C’est un homme, sur un vélo, rue Eblé. Appuyé à la barrière, il s’applique à cisailler l’antivol d’un vélo. Le chauffeur de mon taxi, auquel je le souligne, sort furieux et admoneste l’homme (je suis sur ses talons, un peu penaud de ne pas être sorti le premier). Il nous regarde et nous lance « Quoi ? C’est votre vélo ?!« … Ce serait un type qui arrache le sac à main d’une grand-mère. Rattrapé par celle-ci, il rend le sac, mais en fustigeant l’attachement de son adversaire du moment à la propriété petit-bourgeoise.
Je vous le concède volontiers, cette comparaison est probablement excessive voire inappropriée, en ce sens que, quand bien même on solliciterait courtoisement mon autorisation préalable, il est peu probable que je fasse droit aux prétentions de celui qui sollicite d’emprunter mon vélo. Et je ne parle pas de Josette et de son sac à main.
Alors, voilà l’affaire : soucieux d’offrir à mes lecteurs la possibilité de lire intégralement mes billets sur leur agrégateur ou sur leurs mobiles, j’ai récemment accédé à la requête de certains, et paramétré mon flux en accord. Ce faisant, j’avais conscience de m’exposer malheureusement aux pratiques de certains, qui prennent le parti d’alimenter leur propre site à partir des billets écrits par d’autres.
On en trouve d’une certaine sorte, dont le site ne présente comme autre originalité que la disposition optimale des bannières de publicité qu’ils y ont fait figurer. J’en ai contacté certains, qui n’ont pas manqué de m’expliquer que j’aurais consenti à leur exploitation « commerciale » de mes billets, et je leur ai expliqué quelques points de droit.
Il en est une autre sorte, qu’illustre le site Betapolitique.fr. Il y a un mois, Betapolitique reprend l’intégralité de mon billet relatif à ma rencontre avec Martin Hirsch. Le site n’ayant pas vocation commerciale, j’ai sollicité courtoisement de la part de ses animateurs qu’ils envisagent de procéder différemment. Voyez, un truc comme, précisément : « Bonjour, je vous remercie d’avoir trouvé de l’intérêt à mon billet. Il m’aurait semblé plus adapté, toutefois, de me contacter, avant d’en reprendre le texte intégralement« . La réponse n’a pas manqué : j’aurais consenti à l’avance à ce que mon billet soit repris sur ce site.
Betapolitique ayant choisi de reprendre un autre de mes billets (tant qu’on y est, autant choisir ceux qui suscitent le plus d’intérêt), il a fallu que je me fasse plus explicite. Ce que Raphaël Anglade appelle « la virulence de [ma] réaction« . C’est que le choix d’ignorer mon point de vue a tendance à m’amener à le développer. Surtout lorsqu’en l’espèce, la pratique est illicite en plus d’être discourtoise. Da façon amusante, il a aussi fallu que ledit animateur suggère que ce soit mon manque de « maîtrise des outils informatiques » qui m’amène à des « excès de langage« . Après quelques autres interventions de camarades blogueurs que je salue (du Chafouin, à André Gunthert, en passant par Delphine Dumont), Raphaël Anglade décidait de changer de manière de faire, au prix malheureusement de considérations destinées à moquer l’auteur de ces lignes. Déplaisant, n’est-il pas ? Notamment lorsque, après avoir jugé bon de copier ce billet, Raphaël Anglade semble le qualifier de « brouet tiède« . Il est vrai qu’ils n’avaient probablement pas lu le billet qu’ils avaient copié, et qui ne va manifestement pas dans le sens général de leur site.
Quant à Narvic, autre blogueur dans ma situation, malgré les bonnes résolutions ainsi affichées, et comme il l’expose lui-même, Betapolitique s’est empressé de reprendre l’un de ses billets, qui lui avaient manifestement demandé un travail conséquent.
Il semble, donc, nécessaire de préciser certains points :
- Lorsque vous estimez qu’un billet présente de l’intérêt, et que vous souhaitez le faire connaître, il existe une façon simple de procéder : y consacrer quelques lignes, voire n’en citer qu’un simple extrait et renvoyer pour le reste à la lecture du billet concerné. Il existe donc, aussi incroyable cela puisse paraître à Betapolitique, une façon de façon qui contente tout le monde : d’une part Betapolitique et sa volonté irrépressible et terriblement flatteuse de partager mon propos, d’autre part moi-même et mon souhait légitime de voir le soin que je consacre à la rédaction de mes billets profiter à mon propre blog – et de voir le débat s’y tenir. Puisque cette possibilité alternative existe, et qu’elle satisfait leurs besoins, pourquoi diable Betapolitique ne s’y tient-il pas ? Ca interpelle, hein… ?
- Mon blog est doté d’une page assez originalement appelée « contact » et dont la fonction est d’assurer la possibilité de contacter l’auteur. On peut penser que l’envoi d’un mail répond à une certaine forme de courtoisie.
- Cette façon de faire est celle que retiennent Wikio, SmallBrother ou encore Vendredi. Agoravox, pour sa part, sollicite l’autorisation des auteurs dont ils publient les billets, lorsque ce ne sont pas directement les auteurs qui sollicitent la publication. Aaaliens, sur une logique qui se rapproche de Smallbrother (mais en diffère sur d’autres plans) sélectionne des billets et en fournit un simple extrait. Il semble donc qu’un autre monde soit possible, et qu’il soit possible de faire partager autrement son inextinguible enthousiasme. Si, si.
- Il ne me traverserait bien évidemment pas l’esprit que la démarche de Betapolitique, et de ceux qui fonctionnent sur le même mode, relève d’une volonté d’alimenter leur site à bon compte, d’y attirer le trafic correspondant, et de l’y maintenir puisqu’il est possible de commenter les billets sur Betapolitique (et qu’il s’avère, donc, très facultatif de se rendre sur le blog de l’auteur). L’un des commentateurs de Betapolitique suggère finement que notre souci soit de « voir [nos] courbes de stats en érection« . On n’imaginera pas qu’une aussi vile préoccupation ait pu atteindre Betapolitique. Pour autant notons que, à supposer que mes courbes de stats soient bandantes, elles le sont grâce à mes propres efforts.
- Je ne me sens pas flatté d’être publié sur Betapolitique, site d’une certaine gauche dont je ne partage pas les vues. Je ne tiens donc pas à ce que l’on puisse penser que j’y collabore. Et je n’ai pas besoin de Betapolitique pour faire connaître mon blog.
- Mon flux RSS fait apparaître une mention dont l’interprétation ne semble pas trop compliquée, même pour un non-juriste. Il s’agit de « tous droits réservés« , qui laisse entendre que je réserve tous mes droits. A supposer que Betapolitique ait pu se croire en droit de reproduire mon billet (jusqu’aux boutons « sociaux« ) sans mon autorisation, cette mention – également reproduite ! – aurait dû attirer leur attention.
- Sur un plan plus juridique, le rédacteur d’un billet est un auteur, dont les droits sont protégés par principe. Je n’ai pas à l’affirmer, je n’ai pas à le requérir, c’est ainsi. La mention « tous droits réservés » que je fais figurer sur mon flux rss n’est que la reconnaissance d’une situation de fait : ceux qui ne devraient pas ignorer la loi l’ignorent pourtant souvent. Mais d’un point de vue juridique, elle est, au choix, purement décorative ou simplement l’indice de la mauvaise foi de celui qui reprend le billet[1].
- La « magie d’Internet » n’a pas ce pouvoir de rendre caduques toutes les règles établies durant les quelques 1990 années qui ont précédé son apparition, pour ne parler que de l’ère chrétienne (ce qui est abusif, au vu de ce que nous devons au droit romain). C’est aussi toute la beauté du Droit : cette permanence de la loi, à l’opposé de la fringale législatrice que l’on observe aujourd’hui. Le fait d’acheter un livre, un quotidien, n’a jamais emporté le droit de le republier dans une anthologie personnelle. Eh bien, figurez-vous que, c’est rassurant : ça n’a pas changé !
- Un auteur dispose, de par la loi, de droits patrimoniaux (en gros, les pépettes), et de droits moraux. Ces droits moraux, comprennent la paternité de l’œuvre[2] et permettent également à l’auteur de s’opposer à la reproduction de son œuvre sans autorisation, de s’opposer à certains conditions de reproduction (comme par exemple sur un site dont il ne partage pas les vues), ou a une dénaturation de ladite œuvre. Il est en revanche parfaitement licite de proposer une « courte citation« , exception prévue par la loi, et qui contente tout le monde : autant ceux qui tiennent à faire part de l’émotion ressentie à la lecture d’un billet, ou de la répulsion qu’il leur cause, que celui qui est cité.
- Tout ceci est fort bien expliqué par notre spécialiste en propriété intellectuelle, Calamo, qui a saisi l’occasion de ce cas d’étude pour réveiller opportunément son blog.
- Enfin, vous pouvez penser que je suis un gros con (ou, selon l’appréciation de cet autre commentateur de Betapolitique, un « réactionnaire très classique et prévisible« ) de ne pas vouloir que l’on reproduise mes billets sans mon autorisation. Le fait est que je m’en contrefous et qu’il vous est demandé de respecter mes volontés de gros con.
Il serait dommage que l’indélicatesse de certains viennent dissuader les blogueurs de faciliter la vie de leurs lecteurs en leur permettant de prendre connaissance de l’intégralité de leurs billets sur leurs agrégateurs ou que, demain, par une regrettable tolérance des blogueurs, des sites se montent à partir d’un contenu majoritairement emprunté à d’autres. Pour se gausser ensuite de l’étroitesse de vue desdits blogueurs.
On supposera que ce n’est pas déjà le cas.
- au passage le fait de l’ôter serait cette fois l’indice de ce que le « repreneur » pour ne pas dire le « contrefacteur » – ce qui a le don de froisser des susceptibilités – a pleinement conscience d’enfreindre mes droits [↩]
- attention, ce terme, en propriété intellectuelle, n’emporte aucune appréciation sur la qualité de ce qui est ainsi désigné [↩]
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Bien que tu sois d’une certaine droite dont je ne partage absolument pas les vues (ou très rarement, à l’occasion), je suis cette fois ci parfaitement d’accord, et tout ceci est fort bien dit.
Koz a écrit :
Dans la mesure où betapolitique est
…je peux comprendre.
D’autant qu’à le parcourir, on y voit beaucoup de pub encadrant le travail d’autres (les deux tiers d’après ce qu’ils avouent, ce qui est beaucoup)
Donc des bénévoles payés par la pub, en somme.
Courage, Koz, les kozettes sont avec vous
mais non vous n’êtes pas gros…
ni con
La course à l’audimat et la soif de visibilité de la plupart des sites permettent de comprendre sinon de justifier la tolérance à l’égard des excès de « l’agrégatiion industrielle ».
Ce sont les rétifs qui ont permis de mettre au pas certains des plus grands afin de leur faire comprendre les fondamentaux et notamment que le progrès technique ne prime pas sur la loi ni même sur le « fair use ».
Vous venez de manifester une belle « rebellitude » avec des mots choisis et non sans élégance : bravo !
Une précision, Vendredi, journal hebdomadaire et agrégatif s’il en fût, paient un droit de reproduction forfaitaire pour les articles qui y sont reproduits. Nous sommes les seuls, papier (et sans doute web confondus).
Le site du journal, vendredi.info ne publie aucun texte. Nous faisons un chapô et orientons directement vers le site original. Suite à une discussion sur ce sujet avec Narvic, nous avons retiré il y a un mois la possibilité de faire des commentaires sur les articles sur notre site, puisque cette possibilité existe sur les sites originaux.
Jacques Rosselin
@ Tara:
Bonjour Tara
Ce que vous dites est inexact. Betapolitique est constitué pour un tiers de contenus originaux, pour un tiers de contenus syndiqués de blogs amis, qui ont autorisé la reprise, et pour un tiers de flux syndiqués, que nous mettions jusqu’à présent dans le format qu’a choisi de programmer l’auteur du flux, mais que nous allons donc désormais systématiquement tronquer.
Pas de pub, pas de recettes. Juste du blog 😀
Bravo de faire respecter tes droits de propriété, et donc ta liberté !
Anglade a écrit:
Juste du blog ?
Et pourquoi pas juste des mots, ce serait encore plus vague et anonyme…
» – tiens, je prendrais bien un peu de blog aujourd’hui… »
Et donc, parce que vous, vous êtes satisfait d’être repris sur d’autres blogs et de multiplier d’autant votre message militant sur la « dérive liberticide » de notre pays, vous décidez que ce qui est bon pour vous est forcément bon pour tout le monde ?
Quant à ceux qui ne sont pas prêts à sacrifier leurs droits d’auteurs sur l’autel du militantisme pratiqué par Betapolitique, vous les qualifiez alors d’auteurs de « brouets insipides »?
Le mépris est une arme à manier avec précaution, il déconsidère le plus souvent celui qui l’utilise.
Rosselin a écrit:
Effectivement, et c’est notable.
Rosselin a écrit:
Effectivement, et vous aurez noté que je n’ai pas critiqué Vendredi.
carredas a écrit:
Tiède, le brouet, pas insipide. Je note qu’Anglade n’a pas démenti que cela s’applique bien à mon billet, ce qui illustre le paradoxe : si donc il s’agissait de reproduire sans autorisation un billet insipide qui, de surcroît, ne va pas dans le sens de leur site sur la « dérive injuste, policière et liberticide de notre pays« , alors quelle peut donc bien être la motivation de cette reproduction ? Ca laisse perplexe.
Mais effectivement, le coup du mépris du type qui vient récupérer tes billets vaut le détour.
Arrfffff…. désolée, une association d’idée inconsciente qui relie brouet à insipide sans doute !
Anglade a écrit:
ah ben voila… tu as été entendu Koz. A lire Anglade, on imagine que les autres auteurs repris bénéficieront des conditions de publications que tu revendiques. bonne nouvelle, non?
Oui, mais je regrette qu’il faille s’y prendre à deux fois et subir en outre le mépris du type qui, en fin de compte, ne fait que violer tes droits pour faire tourner son propre site.
Quant à la logique d’Anglade, elle fait preuve d’une certaine hypocrisie : comme je l’ai écrit chez Calamo, si un nouvel outil offre la possibilité (i) d’une utilisation licite, ici la lecture personnelle sur un agrégateur et (ii) d’une utilisation illicite, ici la reprise intégrale et sans autorisation du billet, considère-tu que l’illicite devient licite, ou que ce nouvel outil va trop loin dans ses applications et que tu te garderas de celle de ses applications qui est illicite ?
On voit tous les jours de nouvelles possibilités s’ouvrir sur Internet. Ce n’est pas pour autant qu’elles sont licites et que l’on doive abdiquer tout esprit critique.
Tout à fait d’accord avec ce billet !
Ok, ça fait pas avancer le schmilblick ce que j’ai dit mais faut le voir comme un soutient 😉
Rosselin – 12 January 2009, 1:31
Anglade – 12 January 2009, 1:55
En tous cas, ces gens ont bien des horaires de travail de blogueurs !
…et je n’ai pas fini de franciser mon blog.
Mais non, t’es pas un gros con. Je t’aime mon gros Koz en sucre 🙂
Koz a écrit:
c’est vrai. je pinaillais hier chez narvic, en tentant d’argumenter que les pratiques de Bétapolitique étaient très largement répandues et admises sur le net (a l’exception de la re-publication in extenso des notes), je reconnais que la mention « tous droits réservés » oblige à se plier a certaines formalités.
sinon, n’avons nous pas là l’extraordinaire occasion d’ouvrir (ou de ré-ouvrir) le débat autour des chances de voir prospérer sur le net les pratiques du type « creative commons »?
Est ce que les comportements nuisibles, ou perçus comme tels, viendront mettre en terme à ce beau principe?
gasper a écrit:
Aucune mention restrictive n’est nécessaire : une oeuvre de l’esprit est protégée du simple fait de son existence, son auteur en détient automatiquement tous les droits et doit donc être consulté pour toute utilisation SAUF mention permissive explicite et avec l’exception du droit de citation.
Certains blogueurs envisagent de stériliser leurs flux RSS.
Les abus conduisent toujours à un repli des libertés et même du simple confort de vivre.
Betapolitique se disant “un outil militant qui essaye de donner la parole à différentes sensibilités politiques et intellectuelles qui ont en commun la même inquiétude face à la dérive injuste, policière et liberticide de notre pays”
Euh… bafouer le droit d’auteur, ne serait-ce pas liberticide ?
Non pour eux le droit d’auteur doit être « une dérive injuste et policière ».
J’vous jure, il y a des coups de pied au derrière qui se perdent.
un brin de provoc’:
certains libéraux ne sont ils pas défavorables à l’idée de propriété intellectuelle,
droits d’auteur ou brevets?
comme des anarchistes….
ah mais justement, les libéraux remettent tous les droits en question pour augmenter la liberté, sauf le droit de propriété, qui lui est absolu et ne souffre aucune contestation. L’état ne sert alors plus qu’à le faire respecter (police, armée, justice). C’est la différence entre les libéraux et les libertariens, qui revendiquent que chacun défende sa propriété, les armes à la main. Les anarchistes seraient bien plus enclins (oh le joli euphémisme) à mettre des limites à ce droit.
En fait, je serais plutôt pour une société libérale, mais qui accepte de limiter strictement le droit de propriété, en particulier les inégalités et l’héritage, et dans laquelle chacun puisse finalement trouver le cadre le mieux adapté à son activité.
Mon opinion personnelle est qu’il faudrait être naif pour ne pas voir que cette « révolution culturelle » est majoritairement guidée par la volonté de restreindre le périmètre d’intervention de l’état.
Ce qui est compliqué, à mon avis, c’est qu’une idéologie dominante (ce qui existe toujours) peut dériver vers une idéologie totalitaire assez doucement. En plus, une idéologie dominante apparait nécessairement comme totalitaire à quelqu’un qui ne la partage pas.
Non non Niamreg, la « propriété intellectuelle » (expression très impropre) n’est pas selon certains libéraux une propriété. Il s’agit pour eux d’un monopole établi par la loi, donc peu anarcap-compatible.
Il y a beaucoup de gens, et pas seulement des libéraux, qui pensent que les droits de propriété intellectuelle mériteraient d’être amendés ou restreints dans certains cas. Je connais peu de gens qui s’opposent à l’idée même de propriété intellectuelle.
Après, il y a des gens qui ne respectent que les lois qui leurs plaisent. Mais ça n’a rien à voir avec le libéralisme.
Et je vous préviens que le premier qui en vient à poser la question de l’existence de Dieu dans ce débat a perdu.
Dieu est en Creative Common, lui 😀
@Liberal: j’en suis pour ma part. Les lois sur la propriété intellectuelle qui devaient à la base établir un équilibre entre auteurs et auditeurs (le public) sont de plus en plus favorables aux auteurs (enfin surtout à leurs producteurs). Ceci surtout en ce qui concerne la musique, on allonge de plus en plus la durée de protection des œuvres, le fait que ces droits soit transmissibles à la descendance, etc… je ne trouve pas ça légitime.
Il me semble que comme pour les brevets, toutes les œuvres de l’esprit devraient avoir un droit d’exploitation très limitées dans le temps.
Koz, par exemple, est-ce que cela te semblerais légitime que tes écrits puissent être dans le domaine public 30 ans après leur publication ? Ou après ton décès ? (Que Dieu t’en préserve le plus longtemps possible bien sûr).
La question n’est même pas de savoir si cela me semblerait légitime. Ca l’est, dans des conditions prévues par la loi, et ça me convient.
@Pepito
Je n’ai pas bien compris ce que vous vouliez dire. Et pourtant je suis sur que ça m’intéresserait ! Vous pourriez développer?
Sur la propriété intellectuel, autant pour moi. Je croyais que les libéraux y étaient plutôt plus favorables que les autres.
Mais on doit se mélanger un peu les pinceaux, parce que la propriété en général est une sorte de monopole établi par la loi. Et que les libéraux n’ont pas grand chose à voir avec les anarcap.
Mais je peux me tromper :-)) (et en plus un jour j’apprendrai à faire des smileys tout jaunes)
La remarque de Szarah ci-dessus est importante :
C’est précisément pour disposer d’un recours contre les sites parasites sans pénaliser les lecteurs de mon blog, en maintenant un flux RSS intégral, que j’ai abandonné la licence libre que j’avais choisie auparavant au profit du droit d’auteur commun : pas de reprise sans autorisation préalable.
Ces pratiques de prédateurs conduisent donc bien, comme tu le dis Szarah à un recul des libertés et c’est fort dommage. S’ils continuent ces pratiques, ça ne pourrait que pousser à un nouveau recul de la libre diffusion, en effet, quand tout le monde finira par abandonner les flux intégraux, au détriment des lecteurs.
Et ces gens-là se prétendent défenseurs des libertés ?!
@francis :
Je ne sais pas quels libéraux tu fréquentes (à mon avis tu te nourris de simplifications plutôt qu’autre chose mais bon 🙂 ) mais pour ma part je pense que la propriété privée c’est essentiel et que la liberté des uns s’arrêt où commence celle des autres.
–> Les deux pensées croisés ça à mon sens donne que tout un chacun doit pouvoir attribuer les droits qu’il souhaite à ce qu’il « produit ». Et je pense que le web est un bel exemple de diversité en la matière [ie : Creative Commons] . Qu’il y ait une autorité forte pour faire respecter les libertés de chacun est le pendant de beaucoup de libertés possibles.
@Koz
Je m’en veux d’être un des demandeurs de cette fonctionnalité quand je vois que cela t’amène autant de désagréments pour notre confort de lecture. Feel free to rollback buddy !
Et Sarkozy dans tout ça ?
Non, je déconne.
Tous tes billets présentent de l’intérêt , mon cher Koz.
Il ne me viendrait certainement pas à l’esprit de les recopier pour autant sur mon blog ou mes forums.
Il m’arrive cependant assez souvent de parler de toi comme d’un blogueur sarkozyste et catholique lorsque je veux illustrer une de mes intervention sur forum … mais c’est à chaque fois avec beaucoup de tendresse, même si tu n’en demandes pas tant.
:o)
Gemini a écrit:
A vrai dire, maintenant, je m’en voudrais. Ce serait désormais une défaite de la Vertu face au Vice et cela, je ne m’y résoudrai jamais, tu entends, jamais !
@gemini
je n’ai pas souvenir d’auteur spécifique, cependant wikiliberal recense les réticences.
@francis
Bienvenue sur Wikibéral : Projet collaboratif d’encyclopédie libérale et libertarienne en ligne et gratuite.
–> Y’a peu être un peu mélange des genres sur cette plateforme.
Si tu as l’occasion fais un tour sur : http://www.dantou.fr/liberalisme.htm
Citation extraite de l’excellent « Le libéralisme pour
les débutants » de Daniel Tourre :
« Si quelqu’un vous prend ces biens matériels sans votre consentement, cela signifie qu’il a disposé du temps que vous avez mis à les produire ou à les échanger. Et ça, c’est contraire à votre droit à la liberté. »
Perso, je me sens libéral, et très en accord avec cette assertion.
Oh ben Daniel Tourre a bien lu Marx. C’est la théorie de l’appropriation de la plus-value par le capital, et de l’aliénation du travailleur qui en résulte.
La fameuse blogosphère fonctionne en cercle fermé. Tartampion fait la promo de Bidule, qui fait l’apologie de Chmolduc qui rend la politesse à Tartampion. Cela permet ensuite de s’auto proclamer bloggueur influent et de se faire inviter par Martin Hirsh, de bouffer des petits fours à l’université du MEDEF et d’étoffer son carnet d’adresses pour ensuite faire du bon buisness. Cela fonctionne également dans le milieu du journalisme ou des pseudos intellectuels, ils s’invitent à leurs émissions respectives, font la promo du livre du petit copain, tout ce petit monde se connait, pense globalement la même chose et raconte à peu près les mêmes aneries.
Alors certes, je reconnais que faire un copier/coller intégrale d’un article, c’est quand même une solution de facilité mais bon, faire un copier/coller ou sortir un article en faisant du cirage de pompe du petit copain qui vous rendra la pareille à l’occasion, je ne vois pas trop la différence. Le but, c’est que la marque Chmolduc soit reconnue, et prononcée le plus de fois possible.
à gemini:
je ne comprends pas, je pensais que nous parlions de biens « immatériels » comme la propriété intellectuelle, le droit d’auteur, de brevet, etc…
la question pour un bien immatériel, c’est que celui qui « se l’approprie » n’est pas toujours facile à déceler, et n’en prive pas l’auteur initial. tout au plus diminue t il son espérance de gain basée sur l’originalité de l’oeuvre, un concept bien flou,difficile, mais je ne prétends pas être un spécialiste du domaine.
quant à la propriété en général, je veux bien que nous commencions à discuter mais c’est trollissimme!
ailleurs, plus tard, pourquoi pas?
Chmolduc, ou Hibernatus ? Votre discours qui se veut certainement top aware est d’un basique et d’un ressassé. Qu’est-ce qu’ils vous ont fait les blogueurs, hum ? Vous avez tenté d’ouvrir un blog et ils ne sont jamais venus vous voir ? Ils n’ont pas reconnu votre génie ? Vous vous êtes fait(e) plaquer par un(e) blogueur(euse) ? Ou est-ce moi en particulier ? Je crois bien que j’étais le seul qui ait rencontré Martin Hirsch et qui ait pu bouffer des petits fours à l’université d’été du MEDEF et, si vous saviez, rhâ, le plateau-repas du MEDEF, les quartiers de pomme en dessert, oh mon dieu, je tuerais ma mère pour pouvoir en reprendre un…
Allons, découvrez-vous : me serait-il arrivé de blesser petit Chmolduc ?
Allez, allez, CHMOL-DUC, CHMOL-DUC, CHMOL-DUC ! C’est bon, il a bien mangé, le troll ?
Non mais des fois. Il fait pas un temps à venir me gonfler.
@niamreg
Ce que j’ai écrit au commentaire n° 23 étaient des phrases du même auteur que j’ai plagié à 100% sur d’autres blogs dans la section des commentaires. C’était une expérience pour voir si quelqu’un réagissait. Ce n’est pas très chic de ma part.
Du même auteur !?
J’en avais reconnu une, presque une autre, mais celle du milieu, alors là … Quoique, à la relecture, j’ai bien pu écrire ça aussi.
Mais reprenez, reprenez, ça ne me pose aucun problème. Vous créez aussi en choisissant de juxtaposer certaines choses, pas d’autres, dans un certain ordre, en réponse à une question donnée. Votre choix est drôle, d’ailleurs, et m’intrigue. Quels critères avez-vous utilisés? Hasard pur?
@niamreG
Toutes du même auteur (celle du milieu dans Versac nov. 07). J’ai pris ce que j’avais sous la main et hors contexte, ce qui explique que ç’a ni queue ni tête.
J’ai cru comprendre que vous êtes chercheur et que vous vous en fichez de la propriété intellectuelle. Ca vous gênerait pas si quelqu’un publie les résultats de votre recherche sans vous demander votre accord ?
@niamreG
Pour faire les smileys : xniamregy ;-)x/niamregy en remplaçant x par < et y par > 😉
@Pepito
Je suis opposé au brevetage (néologisme?) des résultats de la recherche fondamentale publique. Financés par la collectivité, ils appartiennent à mon sens à la collectivité. Leur appropriation privée par le brevet s’apparente pour moi à du vol.
Plus précisément, la publication fait partie du travail de recherche. Il n’est pas possible de publier des résultats sans avoir les données expérimentales, qui ne sont publiques qu’après publication, tout comme les textes de Koz ne sont publiques qu’après avoir été postés sur son blog. Personne à part lui ne peut lire dans sa tête et écrire ses billets, ni même publier des billets écrits et gardés au chaud avant publication. Mais après publication, il est clair que je suis même demandeur que mon travail soit repris par d’autres. C’est la seule façon de le faire vivre, et c’est ça qui m’intéresse. La seule condition que je trouve normal à cette réutilisation est de citer les sources. Dans mon domaine (biologie), cette réutilisation se fait sans demander l’autorisation. La publication implique même l’engagement de donner les matériels à ceux qui le demandent, sans contrepartie.
Si bon billet que je me suis empressé d’aller le recopier intégralement sur le site…
Bon, plus sérieusement, n’est-ce pas proche du téléchargement Pair à Pair ? Illégal et mal élevé pour les artistes qui ne reçoivent même pas les millions de mails de remerciements des téléchargeurs. La loi étant ce qu’elle est, je constate que la génération de 15-30 ans considère totalement naturel de s’échanger des fichiers numériques de musique, de photos ou des textes pourtant protégés. Au regard de la loi, c’est du recel, de la contrefaçon ou je ne sais quoi. Mais les moeurs évoluent, s’installent. La loi changera probablement un jour sous cette évolution massive des usages.
Certes, il ne s’agit pas de sites faisant leur promo sur des oeuvres explicites, comme c’est le cas de l’agrégateur (mal élevé) Betapolitique, seulement de stes qui se développent en offrant une capacité de chargement mise à disposition de tous. Je reconnais que la différence n’est pas mince.
Ton agacement à l’égard de ces malotrus est tout à fait compréhensible, mais je crains qu’il te faille t’y faire.
Ah, c’est donc ça, l’impuissance libérale ! 😉
Perso, ça ne me dérange évidemment pas que les utilisateurs se refilent mes textes. Ce serait même plutôt flatteur. C’est de toutes façons un peu ce qui se fait déjà, via les agrégateurs en ligne, facebook etc.
Ce qui me dérange est effectivement plutôt cette espèce de récupération du travail des autres. Or ça, je ne pense que l’on soit contraint de nous y résoudre. Le web n’est pas un si grand milieu que l’on ne retrouve pas les personnes qui agissent en ce sens. Evidemment, si personne ne réagit, si tout le monde considère cela comme une évolution inéluctable, elle le devient. Mais chacun est soucieux de sa réputation en ligne.
Heureusement que la plupart des blogueurs ont un sens de l’éthique.
En ce qui concerne nos enfants, je ne suis pas certain qu’ils placeront l’éthique au même endroit que nous concernant ce droit moral.
Possible… mais :
D’une part, il y a ce que l’on appelle l’éducation. Sauf à ce que l’on soit déjà persuadé aujourd’hui que notre position actuelle est mauvaise et que nous sommes en fait par nature et par principe déjà dépassés dans nos critères éthiques, nous pouvons envisager de transmettre notre éthique à nos enfants.
D’autre part, dans l’ignorance du tour que pourra prendre l’éthique pour mes enfants, je continuerai à me référer à mon propre sens de l’éthique.
« il y a l’éducation »…doux rêve d’un futur/récent parent qui se berce encore d’illusions. Mais mon pauvre ami, nos enfants deviennent des sauvages vers l’âge de 15 ans, ils déconstruisent tout ce qu’on leur a appris, et tentent même de nous dresser. A l’usure. Nietzsche et son surhomme, ce sont des enfants de choeur à côté. On survit comme on peut, et puis vers l’âge de 20 ans, ils muent à nouveau, on ne les reconnait plus. Ils ressemblent aux êtres humains que nous avons l’habitude de fréquenter. Et leur morale est neuve, identifiable à nouveau…mais souvent différente de la nôtre. Rien à y faire. Et pour revenir au sujet, tout ça pour dire que tu peux te référer à ce que tu veux, en effet.
Je te soutiens à 100% sur ce point, Koz. Il est scandaleux que certains fassent vivre leurs statistiques, pub ou paspub, avec le travail des autres, surtotu quand ceux-ci n’ont pas donné leur avis. Il est surtout très énervant de voir le débat provoqué par un article déplacé de son blog vers un autre espace. C’est aussi l’intérêt du blog, les commentaires. Donc j’apprécie beaucoup la démarche de Vendredi, par exemple, qui cite un extrait et renvoie directement sur le blog. C’est courtois, c’est un échange de bons procédés!
J’avais écrit à peu près la même chose ( http://penseespolitiques.over-blog.com/article-25463885.html ) lorsqu’agoravox avait diffusé des articles sans mon autorisation (il s’agissait selon eux d’un hurluberlu qui avait créé un compte pour moi sans mon autorisation). Toreador avait aussi écrit un billet similaire au sujet de cozop et wikio ( http://www.toreador.fr/2008/12/05/paso-doble-n%C2%B0103-cozop-vendredi-agoravox-les-kodaks-de-la-blogosphere/ ).
Marre des pillards de la blogosphère!
Koz a écrit:
Le problème est bien là : que quelqu’un d’autre tire profit du travail effectué.
Que les usages changent en la matière et que les contenus soient de plus en plus accessibles, c’est à mon sens une bonne chose et une évolution déterminante de notre civilisation. La base de ma demande à Koz d’avoir le flux intégral de ces billets était de pouvoir les aggréger sous le format qui m’arrange et ainsi les lire avec une plus grande souplesse.
Maintenant, que chacun choisisse les rêgles de partage qui lui conviennent pour les contenus qu’il créé, mais à mon sens, il faut botter les fesses des intermédaires qui en profitent pour s’enrichir sans apporter de valeur ajoutée et de surcroit sans le consentement de l’auteur.
Et en la matière, les sites qui alimentent leur trafic (et leur revenus) par la mise à disposition du contenu d’un auteur sans aucune autre valeur ajoutée ne sont pas si différents des dinosaures de l’industrie du disque (mis à part le choix de l’auteur, qui sera de moins en moins contraint par les impératifs de distribution classiques).
Tiens il y a une modération, maintenant, ici?
Non, pas de modération, et je ne comprends pas pourquoi ton billet est resté en attente de validation, sauf à ce qu’il compte le lien sous le pseudo comme un lien. En effet, à 3 liens, il met en liste de modération (probabilité de spam).
ok, pardon!
Je suppose que le nom de koz est déposé par un brevet et donc si je vais sur des blogs ou forums en signant koz, vous allez encore faire un caca nerveux … c’est pourtant marrant.
Je suis admiratif du fait que vous ayez jugé utile de consacrer un peu de votre temps à rédiger un tel commentaire.
Sinon Coz / Chmolduc, décidément auteur de contributions incontournables, je vous invite à utiliser un seul pseudonyme, et à respecter davantage le ton de ce blog. On n’est pas sur Le Post ici. Bordel.