Sur l’autoroute, quelque part entre Lourdes et Paris, dans un car non climatisé, au confort… suffisant. Parti vers les 7 heures du matin, nous sommes arrivés à Lubeck vers les 22 heures. Le tout en plein mois d’août. Heureux d’être arrivés, heureux d’être là. Sur l’autoroute, nous avions commencé à prendre la mesure de l’évènement qui nous attendait, lorsque nous nous sommes retrouvés escortés à deux reprises vers des aires de stationnement, pour pouvoir réguler le flot de bus qui se rendait sur Paris. Et sur les aires, d’autres bus, bondés de jeunes de notre âge.
Quelques jours auparavant, à Lourdes, nous croisions libanais, maoris et coréens de 16 à 30 ans, chacun avec leurs traditions, leurs chants… et leur concours de percussions vespéral.
Durant ces sept jours qu’ont duré les JMJ, nous avons multiplié les temps de dialogue, d’enseignement, les messes également, les évènements, comme cette veillée avec Sœur Emmanuelle… à Bercy, ou cette procession en péniche sur la Seine.
C’est peut-être la messe d’ouverture, au Champ-de-Mars, qui nous a donné la plus grande claque. 350 000 jeunes y étaient présents, près du double de ce qui était prévu, dans une organisation impeccable. On nous disait que l’Eglise était en voie de disparition, on nous disait que la religion était un truc de vieux, on nous prédisait l’échec des JMJ. Sous nos yeux, tout cela était soudainement balayé. De ce jour, la tonalité des medias changeait à l’égard des JMJ. Oubliées, les querelles sur la laïcité, lorsque l’on voit cette jeunesse mondiale, et cet élan d’une jeunesse française méconnue.
Et un Pape, Jean-Paul II, Saint Père ou Saint Grand Père, vers qui convergeait « étonnamment » l’affection de ces dizaines de milliers de jeunes. Il a été « de bon ton », après sa mort, de critiquer le sens de la communication de Jean-Paul II, de pointer du doigt une prétendue personnalisation de la fonction, notamment par ceux qui aimeraient tant que l’Eglise n’offre qu’un visage austère, pour lui reprocher ensuite de ne pas savoir « attirer les jeunes ». Sauf son respect, il me semble utile de rappeler que Jean-Paul II en 1997, c’était un vieux croûlant. Pas véritablement l’archétype de la star cathodique, pour une génération télé qui n’a connu que le Pape malade.
S’il n’avait pas été Pape, vous seriez-vous arrêté sur le passage de ce vieil homme un peu voûté, frappé de Parkinson, lui auriez-vous accordé un regard autre que de « pitié » ? Ou auriez-vous détourné les yeux, par peur de cette autre image de la vie ? Il se déplaçait péniblement, parlait avec difficulté, rendant par moment la compréhension de ces paroles délicate, s’essuyait de temps à autre la bouche comme l’on voit faire les vieilles personnes, et la fatigue et la souffrance l’amenaient parfois, peut-être même souvent, à faire des pauses dans ses discours, ses homélies. Chaque fois, la même étonnante réaction : une clameur sortie de dizaines, de centaines, de milliers de poitrines, pour le porter, lui dire que nous étions là, avec lui. « Mes biens chers jeunes… »
Rien que cela, pour moi, c’était un message phénoménal. Dans une société qui magnifie en permanence la jeunesse et le corps, qui éloigne de son regard les malades et la mort, nous étions des dizaines de milliers tendus vers cet homme, fiers et heureux de savoir notre soutien utile. Et la présence de Jean-Paul II, comme un rappel permanent de ce que l’homme, ce n’était pas que cette jeunesse, belle et vive, mais aussi la faiblesse, la maladie, sans qu’il soit pour autant moins digne de respect.
Les JMJ, dans Paris, ce furent également ces rencontres permanentes dans le métro. Des groupes de tous pays qui se croisent, sur un quai, dans une rame, et qui, ne comprenant pas leur langue respective, se lançaient dans des concours de chants. Supporters de l’Eglise, supporters du Christ ? Supporters d’un genre différent. Quand Allelulia, Resucito ou Maria remplacent « PSG, PSG, on va vous niquer ! »
« JMJ de Paris, dix ans d’élan » titre La Croix, qui m’a rappelé cet anniversaire. Titre si juste. Les JMJ de Paris n’ont pas résolu tous les défis de l’Eglise. Elles n’ont pas, d’un claquement de doigt, rempli les églises, elles ont toutefois entraîné des bouleversements profonds. Comme le note Claire Lesegretain, elles ont été fondatrices pour nombre de jeunes, dans leur foi, comme dans leurs choix de vie. Qu’ils soient engagés dans l’Eglise, comme prêtres, religieuses, laïcs, qu’ils le soient moins, ou qu’un couple se soit formé, parce dix jours à évoquer l’essentiel ne peut qu’être fondateur.
Génération Lustiger, c’est le titre de l’éditorial de Michel Kubler. Il faut, c’est certain, penser à lui qui a été particulièrement actif dans la préparation de ces JMJ. Même si l’on se sent davantage de la Génération Jean-Paul II. Que ceux, dans l’Eglise, qui veulent craindre que l’affection portée à Jean-Paul II ait pu détourner de l’essentiel, se rassurent : le message de cette rencontre entre cet homme et ces jeunes était fondamentalement chrétien. Et puis, l’homme passe, nous poursuivons nos chemins. Sur, notamment, cet élan, donné il y a dix ans…
Et pour ceux qui le souhaitent : le site des JMJ de 97, toujours en ligne, dix ans après.
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c’est souvent que je vous rends visite. il m’arrive de laisser un com, comme on se jette à l’eau, pas forcément pertinent, d’ailleurs je me suis sentie faible sur les travaux prép d’hier. j’avoue lire spécialement vos commentaires politiques, mais j’ai lu en entier votre « 10 ans d’élan » et mécréante que je suis, je ne puis m’empécher d’admirer voire d’envier la foi que vous portez. cela étant dit, pourquoi l’Eglise et Jean Paul II en son temps n’ont pas permis le mariage des prêtres, lequel s’associerait parfaitement à cette jeunesse (sang neuf) présente par les JMJ?
[quote comment= »41124″]cela étant dit, pourquoi l’Eglise et Jean Paul II en son temps n’ont pas permis le mariage des prêtres, lequel s’associerait parfaitement à cette jeunesse (sang neuf) présente par les JMJ?[/quote]
Peut-être parceque l’engagement absolu, au service de Dieu et de ses ouailles, coïncide mieux avec une vie de célibat. Et si JPII ou Paul VI, qui furent des papes progressistes sur bien des points, n’ont pas jugé utile de changer ces règles, c’est peut-être pour une bonne raison.
Enfin, vous oubliez une chose, ça n’a pas l’air de les déranger tant que cela, les jeunes vocations issues des JMJ…
Sans remettre en cause la pertinence de votre question, il faut noter que l’Eglise ne se réduit pas qu’au mariage des prêtres, l’ordination des femmes, et autres sujets du même acabit. Les JMJ, aussi, on peut en parler… 😉
[quote comment= »41124″]c’est souvent que je vous rends visite. il m’arrive de laisser un com, comme on se jette à l’eau, pas forcément pertinent, d’ailleurs je me suis sentie faible sur les travaux prép d’hier. j’avoue lire spécialement vos commentaires politiques, mais j’ai lu en entier votre “10 ans d’élan”[/quote]
Merci
[quote comment= »41124″]je ne puis m’empécher d’admirer voire d’envier la foi que vous portez. [/quote]
Je m’en voudrais de vous décevoir. Mais je suis parfois mal à l’aise avec le sentiment de développer ici un discours décalé qui pourrait passer pour un modèle de foi. On répète souvent : « si tu me cherches, c’est que tu m’as trouvé« . J’ai parfois peur que ce soit une réponse facile, mais si le mot est fondé, je ne cesse de trouver.
e profite donc de ce commentaire pour préciser les choses : (i) j’espère, (ii) je me sens spécialement proche du message de la foi catholique et de l’Eglise, auxquels je ne retirerais pas grand-chose, et que je n’aurai jamais fini de découvrir et (iii) certains moments religieux (pélerinage, retraite etc) m’ont offert les moments les plus épanouissants que j’ai vécus.
Pour le reste, j’ai le sentiment de douter plus souvent que je ne crois. Mais si cette volonté de chercher ne s’éteint pas, alors…
[quote comment= »41124 »]pourquoi l’Eglise et Jean Paul II en son temps n’ont pas permis le mariage des prêtres, lequel s’associerait parfaitement à cette jeunesse (sang neuf) présente par les JMJ?[/quote]
Je crains que cela ne nous emmène très loin, comme question. Je n’ai pas d’explication très précise, ni définitive.
Simplement, je retiens que l’Eglise ne raisonne pas comme « le monde », comme la société. Elle n’est pas dans le même temps, ni dans le même esprit. Bref, ce qui peut sembler une évidence pour la société ne l’est parfois que parce qu’elle juge avec ses seuls critères.
Pour l’Eglise, il n’est pas seulement question d’efficacité et de recrutement. Croyez bien que si ce n’était que cela, elle serait bien soulagée de trouver une mesure radicale contre la « crise des vocations ». Mais il y a d’autres impératifs, un sens spirituel auquel l’Eglise est attachée. Le célibat des prêtres, c’est l’identification au Christ, c’est la consécration absolue à une seule mission, comme un sacrifice réalisé pour porter en soi, et signifier, leur mission, qui reste à part du monde.
Et pourtant – je vous renvoie au livre de Cyril Douillet, Ainsi sont-ils , ce n’est pas que les prêtres soient asexués, ou que la paternité physique ne leur manque pas.
C’est une exigence. Qui peut paraître absurde aux yeux de la société. Mais l’Eglise ne varie pas en fonction de la société. Elle n’a pas les mêmes critères, voire pas le même rapport au temps. On peut lui reprocher de ne pas évoluer, d' »être en décalage », mais c’est aussi ce qui contribue à sa permanence. Elle n’évolue pas au gré des mouvements d’opinion.
[quote comment= »41125″]Sans remettre en cause la pertinence de votre question[/quote]
D’autant qu’elle est gentiment posée.
[quote comment= »41125″] il faut noter que l’Eglise ne se réduit pas qu’au mariage des prêtres, l’ordination des femmes, et autres sujets du même acabit. Les JMJ, aussi, on peut en parler… ;-)[/quote]
C’est vrai aussi.
Tu nous fais revivre de bien beaux moments, Koz, avec cette relation des JMJ de Paris. Merci.
@Pascale : je suis persuadé que le « mariage des prêtres » est un faux problème ou une fausse bonne solution à la crise des vocations. Dans l’église (catholique) d’Orient les prêtres sont mariés et ils ont aussi des problèmes de vocations. Chez les protestants, les pasteurs sont mariés et ils ont aussi des problèmes de vocations. Le mariage des prêtres (il serait plus juste de dire « l’ordination d’hommes mariés » car ni chez les orthodoxes, ni chez les catholiques orientaux, ni chez les latins à l’époque où les prêtes avaient encore femme, les prêtres se marient ou se mariaient, on ordonne des hommes mariés mais un prêtre ne se marie pas s’il est célibataire lors de son ordination), le « mariage des prêtres » donnerait à la France quelques centaines, voire quelques milliers de prêtres (les actuels diacres surtout) mais au bout de dix ans la crise des vocations se ferait de nouveau sentir. Et quelle paroisse aurait les moyens de verser à ses prêtres des salaires permettant d’élever dignement leur famille (dont on pourrait supposer qu’elle serait parfois nombreuse)? Pas évident donc, pas facile de traiter le problème des vocations. N’est-ce pas Koz qui disait qu’il faut surtout réfléchir à la place du prêtre dans notre société.
je me doute bien que vous doutiez et quand je vous dis j’admire voire j’envie ce n’est pas pour vous lancer des fleurs ou vous mettre mal à l’aise, c’est parceque moi qui doute de tout, je ne doute pas de Cà, car je ne cherche pas, et des jours comme aujourd’hui, cela ne me parait pas particulièrement fertile.
le mariage des prêtres, je ne pensais pas efficacité ou recrutement, je pensais vitalité et regain, ce qui est un point de vue effectivement laïc.
[quote comment= »41130″]je me doute bien que vous doutiez et quand je vous dis j’admire voire j’envie ce n’est pas pour vous lancer des fleurs ou vous mettre mal à l’aise[/quote]
Ca va, ça va 😉 C’est peut-être davantage moi qui, avec la multiplication de sujets religieux ces jours-ci ressentaient le besoin de préciser. Pour ne pas me sentir Tartuffe.
[quote comment= »41130″]le mariage des prêtres, je ne pensais pas efficacité ou recrutement, je pensais vitalité et regain, ce qui est un point de vue effectivement laïc.[/quote]
Oui, je répondais plutôt à ce que je ressens comme façon de poser la question par la société en général. Cela dit, la réponse est approchante. Je crois que, malgré le désir partage par les laïcs et les religieux de vitalité et de regain, le célibat des prêtres est un principe qui répond à d’autres intérêts. Par ailleurs, je ne suis pas persuadé que les églises chrétiennes qui acceptent le mariage des prêtres soient dans une bien meilleur situation sur le plan des vocations. Pas certain que la réponse qui apparait évidente le soit vraiment.
[quote comment= »41124″] je ne puis m’empécher d’admirer voire d’envier la foi que vous portez. [/quote]
Permettez moi uniquement de vous raconter cette petite histoire :(trouvée dans un journal d’enfant)
Le coiffeur et Dieu,
Un homme entra dans un salon de coiffure pour se faire couper les cheveux comme il le faisait régulièrement.
Il entama la conversation avec le coiffeur. ils discutèrement de sujets nombreux et variés.
Soudain, ils abordèrent le sujet de Dieu.
Le coiffeur dit :
« Ecoute, je ne crois pas que Dieu existe, comme tu le dis.
-Pourquoi dis-tu cela ? répondit le client
-Et bien, tu n’as qu’à sortir dans la rue pour comprendre que Dieu existe pas. Si Dieu existait, y aurait-il tant de gens malades, tant de catastrophes et de guerres ? Si Dieu existait, il n’y aurait pas de souffrance ni de peine. »
Le client ne répondit pas.
Le coiffeur termina son travail.
Le client dit alors au coiffeur :
« tu sais quoi ? les coiffeurs n’existent pas !
-Comment ça, les coiffeurs n’existent pas ? ne suis-je pas moi-même coiffeur ?
-Non ! s’écria le client. Ils n’existent pas parce que s’ils existaient, il n’y aurait pas de ge,ns avec de longs cheveux, comme cet homme qui marche dans la rue.
-Bien sûr que si ! Les coiffeurs existent ! Ce qu’il y a, c’est que les gens ne viennent pas vers moi !
-Exactement ! affirma le client. Tu l’as dit : c’est que les gens ne viennent pas à toi…Et bien, vois-tu? Dieu existe. Ce qui arrive, c’est que les gens ne vont pas vers lui et ne le cherchent pas…C’est pourquoi il y a tant de souffrance dans le Monde… »
[quote comment= »41124″]. il m’arrive de laisser un com, comme on se jette à l’eau, pas forcément pertinent, [/quote]
rassurez vous j’en suis au même point
merci thais de votre histoire, il est parfois bon de se plonger dans les journaux d’enfants, ça décrasse..mais pourquoi tant de souffrances en Europe, en Amérique, en Afrique sub saharienne là où tant cherchent depuis si longtemps? la Foi et la souffrance, mais la non foi et la souffrance aussi…
[quote post= »431″]Pour le reste, j’ai le sentiment de douter plus souvent que je ne crois. Mais si cette volonté de chercher ne s’éteint pas, alors…[/quote]
Un vieux moine me disait, il y a plus de quinze ans (ça ne me rajeunit pas) que sa vie monastique avait été : « dix minutes d’illumination, un an de certitudes, cinquante ans de doute et cinquante et un ans de volonté de croire que Dieu était là et qu’Il nous aimait ». Et de préciser que les deux dernier points étaient les plus importants. Car il est infiniment plus riche de croire ou de vouloir croire quand on doute que quand on a le coeur plein de certitudes.
[quote post= »431″]pourquoi l’Eglise et Jean Paul II en son temps n’ont pas permis le mariage des prêtres, lequel s’associerait parfaitement à cette jeunesse (sang neuf) présente par les JMJ?[/quote]
Les orthodoxes et nombre de catholiques de rites orientaux (Maronites, Greco-Catholiques, etc.) ont le « mariage des prêtres », en fait la possibilité d’être ordonné pour les hommes mariés. Et chez eux aussi (bien que dans une moindre mesure, mais je pense que ceci n’est pas du à cela) l’Eglise semble à beaucoup « moisie », « ringarde », et connait une certaine crise des vocations.
Dans l’Eglise Catholique Romaine les hommes mariés peuvent devenir diacre permanents. Et pourtant on ne se presse pas au portillon, là aussi les vocations manquent. Je suis convaincu que si l’on ouvrait le sacerdoce aux hommes mariés (c’est un point disciplinaire et non doctrinal, il y a déjà un certain tout petit nombre de prêtres catholiques mariés) cela produirait peut-être quelques dizaines de vocations apparentes en plus par an, vocations apparentes qui dans leur immense majorité, je le crains, je résisteraient pas à une année de discernement.
Honnêtement je pense que ce sujet du mariage des prêtres (ainsi que l’ordination des femmes) relève davantage d’une envie « du monde » (notamment médiatique, mais par extension de nombre de gens) de voir l’Eglise se plier à ses modes, son esprit, que d’une réelle solution intéressante pour redonner du dynamisme à l’Eglise (elle n’en manque en fait pas, il faudrait juste montrer ce dynamisme plus souvent qu’aux seules JMJ) et résoudre la crise des vocations.
De nombreuses « dénominations » protestantes ont essayé tout cela… Sans grand résultat autre que de pousser quelques uns de leurs fidèles à se tourner vers l’Eglise Catholique Romaine qui, elle, ne change pas de cap dans la « tempête » et ne cède pas aux modes de cet âge (cf les Anglicans).
C’est également la première fois où je lis un post non politique jusqu’au bout sur ce blog que je fréquente régulièrement et avec plaisir (j’aime voir un chiffre à côté de l’entrée KozToujours dans mon lecteur de flux RSS).
Je dois toutefois vous « prévenir » que si je partage fréquemment votre analyse de la société, je suis peu enclin à accorder une quelconque confiance aux institutions religieuses dans leur majorité. J’ai un point de vue assez … « personnalisé » sur ce sujet.
Néanmoins, j’ai un grand respect pour la foi (tout du moins lorsqu’elle produit quelque action louable, Jésus n’a-t-il pas dit que c’est à de beaux fruits qu’on reconnait un bel arbre). La foi est à mon sens est un dérivé produit par chacun de la loi morale dont Kant nous a tant parlé et qui est présente en chacun de nous si tant est que l’on s’y consacre un peu.
Je suis content de voir que un esprit tel que le votre Koz a des doutes et des incertitudes. J’en ai aussi (et un certain nombre) après avoir été éduqué dans un christiannisme strict, et m’être ouvert sur le monde aussi vite que possible. Mais ne dit-on pas « qu’on mesure l’intelligence d’un individu à la quantité d’incertitudes qu’il est capable de supporter. » (en tout cas Kant l’a dit). Alors tout comme vous, je cherche, et je lis beaucoup (parfois même des livres sacrés, affectionnant particulièrement l’épitre de l’apôtre Paul aux Romains), au meilleur des cas pour trouver, sinon pour « oublier » ce que je cherchais.
Voilà ma modeste contribution, pour une fois j’ai éprouvé l’envie de m’exprimer sur ce sujet.
Disons peut-être qu’avoir des certitudes lorsque l’on n’a jamais douté, c’est un peu court et c’est risqué : tout peut s’effondrer en bloc.
Mais j’ai aussi été frappé par ce que nous avait dit, lors d’une rencontre, Georgina Dufoix, dont j’avais parlé ici :
[quote post= »75″] “Personne ne me dira jamais si Dieu existe, ou s’il n’existe pas. C’est un choix.“
Si elle a connu une véritable révélation, elle a, aussi, fait un choix, auquel elle se tient, malgré les fois nombreuses où elle “tombe“. Un choix, l’existence de Dieu ? L’idée peut surprendre. Mais elle dit aussi une autre chose qui, tout aussi simple, me frappe aussi fortement que la première : parce que nous sommes le pays de Descartes, nous cultivons, en France “l’esprit de doute“. Le doute est valorisé, voire survalorisé : il faut douter, tout est questionnable, tout doit être questionné, l’homme qui doute est un homme sage etc etc… Le doute devient principe de vie. Et je l’ai dit, et pensé, moi-même. Mais ce n’est pas avec le doute que l’on avance. Se remettre en question, oui, c’est évidemment indispensable. Mais peut-on construire une vie sur le doute ? Certes, le questionnement est une voie de sagesse mais le doute, ainsi mis en exergue, ne rend-il pas finalement stérile ? Face à la question de l’existence de Dieu, s’interroger, certes… Mais puisque, effectivement, personne ne pourra jamais savoir, comment avancer en restant focalisé sur cette attitude en forme d’axiome, le doute ?[/quote]
Dire que c’est un choix, ça a un petit côté : « je prends mon parti et je ferme les yeux et oreilles aux éventuelles objections » qui n’est pas non plus satisfaisant. Mais je trouvais très intéressant, entre autres parce qu’à contre-courant, ce qu’elle disait sur le doute et sa quasi-sacralisation, en France. Et puis, si l’on doit douter de tout, doutons aussi qu’il faille douter de tout.
[quote comment= »41127″]Tu nous fais revivre de bien beaux moments, Koz, avec cette relation des JMJ de Paris. Merci.[/quote]
Je t’en prie. Les échanges (intéressants au demeurant) s’en éloignent et pourtant, il s’y est passé de grandes choses. Et ce rapport entre un vieux pape malade et ces milliers de jeunes me tient à coeur…
« Et puis, si l’on doit douter de tout, doutons aussi qu’il faille douter de tout ».
j’achète!
bonne soirée à tous!
Merci koz pour cette occasion d’une page religieuse au juste sens du terme.
Si je « crois » (en ?), c’est sans doute à peu près au sens de Georgina Dufoix, un peu aussi au sens où on « aime » dans le mariage chrétien (« un sentiment volontaire », disait-on jadis dans l’Eglise).
Croire = faire confiance, c’est d’abord un acte de liberté individuelle.
Ce n’est pas, de mon point de vue, une question de science (les prétendues « preuves de l’existence de Dieu ») ni d’opinion.
Alain Souchon chante « Abderrahmane, Martin, David … et si le ciel était vide ? » – il est évidemment vide, au sens où il contient à peu près 80% d’azote, 19% d’oxygène et 1% d’argon.
Mais il est écrit au Deutéronome, chapitre 30 :
« cette Loi [de Yahvé ton Dieu] … n’est pas dans les cieux, qu’il te faille dire : ‘Qui montera pour nous aux cieux nous la chercher, que nous l’entendions pour la mettre en pratique ?’ … La parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur pour que tu la mettes en pratique. Vois, je te propose aujourd’hui vie et bonheur, mort et malheur. »
Ça déménage, ces vieux rouleaux !
J’ai beau être un mécréant, ça fait plaisir de lire quelqu’un qui a la foi et qui en parle bien, sans extrémisme.
J’aime l’idée de doute (même si, en matière de religion ce sentiment ne m’effleure pas alors qu’il est présent pour moi aussi dans plein d’autres domaines).
J’ai visité Lourdes; je pense qu’hélas on assiste là à une caricature de la foi, à son mauvais côté. Une ville entière vivant, j’irai jusqu’à dire cyniquement, de la foi et de l’espoir.
Je pense qu’on y rencontre moins de croyants véritables qu’auprès des nécessiteux du monde entier.
Pour ce qui est des JMJ, tout mouvement de rencontres entre des populations différentes pour échanger me paraît sympathique, dès l’instant que l’exclusion et le mépris de l’autre en sont absents.
[quote comment= »41148″] Mais je trouvais très intéressant, entre autres parce qu’à contre-courant, ce qu’elle disait sur le doute et sa quasi-sacralisation, en France. Et puis, si l’on doit douter de tout, doutons aussi qu’il faille douter de tout.[/quote]
Pourtant, le doute hyperbolique de Descartes était justement un moment de sa démonstration de l’existence de Dieu !
@Claudius, « Lourdes (…) caricature de la foi, (…) mauvais côté. »
J’ai reçu une stricte éducation chrétienne sous la férule de soeurs dans un pensionnat au siècle dernier (entre 73 et 78), jusqu’à l’obtention de mon bac. Sans être pratiquante aujourd’hui, et plutôt submergée par le doute, j’ai transmis ce patrimoine religieux à mes enfants. Il me semble que la connaissance de la religion chrétienne est l’essentiel de l’héritage que je puisse leur transmettre.
Un de mes fils est allé l’an dernier à Lourdes avec un groupe d’amis scouts de France se mettre au service des malades de ce lieu d’espérance. Agé de 17 ans, il a passé une semaine a aider des handicapés dans leurs déplacements et autres faits et gestes quotidiens. Rentré à la maison cet adolescent était transformé. Il a vécu une expérience de relation à l’autre incroyable. Les cyniques et satiristes pourront toujours critiquer et démolir.
Plus généralement sur la question de l’existence de Dieu, qui peut être mise en doute à cause de tout le mal qui existe sur notre planète, non seulement en des terres lointaines, mais également tout près de chez moi, chômeurs, mort violente, sadiques, sdf… Tant de malheurs expliqueraient l’impossibilité de l’existence de Dieu.
Un argument vient néanmoins contrebalancer cette théorie.
Le Dieu des chrétiens n’est pas un magicien qui tirerai des ficelles depuis le ciel. Après la création, Dieu qui a fait l’homme à son image. Dieu aime tellement l’homme, il a tellement confiance dans l’homme qui lui laisse la LIBERTE. Ne sommes-nous point libres de nos actes, de nos pensées, de nos paroles ? Finalement c’est cette idée de la totale liberté qui est laissée à l’être humain qui me plaît le plus dans la possibilité de l’existence de Dieu.
@Ginette : si vous doutez vous êtes une vraie croyante. Comment être sûr de sa vérité si on n’a jamais douté?
Eh bien, moi qui pensais que les universités d’été étaient réservées aux rentrées actives…
Cela fait plaisir, en fait, de voir que nous sommes tous des chercheurs sans réelle certitude, mais bien avec quelque désir de trouver un certain absolu dans nos vies.
Merci pour ce souvenir de JMJ ; ayant reçu le baptême quelques 9 mois plus tard, je ne peux que rendre grâce pour de telles oeuvres.
Mais je lis aussi pleins de petits commentaires anodins qui parlent du quotidien vécu, loin des exaltants rassemblements, et je crois que c’est là, au coeur de nos vies, que nous pouvons aller chercher Dieu. « y’a qu’à »…
anecdote repiquée à Radio Notre Dame (commentaire par Jean Vannier d’expériences de conversion) : un homme avoue avoir découvert Dieu réellement… lors d’une réunion « Alcoliques Anonymes alors qu’il ne voyait plus d’autre possibilité/avenir que mourir ». Apparemment, cela ferait aussi une dizaine d’année… Comme quoi, c’est possible à tout instant, dans toute situation, et surtout à tous. A propos, j’entends souvent : « il ne s’agit pas de le chercher partout, mais de l’écouter, là où on est ».
A.
@ginette : »Il a vécu une expérience de relation à l’autre incroyable. Les cyniques et satiristes pourront toujours critiquer et démolir ».
j’ai vécu le même type d’expérience que votre fils à Lourdes, il y a longtemps et il est vrai que l’on en ressort transformé.
Mais on ne peut évoquer les cyniques et les satiristes, ils n’ont pas la chance de connaître, ni même tout ce qui ce vit hors sanctuaire à Lourdes bien déplaisant, je le conçois mais qui ne se voit pas lorsque l’on vit des moments forts.
à Ginette,
ce ne sont évidemment pas les bénévoles que je fustige (pour en avoir fait partie, je sais l’abnégation que cela demande parfois), c’est tout ce qu’il y a autour, les vautours qui vivent de la foi et de l’espoir des autres.
Un lieu de pèlerinage mérite tout de même un autre environnement. Il devrait y avoir un no man’s land où commerçants et vendeurs de grigris en tout genre seraient interdits. C’est de la pollution morale.
Mais bon … Lourdes et l’Eglise ont besoin d’argent alors comme les shadocks, faut pomper …
Merci pour ce billet sur un beau moment que vous avez vécu.
Quelques réactions:
Seul le christianisme arrive, contrairement à ce que l’on dit, a mobiliser autant la jeunesse dans un temps ordinaire (je met de côté les mouvements sociaux, qui se font en réaction à des événements).
Sur le mariage des prêtres:Il me semble important que celui qui a en charge une communauté puisse faire l’expérience de tout ce que peut vivre un chérétien dans sa vie.Il n’y a pas a avoir des matiéres de vivre la foi différente selon son rang.Si le prêtre veut guider, il est plus à le même de le faire en vivant comme les autres.D’ialleurs le célibat des prêtres n’est pas indiqué dans la bible, Paul recommandant seulement à l’ensemble des coryants sans en faire une régle absolue, de rester célibataires…
[quote comment= »41197″]J’ai visité Lourdes; je pense qu’hélas on assiste là à une caricature de la foi, à son mauvais côté. Une ville entière vivant, j’irai jusqu’à dire cyniquement, de la foi et de l’espoir.
Je pense qu’on y rencontre moins de croyants véritables qu’auprès des nécessiteux du monde entier.[/quote]
[quote comment= »41270″]Un lieu de pèlerinage mérite tout de même un autre environnement. Il devrait y avoir un no man’s land où commerçants et vendeurs de grigris en tout genre seraient interdits. C’est de la pollution morale.[/quote]
Eh bien, je te dirais que je suis véritablement allé à Lourdes la première fois avec pas mal d’appréhensions. Non seulement, les apparitions ne sont pas nécessairement ce qui me touche le plus dans la foi, et je les regarde avec une relative incrédulité, mais tout le commerce qui entoure Lourdes m’irritait aussi : ah, les marchands du temple…
En fin de compte, une fois sur place, ce sentiment s’est un peu évanoui.
Ce qui joue beaucoup, c’est (tu parles de « no man’s land ») la séparation entre la ville et le Sanctuaire. Pour ceux qui ne connaissent pas, il y a une partie de Lourdes qui est entouré de grilles, avec des grandes portes, qui la sépare du reste de la ville. Les grigris restent à l’extérieur. En fin de compte, il y aurait presque une concrétisation de la séparation entre le spirituel et le temporel. Lorsque tu sors du Sanctuaire, c’est un peu comme si tu retournais dans le monde. Bref, ça ne me choquait plus vraiment, parce que le monde est fait de cela. Par contraste, la sérénité du Sanctuaire est appréciée.
Et puis, à force, tu en ris. Lorsque tu vois l’espèce d’icône qui fait apparaître la Vierge ou Jésus selon son orientation, la première fois, tu hurles au kitsch, la seconde…
Enfin, j’avais vu un reportage sur quelques Lourdais commerçants. Et certains de ceux qui étaient présentés exerçaient leur activité avec un vrai sens du service, et prenaient à coeur ce qu’ils considéraient comme une mission.
Alors, oui, je regarde toujours un peu étonné ceux qui se précipitent pour remplir des bombonnes et des bombonnes d’eau de Lourdes, ou ceux qui remplissent les petites Vierges en plastique et puis je me dis que je ne dois pas juger de la foi des autres.
Quant à la première fois que j’avais visité Lourdes, hors de tout contexte religieux, j’avais réagi comme toi.
[quote comment= »41169″]Si je « crois » (en ?), c’est sans doute à peu près au sens de Georgina Dufoix, un peu aussi au sens où on « aime » dans le mariage chrétien (« un sentiment volontaire », disait-on jadis dans l’Eglise).[/quote]
Il faut probablement savoir arrêter, parfois, de se demander : « est-ce que je crois ? »
[quote comment= »41215″]Pourtant, le doute hyperbolique de Descartes était justement un moment de sa démonstration de l’existence de Dieu ![/quote]
Ah. Quand je pense à tout ce que j’ignore. Toutes ces roues que je réinvente…
[quote comment= »41231″]Le Dieu des chrétiens n’est pas un magicien qui tirerai des ficelles depuis le ciel. Après la création, Dieu qui a fait l’homme à son image. Dieu aime tellement l’homme, il a tellement confiance dans l’homme qui lui laisse la LIBERTE. Ne sommes-nous point libres de nos actes, de nos pensées, de nos paroles ? Finalement c’est cette idée de la totale liberté qui est laissée à l’être humain qui me plaît le plus dans la possibilité de l’existence de Dieu.[/quote]
Oui, pour moi, c’est aussi un argument fondamental. L’homme reste libre de croire ou non, et Dieu le laisse libre de son choix. Mais vient aussi la petite voix qui veut me dire : l’argument n’est-il pas un peu facile ?
Nous évoquions dernièrement avec un mécréant parmi mes proches le cas de ces familles très catholiques, très croyantes, très pratiquantes, et néanmoins parfois spécialement frappées et je me faisais une réflexion que je consigne là, en passant, pour ne pas la perdre :
1) on critique suffisamment la foi comme étant une superstition pour relever que, précisément, elle n’a pas à fonctionner comme telle : ce n’est pas un talisman protecteur, une patte de lapin.
2) un point plus que fondamental de la foi catholique est de croire en un Dieu qui accepte de s’abaisser. Un Dieu davantage Amour que Puissance et qui, donc, va jusqu’à s’incarner en homme, à connaître leur vie, leurs insuffisances, leurs souffrances, et à mourir en un châtiment humiliant. Qui serait donc ces chrétiens qui prétendraient avoir pour idéal d’être à l’image du Christ mais qui, parce que chrétiens, ne partageraient pas les difficultés, les souffrances des autres hommes ?
Quand je doute, je ne doute pas que, si Dieu existe, je veuille que ce soit celui-là.
[quote comment= »41247″]Merci pour ce souvenir de JMJ ; ayant reçu le baptême quelques 9 mois plus tard, je ne peux que rendre grâce pour de telles oeuvres.[/quote]
Effectivement !
[quote comment= »41247″]Mais je lis aussi pleins de petits commentaires anodins qui parlent du quotidien vécu, loin des exaltants rassemblements, et je crois que c’est là, au coeur de nos vies, que nous pouvons aller chercher Dieu. « y’a qu’à »…[/quote]
La foi se nourrit probablement des deux.
[quote comment= »41291 »]Sur le mariage des prêtres:Il me semble important que celui qui a en charge une communauté puisse faire l’expérience de tout ce que peut vivre un chérétien dans sa vie.[/quote]
Je comprends l’idée mais, même si cela ne remplace peut-être pas le fait de le vivre personnellement, je crois aussi (pour l’avoir vérifié) que les prêtres en savent bien long sur ce que vit un couple, un homme, une femme, de par tout ce qu’on leur confie, et par l’attention qu’ils y portent.
[quote post= »431″]Je comprends l’idée mais, même si cela ne remplace peut-être pas le fait de le vivre personnellement, je crois aussi (pour l’avoir vérifié) que les prêtres en savent bien long sur ce que vit un couple, un homme, une femme, de par tout ce qu’on leur confie, et par l’attention qu’ils y portent.[/quote]
Je ne peux qu’abonder dans votre sens, Koz !
Certes cela ne remplace peut-être pas le fait de le vivre personnellement, mais au contraire la distance qu’ils ont avec ces problèmes et leur disponibilité aux problèmes des autres (du fait de leur célibat, sans doute) les rend souvent de bien meilleur conseil sur ces sujets que des gens vivant en couple.
Nous sommes effectivement d’accord, Franz et je reste toujours sceptique sur le « on ne parle bien que de ce que l’on a vécu« . Tous ne sont évidemment pas parfaits mais ceux que j’ai rencontrés ont toujours eu cette disponibilité pour les autres, l’écoute nécessaire, qui font d’eux des témoins privilégiés de l’humanité ou, selon l’expression de Paul VI, souvent reprises, des « experts en humanité« .
ouais.Je préfére m’en remettre à un homme ou une femme qui sait ce qu’est gérer une famille.
par ailleurs la crise de vocation est trés relative chez les pasteurs.Le métier plait.
@Koz: un chatiment humiliant, la croix? on a fait bien pire depuis en matière de souffrances, pour remettre de l’eau dans son moulin faudrait qu’il revienne otage en afghanistan ou enfant prostitué à bogota. à coté, la croix sur le golgotha c’est l’assurance d’une superbe vue dégagée et aérée dans un contexte festif.
Pour moi, cette croyance ça restera surtout un car de polonais porté par la foi qui essaye d’apprendre à voler.
On vous remercie pour votre passionnante et instructive intervention. N’hésitez pas à revenir. Vraiment.
Koz… Pourquoi croyez-vous ? Qu’est-ce-qui vous a donné la foi ?
Pourquoi votre Dieu est-il celui de la Bible plutôt que celui du Coran ou de la Torah ?
Ne trouvez-vous pas étrange qu’il existe autant de dieux que de peuples ?
Et surtout… A-t-on réellement besoin de croire en Dieu pour croire en l’homme ? Croire en l’homme, je trouve ça bien, moi…
Je n’ai pas choisi de douter de tout, mais par contre, j’ai choisi de douter de croyances qui ne me semblent pas vraiment bien étayées…
Pour information et pour rebondir sur Descartes, sa décision finale était de croire en Dieu, de « parier » que Dieu existe, parce qu’il n’avait rien à y perdre. Un choix qui se respecte, bien sûr ^^
Bon, bref, je suis un agnostique total qui ne se prononcera jamais sur l’existence de Dieu (mais je continue à me poser des questions, hein), et toutes les questions que j’ai posées plus haut… m’intéressent réellement.
Alors bon, je fais plus que respecter toutes les foi qui existent et ceux qui les portent, mais je ne peux m’empêcher de les titiller 🙂
Néanmoins… Les manifestations telles que les JMJ sont bien sûr une excellente chose : parler, échanger, rencontrer… Qui peut être contre ça ? 🙂
[quote comment= »42151″]Koz… Pourquoi croyez-vous ? Qu’est-ce-qui vous a donné la foi ?
Pourquoi votre Dieu est-il celui de la Bible plutôt que celui du Coran ou de la Torah ?
Ne trouvez-vous pas étrange qu’il existe autant de dieux que de peuples ?
Et surtout… A-t-on réellement besoin de croire en Dieu pour croire en l’homme ? Croire en l’homme, je trouve ça bien, moi…[/quote]
Je me permettrai de ne pas répondre maintenant à la question de savoir ce qui m’a donné la foi.
L’aléa, Upsilon, avant tout l’aléa, qui m’a fait naître dans un pays majoritairement catholique et dans une famille (à moitié) catholique, je ne l’ignore pas. Puis la remise en cause de l’adolescence. Puis la confirmation, personnelle. Et non, Upsilon, il n’existe pas autant de « dieux » que de peuples. Quant au Dieu de la Bible, il a une particularité essentielle, qui me fait prendre en compte le « credo quia absurdum » : c’est un Dieu qui avant d’être « tout-puissant » et « tout-amour ». Un Dieu qui ne se caractérise pas par sa capacité à faire péter le tonnerre, mais avant tout par le fait qu’il s’est incarné, qu’il est venu aprmi les hommes au travers de son fils, subir leur sort, leurs souffrances, pour leur donner l’Espérance. Cela, on n’a pas besoin de le croire pour le relever : c’est bien un message très spécifique de la foi chrétienne, que l’on ne retrouve pas dans les autres religions.
Partant de là, c’est aussi un Dieu qui respecte la liberté des hommes, ce qui est aussi un point fondamental.
Quant à croire en l’homme, si c’est croire qu’il y dans l’homme les ressorts positifs indispensables à l’espoir, c’est déjà une bonne chse, il est vrai.
[quote comment= »42151″]
Pour information et pour rebondir sur Descartes, sa décision finale était de croire en Dieu, de « parier » que Dieu existe, parce qu’il n’avait rien à y perdre. Un choix qui se respecte, bien sûr ^^[/quote]
C’est plutôt Pascal le pari sur l’existence de Dieu. Descartes, en constatant sa propre finitude (qui l’amène justement à douter), découvre qu’il ne peut faire ce constat qu’à travers une comparaison avec l’idée d’une substance infinie. Or, lui, être fini, ne peut être à l’origine de cette idée d’infini : il faut donc qu’elle ait été mise en lui de façon extérieure, et la seule possibilité est qu’elle ait mise par la substance infinie elle-même, qui sera qualifiée par la suite de Dieu.
C’est tout du moins ce que j’en ai compris…