Appel | Au nom de l’humanité

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Peu à peu, les informations les plus terribles ont été confirmées. La violence déchaînée par l’EIL dépasse l’entendement. Outre celles que j’évoquais précédemment, chaque jour apporte son lot de témoignages sur ce qu’il convient de qualifier de génocide, autant que de crime contre l’humanité. Les Yézidis paient en particulier un tribut inconcevable dans l’horreur. Ce sont ici tous les hommes et garçons d’un village qui sont exécutés, tandis que les femmes sont emmenées en esclavage. Là, ce sont femmes et enfants qui sont enterrés vivants. Là, c’est l’exposition des têtes tranchées des hommes aux câbles électriques à Mossoul. Là encore, ce sont des Chiites méthodiquement assassinés dans une descente sanglante. Et l’on raconte le cas de cette famille Chiite qui s’est réfugiée chez des voisins Sunnites. Ceux-ci sont sortis en brandissant le Coran, exigeant qu' »au nom de ce saint livre », la famille soit épargnée. Après négociation, femme et filles sont épargnées. Le père et les garçons sont froidement abattus devant la porte sous les yeux de leurs proches. C’est encore ce médecin espagnol qui rapporte qu’en plus de dix missions humanitaires, il n’a jamais rencontré une telle horreur. Et pourtant, le monde peut être fertile en horreurs.

Face à cela, pouvons-nous nous contenter de larguer des vivres et de l’eau ? Pouvons-nous nous contenter de fournir des armes aux Kurdes qui, s’ils sont la seule force armée fiable, défendront probablement les Yezidis et les Chrétiens aussi longtemps que cela sera compatible avec les intérêts Kurdes[1] ?

Bien sûr, certains invoquent la stratégie de com’ qui serait celle de l’EIL dans l’exhibition de la violence. Faut-il la laisser se déchaîner pour ne pas entrer dans une stratégie de com’ ? La violence horrible est déchaînée, elle est insupportable. Ce sont des fleuves de sang d’innocents qui s’écoulent en Irak.

Dans toutes les langues, nous avons entendu tant de « plus jamais ça« . Il est temps de savoir à quel point ces paroles ne sont que des slogans excitants, des pétitions de principe adolescentes, ou si nous ne voulons vraiment plus jamais revoir ce que le vingtième siècle a connu, sous des modalités différentes, pour des idéologies variées. Certains s’effarouchent des parallèles avec ces situations du passé : voudraient-ils attendre la « fin de l’histoire » pour constater qu’en fin de compte, ils étaient justifiés ?

Aujourd’hui, il est encore possible d’arrêter l’EIL. Mais il ne faut pas se contenter de l’empêcher d’avancer. Il faut le faire reculer, le réduire. Alors, contre ses crimes contre l’humanité, nous lançons un appel, Au nom de l’humanitéAu nom de l’humanité, nous devons agir, unis. C’est la raison pour laquelle cet appel est signé par des personnes de droite comme de gauche. C’est la raison pour laquelle nous appelons à une initiative commune avec des pays arabes.

Nous pensons que l’humanité est en jeu, et que c’est à l’humanité de réagir, et non à quelques pays.

Nous pensons, et les informations dont nous disposons nous permettent de le penser, que ces « djihadistes » peuvent être mis hors d’état de nuire aux innocents sans nécessiter encore le déploiement d’une force sans nombre.

Nous appelons à une intervention militaire terrestre.

Et nous vous invitons à soutenir cet appel. Vous pouvez le lire sur le site de Marianne et le signer sur

Au nom de l’Humanité

  1. et qui pourrait leur en vouloir, alors que chaque pays n’intervient qu’en fonction de ses seuls intérêts []

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39 commentaires

  • Merci KOZ pour cet appel !!! « Nous pensons que l’humanité est en jeu, et que c’est à l’humanité de réagir, et non à quelques pays. » très juste!

  • Merci.
    Je suis horrifiée par toutes ces violences, mon cœur se soulève, mon cerveau s’y refuse et mon âme en pleure.
    Mais au bout d’un moment, même le plus intolérable ne peut resté caché. J’ai beau fermer mes yeux, mes oreilles, je reçoit ces nouvelles d’atrocités en pleine face et je ne peux plus me regarder dans le miroir. Je ne fais rien car je n’y peux rien?
    Signez cet appel. Pour l’amour des être humains.

  • Je suis d’accord avec vous, rester les bras ballant en disant « plus jamais ça » n’est pas très digne. Et envoyer des vivres et des armes n’est qu’une gesticulation pour se donner bonne conscience à peu de frais. C’est aussi un entre deux peu satisfaisant où nous ne sommes pas un véritable allié pour les uns, mais un vrai ennemi pour les autres.

    Concernant une opération terrestre, je ferais cependant deux objections et une remarque.

    L’opinion française n’est pas prête à « mourir pour Mossoul ». (Même si un soldat qui meurt, meurt toujours pour la France, qu’il soit à Verdun ou à Mossoul). L’argument est stupide, je sais, mais politiquement lourd. Nos dirigeants actuels n’ont sans doute ni l’autorité ni le courage pour passer outre.
    Seconde objection : loin de nos bases, il nous faut un allié solide dans la région. Qui peut tenir ce rôle ? La Syrie que nous voulions bombarder l’an dernier ? L’Iran, allié naturel des Chiites, mais avec qui les rapports sont compliqués ? Nos « amis » Saoudiens ou Quatari, soupçonnés de financer les djihadistes ? Le terrain est miné.

    Une remarque enfin : cette armée a du recruter des soldats, les former militairement, les fanatiser idéologiquement, les équiper, les armer et les nourir. Cela demande de l’argent, beaucoup d’argent. L’expérience montre qu’une armée privée de subsides se désagrège vite. Pourquoi ne pas combattre sur ce terrain ?

  • La situation actuelle en Irak est le résultat des décennies d’intervention des américains, qui n’hésitent pas à promouvoir/financer les idéologies les plus radicales pour pouvoir jouer au « Big Game »

    On l’a vue dans les années 70 en Amérique du Sud, en 80 en Afghanistan avec le retour de bâton en 2001, au Rwanda avec le génocide provoqué par Kagamé, le poulain des USA dans les années 90, au Moyen-Orient depuis les années 2000 (Irak, Afghanistan), et maintenant en Syrie, en Lybie et en Ukraine

    L’élite Européennes est complètement complice, voire fait du zèle.

    Y a qu’à voir l’implication des présidents français en Lybie pour Sarkozy et en Syrie pour Hollande. Et tout proche de nous en Ukraine (la France un peu plus en retrait mais avec l’Allemagne et la technocratie UE aux manettes)

    Alors pour les Chrétiens d’Irak, c’est surement trop tard. 10 ans trop tard

    L’Etat Islamique arrange bien les affaires des américains, qui n’ont rien à faire des génocides (cf. celui du Rwanda, mais aussi des escadrons de la mort en Amérique latine), et la classe politique française est financée et promue par le complexe qatari-atlantiste (Hollande ex Young Leader américain, Sarkozy défiscalisant les investissements qataris, et même le gaullien Villepin appointé par les Qataris)

    Les mêmes qataris qui subventionnent nos banlieues (15% des français ont une opinion positive ou très positive des djihadistes irakiens), comme les américains font avec les néo-nazis ukrainiens de Kiev (plus de 700 000 réfugiés, et un nombre inconnu de milliers de morts-le chiffre de 10 000 morts dans l’armée de Kiev est souvent cité + ceux des anti-Maidan)

    Les occidentaux sont devenus tellement source de « désordre » que le reste du monde s’organise pour les isoler. Ainsi suite aux dernières affaires (Ukraine, Irak…), l’Inde, pourtant rival de la Chine et allié des USA, vient de rejoindre l’Organisation de Coopération de Shanghai (juste après la visite officielle de John Kerry et ayant refusé de sanctionner la Russie)

    Bref, la solution sur le long terme, c’est le renouvellement radical de la toute la classe politique occidentale, en commençant par la France, qui a été exemplaire sur le dossier Irakien en 2002-2003, mais qui n’est maintenant que le petit caniche des USA et plus encore des technocrates Bruxellois promu par les USA

    Mais pour cela, nous devons nous informer pour ne plus laisser faire les politiques et les journalistes nous manipuler

    Désolé pour ce long message, mais faut bien voir tout cela se joue à un autre niveau
    Pour ceux que cela intéresse, voir par exemple le très bon blog : les-crises.fr

  • Ils ont tué les hommes et réduit les femmes en esclavage… à l’exemple de Mahomet – le « beau modèle » en islam – qui fit de même pour une tribu juive rétive à accepter de se soumettre.

    Certes, ces fanatiques vont trop loin. Mais qui osera dire qu’ils ne pensent pas sincèrement imiter leur « prophète » et suivre la voie de l’islam ? Et qu’y a-t-il dans les livres et l’histoire de l’islam pour conduire à cela ? Navré de le dire mais la violence dans l’islam, et surtout au nom de l’islam, n’a pas commencée au XXème siècle. C’est dès les débuts de l’islam que celle-ci entre en jeu. L’islam s’est répandu dans le monde par la force des armes, c’est un fait historique. Et le sort réservés aux non musulmans – à savoir la conversion ou la mort, voire la dhimmitude pour les juifs et les chrétiens – n’est pas non plus nouveau.

    Bref, arrêtons de croire que toute religion « authentiquement vécue » est forcément synonyme de paix et d’amour. Un tel préjugé est absurde. Il faut se pencher sur les textes sacrés et sur l’histoire pour savoir ce qu’il en est. Et force est de constater que les faits sont assez éloquents lorsqu’il s’agit de l’islam.

  • Eh bien oui, il faut arrêter de croire des préjugés absurdes. Mais qui donc peut bien colporter un tel préjugé, absurde de surcroît ? La réalité, qui n’est guère niée par quiconque, est bien que le Coran comporte des sourates contradictoires, qui ne doivent pas être lues linéairement ni sans prise en compte du contexte. Et ce que personne ne nie non pus, c’est bien que certains musulmans font prévaloir les passages les plus « vindicatifs » du Coran quand d’autres se prévalent des passages paisibles.

    Bien.

    Maintenant, la question est de savoir si on les met tous dans le même sac et puis, hein, vaille que vaille, tous les musulmans constateront que, quelle que soit la vision qu’ils portent, ils font l’objet du même traitement. Ou si l’on soutient ceux qui font prévaloir un islam de paix.

    Parce qu’imaginer que l’islam va disparaître, ou que l’on va vitrifier les Arabes, me semblent être des hypothèses peu crédibles. Et peu chrétiennes.

    Mais bon, cela fait quatre ans que vous pensez la même chose, et moi également. On ne vous changera pas en un soir.

  • Je m’associe de tout coeur aux appels du pape François et de tant d’autres autorités spirituelles pour « arrêter » la folie islamiste et aller au secours de nos frères d’Orient Abbé René Frison

  • Un début de prise de conscience ?

    « Le président Barack Obama a jugé mercredi qu’un groupe comme l’État islamique (EI), qui a revendiqué la décapitation d’un journaliste américain, était un « cancer » qui n’avait « pas sa place au XXIe siècle ». « L’EI ne parle au nom d’aucune religion. Aucune religion ne dit de massacrer des innocents. Leur idéologie est creuse », a affirmé Barack Obama. Appelant « les gouvernements et les peuples du Moyen-Orient » à travailler ensemble pour « extraire ce cancer afin qu’il ne se répande pas », […]
    « Ils ont enlevé des femmes les soumettant à la torture, au viol, à l’esclavage. Ils ont assassiné des musulmans – aussi bien sunnites que chiites – par milliers. Ils s’en sont pris aux chrétiens et aux minorités religieuses ».

    J’ai trouvé l’article assez équilibré :
    http://www.lepoint.fr/monde/obama-l-etat-islamique-n-a-pas-sa-place-au-xxie-siecle-20-08-2014-1855326_24.php

  • La très grande majorité des violences commises au nom de la religion sont aujourd’hui le fait d’individus se revendiquant de l’islam.

    La très grande majorité des musulmans n’aiment pas plus la violence que nous.

    Les deux sont vrais, il n’y a là aucune contradiction.

  • J’ai signé, c’est tout ce que je me sens capable de faire. Merci aux initiateurs.

    Oh je ne suis certes pas d’accord avec l’intégralité du contenu de l’appel (notamment je pense que si nous avions soutenu les Américains pour chasser S Hussein, nous aurions pu les aider à éviter la transformation d’une libération d’un dictateur sanglant en anarchie puis finalement en théocratie sanglante: la demi-mesure fut une contre-mesure), mais pour l’instant l’urgence prime; on verra après si le Coran est en soi ou pas un texte dangereux, la question pour l’instant c’est que nous devons, musulmans chrétiens ou athées, arrêter la progression de ce ramassis de tueurs de toute personne pensant ou croyant autrement qu’eux, et le faire tout de suite.

    J’approuve donc ce texte dans sa revendication; même si tous les « attendus » sont évidemment discutables, en aucun cas ils ne doivent empêcher la demande elle-même, elle relève de l’urgence. Par ailleurs, le texte rappelle aux opportunistes qu’il en va aussi de notre sécurité nationale ou continentale à terme.

    Bien entendu, une fois cet incendie éteint, il faudra passer à des choses plus complexes, mais dans un premier temps, place aux pompiers! si toutefois nous trouvons encore en nous la force de susciter des soldats et les finances pour les soutenir.

  • Koz a écrit :

    Nous pensons, et les informations dont nous disposons nous permettent de le penser, que ces « djihadistes » peuvent être mis hors d’état de nuire aux innocents sans nécessiter encore le déploiement d’une force sans nombre.

    Vous pensez comme un américain : on va sur place, on dégomme les méchants et on rentre à la maison. En réalité il est impossible de se retirer d’une guerre si les massacres doivent recommencer aussitôt. L’EIL, comme Al-Qaïda veut précisément cela : nous entrainer dans une guerre sans fin. C’est pourquoi il faut avoir une esquisse de solution politique de long terme avant de lancer une intervention. S’il ne s’agissait que d’une guerre civile irakienne une solution fédéraliste serait possible. Mais c’est une crise régionale : pour détruire l’EIL il faut pacifier la Syrie et pour ce faire il faut soit occuper le pays et faire du nation building, soit soutenir Assad contre ses opposants. La France n’est pas de taille pour cette mission et les USA sous la présidence catastrophique d’Obama n’assument pas leurs responsabilités. Les livraisons d’armes, les frappes aériennes et les forces spéciales ne constituent pas la réponse la plus rapide pour stopper ce génocide, mais c’est la seule que nous puissions nous permettre.

    Je comprend votre exaspération devant la lenteur du secours. Mais puisque vous êtes souvent ici-même celui qui rappelle les vérités désagréables face à une émotion galopante, permettez-moi d’endosser ce rôle. On ne fait pas la guerre au nom de l’humanité. Il m’est arrivé de signer ce type d’appel afin d’avoir l’impression de faire quelque chose. Mais en faisant croire qu’il existe une solution simple à cette crise, cette pétition fait sans doute plus de mal que de bien.

    @ Xavier : Vous êtes indécent. Vous devriez attendre que les massacres cessent avant de les intégrer à votre argumentaire essentialiste.

  • @ pierra:
    pierra si « on rentre à la maison », c’est d’abord parce que l’opinion internationale, au lieu de soutenir la libération d’un territoire, culpabilise les armées libératrices en les traitant de néo colonialistes assoiffés de pétrole (ce qui est une dimension mais pas la principale sinon ça fait longtemps que l’Arabie Saoudite et les Emirats seraient sous dépendance US, or depuis 2001 on voit bien que ce n’est pas du tout le cas). Comment dans ces conditions éteindre définitivement les incendies? Encore hier j’ai entendu sur RTL deux chroniqueurs dont les noms m’échappent charger autant les Américains que les agresseurs, simples instruments selon eux de la bêtise diplomatique des USA. Hé bien non, la bêtise des USA est réelle dans la région, mais notre attentisme la favorise: on ne peut orienter correctement la diplomatie d’un allié qu’en étant réellement son allié. Par ailleurs, la déresponsabilisation des tueurs n’est pas acceptable: en Amérique latine, où Dieu sait que les USA ont commis de véritables forfaits (Pinochet par exemple), il ne s’est pas trouvé sur le continent américain de commandos de tueurs comparables à Al Qaïda ou à l’EI. Il ne s’est pas trouvé de Chiliens ni d’Argentins portant la mort en Occident sur des civils pour punir leurs gouvernements d’avoir plus qu’aidé à mettre en place des assassins tortionnaires.

    Tant que nous aurons collectivement aussi peur de la puissance des Etats-Unis (qu’on sous-estime d’ailleurs largement, peut-être serons-nous d’accord d’ailleurs sur ce point) que de celle du totalitarisme théocratique, les interventions de l’armée américaine se feront dans une culpabilisation qui interdit d’aller au sol faire en sorte qu’une victoire militaire devienne un succès de pacification au sol.

    Il fallait aller jeter Saddam Hussein d’Irak, les USA ont bien fait, nous sommes largement, Européens et tout particulièrement Français, responsables, par notre sentiment de culpabilité post-colonial, d’avoir poussé le gouvernement américain de l’époque à bricoler un mensonge devant l’ONU. Aller dans de tels combats à reculons par crainte de ce qui suivra relève de la prophétie auto-créatrice: l’adversaire sait alors à coup sûr où sont nos failles et nos médiocrités.

    Les Américains ont une assez bonne armée et des forces de police très médiocres (et je suis gentil). D’autres puissances occidentales anglo-saxonnes ont exactement les caractéristiques inverses. Les Anglais par exemple qui se débrouillaient bien mieux dans l’Irak que les Américains, mais ont manqué d’un appui et notamment d’un appui français). Français et Anglais avaient et ont encore quelques relais majeurs dans la région, si les opinions de ces deux pays cessaient de considérer ces relais uniquement comme un héritage indigne, il serait possible de mener des actions de libération en réfléchissant d’emblée à la suite, c’est à dire aider au sol les populations qui veulent la paix car il y en a (du moins si elles ne voient pas sur leurs écrans des manifs pacifistes traitant leurs libérateurs de fripons) . Car je suis d’accord avec vous, il faut avoir une suite, mais la perspective de rater la suite comme motif de ne pas intervenir ne mène qu’à la désespérance et à la mort immédiate de populations afin de les préserver d’une mort ultérieure.

  • Erratum: puissance des Etats-Unis qu’on surestime (et non pas sous-estime) largement, merci de rectifier.

  • « A force de tout voir, l’on finit par tout supporter…A force de tout supporter, l’on finit par tout tolérer… A force de tout tolérer, l’on finit par tout accepter… A force de tout accepter, l’on finit par tout approuver! »

    Augustin d’Hippone

  • @ pierra : c’est intéressant que le fait de dire que, sur la base des informations que nous avons, il semble possible de les mettre hors d’état de nuire sans être contraint de déployer une force trop importante vous conduise à penser qu’il s’agit d’une « guerre sans fin », ce qui est assez précisément le contraire.

    Quant à une solution politique, c’est un fait : il en faut une. En quoi une intervention militaire serait-elle exclusive de la rechercher d’une solution politique ? Il semble toutefois qu’avant de la trouver, les populations y passeront. Et puis, surtout, vouliez-vous que je vous tricote une petite solution politique des familles, du haut de ma connaissane pointue de l’Irak et de ses composantes religieuses et politiques ? Ce serait penser comme un Américain.

    @ Bruno Lefebvre : je vous remercie pour votre signature. Tous les appels sont toujours au moins partiellement discutables, sauf à avoir rédigé intégralement l’appel seul.

    En ce qui concerne le fait que nous aurions pu influer sur la politique US si nous étions intervenus avec eux, il est bien difficile d’être affirmatif. D’une part, parce qu’on ne le saura jamais. D’autre part, parce que les États-Unis ne sont pas très disposés à discuter leurs vues politiques, compte tenu de la disparité des forces impliquées.

  • A Koz: certes, j’en fais un peu trop dans l’autre sens; convaincre les USA c’est pas gagné en général (et nous donc!), chaque nation a son amour-propre et ses propres intérêts. Mais en allant sur l’Aventin, nous étions sûrs de ne pas réussir puisque nous n’essayions même pas. En nous rangeant d’emblée dans leur camp sans aucune équivoque dès lors qu’il s’agit de lutter contre des tyrans ou des groupes sanglants, nous avons au moins une (petite) chance de changer non pas la façon de mener la guerre (nous n’en avons d’ailleurs pas l’outil soyons lucides) mais la façon de gérer l’après-guerre. Je ne pense pas que les USA auraient été hostiles à l’idée de permettre en arrière-plan à des forces logistiques (militaires français et britanniques connaissant un minimum la région plus qu’un GI, policiers, ingénieurs, médecins, etc…) de se déployer pour montrer aux peuples composant l’Irak que l’objectif n’était pas de faire un carton pour affirmer la suprématie de l’Occident, mais de les aider à se sortir du dilemme où notre pacifisme les enferme: ou les USA seuls avec leurs carences énormes en dehors de la guerre aérienne, ou un tyran fédérateur, qu’il soit une personne ou un groupe. Et c’est dommage car c’est dans ce domaine de la reconstruction des territoires que l’Europe pourrait exister comme puissance digne d’intérêt pour les populations d’autres continents.

  • Cet appel est rédigé avec coeur et sincérité, et donne envie de souscrire. Mais un engagement terrestre? Il y a de quoi hésiter, surtout pour qui n’a pas de diplôme en stratégie militaro-politico-diplomatique.

    Que l’EIL soit une grave menace, et que leurs actions soient monstrueuses, ne fait pas de doute. Qu’il soit de notre devoir, et de notre intérêt, d’agir fortement, n’en fait pas non plus. La recommandation d’une intervention directe, par contre… je ne sais pas, pour être honnête. Dans les 2 ou 3 dernières décennies, les pays occidentaux sont intervenus de nombreuses fois dans des conflits. Presque toujours, ils ont évité d’amener des troupes sur le terrain. Lorsqu’ils s’y sont décidés, le résultat a été parfois mitigé, (Afghanistan) et parfois désastreux (Irak, Somalie). La France s’en sort généralement bien en Afrique, dans des pays que nous connaissons et où nous avons des amis et alliés. Ce n’est pas le cas ici. Si nous y allons, rien ne dit que cela ne durera pas dix ans. À l’opposé, l’approche américaine actuelle, avec frappes aériennes et aide apportée aux Kurdes, me semble tenir la route.

    Par ailleurs, l’expression « les informations dont nous disposons » me laisse dubitatif. Ces informations sont-elles publiques?

  • L’OTAN est bien intervenu lors de la guerre du Kosovo : il était alors question d’épuration ethnique des kosovars.
    Pourquoi une intervention serait-elle impossible dans le cas présent pour sauver les minorités d’Irak (dont les chrétiens et les yezidis) menacées elles aussi d’extermination ???

  • @ Koz : Je réexplique ma pensée : l’Eil s’est bien trop avancé au delà de ses bases, il est exposé et fragile. On peut donc faire le ménage en Irak en quelques mois, déploiement compris. Mais les questions militaires traités d’un point de vue technique manquent leur but si on ne les articule pas, si on ne les subordonne pas aux questions politiques. Dès l’instant où le premier soldat pose le pied sur le sol étranger vous gagnez une énorme influence sur la politique de ce pays. Au delà des questions d’image dans l’opinion et de morale télévisuelle, qui peuvent être handicapantes comme le rappelle bruno lefebvre, il faut utiliser cette influence au service d’un plan coordonné de règlement de la crise. Il ne s’agit pas de décider de tout mais de forcer tous les acteurs à prendre leurs responsabilités et à se rallier à une orientation générale. La guerre est une opération de politique totale, on ne la fait pas à moitié. Dès lors que vous engagez des troupes régulières au sol il faut y aller à fond.

    Or la crise est régionale et les USA ne bougeront pas. La France n’a pas la stature pour pacifier la Syrie ou négocier avec l’Iran. Mettons que l’on chasse l’EIL d’Irak, qui sécurise la frontière une fois que l’on s’est retiré et que l’EIL à l’abri en Syrie s’organise pour une nouvelle attaque ?

    Reste l’idée défendue dans la pétition de forcer les USA à intervenir en faisant un coup de bluff au Conseil de Sécurité. Outre que rien n’indique qu’Obama céderait à nos pressions et qu’on ne se retrouverait pas isolé et ridicule comme en septembre dernier, je crois que notre diplomatie gagnerait en crédibilité si on s’abstenait de ce type de toquades irréfléchies. Assumer son rôle dans le monde c’est aussi connaître ses limites.

  • @ Cardabelle:
    Le Kosovo ne peut être pris en exemple d’une opération réussie. D’une part nous y sommes toujours engagé 15 ans après, d’autre par la violation des accords d’Helsinki est aujourd’hui brandie par la Russie (hypocritement) comme un précédent justifiant son annexion de la Crimée.

  • @ Pierra
    Je ne dis pas que l’opération militaire du Kosovo est réussie. Elle prouve simplement que lorsque l’Otan décide d’intervenir (vrai raison ou faux prétexte), elle peut le faire.

  • Bonsoir,

    je partage votre constat sur les horreurs, même si celles-ci sont à mon avis d’une ampleur malheureusement assez fréquente. Il me semble pouvoir trouver ces 20 dernières années une dizaine d’exemples de guerres civiles sales comparables ou plus importantes (le Rwanda par exemple), qui peut-être vous touchent moins.

    Nous pouvons intervenir dans ce dossier à peu de frais en soutenant les kurdes, qui sont certainement de bons combattants, même si on ignore leur valeur militaire hors des montagnes. De plus, ils administrent certainement leur région autonome de façon remarquable sur la région. Ils ne sont pas toutefois un modèle parfait de gouvernance, avec notamment une forte implication des militaires dans la structure de pouvoir, mais on ne va pas faire la fine bouche.

    Après, faire plus que les kurdes est compliqué, et montre plusieurs réalités désagréables: d’abord, la France n’a probablement plus vraiment les moyens d’intervenir de façon significative dans ce conflit (nous avons choisi le confort de l’assistanat social plutôt que la puissance militaire et économique). Ensuite, nous n’avons pas beaucoup d’alliés dans la région: les gens qui peuvent nous aider à remettre de l’ordre sont les Syriens, les Iraniens et les Turcs, et à des degrés divers, nous (l’occident) sommes fâchés avec eux, alors que ceux qui financent les terroristes sont parfois nos alliés.

    A mon avis, une politique étrangère efficace dans cette région (mais que je n’aurais pas prédit il y a trois mois) consisterait à établir des sanctions économiques contre Israel tant que ce pays ne travaille pas sérieusement à l’établissement d’un état palestinien (ce qui nous permet d’intervenir sans être vu comme des ennemis par presque tout le monde au moyen-orient), à reconnaitre l’Iran comme, sur certains plans, un des états sérieux de la région, et à collaborer avec les russes qui peuvent être nos alliés objectifs. Je pense qu’il n’aurait pas été impossible par exemple que l’Europe joue le médiateur dans des négociations sérieuses pour revoir les frontières de l’état Ukrainien et rendre à la Russie les régions à majorité russophone (la Crimée et le Donbas), ce qui nous aurait permis d’avoir un certain poids en Syrie.

    J’avoue avoir été le premier à avoir été séduit, à une époque, par le discours « néoconservateur » de « libération » des peuples oppressés par des dictateurs. Je pense maintenant que cela fait plus de mal qu’autre chose.

    Mais que tout cela est bien compliqué. Il est tellement plus simple d’attendre ce que les américains vont faire. God bless America.

  • pierra a écrit :

    @ Cardabelle: Le Kosovo ne peut être pris en exemple d’une opération réussie. D’une part nous y sommes toujours engagé 15 ans après, d’autre par la violation des accords d’Helsinki est aujourd’hui brandie par la Russie (hypocritement) comme un précédent justifiant son annexion de la Crimée.

    Bonsoir,

    sans être un admirateur du régime russe, ils ont à mon avis raison sur un point: Si les frontières de la Serbie peuvent être revus pour prendre en compte les réalités ethniques, celles de l’Ukraine le peuvent aussi.

  • Uchimizu a écrit :

    Il me semble pouvoir trouver ces 20 dernières années une dizaine d’exemples de guerres civiles sales comparables ou plus importantes (le Rwanda par exemple), qui peut-être vous touchent moins.

    C’est le genre de procès d’intention dont vous pourriez vous dispenser. Qu’en savez-vous ?! Vous trouveriez si vous vous en donniez la peine des billets sur le Rwanda, certes écrits 10 ans après les faits. Et quand j’évoque le sort des Hmongs, tout le monde s’en fout pas mal.

    Et cette façon de relativiser n’a pas de sens. Faut-il encore se justifier de souhaiter une action parce que l’on n’aurait pas fait de même pour toutes les tragédies du monde ?!

    En ce qui concerne notre capacité à intervenir, nous ne sommes ni naïfs ni inconscients de la réalité de nos armées. Philippe de Roux et moi avons plus d’un ami militaire et Faraj-Benoît Camurat est fils de militaire. Il est possible, en effet, que nous ne puissions pas nous engager fortement alors se nous sommes déjà en RDC et au Mali. C’est aussi la raison pour laquelle nous ne parlons pas d’intervenir seuls, comme c’est le cas dans ces pays. Et si cela doit mettre des coups de pieds aux fesses de nos dirigeants dans la recherche d’alliés pour masquer notre incapacité à faire seuls, c’est un effet collatéral tout à fait assumé de notre tribune. Si, enfin, elle ne devait servir qu’à garder la pression, ce serait aussi ça de pris.

    Mais notez, enfin, que notre tribune a aussi pour objet de dire que c’est maintenant qu’il faut intervenir, maintenant que cela paraît encore gérable avec les forces sont nous disposons. Nous pouvons, aussi, laisser l’Etat islamique autoproclamé s’installer, progresser et recruter encore et là, nous aurons un autre type de problèmes.

  • A la dernière grande manif contre la première guerre du Golfe à laquelle j’ai participé, j’ai demandé à un très vieux militant communiste aujourd’hui décédé: « Qu’est-ce qu’il va se passer maintenant? » Il m’a répondu: « Petit je sais pas. On aura fait ce qu’on a pu. » J’ai été consterné de voir François Mitterrand nous engager dans cette guerre demandée par Bush père. Je n’ai pas compris le pourquoi de cette décision. Je n’ai aucune compétence pour discuter et sans doute comprendre les décisions militaires de notre pays. Mon très modeste niveau de judoka m’a appris qu’il faut essayer de ne pas aller là où l’adversaire veut vous entraîner. Il me semble qu’on nous fait la guerre d’une manière à laquelle nous ne sommes pas préparés, d’une manière qui rend inutile notre force de frappe nucléaire par exemple. Je n’ai aucune compétence pour discuter de l’état réel de l’armée française et pour exiger des soldats français de faire ce que je ne peux pas faire personnellement. Je crois pourtant qu’il faut faire quelque chose. On peut pas laisser ainsi s’installer un état de guerre permanent avec son lot d’atrocités. Si la France ne peut plus intervenir, une intervention des casques bleus en Irak c’est impossible à envisager?

  • Je suis absolument d’accord avec une intervention terrestre au nord de l’Irak contre l’EIL. Premièrement parce qu’il y a de très bonnes raisons d’y intervenir. Il est possible de répondre pourquoi on est d’accord de combattre cette barbarie. Deuxièmement parce qu’une intervention militaire par des armées occidentales serait efficace contre une armée de djihadistes. On a vu comment une armée occidentale peut en quelques jours anéantir une armée de fanatiques. Cela a été démontré au Mali. Ce qui est plus difficile est de combattre les guérillas et autres groupuscules terroristes. Ce que l’armée et la police du pays doivent faire est de constamment mettre la pression sur les groupes clandestins sans fléchir et avec le soutien logistique, financier et de surveillance des grandes puissances. C’est seulement à ce moment là qu’il sera possible de négocier pour arriver à une situation de paix plus au moins durable. Mais, comment négocier avec des psychopathes ? Même quand la population locale n’appui pas les groupes terroristes, il est difficile de négocier. Il est encore plus difficile quand des pourcentages importants de la population soutiennent les islamistes.

    La tâche encore plus difficile est de convaincre l’opinion publique occidentale. Elle n’est jamais d’accord de combattre la cruauté par un anéantissement complet de celle-ci. On pourra les battre facilement quand ils seront organisés comme une armée, mais on les laissera filer quand ils partiront en courant pour se mélanger parmi les civils. Il faudra bien entendu respecter les règles internationales de guerre sous peine de voir des militaires trainés devant la justice. On prendra des prisonniers et on échangera 1000 terroristes contre un militaire. On paiera des rançons énormes pour libérer du personnel humanitaire sous peine de les voir décapités sur Internet. Les bombes continueront d’exploser dans les marchés, les centres de recrutement de la police et de l’armée. Je suis sûr qu’on a pas encore tout vu, mais on ne peut plus dire qu’on ne savais pas.

  • J’ai signé. En me posant plein de questions, surtout celles de Pierra.
    Mais ce qui a emporté ma conviction, c’est une tribune d’Aymeric Chauprade. Je ne la mets pas en lien, je ne sais pas trop si Koz apprécie les engagements politiques récents du Monsieur et je ne cautionne pas toutes ses « solutions ». Mais l’analyse géopolitique me parait bonne.

  • J’ai relu le texte de l’appel. Pour signer une proposition aussi grave, je pense nécessaire d’être convaincu à 100%. Ce n’est pas le cas.

    Sur l’Irak, le leadership appartient aux Américains, sur le principe « qui casse, paye », indépendamment du fait que leur influence dans la région est sans commune mesure avec la nôtre. Par ailleurs, leurs premières actions semblent porter quelques fruits, et ils sont sur le point de s’engager plus avant. Les stratèges en chambre aiment bien casser du sucre sur le dos de l’administration Obama, mais elle n’a pas commis d’erreur majeure jusqu’ici. La réaction correcte me semble donc d’appuyer les États-Unis, avec des moyens diplomatiques et militaires si nécessaire.

    Autrement, j’ai tiqué sur un petit truc: dans le texte de l’appel, un paragraphe, rédigé, disons, un peu légèrement, donne à penser que les papes Pie XI (en 1937) et François en ont appelé à l’usage de la force.

  • La France à un rôle à jouer sur place. Au demeurant, les chrétiens d’Irak se tournent vers elle. Et l’on peut ne pas accorder toute confiance aux Américains, au vu de leurs résultats passés. « Qui casse, paie » me paraît insensé. Alors donc, plus tu casses, plus tu prends le problème en charge ?

    Ceci sans compter ce que le pape a fait remarquer à juste titre : ce n’est pas à un pays seul de prendre en charge ce type de problèmes. Et ce n’est pas la meilleure garantie d’intentions droites. Précisément, le précédent de 2003 n’incite pas à le croire.

    En ce qui concerne la force, il y a peut-être une assimilation rapide avec « Mit Brennender Sorge », mais le propos du pape dans le texte que je cite est clair :

    Les expériences tragiques du XXe siècle, et la compréhension la plus fondamentale de la dignité humaine, oblige la communauté internationale, en particulier par les normes et les mécanismes du droit international, de faire tout ce qu’elle peut pour arrêter et prévenir la violence systématique contre les minorités ethniques et religieuses.

    Je doute que cela soit par le largage de bouteilles d’eau que l’on y parvienne, et c’est bien ainsi que tous les observateurs l’ont justement compris.

  • Koz a écrit :

    La France à un rôle à jouer sur place. Au demeurant, les chrétiens d’Irak se tournent vers elle. Et l’on peut ne pas accorder toute confiance aux Américains, au vu de leurs résultats passés. « Qui casse, paie » me paraît insensé. Alors donc, plus tu casses, plus tu prends le problème en charge ?

    La France a un rôle a jouer, mais pas le premier rôle. Elle peut avoir un rôle moteur dans certains cas: ça a marché en Lybie, et raté en Syrie l’année dernière, mais il ne faut pas se l’interdire. Mais ici, ce n’est pas pertinent.

    Pour ce qui est de « qui casse, paie », je faisais allusion au célèbre aphorisme de Colin Powell. Les États-Unis ont changé le régime irakien, occupé le pays pendant 10 ans, et tenu à bout de bras son gouvernement. De toute évidence, ils portent la principale responsabilité de ce qui s’en est suivi. Il est donc naturel qu’ils prennent le problème en charge, pas forcément seuls, mais en position de tête. S’il doit y avoir intervention terrestre, ce que je n’exclus pas, tout le monde sait bien que ce sera à eux de fournir le gros des troupes; il en découle que le gros de la décision leur appartient.

  • Appel signé,mais sans contester les réserves « stratégiques » exprimées par Gwynfrid. Oui, c’est aux militaires de décider s’il est pertinent d’engager des troupes au sol, oui, le leadership américain est logique et nécessaire sur ce dossier. Je me réjouis que ce soit le cas pour l’instant.

    Néanmoins, je vois le fait de signer cet appel comme un moyen de signifier ma volonté de supporter un engagement fort, militaire de la France sur ce dossier, et ça m’a paru plus important que ces quelques réserves.

  • Aux dernieres nouvelles, les US profiteraient des frappes sur l’Etat Islamique pour enfin se fair Bachar en Syrie

    http://www.dedefensa.org/article-l_intelligence_au_poids_du_tonnage_de_bombe_28_08_2014.html

    Alors faut il vraiment que les US interviennent ? et la France, tellement en pointe sur le dossier Syrien (souvenons nous d’Hollande, mais aussi de Sarkozy, rêvant tout 2 de réditer l’exploit lybien, bientot lui aussi un califat)

    Faut il vraiment que les minorités chrétiennes et alaouites de Syrie connaissent le même sort que les minorités chrétiennes et Yezidi d’Irak ?

    Barack O, François H et Nicolas S ne vont ils pas nous faire (encore une fois) un enfant dans le dos, histoire de satisfaire leurs généreux contributeurs qataris ?

    Combien de guerre « juste », « humanitaire » de nos gouvernants se sont révélés des hystérisations d’opinion publique pour au final faire accepter n’importe quoi de pire

  • Koz, je ruminais toujours cette histoire de guerre.

    Et je viens de relire le mystère de la Charité de Jeanne d’Arc.
    Péguy fait dire à Jeanne ceci :
    « C’est toujours la même chose, la partie n’est pas égale. La guerre fait la guerre à la paix. Et la paix naturellement ne fait pas la guerre à la guerre. La paix laisse la paix à la guerre. La paix se tue par la guerre. Et la guerre ne se tue pas par la paix. Puisqu’elle ne s’est pas tuée par la paix de Dieu, par la paix de Jésus-Christ, comment se tuerait-elle par la paix des hommes ? »

    Et Hauviette de lui répondre : « pour tuer la guerre, il faut faire la guerre « 

    On connait la suite de l’histoire, avec Jeanne chef de guerre.

    Je vous le dédie, Koz, qui avez su l’écrire aussi.

  • Et voilà , comme annoncé Obama profite de son monstre dernier né pour atteindre ses fins

    C’est à dire, abattre la Syrie de Bachar, pour promouvoir un gazoduc, le projet Nabucco, qui permettra aux arabes de vendre leur gaz en Europe et de se passer des approvionnements en provenance la Russie

    Les chrétiens de Syrie vous disent déjà merci ! Ils auront le droit eux, à des islamistes modérés promus par les USA

    http://www.lalibre.be/actu/international/frappes-americaines-en-syrie-moscou-met-obama-en-garde-54119fd635708a6d4d556a85

    Et bientot ca sera notre tour
    http://www.leparisien.fr/international/nemmouche-voulait-commettre-un-attentat-a-paris-lors-du-defile-du-14-juillet-07-09-2014-4116529.php

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