La récente publication par l’INC d’une étude faisant état de hausses spectaculaires du prix de vente de produits alimentaires basiques a fait grand bruit et a suscité de nombreuses réactions indignées et souvent navrantes.
De l’opposition qui a demandé un retour du contrôle des prix (que de chemin parcouru depuis 1981) à Christine Lagarde qui recommande aux Français de faire jouer la concurrence (merci Christine, on n’y avait pas pensé).
Heureusement, on trouve encore çà et là ou encore là des gens qui tiennent des discours structurés, mais ils ne sont pas les plus nombreux et sont vite noyés dans la masse.
Alors, combien vaut un kilo de pâtes en France aujourd’hui ?
Cette simple question suggère déjà que le problème n’est pas simple car on sait tous que la bonne réponse est « ça dépend »
Ca dépend du lieu, de la date de l’heure. Ca dépend de la qualité, de la variété, de la marque. Ca dépend du conditionnement, paquet de 500g ou sac de 25kg. Ca dépend du commerçant, ça dépend de la TVA. En fait, ça dépend même de l’acheteur.
J’entends d’ici vos protestations : « N’importe quoi ! Ca ne dépend pas de l’acheteur, le prix est le même pour tout le monde ». Laissez moi vous expliquer. Tout vient des mécanismes de fixation des prix.
Contrairement à ce qu’on a souvent tendance à penser, un commerçant ne fixe pas son prix en appliquant un taux de marge plus ou moins arbitraire. Non, un bon commerçant essaie de vendre son produit le plus cher possible, indépendamment de son prix de revient. Si vous êtes prêt à payer son produit 10 euros, il essaiera de vous le vendre 10 euros, qu’il lui ait coûté 9 euros ou 10 centimes.
Tout le monde connaît la loi de l’offre et de la demande. Les volumes vendus diminuent quand le prix de vente augmente. Cela veut dire qu’il y a un prix optimal pour le commerçant qui lui permet de maximiser sa marge. Disons 2€ le kilo de pâtes. S’il augmente son prix, certains clients n’achèteront plus et sa marge globale diminuera. De même, s’il baisse son prix il attirera de nouveaux clients, mais pas en nombre suffisant pour compenser la perte de marge unitaire.
Mais pour le commerçant, vendre à 2€ le kilo à tout le monde est frustrant parce qu’il sait que parmi ses clients, il y a quelques bobos qui auraient quand même acheté à 2,50€. Par ailleurs, il sait que la mère de famille nombreuse aurait été prête à payer 1,75€ mais n’a pas acheté à 2€. Dans un monde idéal, le commerçant voudrait pouvoir vendre le même kilo de pâtes au prix de 1,75€ à celui qui ne paiera pas plus cher et de 2,50€ à celui qui est prêt à monter jusque là.
Pour améliorer ses marges, le commerçant doit donc résoudre deux problèmes : Comment identifier le prix maximum qu’est prêt à payer chaque client ? Comment parvenir à lui faire payer ce prix ?
Depuis des siècles, les commerçants ont déployé des trésors d’ingéniosité pour trouver des réponses à ces questions. Et ils en ont trouvé, des dizaines. D’abord ils ont recensé les différentes raisons qui peuvent pousser un client à payer plus cher qu’un autre :
- il peut être riche et se fiche un peu du prix ;
- il peut être pressé ou feignant et ne pas vouloir s’ennuyer à optimiser son prix ;
- il peut être très exigeant et vouloir un produit précis ;
- il peut être fier et ne pas vouloir donner l’impression d’être près de ses sous.
* * *
Reprenons l’exemple précédent et imaginons que le commerçant change sa politique de prix. Au lieu de vendre le kilo de pâtes à 2€, il le passe à 2,50€ mais ajoute sur l’emballage un bon de réduction de 0,75€ à valoir sur le prochain achat. Que va-t-il se passer ?
La mère de famille nombreuse qui trouvait les pâtes trop chères à 2€ va sauter sur l’occasion. Elle sait qu’elle achète beaucoup de pâtes et qu’elle récupèrera rapidement les 0,75€ du coupon. Elle achètera donc les pâtes à 2,50€ et découpera puis conservera précieusement le coupon pour l’utiliser lors de son prochain achat.
A contrario, le bobo paiera 2,50€ parce qu’il n’est pas vraiment à 50 centimes près. Ou bien, il fera le calcul 2,50-0,75=1,75 mais oubliera de découper le coupon ou le perdra, ou hésitera à l’utiliser parce que ça fait « cheap ».
Mission accomplie pour le commerçant. Par cet artifice simple, il a réussi à mettre en œuvre une discrimination tarifaire efficace. Il a augmenté à la fois ses ventes et ses marges.
Des exemples comme ça, il y en a des dizaines. Je recommande aux anglophones intéressés la lecture de « The undercover economist » de Tim Hartford, livre qui n’a malheureusement pas été traduit. C’est un excellent livre de vulgarisation surtout les premiers chapitres, justement consacrés aux questions de prix. C’est limpide, facile à lire, et même distrayant.
Citons tout de même les trucs les plus courants.
Les cartes de fidélité ne servent pas vraiment à fidéliser puisque tous les magasins en donnent. Elles fonctionnent comme les coupons de réduction, le commerçant augmente ses prix de 5% et propose une réduction de 10% pour les adhérents. Le bobo n’a pas envie de se trimballer avec 40 cartes de fidélité et paie 5% plus cher, la mère de famille nombreuse n’y voit pas d’inconvénient et paie 5% moins cher.
Les marques fonctionnent sur le même registre. Bien sur la qualité d’un produit de marque est souvent supérieure à celle des produits de premier prix, mais pas au point de justifier de tels écarts de prix. Le bobo prendra des De Cecco ou des Voiello (ou des Agnesi, s’il veut vraiment se la péter), la mère de famille des Leader Price.
Le format joue aussi. Le bobo aura tendance à prendre des paquets de 250g quand la mère de famille nombreuse choisira des conditionnements d’1kg ou plus qui sont moins chers au kilo.
Le type de pâtes est aussi un facteur. Croyez vous vraiment que la machine à découper les farfalle est beaucoup plus onéreuse que celle qui fabrique les spaghettis ? Cela justifie-t-il 20% d’écart de prix ?
Mais c’est parfois encore plus subtil. Si le packaging des produits de premier prix est souvent si laid, ce n’est pas seulement parce qu’ils n’ont pas les moyens de se payer des graphistes. C’est parce qu’on veut dissuader les bobos d’en acheter. Beaucoup de gens sont prêts à payer un euro de plus leur kilo de pâtes pour ne pas prendre le risque d’être pris pour un pauvre.
Enfin, Hartford cite dans son livre l’exemple d’une chaîne de supermarché qui vendait les chips aromatisées 30% de plus que les chips standard de la même marque, mais en les plaçant dans un endroit plus difficile d’accès du rayonnage (tout en haut ou tout en bas). L’idée étant que celui qui est prêt à se baisser pour trouver sa variété de chips préférée ne repartira pas bredouille pour un écart de prix de quelques centimes.
* * *
Et on n’a parlé jusque là que d’alimentaire au sein d’un même magasin. En élargissant le débat, on réalise que la créativité des distributeurs est pratiquement sans limite.
Les soldes dans l’habillement servent bien sûr à écluser les stocks des anciennes collections mais jouent aussi un rôle de discrimination tarifaire important. Il y a des gens qui ne s’habillent qu’en soldes, qui ne paient jamais un pull sans au moins 30% de réduction. D’autres au contraire évitent les magasins comme la peste en période de soldes et préfèrent payer le prix fort plutôt que subir la cohue, les tailles manquantes, le stress…
Impossible de ne pas mentionner le hard discount, des enseignes comme aldi ou Lidl. Dans ces low cost de la distribution alimentaire, peu de choix, pas de marques, peu de personnel, pas d’effort de présentation. Mais des prix imbattables. Et là encore, il y a des millions de gens qui n’ont jamais mis et ne mettront jamais les pieds dans un hard discounter, d’autres pour qui faire ses courses chez Auchan est synonyme de luxe. Et bien sur, on retrouve de tels « category killers » dans les domaines non-alimentaires : textile, ameublement, équipement de la maison…
Dans le même registre, il y a aussi les solderies, les magasins d’usines, et plus généralement les magasins de déstockage. On peut y acheter des invendus à des prix bradés.
Enfin, et pour sortir du registre des low cost, il faut mentionner l’extraordinaire essor des sites internet de ventes privées. Il y en a des dizaines, généralistes ou spécialistes. Plus de 5 millions de Français ont déjà acheté via ce nouveau modèle de distribution. Là encore, on peut trouver à peu près n’importe quoi à moitié prix. Il faut seulement être très réactif, la plupart des bonnes affaires sont épuisées quelques heures après le début d’une vente.
* * *
La première réaction quand on prend conscience de l’envers du décor est souvent une forme d’indignation contre ce qu’on perçoit comme une manipulation.
Mais il faut voir le bon coté des choses. On n’achète pas qu’un produit, on paie pour un ensemble, une image, une expérience d’achat plus ou moins agréable. Exactement de la même façon qu’au restaurant, on paie le contenu de son assiette mais également le couvert, le cadre, le service. La bouteille de Badoit est 5 fois plus chère au Costes qu’à la cafeteria Casino. Est-ce un scandale ?
Car finalement, il faut voir là une forme de redistribution naturelle, privée. D’une certaine façon, « la main invisible du marché » atteint spontanément un objectif social : faire payer les riches plus que les pauvres.
* * *
Que conclure de tout cela ? L’industrie de la distribution a considérablement innové ces dernières décennies. Elle s’est segmentée, spécialisée et a énormément amélioré sa capacité à fixer les prix en fonction de la capacité à payer du consommateur. Cela a deux conséquences essentielles pour les releveurs de prix de l’INSEE ou de l’INC.
De nouvelles enseignes de distribution sont apparues, certaines ont disparu, d’autres ont fait évoluer leur positionnement. Il y a 30 ans, le hard discount n’existait pas. Les grandes enseignes d’hypermarchés (Auchan, Carrefour…) étaient positionnées beaucoup plus bas de gamme qu’aujourd’hui. Depuis, elles ont entrepris des efforts considérables pour monter en gamme en améliorant la qualité, l’ambiance des magasins, l’assortiment. Le hard discount est apparu et a attaqué agressivement le segment d’entrée de gamme avec une stratégie de prix bas. Il y a 30 ans, les pauvres allaient chez Carrefour, aujourd’hui ils vont chez Lidl. Les hypers sont passés de l’entrée de gamme au milieu de gamme, et ce mouvement de repositionnement vers le haut se poursuit. Leurs prix augmentent donc plus vite que l’inflation.
Plus important, le produit cœur de cible des relevés de prix (produit de marque, vendu dans un hyper, sans promotion, sans coupon, sans carte de fidélité, sans ristourne d’aucune sorte) est de moins en moins représentatif des achats des Français. Franchement, les mecs de l’INSEE doivent se taper des maux de crâne terribles pour faire évoluer leur panier de la ménagère, la tâche n’est pas facile. Mais surtout, chaque nouveau truc marketing pour différencier les prix prend toujours la forme d’une réduction par rapport à un prix de référence. Du coup chaque introduction d’un nouveau mécanisme de réduction se traduit par une hausse du prix de référence, comme dans mon exemple de la carte de fidélité plus haut. Du coup, le prix de référence des produits débarrassés de tous type de réduction aura toujours tendance à augmenter plus vite que l’inflation.
* * *
Finissons sous la forme d’une devinette. Supposez que vous êtes le patron d’une chaîne de supermarchés et que vous êtes à la recherche du « super-bobo », celui qui est prêt à payer beaucoup plus que tous les autres. Comment allez vous vous y prendre ?
Vous allez essayer d’identifier ceux de vos clients qui annoncent que le prix n’est pas très important pour eux. Vous allez vous concentrer sur les jeunes urbains professionnels. Vous aller sélectionner ceux qui ne peuvent pas se rendre compte qu’ils paient plus que les autres parce qu’ils ne viennent même pas dans les magasins. Vous allez déterminer quels sont ceux de vos clients pour qui les courses sont une telle corvée qu’ils sont prêts à payer pour qu’on s’en occupe pour eux. Vous allez cibler ceux de vos clients qui sont tellement feignants qu’il faut que vous leur donniez la liste de ce qu’ils ont acheté la dernière fois et qu’ils reprennent à chaque fois quasiment la même chose sans se rendre compte que le prix a augmenté de 10%. Vous allez choisir ceux qui insistent pour vous dire que l’important pour eux, c’est que vous les livriez entre 20h et 22h.
Vous avez trouvé ?
Eh oui. Vous allez matraquer les clients de votre site internet de livraison à domicile. Vos meilleurs clients, ceux qui paient presque quel que soit le prix.
Et bien, c’est justement sur ces sites-là que l’INC a réalisé son enquête. Ils ont choisi LA niche du marché où on est certain de trouver des augmentations de prix exorbitantes, totalement décorrélées de l’inflation. Et ils n’ont pas été déçus.
PS. Bien évidemment, ce billet n’a pas pour objectif de nier la hausse de l’inflation ou les problèmes de pouvoir d’achat. Je souhaite simplement profiter de l’actualité pour montrer l’envers du décor et relativiser les chiffres exorbitants publiés par l’INC.
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oui…
Du coup, impossible de savoir quel est l’impact de l’augmentation (réel) du coût de la matière première sur le prix des pâtes. Ou du beurre. Ou du lait.
A un moment, ça doit bien se retrouver quelque part… Mais pas dans les proportions annoncées!
Très bon article, pédagogique et clair.
Merci de rappeler que le marché n’est pas une machine folle, mais au contraire un mécanisme très efficace de redistribution.
de « redistribution ».. Eolas, comme vous y allez, on jurerait que le marché est même un vrai robin des bois!!
J’ai beauoup aimé cet article, il faut évidemment relativiser cette soi disant hausse folle des prix. PErsonnellement, je n’ai rien vu de tel. On se demande pourquoi les gens interrogés à la télé disent le contraire…
EN tout cas, un budget, c’ets un tout : on n’est pa sobligé de rogner sur l’alimentaire. ON peut éviter d’acheter des consoles, des nike et de partir au ski chaque année…. J ene parlerai même pas de la télé…
Si ça peut vous rassurer, Allais et Mankiw ont répondu à la question depuis longtemps :
Le prix d’un kilo de pâtes est ce dont vous vous privez sciemment pour l’acquérir, qui que vous soyez.
Donc, pour les riches, le prix d’un kilo de pâtes est approximativement nul.
C’est d’ailleurs ce qui justifie le mécanisme de discrimination tarifaire, lequel mène à l’emploi de tout l’espace public à des fins de commercialisation de biens et services à destination de la seul minorité la plus aisée de la population.
Incidemment, c’est ce qui explique la tendance nette de la société à ghettoïser les pauvres : les mécanismes de discrimination tarifaire enfants de l’économie de marché elle même conçue à gauche comme un outil de redistribution sociale parents des drames sociaux créés par la concentration de la misère en « banlieue », voilà qui, je l’espère, coupera à la chique à tous ceux à gauche comme à droite qui voient l’avenir de l’homme dans le marché (et l’avenir des pauvres à Gaza)
Bon, dommage qu’à l’INSEE ils aient statutairement l’interdiction de le comprendre. Vivement Thatcher en France, bordel.
Vraiment un excellent article, bravo.
Ah comme il fait bon prendre quelques instants à lire quelques articles de temps à autre chez koztoujours (que ce soit des articles de Koz ou Liberal d’ailleurs 🙂 ).
Ca fait longtemps que je vous suis, mais SVP SVP, rendez le flux RSS complet, histoire de permettre aux braves gens qui vous suivent par ce biais de lire vos articles d’où ils le souhaitent, sans clic supplémentaire :).
C’est un détail, pour le reste, très bon boulot, dans cet article comme sur la majorité des billets.
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Bonjour à tous,
1/ Félicitations pour cette approche de la fixation des prix et des mécanismes à l’oeuvre car, bien qu’allergique à l’économie et, surtout, aux économistes, j’ai pris plaisir à vous suivre.
2/ Zéro pointé, en revanche, pour ce qui est des « catégories » de clients utilisées. « Bobo » et « mère de famille » non seulement ne représentent économiquement, sociologiquement, etc.ment, que dalle mais, en plus, révèlent clairement vos a priori. Une mère de famille dans votre esprit semble être une gagne-petit, pingre et prête à tout pour payer le prix le plus bas dans les magasins les plus pourris. Quant aux « bobos » – laissons de côté le fait que cette « catégorie » est aussi indéfinie que l’autre et une pure invention médiatique – il est, chez vous, synonyme de gros friqué.
L’utilisation même de cette typologie dichotomique inexistante ruine totalement la qualité de votre démonstration parce que les « agents économiques » sont bien plus complexes que vous ne le suggérez.
Vous nous rejouez la lutte des classes pour expliquer le mécanisme des prix, c’est vraiment du grand n’importe quoi. A l’exception des ménages vraiment fortunés, aujourd’hui tous les autres fréquentent à un moment ou un autre le « low cost » et le « hard discount ». On sent tout de suite que ce n’est pas votre cas car, sinon, vous vous en seriez rendu compte.
Les prix n’auraient pas tant augmenté, dites-vous, que l’enquête de 60 millions de consommateurs qui seraient allés visiter je ne sais quel site internet? Là encore, on voit bien que vous ne faites certainement pas vos courses en « bon père de famille » (eh oui, il y a aussi des pères de famille, le saviez-vous et il font parfois les courses…) car vous auriez pu constater par vous-même que le prix des yaourts, des légumes, de la viande, etc. ont augmenté dans des proportions exorbitantes qui ne sont pas très éloignées des taux de l’enquête.
Si vous voulez être pris au sérieux, et manifestement vous le méritez, vous devriez éviter de vous fourvoyer dans des démonstrations pseudo-scientifiques pour justifier votre soutien au néo-libéralisme.
a+
Capturing the consumer surplus… Bienvenue en première année d’école de commerce!
Mais bon, il est toujours utile de rappeler quelques fondamentaux.
« On se demande pourquoi les gens interrogés à la télé disent le contraire… »
On se le demande pas… si vous croyez que les micro trottoirs d’un journal télévisé sont des sondages objectifs de l’opinion, ils servent juste à « illustrer » le sujet du jour. Ils sont donc sélectionnés en fonction. Parfois, je pense que certains ont été faits pour servir « d’images d’archives » comme on dit dans le métier.
@ Lib
L’association Famille Rurale fait des sondages prix bien plus objectifs que celui de l’INSEE en prenant des caddies sur la base de 34 produits alimentaires type, plus proche des besoins actuels des ménages, avec 3 caddies types (grandes marques, marques distributeurs, premiers prix hard discount).
Et ils rejoignent ton analyse.
Ce qui est amusant à constater également, c’est qu’une partie des Bobos (pas Super Bobo avec les initiales sur le T Shirt et qui portent leur boxer Calvin Klein par dessus leur Armani) fréquente maintenant les discounters. Et par la même occasion, les discounters proposent des produits « bios discounts », des produits « luxe » mais discounted, des produits « super sélectionnés terroir » mais discount, etc. Ou alors des produits manufacturés style « consommation bobos » vendus +500% de leurs prix mais tjrs moins chers que chez les distributeurs classiques. Verrat-on l’apparition des super, super hard discounts ?
Ce qui est drôle aussi, c’est HS, mais je ne peux pas m’en empêcher, ce sont l’effort d’imitation des produits de marque par les marques des discounters. Leader Price est un spécialiste du genre qui va jusqu’à singer la présentation et les noms de produits et qui proposent des sous marques approchantes mais en un peu moins bien trouvé. Par exemple le Caprice des Dieux devient chez Leader le Délice des Cieux. Le Savanna devient le Zavana. Les Petits Filous, deviennent les Petits Sacripants. Le Fjord, le Laponia, les barres chocolatées Lion deviennent Tiger et la Volvic, la Volcania.
Gageons que chez les super hard discounters, ces produits s’appelleront alors un jour Délires des Vieux, le Danois pour le Fjord, le Chacal pour le Lion et les Petits Filous, pourquoi pas, les Petites Caillera.
@ Liberal
Je ne veux plus participer à ce genre d’échanges sur le pouvoir d’achat alimentaire mais un vrai merci pour les liens et pour les analyses passionnantes des stratégies commerciales de ton billet.
@ eponymus
😀
le boxer Calvin Klein sur l’Armani ! je le garde en mémoire !
Juste pour les bobos qui fréquentent les hard discounters…mais justement, c’est très bobo ça ! 🙂
Très bien vu. Dans le même esprit, mais qui parle de logiciels, et en anglais :
http://www.joelonsoftware.com/articles/CamelsandRubberDuckies.html
Je n’ai rien d’autre à ajouter, c’est juste que votre article m’a fortement fait pensé à celui que je viens de citer et je pense que ça peut en intéresser certains.
@eponymus
Non, ce que je veux dire, c’est qu’une fois que l’étude de l’UFC est sortie, les gens disent sincèrement devant une caméra qu’ils l’avaient bien remarqué… C’est leur discours dont je parle, pas du fait qu’ils s’expriment, merci, je sais comment fonctionne un micro-crotte! 😉
Parfois, quand j’enquête sur un sujet déjà traité par un autre média, je suis sidéré de voir que certaines personnes me racontent non pas ce qu’elles savent, ce qu’elles ont vu, ou ce qu’elles connaissent du sujet,mais ce qu’elles ont lu dans le média en question! Intéressant comme phénomène.
Très jolie leçon de marketing appliqué.
@Bob: il faudrait enlever vos lunettes idéologiques. En quoi cet article justifie-t-il le néo-libéralisme ?
Que bob prenne la peine de cliquer sur les liens donnés en début d’article, et nous disent si ce sont des soutiens aux néo-libéralisme « [s’il veut] être pris au sérieux, comme il mérite de l’être ».
Grande nouvelle : la société marchande tente de vampiriser tous les revenus de la classe moyenne ! Que disait à ce sujet Piketty ? La pression fiscale est maximale sur les plus hauts et les plus bas revenus : conclusion : le revenu mobilisable le plus disponible est chez les classes moyennes
Parce que comme chacun sait, 50 millions de consommateurs est lu par les pauvres, qui ont bien sûr assez d’argent pour se payer des journaux à lire dans le chez-eux qu’ils n’ont pas pas devant leur écran plasma.
L’INC, comme les politiques, vise toujours leur coeur de cible : les classes moyennes, celles qui votent avec constance et depuis toujours pour de gentils partis de fonctionnaires et de rentiers de l’économie administrée à la française : PS et UMP.
La légitimité de Sarkozy ne vient-elle pas du fait que l’exceptionnel taux de participation témoigne d’un retour ax élections des couches les plus exploitées de la société, c’est à dire, les plus pauvres et les plus riches (c’est Piketty qui le dit !) ? Le taux de participation des bourgeois, bobos, fonctionnaires et retraités a toujours été élevé.
Mais alors, quoi ? On tourne dans le vide ? Qui croit sérieusement que les électeurs qu’est parvenu à mobiliser Sarkozy, notamment parmi les plus pauvres, vont pleurer parce que le kilo de pâtes à Carrefour (la seule grande enseigne de distribution alignée au testing !) augmente ? C’est pourtant bien naturel : le marché prend l’argent là où il est : chez les fonctionnaires quarantenaires et plus, les retraités, les cadres, petits bourgeois et caporaux du système capitaliste.
Et c’est exactement ce que l’électorat populaire de Sarkozy veut : faire payer les profiteurs.
Remerciera-t-on jamais assez Nicolas Sarkozy de s’intéresser enfin au sort des *vrais* pauvres, qui ne sont ni les profs, ni les fonctionnaires, ni les habitants des grandes villes, ni les retraités ?
Bonjour à tous,
« @Bob: il faudrait enlever vos lunettes idéologiques. En quoi cet article justifie-t-il le néo-libéralisme ? »
Pas besoin de lunettes pour prendre la mesure idéologique de l’article.
-Le marché et la libre concurrence, c’est le top de la démocratie, c’est le pouvoir des consommateurs sur les prix, c’est comme ça que les prix baissent, etc., etc. et on ne comprend pas pourquoi les pôvs se plaignent d’une hypothétique baisse du pouvoir d’achat puisqu’on vous dit que les prix ne peuvent pas augmenter de plusieurs dizaines de pour cent! Non mais! Mais c’est pas de l’idéologie puisque c’est de la science.
Malheureusement, pour que ce soit de la science, il faut que les conditions nécessaires et suffisantes soient clairement exposées et discutées et, si possible, objectivement. Ce qui n’est nullement le cas ici, avec l’utilisation de ces chimères que sont « la mère de famille » et le « bobo », par exemple!
Quant à la remarque de koz, je me suis effectivement rendu sur les liens concernés, qui ne me concernent nullement d’ailleurs, et peu me chaut qu’untel ou unetelle partage cette analyse pour que le contenu de l’article de « libéral » devienne anti-libéral. En revanche, je note que certain de ces blogueurs de renom explique clairement leur conception de la concurrence pour finalement montrer à juste titre qu’en France et ailleurs, la concurrence a littéralement disparu avec le libéralisme ambiant et été remplacé par le monopole de quelques groupes de distributeurs.
J’ai, d’ailleurs, vaguement l’impression qu’un certain nombre d’arguments intéressants n’ont pas été jugés dignes d’être entendus et repris par notre ami libéral.
a+
Merci Libéral pour ce billet très didactique (comme d’hab)
« D’abord ils ont recensé les différentes raisons qui peuvent pousser un client à payer plus cher qu’un autre »
J’ai le sentiment qu’il y a deux raisons supplémentaires :
– Il peut tout simplement ne pas être conscient de l’écart de prix existant d’une enseigne à une autre.
– La poids de l’habitude
Question HS mais qui rentre dans le cadre du billet. J’avais entendu qu’une enquête devait être menée pour trouver les raisons de l’augmentation. Mais est-ce possible ?
J’ai du mal à imaginer que :
– pour chaque produit
– à tous les stades (producteurs , distributeurs, vendeurs)
– à un temps T puis T+1
on puisse décliner de manière analytique le prix de revient du produit ( mat. prem, cout de P, frais de personnel etc)
Que chaque « acteur » le puisse oui (j’espère pour eux) mais que quelqu’un puisse reconstituer la genèse d’un produit jusqu’au consommateur, je n’y crois pas.
cilia « le boxer Calvin Klein sur l’Armani » c’est son côté artiste 🙂
bob a écrit « Une mère de famille dans votre esprit semble être une gagne-petit, pingre et prête à tout pour payer le prix le plus bas dans les magasins les plus pourris. »
c’est bizarre mais à la lecture du billet de Libéral je ne me reconnais pas dans votre définition.
Et puis bob il faut aller au-delà des mots. On comprend très bien que la « mère de famille » peut être un père de famille, ou n’importe qui, qui regarde un peu son porte monnaie car il n’est pas alimenté par une pompe sans fin alors qu’un « bobo » sera celui simplement qui ne compte pas ou pour peu, en tous cas pour faire ses courses du quotidien.
A Bob :je me considère comme « mère de famille » lorsque je fais mes courses, et mon mari dit toujours qu’il faut gérer les finances de la la maison en « bon père de famille ».
Et si nous ne sommes pas aisés, nous ne sommes pas pauvres non plus , pas du tout vexés, bien au contraire de faire nos achats en bons père et mère de famille, ce que devraient d’ailleurs faire tous ceux qui se plaignent
Une mère de famille découpe les bons de réduction : oui et alors? Les mères de famille achètent les promos, oui et alors?est ce une insulte aux mères de famille?
Où seulement selon les critères pour BoBO….?
YR me répondait pour les pommes de terre : » Je ne vous suis pas bien. S’alimenter uniquement en pommes de terre low-cost est au mieux une garantie de survie. Pas de bonne santé. »
J’ai bien peur qu’il réplique la même chose pour les pâtes.
Koz, il faudrait faire le même raisonnement avec un produit bon pour la santé et non pas un produit de survie…
Parce que, voyez vous, il semble que, pour certains, les produits pas chers soient forcément de mauvaise qualité.( ce qui est parfois vrai, parfois faux ..Et en plus, on nous répète sans cesse de manger 5 fruits et légumes par jour.
Or les pâtes , ce ne sont pas des légumes …CQFD 😉
Merci beaucoup de cet article didactique. Juste une petite déception, je pensai avoir trouvé la réponse de la devinette de la fin …
J’ai cru que le patron de la chaîne de distribution pour « super-bobos » allait pirater le site de Koztoujours pour identifier tous ses lecteurs et leur faire un mail personnalisé… raté !
😉
Merci pour ces commentaires généralement bienveillants.
@ bob,
J’ai choisi la mère de famille nombreuse et le bobo comme archétypes des consommateurs qui sont sensibles au prix ou qui ne le sont pas. Je n’ai pas pris pauvre et riche, parce que ces notions sont trop restrictives.
Sinon, je ne comprends par bien pourquoi vous me reprochez d’invoquer la science puisque je ne le fais pas. Et je ne dis pas qu’il n’y a pas de hausse de prix, je dis que les outils employés par l’INC ne mesurent pas ça, ou le mesurent très mal.
Enfin, je suis le premier à considérer que la concurrence est insuffisante en France. Si les Français ont voté à 54% pour une concurrence non-libre et faussée, ce n’est sans doute pas par hasard.
Sinon, merci pour votre 1/
@Epo,
Tu as raison, le mouvement ne s’arrête jamais, et la segmentation non plus.
@Philippe,
Merci pour le lien. J’ai seulement 4 ans de retard sur Joel 🙂
@Henri,
C’est sans doute injuste pour les autres, mais j’ai effectivement eu le sentiment de me viser un peu moi-même en faisant le portrait du « super-bobo »
Mais en fait, je suis pire que ceux qui font leurs courses sur telemarket.
😉
Je me trompe peut-être mais il me semble que l’enquête initiale effectuée par 60 millions de consommateurs avait pour but de comparer les prix d’un certain nombre de produits entre novembre et février.
Le choix s’est porté sur les sites internet de livraison à domicile pour des raisons de commodité mais le résultat signifiant est un pourcentage d’augmentation et non un prix.
Sur le même site, un même produit a augmenté de x% en trois mois.
Le paquet de 500g de pâtes B… que j’achète depuis des années pour mon fils pâtivore a augmenté de 17% en quelques mois ( même marque, même conditionnement, même magasin )
Cette hausse est-elle justifiée par l’augmentation du prix du blé ou l’augmentation du prix du blé a-t-elle facilité une répercussion exagérée ?
idem pour le fromage ou les produits laitiers par rapport à la hausse du lait et pour les pâtisseries qui cumulent blé + lait
Au bout du compte, l’augmentation est sans commune mesure en terme de pouvoir d’achat avec l’effet de l’augmentation des loyers ou de l’essence mais l’alimentation est un domaine sensible.
La surenchère dans les mots utilisés ( les prix flambent…liste noire…) inquiète les gens ce qui se comprend.
Démonstration très intéressante, vraiment, avec des exemples éclairants et divertissants, même si la catégorisation « mère de famille » / « bobo » est sans doute un poil caricaturale. Mais c’est pour la clarté de la démo. En tout cas, je l’ai pris comme tel.
Concernant la différence de prix entre les farfalle et les spaghetti, plus que le coût de la machine à découper les pâtes, je me dis que, vendant plus de spaghetti, le coût de fabrication de l’unité est moindre que celui de farfalle, du fait de l’économie d’échelle sur la chaîne de production. Mais ça ne tient que moyennement la route quand même…
Non, je reste sur ma faim concernant la devinette finale : aussi cher que soit prêt à payer un bobo pour ne pas se poser de questions, rester chez lui, gagner du temps, etc, je ne vois pas pourquoi il y aurait eu une augmentation de 45% (par exemple) entre octobre et janvier sur ses produits à lui. Un hasard formidable ? Tous les sites se sont décidés en même temps à augmenter leurs prix à donf et dans des proportions finalement relativement similaires, et de façon complètement indépendante de leur prix en magasin ?
Quelqu’un pourrait-il me donner un lien qui me montrerait que les prix en magasins sont différents des prix internet ? Parce qu’ayant travaillé pour une entreprise de grande distribution spécialisée, je sais que les prix étaient identiques entre les mags et le site. Ce sont les promos qui pouvaient être différentes, éventuellement.
@ libéral, quel est votre avis sur le sujet ci-dessous ?
http://tf1.lci.fr/infos/economie/social/0,,3772002,00-distributeurs-abattent-carte-emploi-.html
Je l’ai pas précisé mais ouais, merci Lib’ pour cet article, marrant et didactique. Je connaissais un peu les petits « trucs » de la Gde Distribution mais j’en découvre… ainsi que des fournisseurs, d’ailleurs.
« Au bout du compte, l’augmentation est sans commune mesure en terme de pouvoir d’achat avec l’effet de l’augmentation des loyers ou de l’essence mais l’alimentation est un domaine sensible. »
C’est vrai ce que dis Carredas… et, à ce propos, Onc’ Lib, si tu as 5 minutes, tu devrais nous faire quelque chose sur la situation de l’immobilier – parce que le problème ne se situe pas seulement en termes d’augmentation ponctuelle d’une année sur l’autre, mais également en part des revenus consacrés à ce poste – quel serait la solution en fait qui ferait baisser le coût des loyers d’un point de vue libéral ou quel serait une solution qui ne recourerait pas systématiquement au sempiternel « plus de logements sociaux » ? Je crois savoir, mais en fait, je n’y connais absolument rien, que les revenus des loyers sont fortemment taxés (25% ?)
Pour Eolas
Donc il y a de jolies pâtes très chères, et des moches pas chères. Les moches pour la mère de famille, les mignonnes pour le bobo tant fantasmé. OK. Mais où y a-t-il redistribution ? La seule redistribution, c’est ici que l’argent sort de la poche APC du bobo, de celle Kyabi de la mère de famille, et tombe dans l’immense escarcelle de la grande distribution (laquelle est assez avare de redistribution, du moins pour ses salariés). Rien ici qui redistribue, c’est-à-dire, pardonnez-moi ce côté Robin des bois, qui prenne au riche pour donner au pauvre. Juste une façon pour les grandes surfaces de prendre le maximum à Montreuil puis à Passy. Je ne crois pas que le fait qu’une grande surface prenne plus au riche qu’au pauvre puisse être qualifié de redistribution, ou très marginalement (la grosse marge effectuée sur les produits «riches» est utilisée pour faire baisser les prix des produits de distributeur moins chers. Je n’ai pas de chiffres et personne n’en a, j’imagine que l’effet de ce mécanisme sur le prix des produits «low cost» est assez faible. En tout cas il est contraint : personne ne vend à perte).
Donc si je suis moi aussi persuadé que le marché est in fine redistributif, je ne parviens pas dans ce cas précis à l’apercevoir, sinon l’idée toute conne, et vraie, que tout achat est au sens strict une «redistribution».
NB : le courage m’a manqué pour lire toutes les réactions, semble-t-il très nombreuses. Il est probable que d’autres auront fait la même remarque plus tôt. Alors considérez-là comme inutile.
Et le Web ?
Si les Distributeurs réussissent grâce au cloisonnement à augmenter leurs marges, que pourraient-ils faire avec le Web où la copie foisonne, car la copie est « sans coût » ?
Hé bien, si, c’est possible et cela donne lieu à un parfait « business model » Comment faire de la plus value sur de la copie gratuite ?
Est-ce que l’exemple le plus frappant de succès du marché dans la capacité à obtenir que chacun paye au plus près du prix le plus cher qu’il voudra bien payer ne réside pas dans la façon dont on achète désormais des billets de train ou d’avion ?
J’ai la vague impression que si on allait demander à chaque voyageur d’un même wagon de tgv combien il a payé son billet, pour une destination identique, on aurait à peu près autant de tarifs que de voyageurs.
Les billets peuvent ne pas être chers, mais il faut se donner un peu de mal, passer du temps, accepter quelques contraintes (réserver très longtemps en avance, ou au contraire au dernier moment) pour obtenir les meilleurs prix. Moins on y consacre de temps, et plus on a de chance de payer cher par rapport à son voisin d’accoudoir.
Et là, le produit vendu pour 10, 15, 25 tarifs différents est toujours le même : un même aller-retour, pour une même destination, dans le même wagon.
Merci pour ce billet fort clair et juste dans ses grandes lignes. Une réserve toutefois : la capacité du client à acheter est loin d’être le seul critère influant le prix de vente au consommateur, même si c’est la tendance lourde, tonifiée par des enquêtes consommateurs toujours plus précises et segmentées.
Par exemple, vous avez sans doute remarqué que les rayons frais des hypers ou supers sont toujours au fond du magasin. Ce n’est pas anodin : ce sont les produits qui tournent le plus, donc ceux qui entretiennent la fréquence de passage de leur client. Une fois leur caddie frais rempli, ils ont loisir de déambuler parmi les rayons avant de trouver la sortie. On imagine dès lors que le rationnel prix du frais n’est pas forcément « combien le client peut-il me donner ? », mais plutôt « comment je le fais venir jusqu’ici .
Autre exemple : nous vivons dans le Nord, sans doute assimilables « bobos », et faisons 90% de nos courses par chronodrive.com, portail d’Auchan. Sa promesse dans le Nord est d’offrir les mêmes prix qu’en hyper, ça fonctionne bien, jamais plus de 5 mn d’attente, on y trouve tout ce dont nous avons besoin. Voilà un cas de stratégie prix internet offensive.
Votre raisonnement tient surtout pour les produits de grande distribution, où les métiers d’industriel et de vendeur sont séparés.
Or l’industriel/vendeur a souvent des tentations de type « cartel », c’est plus dans ses chromosomes un gestionnaire de position acquise, plutôt qu’un guerrier au front. La téléphonie est un bel exemple, on ne peut pas dire que le consommateur français a beaucoup bénéficié de la maturité technique ou des effets d’échelle. Les prix actuels conviennent à tous les acteurs. Dans le même ordre d’idée, internet a eu le temps de faire son trou avant qu’on voit les prix des CD dégringoler.
Ce qui est remarquable, dans cet article comme ailleurs quand on traite de formation des prix, c’est que l’on se préoccupe pas du produit. Bien sûr, on parle de différences dans le prix des pâtes, mais on ne parle pas des pâtes en particulier. De l’achat, jamais de la consommation. Par exemple, on ne se pose à aucun moment la question de savoir si les De Cecco sont effectivement meilleures que les nouilles aux blé dur de distributeur. Il est probable que la différence n’est pas très grande, bien moindre en tout cas qu’entre deux fruits, deux jambons ou deux ordinateurs portables. Les nouilles de luxe sont les mêmes que les autres et, s’il existe une réelle différence de goût, de matière ou de digestibilité, on voit mal comment elle pourrait justifier un doublement ou un triplement du prix. Donc ? Donc quoi ? Est-ce que tous les produits sont les mêmes que les nouilles ? Prenons le très simple exemple d’une tranche de jambon. On n’a d’un côté trois nouilles identiques, de l’autre des dizaines de produits différents, de qualité différente…
Mais je m’égare sans doute, les nouilles sont j’en suis sûr un superbe exemple. C’est moi qui n’ai pas compris quand il m’a semblé qu’en fait, votre article se bornait à recommander aux pauvres la consommation de produits «low cost», et bientôt seulement de pâtes. Ce serait un bien mauvais procès. Ce que vous voulez expliquer est bien plus malin. Peut-être l’idée qu’en gros on peut faire des économies en achetant des pâtes moins chères, comme en achetant une Swatch au lieu d’une Breguet qui ne rend aucun service supplémentaire. Demain je remplis mon frigo. Avant j’allais chez Monoprix, j’irais chez ED, mais j’irai content, parce qu’il n’y a pas de hausse des prix. Et pour fêter ça, je ferai rôtir un poulet PAC avec des pommes boulangères, celles qu’on achète par sac de 10 kilos pour que les prix n’augmentent pas. Ensuite, ce sera un fromage de Hollande pathétique à force d’asepsie, mais pas de fruits, parce que c’est cher et que ça ne se garde pas. Donc je le confirme : les prix ne montent pas, ce sont mes goûts qui ont changé.
Sincèrement hâte de lire la réponse de Liberal à Toto…
@Carredas et armel,
Pour être franc, je n’ai pas testé comment les prix de telemarket se comparent au monoprix du coin. L’idée est qu’il est plus facile d’augmenter les prix online qu’offline. Il faudra que je vérifie si la réalité correspond à la théorie. Et il n’y a aucune coïncidence particulière, l’INC parle d’augmentations très variables de zéro (même négatif) à 40% avec une moyenne autour de 10% de mémoire.
@maminine,
c’est un peu hors sujet, mais je ne suis pas surpris qu’une industrie nous explique qu’elle ne doit pas être soumise à concurrence. Même si ce qu’ils disent est vrai, un gain de 5% à 10% sur les prix vaut largement 50000 emplois.
@Epo,
désolé, je n’y connais pas grand’ chose en immobilier…
@lili,
vous avez tout à fait raison, avec le yield management, les compagnies aériennes (bien plus que la SNCF) sont sans doute les plus avancées dans ce domaine.
@Michel B.
vous avez raison, c’est plus subtil que ce que je dis. Parfois, il peut s’avérer efficace de jouer sur la transparence… pendant un moment.
@Toto,
Le billet porte sur les différences de prix pour un même produit. Bien sûr, s’il y a des différences de qualité manifestes, cela justifiera un écart de prix; mais ce n’est pas très intéressant. Les pâtes sont un bon exemple car la différence de goût entre le premium et le standard est assez subtile et disparaît complètement dès qu’on met du parmesan ou de la sauce.
Bref, l’idée n’est pas qu’on peut faire des économies en achetant de la mauvaise qualité. On peut faire des économies en achetant la même qualité et en cherchant à profiter de toutes les astuces marketing. Et surtout on a de bonnes chances de se faire essorer si on ne fait pas gaffe.
Alors, très clairement, je m’inscris en faux contre Toto : concernant les « nouilles »… Concernant les pâtes, il y a très clairement des différences d’importance considérable. Je ne sais pas où se trouve le doublement voire le triplement du prix, mais à la limite pourquoi pas. Autant la montre, n’en portant pas moi-même, c’est un exemple qui ne me parle pas, autant la « nouille », comme dit Toto, ça me parle ayant un minimum de connaissance de la gastronomie italienne. Non, les nouilles de luxe ne sont pas les mêmes que les nouilles discount, vraiment pas.
Je dirais la même chose concernant le fromage de Hollande, en fait…
Je suis hors sujet, là ?
@Toto
« Bien sûr, on parle de différences dans le prix des pâtes, mais on ne parle pas des pâtes en particulier. De l’achat, jamais de la consommation. »
Et bien si justement et c’est là que je réitère mon point, un peu HS au billet de Libéral, je le reconnais, mais pas tant que ça finalement.
Les marques distributeur et les certaines marques discount ont rattrappé les produits de marque en qualité. J’ai fait moi même l’expérience en comparant la composition de produits comparables entre un discount et une grande marque. Sur des produits tests que je ne vais pas énumérer ici, je n’ai trouvé absolument aucune différence entre les deux : même composition, même fiche calorique, etc. En gros même chose.
Donc, personnellement je recommande « aux pauvres » effectivement de faire leur course dans un magasin low cost. Je leur déconseille fortement Fauchon, même si la qualité est supérieure.
Coffe samedi dernier, a fait venir un nutritionniste dans son émission qui confirmait le fait ci-dessus pour une large gamme de produits low cost par rapport aux produits de marque avec une remarque : certains produits low cost/distributeur sont archi nuls mais d’autres sont même maintenant supérieurs en qualité aux produits de marque. Il existe du camembert au lait cru discount et je vous fait le pari que tant sur la composition que sur un test à l’aveugle pour le goût, je vous piège.
Il ajoutait aussi que la plupart des produits chers étaient du style Coca ou similaire sur un plan diététique et qu’ils pourraient tout aussi bien ne pas figurer du tout dans les rayons. La tendance est absolument à la généralisation de la qualité pour des raison de stratégie de défense de certains distributeurs face à une possible future concurrence de l’alimentaire/distrib américain que je ne vais pas détailler non plus ici.
Mes grands parents n’étaient pas pauvres. Ils avaient une ferme qu’ils possédaient. La meilleure preuve c’est que 20 ans plus tard, cette ferme faisait vivre trois personne correctement dans de bien meilleures conditions. Après guerre, en dehors des produits qu’ils élevaient eux mêmes, ils ne mangeaient pratiquement jamais de viande du boucher. Ils donnaient une orange aux gosses comme cadeau de noël. Ils n’avaient pas l’eau courrante que ma grand mère a commencé à recevoir seulement à partir de 1968. Image connue mais pourtant réelle. D’un autre côté, quand ils mangeaient du beurre, c’était vraiment du beurre, un beurre que Fauchon n’aurait pas les moyens de vous vendre. Quand ils taillaient une tranche des jambons qu’ils avaient fait eux mêmes, elle faisait un cm d’épaisseur. Bref.
En se démerdant bien, le pauvre aujourd’hui sur le plan alimentaire peut obtenir 100x plus que pouvait obtenir mes grands parents qui, eux, n’étaient pas pauvres. Il peut aussi avoir d’occase en se renseignant sur le net, une TV couleur pour 9 €. Ou un ordinateur d’occase avec un CRT 17′ que l’on trouvait divin mais cher il y a seulement 6/7 ans pour au total de 180 €. Un APN d’occase jusqu’à 3 Mpixels, un vrai luxe il n’y a pas si longtemps, pour 30 €.
La vitesse à laquelle la société bouge, et l’explication de Lib sur le pricing est tout à fait illustrative, fait qu’il est difficile d’avoir une idée claire de ce que représente réellement le pouvoir d’achat. En fait, c’est comme les pâtes. Ca dépend. Ca dépend où vous habitez ; ça dépend de vos habitudes de conso ; ça dépend des produits que vous achetez ; de vos exigences ; de ce que possèdent les autres par rapport à vous, etc. Donc quand j’entends les verts parler de la surdité du Président face à la fantastique dégradation du pouvoir d’achat ces derniers mois, ça me laisse rêveur.
Tiens au fait, les meilleures pâtes que j’ai mangé, ce n’était pas des De Cecco, c’était celles d’une femme qui les faisait elle même ses pâtes en Italie avec juste de la semoule, de l’eau et du sel.
Même en acceptant que certains produits discount n’aient rien à envier en qualité à des produits de marques ou d’enseignes plus réputés, il reste quand même des objections au fait d’aller toujours vers le low-cost.
D’abord, si un produit de même qualité égale est moins cher, il y a alors 2 possibilités, non exclusives l’une de l’autre : on rogne sur la marge unitaire du produit pour se positionner sur un prix bas, ou/et on rogne sur les coûts de production. Or, on peut supposer qu’à qualité égale, la chaîne de production soit la même. A ce moment de la partie, en général, on ne trouve plus que les frais de personnel à rogner : on paye moins cher les gens, ou on délocalise encore plus à des conditions de travail de plus en plus dégradées.
Et quand bien même on rognerait sur la marge unitaire du produit sans attaquer les coûts de production, il faudrait quand même que l’entreprise atteigne un taux de résultat acceptable. Et de nouveau, sur la chaîne de vente, on rogne sur tous les frais, dont… les frais de personnel ! C’est aussi cela, le revers de la médaille du low-cost ! Les hôtesses de l’air de Ryanair sont réputées les plus fexibles et les moins payées de toutes.
Puisqu’on est dans les pâtes, il y a des différences objectives entre une pâte 1er prix et la De Cecco :
1. la qualité des blés (propreté, niveau et régularité des taux de sels minéraux, de gluten) avec des différences de prix d’un facteur 1,5 à 2 (sur environ 60% du prix de revient de la pâte),
2. la qualité de la filière (en bronze chez De Cecco pour donner cette couleur et ce grain rustiques),
3. la qualité de séchage, (prépondérante pour la tenue de la pâte à la cuisson), qui dépend de la cadence et du niveau d’automatisation de l’outil industriel,
4. éventuellement le packaging, automatisable à 100% ou pas.
On peut donc expliquer des différences de prix de revient industriel dans un rapport de 1 à 2, avec un produit aux différences qualitatives perceptibles (tenue à la cuisson) selon la qualité du blé.
La fourchette des prix de vente consommateur est bien plus ouverte que ça, selon les choix de positionnement des distributeurs et la valorisation souhaitée par les marques.
Le hard-discount tend à ramener la part immatérielle (goodwill, pub, mise en valeur) du coût d’un produit à zéro. Il n’est pas encore toujours aux standards de qualité, mais le mouvement va dans ce sens. On peut se demander si ce n’est pas une évolution durable à venir de nos modes de consommation.
Le nombre de consommateurs croissant plus vite que les ressources en matières premières, il est assez logique de penser qu’on a durablement devant nous une stagnation de notre pouvoir d’achat. Ce qui pourrait avoir pour effet de rendre le consommateur de plus en plus sensible à la valeur d’achat. Dans mon assiette de pâtes hard discount, j’ai proportionnellement plus de valeur que dans mon assiette De Cecco, la marque, la pub et la mise en scène payées s’étant évaporées à la cuisson contre une promesse de plaisir particulier.
La voiture est un produit technologique très complexe, et pourtant, les dépenses consacrées à promouvoir, vendre et distribuer le produit sont désormais supérieures à celles dédiées à rechercher, concevoir et produire. La voiture « low-cost » est promise à un bel avenir.
Il y a peut-être là une tendance lourde et durable d’évolution du marché et des modes de consommation, d’autant que l’excès de publicité peut s’avérer contre productif Le marché national des produits laitiers frais est en décroissance depuis 4 à 5 ans ; c’est pourtant un des plus actifs en publicité. Certains professionnels diagnostiquent un excès de segmentation et d’animation, rendant « illisible » le rayon.
@ MichelB
Pour les De Cecco, vous nous faites là, la description de ce qu’est un produit de luxe dans l’alimentaire. Hyper qualité des matières premières, soins dans la fabrication, méthodes artisanales industrialisées dans le respect de la qualité et la tradition, packaging luxe et mode de distribution sélectionné, pricing établi non pas sur la base d’un rapport qualité prix mais sur un positioning luxe.
Sauf que le débat prend un tour étrange : c’est un peu comme reprocher à un pauvre d’afficher une copie plutôt qu’un vrai Van Gogh dans son salon.
Quand vous dites que la voiture Low Cost a un bel avenir, en effet, et il y a de quoi. Il suffit d’aller consulter les caractéristiques de la Dacia Logan MCV, monospace 7 places avec un moteur d’1,6 l. dont certaines caractéristiques dépassent celles des high cost. La différence de prix peut aller jusqu’à + de 10 000 €. C’est en tout cas très différent de ça : http://www.yadeos.com/annonces/2cv/detail.php?id=710
Mince alors… si on n’aime pas « faire les soldes », on est bobo ?
Merci monsieur Koz pour la qualité et la clarté de cet article qui éclaire mon intelligence peu intiée aux mystères de l’économie, même de base.
Pauline : non, il faut bien évidemment être de gauche, aussi, pour être bobo.
Sinon, j’aurais été ravi d’éclairer votre intelligence mais c’est Liberal qui l’a fait.
Amusant quand même de constater que ce très intéressant article de Libéral sur les raisons de la hausse des prix et dirigé au départ contre 60 millions de consomateurs se soit finalement transformé en un échange de post sur la qualité des produits « Style article de 60 millions de cossomateurs » ! (lol)
Hé oui, la forme est toujours plus attirante que le fond !
Le fond est tarte !
(mauvais jeu de mot pour personnes gourmandes, mais sans humour !).
epo : il ya un marché des 2Cv chez des amateurs…et je suis sure qu’elle va partir tres vite ! (et même des couples avec des jeunes enfants…).
J’ai comme l’impression que cette discussion autour du problème de pouvoir d’achat ne touche que la France alors que c’est l’ensemble des classes moyennes des pays industrialisés qui semble plus ou moins touché.
Je vous écris du Canada où les prix ont augmenté en ce qui concerne l’alimentaire et où les magasins d’une façon générale se font de bonnes marges aussi mais où il n’y a pas vraiment de réaction des consommateurs. Ici, les clients sont peu exigeants sur la qualité et la variété.
Merci pour ce texte.
Alors, pourquoi ce problème franco-français ? Est-ce que les Français n’attendent pas trop de leur gouvernement ? Est-ce que cette histoire n’est pas un jeu politique de la part des adversaires de Nicolas Sarkozy ?
Quel dommage ! Un si bel article, pédagogique et tout, pour finir sur une note aussi banale chez vous : le complot des gauchistes menteurs…
Pas la peine de vous fatiguer à expliquer le mécanisme de fixation des prix dans le détail et le bonheur de voir main invisible si bien travailler si c’est pour conclure ainsi.
Et puis, revenons au début de votre billet : celui qui n’a pas de quoi se payer des pâtes à 1,75 €, il fait quoi ?
Et encore, vous parlez des pâtes, mais vous pourriez parler d’autres produits, tels que les fruits et légumes, ou les produits laitiers, dont la hausse n’est bien entendu évidente que sur internet.
Vous passez votre temps à chercher le contre argument pour abattre les arguments qui ne vous conviennent pas. Vous pourriez faire croire à un esprit chagrin que vous cherchez ainsi à ne pas répondre à l’argument initial… qui est la hausse des prix de l’alimentation courante.
Cette hausse des prix de l’alimentaire est indéniable. Pas besoin d’aller chercher les prix sur internet (domaine réservé d’une minorité de la population, rappelons-le) pour s’en convaincre. Pour des produits équivalents en qualité, votre panier ou caddie est de plus en plus coûteux, dans des proportions dépassant le simple ajustement d’une inflation maîtrisée.
Mais puisque la hausse des prix n’est que dans l’imagination mensongère de la gauche revancharde, prête à toutes les manipulations, tout est beaucoup plus simple, il est vrai.
Au plaisir.
Bravo liberal pour cet article très clair et précis.
complètement d’accord avec Eolas : le marché est la machine redistributive la plus efficace que l’on connaisse….Il suffit de regarder autour de soi.
à bientôt !
Je suis très surpris de trouver sur votre site cette piètre analyse, approximative, brouillonne, fausse la plupart du temps et qui dénote une connaissance plus que partielle, pour ne pas dire partiale, du sujet abordé. En voici quelques preuves :
« Contrairement à ce qu’on a souvent tendance à penser, un commerçant ne fixe pas son prix en appliquant un taux de marge plus ou moins arbitraire. Non, un bon commerçant essaie de vendre son produit le plus cher possible, indépendamment de son prix de revient. Si vous êtes prêt à payer son produit 10 euros, il essaiera de vous le vendre 10 euros, qu’il lui ait coûté 9 euros ou 10 centimes… »
Si je vous suis bien, le commerçant ne fixerait pas son prix de manière arbitraire, mais – grosso modo – « au portefeuille du client » : si ce n’est pas ce qu’on appelle de l’arbitraire ! On voit mal d’ailleurs comment il détermine le prix que le client est prêt à payer : à tâtons ? En augmentant et baissant ses prix au jour le jour, pour voir ? Il faudrait pour cela supposer que tous ses clients aient le même portefeuille… ça ne tient pas debout ! De plus, contrairement à ce que vous affirmez, un bon commerçant n’est pas quelqu’un qui cherche à vendre le plus cher possible, mais quelqu’un qui cherche à avoir le plus de clients possibles. Et ces deux buts sont rarement compatibles.
« Tout le monde connaît la loi de l’offre et de la demande. Les volumes vendus diminuent quand le prix de vente augmente. »
La loi de l’offre et de la demande n’est pas du tout celle-là, c’est exactement le contraire de ce que vous dites ! La loi de l’offre et de la demande, c’est une loi qui veut que quand un produit n’existe pas en quantité suffisante pour satisfaire la demande, son prix augmente, et inversement. À l’opposé, vous affirmez que plus un produit est cher, moins il s’en vend, ce qui est une affirmation gratuite (si je puis me permettre) : si la demande continue d’augmenter pour ce produit, les ventes continueront d’augmenter malgré la hausse du prix. C’est ça la loi de l’offre et de la demande…
Concernant les bons de réduction, vous semblez supposer qu’ils sont basés sur un calcul de la part du commerçant – remarquons au passage que les bons de réduction sont rarement le fait du commerçant, et sont le plus souvent proposés par les marques qui ne contrôlent pas le prix de vente final, ce qui fausse déjà votre analyse, mais passons… – vous semblez donc supposer que le commerçant part du principe que les riches ne l’utiliseront pas mais que les pauvres le feront… De quels bons de réductions parlez-vous exactement ? Si c’est ceux que l’on trouve hors magasins (journaux, boîte aux lettres, etc.), il est évident que l’émetteur n’a qu’un intérêt, c’est que vous vous en serviez pour venir acheter son produit, que vous soyez riche ou pauvre (ou peut-être supposerez vous qu’il part du principe que vous allez venir pour acheter le produit, mais que vous aurez oublié le bon, et qu’il vous aura bien eu !). Soit c’est un bon de réduction immédiat et automatique au passage en caisse et dans ce cas-là, il ne fait pas la différence entre riches et pauvres. Soit vous parlez d’une offre de remboursement différé (ODR), et elles ont généralement pour but la constitution d’une base de données clients (je renvoie mon coupon avec mon adresse pour recevoir mon chèque de remboursement) ; dans ce cas-là aussi, le seul intérêt de l’émetteur est d’avoir le plus de retours possibles. Bref, dans tous les cas, je ne vois pas en quoi les différentes mécaniques de bon de réduction relève d’une quelconque « discrimination tarifaire » !
Votre analyse du mécanisme des cartes de fidélité est tout à fait fausse aussi : la mise en place d’une carte de fidélité (CF) donnant droit à réduction (ce qui n’est qu’un des modèles possibles pour une CF, il en existe bien d’autres) ne donne jamais lieu à une augmentation générale des prix liée à la mise en place de cette carte ! La CF, comme son nom l’indique, n’a pour but que de fidéliser le client, pas de cacher la mise en place d’une hausse parallèle et liée des prix ! Et si tout le monde ou presque offre une CF, c’est parce que ça marche !
Pour les pâtes, si le prix des de Cecco où autres est plus élevé que celui des marques de distributeur, c’est pour de nombreuses raisons parfaitement justifiées : elles sont de meilleure qualité et coûtent plus cher à produire, elles sont fabriquées en plus petites quantités, elles viennent de plus loin, elles sont commandées en plus petites quantités, elles « tournent » moins vite en linéaire, etc. Le prix psychologique joue à la marge. Et pour les mêmes raisons, oui, les farfalles reviennent plus chers que les spaghetti à produire, à acheminer et à vendre !
« Si le packaging des produits de premier prix est souvent si laid, ce n’est pas seulement parce qu’ils n’ont pas les moyens de se payer des graphistes. C’est parce qu’on veut dissuader les bobos d’en acheter. »
Là encore, c’est plutôt l’inverse ! On sait qu’à prix équivalent, un produit avec un packaging luxueux donnera l’impression d’être plus cher que celui avec un packaging « pauvre ». On ne fait donc pas des packaging « pauvres » pour faire fuir le bobo, mais pour mettre en évidence l’aspect économique du produit. Et les marques premiers prix (ou MDD, marques de distributeurs) ont largement de quoi se payer de bons graphistes (regardez quelles sont les agences de communication des différents groupes de distribution : celles qui se positionnent comme les moins chères sont loin d’être celles qui travaillent avec les plus petites agences) : elle vont seulement leur demander de faire un packaging à l’aspect économique.
Concernant les chips, j’avoue ne pas comprendre où vous voulez en venir avec votre exemple : les produits les plus vendus sont ceux qui sont le plus mis en avant et le plus facilement accessibles, c’est une règle basique… Votre exemple d’ailleurs n’est pas très raccord avec tout ce que vous dites jusque-là : obliger le bobo à se baisser pour trouver son produit !
Pour le circuit hard discount, les dernières études montrent au contraire que la cible est beaucoup plus large que ce que vous dites, et que, de plus en plus, les classes dites aisée n’hésitent plus à s’approvisionner dans ces circuits, ce qui n’est pas sans soulever quelques problèmes dans l’expression de leur positionnement pour les agences de communication notamment.
« chaque nouveau truc marketing pour différencier les prix prend toujours la forme d’une réduction par rapport à un prix de référence. »
C’est faux ! Il y a bien d’autres formes possibles : vous citez vous-même plus haut celui du packaging. Il y a aussi les offres liées, les primes directes ou indirectes, les jeux-concours, les produits « girafe », la publicité, etc.
« Du coup chaque introduction d’un nouveau mécanisme de réduction se traduit par une hausse du prix de référence »
Non ! Ce n’est en rien automatique ! Je ne dis pas que cela n’arrive jamais, mais c’est contraire au principe même de la réduction ! C’est comme si vous affirmiez que toute augmentation de salaire entraîne un surcroît de travail pour le salarié !
Quant à votre conclusion sur la vente sur internet, vous semblez partir du principe qu’elle consiste à vendre à des imbéciles riches qui ne tiennent aucun compte des prix, des choses plus chères que leur valeur. C’est encore faux, en vendant par internet vous offrez des services supplémentaires, que vous énumérez d’ailleurs, qui coûtent de l’argent, et c’est ce que vos clients payent dans le surcoût.
Pour conclure, je ne nie en aucun cas le phénomène du prix psychologique, mais c’est un phénomène très complexe qui demande, pour être analysé, beaucoup plus de finesses que vos assertions sans fondement, et votre réduction des consommateurs à deux catégories : la mère de famille pauvre et le bobo crétin ! La fixation d’un prix de vente pour un produit est un phénomène très complexe, dans lequel intervient une multitude de paramètres, mais il ne fait aucun doute que ce qui le détermine avant tout, c’est son coût de revient et de distribution, et pas l’avidité du commerçant ou l’imbécillité du consommateur !
Maintenant, tout à fait d’accord pour dire que la liste des produits et les circuits de distribution choisis pour faire ressortir une soit disant hausse des prix de 30% ne sont pas représentatifs. Mais nul besoin pour cela de votre démonstration approximative, qui relève curieusement d’une analyse marxiste du marché, réduisant celui-ci à une sorte de lutte des classes entre clients et marchands, où ces derniers nageraient sans vergogne dans « les eaux glacées du calcul égoïste » !
Dans tous les cas, je ne vous conseille pas de vous lancer dans le commerce, vous courriez à votre perte !
Désolé, j’en remets une couche, mais je viens de relire votre article, et il m’agace prodigieusement :
Tout votre raisonnement se base sur l’idée que les prix seraient fixés de gré à gré entre commerçants et clients, les premiers cherchant à vendre le plus cher possible (indépendamment même du prix de revient dites-vous !), les seconds se divisant en deux catégories, la première qui ne peut payer que le moins possible et l’autre qui serait prête à payer le plus cher possible par simple vanité. Le commerçant cherchant du coup toutes les manipulations possibles pour vendre à ces deux catégories les mêmes produits à des prix différents. Mais c’est une vue de l’esprit qui ne s’applique en rien à la réalité. Un commerçant ne peut pas ne pas tenir compte du prix de revient dans ces prix, et inversement il ne peut pas se baser uniquement sur le « plus cher possible » que le client est prêt à payer. Imaginons que ce plus cher possible ne couvre pas son coût d’achat, qu’est ce qu’il fait ? Il vend à perte ? S’il achète un produit 9 euros, comme vous le dites, vu ses frais, il ne peut pas le vendre 10 ! Où alors il fera faillite très vite. Quant aux clients, le même client peut relever des deux catégories, en passant par tout un tas d’autres, selon les produits et ce qui le motive à les acheter. C’est absolument ingérable !
Pour revenir sur les cartes de fidélité, si votre raisonnement était juste, elles n’existeraient pas dans les circuits bobos ou du luxe : or, vous trouvez aujourd’hui des cartes de fidélité ou assimilé (clubs de clientèle) partout : grands hôtels, marques de luxe et d’hyper luxe, marques bobos, compagnie aérienne first class, etc. Et à l’inverse, on ne les trouve pas chez les hard-discounters pour la simple raison que leurs marges ne leur permettent pas.
Pour les soldes, vous raisonnez comme si on avait le choix entre acheter un produit au prix normal ou acheter le même produit à prix soldé : mais les deux options ne se présentent pas au même moment ! Qui va acheter un produit lors de sa sortie au seul motif que ça lui évitera la cohue des soldes 6 mois plus tard ? Que vient faire la discrimination tarifaire là-dedans ?
Je vous avoue d’ailleurs ne pas bien comprendre ce concept de discrimination tarifaire. Voulez-vous parler de sélection par l’argent ? Si ce n’est que ça, bien sûr que cela existe, mais cela correspond toujours à une réalité économique : d’accord un pauvre peut difficilement s’offrir une nuit dans un palace, mais le prix d’une nuit dans un palace n’est pas fixée de manière arbitraire pour empêcher les pauvres de venir !
« la main invisible du marché » atteint spontanément un objectif social : faire payer les riches plus que les pauvres. »
Là encore, pour que ce soit vrai, il faudrait que ce soit pour les mêmes produits et les mêmes services. Pouvez-vous citer un seul produit, parfaitement identique et à service identique, qui soit plus cher pour les riches que pour les pauvres ? (à part les services de l’état par le biais des impôts, mais c’est une autre histoire…). La bouteille de Badoit coûte beaucoup plus chère à amener jusqu’à la table d’un client chez Coste (personnel, décoration, emplacement, etc.) que chez Casino (où c’est d’ailleurs le client qui se l’amène lui-même).
« Du coup, le prix de référence des produits débarrassés de tous type de réduction aura toujours tendance à augmenter plus vite que l’inflation. »
L’inflation étant le calcul de la hausse des prix de référence hors réduction, on se demande bien comment c’est possible !!! Vous êtes en train de nous expliquer que les prix augmentent plus vite que l’augmentation des prix !
Dernière chose : vous confondez – dans tous les sens du terme – dans votre raisonnement – et il ne tient que grâce à ça – les producteurs et les distributeurs comme si c’était tout un et qu’ils aient les mêmes objectifs. Ce n’est pas le cas ! À part pour les marques ayant leur propre réseau de distribution, mais même chez ces marques, réseau et production sont généralement clairement séparés et ont des optiques différentes qu’il n’est pas toujours facile de concilier d’ailleurs.
Je suis sûr que Liberal aura à cœur de vous répondre mais je suis sûr aussi d’une chose : il ne faut pas se mettre dans des états pareils. Avec une verveine achetée au prix que vous souhaitez dans la grande surface ou chez l’épicier de votre choix, je suis persuadé que vous parviendrez à ne pas suffoquer d’indignation pour si peu.
Liberal confirmera ou non mais je suis sûr qu’il n’a pas pu échapper à votre capacité de discernement si affûtée qu’il s’agissait là du billet d’un blog à vocation illustrative et non d’une thèse ou d’une étude économique exhaustive. Le niveau d’exigence que vous semblez requérir est certes réjouissant et flatteur, pour ce blog, mais si Liberal avait dû introduire toutes les réserves que vous introduisez (je ne me prononce pas sur le fond de ces réserves), je pense que son billet aurait perdu nombre de lecteurs d’emblée.
Surtout que sur le fond de ces réserves il y aurait beaucoup à dire également. Juste un exemple :
Il est tellement évident que le commerçant lors de son processus de pricing va tenir compte de son prix de revient pour ne pas vendre à perte que ça ne vallait pas la peine de le mentionner.
Le pricing lorsqu’il s’agit de vendre un produit s’adressant à une couche plus élevée (catégorisé haut de gamme ou pour un public haut de gamme) consiste à positionner son produit pour le vendre avec une marge encore supérieure.
C’est particulièrement valable dans le marché du luxe (la bijouterie est l’exemple type) mais pas seulement. Certains de mes produits ont un prix de revient inférieur au coût du flacon (je ne vous dirais pas quoi, na!), mais sont vendus très chers car ils ne sont utilisables que sur un secteur, une niche haut de gamme.
Je suis effectivement indigné par cet article, surtout sur votre site qui est d’habitude d’un niveau plutôt correct. En dehors de ça, je ne confonds pas non plus indignation et danse de saint guy, et peux parfaitement me révolter contre des théories marxo-lénifiantes, que l’on nous assène comme des vérités premières, sans suffoquer aucunement.
Et s’il est si évident que ça qu’il faut tenir compte du prix de revient pourquoi commencer cette article par : « un bon commerçant essaie de vendre son produit le plus cher possible, indépendamment de son prix de revient ».
Quant au reste je n’ai pas bien compris ce que vous voulez dire avec votre histoire de pricing.
Et pour le parfum, ou des produits apparentés, il est bien évident que ce n’est pas le prix du liquide lui-même que l’on paye !
« Et s’il est si évident que ça qu’il faut tenir compte du prix de revient pourquoi commencer cette article par : “un bon commerçant essaie de vendre son produit le plus cher possible, indépendamment de son prix de revient”. »
Je ne crois pas m’avancer beaucoup en disant que Liberal voulait dire que le prix d’un produit n’était pas uniquement pricé sur la base du prix de revient + marge résultant dans un produit vendu le moins cher possible. Mais que d’autres considérations liées aux acheteurs potentiels intervenaient et pouvaient dans certains cas majorer fortement cette marge.
D’autant que, si Liberal se met à nous asséner des théories marxo-lénifiantes, moi, je rends mon tablier.
oui koz sans parler de la perte des abonnés 🙂
Considérer que la fixation des prix résulte d’un rapport dialectique entre commerçants et clients ; que le but du commerçant est de réaliser la plus forte marge possible au détriment du client (comme celui du capitaliste est d’exploiter le plus possible le travailleur) ; que tous les outils marketing ne sont que des manipulations pour masquer des hausses de marge (de même que toutes les manoeuvres des capitalistes n’ont pour but que d’augmenter l’aliénation du travailleur) ; que les prix sont fixés selon un « à chacun selon ses moyens » ; que la société marchande se résume à la lutte de deux grandes masses aux intérêts opposés, les marchands et les clients, oui, c’est de la théorie marxiste.
Maintenant on peut toujours venir me dire que ce n’est pas ce que Libéral a voulu dire (vous imagnez bien, avec un nom pareil…), mais n’empêche c’est ce qui sous-tend tout ce qui est écrit, et je comprends d’ailleurs la déception de vos lecteurs de gauche qui ne comprennent pas bien la conclusion de l’article puisque tous les arguments avancés tendent à prouver que oui les prix ont bel et bien augmenté dans des proportions et de façon injustifiée.
Quant à l’argument selon lequel s’il avait fallu donner des explications plus circonstanciées, ça aurait fait fuir les lecteurs, j’avoue qu’elle me laisse sans voix… Dans ce cas, vous aviez effectivement raison : mon indignation est plus que déplacée, et j’ai perdu mon temps en prenant votre blog au sérieux.
En plus, l’ai de rien, dans « lénifiant » il y a un peu de Lénine si vraiment on gratte.
je complète par deux points:
-la maximisation de l’utilité globale dans le cas « normal » où le « bobo plein aux as » a moins d’ oursins dans les poches que » la mère de famille qui a du mal à joindre les deux bouts » plaide, au delà des artifices signalés par liberal (et il y en a d’autres) , plaide donc clairement pour la négociation des prix, le marchandage pratiqué sur les marchés et dans les pays « pauvres »…
– l’utilité décroissante des euros en fonction des revenus plaide clairement pour l’impôt progressif…les 1000 euros de plus que je paye au fisc au delà d’un impôt proportionnel ma font moins défaut qu’à un Smicard désargenté….
ce sont les mécanismes de l’échange, du marché, du meilleur équilibre général réalisé apr les prix, la fameuse « main invisible.. »
Bon article de vulgarisation à prendre au 2nd degré pour Mr Germain qui nous a sorti le lexique de son ouvrage de Marketing des années 50.
Pour apporter un peu de grain (de blé) à moudre et surtout une partie plus occulte de la mécanique de fixation des prix, je vous donnerai quelques éléments complémentaires.
La fixation du prix réside dans la capacité à maximiser ce dernier et donc non pas la marge mais les marges. Elle est faite par différents biais:
1/celui du prix de revient du fournisseur tout d’abord. Si la fabricant de pates achète son blé plus cher (ce qui est le cas aujourd’hui), ses pates lui couteront plus également. Il sera alors contraint d’augmenter son prix de vente ou de délocaliser son usine en jouant sur ses frais fixes s’il venait à sortir du marché.
2/ Le niveau de qualité ensuite, les révisions des process… tous ces éléments qui peuvent contribuer à rester dans le marché en compensant des hausses non maîtrisées.
3/ La segmentation dans les magasins joue un rôle primordial.
Barrila au bobo, la MDD à la mère de famille nombreuse.
Les marques les plus chères sont les référents du magasin et du marché, tous les autres produits sont accrochés derrière cette locomotive sans que cela soit forcément justifié.
En effet une marque a des coûts de R&D, de communication, d’amortissements… nécessaires que n’ont pas forcément les MDD (marques de distributeur) qui prennent la place dans un nid parfois douillet qu’elles n’ont pas fait, sans investissement donc.
4/ La comparaison Marque / MDD ne s’arrête pas là puisque la structure tarifaire du cul de l’usine au panier de la ménagère n’est pas du tout la même. Attention ça va devenir plus technique et je vais essayer de rester simple.
Le fabricant qui vend sa marque Barilla au distributeur Carrefour, a un prix de vente net qui correspond le prix auquel il facture Carrefour; auquel il faut rajouter les marges arrières (BFA, catalogues, gondoles…) qui sont des factures de services facturées par Carrefour à Barilla.
Ce sont les fameuses marges arrières que veut faire péter le gouvernement. Comment cela fonctionne-t’il?
Années après années, la distribution prenant un poids considérable auprès des fabricants (à quelques exception prêt), a « forcé » les fabricants à payer toujours plus cher pour être présent dans les magasins. Les entreprises dont la survie est largement liée au fait d’être présent dans ces magasins a accepté le deal. Sauf que Carrefour sait très bien qu’elle ne peut pas tirer sans arrêt sur la vache sous peine de la voir mourrir. Donc cela s’est traduit par des hausses tarifaires du fabricant, liées non pas à l’augmentation du prix de revient mais pour répondre aux besoins financiers croissants de la distribution. A force, Il y avait des incohérences telles que certains fabricants (jus d’orange, saucisson) payaient des remises arrière de plus de 70% (cela a été révisé depuis pour ces cas extrêmes). Le dindon est alors le consommateur qui paye pour tout le monde.
Pour les MDD, les achats se font majoritairement en prix triple nets sans marge arrière. Sachant que la vente à perte s’effectue non pas sur la prix d’achat triple net mais sur le prix net facturé. On arrive dans une situation ou la MDD est vendue moins chère tout en assurant une rentabilité meilleure au distributeur, mais sans la Marque il est très difficile à la MDD d’imposer un prix et donc une marge élevée.
5/ sur la vente à perte, une des parades, avant la réintégration possible des marges arrières dans le prix de vente que prone le gouvernement mais qui n’arrange ni distributeur, ni fabricant, provient des cartes de de fidélité. On massifie une remise ou un gain et in fine on massifie la réduction qui peut se retrouver sur un seul produit qui serait alors revendu à perte. Au passage, on fait raquer le distributeur pour avoir mis son produit dans le paquet promo. Mr Leclerc, Robin des bois du consommateur coté pile est coté face bien pire que le sherif de Nothingham avec les distributeurs, le plus grand racketteur de France.
Pour Mr Germain, la vente à perte ou même à marge 0 éxiste, pour les distributeurs cela s’appelle un produit d’appel justement. Pour les fabricants assurer une rente arrière importante à son distributeur peut parfois assurer un prix de vente marché à marge 0 pour ce dernier mais uniforme sur le marché. C’est le cas de l’électro portatif ou tous les distributeurs margent au même prix, à savoir 0, mais ont un revenu arrière confortable. Si le gvt change la règle, ça va être une joyeuse foire d’empoigne.
6/ Les business models des distributeurs joue un rôle important, le kilo de pate équivalent coute plus cher à Carrefour qu’à Lidl, les structures n’étant pas comparables.
Carrefour et consorts ont creusé le lit du hard discount qui est le meilleur modèle économique aujourd’hui et certainement pas le moins rentable.
Carrefour et autres sont contraints en une fuite en avant pour se différencier tant en terme de produits que de largeur de services, pour assurer leur développement, payer leurs charges de structures et assurer leurs marges.
Enfin il ne faut pas oublier que le choix consommateur est dans la plupart des cas le magasin le plus proche. Si celui ci est proche de hard discounters, vous paierez un prix raisonnable la concurrence faisant son oeuvre. S’il est tout seul, vous contribuerez plus en moyenne au résultat de l’enseigne concernée.
Après, le meilleur moyen de payer moins cher ses tomates est de les faire pousser dans son jardin ou sur une jardinère. Pour les pates, idem avec du blé machine en plus et des poules, quoique avec Monsanto!!!
Pour les lecteur « lénifiants » qui sauteraient sur la hausse des prix concerté entre fabricant et distributeur pour justifier la baisse du pouvoir d’achat actuelle, cette mécanique existe depuis plus de 20 ans.
Ce gvt est le seul a véritablement essayer de l’enrayer depuis lors.
S’il faut chercher les problématiques de pouvoir d’achat il faut plutôt regarder du côté des nouveaux indispensables que sont les Nike au pied pour tous, les portables blue tooth et forfait +++ pour tous, le plasma 120 cm pour tous… qui font que certains ne peuvent même plus se payer un paquet de pates même de dsitributeur, l’arbitrage ayant été fait ailleurs.
Salut,
Les produits augmentent de 50% et tout le monde en est conscient mais personne ne fait rien. Le plan Chatel a changé ma vie lol. Je paie moins cher ma hot line Neuf lol C’est de l’ironnie biensûr malheureusement. Vive la galaire des personnes handicapées et étudiantes de surcroît à qui on veut diminuer les aides qui leur permettent de survivre et non pas de vivre. Allez sur mon blog, j’ai écrit un petit texte pour m’amuser sur le pouvoir d’achat et c’est grace à ca que j’ai connu ce blog et cet article.