Les blogueurs invités n’ont pas déçu leur hôte, Vincent Champain, directeur de cabinet d’Eric Besson, venu représenter ce dernier qui n’avait pas pu venir. Peut-être parce qu’en fin de compte la bouffe du Bourbon n’est pas inoubliable. Mais revenons à notre hôte. Nous étions venus parler de l’expérience france2025, et notamment du site Internet, site contributif destiné à recueillir les projections à 17 ans des citoyens internautes. « Un blogueur qui ne critique pas n’est pas un blogueur » disait, donc, Vincent Champain. Il faut dire que, dès le tour du table, l’une des invitées s’est employée à ne lui laisser aucun espoir. Rien n’est resté debout : le site était moche, la catégorisation inepte, l’initiative stérilisante. Un four, quoi.
La page d’accueil rudimentaire, aride, fleure certes davantage les débuts du web que la France 2025, et son logo s’obstine à m’en évoquer un autre[1] que j’ai été soulagé de retrouver enfin… suscitant en moi une nostalgie bien peu propice aux travaux prospectifs.
Mais le blogueur sait, aussi, positiver et ne pas s’arrêter à la qualité de la pièce de bœuf : ce site est peut-être le signe que l’Etat ne s’est pas montré dispendieux et puis, cela s’arrange dès lors que l’on entre dans les entrailles du site. Ainsi lorsque l’on s’intéresse aux technologies de l’information. Et puis, il se trouve même des voix socialistes, ségolénistes de surcroît, pour considérer que Besson les ringardise, avec un tel site.
Au-delà du site, il y a une démarche évidemment utile et bienvenue. Les ministres peuvent rarement faire davantage que mettre en place les réformes décidées avant même leur installation, réagir aux développements de l’actualité, sans pouvoir mener l’indispensable travail prospectif. La France ayant abandonné le Plan, une nouvelle réflexion stratégique s’avérait indispensable. Plus pragmatiquement, il s’agit aussi de préparer un document qui sera disponible dans le débat public en 2011, de façon à insuffler plus d’esprit de long terme à la présidentielle. Et puis, qui sait, et si la France, les français s’employaient à cultiver un esprit prospectiviste ?
Les scénarios prospectifs sont rarement exacts. Parmi les travaux d’il y a 17 ans, on en trouve probablement peu qui ont dessiné le visage de notre société. Ils ont à tout le moins la grande vertu de libérer l’imagination.
*
A titre d’exemple, j’enrage pour ma part de ne jamais avoir publié le fruit de nos réflexions matrimoniales sur l’impact du prix de l’essence sur la grande distribution. Parce que voilà, l’intuition n’était pas idiote, et François Bellanger l’a dit : « le couple voiture-hypermarché va disparaître« .
Ces derniers temps, nous en devisions fréquemment, avec ma femme au sortir de la station-service, lorsque le coût de l’essence, du gazoil, n’avait pas encore baissé, pour un temps. A 1€45 le litre, puis davantage, quelles seront les évolutions des comportements ? C’est ainsi que, pour François Bellanger, le recul de la voiture signifie la fin des hypermarchés installés en périphérie.
Pendant la flambée du prix de l’essence, les hypers d’Ile-de-France non desservis par le RER ont vu fondre leur chiffre d’affaires. L’Amérique a commencé à remettre en cause le modèle du « mall » commercial, le principe « no parking, no business ». Au Japon, les commerces s’installent là où passent les gens, les gares, les lieux de transit. Le couple voiture-hypermarché va disparaître, remplacé par un duo piéton-Internet. La grande distribution a d’ailleurs commencé à s’adapter en investissant de nouveaux métiers. Aux Etats-Unis, en Europe, en France, elle devient aménageur en concevant des centres commerciaux comme des quartiers de ville avec de l’habitat, des rues, etc. En Chine, Carrefour se fait opérateur de transport pour créer des hypermarchés sans voiture : les clients peuvent emprunter les réseaux de bus affrétés par l’enseigne.
J’ai en tête un centre commercial que nombre de franciliens connaissent, celui de Plaisir, situé à bonne distance de toute agglomération, et où l’on trouve des enseignes telles que Darty ou surtout Ikea, dont l’activité est peu compatible avec un transport par un réseau de bus. Il faudra que la différence de prix soit substantielle pour justifier les 60 km aller/retour. On peut certes imaginer que la hausse du coût du carburant aura un moindre impact sur des enseignes que l’on ne visite qu’occasionnellement. Il y aura toutefois un impact inévitable sur la fréquentation : il suffit de se rendre dans un magasin Ikea pour constater que c’est, pour certains, un lieu de promenade.
Mais l’impact essentiel interviendra évidemment sur les grandes surfaces alimentaires, le rapport entre le coût de l’essence et le caddie moyen mettant probablement à mal la tradition du plein hebdomadaire. Sauf à envisager un plein bimensuel, voire mensuel, dont la faisabilité dépendra en revanche évidemment de la périssabilité des produits achetés.
J’avoue en revanche une relative ignorance des pistes évoquées par François Bellanger : en France à tout le moins, je n’ai pas encore connaissance de centres commerciaux aménagés « comme des quartiers de ville« . Et l’idée d’un transport des clients par réseaux de bus me semble devoir se heurter aussi à la capacité de portage desdits clients. En revanche, on peut imaginer que les grandes surfaces développeront à marche forcée la vente par Internet.L’argument est d’ailleurs d’ores et déjà intégré par Ikea qui, sur sa page relative à la vente à distance, indique : « Vous n’avez pas le temps ou les moyens de vous déplacer : optez pour l’achat à distance« . Cet ajout me paraît pour le moins significatif de l’air du temps.
Qu’imaginer ensuite ? Les grandes surfaces développent déjà quelques magasins en villes, mais elles ne pourront y vendre la même quantité de référence, ni bénéficier du même prix du terrain. On peut penser que cela rendra plus attractifs les commerces de proximité… mais avec quelles conséquences sur le panier moyen de Maryline Pignon, la ménagère ? Cela contribuera-t-il plus à « redynamiser les centre-villes » que la plupart des initiatives engagées ? Cela inversera-t-il la tendance à la désertification de certaines campagnes, ou est-ce qu’au contraire, cela provoquera une densification de l’habitat ? Et puis tiens : cela invalide-t-il davantage encore les dernières propositions inutilement perturbatrices du lien social si le modèle de Plan-de-Campagne est condamné à brève ou moyenne échéance ?
Plus largement, quel sera l’impact de l’augmentation du coût de l’essence ? Le développement du réseau autoroutier peut-il laisser perplexe ? Et quid du secteur hôtelier ? Quelle rentabilité quand le coût d’un simple week-end se verra impacté fortement par le prix du carburant ? Une « balade à la mer » deviendra-t-elle un luxe ? Faut-il imaginer des voitures électriques de location à la gare de Fontainebleau, pour que l’on puisse toujours aller s’y promener ? Ceci sans parler des voyages internationaux. J’entendais dernièrement une personne évoquer un séjour à Maurice… Quid de Maurice, sans le tourisme ? Que deviendront tous ces pays pour lesquels le tourisme est la manne essentielle ?
Notre génération n’ignore pas l’ensemble des défis qu’elle devra affronter (plus ceux qui surgiront impromptu). Elle est inquiète, se voyant travailler plus longtemps pour une moindre retraite, occuper des logements plus exigus et plus chers[2]. Elle aurait tout à gagner à appréhender l’avenir en développant une disposition que tous[3] n’ont pas naturellement : l’esprit prospectif.
- surtout lorsqu’il est lui-même massacré avec ardeur [↩]
- sous réserve des développements et de la durée de la crise immobilière [↩]
- dont moi [↩]
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Le couple voiture-hypermarché va être remplacé par le duo piéton-Internet.
¡ s???u?,l à ?puo?,l ?no? ‘do?
(hop tout l’monde à l’envers!) Ca ne marche pas l’écriture à l’envers en commentaire.
Le couple hypermarché / voiture n’est pas lié qu’au prix de l’essence : il l’est aussi à la (relative)dispersion de l’habitat, en périphérie des centres villes, qui n’a eu de cesse de se développer depuis plusieurs décennies
Même si on fait ses achats par Internet et qu’on se fait livrer, il restera toujours à emmener son gamin le mercredi ou le samedi à son club de judo
Pour changer ce type de logique, il faut une refonte complète de l’urbanisme
17 ans n’y suffiront certainement pas
Ce que les citadins n’iront pas chercher en voiture, un camion devra le livrer à proximité. Peut-être plus économique en carburant, mais il faut payer le chauffeur, la surface de stockage en centre-ville…
La diminution drastique de la consommation de carburant, ce sont peut-être aussi des véhicules optimisés en ce sens, adieux les reprises et la vitesse, mais pour aller faire ses courses, est-ce si important ?
Bref, oui, il faut penser de façon prospective, mais ne pas préjuger. Et la bonne solution pour un pays peu dense comme les USA n’est peut-être pas celle d’un pays comme le Japon !
C’est là que le libéral que je suis se réveille. Plutôt que la solution sortie du chapeau des « experts », je suis partisan d’anticiper la rareté des combustibles fossiles en continuant à augmenter, progressivement mais sûrement, la fiscalité sur ces derniers. Et laissons les acteurs économiques s’adapter progressivement à cette hausse.
Bien à vous.
Mes amis à Paris vont faire leur achats à pied à Monoprix, environ 350 m de chez eux, puis ils font livrer à domicile. C’est gratuit à partir d’une certaine somme. Comment rester en forme sans polluer et sans s’enkikiner.
Vu le positionnement prix de Monoprix, Cher Pepito, j’en déduis que vos amis n’ont pas une nombreuse famille et/ou sont pleins aux as, ce dont je me réjouis pour eux !
Bien à vous.
On dirait qu’Eric Besson avec France 2025 a pris 2 longueurs d’avance sur Ségolène Royal. C’est le même discours que Royal. Machin participatif, appel à idées, experts et syndicalistes à la réception, etc. Sauf que c’est déjà opérationnel…
Bof, se projeter en maintenant les schémas actuels de consommation, comme si l’essentiel de la vie, c’était de consommer… c’est pauvre, non, comme postulat ?
Mais si c’est ça, je vous rassure, les hypermarchés périphériques vous paieront bientôt le prix du carburant et feront supporter le coût par leurs fournisseurs, comme d’habitude !
Bref, ya que ça, dans la prospective de Besson ? Comment aller au supermarché (de préférence le dimanche) en 2025 ? C’est une bonne question… mais ça ne fait pas une way of life et encore moins une civilisation… En tous cas, yzont raison sur un truc : les blogueurs ne savent que critiquer et je le prouve !
@ Aristote
Oui, il paraît qu’ils sont plus chers que les autres enseignes et j’ai vu qu’effectivement il y a aussi des produits alimentaires plutôt de luxe. Mais j’ai eu l’impression que du point de vue du panier de la ménagère c’est assez la même chose qu’ailleurs. Je n’ai pas comparé les prix des pommes, des pâtes et du lait, mais la différence devrait être infime. Tout ça vaut bien un bilan avec le coût du km de voiture, le temps passé dans les bouchons, le CO2 émis, etc. Mes amis, deux enfants, profession architecte (salarié), font tout de même attention aux dépenses.
Verel a écrit:
Effectivement. Cela dit, on peut aussi penser que le coût du transport (et, en l’occurrence, pour ceux qui n’ont pas de ligne de tpt en commun, de l’essence) est le révélateur du problème que constitue la dispersion de l’habitat.
Il serait pour le coût anachronique de voir les choses ainsi, mais on peut penser aussi que la dispersion de l’habitat a été rendue possible par un coût de transport relativement faible.
Aristote a écrit:
Je ne crois pas que l’optique de France 2025 soit de pondre des recommandations extrêmement précises, mais davantage d’identifier les problématiques d’avenir. Vincent Champain prenait en exemple les retraites, et le rapport intervenu, qui a permis de faire passer la réforme plus facilement parce que l’enjeu était mieux perçu.
Il évoquait aussi le travail de chiffrage de Débat2007, qui a obligé les candidats à la présidentielle à se faire plus précis sur leurs engagements. etc.
Antoine a écrit:
Soit. Mais dans une perspective à 17 ans, il faut aussi faire preuve d’un relatif réalisme. Rien ne vous empêche d’envisager l’avenir en intégrant le paramètre « révolution« . Mais cela peut compliquer l’exercice. Et, à vrai dire, je doute (mais ça n’est pas impossible) que l’on ait vraiment changé de mode de vie, et de société, en 2025.
Antoine a écrit:
Oui, c’est effectivement une possibilité. Sauf à ce que les fournisseurs considèrent que le coût des réseaux de distribution devient déraisonnable, et envisagent eux-mêmes des solutions alternatives.
Antoine a écrit:
Effectivement. Et puis, parfois, et c’est bien dommage, les blogueurs ou leurs commentateurs critiquent bien vite, trop vite.
L’exemple de l’hypermarché et de la voiture n’est pas issu de l’exercice France 2025 (mais d’un article du Monde). Il y trouverait pour autant tout à fait sa place.
Au demeurant, si vous poussez un peu la recherche, vous pouvez aussi aller effectivement sur le site et voir qu’il y a d’autres axes de recherche.
Vous pouvez aussi visualiser cette présentation d’Eric Besson, sur un fond fait main qui témoigne encore de la frugalité de ce Secrétariat d’Etat.
Il y a 17 ans, nous étions en 1991. C’est assez effrayant, mais alors qu’on nous dit que tout change toujours plus vite, je n’ai pas l’impression que la France ait tant changé que ça. Ses problèmes sont toujours les mêmes, je ne vois en fait que deux changements majeurs : le passage du SME à l’euro, et l’importance des NTIC.
Pour le premier, c’était déjà dans les cartons à l’époque, ce qui nous fait désormais nous soucier davantage de nos déficits que de dévaluations. La révolution à venir de l’Internet et de la téléphone mobile était alors dans les esprits de presque personne par contre, quelques années avant qu’elle ne commence. Personnellement je ne pense donc pas pouvoir réellement anticiper ce qui se passera en 2025. J’espère juste que dans 10 ans certaines politiques qui auraient du être mises en oeuvre il y a 10 ans l’auront été à ce moment là (par exemple en matière de transports en commun).
@xerbias: Et le minitel ? Ca ne ressemblait pas déjà à la toile ?
@amike : Le minitel et Internet, ça n’a franchement rien à voir, à part dans notre orgueil national.
Pour les autoroutes, je m’étais déjà posé la question, à la suite d’un reportage sur la construction d’une autoroute dans le Sud-Ouest. Le reportage montrait que la société gérant son exploitation aurait surestimée le nombre de véhicules à l’année (tablant sur un doublement de la circulation dans les années qui viennent), alors que la tendance est plutôt l’inverse. Bien évidement si ce seuil de rentabilité n’est pas atteint, la boite met la clef sous la porte, et c’est l’état qui récupère sa dette.
À moins que l’on trouve une nouvelle source d’énergie renouvelable pour nos automobiles dans les 17 ans qui viennent, ce qui me parait peu probable pour le moment, nous allons devoir changer rapidement nos habitudes. D’un autre côté, je me dis qu’on a un bon réseau de transport en commun (trains, tram, bus) par rapport à nos camarades outre-atlantique pour qui la transition va être plus abrupte.
L’urbanisme est très réglementé en france, on limite beaucoup les constructions ce qui contribue à augmenter les prix. En libéralisant un peu les constructions en ville, on pourrait les densifier pour limiter les besoins en déplacement (en adaptant les réseaux de transports en commun parallèlement), tout en contribuant à la diminution des prix. On pourrait déjà commencer par supprimer les limites de construction en hauteur (même si je trouve ça très inesthétique, il faudra sans doute en venir là).
Sinon j’ai entendu l’autre jour que 2 maisons sur 5 en Allemagne dispose de panneaux solaires, en France c’est moins d’une sur 100 000. Puet-être qu’on pourrait améliorer ça d’ici 2025, surtout que deux nouvelles technologies récentes permettent d’améliorer le rendement des panneaux et le stockage de l’énergie (pas encore en production mais bientôt j’espère).
Pour le coup (coût ?), on ne peut que saluer cette initiative. Je ne sais pas si vous l’aviez remarqué, mais Besson est particulièrement productif ces derniers temps… ses recommandations concernant la VAE vont aussi dans le bon sens.
xerbias a écrit:
Je te rassure, je ne me sens pas davantage la capacité d’anticiper le monde à 17 ans. En revanche, de plus experts que nous, sur leur propre domaine, peuvent y contribuer, ce qu’ils font d’ailleurs dans le cadre d’une instance parallèle au site Internet. Et puis, ils attendent davantage de la part des internautes une sorte de foisonnement d’idées, moins conventionnel que le travail des experts.
Bob a écrit:
Clairement. Lorsque l’on voit les longues distances américaines…
Tiens, je rajoute un autre intérêt à anticiper ces questions : au vu du prix du m², ce sont évidemment les personnes les moins aisées qui se retrouvent le plus éloignées des villes, ainsi que des lignes de transports en communs les plus directes…
« Que deviendront tous ces pays pour lesquels le tourisme est la manne essentielle ? »
C’est une manne que ces pays paient très cher, trop cher. Qu’ils paient d’une prostitution de leur identité.
La première fois que j’ai réalisé, et brutalement, l’impudeur voyeuriste du tourisme de masse, c’est avec un téléfilm, Simon l’indien (?). Un jeune Indien retourne dan sa réserve après des années de prison. Il tombe le soir en pleine fête pour touristes : des jeunes filles prostituant une danse religieuse* à une horde de chemises à fleurs et de goitres emperlousés. Saisi, il a honte. Et pour cracher sa honte, il a un geste de tradition : se cacher le visage avec un pan de vêtement. Les jeunes filles le voient. Réalisent leur déchéance. Se voilent comme lui.
Et qu’ont fait chemise et goitres, d’après vous ? Ils ont applaudi ? Gagné…
Pour avoir travaillé un peu dans le tourisme, chaque fois que je vois un (beau) reportage sur telle région jusque là ignorée, tel peuple épargné par la civilisation occidentale, je ne peux pas m’empêcher de penser que ces images signifient pour eux la fin de la tranquillité. Tranquillité dérangée par des voyeurs-consommateurs de soleil, de cartes postales, et parfois consom-mateurs de chair fraîche. Mes clients (j’étais guide dans une agence de voyage) avaient tous les droits : d’être grossiers, en retard, désobligeants avec les indigènes, j’avais interdiction de dire quoi que ce soit : le client est roi.
Alors, rester chez soi ? Pourquoi pas, on peut voir le monde de sa chambre avec les livres et les images.
Mais je pars quand même. Pas assez because no pépètes et phobie de l’avion. Si je gagnais au loto (mais faudrait qu’je joue) je passerais ma vie sur les routes du monde. Voilà comment je fais pour l’étranger (actuellement, l’Ukraine), et je vends gratuitement ma méthode. J’entre en relation avec une famille indigène. Je lui propose l’argent que je donnerais à un tour operator. Avec ça elle m’organise tout de A à Z, et doit se faire un salaire. Résultat : je vais dans des endroits où personne ne va, je rencontre des personnes que je n’aurais jamais rencontré dans aucun Club Merd, et partout, rue, train, église, ville, j’ai cette sensation pleine : sauf mes amis personne ne sait que je suis là, personne n’est en représentation pour toutou, et je vois tout.
« Notre génération (…) aurait tout à gagner à appréhender l’avenir en développant une disposition que tous n’ont pas naturellement : l’esprit prospectif. »
Eh bien ces pays devront faire comme les autres pour survivre : être, comme vous le dites si bien, Koz, prospectifs.
* Et c’est un athée qui dit ça ! Athée, oui, mais respectueux des identités, et sachant que ce qui est religieux doit rester religieux : se rappeler Jésus dans une de ses rares colères bottant le cul des marchands du temple.
Je suis souvent surpris par un truc avec ce genre d’analyses prospectives dans le domaine de l’automobile, mais c’est souvent la même chose dans d’autres secteurs. Souvent les solutions proposées se résument à une adaptation à une contrainte sans inclure l’ingéniosité qui consisterait à résoudre la contrainte par des nouvelles technologies. Dans l’exemple qui nous occupe on peut très bien imaginer l’utilisation d’une énergie peu chère et non polluante. Les progrès technologiques sont souvent surprenants lorsque la nécessité ou l’attrait du gain fait loi.
Je me souviens avoir travaillé sur un projet au tout début de l’apparition de la compression des fichiers son (MP3) qui visait à créer un label indépendant qui ne diffuserait la musique que sur Internet, avec clips vidéos, etc. Bien sur, en prenant en compte, le faible coût de production que les home studios, la disparition des supports matériels de la musique, pouvaient laisser entrevoir. Lorsque les ingénieurs et les consultants avec qui je m’étais mis en rapport à l’époque furent interrogés, ils déclarèrent tous que :
Bon, aujourd’hui de nombreux labels aux USA fonctionnent de cette manière. On a vu l’apparition de YouTube et de la propagation virale d’œuvre musicales. Aujourd’hui, qui ne possède pas une ligne haut-débit, et ce, depuis de nombreuses années maintenant.
Récemment, je me suis amusé à simuler l’équipement dans une maison de campagne de panneaux solaires (nouvelles tuiles hautes performances qui viennent de sortir) qui dans le cas de figure précis, pourraient être installées non pas seulement sur la maison principale mais sur le toit des dépendances. Une fois les calculs faits, au vue de l’ensoleillement moyen estimé, je pourrais revendre plus de 50% de l’électricité produite. Et en consommant sans regarder avec du tout électrique. Je pense aussi à une ferme 150 m plus bas, avec plusieurs centaines de m2 de toit (immense écurie, granges). Et si pour l’instant les tuiles photo sont chères, on peut aussi imaginer les fantastiques progrès si d’une part l’effort de recherche étaient concentré sur ce genre de solutions et si le gouvernement décidait de privilégier le production, la vente et l’utilisation de ce type d’énergie. Une fois les tuiles amorties, j’imagine presque une ferme gérées avec un coût en énergie de zéro, voire même bénéficiaire dans certains coins. Parce que bien sur, pourquoi ne pas imaginer un tracteur électrique, des piles plus performante, des solutions de stockage de l’énergie électrique, des moteurs ou machines diverses à conso ultra faible (de l’ampoule à d’autres système comme l’utilisation des micro ondes)…
Bref… Il est remarquable d’ailleurs de constater la faible capacité d’anticipation des grandes entreprises. Pour en revenir à la musique, les grands labels auraient pu considérablement réduire les coûts de production, distribution, marketing, etc. en créant de gros sites de vente en ligne et pratiquement se passer des intermédiaires comme la FNAC ou Virgin, au moins il y a 10 ans… Ils auraient pu vendre moins cher, plus souvent, avec probablement des profits pratiquement équivalant si l’anticipation avait été faite à temps. Aujourd’hui nous avons les pirates, les taxes sur les CD vierges et autres support, les lois anti-piratage, etc… et une « entente » que je suspecte qui fait que toute la musique en ligne vaut en France 9,99 € le CD, quel que soit le distributeur.
Il y avait certainement des experts qui leur conseillaient de ne surtout pas bazarder leurs modèles existants ; que les gens sont très attachés à la consommation CD+Pochettes ; que Virgin, FNAC et autres sont des systèmes de distrib éprouvés qui ne disparaitront pas comme ça, etc… Si on regarde aujourd’hui les habitudes de conso, c’est des baladeurs, sans pochette avec un mini HD ou une carte SD contenant de 100 à 200 CD. Partout, quand ils veulent, où ils veulent avec une discothèque entière sur un timbre poste. Les micro chaînes hifi se sont adaptées et sont USB, SD et disques durs. On pense aussi à Kodack qui a vu bien trop tard le virage argentique, etc.
On dit que les grands chercheurs sont ceux qui sont pluridisciplinaires et surtout qui ont beaucoup d’imagination, même en maths et je pense que c’est vrai.
PMB a écrit:
On peut bien entendu critiquer le comportement du touriste. Il me semble qu’il reste des pays pour lesquels le tourisme est un peu le seul axe de développement, la seule possibilité d’accéder à une hygiène, une santé, et un niveau de vie pourtant pas excessivement élevé qu’il est plus aisé de brocarder lorsque l’on en dispose.
Eponymus a écrit:
On peut effectivement aussi explorer cette possibilité. Cela étant, il me semble que nous vivons déjà la « menace » d’un coût du carburant prohibitif sans que les solutions alternatives soient disponibles. Après un recul passager, le pétrole va immanquablement monter de nouveau et il y aura probablement une période transitoire durant laquelle il sera difficile d’envisager un déplacement dans un centre commercial sans faire le calcul du coût en carburant.
Et puis, nous n’en sommes pas encore à disposer de voitures électriques fiables, j’entretiens donc un doute sur la moissonneuse-batteuse électrique.
Cela étant, on peut imaginer que les Etats-Unis, qui subiront plus vite la pression du prix (quoiqu’ils disposent aussi de réserves propres de pétrole) seront volontaristes dans la recherche de solutions.
Mais bon, de toutes façons, oui, effectivement, ouvrons nos esprits, open your hands, open your eyes, open your mind, open up open open up, nescaféééé (je m’égare).
Koz me dit : « On peut bien entendu critiquer le comportement du touriste. Il me semble qu’il reste des pays pour lesquels le tourisme est un peu le seul axe de développement, la seule possibilité d’accéder à une hygiène, une santé, et un niveau de vie pourtant pas excessivement élevé qu’il est plus aisé de brocarder lorsque l’on en dispose. »
N’avoir qu' »un seul axe de développement », on le voit chez les paysans qui pratiquent la monoculture ou dans les industries qui ne fabriquent qu’un seul produit, c’est économiquement un très gros risque.
Vous avez tout à fait raison de brocarder ceux qui brocardent le niveau de vie pas excessivement élevé de ces pays. Pour l’avoir entendu avec un agacement silencieux dans la bouche de mes clients, pour avoir vécu quelques jours dans les conditions limite sordides qui étaient naguère le lot de mes amis ukrainiens (pièce unique, toilette dans une cuvette, etc), je ne peux qu’approuver votre brocardage 🙂
Koz a écrit:
oui ouvrons le Nescafé.
Koz a un partenariat avec Nestlé pour financer son serveur ? 😉 Ça va être dur de concurrencer Georges…
boah koz est plus beau que cloney
Dîtes donc, là, tous, je vous ai incité à libérer votre imagination, pas à déconner à pleins poumons 😉
Eponymus, les progrès dans le domaine des NTIC ne sont pas facilement extrapolables ailleurs. L’accès au haut débit, le téléphone mobile ou la numérisation de la musique et de l’image ont été rendus possibles par la loi de Moore, qui n’est pas applicable ailleurs que dans l’électronique. Ainsi, s’il est possible d’anticiper des progrès rapides dans le stockage, le traitement et la transmission de l’information, il en est tout autrement pour ce qui est de l’énergie ou des déplacements physiques. Dans l’exemple des cellules photovoltaïques, la recherche travaille dessus depuis 50 ans et plus, et on en est à une efficacité de 40% aujourd’hui, et on ne pourra pas dépasser 100% même avec la meilleure technologie. La quantité d’énergie récupérée sera, au maximum, celle qui arrive sur la surface de votre toit (ce qui n’est déjà pas mal).
Ceci dit, même s’ils sont (relativement) lents, les progrès dans la conversion et le stockage de l’énergie existent, et d’autres technologies pourraient se révéler. Annoncer la fin du « couple voiture-hypermarché » est donc un peu prématuré. Les constructeurs de voitures essaient de s’adapter à la nouvelle donne (ceux qui n’essaient pas, comme les « big 3 », vont devoir changer d’avis ou disparaître). Les hypermarchés aussi. En face, il faudrait supporter les coûts d’un changement fondamental de structure, comme par exemple la construction d’immeubles de grande hauteur en ville, ou bien la mise en place d’un système massif de transport en commun. Avec peut-être des conséquences intéressantes sur la société: les prospectivistes de France 2015 reliront avec profit les classiques de la science-fiction des années 40-50, comme Asimov ou encore Heinlein.
Si cela ne suffit pas, il faudra alors appeler les fameuses NTIC à la rescousse: télétravail, mondes virtuels, etc. Mais je crois que cela ne résoudra qu’une partie du problème. L’homme cherchera toujours à satisfaire des besoins contradictoires, vivre en société (se rencontrer face-à-face) tout en gardant un espace personnel (le pavillon avec jardin). Pour avoir les deux il faudra des moyens de transport à grande échelle.
il y a 17 ans, en 1991, qui avait prévu le développement et l’impact d’internet?
peu…
je ne suis pas certain que les NTIC soient le point le plus intéressant à développer sur 2025…
ou en seront l’europe, l’afrique
l’énergie et l’eau me se paraît plus crucial…
mais besson peut il faire autre chose que parler de lui-même
pour faire oublier le temps ou il n’avait pas de mots assez durs pour sarko…
Pepito en 4 et en 8 parle d’amis à lui qui font leurs courses en centre ville, ce qu’Aristote trouve peu économique. Une étude menée il y a quelques années par une association de consommateurs avait comparé une famille faisant ses courses dans un supermarché du centre ville et une famille équivalente achetant les mêmes produits dans un hypermarché de la périphérie. La conclusion était que la deuxième famille gagnait l’équivalent d’un caddy par an en se servant dans l’hypermarché. Ce n’est quand même pas énorme et avec un litre d’essence à 1,50€ l’économie devient sûrement dérisoire, sans parler du CO2, du temps perdu etc…
@ Dang, merci pour l’information.
francis a écrit:
Il en fallait un .
Mais où avez-vous vu qu’il « parle de lui » ? Il me semble qu’il parle de son action. Quant à ses mots contre Sarkozy, je trouve piquant que ce soit qui les ont repris autant qu’ils ont pu, quand ils ne le trouvaient pas encore trop doux, qui le lui reprochent aujourd’hui.
Dang a écrit:
Voilà qui légitimera a posteriori ma phobie de l’hypermarché samedinical.
Koz a écrit dans le billet:
“Il faudra que la différence de prix soit substantielle pour justifier les 60 km aller/retour”
D’autant plus qu’à Rueil, la Ville met à disposition des navettes gratuites qui permettent de relier les points stratégiques du village et d’accéder au centre ville plus facilement, du lundi au samedi, environ tous les 30 ou 45 minutes.
Et encore:
“Et puis tiens : cela invalide-t-il davantage encore les dernières propositions inutilement perturbatrices du lien social”
Tiens, tiens, deux marchés ouverts à Rueil le dimanche matin !
Super… j’ai changé de navigateur et j’ai oublié de remettre mon pseudo dans la case et j’ai perdu mon commentaire dans les abysses d’internet…
Comme Eponymus disais-je, je pense que l’Homme fondamentalement pragmatique invente surtout en état de nécessité et d’urgence, comme en temps de guerre par exemple.
Les politiques sont ceux qui ont le plus à perdre dans les projets à long terme, ils ont tout intérêt à chercher le consensus sur les sujets qui impliquent des changements de comportement.
Le site d’Eric besson me semble à ce titre une bonne idée.
En 1789 il fallait réunir les états généraux pour faire face à la crise, ce n’était pas une mince affaire…
Aujourd’hui, internet permet de réunir facilement toute sorte de contributions d’idées, pourquoi s’en priver ?
Bien sûr Francis, Eric Besson est un félon qui a abandonné Ségolène Royal pour entrer dans l’équipe de Nicolas Sarkozy mais à sa décharge SR ne savait même plus qui il était… ça démotive…
Cela rend peut-être suspect à vos yeux son projet quel qu’il soit mais vous pouvez aussi prendre de la hauteur, dans vingt ans ces personnes politiques ne seront plus en première ligne mais nos enfants et petits-enfants si…
PMB à vous lire, la civilisation occidentale serait une forme de maladie contagieuse à éviter.
C’est un peu simpliste non ?
Les Hommes se sont toujours contaminés sous des formes diverses, c’est aussi ce qui fait leur force.
Certaines civilisations dominent puis disparaissent, l’histoire humaine est vivante et la domination occidentale n’en est pas le point ultime et définitif dont il faudrait protéger les plus faibles, mais juste une étape et ses effets ne sont pas que négatifs ne croyez-vous pas ?
Désolé de remettre mon grain de sel, mais l’impact des TIC était largement prévisible, d’où d’ailleurs leur développement incessant depuis une bonne quarantaine d’années maintenant (Arpanet, l’ancêtre d’Internet date de 1969 !). L’explosion du Web au milieu des années 90 n’est que le résultat de la maturation de cette technologie, dont on prévoyait bien sûr l’impact (au début des années 80, on parlait déjà de « télétechnologie »). Et dans le cadre de cette maturation, la technologie du minitel a largement contribué (demandez à Louis Pouzin, par exemple). Ce sont les « usages » qui sont moins prévisibles, et encore faut-il bien s’entendre sur le terme « usage ». Aussi, inviterais-je les contributeurs a abandonner le « N » de TIC.
Par ailleurs, les progrés des TIC sont largement extrapolables ailleurs, justement. Et on sait à quel point la téléphonie mobile a avantageusement suppléé le manque d’infrastructures en matière de télécommunications en Afrique, notamment (tout comme elle a rendu service à ceux qui, comme Lévi-Strauss, haïssent les voyages 😉
PS : content de constater que l’imagination revient au pouvoir !
Quelqu’un a émis ici l’idée de re-densifier le tissu urbain. Je ne vais pas être a priori contre, moi l’amoureux des campagnes désolé de voir impuissant croître leur mitage par des constructions souvent mal intégrées et, dans nos régions au moins, faites d’une succession de petits bunkers verts, chacun s’isolant d’hypothétiques agresseurs par tous types de clôtures les plus hautes possibles.
Oui mais. Non si ça se fait en défavorisant encore les habitants pauvres, chassés des centre-villes par la spéculation genre vente à la découpe. Ces pauvres sont allés louer ou construire en campagne, car c’était moins cher, campagne où maintenant ils sont piégés par le prix trop élevé des transports. Pour limiter les dégâts, certaines commune se lancent dans les petits collectifs en agglomération. Moins de transports pour les habitants, et aussi moins d’équipement (routes, réseaux) pour la collectivité, moins de ce qui commence à être ressenti : la pollution lumineuse.
Non si c’est en accroissant la taille des mégapoles au détriment des petites villes où on vit bien mais amputées de leurs services publics. Dans ma petite ville (6500h) l’hôpital est menacé, mais je me fais régulièrement saluer dans la rue par des inconnus (dont des jeunes cagoulés, vous vous rendez compte, madame, et en plus ils ne me demandent rien).
Non si c’est en recréant les clapiers trop étroits, mal isolés thermiquement et surtout phoniquement, qu’on est en train de détruire ici et là, et justement en dé-densifiant le tissu. On peut faire de l’habitat collectif de qualité. Mais cela a un coût, auquel ne pourront faire face les seuls locataires ou propriétaires. Remonter les hauteurs ? J’ai rien contre, mon gendre travaille dans les ascenseurs. Mais vu les pb de plus en plus nombreux là-aussi… Et puis cet habitat collectif n’est viable, n’est entretenu que si les gens qui y vivent ont un espoir qui les tient ensemble, qui les tient debout. C’était comme ça au début jusqu’à l’arrivée en 1974 du chômage de masse. Avec la nouvelle poussée qui les attend, c’est mal parti.
« PMB à vous lire, la civilisation occidentale serait une forme de maladie contagieuse à éviter. C’est un peu simpliste non ? »
Cher Carredas, pas plus simpliste que la lecture que vous faites de ma remarque. Il aurait effectivement fallu que j’ajoute ce que vous dite ensuite, que je crois juste. Mais si je fais ça pour chacune de mes phrases, alors j’écris un livre. Je peux faire, ça peut être intéressant, mais Koz appréciera modérément que je squatte son blogue et m’invitera à chercher un éditeur, je pense 🙂
Ce que vous dites du mouvement des civilisations est vrai. Disons alors que la civilisation occidentale, dotée par le progrès technique – et seulement technique, à mon avis – de moyens inconnus à ce jour a donné des acquis comme des pertes d’une ampleur inconnue à ce jour.
Un tout petit exemple, rapporté par une voyageuse habituée des séjours en Afrique. Elle ne veut plus aller en pays Dogon. Pays magique encore, mais dont les habitants n’ont plus avec l’extérieur qu’un rapport mercantile. Ils ont perdu leur âme. On peut souhaiter que ce ne soit pas définitif.
Bon, cessons le rêve, revenons à des considérations très terre à terre. Il y a un truc très épineux que les chercheurs devront résoudre vis à vis des transports en commun dans leur relation aux courses :
Il est interdit de monter dans un bus avec des paquets volumineux pour des raisons d’encombrement ou de sécurité.
Si l’on considère le m3 de courses même simplement alimentaires à transporter lors d’achats hebdomadaires pour une famille de 4 personnes (dont deux ados qui ont découvert l’utilisation de la louche pour attaquer un pot de Nutella par exemple), il est impossible en théorie de monter dans un bus ou autre. Et si l’on extrapole à d’autres courses, comme les éléments de bricolage, un meuble (même en kit de chez Ikea), un ordi de bureau, que sais-je… les capacités d’accueil des système de transport sont très, très vite dépassés (et théoriquement « réglementairement » dépassés pratiquement pour un rien).
Pour les centre villes aussi d’ailleurs, car il est tout aussi difficile de porter une planche sur un Vélib. Quant aux couples qui ont deux ou trois enfants en bas âge, le fait de ne pas pouvoir les transporter, mais pas les faire garder non plus, rend l’exercice encore plus compliqué. Je ne parle même pas de la complexité et des problèmes de sécurité consistant à installer 3 enfants en bas age sur un Vélib.
Bon, on peut parfois, pas toujours, mais parfois se faire livrer. Sauf que là encore, un meuble acheté 100 euros chez Ikea vous revient à 149 si vous le faites livrer. En fait, les transports en commun ou le Vélib c’est bien pour les gens seuls, en bonne santé (parce que BHV/Ménilmontant en Vélib, je vous dis pas – je vous dis pas non plus Ikea/Brico Garonor/Ménilmontant en vélo d’ailleurs), et/ou friqués.
Si l’on transpose ceci aux loisirs, il est tout aussi clair qu’un petit voyage du week end à la campagne, façon prolo (je veux dire par là, un coin on l’on peut canoter, planquer quelques bières dans l’eau pour la fraicheur, montrer ce qu’est l’horizon sans un grand ensemble aux gamins, sortir les cannes à pêches pour taquiner le brochet d’un mètre que l’on cuisinera avec un beurre blanc le dimanche soir et que l’on disposera ensuite dans un grand plat à poisson afin d’émerveiller autant les yeux que les palais de nos progénitures – « non Patrick, c’est pas « plus trop bon » avec du Nutella ») reste un luxe réservé aux heureux utilisateurs d’un système de transport individuel (et plus accessoirement d’une carte de pêche, de quelques connaissances halieutiques, d’un peu de bol et d’un bon bouquin de cuisine). C’est clair qu’un billet de RER pour un parc à thème de banlieue est plus pratique mais certainement moins éducatif, divertissant et (avec un peu de bol) nourrissant finalement.
Mais diable ! Je viens de m’apercevoir que je ne fais pas de prospective dans ce post.
Il est très difficile d’estimer l’ampleur et même le sens de l’impact d’une hausse du pétrole sur l’urbanisme et donc sur le commerce.
Les dernières décennies avec un faible prix du transport et une forte hausse de l’accès aux télécommunications ont vu se concentrer fortement l’urbanisation. C’est paradoxal, on aurait pu s’attendre à ce que ces développements réduisent le besoin de s’entasser les uns sur les autres.
Alors si le pétrole devait s’envoler assisterait on à une encore plus forte concentration (tous à Paris) ou au contraire au développement de nombreuses agglomérations moyennes?
De même, d’un point de vue commercial, les hypers ont connu un âge d’or dans un contexte de forte urbanisation et de pétrole bon marché. Ca n’a pas été un hasard, le modèle du centre commercial orienté autour d’un hypermarché est le plus économe en terme de logistique amont, mais il est aussi très efficace pour la logistique aval. C’est le concept du « one-stop shopping » : le client fait un seul voyage pour tout acheter. Ca lui coûterait plus d’essence et de temps d’aller à un endroit pour les produits frais, un autre pour l’épicierie, un autre pour les vêtements…
Du coup là encore, il est bien difficile de dire comment tout cela serait impacté par une hausse de l’essence. Plus de petites surfaces, moins de choix, moins d’emballages? Des hypers de centre ville?
Enfin, il faut rappeler que le prix du pétrole n’entre que pour environ un quart dans le budget bagnole. Il faut intégrer l’amortissement du véhicule, l’assurance, l’entretien, les taxes…
Et pour finir, s’il y a un sujet sur lequel il est particulièrement couillu de faire des prévisions, c’est bien l’évolution des prix du pétrole. Je me rappelle une discussion dans le chat il y a 6 mois avec jmfayard qui me disait que ça faisait 30 ans que les écolos prédisaient le pétrole à plus de 100$. Je lui avais répondu qu’il n’y avait pas de quoi être fier d’avoir eu tort pendant 29 ans. Ni lui ni moi n’imaginions qu’ils auraient à nouveau tort si vite.
@ Liberal
Bon je me disais que j’allais tenter le coup d’acheter un peu de 2139B, émis par BNP Paribas, me conseillerez-vous un meilleur support ?
Bien à vous.
Mais d’une certaine manière, s’il s’agit juste d’aller faire ses courses, la solution existe déjà non ?
J’ai découvert que la voiture électrique BlueCar allait être commercialisée en 2009 ( 250 kms d’autonomie et 130km/H c’est largement suffisant pour aller remplir son caddie et en plus c’est écolo )
C’est la voiture sans essence comme moyen de transport rapide, pratique et souple sur de longues distances qui n’existe pas encore…
Pour moi,une véritable révolution de vie serait de sortir des règles imposées en temps de travail, pouvoir choisir son rythme de travail chaque année par exemple, en fonction des évènements de la vie personnelle ( en contrepartie l’employeur pourrait recourir de façon simple au CDD )
Travailler un ou deux jours par semaine quand on a un jeune enfant,ne pas devoir choisir entre le congé parental qui coupe de la vie professionnelle et la garde des enfants qui fait que la famille au complet se rencontre bien peu…
Travailler un ou deux jours par semaine au delà de 65 ans pour rester dans la vie sociale, pour transmettre son expérience…
Ouiiiiiii, je sais ce n’est pas simple ! mais peut-être pas impossible si tout le monde y trouve un bénéfice, les petits, les parents, les séniors, les employeurs…
Sortir de la lutte des classes pour négocier des partenariats…
Qui a dit » dans tes rêves » ?
@ Carré
Tu parles de la Blue Car, regarde plutôt ça, et ensuite imagine 17 ans de progrès techno dans le domaine de l’énergie et de la propulsion automobile : http://www.moteurnature.com/actu/2007/honda-fcx-clarity.php
Eponymus a écrit:
Je présumais tout de même que l’on évolue sur ce point. Et dans son article, le monsieur parle de réseaux de bus propres aux chaînes.
Eponymus a écrit:
Bah voilà le truc. Aller se balader à la campagne, juste respirer l’air, sentir le vent, écouter la rivière s’écouler (je suis nul à la pêche) deviendrait un truc de luxe…
Liberal a écrit:
Je tablerais sur plus de petites surfaces, spécialisées. Des hypers de centre ville, ça me semble franchement limité par le prix du m².
Liberal a écrit:
Je me penchais plus sur le prix de la bagnole dans le budget courses.
Liberal a écrit:
Admettons que ce soit compliqué mais, sous réserves que les pétroliers aient raison et que tout le monde ait tort et que nous ayons des réserves pour des siècles encore, la raréfaction du pétrole me semble aller nécessairement dans le sens d’une augmentation mécanique de son prix.
Dieu que vos commentaires sont longs…
Un commission sur la prospective devrait voir le jour au Sénat peut être qu’elle permettra d’aider ce frugal secrétariat d’Etat.
Oui bien sur, tu as raison, et le prix du pétrole est sur une tendance de long terme haussière. Mais la hausse risque d’être finalement assez lente car il y a deux stabilisateurs assez puissants.
D’abord, plus le pétrole est cher et plus la demande est faible. On pensait jusqu’à présent que cet effet était très limité, que les gens avaient de toute façon besoin de prendre leur voiture. On se rend compte qu’à partir d’un certain prix, la consommation baisse vraiment : covoiturage, transports en commun, changements de modes de consommation. Si les constructeurs automobiles souffrent autant aujourd’hui, c’est aussi en partie à cause de ça; les gens commencent à s’organiser sans la voiture.
Ensuite, plus le pétrole est cher et plus les réserves disponibles augmentent. Le pétrole se présente sous diverses formes sur la planète. Il y a des gisements où il jaillit spontannément du sol et où le coût d’extraction est quasi nul. Il y a des gisements où il faut aller le pomper à des profondeurs diverses, ce qui coûte assez cher. Il y a les schistes bitumeux qui représentent des volumes énormes mais coûtent très cher à exploiter. Bref, plus le pétrole se vend cher, plus le volume des gisements rentables augmente. L’ordre de grandeur que j’ai en tête est qu’à 100$ le baril, il y a 2 fois plus de réserves rentables qu’à 30$.
Au global, on n’a pas besoin que le prix du pétrole monte monstrueusement pour que les réserves disponibles représentent 70 ou 100 ans de consommation. Il s’agit là de durées très longues au regard des processus d’innovation technologique. Les piles à combustibles par exemple permettent de stocker de l’énergie dans de l’hydrogène et de l’extraire dans une réaction ne rejettant que de l’eau. Aujourd’hui les technologies ne permettent pas un rendement énergétique suffisant, mais qu’en sera-t-il dans 20 ans?
Peut être qu’en 2025 (ou en 2035) on ira toujours chez Auchan mais avec des voitures à hydrogène. L’énergie nécessaire à la production de l’hydrogène pourra être produite par des centrales nucléaires ou des éoliennes ou des panneaux solaires.
Si j’ai bien compris, Eponymus craint de se voir condamné aux seuls transports collectifs. Bon, on n’en arrivera jamais là. Mais il va bien falloir les développer, ne serait-ce que pour une raison bassement matérielle : l’accroissement du transport individuel, à ce jour pas encore stoppé, engorge les réseaux. Et à chaque fois qu’on a augmenté ces réseaux, au prix d’une emprise croissante sur les paysages déjà urbanisés, on a permis d’augmenter encore plus le flot des véhicules… pour aboutir quelques années après à une nouvelle thrombose ! On ne va quand même pas goudronner indéfiniment notre bonne vieille terre ! Chaque fois que je dois aller à Nantes me fourrer dans cet embrouillamini, j’essaie de le faire sur mon scooter, qui me donne une liberté dont sont privés les quatre roues. Mais c’est au prix d’une moindre sécurité et seulement si je n’ai aucun objet encombrant à transporter, comme mon matos de vide-grenier 😉
Alors, développons le ferroutage pour freiner ces norias de camions gênants, dangereux, polluants (se souvenir de la vallée du mont-Blanc quand le tunnel fut provisoirement fermé).
Rouvrons certaines voies ferrée abandonnées (c’est en cours chez moi). Améliorons les liaisons ville-ville par train voire autocars.
Améliorons les transports urbains et péri-urbains. J’ai redécouvert tout ça, une fois encore, en Ukraine. Mes amis logeaient en banlieue de L’viv (1 millions d’habitants) et n’avaient pas de voiture. Donc : tout le monde marche à pied (et plutôt vite : j’ai peu vu d’obèses là-bas), puis on prend les trams (vieux, ferraillants)… et on arrive en ville sans aucun retard. Même chose pour les déplacements de ville à ville en autocar ou en train, avec à chaque fois une convivialité que ne vous donnera jamais aussi bien aucune voiture.
Puis-je conclure en disant que je ne suis partisan d’aucune solution qui exclurait toute les autres ?
Liberal a écrit:
C’est bien ce que je disais. Il y a même le concept HES, la Home Energy Station, développé par Honda qui consiste à installer chez les utilisateurs ayant un garage (mais on peut imaginer des solutions plus collectives dans les caves d’immeubles) des stations qui intègrent dans le même appareil, la production d’hydrogène, le chauffage de la maison, l’électricité et l’eau chaude. Pour l’instant elles fonctionnent au gaz de ville mais Honda est en train de mettre au point le même concept avec des solutions entièrement renouvelables.
Lorsque tu vois la FCX Clarity de chez Honda et ses performances, ou des concept cars comme celle dessinée et conçue par Pininfarina – une voiture de sport PAC, pile à combustible, capable d’atteindre les 285 Km/h avec 4 moteurs/piles pour chaque roue (en reprenant le même concept que l’AGV (le TGV très grande vitesse qui n’a plus de motrice mais un moteur par boggie) c’est hallucinant comme nous sommes proches des solutions applicables.
L’autonomie de 450 km avec 5 kg d’hydrogène à 5 $ le kilo laisse rêveur en termes de coûts, surtout au vu de la taille de la voiture – une belle berline familiale.
C’est là que je ne partage pas tout à fait le point de vue de Gwy plus haut. La loi de Moore ne connait pas d’équivalent dans le domaine de l’automobile (quoique) mais les informaticiens que j’avais consultés à l’époque, eux, la connaissaient, et ça n’a pas empêcher de ne voir que le court terme dans leur projection. Parce que tout ne dépendait pas de la Loi de Moore mais aussi des décisions politiques sur le déploiement de l’ADSL, la dérégulation dans le domaine des télécom qui a introduit de la concurrence, l’apport d’autres technologies associées mais qui n’ont pas un rapport direct avec la capacité des microprocesseurs, etc.
Si on en revient aux transports, à l’auto en particulier, imaginons que la même quantité de R&D (que celle investie dans les NTIC) soit investie dans la recherche consistant à concevoir, fabriquer des solutions durables et moins gourmandes en énergie et nous pouvons nous attendre à des bonds spectaculaires. Et je parle bien d’investissements. Quand il aura été constaté un meilleur retour dans le développement d’énergies (et les industries associées) durables que dans les produits financiers bizarres, le bond sera encore plus impressionnants.
@PMB : vous parlez de ferroutage et de la réouverture de certaines voies ferrées abandonnées. C’est bien entendu souhaitable. Mais je suis toujours surpris que personne en France ne mentionne la voie d’eau qui est pourtant le mode de transport le plus écologique. Sur le Rhin entre Amsterdam et Strasbourg on voit un traffic intense de péniches, de pousseurs. J’ai vu un seul pousseur faire remonter le Rhin à un train de 8 barges soit l’équivalent de 400 camions. C’est fantastique non? Le seul problème c’est qu’on voit beaucoup de drapeaux allemands, néerlandais, belges à l’arrière des péniches et pratiquement pas de français. D’Amsterdam à Strasbourg je n’ai vu que deux péniches françaises. L’une, toute neuve, avait une capacité de 140 containeurs.Ce serait une excellente alternative au traffic autoroutier. Mais les voies navigables sont mal aimées en France, à commencer par les écologistes qui ont torpillé le projet de canal Rhin-Rhône qui aurait permis un formidable boom de la voie d’eau.Pour d’obscures raisons électorales Dominique Voynet a fait perdre 30 ans à ce projet d’avenir.
@Eponymus
Je reconnais mon peu d’intérêt pour les voitures en général, y compris celles qui ne fonctionnent pas à l’essence…
La plupart des commentaires portent sur la répercussion de l’augmentation du prix du pétrole sur les automobilistes-consommateurs et de façon un tantinet arbitraire et simpliste, j’ai considéré que ce problème n’en sera bientôt plus un !
Le site » France 2025 » invite à l’imagination sur beaucoup d’autres points : environnement, ressources rares, enseignement, innovations,risques et protection, santé publique, retraites, politiques familiales, vieillissement etc…
Dang a écrit:
oui c’est tout l’intérêt du projet « Naiades »
http://www.europe-international.equipement.gouv.fr/article.php3?id_article=882
Quand je pense qu’au XIXeme siecle des ingénieurs comme Henry Darcy (un bourguignon) prônaient ce genre de liaisons et ont commencé à initier des projets jamais totalement aboutis après !
Et à Paris le seul avantage de la grosse grève de 1995 c’était la découverte du déplacement en péniche (qui m’évitait mes 4 heures de marche quotidienne). Je ne suis pas sûre que le bateau-bus existant soit vraiment valorisé. (bon pas top pour faire des courses, nous sommes bien d’accord)
D’autre part, c’est bien de penser à 2025 mais je ne suis pas sûre que l’on maitrise la vitesse des découvertes et comme le dit carredas quand on est contraint, l’imagination fait des merveilles.
Le modèle d’urbanisme japonais est effectivement intéressant. Les grandes villes sont souvent organisées autour des gares de transport en commun, ce qui est très pratique, car on peut faire ses courses en revenant du travail. Ceci est sans doute en grande partie due à la liberté commerciale laissée aux opérateurs de train privés, qui rentabilisent leurs gares au mieux (plus de détails sur cet article)
Les villes japonaises possèdent aussi des commerces ouverts tard et tous les jours, ce qui permet de ne pas faire de grosses courses le week-end. Par contre, tout ceci a un coût: il est moins efficace pour les commerçants d’entretenir beaucoup de petites surfaces, et les prix sont plus chers en conséquence. A noter enfin que l’on ne peut posséder une voiture que si l’on a une place de parking, qui coûte environ 200 Euros.
Je voudrais relativiser sur la mort de l’hyper. En supposant qu’un aller-retour vers l’hyper représente 20km (c’est souvent moins), cela représente un litre de carburants avec une voiture moderne, soit actuellement 1.3 Euro. Même si le prix du litre de carburant est triplé, cela ne représentera que 4 Euros. Pour beaucoup d’achats (y compris le panier hebdomadaire), la différence entre le commerce de centre-ville et l’hypermarché est plus importante.
La densification de l’habitat urbain crée automatiquement une augmentation du nombre de voitures au mètre carré ce qui fait augmenter les impacts sur l’environnement.
Dans les grandes villes, le bruit et la pollution de l’air dus aux voitures atteignent déjà des niveaux extrêmement élevés qui dépassent allègrement les normes internationales. La situation actuelle est déjà à la limite du supportable et il y a des effets très négatifs à moyen et à long terme sur la santé des habitants.
La voiture électrique, qu’elle soit à pile à combustible ou à accumulateurs rechargeables, présente deux avantages majeurs pour la santé humaine dans le cas d’une densification de l’habitat: 1) pas d’émissions de NOx, ni de gaz précurseurs pour la formation d’ozone et pas d’émissions de particules fines et 2) une réduction considérable du bruit du trafic. L’idéal serait une généralisation de la voiture électrique, mais il faudrait qu’il y en ait déjà des solutions vraiment adaptées. On est encore loin. La station service avec pompe à hydrogène, c’est pour quand?
Il faut donc que toute densification de l’habitat soit accompagnée d’une réduction drastique du bruit et de la pollution de l’air. Il ne suffit pas de construire des immeubles plus hauts avec plus de places de parking et des égouts plus gros. La concentration de l’habitat fait aussi augmenter les émissions de gaz polluants dus aux installations de chauffage qui s’ajoutent aux polluants émis par le trafic. Il va de soi, qu’en cas de densification, l’isolation des bâtiments fasse en sorte qu’il y ait une diminution globale de la pollution de l’air due aux chauffages – les solutions dans ce domaine existent déjà.
Il y a 50 ans les hypermarchés n’existaient pas,les grandes surfaces n’existaient pas, les femmes n’avaient pas d’activité professionnelle, elles allaient faire leurs courses chaque jour chez le boucher, l’épicier, le marchand de couleurs, le laitier.
Elles partaient avec leur filet à provisions,une timbale pour le lait, elles rapportaient les bouteilles en verre consignées, au retour de l’école les enfants mangeaient du pain et une barre de chocolat, les mouchoirs les couches les serviettes hygiéniques même étaient en tissu et réutilisables …
Aujourd’hui, l’industrie agro-alimentaire propose aux consommateurs de gagner ce qui manque le plus… du temps
Les grandes surfaces où on trouve tout,la salade lavée et emballée, les plats cuisinés, les couches jetables, les fruits traités qui se conservent plus longtemps, les biscuits si pratiques et caloriques.
Le pétrole qui se raréfie, l’accumulation des déchets liés aux nouveaux mode de consommation, l’obésité qui menace, autant de raisons d’arrêter de courir, et de prendre du temps pour réfléchir…
Ce qui ne veut pas dire revenir en arrière mais juste prendre le temps de mesurer les impacts de tels changements de comportements, et chercher à garder les bénéfices en trouvant moyen de réduire les inconvénients.
Pepito a écrit:
En fait, les solutions existent. En termes de motorisation et de véhicules adaptés c’est largement au point. Si on rassemblait en un seul véhicule les progrès technologiques réalisés par différents constructeurs dans ce domaine aujourd’hui, cela deviendrait une réalité pour l’automobiliste de demain et non pas d’après demain. Et la PAC en termes de rendement, de pollution, corresponds bien à l’idée que l’on peut se faire d’une voiture totalement propre.
La preuve que la technologie est au point, c’est que les armées commencent à s’intéresser à la PAC pour équiper certains véhicules terrestres. Ils présentent un double avantage pour l’aspect furtif : signature thermique très faible, bruit quasi nul et donnent la possibilité de les alimenter par des stations productives d’hydrogène qui pourraient être construites et installées sur des bateaux. L’armée américaine est en train de procéder à des essais de buggy, de Hummer équipés de PAC. L’armée allemande a procédé en avril 2003 (!) à des essais d’un sous-marin avec un moteur Siemens à PAC et un bâtiment de 56 m de long, ayant trois semaines d’autonomie en immersion a été construit et a pris la mer pendant plusieurs mois. La encore, bruit et signature thermique très faible. C’est un tour de force techno qui ferait l’objet d’articles si ce n’était pas couvert par le secret défense. En fait, si l’armée s’intéresse à ces solutions, c’est bien qu’elles ont un avenir et si l’armée aboutit effectivement dans ses projets, il est évident que l’achat de plusieurs milliers de véhicules de ce type par an risque de booster ces technologies.
Le gros problème en effet reste l’alimentation en hydrogène. Les constructeurs font face à ce problème : pour réaliser ces véhicules en série et donc avec des coûts de production faibles, il leur faut un marché. Si il n’y a pas de pompes fournissant de l’hydro, le marché n’existe pas. S’il n’y a pas de véhicules sur le marché, pourquoi les stations service s’équiperaient de pompes fournissant de l’hydro. La seule solution, c’est que les deux facteurs fassent l’objet d’un développement et d’une mise en place simultanée. Et là, c’est bel et bien une décision politique.
L’automobile n’est pas le seul facteur de pollution urbaine. Mais pour le bâtiment par exemple, il existe une loi qui à partir de 2020 (ce n’est pas si loin) obligera les architectes à ne construire des immeubles que s’ils sont positifs en énergie – autrement dit, s’ils ne produisent plus qu’ils ne consomment en jouant sur l’économie (isolations, etc.) et la production (solaire, etc.). Si une telle loi existe c’est qu’effectivement les solutions existent.
En fait ce qu’il reste surtout à inventer sont les modèles économiques qui permettront à ces technologies de prédominer.
Eponymus a écrit:
Voici ce qu’on nous promet:
http://www.mercedes-benz.fr/content/france/mpc/mpc_france_website/fr/home_mpc/passengercars/home/passenger_cars_world/environments/aggregates/f_cell.html
Epo, on en koze en 2010?
En attendant on peut essayer ceci avec sa propre voiture:
http://www.moteur-a-eau.info/?gclid=CKekmb2npJcCFQtjQgodR0au-Q
francis a écrit:
Si beaucoup, mais tout dépend du milieu professionnel.
j’ai lu avec attention vos coms.
En 2025, je serai bien vieille et je ne sais pas très bien ce que je ferais ni ce que je pourrais imaginer.
Il y aura sans aucun doute d’autres énergies qui permettront de se déplacer. des voitures « automobiles » plus propres.
ceci dit, j’espère seulement que les grandes surfaces ne disparaitront pas. Qu’elles se déplacent en centre ville, pourquoi pas, mais pas disparaître.
je suis de celles (et de ceux) qui râlent de devoir aller chez les petits commerçants pour y faire des achats : moins de choix, des commerçants qui viennent d’office vous demander ce que vous voulez, ou si vous avez besoin de quelque chose (et ça m’agace, j’adore regarder toute seule, quitte à demander ensuite des explications si j’en ai besoin ou envie).
Chez le boulanger, je déteste faire la queue, et demander un pain, sans pouvoir constater s’il me plaît ou pas avant d’acheter. Idem pour un gâteau : si rien me plaît, j’ai du mal à dire « non, finalement, rien ne me convient » alors que j’ai attendu et qu’il y a des gens derrière moi à attendre mon choix alors que rien ne me plaît.
je déteste devoir causer avec le commerçant si je n’ai pas le temps (genre comment va votre fils, mari, père ou cousine, voire il pleut aujourd’hui, ma « pauv dame », on n’a pas d’été…)
Alors même si ça coûte plus cher, vive les grandes surfaces, où on prend le temps de choisir sans être ennuyé, on prend le temps de comparer, couleurs, formes, composition sans avoir un commerçant qui attend avec plus ou moins de patience, ceci dans une boutique pleine de gens qui attendent leur tour.
Et puis, franchement, vous voyez la différence de qualité vous?
Un appareil philips sera toujours un appareil philips,un yaourt danone, toujours un yaourt danone et je n’aime pas le pain de boulanger…et en plus, j’ai besoin de pouvoir faire mes courses le dimanche…
Bref, vive la voiture électrique (et le déambulateur ou la canne) pour me propulser dans une grande surface en 2025, si Dieu me prête vie!
ceci dit, je pense également, que nous reviendrons en arrière. c’est une évidence!
On recommence à préconiser le compostage (en le disant moderne!), ce que faisaient nos parents (donc les grands parents de certains commentateurs), on recommence à pailler les jardins pour économiser l’eau (ce que faisaient aussi nous parents), etc, etc…
Il reste une chose importante à faire : convaincre les consommateurs qu’un peu de travail évite la pollution (mais cela va être dur : laver sa salade doit leur donner une entorse du bras).
Et il va falloir enfin, être responsable (c’est à dire éviter la phrase entendue et rabâchée à longueurs de journaux : « c’est la faute à »)
Et là, ce n’est pas gagné!
En 17 ans, cela se fera peut être, on peut rêver.
Et la soit disant crise la pire qu’on ait connue (heureusement que F Fillon a confirmé l’autre soit aux infos ce que je me tue à dire : 1983 a été la pire période que nombre d’entre nous ont connue)va peut être avoir un côté positif : choisir l’essentiel de l’essentiel!
cela évitera la pollution due à la surconsommation tant des produits inutiles que de l’énergie, gaspillée pour rien (sauf pour faire mes courses le dimanche 😉
2025, sera idyllique!
@Koz
Pauvre garçon ! Faut revoir ta grille de lecture des socialistes.