Afghanistan : "So long, Abdul" ?

Dix morts. C’est terrible et c’est aussi, que les familles des soldats tombés me pardonnent, dérisoire. Dix morts, à comparer aux quatre-vingt dix victimes de l’effroyable bavure de la coalition, dont nombre de femmes et d’enfants. Combien de familles déchirées, de mères désespérées, de pères effondrés ? Combien d’Afghans qui regardent ce pays dans lequel la mort de dix soldats professionnels motive la réalisation d’un sondage, avec cette conclusion que 55% de sondés souhaitent un retrait français ? Parce que, soudainement, cette réalité a rejailli à la face des français : nos soldats peuvent mourir à la guerre. Il y a quelque chose d’évidement ridicule dans ce soudain empressement à déguerpir de français légèrement bousculés dans leur confort quotidien, dont le téléphone a sonné un soir entre la pub et l’Ile de la Tentation.

Dix morts et la légitimité initiale de la guerre en Afghanistan est oubliée. Alors, se retirer ? Se retirer parce que la guerre est difficile ? Parce que la victoire est incertaine, comme si l’on ne devait s’engager que dans des guerres pépères ? Se retirer parce que les talibans avancent ? Se retirer et leur laisser la place ? Dans deux ans, notre organisation de droits de l’homme favorite nous alertera sur la condition des femmes, auxquelles nous dirons avec émotion, comme Claude Sérillon à la fin de cette interview, que « l’on ne va pas [les] oublier« . Nous reverrons les images de ces pick-ups faisant irruption des les stades pour l’exécution publique d’une femme adultère. Nous évoquerons avec fougue tant d’autres Abdul Rahman qui seront condamnés à mort pour apostasie. Notre intellectuel préféré, la voix vibrante, nous parlera de la destruction d’autres « Bouddhas de Bamiyan« . Nous publierons alors des tribunes véhémentes. Nous organiserons des manifestations de soutien sur le parvis des droits de l’Homme au Trocadéro… Et nous « condamnerons avec force« …

Faut-il qu’aux yeux du monde entier la France se fasse une spécialité de la protestation vibrionnante, verbale, verbeuse ?

Combien de fois, et sur combien de terrains, répétons-nous qu’il faudrait faire davantage que parler ? Avons-nous oublié la légitimité de la guerre en Afghanistan ? Avons-nous oublié que nous ne sommes pas moins visés par le terrorisme islamique que les américains, les britanniques, les espagnols ? Dix morts, et certains évoquent un nouveau VietNam. Faut-il donc ne pas avoir peur du ridicule pour effectuer une telle comparaison ! Car, enfin, en 6 ans de présence militaire française en Afghanistan, à combien s’élèvent nos pertes ? 24 soldats. Le voilà, notre Vietnam français, notre bourbier ? Eh bien… On vous préviendra quand il faudra paniquer.

Alors, que l’on débatte, que l’on discute, mais pas sous l’emprise d’une pétoche supersonique.

Car, évidemment, il y a matière à discussion. Pour commencer, comme le suggèrait avec justesse François Sureau, il faut expurger notre vocabulaire de la lénifiante « présence française« . Sans aller jusqu’à « promettre du sang et des larmes« , préférons à tout le moins l' »engagement français » à ce terme. Car comment comprendre qu’une simple présence débouche sur une embuscade meurtrière ? Comment faire accepter à l’opinion une guerre que l’on recouvre de ce voile de com’ ?

Ensuite, que l’on explique, et que l’on débatte. Car le renforcement de notre engagement s’est fait sans que l’on sache très bien au demeurant ce qui a motivé le changement de position de Nicolas Sarkozy – qui aurait pu assumer clairement son revirement et l’expliquer. Le Parti Socialiste a  réclamé un débat, au moins autant pour débattre que pour gêner l’exécutif, ce qui fut l’occasion de deux interventions de François Fillon, la première « sur l’action de la France en Afghanistan » et la seconde dans une réponse étayée à la motion de censure déposée. Mais il « fallait » peut-être ces dix morts pour que chacun, citoyen, journaliste, parlementaire, accorde l’attention nécessaire à la question. Un débat suivi d’un vote aura lieu en fin de compte, puisque l’article 35 de la Constitution, issue de la révision que les socialistes ont combattue, le prévoit. C’est heureux, car ce sera peut-être l’occasion pour tous de prendre ses responsabilités, de prendre aussi la mesure de l’engagement, et de traiter les français en citoyens responsables. Il faut espérer en effet qu’il soit l’occasion de faire le point sur les objectifs de l’engagement français, sur les stratégies militaires et politiques employées, sur la réalité de la situation sur le terrain.

Parce que nous sommes bel et bien en guerre, que cette guerre n’est pas illégitime, mais que l’opinion publique ne pourra pas « assumer les risques de la guerre« , comme le demande le Chef d’Etat Major des Armées, si elle doit se contenter, surprise, d’accueillir des cercueils au Bourget. Cela lui permettra peut-être de faire l’économie d’une ridiculisante volonté de retrait.


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52 commentaires

  • D’accord sur l’essentiel. Il est absurde de vouloir se retirer sous prétexte d’un échec certes tragique, mais de faible dimension. Il est absurde de prétendre que nous ne sommes là que pour faire plaisir à Bush. Les enjeux sont réels, la France a accepté des responsabilités et donc le risque de perdre des hommes.

    On peut, cependant, poser une question: la guerre là-bas est-elle gagnable ? Risquer la vie de nos soldats ne se justifie que si le succès est raisonnablement envisageable. Je n’ai pas d’opinion nette dans un sens ou dans l’autre, mais je crois que le gouvernement n’a pas encore fourni beaucoup d’arguments sur ce point.

  • Je suis profondément anti guerre.

    Je suis profondément anti « oeil pour oeil, dent pour dent »
    (SOURATE 2 : 175. « Dans la loi du talion est votre vie, ô hommes doués d’intelligence ! »),

    Mais pas non plus totalement pour la parole de Jésus (MATTHIEU 5 : 38 « Vous avez appris qu’il a été dit :
    « œil pour œil, et dent pour dent ».
    39 « Mais moi (Jésus), je vous dis de ne pas résister au méchant.Si quelqu’un te frappe sur la joue droite, présente-lui aussi l’autre. »)

    Je crois qu’il est nécessaire de nous protéger de tout fondamentalisme (c’est l’une des raisons pour laquelle je me suis permise de citer un verset du Coran).
    Parce que je demande ce qu’il adviendrait si nous ne résistions pas aux « méchants ».
    il est sans doute difficile de qualifier qui est « méchant » et qui ne l’est pas.
    C’est peut être une des raisons pour lesquelles certains sont pour le retrait de notre troupe en Afghanistan?
    A moins, que comme le dit Koz, est ce du à une super pétoche?

    Je pense à ces femmes, à ces enfants…
    Un de mes amis, « maghrébin d’origine musulmane », comme il aime à se qualifier, mais ayant perdu la foi, a vécu quelques temps en Afghanistan, avant la guerre. Il en a ramené de superbes photos, pays oh combien magnifique!

    j’y ai vu ainsi de splendides paysages de lacs et de cascades, j’ai admiré ces fameux Bouddhas et la vue qu’on pouvait avoir sur le pays du haut de ces falaises, j’y ai vu le visage buriné des paysans, le sourire des fillettes, le rire des femmes.
    Pas de burquà, même pas de voile, ou si peu….
    Son attitude par rapport au conflit m’a paru ambigue.
    Et je n’ai pas pu comprendre totalement sa position.

    D’un côté il regrette ce temps de « paix » (ce peuple est d’après lui assez rebelle) ces jours sans asservissement par la religion (même si les femmes y étaient asservies par les hommes comme nous l’étions au siècle dernier dans certaines classes sociales et comme elles le sont encore dans certains pays qui ne sont pas forcément musulmans, nous l’oublions trop souvent)

    D’un autre côté, il pense que cette guerre ne sert à rien : il pense que les Afghans apprécient peu l’ingérence occidentale et qu’ils peuvent ainsi s’allier ainsi aux Talibans contre les occidentaux .

    Mais j’ai mal perçu ce qu’il voulait exactement dire.
    Peut être que les Talibans, malgré leur intolérance et leur dogmatisme sont ressentis comme semblables contrairement aux occidentaux?

    Ce qu’il regrette le plus?
    Que nous n’ayons pas protégé ces gens de la pauvreté et de la drogue (culture, vente, consommation).
    Il semble au travers ses dires que ce soit avec ça (la drogue permet une moins grande pauvreté) que les tiennent les Talibans.
    Je l’ai laissé parlé, j’ai peu posé de questions.
    cela m’était difficile.

    Je crois que, comme dans toute guerre, il est quasi impossible, pour un citoyen lambda, tous les tenants et les aboutissants des conflits.

    Par contre, sur un plan de politique purement intérieure, je vais encore jouer ma « sarkozette ».
    En effet, si je suis d’accord avec Koz sur le fait que le Président Français aurait -et devrait- être plus clair sur la définition de notre engagement là bas, je pense sincèrement qu’il a eu raison de renforcer nos troupes dans ce pays.
    Pour tenter de pacifier ce pays, encore que ce soit loin d’être gagné (mon ami m’a dit que ce n’était sans doute pas gagnable, parce que les orientaux ne raisonnaient pas comme des occidentaux).
    Mais aussi pour que nous ne ployions pas sous le joug d’une civilisation archaïque, d’un fondamentalisme religieux archaïque.

    Je suis également en accord avec Koz sur le fait que le PS tente d’utiliser TOUS les moyens en sa possession pour bloquer la moindre tentative de Nicolas Sarkosy de gouverner normalement.

    (i)Tant sur un plan intérieur (cette fameuse constitution refusée par le PS qui va néanmoins s’empresser de voter contre la poursuite de notre engagement dans ce pays -eu égard aux sondages « des » français dont ils sont les représentants « légitimes », grâce à cette modification)

    (ii)Tant sur le plan de politique internationale, lorsqu’on voit que tout est prétexte pour tenter de ridiculiser N Sarkosy -et la France avec par la même occasion, mais je crois que cela les indiffère-
    (on le voit bien avec la polémique sur la Chine, la Russie -mais au fait, quel est donc la nature du régime de ces deux pays honnis par le PS? La libéral Démocratie?, et maintenant l’Afghanistan?
    http://www.lefigaro.fr/politique/2008/08/24/01002-20080824ARTFIG00178-moscovici-lance-la-rentree-du-ps-.php )

    Enfin, si je suis triste pour les familles des 10 victimes de ce guet apens , je pense aussi à ces victimes -françaises- des accidents de la route qui ont eu lieu en France, ce WE sur le trajet de la rentrée.

    Triste aussi pour les nombreux morts dans des accidents du travail en France cette année et le nombre handicapés
    http://www.francesoir.fr/societe/2008/04/28/maladie-ou-accident-du-travail-deux-morts-par-jour.html

    L’opinion publique peut elle assumer les risques du travail (2 morts par jour)? Ou bien allons nous devoir nous résigner à rester au lit par peur de se blesser en se levant?
    (et attention au lit, c’est là que meurent la majorité de nos concitoyens!)

    Il faudrait malheureusement un peu relativiser les choses!

    Excusez mon ironie, mais ces sondages à répétition et la manipulation des foules m’exaspère en ce début de semaine!

    Merci Koz, pour cet excellent billet.

  • Bonjour!
    Je suis très d’accord. J’ai vraiment été étonnée par les explications du président. Quand il s’est déplacé à Kaboul, son intervention, telle qu’elle est apparue à la télé, avait l’air vraiment bien. Juste, pour autant qu’on puisse l’être.
    Mais pourquoi expliquer la présence française par « la guerre contre le terrorisme »?

    Je ne comprends pas cela. Surtout face à des militaires, qui savent que ça ne veut pas dire grand chose : à quel moment on a gagné la guerre contre le terrorisme? Qu’est-ce qui permet de dire qu’on a gagné? C’est quoi l’objectif militaire, politique, économique, social, de la « guerre contre le terrorisme »?
    Bref, on leur demande quoi aux mecs qu’on envoie se faire exploser là-bas?

    Sinon, j’ai bien aimé l’article de François Sureau aussi. Et je suis d’accord avec Koz : 10, ça a l’air beaucoup, mais c’est pas grand chose par rapport à ce qu’on tue en face, y compris par bavures (la guerre, c’est crade, ça ne peut pas ne pas faire de victimes civiles innocentes). Et des morts de jeunes hommes courageux, par paquet de dix, on en verra encore.

  • Merci pour cette excellent billet.
    Quel dommage que tant de français aient la mémoire courte…La « protestation vibrionnante, verbale, verbeuse » dont les médias sont les diffuseurs empressés rencontrerait peut-être ce qu’elle mérite, le mépris. Claude Levi-Strauss, dans une interview – mais quand ? je n’ai pas retrouvé le contexte – au journaliste qui lui demandait pourquoi on l’entendait si peu sur les questions d’actualité, avait répondu « quand on a été pacifiste en 1914, on n’a plus que le droit de se taire ». Relisons ce qui avait été écrit, en son temps, sur le Shah d’Iran et les considérantions attendries sur l’excellent Khomeini, alors « réfugié  » en France, sur le Kosovo…bref, chaque fois qu’au lieu de prendre en compte la complexité d’une situation, on se prend pour Astérix, l’humour en moins, en décidant où sont les bons et les méchants, quanbd et comment il y a lieu de s’indigner, etc… C’est aussi vrai pour la comdamnation honteuse, avant jugement, de D.Baudis, Monseigneur Di Falco, des Villemin… que pour l’interview très récente du Monde où le Dalaï Lama lui-lême est obligé de démentir certains des propos qui lui ont été prêtés. La « repentance » tellement à la mode – surtout, d’ailleurs, pour les péchés des autres ! – semble inconnue des journalistes. Je ne vois qu’un quotidien sourcilleux de déontologie journalistique, c’est La Croix !

  • merci de ce billet. ce qui est curieux c’est que dès qu’une réalité « dérangeante » vient nous interpeler puis qu’on vienne nous prendre le poul par le biais de nos inestimables sondages, on parvient presque tjs à 55% de « contre », de « pas d’accord », de « non ». A ce propos j’entendais ce matin le lumineux O.Besancenot parler de sale guerre à propos de cette guerre. ce qui laisse présumer qu’il peut pour lui exister des guerres « propres ».

  • Tout à fait d’accord avec ce billet.

    La couverture médiatique de l’évènement montre encore une fois à quel point l’information est traitée chez nous sur le mode émotionnel.

    Est-il utile de mettre un micro sous le nez de parents qui viennent de perdre leur fils ?

    Avons-nous besoin de toucher du doigt leur détresse, leurs larmes ?

    Faut-il immédiatement se précipiter pour faire un sondage auprès de l’échantillon représentatif des français et leur demander leur avis sur l’implication de forces françaises en Afghanistan, entre un sondage sur le meilleur premier secrétaire du PS et un autre sur le coût de la rentrée scolaire ?

    Il est nécessaire en effet de débattre en France de l’engagement militaire de la France, nécessaire de demander aux partis politiques de prendre clairement leur responsabilité sur ces sujets, nécessaire d’informer les français des risques liés à de tels engagements en même temps que du but recherché.

    Mais à force d’inonder les écrans et les journaux de sensationnel bien juteux en sang et en larmes, à force de chercher des polémiques sur tous les sujets pour maintenir intact l’esprit querelleur et partisan de leurs lecteurs comme un prurit chronique, je doute de la capacité des médias à interesser sur un débat d’idées et à traiter les français en citoyens responsables.

    Plus que d’une insuffisance d’envergure des politiques en général, je trouve que nous souffrons d’une médiocrité médiatique et compte tenu de la place des médias aujourd’hui, c’est inquiétant.

  • Koz répondra, mais je ne crois pas qu’il ait cherché à minimiser la gravité de la mort des soldats (sinon je m’inscris en faux). Il rappelle que c’est la guerre, que 10 vies dans ce contexte c’est beaucoup mais peu, et que « de l’autre côté », ça meurt aussi, et pas toujours les méchants.

    Perso j’ai même pas pu regarder les mamans en pleurs, parce que ça me renvoie à une angoisse terrible. Depuis cet été, sur mes trois frères, trois sont militaires. En plus de mon père. Mais : j’étais contente qu’on dise que c’est la guerre, voyez, et que la guerre, ça tue.
    J’étais contente aussi qu’on dise qu’ils étaient jeunes, qu’ils avaient des familles normales, des amis, des fiancées, des enfants. Quand on parle d’armée de métier, parfois, on a l’impression qu’il s’agit de baroudeurs sans attaches, prêts à partir à l’aventure au bout du monde pour l’honneur de la patrie, etc.
    La réalité, c’est que c’est des gamins de 20 ans.

    Côté officier, ceux qui font des pieds et des mains pour y aller ce sont les pères de famille divorcés. Pour cause de sous (env. 10% de la solde est due à la situation familiale)

    Alors bon, que la presse vibrillonne, c’est son boulot. N’empêche que, comme dit Koz, des morts, il y en aura d’autres.
    Si on a de bonnes raisons d’avoir renforcé notre présence : qu’on nous les donne, et qu’on y reste. Ils mourront.
    Si on a pas de très bonnes raisons, ou si on a pas les moyens d’équiper et de former : cessons.

  • J’ai réagi un peu vivement quand j’ai entendu parler du sondage. 55% contre. « D’un autre côté, on ne leur demande pas leur avis ». Comme le disent Tara et Lisette, on ne maîtrise pas tout. Cela n’empêche évidemment pas le Président de nous expliquer, comme tout le monde le souligne ici. Mitterrand l’avait fait à maintes reprises lorsqu’il s’était s’agi de justifier la participation française à la guerre du Golfe.

    Le problème, c’est que lorsqu’il faut s’expliquer, on n’entend que le sempiternel « guerre contre le terrorisme ». Une fois qu’on a dit ça, on n’a rien dit, et en plus on ne dit plus rien. « Ah bon, c’est une guerre contre le terrorisme ? Ok, alors, ça va, merci et au revoir ». (A noter que ce type de vocabulaire auto suffisant n’est pas réservé à la guerre. « Ah bon, c’est un événement solidaire ? » « Ah bon, c’est une démarche écologique ? » « Ah bon, c’est pour l’ordre juste ? »)

    On ne fait pas la guerre au terrorisme. C’est une absurdité de dire cela. C’est même l’essence du terrorisme. On fait la guerre contre des gens qui, autant par opportunisme financier que par idéologie, ont abrité des camps d’entraînement qui ont servi à des terroristes. La nuance n’est pas légère, et l’explication n’est pas suffisante. On n’a pas investi la Lybie, que je sache. Et on n’envahira pas le Pakistan.

    « Guerre contre le terrorisme ». Hypocrite, réducteur et creux.

  • Dés 2001 la France, avec à sa tête J Chirac et L Jospin, a envoyé ses avions de combats de suite après les événements du 21 septembre et ses troupes au sol 2 mois après, le temps de les préparer. Nous savons tous que la coalition ne gagnera pas cette guerre seule et qu’il faudra discuter mais il faut faire en sorte de ne pas se retirer et au contraire de rajouter des troupes de l’OTAN afin que les talibans ne reprennent pas le pouvoir. Pourquoi ? Tout simplement parce que ces gens là pourraient alors, avec le Pakistan, posséder l’arme nucléaire et ça Chirac et Jospin l’ont immédiatement compris comme ils ont compris ce qui se passerait alors au moyen orient si les talibans reprenaient le pouvoir en Afghanistan et la suite qui pourrait en découler. Il s’agit donc bien de défendre le monde libre.

    Pour le reste on tombe dans la démagogie. Une cérémonie de funérailles est retransmise en direct à la télévision. On y montre des cercueils dans lesquels se trouvent des jeunes d’à peine 20 ans et dans la foulée on demande aux français s’ils sont pour un retrait de la France de cette guerre. On joue avec l’émotionnel. Alors que 25 pays sur 27 de l’UE sont engagés dans ce conflit, un retrait unilatéral de la France serait la pire des choses, c’est la raison pour laquelle cette hypothèse me paraît invraisemblable.

  • C’est intéressant de voir que, même parmi les moins a priori hostiles, il y a un certain refus de la justification par « la guerre contre le terrorisme« . En lisant l’interview de Guéant au Parisien, parmi d’autres choses critiquables (je me fous de savoir que Nicolas Sarkozy était très ému, par exemple), j’ai pensé que l’explication par le « terrorisme international » n’était peut-être pas bienvenue.

    Elle a, évidemment, un petit goût d’explication à la Bush. Or, on a vu en Irak qu’elle n’avait servi que de prétexte à l’intervention (et que cette guerre a d’ailleurs créé un autre foyer de terrorisme), décrédibilisant l’utilisation de cette raison à long terme.

    Il reste qu’elle n’est pas forcément totalement illégitime, mais qu’il faut la préciser, et peut-être identifier les ennemis : « la guerre au terrorisme« , cela ne correspond qu’à une motivation désincarnée, aux contours flous et qui, de surcroît, risque de ne jamais finir. Si l’Etat veut mobiliser un peu l’opinion publique, je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur angle. Cela dit, Guéant n’a peut-être pas tort en affirmant que les combattants se déplacent d’Irak vers l’Afghanistan.

    Je me faisais aussi la réflexion que certes, ce que disent certains socialistes n’est pas idiot (voir par exe. ce que dit Bianco, celui qui parle de « nouveau vietnam »), mais ils n’inventent pas grand-chose. Insister sur le fait que le Pakistan est à la source du problème, oui, mais ce n’est pas une découverte. Insister sur le fait que la solution ne peut être uniquement militaire, c’est très vrai. Mais ce n’est pas nouveau. Cf. ce que dit Guéant : « Cela dit, l’action à conduire là-bas n’est pas que militaire. Nicolas Sarkozy l’a affirmé avec force. Et c’est à Paris qu’en juin dernier s’est tenue la conférence des Donateurs pour l’Afghanistan qui a rassemblé 20 milliards de dollars pour la reconstruction civile de ce pays.« 

    Je lisais, chez mes nouveaux super potes, une tribune intéressante. Je n’en partage pas forcément les analyses mais elle pose au moins des questions intéressantes. Par exemple, lorsque l’auteur parle de containment (« L’honnêteté obligerait à dire qu’il s’agit non pas d’une guerre avec un objectif précis et mesurable mais d’une guerre d’endiguement (« containment ») : l’enjeu n’est pas d’éliminer le problème, mais d’en limiter l’ampleur.« ). S’agit-il de cela ? Si oui, est-ce efficace ? Car en fin de compte, les talibans contrôlent suffisamment de territoires pour s’en servir de base arrière…

    PS : et non, bien entendu, je ne minimise pas ces morts. Elles sont individuellement toutes aussi dramatiques, terribles, et j’y suis d’autant plus sensible que j’ai de l’admiration pour ces soldats. Mais si nous sommes effectivement en guerre, ce n’est pas en raison de dix morts qu’il faut soudainement refaire son paquetage et rentrer à la maison.

  • Oui, très bon billet.
    Sur un défaut d’explications, je pencherais pour une explication peut-être simpliste. On a envoyé des hommes en plus parce que la situation est mauvaise. Je n’ai pas le souvenir que Sarko l’ait caché.
    Et peut-on comparer l’attitude de Mitterand pour la guerre du golfe ? Ce conflit-là était une guerre traditionnelle. L’armée d’un pays envahit un autre pays, nous envoyons des troupes pour repousser l’envahisseur. Je ne sais pas, si Mitterand était président aujourd’hui, s’il trouverait des mots convainquants pour permettre au peuple français d’admettre que freiner les talibans est le mieux que nous puissions faire (cf l’analyse de Flamant Rose). Mais ce mieux-que-rien-là est tellement dans les gris qu’aucune opinion publique friande de noir et de blanc ne peut la soutenir avec conviction.
    Quant à la stratégie, la France fait-elle les choses à sa manière ? Différemment des autres nations de la coalition ? Non, et pour cause. On ne sait pas comment éradiquer le phénomène terroriste, à fortiori dans un pays géographiquement si hostile que l’Afghanistan. On ne sait que freiner…

  • Ce sont souvent les mêmes qui hurlaient il y a 15 jours contre la faiblesse de la réaction face à la Russie en Géorgie et qui hurlent aujourd’hui contre l’engagement français en Afghanistan.

    Si nous ne sommes pas prêts collectivement à prendre le risque de perdre des soldats autant renoncer carrément à avoir la moindre influence en politique étrangère.

    Pour autant, je n’aurais pas employé le mot « dérisoire ». La mort d’un homme n’est jamais dérisoire, même s’il est un soldat.

    Mais la polémique pour savoir si tout a bien été fait pour éviter ce drame est obscène. C’est la guerre.

    Les parents des soldats qui sont tombés à Omaha Beach ont ils exigé qu’Eisenhower leur démontre que « tout avait été fait pour éviter ce drame »?

    C’est l’honneur des soldats de mettre leur vie en jeu pour l’atteinte d’objectifs supérieurs. La responsabilité des politiques est d’être avare du sang de ces hommes et de s’assurer que les objectifs en question en valent la peine.

    Le risque zéro n’existe pas à la guerre.

  • S’il s’agit de containment, on a pas finit de rigoler alors.
    L’Afghanistan, l’URSS s’est cassé les dents dessus au temps de sa splendeur. Le containment, c’est ce que faisaient les Etats-Unis au Vietnam, aussi, il a raison Bianco. C’est une guerre que nous n’avons probablement pas les moyens de mener. Et qui coûtent très cher, pas seulement en vies humaines.

    Cet été, j’ai beaucoup rit jaune par exemple. On parlait des blindés français. Ils sont blindés, sauf contre les mines.
    _ en fait, les gars te recommandent de garder la porte un peu ouverte, pour éviter la « surpression » (capitaine, cyrard, mort de rire)
    – ah bon? c’est un peu comme quant on vous donne comme consigne en cas d’explosion nucléaire de creuser un trou dans le sol et de le couvrir de votre veste, alors?
    – oui, c’est ça.

    A part ça, je rappelle qu’il va commencer à cailler grave, et qu’avec l’équipement armée de terre lambda, on meurt de froid dans les Alpes en décembre (pour de vrai). Qu’à part le Charles de Gaulle, qui était à quai depuis des années, tous les bateaux de la marine ont vu leurs exercices annulés, car pétrole trop cher.

    Mais je pense que Sarkozy a exactement le talent qu’il faut pour trouver des mots. Quand il s’agit de politique pure, de rassemblement des foules, il est très bon. C’est pour ça que ça m’a surprise qu’il joue à « la guerre contre le terrorisme ».
    Même aux EU ça marche plus ça.

  • Il reste qu’elle n’est pas forcément totalement illégitime, mais qu’il faut la préciser, et peut-être identifier les ennemis

    indeed. Toujours un chouia excessif, le cochon d’Inde.

    L’Afghanistan, l’URSS s’est cassé les dents dessus au temps de sa splendeur

    Et pas que l’URSS. Ils sont nombreux, les valeureux combattants à avoir trouvé les montagnes afghanes fort peu hospitalières. C’est que l’Afghanistan n’est pas exactement le genre de coin où il suffit de tenir les villes pour tenir le pays. Cependant, il faut également noter que l’objectif n’est pas le même. Il ne s’agit pas ici d’une force d’invasion. J’idéalise toujours trop (voir ci-dessus), mais « l’afghanisation » des issues peut à terme porter ses fruits. On m’objectera que les Etats-Unis avaient, en leur temps, prôné la « vietnamisation », avec le grand succès que l’on sait. Je préviens tout de suite: je n’ai pas de réponse.

    Il reste une chose. C’est qu’à mon sens, le vrai combat en Afghanistan se mène de l’autre côté de la frontière, du côté d’Islamabad (peut-être aussi de l’autre côté de l’autre frontière, mais là, on a étrangement moins de prise). Musharaf vient de démissionner, le pistolet sur la tempe. On sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on récupère.

    C’est l’honneur des soldats de mettre leur vie en jeu pour l’atteinte d’objectifs supérieurs. La responsabilité des politiques est d’être avare du sang de ces hommes et de s’assurer que les objectifs en question en valent la peine.

    Le risque zéro n’existe pas à la guerre.

    Comme on dit chez les mecs cools: +1

    Il faut noter une donnée psychologique: nos soldats sont morts en situation de combat, et non pas dans un nouveau Drakkar.

  • Lib, la mort, individuellement, de chacun de ces hommes n’est pas dérisoire. Mais, en terme de bilan humain, dans la mesure où nous sommes en guerre et non en mission humanitaire, c’est dérisoire. Et c’est un peu ahurissant que nombre de français ne semblent pas capables de « l’endurer ».

    Lisette, je ne suis pas expert en équipement militaire et je ne voudrais pas donner le sentiment de penser qu’ils sont bien assez équipés. On peut certainement l’être mieux, et notre armée ne profite évidemment pas de crédits équivalents à ceux de l’armée US (même de façon relative). Mais je lis aussi, sous la plume de deux personnes semble-t-il bien renseignées et dans un journal qui n’est aps des plus va-t’en-guerre :

    « Pour le reste, le choix fait par l’état-major a été d’envoyer des troupes d’infanterie légère en Afghanistan. C’est une tradition bien enracinée dans l’armée française, qui est de privilégier le para «souple, félin, manœuvrier» face aux moyens plus lourds. Les militaires français sont équipés aussi bien que peuvent l’être de telles troupes. Le blindage des véhicules a été renforcé, même s’ils restent encore très vulnérables. Ainsi, le plancher des chars légers AMX-10 RC ne résisterait pas à l’explosion d’une mine. Des équipements de brouillage des engins explosifs improvisés ont été installés, après avoir été prélevés auprès du contingent français au Liban. Les hommes sont tous équipés de gilets pare-balles et de casques lourds performants. En revanche, leurs effets personnels (chaussures, sac à dos, couchage, etc.) sont souvent acquis à leurs frais, ceux en dotation n’étant pas de très bonne qualité.« 

    Et le Charles de Gaulle était dans l’Océan Indien en 2004, 2005 et 2007. Je comprends ton propos mais il ne faut pas l’exagérer.

  • Je recale ce que j’ai dit plus haut : propos de déjeuner au mois d’août en famille. Important de le préciser en effet, même si la famille en question est un tout petit peu spéciale.

    Cela dit, je note
    « En revanche, leurs effets personnels (chaussures, sac à dos, couchage, etc.) sont souvent acquis à leurs frais, ceux en dotation n’étant pas de très bonne qualité »

    que c’est exactement ce que j’ai dit, number one (on peut traduire ainsi : on s’équipe mieux pour aller camper chez les scouts, chez Déca**thlon,que via les magasins de l’armée « de professionnels »)
    Et que :
    « Le blindage des véhicules a été renforcé, même s’ils restent encore très vulnérables. Ainsi, le plancher des chars légers AMX-10 RC ne résisterait pas à l’explosion d’une mine. »
    que c’est exactement ce que j’ai dit, number two.

    Et le Charles de Gaulle a été mis au sec le 31 juillet 2007. Ca fait donc pas des années, mais un an en effet, j’en ai rajouté un chouilla 🙂

    J’admets volontiers cela dit avoir un biais négatif sur l’équipement des armées. Mon propos, c’était juste de dire que les conséquences financières de notre multiprésence sur un tas de théâtres doivent encore être tirées.

  • @ Koz,

    décidément, peu de temps pour commenter ces derniers temps, je prends donc deux minutes. Pourtant, il y aurait beaucoup de choses à dire (mais promis, je reviendrai, notamment sur Sarkozy, je suis sûr que ça vous manquait…). Et je dois vous dois encore une réponse géorgienne.

    Sur l’Afghanistan, je reste persuadé que nous avons peu ou prou perdu cette guerre. Depuis longtemps (sans faire les faux prophètes), je disais que les Américains auraient du se consacrer à ce terrain-là (pas seulement l’Afghanistan, mais le Pakistan et au-delà le reste de l’Asie centrale : Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghizistan notamment…) afin de véritablement non pas faire la « guerre au terrorisme » (dont vous notez justement la vacuité de l’idée) mais lutter contre le système organisé qui régente la région, notamment par le biais d’un système de renseignement performant (ce que les Américains n’ont pas ou plus). En cela, je suis entièrement d’accord avec le discours d’Obama sur cette question depuis son entrée en campagne. En allant en Irak, les Américains ont en réalité perdu deux conflits!

    Je ne suis donc pas, logiquement, comme Jean-Louis Bianco d’ailleurs le dit clairement, ni évidemment pour un retrait des troupes françaises ni même pour leur diminution. Cela n’a d’ailleurs jamais été la position défendue par le PS. Il me semble qu’il faudrait en revanche :

    1. Multiplier les échanges avec les franges les moins extrêmistes des talibans. Cela a déjà été entrepris par les Britanniques notamment, par les Français un peu. Mais il faut amplifier ce mouvement afin de désunir un front taliban qui est loin d’être uni. C’est uniquement comme cela, en traitant avec une partie du « diable » que les Américains commencent timidement à améliorer la situation en Irak. C’est la seule voie possible pour éviter ce qui se transformera sinon, effectivement, en « bourbier » ;

    2. Redéfinir clairement la répartition des rôles entre l’ISAF (OTAN) et Enduring Freedom (sous commandement américain). Aujourd’hui, on ne sait plus du tout qui fait quoi (police/défense/renseigmenent), le partage de l’information est – visiblement – très mauvais et plus généralement, on peut même se demander pourquoi il y a encore ces deux opérations distinctes ;

    3. Définir un échéancier clair (comme ce qui est fait en Irak, enfin !) pour donner des signes à la population, montrer qu’il ne s’agit pas d’armées d’occupation. La guerre de l’information, c’est aussi la guerre.

    Je ne suis pas très original en disant cela, puisque c’est en grande partie l’analyse faite par Olivier Roy mais je m’étonne qu’un tel débat n’ait pas pu avoir lieu avant.

    Promis, je reviens!

  • Avec Sarkozy, les débats sont simples :
    « Alors quoi, vous êtes du côté de ceux qui coupent les mains des femmes parce qu’elles ont du vernis ? Non mais c’est dingue ça … moi, je suis du côté des faibles, et de ceux qui sont honnêtes, les soldats ont un métier difficile, ils ont des familles qui souffrent, moi, je suis du côté de ceux qui travaillent dur ».
    Le tout servi par des mimiques, grimaces que ne renierait pas Louis De Funes pour insister sur le caractère écoeurant des talibans.
    Et ce qui est brillant, c’est que ça peut s’appliquer sur tous les sujets … « quoi, vous êtes du côté de ceux qui cassent les abribus, moi, je karcherise tout » ou « quoi, vous êtes du côté de ceux qui touchent des allocations et foutent rien, moi, je suis avec ceux qui se lèvent tôt » …. Allez, hop, circulez, tout est simple dans la vie, vous êtes avec les mauvais, je suis avec les bons. 0 ou 1, c’est binaire un Sarkozy.

    Et il n’y surtout pas de débat car effectivement, on ne peut cautionner ceux qui coupent des mains et traitent les femmes comme du bétail … enfin, les princes saoudiens ne sont pas des anges mais au moins, ils ont la décence de nous acheter des armes. Mais c’est un autre débat !

  • @Buzzock

    C’est trop facile… comme si parfois on ne devait pas choisir son camp… désolé, mais pour autant compliqué que cela fut, j’aurais clairement choisi le camp des républicains contre le franquisme, le clan des résistants contre le facisme mussolinien, etc…

  • @Eponymus …
    Et donc vous combattez fermement le talibanisme en blogguant sur internet !
    Les républicains qui ont combattu le franquisme sont partis en Espagne risquer leur peau … je ne sais pas pourquoi, mais je ne vous sens moins motivé qu’eux.
    Choisis ton camp camarade du moment que je puisse buller chez moi 🙂

  • Qui peut dire le montant de la prime de risques perçue par les soldats qui partent en Afghanistan ? Si on veut la percevoir, c’est que l’on est conscient du risque. Histoire du beurre et de l’argent du beurre … C’est vrai et triste

  • @Buzzcocks

    Et bien, j’étais un peu trop occupé pour venir blogguer un peu, mais je vois que tout le monde se porte bien, tel qu’en eux-mêmes toujours ils sont.

    Je disais simplement, qu’il y a parfois des situations ou une analyse peut effectivement se simplifier et devenir plus ou moins binaire. Il y a des fois des camps clairement définis qui méritent définitivement d’être soutenus et d’autres défintivement combattus. Le fascisme en est un. C’était juste un exemple. Je sais pas ce que j’aurais fait pendant la guerre d’Espagne, mais certains l’ont fait, et ont recouru à une analyse plus ou moins binaire avant de s’engager. Parfois, il y a effectivement des choix qui s’imposent.

  • Excellent article !
    Je découvre ce site et quel surprise !
    Enfin des réactions saines et surtout mesurées !!!
    Quand je vois le niveau des réactions sur le forum de Yahoo concernant ce sujet, lire cet article et vos réactions est un vrai moment de bonheur. Tout le monde n’est pas d’accord mais cela se passe sainement.
    Vous m’avez reconcilié avec les forums sur internet 🙂
    A+

  • Oui, il y a effectivement des raisonnements qu’il vaut mieux éviter de tenir. Il est de toutes façons évident que lorsque l’on s’engage dans un régiment parachutiste d’infanterie de marine, il vaut mieux intégrer la part de risques. Ensuite, je n’ai jamais entendu qu’un soldat ait le choix de refuser une mission. Enfin…

    Et bien, j’étais un peu trop occupé pour venir blogguer un peu, mais je vois que tout le monde se porte bien, tel qu’en eux-mêmes toujours ils sont.

    Eh oui, et Buzzcocks ne se soucie pas de cohérence dans le propos. Un premier commentaire avec une petite dose d’antisarkozysme absolument pas binaire puis une attaque personnelle en guise d’argument. Allez hop, dans la cave.

    Très bon billet Koz.

    Merci. J’en profite pour détromper ceux qui pensent que ce type de commentaires ne sert à rien. Je vous jure que ça fait plaisir. Et en même temps, cela me donne l’occasion de saluer une vieille connaissance du web.

    Et merci, curepipe. Effectivement, toutes les enceintes ne sont pas appropriées pour tenir un vrai débat. En l’occurrence, je n’aurais pas parié un cure-pipe sur les forums yahoo.

  • Pingback: Koztoujours, tu m’intéresses ! » Ruban Jaune pour les soldats du 8ème RPIMA

  • Je me disais bien que le mot antisarkozyste allait apparaitre aussi sur ce sujet. Ca manquait.

    En quoi est ce antisarkozyste de constater qu’il justifie toutes ses mesures en prenant un exemple assez évocateur (les mains coupées par exemple) et donc celui qui ne le soutient pas, est forcement un soutien au camp opposé. (ma phrase est compliquée)
    ce qui donne pour les talibans, ils coupent des mains donc si vous vous opposez à l’envoie de troupes, c’est que vous êtes du côté des talibans.
    Ce système est utilisé sur tous les sujets. Et c’est très habile … vous voyez, je lui jette des fleurs.

    Donc c’est antisarkozyste de faire ce constat ?

  • Disons qu’il ne semble pas spécialement stupide ni déplacé de prendre « un exemple assez évocateur » de la réalité de ce que sont les talibans, façon de rappeler un peu que nous ne sommes pas en train de combattre une aimable bande de glorieux résistants.

    Que cela cause un certain malaise à ceux qui envisageraient volontiers un retrait, ceux pour lesquels le seul fait que nous nous battions aux côtés des américains est l’argument indépassable dans ce débat, ceux qui sont doués pour les réactions indignées, à condition que l’on en reste au stade de la déclaration, c’est possible. Mais il se trouve que c’est, effectivement la réalité des talibans.

    Poursuivre de cette manière…

    Le tout servi par des mimiques, grimaces que ne renierait pas Louis De Funes pour insister sur le caractère écoeurant des talibans

    … peut aussi passer pour une forme d’antisarkozysme forcené et d’une notable mesquinerie.

    Je suis certain, à vous lire, que, pour vous permettre de dispenser des leçons, vous ne vous exprimez jamais que de façon pondérée, mesurée, en récusant l’excès, en réprouvant les attaques personnelles, et en ne vous appuyant que sur des faits objectifs…

  • Oui, Koz. Cependant, et ce n’est pas pour prendre la défense de Buzzcocks qui n’a sûrement besoin de personne, mais on peut aussi considérer qu’il s’agit d’un effet de manche dont le résultat et que ça chatouille plus l’hypothalamus que le cerveau et qu’on pourrait avoir d’autres aspirations pour ce qui est de la faconde présidentielle.

    Je le dis d’autant plus facilement que malgré un accord plus ou moins de principe je ne me retrouve pas toujours dans la façon de les présenter.

    C’est aussi une question de mesure et on est loin du systématisme que veut bien évoquer Buzzcocks.
    Mais c’est comme la file d’attente qui avance moins vite: on n’y fait attention que lorsqu’on est dedans.

  • Buzzcocks, pour la clarté du propos, tu devrais assumer ton antisarkozysme.
    Tes arguments ne sont pas faux, note bien, et je crois même que l’objet du billet de Koz est de dire que précisément il est pas convaincu par les explications (binaires, si tu veux), du président. Que comme il est pas antisarkozyste sans être tout à fait le contraire, il en attend, des explications.

    Tu rajoutes à ces arguments une pointe d’antisarkozysme parce que ça te fait plaisir et que foin de ces listes de commentaires où tout le monde est d’accord. Mais assume dans ce cas, ça permet à la partie argumentaire justifiée de mieux porter.
    Cela dit, comme me le disait une de mes cousines avant de se décider à voter pour Sarkozy : c’est pas bien de se moquer du physique ou des tics des gens.

  • Ah bon c’est pour sauver le peuple afghan qu’on fait cette guerre!

    Faudrait voir à m’expliquer là!!!

    j’ai cru que la guerre avait été d’abord déclenchée parce que Ben Laden avait trouvé refuge en Afghanistan?

    Maintenant c’est pour débarrasser l’Afghanistan des barbares talibans? Mais euh…personne ne vous a prévenu? Parait que même quand les talibans ont reflué, les femmes continuaient à porter la burka. Un terrible doute m’habite…et si…et si les moeurs que l’on juge rétrogrades des Afghans étaient finalement propres à ces populations, sans que les talibans aient à les régir?

    Et si…des hommes aussi se faisaient exécutés mais que, c’est moins vendeur assurément que les femmes lapidées et qui plus est, la guerre civilisationnelle (parce que c’est de cela dont il s’agit!) recquiert peut être d’autres moyens qu’une guerre totale?

    Ce que vous ne semblez pas comprendre, imbus de vos bons sentiments, c’est qu’on n’installe pas la démocratie et les « droits de l’homme » à coup de bombes et dans la terreur, et que même, y parait que les populations martyrisées en sont venus à défendre les talibans, eux mêmes, pour faire bloc contre les « Occidentaux civilisateurs » qui à coups de bombes et de « bavures » sèment la mort et la désolation.

    Lisez pas un peu les experts de la question (pas les autoproclamés experts télévisuels, les vrais spécialistes en science po), la situation afghane est bien pire qu’avant la guerre, et c’est un nouvel Irak, réduit à l’état de cauchemar vivant…On détruit mais de reconstruction jamais il n’y a eu!!!, pensez y avant de partir dans des envolées lyriques dignes des colonialistes du début du siècle…

  • La colère vous aveugle, en plus d’occulter la réalité des choses.

    Le refus du régime taliban de livrer Ben Laden et les auteurs des attentats conduit aujourd’hui les Etats-Unis et leurs alliés à engager des opérations en Afghanistan. Le Conseil de sécurité des Nations Unies reconnaît la légitimité de cette action.

    Le peuple afghan, qui a tant souffert depuis 20 ans, qui est aujourd’hui victime d’un régime barbare, n’est pas en cause, bien sûr. Et tout doit être fait pour répondre au drame humanitaire qu’il connaît. Tout sera fait pour l’aider et pour favoriser à l’avenir le développement de l’Afghanistan. Les opérations militaires se feront sur une longue période. Elles viseront à punir les coupables et à détruire en Afghanistan les infrastructures des réseaux terroristes et leurs soutiens.

    C’est pas moi qui le dit, c’est le Président de la République en exercice, le 7 octobre 2001.

    Il annonce clairement qu’on fait la guerre aux Talibans. A cause du soutien apporté aux terroristes, certes, mais l’objectif d’éviter à l’Afghanistan le drame taliban est aussi indiqué.

    Ensuite, vous avez tout à fait le droit de considérer qu’on serait bien mieux chez soi, à maugréer que tous ces étrangers méritent bien leur sort. Après tout, pourquoi s’inquiéter, tant qu’on a de la bière et de la pizza.

  • Bah oui, mais dire d’une part qu’on fait la guerre aux talibans pour des raisons liés au soutien à Ben Laden lequel a commis un crime de guerre (ce qui en droit international est légitime, en accueillant Ben Laden ils se sont placés de fait en soutiens actifs) et dire que l’on combat pour le droit des femmes au nom de valeurs civilisationnelles, c’est autre chose, sinon qu’attend t-on pour attaquer l’Arabie saoudite?
    Quant au développement de l’Afghanistan, c’est tout simplement mensonger renseignez vous. Pour le reste, j’ai répondu sur l’autre fil.

  • Quant au développement de l’Afghanistan, c’est tout simplement mensonger renseignez vous

    Vous êtes gentil, vous évitez d’insulter mon intelligence: il s’agit de la déclaration de Jacques Chirac, vous trouverez sûrement la source.

    Vous aurez aussi sûrement remarqué que je ne nie pas un seul instant que la raison première de l’intervention était l’élimination des bases terroristes.

    Quant au mandat de l’ONU, délégant mission à l’OTAN, j’avoue mon ignorance quant à son contenu exact, mais il doit sûrement être spécifié quelque part l’accompagnement de la mise en place de structures démocratiques stables. Sinon, on ne se fatiguerait pas à former des soldats.
    Je suis sûr que ça doit pouvoir se trouver quelque part.

    Je ne suis seulement pas certain que cela soit utile, tant il paraît évident à vos yeux que nous devons ignorer superbement ce qui se passe au-delà de nos frontières, surtout si c’est pour être un tant soit peu d’accord avec les démons américains.

  • Un point sur les desseins des taliban (dépêche Reuters via Yahoo!)

    Les taliban avaient clairement dessiné les contours de leur nouvelle stratégie en Afghanistan en mars dernier: commettre plus d’attentats suicide, isoler Kaboul et toucher en plein coeur les forces de la coalition. Pour l’instant, les insurgés tiennent ce programme diffusé via internet.

    Avec à leurs trousses plus de 70.000 soldats étrangers et près de 130.000 militaires afghans, les taliban ne reviendront probablement pas de sitôt dans les rues de Kaboul, à l’endroit même où ils régnaient en maîtres avant l’invasion du pays à l’automne 2001.

    Qu’importe, les combattants islamistes ne souhaitent qu’une seule chose: que leurs ennemis craquent. S’ouvrirait alors une ère de triomphe qu’ils ne devraient qu’au renoncement des forces de la coalition, synonyme de défaite. Les taliban attendent patiemment cette heure.

    […]

    Si la tactique utilisée par les taliban semble être efficace sur le plan militaire, le même raisonnement peut également se vérifier d’un point de vue politique.

    En continuant à causer des pertes au sein de l’Isaf et en jouant la carte de l’enlisement du conflit, les insurgés contribuent en effet à jeter le discrédit sur le président Hamid Karzaï et sur ses alliés occidentaux aux yeux de la population afghane.

  • T’as raison Koz! 10 morts, c’est pas grand chose. Le Parlement est pourtant saisi de la question. Les socialistes et les gauchistes de tout bord crient au scandale. Il est évident que la suppression de l’armée figurerait au programme de la LCR qui la remplacerait illico par des milices volantes incontrôlables dans le but d’atteindre le nirvana de la dictature du prolétariat!

    Pensez donc à ce français qui au nom de la liberté d’expression s’est retrouvé aux mains des barbus:

    http://5-yearslater.com/index.php/

  • Je ne dirais aps « pas grand-chose« . Je dis seulement « relatif« . Mais effectivement, je trouve l’audition du Ministre des Affaires Etrangères et du Ministre de la Défense quelque peu déplacées. Il y a un débat suivi d’un vote prévu fin septembre, je ne vois pas pourquoi il faut aller s’expliquer devant le Parlement sur la raison pour laquelle une embuscade n’a pas été évitée.

  • Lisette, vous me demandez d’avouer mon antisarkozysme … je suis géné, puisque pour parler d’antisarkozysme, il faut qu’une doctrine appelée sarkozysme existe.
    Or, je suis très loin d’être persuadé que votre président de la république, soit porteur d’une quelconque vision, ou ait une doctrine clairement définie. J’ai quand même plutôt l’impression qu’il gère votre pays avec comme en météo, des previsions à 1 ou 2 jours et après on ne sait guère ce qu’il va nous inventer. Je suppose, par exemple, que vous ne vous doutiez pas que votre assurance vie allait être taxée pour financer le RSA, ni vos revenus locatifs … Dans le programme électoral, je ne crois pas que cela figure si vous prenez ce programme comme bible du sarkozysme. A moins, que la véritable pensée sarkozyste figure dans le livre issu de la commission Attali.
    Mais vous allez m’expliquer en quoi se décline le sarkozysme, puisque vous semblez calé en la matière. Vous pouvez vous faire aider de Koz qui visiblement, a aussi quelques connaissances en la matière.

    Pour revenir au sujet, j’ai oublié de mentionner que Sarkozy avait traité d’incapable l’armée française suite à la bavure de Carpentras, le chef des armées démissionnant. Puis un mois plus tard, aux Invalides, il nous parle du devouement de ces hommes et patati patata … ca ne fait quand même pas très sérieux ! Et ça renvoie à mon premier paragraphe, il n’y a pas de sarkozysme, il va là où l’actualité le mène. Une bavure, il monte au créneau, débarque le chef des armées, traite tout le monde d’incapable. Un autre événement fort touche les militaires français, ils deviennent les hommes les plus courageux du monde.
    Alors, dans la doctrine Sarkozyste ? les militaires, ils sont sympas et dévoués ou sont des incapables ?

  • Tenez, je reçois cette « clé d’actu » de la part de l’UMP. Chiffres non vérifiés, soumis à votre analyse, mais qui existent et ne sont probablement pas avancés à la légère.

    QUELS SONT NOS RESULTATS SUR PLACE, EN DEHORS DES ACTIONS MILITAIRES ?
    Depuis 2001 :
    – Le nombre d’enfants scolarisés est passé de 900.000 à 6 millions ;
    – Le nombre d’Afghans ayant accès à des soins est passé de 8% à près de 80% ;
    – 4 000 km de routes ont été construites ;
    – La mortalité infantile a été réduite de 25 points, soit 40.000 enfants sauvés par an ;
    – 20% de la population a accès à l’eau potable contre 4% en 2001, etc.

  • Buzzcocks,
    Sarkozy n’a pas traité l’armée d’incapables, il a engueulé 3 généraux.
    J’ignore ce qu’est censé être le sarkozysme, mais vous illustrez à merveille ce qu’est l’antisarkozysme : déformer jusqu’à l’absurde chaque événement pour essayer d’en obtenir l’interprétation la plus négative possible pour Sarkozy.

  • Les chiffres sont intéressants. J’ai vérifié rapidement quelques données et je me méfie un peu car il y a de l’incohérence dans certains chiffres. Je suis tout de même sûr que la situation c’est beaucoup améliorée.

    Accès à l’eau potable en Afghanistan en 2000 et en 2002 = 13% (chiffres OMS) et non 4%. Est-ce que c’est 20% aujourd’hui? C’est possible et c’est mieux, mais toujours très bas.

    Pour cause de famine (chiffres autour 2001): 25% des enfants meurent avant 5 ans. Mortalité enfantine en 1999, 14,9%.

  • dans un pays ou on ne peut sortir de kaboul
    sans s efaire tirer dessus
    ces stats me paraissent pour le moins suspectes…

    et au delà, la guerre contre le terrorisme c’est cela?
    fournir eau, soins, education… aux populations…
    je crains que ces projets contrebalancent mal les discours des nationalistes bases sur les « dégats collatéraux  » du conflit et la fierté: « ils ont fait des routes; qu’ils les donnet au peuple, nous saurons les conduire dessus… »

  • et au delà, la guerre contre le terrorisme c’est cela?

    C’est cela aussi . Maintenant, une seule bavure annule probablement l’effet de x années d’effort.

  • Très bon article… même si, paradoxalement, après avoir rappelé que la mort de 10 militaires français n’était rien comparé au drame d’Azizabad (et à la bavure de Nangahar le mois dernier, et tant d’autres exemples), le billet s’étend laaargement sur cette « dérisoire » affaire franco-française :p

    J’ai également traité de ce sujet sur mon blog, pour info.

  • Morin a dit que ce n’est pas une guerre. Quelle bille !
    Un débat et un vote ne changera rien. Sinon juste à déresponsabiliser le président de sa décision personnelle de changer son fusil d’épaule sur l’Afghanistan. Les américains nous commanderont et feront comme bon leur semble, suivant leur intérêt à eux. Et pour eux, c’est bien une guerre. Devant les chambres Britanniques le 26 mars Sarko avait parlé de conditions posées au renforcement de la présence militaire Française en Afghanistan. Rien !
    Décidément pas crédible ce type !
    L’accord pour le pipeline Tipi a été signé au printemps au Turkménistan, au détriment de celui passant par l’Iran, soutenu par les Russes. Notre armée est la-bas pour ça. http://www.dailymotion.com/relevance/search/dessous%2Bdes%2Bcartes/video/xsl0i_afghanistan-dessous-des-cartes_events . Aller à 4min50
    C’est bien une guerre, mais nous faire croire que c’est une guerre contre le terrorisme est absurde. comme le disait Villepin hier matin (il me semble) sur Fr2 .
    Heureusement d’ailleurs qu’en 2003 c’était le tandem Chirac-Villepin et non Kouchner-Sarko. Sarko n’a jamais dit, à l’époque, qu’il était contre la guerre d’Iraq (Kouchner s’était dit pour). En bon lèche-cul, sarko aurait suivi Bush. vous dites vous-même : « Car le renforcement de notre engagement s’est fait sans que l’on sache très bien au demeurant ce qui a motivé le changement de position de Nicolas Sarkozy » N’a-t-il pas été invité entre temps chez les Bush ?
    (…)
    « Back during the Nixon years, my Ph.D. dissertation chairman, Warren Nutter, was Assistant Secretary of Defense for International Security Affairs. One day in his Pentagon office, I asked him how the US government got foreign governments to do what the US wanted. “Money,” he replied.

    “You mean foreign aid?” I asked.

    “No,” he replied, “we just buy the leaders with money.”

    It wasn’t a policy he had implemented. He inherited it and, although the policy rankled him, he could do nothing about it. Nutter believed in persuasion and that if you could not persuade people, you did not have a policy.

    Nutter did not mean merely Third World potentates were bought. He meant the leaders of England, France, Germany, Italy, all the allies everywhere were bought and paid for.

    They were allies because they were paid. Consider Tony Blair. Blair’s own head of British intelligence told him that the Americans were fabricating the evidence to justify their already planned attack on Iraq. This was fine with Blair, and you can see why with his multi-million dollar payoff once he was out of office. »
    (…)
    By Paul Craig Roberts 19 aout 2008 http://www.counterpunch.org/roberts08192008.html
    (Docteur en philosophie (Université de Virginie), Paul Craig Roberts fut secrétaire adjoint au Trésor au sein de l’administration Reagan. Ancien rédacteur du Wall Street journal, journaliste pendant 16 ans à Business Week, journaliste pour Scripps Howard News Service and Creator’s Syndicate à Los Angeles. Il a occupé de nombreux postes universitaires, dont la chaire d’Economie Politique au Centre d’Etudes Stratégiques et Internationales à l’université de Georgetown, chercheur à Hoover Institution, université de Standrod). Médaillé de la Légion d’Honneur en France. Médaille d’Argent du Département du Trésor US pour ses « contributions remarquables dans la définition de la politique économique des Etats-Unis )
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Craig_Roberts

  • A LIRE, après des controverses parfois bien péremptoires :

    Les bras croisés, bérets rouges sur la tête, les hommes du 8e RPIMa écoutent, satisfaits. Les polémiques, ils les ont suivies, jour après jour, à la télévision ou sur Internet. «Ils se sont sentis humiliés par ce qui s’est parfois dit, et moi avec eux», résume le capitaine Arnaud. «Les dix hommes qui sont morts n’avaient rien de gamins, ils se sont battus comme des lions et tout ce que l’on a entendu, c’était des critiques. Nous sommes peut-être jeunes mais nous savons ce que nous faisons», assure le caporal Olivier, visiblement agacé. Comme tous ceux de sa section, il est arrivé en renfort dans la vallée d’Uzbin 1 h 20 après le début des combats.

    (…)

    «Nos camarades sont tombés dans une embuscade. Ils ne pouvaient rien faire. C’est une tactique vieille comme Hérode et les combattants en face se battent depuis plusieurs décennies, savent y faire et aucune formation n’y changera rien, explique l’adjudant Greg. Personne n’a été surpris. Qu’il n’y ait eu que dix morts montrent que les nôtres étaient de très bons soldats, car ce genre d’opération est fait pour tuer tout le monde.» Il a combattu pendant des heures pour tenter de dégager les militaires pris sous le feu de l’ennemi. «Nous les voyions. Ils étaient à 500 mètres dans la pente mais les tirs des talibans les fixaient au sol.»

  • voilà qui est plaisant à lire.

    Le fait que ces morts soient advenues en situation de combat semble laisser des traces de fierté tout à fait légitime.

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