Bettencourt, Renault, la FFF, et ta mère en mp3 sur le web

Ah, la technologie va si vite !

Quand je pense à Q, qui s’ingéniait à élaborer des gadgets discrets et perfectionnés pour que James puisse tout à la fois photographier, filmer et enregistrer (quoique, à la réflexion, James enregistrait très peu), je me dis que la démocratisation des engins d’espionnage nous a aussi fait perdre ce romantisme là.

Rien ne nous empêche certes de procéder en savourant une vodka-martini mélangée au shaker, pas à la cuillère, mais pour le style, on s’arrête là : aujourd’hui il suffit de poser son iPhone quelconque bien en évidence sur la table, comme tout participant à une réunion, pour enregistrer tous les propos tenus, avec pour seule limite la durée de vie médiocre de la batterie de l’appareil.

Le dernier épisode en date est bien sûr l’affaire de la FFF, à propos de laquelle Mediapart a osé un titre et un chapeau odieux et à première vue mensongers, mais propice à vendre les abonnements qui seuls vous permettront d’accéder au verbatim intégral de la réunion, et d’assurer la rentabilité du site.

Il y a quelques semaines, L’Express publiait les enregistrements d’une réunion au siège de Renault, au cours de laquelle était évoqué le sort des salariés accusés à tort d’espionnage. Parmi les personnes ainsi écoutées, Jean Reihnart, l’avocat de la société Renault, dispensant son conseil aux dirigeants de sa cliente, et interrogeant le responsable de la sécurité à l’origine des accusations.

Il y a bientôt un an commençait l’affaire Woerth / Bettencourt, sur la base des enregistrements des conversations d’une vieille dame, certes la plus fortunée de France, mais d’une vieille dame tout de même.

Trois affaires coup sur coup en moins d’une année, voilà qui crée la tendance.

Bien sûr, à chaque fois, une cause justifiera à la fois l’écoute et sa publication. Hugues, qu’une affection compréhensible pour ses confrères, sous le feu de sa critique, anime encore, note que les gazettes publient les extraits des écoutes « sans toutefois épouser la cause du Ganelon à l’attitude inqualifiable et aux objectifs malsains, ça va sans dire ». Ca irait mieux en le disant, puisque l’on enregistre (oups) bien peu d’interrogations sur le procédé. L’interrogation est d’autant moins en Cour que l’on n’ira tout de même pas défendre ces salauds du pouvoir, politique, patronal et même footballistique.

S’ils le font un peu, les mêmes, ou leurs confrères, pourraient s’intéresser davantage audit Ganelon. Dans ces sphères blindées de luttes de pouvoir, il serait coupable d’imaginer que l’enregistreur ne soit mû que par la noblesse de la cause. La formule usuelle traduit d’ailleurs un relatif embarras quant à la démarche ou, à tout le moins, l’intention de le masquer : notez ainsi que lesdites gazettes se prévaudront toujours de « s’être procuré les enregistrements de… », alors qu’ils se sont bornés à répondre positivement et fébrilement à la démarche empressée de l’enregistreur. Au Monde, d’ailleurs, Pascale Robert Diard, chroniqueur judiciaire qui a laissé s’échapper les fameux enregistrements Bettencourt, n’est pas louée pour son recul, mais a du s’en expliquer longuement.

Mais soit : ne paraissons même pas défendre les uns et les autres. Il reste une implication pratique de cette nouvelle tendance : toute réunion peut être enregistrée, jusqu’aux réunions les plus confidentielles, jusqu’à celles au cours desquelles un avocat travaille à la défense de son client. Il paraît dès lors avisé désormais, dans la moindre de ces réunions, de requérir des participants qu’ils laissent leurs appareils dans une boîte en plomb verrouillée à l’entrée de la salle de réunion. Ca risque d’être sport, compte tenu de la manie qu’ont certains de tripoter leur appareil en cours de réunion, mais cela paraît indispensable.

Et puis tentons d’universaliser, parce qu’il faut toujours le tenter, hein, ça permet d’essayer d’impliquer tout le monde : si la société ne fait plus état d’une quelconque réprobation morale à l’encontre de ces procédés déloyaux, ne serait-ce qu’à l’occasion d’un caveat plus ou moins musclé, il faut s’attendre à ce que le procédé prospère. Édifiés par les comportements observés « là-haut » et persuadés que le comportement est licite et légitime, bientôt plus aucun entretien préalable au licenciement qui ne sera enregistré (par le salarié ou par le patron) et même plus aucune assemblée générale de club de philatélie qui ne le soit. D’ores et déjà, prévoyez d’organiser les prochaines dans un environnement bruyant, tel un hall de gare, pour rendre l’enregistrement inutilisable. Et mettez-vous un pavé sur la langue.

Qui a parlé de société de défiance ?

 

credit photo : Florin Hatmanu


En savoir plus sur Koztoujours

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Billets à peu près similaires

Aucun billet similaire (même à peu près).

43 commentaires

  • faudrait rencontrer les gens que dans des bars à bière… et bruyants, (Quoique, ils seraient capables de nettoyer le fichier son.)ou dans des confessionnaux silencieux (et non dotés de micros pour autant que je sache.)

  • Orwell serait encore de ce monde qu’il serait sans doute effrayé que cette société d’espionnage entrain de naître ne soit pas le fait d’un régime totalitaire mais d’une société démocratique. On justifie après coup ces divulgation au nom de la transparence mais cela donne aux journalistes une position de censeurs et de moralisateurs qu’ils ne méritent pas. Je ne crois pas que le quatrième pouvoir puisse être aussi puissant sans aucun contrôle du peuple.

  • Ca me rappelle la loi sur la propriété de l’image. Les abus ont entraînés une réaction contraignante pour les médias, celle de flouter toute personne susceptible d’apparaître…

    La même chose risque d’apparaître pour les supputées citations (le SMS de Sarkozy) ou les retranscriptions vocales…

  • Oui, il va falloir créer une loi sur la propriété de la parole, et pénaliser tout enregistrement sans l’accord des participants si on veut arrêter cette prolifération malsaine…

  • Dans le même genre il y avait aussi l’émission « Les infiltrés » il y a un ou 2 ans. Des « journalistes » cachant leur profession et leur identité passaient quelques semaines dans le groupe qu’ils avaient choisi d’infiltrer (maisons de retraite, ultra-cathos, pédophiles…) et enregistraient tout. Ensuite on diffusait à une heure de grande écoute un montage accablant qui établissaient qu’ils étaient tous des tortionnaires, des fascistes ou des pédophiles.

    Il y avait eu quelques rares protestations de journalistes jugeant que c’était déshonorant (notamment Aphatie, si je me souviens bien).

    Vychinski disait : « Donnez-moi dix lignes de n’importe qui, et je le fais fusiller »

  • vu le mal que j’ai à réécouter des homélies que j’ai pu enregistrer dans les églises,
    pourtant bien sonorisées par ailleurs,
    il semble que la place la plus sûre pour dire des trucs qu’on ne veut pas voir répéter
    est l’ambon.

    fail

  • On peut se poser quelles limites poser aux journalistes. Ils se présentent comme incarnant la vertu et moralisent tout le monde. Ils ne sauraient admettre une quelconque entrave au nom de la liberté d’information. Mais cette liberté doit elle, peut elle, être absolue? La question semble insoluble car il est bon de ne pas entraver les médias (encore que vu leur pluralisme en France cela pourrait être bien^^), par contre les laisser agir sans entrave vont faire qu’ils seront totalement hors contrôle et de part leur position apte à imposer leurs codes à la société et ce sans aucune légitimité. Une solution serait une forme d’auto-contrôle mais au vu des évènements récents j’ai des doutes. Les journalistes ne peuvent être nos imams et nos gourous, mais comment les empêcher de le devenir, se parant de la vertu de l’information…

  • Je partage cette indignation car je croyais naïvement que les journalistes étaient tenus par une déontologie. Donc ces règles se perdent, la force du marché, le marché de l’info, est implacable, elle aveugle la conscience.

    Sur le sujet révélé par l’indiscrétion, je note que la question de la double nationalité mériterait un débat. Certaines nations ne la tolèrent pas, la France l’accepte.

  • Quel est ce film qui avait connu un succès étonnant au vu de son genre…?

    Ah oui, le Grand Silence 🙂

  • J’ai lu quelque part que Yves Duteil (le chanteur) constatait que notre société souffrait de cynisme et de dérision: c’est bien vrai, et je pense que ça rejoint le fond de l’article ci-dessus?

  • Et on ne parle pas de Galliano ?

    Sur le fait d’enregistrer, je ne sais pas à quel point la pratique est déloyale à une époque où on subit en tiers passant les conversations intimes d’un petit peu tout le monde qui n’a pas introspecté son rapport aux technologies mobiles.

    En revanche déballer l’enregistrement d’une réunion privée offre de quoi douter en effet.
    Tant qu’aucun acte délictueux n’a été commis, n’est-ce pas de fait un procès d’intention ? Envisageons ceci : si le cadre n’avait pas été auparavant mis à pied, l’impact de la voix de Renault fuitée sur le web aurait-il été le même ?

    En ce qui concerne la FFF, il eût fallu prouver qu’une discrimination à la sélection avait eu lieu, et se servir alors des bandes comme élément aggravant. Mais ce qui est répréhensible, en plus de choquer et de nuire à l’image publique, c’est que des propos publics — tenus en publics, ou bien publiés après coup — soient une source de discrimination. C’est dire à quel point la manœuvre de les publier, bien plus que de les enregistrer, porte atteinte aux auteurs. D’une part avant cette manœuvre la réunion avait peut-être été utile afin de « dégrossir » les pensées (un des participants s’indigne en direct des propos tenus, il me semble. De surcroît, après une telle confrontation d’idées à bâton rompu les réflexions personnelles peuvent se faire et les avis mûrir), d’autre part après la publication les auteurs des propos deviennent quasiment des justiciables.

    Qui osera ensuite émettre une idée ?

  • @Koz : Vous inversez la moralité des choses, dans un glissement assez acrobatique, lorsque vous prétendez que celui qui étale la vérité sur la place publique est « déloyal » (selon votre expression) alors qu’il ne fait que mettre en évidence un double discours ou une hypocrisie, ce qui est réellement déloyal !

    @ Condé : à l’air d’internet, les journalistes ne peuvent avoir le rôle que vous leur prêtez, n’importe qui est susceptible de relâcher un enregistrement pour le propager largement. Ou si vous préférez, n’importe qui devient journaliste… Ils ne dominent l’information que pour ceux qui leur font exclusivement confiance !

  • Oui, nous sommes aujourd’hui dans une société de défiance, particulièrement envers les élites et plus particulièrement les politiques

    Il y a quinze jours je publiais un article intitulé corruption et journalisme, où je relevais un article paru dans France soir qui accusait un élu de corruption et je notais à partir de nombreux faits que l’article était plein d’erreurs et d’à peu près, un très mauvais travail de journaliste
    http://verel.typepad.fr/verel/2011/04/des-responsables-politiques-prendraient-leurs-aises-avec-largent-public-ce-nest-pas-nouveau-mais-de-plus-en-plus-d%C3%A9no.html#more

    Certains de mes commentateurs habituels, gens sérieux et cultivés, m’ont fait comprendre que l’essentiel était de dénoncer la corruption des politiques

    J’ai repris ma plume pour expliquer qu’on ne pouvait croire les médias sur parole
    http://verel.typepad.fr/verel/2011/04/on-ne-peut-croire-les-m%C3%A9dias-sur-parole.html
    Les mêmes m’ont répondu que sur un tel sujet, la priorité était de dénoncer les élus

    J’ai réitéré pour expliquer que la fin ne pouvait justifier les moyens, mais les mêmes ont persisté
    http://verel.typepad.fr/verel/2011/04/la-fin-ne-justifie-pas-les-moyens.html

    Oui, la défiance est arrivée à un point tel que tout semble permis contre les hommes politiques
    Médiapart joue sur du velours et caresse les lecteurs dans le sens du poil

  • ça devrait tomber sous le couperet d’Hadopi 14 :
    On enlèverait la batterie du Dumb phone au troisième avertissement.

    Il va falloir se balader maintenant avec des lunettes noires et un laryngophone doté d’une électronique bien simple style Donald Duck.

    Bien entendu on signera avant chaque réunion une note de confidentialité et on sera accompagné de son avocat.

  • En même temps, si Gergorin, Villepin, Lahoud avaient eu avec eux un petit micro, on aurait économisé du temps, de l’argent, de la salive, des accusations réciproques de menterie…

  • Ça aurait pu t’amener à écrire un billet fleuve, voire une thèse, mais on pourrait relier ça à deux sujets que tu as déjà traités : Facebook et Wikileaks. Chaque cas est spécifique, c’est entendu, mais ils me semblent participer d’une dénégation du droit à la sanctuarisation de l’espace privé qui était pourtant une des plus belles conquêtes de la civilisation moderne. Zuckerberg, Assange, Plenel, savent-ils bien quelle société ils sont en train de mettre en place ?

  • Un petit extrait du catéchisme de l’Eglise catholique ? 🙂

    V. L’usage des Moyens de communication sociale

    2493 Au sein de la société moderne, les moyens de communication sociale ont un rôle majeur dans l’information, la promotion culturelle et la formation. Ce rôle grandit, en raison des progrès techniques, de l’ampleur et de la diversité des nouvelles transmises, de l’influence exercée sur l’opinion publique.

    2494 L’information médiatique est au service du bien commun (cf. IM 11). La société a droit à une information fondée sur la vérité, la liberté, la justice, et la solidarité :

    Le bon exercice de ce droit requiert que la communication soit, quant à l’objet, toujours véridique et – dans le respect des exigences de la justice et de la charité – complète ; qu’elle soit, quant au mode, honnête et convenable, c’est-à-dire que dans l’acquisition et la diffusion des nouvelles, elle observe absolument les lois morales, les droits et la dignité de l’homme (IM 5).

    2495  » Il est nécessaire que tous les membres de la société remplissent dans ce domaine aussi leurs devoirs de justice et de vérité. Ils emploieront les moyens de communication sociale pour concourir à la formation et à la diffusion de saines opinions publiques  » (IM 8). La solidarité apparaît comme une conséquence d’une communication vraie et juste, et de la libre circulation des idées, qui favorisent la connaissance et le respect d’autrui.

    2496 Les moyens de communication sociale (en particulier les mass média) peuvent engendrer une certaine passivité chez les usagers, faisant de ces derniers des consommateurs peu vigilants de messages ou de spectacles. Les usagers s’imposeront modération et discipline vis-à-vis des mass média. Ils voudront se former une conscience éclairée et droite afin de résister plus facilement aux influences moins honnêtes.

    2497 Au titre même de leur profession dans la presse, ses responsables ont l’obligation, dans la diffusion de l’information, de servir la vérité et de ne pas offenser la charité. Ils s’efforceront de respecter, avec un égal souci, la nature des faits et les limites du jugement critique à l’égard des personnes. Ils doivent éviter de céder à la diffamation.

    2498  » Des devoirs particuliers reviennent aux autorités civiles en raison du bien commun. Les pouvoirs publics ont à défendre et à protéger la vraie et juste liberté de l’information  » (IM 12). En promulguant des lois et en veillant à leur application, les pouvoirs publics s’assureront que le mauvais usage des média ne vienne  » causer de graves préjudices aux mœurs publiques et aux progrès de la société  » (IM 12). Ils sanctionneront la violation des droits de chacun à la réputation et au secret de la vie privée. Ils donneront à temps et honnêtement les informations qui concernent le bien général ou répondent aux inquiétudes fondées de la population. Rien ne peut justifier le recours aux fausses informations pour manipuler l’opinion publique par les média. Ces interventions ne porteront pas atteinte à la liberté des individus et des groupes.

    2499 La morale dénonce la plaie des états totalitaires qui falsifient systématiquement la vérité, exercent par les médias une domination politique de l’opinion,  » manipulent  » les accusés et les témoins de procès publics et imaginent assurer leur tyrannie en jugulant et en réprimant tout ce qu’ils considèrent comme  » délits d’opinion « .

  • Je vais tenter d’apporter un peu de contradiction dans ce bel unanimisme. Il ne s’agit aucunement de désanctuariser un espace privé. On peut difficilement penser que la diplomatie américaine, ou, pour ce qui concerne ce billet, les réunions des instances de la FFF, soient des espaces privés. On peut en tous cas penser que les habitudes de privatisation de ce genre d’espaces ne sont pas légitime.

    D’autre part, le journalisme d’investigation, celui qui se constitue en quatrième pouvoir, n’existe que parce qu’il cherche à avoir accès à des informations dissimulées. Les méthodes d’obtention de ces informations sont donc forcément « non officielles », et ce n’est pas nouveau. Heureusement, la loi encadre ces méthodes, et elle a été mise à contribution pour juger de la recevabilité des écoutes du majordome dans l’affaire Bettencourt-Woerth. Rien n’empêche la FFF de porter plainte contre l’enregistrement et la diffusion de ses réunions, si c’est illégal. Sinon, on vit dans une société où le principe de base est que ce qui n’est pas interdit est légal, et non pas l’inverse (ce qui n’est pas autorisé est illégal).

    Je voudrais aussi faire remarquer que dans l’affaire de la FFF, celui qui a procédé aux enregistrements l’a fait explicitement pour dénoncer une attitude qu’il considérait comme indigne, ne se dissimule pas de l’avoir fait , et indique qu’il l’a fait parce que ce qu’il entendait dénoncer existait depuis longtemps. On peut par exemple s’interroger sur le choix de Domenech d’avoir refusé de titulariser les joueurs arabes, et sur sa pertinence sportive. L’idée d’établir un quota dissimulé de joueurs bi-nationaux est évidemment illégale, et mettre au jour un comportement illégal est compliqué. Sans les enregistrements, on aurait accusé le bonhomme de mensonges, et tout ça aurait fait pschit.

    Enfin, la mise en place d’une société de la visibilité totale est d’abord le fait des pouvoirs en place, par de multiples méthodes (vidéosurveillance, fichiers multiples, enregistrement des navigations internet des particuliers, localisation des téléphones portables, enregistrement des déplacements dans les transports en commun, enregistrement des achats effectuées par carte bleue, et je ne remonte pas jusqu’au système échelon et autres procédures d’écoute à grande échelle). Attribuer la responsabilité d’une telle dérive aux journalistes me paraît donc focaliser le problème sur un contre pouvoir sans questionner le pouvoir.

    D’ailleurs, hein, si ils n’ont rien à se reprocher, ça ne devrait pas leur poser de problèmes?

  • Je suis membre du comité d’une organisation qui se situe entre le club de philatélie de Koz et la FFF. Je confirme qu’il est préférable de mettre un pavé sur la langue. Pas parce que quelqu’un pourrait t’enregistrer avec son iPhone (je n’avais même pas pensé à cette possibilité, mais vu le panier de crabes que s’en est et ne nombre de iPhones sur la table, ça ne m’étonnerais pas). Comme partout dans ce genre d’organisation, c’est truffé d’incompétents, de jaloux et de menteurs. Je n’envoie plus de mails à des « amis » avec des commentaires cyniques ou avec des remarques sur quelqu’un d’autre avec la mention « tu gardes cela pour toi » parce qu’il y a une forte chance que ce mail va être réexpédié un jour à la personne en question en Cci. De plus, je ne réponds jamais sur le même ton de certains mails que je reçois. Du genre de ce qu’on entend dans les écoutes Renault (entuber, merdier, ça part en couilles mais grave, arrache le cul, etc. Par contre, pifounet, j’aime bien).

    Lors des réunions du comité j’avais tendance à quitter la réunion une fois ma partie de l’ordre du jour dont je suis responsable était traitée (j’ai une famille et quand je rentre tout le monde dort et je ne vois que l’assiette du repas dans le micro-ondes). C’était une très mauvaise idée. Dès que tu n’étais plus là, les gens profitaient pour raconter n’importe quoi sur ta gestion. Il y a une règle que j’ai découverte : dans une organisation où tu fais du bénévolat, plus tu en fais, plus les autres, qui ne font rien, te critiquent ®.

    Il y a trois choses que tu ne peux plus rattraper : La flèche lâchée, l’opportunité manquée et la parole parlée. Et si en plus elle est enregistrée, t’es foutu.

  • niamreg a écrit : :

    On peut difficilement penser que la diplomatie américaine, ou, pour ce qui concerne ce billet, les réunions des instances de la FFF, soient des espaces privés. On peut en tous cas penser que les habitudes de privatisation de ce genre d’espaces ne sont pas légitime.

    J’ai la faiblesse de penser que tout n’a pas à être public. Concernant la diplomatie, pour des raisons qui me paraissent évidentes. Mais concernant les échanges au sein de la FFF également. On ne harcèle pas Blanc, par exemple, sur des actes, mais sur des paroles qu’il a tenues dans un lieu qui, excusez-moi, reste privé. Ou du moins le croyait-il, et c’est là qu’est la déloyauté. Si réellement, ces espaces doivent être publics, qu’on le dise.

    L’idée d’établir un quota dissimulé de joueurs bi-nationaux est évidemment illégale, et mettre au jour un comportement illégal est compliqué.

    Ce n’est pas parce que c’est compliqué à prouver qu’on peut autoriser toute méthode. Tous les jours, des policiers lambda l’apprennent à leurs dépens sur des affaires ordinaires. Pourquoi en serait-il autrement ici ?

  • Je ne crois pas que Laurent Blanc soit « harcelé », et les propos qu’il a tenus, ainsi que les décisions, éventuellement futures, qu’il prend, le sont en tant que sélectionneur national, et pas en tant que Laurent Blanc personne privée. L’enregistrement du majordome de Bettencourt était de ce point de vue plus douteux, et il a été reconnu par la justice comme recevable. Mais je suis bien d’accord que la légalité est une limite réelle pour tous. Il n’en est certes pas autrement ici. Quant à la loyauté, dans le monde professionnel, ma foi, je n’y crois plus beaucoup.

  • Le sujet, où s’affrontent recherche de la vérité et respect de la vie privée, est complexe et ne peut être tranché si facilement. Chaque cas me semble différent. Personnellement, je pense que lorsque règnent le mensonge et la dissimulation, jusqu’au sommet de l’Etat (par exemple dans l’affaire Bettencourt), la vérité ne peut émerger qu’au moyen de méthodes que certains peuvent juger contestables…

    Là où je serais sans nuance, c’est dans l’affaire Renault. Je conseille à tous ceux qui n’auraient pas entendu (sur le site de L’Express) l’entretien entre le directeur juridique de Renault et le jeune cadre mis à pied de l’écouter. C’est vraiment édifiant et terrifiant ! Et ça l’est d’autant plus que ce directeur juridique ringard et méprisant estime n’avoir fait que son boulot et que le jeune cadre lui a même pardonné en estimant qu’il avait été victime d’un dysfonctionnement. Cela en dit plus long sur la manière de fonctionner des entreprises que tout long discours… Et c’est Renault qui avait décidé d’enregistrer l’entretien sans le dire au salarié (ce qui est évidemment totalement illégal et moralement indéfendable).

  • En même temps, on est devenu une société du son, de l’image et du « je ne crois que ce que je vois. » Tiens, quand on pense aux gueulantes poussées sur le net parce que le cadavre de Ben Laden n’est pas exposé en place publique : « ça cache quelque chose… »

    Et quand bien même c’est vu ou c’est filmé, il y en a toujours pour douter. Donc, non, c’est pas dur non plus.

  • niamreg a écrit : :

    On peut difficilement penser que la diplomatie américaine, ou, pour ce qui concerne ce billet, les réunions des instances de la FFF, soient des espaces privés.

    Bien d’accord avec vous pour établir cette distinction essentielle. Dans un état de droit la transparence doit être maximale s’agissant de la sphère publique (gouvernement, administration…) et le respect de la vie privée doit être maximal s’agissant de la sphère privée.

    Je partage ainsi votre avis que le département d’Etat américain fait partie de la sphère publique. En revanche, la FFF est une association loi 1901 tout ce qu’il y a de plus indépendante. Les réunions de travail qui s’y tiennent doivent donc être protégées de la curiosité malsaine d’Edwy Plenel au même titre que vos conversations à la table du dîner familial.

    niamreg a écrit : :

    L’idée d’établir un quota dissimulé de joueurs bi-nationaux est évidemment illégale

    Non. Dans un état de droit une idée n’est pas illégale. Dans un état de droit l’expression d’une idée n’est pas illégale. Dans un état de droit, seuls les actes peuvent être illégaux. Il n’y a absolument rien de répréhensible à envisager de faire un acte illégal si on ne le fait pas, notamment parce qu’il est illégal. C’est à ça, entre autres, que servent les avocats. On leur demande si ce qu’on envisage de faire est légal, et dans la négative, comment on peut atteindre l’objectif voulu en restant dans la légalité.

    Après, se pose la question de savoir si instaurer des quotas de joueurs bi-nationaux eût été illégal. Je suis beaucoup moins catégorique que vous sur cette question. D’abord j’observe que la discrimination sur le critère de la nationalité semble autorisé dans le football professionnel puisqu’à ma connaissance, l’accès à l’équipe de France est réservée aux détenteurs d’un passeport français. Ensuite, je sais bien (et je déplore) qu’une avalanche de textes de lois interdisent divers types de discrimination, mais je n’ai absolument pas les idées claires sur ce que ça donne concrètement. Il y a quelques mois, la présidente du groupe Areva a été assignée pour avoir déclaré publiquement avoir mis en place des pratiques discriminatoires fondées sur des critères ethniques et sexistes. Elle a été relaxée, à ma grande surprise. Enfin Jules, qui connaît le droit infiniment mieux que vous et moi réunis, soutien que c’est légal en droit français mais contraire au droit européen.

    niamreg a écrit : :

    mettre au jour un comportement illégal est compliqué. Sans les enregistrements, on aurait accusé le bonhomme de mensonges, et tout ça aurait fait pschit.

    Si le bonhomme s’intéressait à faire cesser des pratiques illégales, il aurait transmis son enregistrement à un juge, pas à un inquisiteur.

    Le statut légal de tout ceci est particulièrement bancal. Les seuls actes illégaux que je vois ne sont pas là où vous croyez.

    Il y a le fait d’enregistrer une conversation privée à l’insu des participants et de la rendre publique.

    Plus grave, il y a la diffamation voire la calomnie manifeste de la part de Mediapart qui titrait : « Foot français: les dirigeants veulent moins de noirs et d’arabes ». C’est clairement faux, Mediapart avait tous les éléments pour s’en rendre compte, l’intention de nuire est patente, et je pense que Plenel aurait du mal à invoquer la bonne foi journalistique dont wikipedia nous apprend que « quatre éléments doivent être réunis pour que [son] bénéfice […] puisse être reconnu au prévenu : la légitimité du but poursuivi, l’absence d’animosité personnelle, la prudence et la mesure dans l’expression, ainsi que la qualité de l’enquête ».

    niamreg a écrit : :

    Attribuer la responsabilité d’une telle dérive aux journalistes me paraît donc focaliser le problème sur un contre pouvoir sans questionner le pouvoir.

    On invoque toujours un idéal supérieur quand on veut empiéter sur la liberté des autres. Mediapart, loin d’être un « contre-pouvoir », est ici un pouvoir et agit exactement comme « le » pouvoir.

  • Si l’on est dans une société de défiance, c’est quand même qu’il y a des raisons. Quand deux chefs d’Etat, parmi les plus démocratiques de la planète (Bush et Blair) mentent sciemment au monde entier pour justifier une guerre (pour ne citer que cet exemple, parmi beaucoup d’autres de portée moindre), il ne faut pas s’en étonner…

  • Jeff a écrit : :

    Le sujet, où s’affrontent recherche de la vérité et respect de la vie privée, est complexe et ne peut être tranché si facilement. Chaque cas me semble différent.

    +1. La déloyauté du procédé peut parfois être justifiée par le besoin de mettre au jour des choses vraiment graves.

    L’affaire Bettencourt n’est pas un très bon exemple, car l’objectif n’était pas du tout de mettre au jour une possible affaire d’État, mais plus simplement de prendre l’avantage dans un conflit privé. Les révélations d’intérêt public n’ont été qu’un effet de bord.

    Dans le cas de cette « affaire » à la FFF, je ne vois aucune justification, dans le contenu de la conversation, à une écoute clandestine. Il se dit un certain nombre de choses interprétables, peut-être douteuses, et on voit bien qu’il y a un embarras sur cette idée de quotas, puisqu’elle est approuvée à condition que ça ne se voie pas. Mais pas de quoi aller devant les tribunaux. En tout cas, le titre de Médiapart est honteux.

    Dans le cas Renault, la diffusion de l’enregistrement de l’entretien préalable au licenciement de M.Tenenbaum est au contraire plus que justifiée. Si en plus l’enregistrement est du fait de Renault, il y a une certaine justice à ce que ça leur retombe sur le nez. Mais même si cela venait du salarié, on ne pourrait lui reprocher de se défendre ainsi contre une calomnie.

    À l’opposé, enregistrer la réunion où les dirigeants essaient maladroitement de se dépatouiller de la m… dans laquelle ils se sont mis est déloyal et n’apporte rien d’utile à la compréhension de l’affaire. C’est juste une façon de tirer sur l’ambulance en profitant lâchement de l’aspect sensationnel de l’affaire.

    Donc, oui, ça doit se juger au cas par cas.

  • Jeff a écrit : :

    Si l’on est dans une société de défiance, c’est quand même qu’il y a des raisons.

    Hélas oui…

    Mais la pratique des enregistrements sauvages est-elle propre à combattre la défiance ? Il est bien possible qu’elle conduise au contraire à la paranoïa…

  • @ Gwynfrid,

    D’accord avec vous (et avec Lib, une fois n’est pas coutume) sur l’affaire de la FFF. Mediapart (que j’aime bien par ailleurs) a ici été clairement malhonnête pour faire du buzz.

    Sur l’affaire Bettencourt, au-delà des querelles privées, qui étaient suivies, compte tenu de l’enjeu, par les plus hautes instances politiques, on a quand même appris quelques scandales…

    Sur la réunion de Renault, on apprend quand même que ce qui leur importe le plus, c’est de trouver absolument les comptes cachés (en fait inexistants) des cadres incriminés pour ne pas perdre la face, sans aucune considération pour la vérité ni pour le sort des cadres injustement accusés (ce qui est quand même très grave). On apprend aussi que ces beaux messieurs en costume cravate emploient un langage vraiment ordurier, qui semble être le reflet de leur personnalité…

  • En fait, notre société a absolument besoin de contre-pouvoirs. Et Mediapart, comme Le Canard enchaîné, et tous les journaux ou magazines qui enquêtent vraiment (de plus en plus rares) ou sont destinataires (de par leur positionnement) d’éléments mettant en doute les vérités officielles, jouent un rôle important pour la démocratie. Parfois, c’est vrai, ces contre-pouvoirs abusent de leur contre-pouvoir (comme sur l’affaire de la FFF) et il faut alors un contre-contre-pouvoir… Personne n’a dit que les choses étaient simples.

  • niamreg, aucune idée n’est illégale. Même l’idée de commettre un acte illégal n’est pas illégale.

    Ensuite, tout comme apparemment les blogs, les réunions sont nécessaires à l’expression des idées, exprimer les idées favorise une réflexion que peuvent entraîner les réactions qu’elles suscitent, et donc souvent l’évolution desdites idées.

    D’un point de vue des idées, on devrait se réjouir que le débat s’ouvre et reçoive les avis du public, au lieu de stigmatiser.

  • enregistrer un entretien prealable à un licenciement oblige vos interlocuteurs à etre prudents et mesurés et peut vous sauver la mise, ça m’est arrivé et je le conseille à tous ceux qui peuvent se retrouver dans ce genre de situation,

  • « enregistrer un entretien prealable à un licenciement oblige vos interlocuteurs à etre prudents et mesurés et peut vous sauver la mise »

    A condition que ça soit fait ouvertement, sinon l’effet dissuasif est nul. Ce qui ne fut pas le cas ici, il me semble.

  • Si ce n’est que votre interlocuteur n’est aucunement obligé d’accepter, et que je n’en connais pas beaucoup qui le ferait. A la place, il est préférable de se faire accompagner par un délégué du personnel, ou l’un des représentants figurant sur la liste établie, je crois, par le préfet.

  • La défiance vis à vis des élites, certes, mais les élites eux-mêmes ne cherchent ils pas à nous surveiller également ? Et avec des moyens autrement plus effrayants que ceux du « grand public », comme le souligne niamreg.
    Je crains plus la surveillance de google, facebook, de mon employeur, ou bien sûr celle de l’État, à long terme, que celle de mes concitoyens, fussent-ils tous là à épier le moindre de mes gestes.

    D’autre part, pour ce qui est des motivations des sources, elles sont évidemment douteuses, et c’est le travail des journalistes que de révéler les éventuels conflits d’intérêt. Cependant, cela suffit t-il à discréditer systématiquement l’information fournie ? Les motivations de Gorge Profonde n’étaient peut-être pas seulement éthiques, voire peut-être pas du tout. Pourtant la révélation du Watergate était d’intérêt public.

    La révélation des câbles diplomatiques par wikileaks, qui devait nous conduire à la fin du monde, n’a finalement pas mis la diplomatie tellement à mal. Certes les états s’en seraient bien passé, mais ils font avec. Les USA ont même réussi à s’entendre avec le Pakistan pour récupérer Ben Laden, c’est dire s’ils sont copains comme cochons maintenant.
    De même, ces affaires feront pschitt ou non selon l’importance du scandale révélé (ou la capacité des gens visés à étouffer l’affaire, pour le cas de l’affaire Woerth…), et dans quelques temps on n’en parlera plus. Un mauvais moment à passer, quoi.

  • jor a écrit : :

    Les motivations de Gorge Profonde n’étaient peut-être pas seulement éthiques, voire peut-être pas du tout. Pourtant la révélation du Watergate était d’intérêt public.

    Il est bien évident que certaines révélations sont légitimes.

    La question est que l’on se prévaut bien facilement de la légitimité de révélations passées pour s’autoriser à employer les mêmes méthodes pour des causes bien moins légitimes, voire pour des intérêts purement personnels ou des luttes de pouvoir internes.

  • M’enfin, les journalistes qui ont révélé le scandale du Watergate ont dénoncé des actes vérifiables ! Les journalistes ne divulguent pas systématiquement les secrets dont on les entretient ; il faut qu’il y ait une réalité derrière. L’hystérie que déclenchent des mots et non des faits, est un indice que le calme indispensable à l’analyse de faits compliqués n’est pas acquis.

  • Bon, l’exemple du Watergate était facile, OK. Mais si on prend l’affaire Bettencourt ça marche aussi: l’écoute n’a pas été faite dans un but éthique, et pourtant elle a servi à révéler des pratiques, hm, douteuses au sommet de l’état. On peut la considérer d’intérêt public, sauf si on a sa carte à l’UMP.

    Même chose pour l’affaire Renault, à peu de choses près. En fait des trois exemples que vous citez, seul celui de la FFF me gêne vraiment, à cause du risque de procès d’intention qui serait fait à Laurent Blanc et à ses copains. Difficile de dire jusqu’où ça ira, mais s’ils sont trainés devant le grand tribunal médiatique, ça ne sera peut-être pas QUE pour ça. On peut imaginer que les écoutes ne seront que l’élément déclencheur d’une enquête qui:

    • soit révélera de vraies pratiques discriminatoires dans la FFF, auquel cas ils se feront allumer par la justice, et par les médias. Ce ne sera pas pour les écoutes, mais pour les pratiques discriminatoires mises en lumière par l’enquête

    • soit révélera qu’il ne s’agissait que l’ébauche prototypaire d’un avant projet, une idée en l’air, et qu’ils sont blancs comme neige, rien à se reprocher, innocents comme l’agneau qui vient de naître, ou qu’en tout cas on n’a rien pu trouver contre eux, et alors là l’affaire fera pschitt, tout simplement, et l’histoire des écoutes sera bien vite oubliée

    C’est certes peut-être un peu idéalisé, mais pour l’instant la menace d’un monde où tout le monde surveillerait tout le monde reste quand même dans le domaine du très très hypothétique.
    Alors que la surveillance et le flicage de chacun par « l’élite », c’est déjà plus ou moins en place. C’est là qu’est le vrai combat pour la vie privée, et la vraie priorité.

  • Bonsoir,

    je ne sais pas ce qu’il faut plus craindre: des médias consanguins avec le pouvoir, ou une presse avec des méthodes limites. Je crois que beaucoup d’observateurs étrangers pensent qu’en France, le problème, ce sont plutôt les premiers.

    Du reste, il ne faut pas être dupe: nous vivons depuis toujours dans une société de défiance: ce n’est pas qu’une question de technologie: les lettres en papiers étaient par exemple encore moins confidentiels que nos e-mails (on peut lire une lettre par transparence, ou même en regardant le socle sur lequel elle a été écrite). Et dans la plupart des organisations humaines (entreprises, administration), les collègues sont souvent aussi les principaux rivaux.

    Je pense que cette surveillance a quelque chose de positif: je suis de plus en plus persuadé que l’exposition des sentiments crus (« ce type-là est un vrai … ») ne sert à rien, d’autant que l’on se trompe souvent, et que l’on peut commettre des dégats irréparables. Je trouve plus constructive une ambiance où tout le monde se surveille un peu qu’un ambiance où on se laisse aller.

  • @Lib et David Andrianavalontsalama

    C’est étrange: vous avez raison, ma phrase est mal écrite, et je ne voulais pas dire que l’idée était illégale; néanmoins, en France (et à vrai dire je le regrette), l’expression de certaines idées, y compris en privé, est illégale. L’article R625-7 du code pénal (partie réglementaire) stipule que « La provocation non publique à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée est punie de l’amende prévue pour les contraventions de la 5e classe. »

    Quant à savoir si un quota de binationaux serait légal, je ne partage pas l’avis de Jules. Il ne s’agit en l’occurrence pas de discriminer quelqu’un en raison de sa nationalité (ça c’est légal et effectivement seuls les français peuvent jouer dans l’équipe nationale). Le projet consistait à octroyer des droits différents à des français, selon qu’ils ont une autre nationalité ou non. C’est cela qui me paraît anticonstitutionnel.

Les commentaires sont fermés