2.350 kWh/an pour un ménage, 2.049 kWh/an pour un écran. Quand, votre wifi scrupuleusement débranché, vous passez devant un écran publicitaire lumineux, dites-vous bien qu’il consomme autant que votre foyer entier, pour vous appeler à la consommation. Après avoir fièrement annoncé qu’elle prendrait rien moins qu’un décret pour obliger les commerces à fermer leur porte, et un autre pour qu’ils éteignent la lumière quand tout le monde est couché, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a confirmé que l’interdiction des publicités lumineuses la nuit concernerait aussi les écrans publicitaires… à l’exception des gares et aéroports, où on les trouve très majoritairement. L’interdiction pure et simple des écrans publicitaires lumineux s’impose pourtant, pour des raisons énergétiques, politiques et philosophiques.
Capter plus encore notre attention, saisir chaque individu dans tous ses déplacements, stimuler une consommation exponentielle serait-il donc un intérêt légitime devant lequel la société doive s’incliner, spécialement en cet été où seuls les inconscients peuvent rester insouciants ? Car non seulement l’écran consomme mais son unique objet est encore de nous pousser nous-mêmes à la surconsommation. Ce modèle consumériste tutoie spontanément la caricature. Ainsi, après avoir déjà remplacé l’affiche par l’écran lumineux, il substitue à l’écran solitaire les cohortes d’écrans psittacistes, dans une allégorie désolante de son absurde emballement. L’écran publicitaire est aujourd’hui l’expression exacte de l’innovation nuisible portée par un modèle insoutenable. Serions-nous incapables de revenir sur une évolution récente et délétère ? Chaque exemplaire croisé est, pour le citoyen, le signal de l’inconséquence de notre société et de la déloyauté politique. Car la revendication n’est pas le fait d’activistes. La consommation des écrans a été évaluée par l’Ademe. Leur interdiction a été proposée par la Convention citoyenne pour le climat. Et l’organisme de gestion Réseau de Transport d’Electricité lui-même a souligné dans son rapport « Futurs énergétiques 2050 » la « forte valeur symbolique [de leur disparition] pour favoriser la sobriété : les ménages et entreprises seront vraisemblablement plus enclins à limiter leur consommation d’énergie dans le cas où leur environnement n’est pas saturé d’écrans publicitaires.» Renoncer à les supprimer serait le signe de l’impotence des politiques.
Chronique du 16 août 2022
Photo by Jimmy Jin on Unsplash
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Comme quoi, le nouveau gouvernement Macron 2022 est aussi sourd et aveugle que le précédent qui ne tient pas compte des avis émis par des organismes ou des personnalités compétentes ; il agit surtout sous la pression des lobbys et d’une certaine idéologie qui ne va pas dans l’intérêt du plus grand nombre, mais de quelques uns, sans qu’on comprenne bien qui tire l’épingle du jeu.
Devant ces aberrations, que peut faire le citoyen de base ? Il semble ne pas avoir été écouté lorsqu’il s’est exprimé dans les urnes. Boycotter les articles vantés par ces publicités – achetés en grande partie par les touristes fortunés qui s’en foutent du dérèglement climatique – ? Signer des pétitions… qui seront rejetées d’un revers de main, comme à l’époque de la loi Taubira ? Je remarque que ces enseignes lumineuses sont présentes aussi dans de nombreuses stations de la RATP en Ile de France. Quel gâchis !
La méthode macron commence a être bien connue. Vous evoquez la convention citoyenne sur le climat et l’absence de mise en oeuvre des conclusions qui en sont ressorties (panneaux publicitaire lumineux).
Vous souvenez-vous de la convention citoyenne sur lavaccination obligatoire des enfants qui a eu lieu en 2017? Elle avait abouti au refus de cette option a 75% des participants et à demander la mise sur le marché de vaccins sans aluminium et était réservée sur l’extension du vaccin hpv aux garçons. 5 ans après : on a exactement l’inverse… « Cause toujours » semble être la méthode macron (désolée koz je ne voudrais pas que vous preniez mal le parallèle qui ne se rapporte qu’au titre de votre blog ) Le problème qui se rajoute étant celui d’avoir lui-même sollicité ces conventions. Pour mieux nous endormir on pourrait se le demander. En tous cas jouer avec notre naïveté c’est sûr…
Le problème étant autant de soumettre au vote des questions qui ne relèvent pas de la conviction, que de se soustraire si souvent aux consultations que l’on appelle soi-même.
Je me permets de signaler une imprécision: 2350 Kw.h (soit environ 400€ d’électricité acheté directement) correspond à une petite partie de la consommation d’énergie d’un ménage.
Ce chiffre est celui de l’achat d’électricité en direct. Il exclut le chauffage souvent central et aux énergies fossiles (gaz, mazout), qui peut coûter de 800 à 3000€ (je paye environ 1500€ je crois pour un appartement de 90m2 dans le sud), ainsi que souvent environ 1000€ à 2000€ d’essence pour une voiture.
Il faudrait aussi inclure la consommation d’énergie à travers les produits que nous achetons, souvent d’ailleurs fabriqués à l’étranger. Les plus intenses en énergie sont le ciment et les métaux, mais l’agriculture, par exemple, est aussi assez intense en consommation d’énergie (engrais de synthèse, transport, magasins), sans compter le cas particulier des vaches qui représentent je crois en 1/3 et 1/4 des émissions de gaz à effet de serre). Je pense qu’un minimum de 20% du coût des biens de consommation (loyer compris) est une estimation raisonnable, ce qui peut faire encore quelques milliers d’euros.
Bref, j’arrive à un total qui correspond plutôt à une dizaine de panneaux publicitaires pour un foyer.
Cela ne change rien aux débats sur le fond sur l’utilité, ou pas, des panneaux publicitaires. Mais je pense que ces précisions sont intéressantes.
Au passage, Koz, je suggère que tu trouves une mascotte plus éco-responsable qu’une vache pour ton site. Pourquoi pas une belle volaille, ou encore plus extrême, un beau plan de lentilles du Puy. Si tu souhaites garder le thème camarguais, peut-être passer à un flamand rose ou un plan de riz.
Le fait est qu’ici, on parle de consommation électrique. J’ai bien saisi qu’un écran ne se déplaçait ni ne s’alimentait, d’où l’utilité de comparer uniquement les usages communs 😉