, mais je ne le sens pas aujourd’hui.

  • Bonsoir Koz,

    je suis plutôt d’accord avec ce que tu dis sur l’héroïsme quotidien, que je préfère largement aux idéologies. Cela ne me surprend pas que cet héroïsme quotidien trouve parfois ses racines dans la foi chrétienne, qui est une des spiritualités les plus riches.

    Toutefois, je suis un peu déçu que tu ne parles pas du conflit des retraites. Je comprend que tu n’aies plus envie de faire de la politique partisane, mais je pense que les grands chantiers méritent d’être discutés. J’ai de mon côté essayé de traiter le sujet dans cet article.

  • Lib a écrit : :

    Ha. Quand je pense qu’il n’y a pas une semaine, tu m’engueulais parce que je regrettais qu’on aille chercher la sainteté au G20 plutôt que sous notre nez

    Je ne crois pas que c’était exactement mon propos. En tout état de cause, pour citer un autre libéral,

    Aristote a écrit : :

    Le courage de proximité ne s’oppose pas au courage héroïque. Il me semble que le premier est souvent un entraînement au second, si et quand les circonstances de la vie l’exigent.

    Yogui a écrit : :

    Il est clair que toutes les sensibilités de gauche se retrouveront dans cet appel au « refus d’une vision purement matérialiste et intéressée du monde »

    Je ne suis pas sûr que la droite et la gauche aient grand-chose à faire ici, non ?
    Une partie de la droite s’y reconnaît parfaitement. Et une partie de la gauche se contente de croire qu’elle y adhère.

    Lib a écrit : :

    Hé oui. Le peuple est moins con que le disent ceux qui prétendent parler en son nom. Se pourrait-il que la médiocrité vienne d’en haut en non d’en bas?

    Je me dis que, si l’on peut probablement gagner les élections en prenant les électeurs pour des cons, il n’est pas absolument certain que l’on ne puisse parvenir au même résultat avec un poil d’exigence.

    @ panouf: je pense surtout que Jean-Pierre Denis et La Vie ne veulent pas voir cela en termes d’affrontements, affrontements qui suscite l’esprit de vengeance. « Vous avez gagné une bataille, mais… ». Il me semble qu’ils veulent montrer que l’enjeu du débat dépasse largement la seule question de l’opposition pro-vie / pro-choix tronqué (oups).

    @ robespierre: non, pas pour deux millions de personnes. Il faut se les cogner, les plans sur l’eucharistie, les chants liturgiques etc. C’est pas juste une bonne marrade comme avec les Chtis. En outre, que cela ne modifie pas le monde, c’est bien probable. Mais ce n’est pas le sujet. Le film est aussi le signe des attentes de nombreux français. Attentes qu’eux-mêmes oublieront peut-être de la même manière que, dans une autre proportion, un catholique laissera s’émousser l’enthousiasme qui l’a animé durant une retraite ou un forum estival. Ca ne signifie pas que cela ne soit pas là, en lui, et qu’il faut savoir parler à cette part de l’homme.

    @ Dorine: JP Denis conclut sur le fait que ce bon résultat est évidemment provisoire. Mais comme il l’écrit, il est aussi le signe que cela peut valoir le coup de se battre.

    @ Tara: ne tapons pas sur l’Europe par principe. En l’occurrence, le projet contesté a été portée dans une enceinte européenne, et il a été renversé dans la même enceinte. Et ceux qui ont modifié le projet de résolution n’appartiennent pas moins à l’Europe.

    Joyeux Acier a écrit : :

    Toutefois, je suis un peu déçu que tu ne parles pas du conflit des retraites. Je comprend que tu n’aies plus envie de faire de la politique partisane, mais je pense que les grands chantiers méritent d’être discutés.

    Je comprends bien. J’aimerais, moi aussi, repasser sur un sujet plus concret. Mais, en parlant des retraites, j’ai toujours une gêne : celle de ne pas suffisamment maîtriser les enjeux économiques, et celle de ne pas m’être suffisamment pencher sur les réformes et propositions existantes.

  • @ Koz: Qu’on veuille ou pazs voir cette question entermes d’affrontements, c’en est un!!
    Et je ne sais pas s’il est utile de passer cela sous silence: qu’il y ai eu un affrontement est un fait.

    Que cette attaque contre la liberté des médecins aie pu être contrée grace au lobbying, c’est un fait.
    Et qu’il n’y aie pas eu besoin justement d’affrontements avant pour qu’ils lancent cette attaque.
    Et aussi au passage, que qu’on le veuille ou non, il y ait des mises à mort quotidiennes ( 200 000 par an grand minimum, ça fait pas loin de mille par jour en réalité quand on prend en compte la fiabilité des chiffres venant des ministères…) c’est AUSSI un fait.
    Et je dirais même un scandale…
    Et enfin, si l’on veut cacher le coté « affrontement », autant ne pas parler de politique du tout!! Elle génère des affrontements, il n’y a pas de que ça, mais c’en est une grande partie: au final la décision vient du résultat de l’affrontement des différentes positions… Et c’est le boulot du journaliste d’essayer d’expliquer la REALITE, afin de s’approcher le plus possible de la VERITE, et pas d’en occulter une partie sous prétexte de nobles sentiments.
    Et j’avoue que l’argument du « oui mais ça risque de faire de l’esprit de vengeance », il me fait bien rigoler: dans ce cas-là, autant ne jamais se battre pour quoi que ce soit… sans compter qu’en plus je voie assez mal quelqu’un arriver un beau jour avec un couteau pour aller égorger un journaliste juste parce qu’il a dit que le lobbying des provie avait joué un rôle dans cette décision.
    Bref, pour les raisons que je viens de t’expliquer, je ne suis absolument pas d’accord avec JP Denis (ou ton explication) sur ce coup-là.

  • Surtout que l’enjeu des retraites n’est pas QUE économique, mais métaphysique, philosophique.
    La retraite est considérée aujourd’hui, dans notre matérialisme, comme le paradis à atteindre ; c’est un peu notre eschatologie immanente du moment. Alors c’est sacré, pas touche. Le débat n’est pas possible, c’est tabou. Et chacun de se battre sur son petit horizon individuel.

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