Je ne vais pas critiquer : aussi loin que je me souvienne dans ma plus tendre enfance, je n’ai jamais été un vrai garçon. Sauf quand, en CP, je coursais les filles du CM2 pour les embrasser. Mais sinon, j’aurais été assez pote avec Philippe Gosselin : moi aussi, j’ai joué à l’élastique. Pas trop tout de même, allez pas vous faire des films. En tout cas, je n’ai découvert que récemment qu’il fallait taper dans la balle avec l’intérieur du pied et non avec la pointe, raison pour laquelle les rares fois où j’ai tenté de m’intégrer dans un groupe de vrais mecs qui courent après un ballon, j’en ai été exclu rapidement. Ça ne s’est d’ailleurs pas arrêté là et, en Terminale, j’ai vécu un moment d’anthologie lorsque j’ai cru sauver mon camp d’un arrêt monumental des deux mains. Je n’étais pas le gardien. Moi, l’urgence de la situation et l’imminence de la menace m’avaient semblé justifier que l’on s’écarte un instant des règles. C’était en 1993, probablement en mai ou en juin, et si vous avez le souvenir d’une forme de faille spatio-temporelle à cette époque, c’était à cause de moi. En cet instant, deux mondes se sont heurtés. Moi, hilare à l’idée d’être aussi nul, et les 21 autres joueurs littéralement figés. Même le directeur du bahut, professeur agrégé d’histoire-géographie, ancien élève de l’ENS, bref, l’archétype du gars susceptible de comprendre que l’on soit à la fois cul-de-jatte et manchot au football, me regardait avec une expression qui trahissait une sourde colère.
Oh, là, j’ai bien saisi qu’il me manquait une case. Que, si je ne comprenais pas que putain ça se fait trop pas et que c’est pas des choses à prendre à la légère, c’est que je n’étais pas un homme, un vrai, l’un de ceux qui, à défaut de monter à l’assaut baïonnette au canon et sabre au clair, négligeant la mitraille, au devant des troupes, savent au moins maîtriser un ballon avec les pieds.
Même au collège, je n’ai guère fréquenté que les allées latérales de la cour de recréation, les périphéries dirait l’autre, le centre, le grand centre, bref, toute la cour, étant réservé au football. Moi, j’avais un peu une activité de fille, c’est-à-dire que j’allais avec deux amis et nous parlions. Pas de fringues, rassurez-vous : je n’étais peut-être pas un vrai mec, mais pas une gonzesse non plus. Non, nous refaisions le monde ou plutôt nous le faisions avec celui qui est devenu prêtre, mais aux armées, donc presque soldat, et celui qui est devenu soldat, mais psychologue, donc presque prêtre.
Nous arrivons au stade du billet où ma femme me dit généralement : « il est bien ton billet, mais l’introduction est un peu longue ».
Mais j’ajoute tout de même que je suis aussi plutôt un littéraire qu’un scientifique, je suis médiocre en bricolage, ignorant en mécanique, et ça me gonfle sérieusement de passer une heure à discuter de mes itinéraires en bagnole avec les autres mecs. J’ai chanté dans la chorale du bahut, aussi. Et j’ai donné rendez-vous à H. dans le parc du théâtre Alexandre Dumas, pour se coller une peignée, mais le règlement de comptes a tourné court. H. m’a demandé de lui faire mal sinon il n’arriverait pas à me taper. Je lui ai répondu que ce n’était tout de même pas à moi de le motiver pour m’en coller une et on a fini par reprendre nos sacs à dos. Voyez : je m’étais tout de même appliqué à faire comme les autres.
Bref, donc, j’ai connu ça. Depuis, les choses se sont arrangées : j’ai une barbe et le Seigneur m’a fait la grâce d’une voix grave à faire vibrer de désir le corps d’une jeune fille de bonne famille[1]. Ainsi que trois enfants pour le moment. Tous les Cantona des bacs à sable ne peuvent pas en dire autant.
Je pourrais, si je voulais, poursuivre ce grand moment de déballage impudique par un laïus sur la souffrance que cette situation a entraîné. Il ne serait pas malhabile de le placer là, tant la souffrance et sa confession complaisante se vendent bien. Un nappage de pathos m’assurerait la bienveillance émue des lecteurs et viendrait très énigmatiquement conférer de l’autorité au propos subséquent (oui, j’ai aussi du vocabulaire compliqué).
Malheureusement, j’ai également raté ça, et je ne peux pas non plus affirmer que j’en ai vraiment souffert. J’ai certes conçu quelque regret à l’idée que les autres soient pathétiques mais je ne peux pas sérieusement prétendre que j’aie eu peur pour mon genre.
Alors, voyez, moi comme beaucoup des miens, comme Julien, comme Alban, comme Arnaud, comme Jean-Baptiste, comme Loïc et comme Bertrand, que l’on explique à nos garçons qu’ils peuvent être garçons et ne pas vouloir faire la vidange, ça ne nous chiffonne pas outre mesure.
Je ne vais pas davantage bondir pour la seule raison que je trouve le mot « genre » dans un document et si, depuis bientôt trois ans que le sujet revient sur le tapis, je n’ai consacré aucun billet à cette question du genre, c’est bien parce que je trouve assez légitime de ne pas obligatoirement offrir une caisse à outils à un petit garçon, ou un costume rose de fée à une petite fille, autant que disproportionné d’en faire un axe prioritaire de notre Education Nationale.
Et nous sommes plus d’un à considérer tout à fait légitime que l’on puisse réfléchir sur le genre, quand bien même on ne le ferait pas sous ce nom. Tant mieux si l’on écarte les différences entre les sexes qui n’ont pas lieu d’être.
Mais je comprends en revanche parfaitement la méfiance des parents qui s’inquiètent de voir tournoyer autour de la tête de leurs enfants les idéologues d’un gouvernement fantoche, de voir manier ces théories par ces lourds doctrinaires de Najat et Peillon, les SNUIPP et autres collectifs qui cachent leurs agendas sous le vocable présomptueux d’études de genre, qui prennent les cerveaux de nos enfants pour les vecteurs de la rééducation des parents, pour le lieu de leur thérapie tardive, celui de l’exorcisme de leur passé.
Je n’ai consacré aucun billet de fond au genre, et ce billet de forme n’y change rien. Le pouvoir m’irrite avec son genre, les imbéciles qui convient l’auteur de « Mehdi met du rouge à lèvres » dans une classe de primaire me sidèrent, les brigades hystériques anti-genre m’atterrent.
Dans tout ce petit monde, dans cette France convulsive, je voudrais surtout canoniser Gaspard Proust. Oui, dans cette « France apaisée » qui croule sous les menaces fascistes, dans cette France que l’exécutif a tendue comme jamais, il a craqué l’élastique, il m’a fait un bien fou, il m’a fait enfin rire. C’est la seule réaction qui aurait dû valoir, la réponse qu’une France éveillée et gauloise aurait dû opposer le plus naturellement du monde.
Ce que l’on aurait dû entendre, ce que l’on devrait entendre résonner, sains et salutaires, dans toute la France : des éclats de rire, libres, libres, irrépressibles.
Ils sont probablement encore plus ridicules que dangereux.
Que la France ouvre ses yeux, qu’elle ouvre ses oreilles, à 2’40, Gaspard Proust dit la vérité : le roi est nu.
- NdlR : ma femme s’est opposée à ce passage, soutenant que mes lecteurs allaient croire qu’il s’agissait d’elle. Je veux par cette note dissiper toute mauvaise interprétation : c’est une considération générale datant de mon adolescence, et je m’en voudrais de laisser penser publiquement que mon épouse puisse être de bonne famille autant que susceptible d’entretenir à mon égard des sentiments aussi peu platoniques. Bref : c’est pas elle. [↩]
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Moi, j’avais un peu une activité de fille, c’est-à-dire que j’allais avec deux amis et nous parlions. Pas de fringues, rassurez-vous : je n’étais peut-être pas un vrai mec, mais pas une gonzesse non plus. Non, nous refaisions le monde…
Et voilà comment en une phrase on démontre le point de vue contraire et que si, même si tu es convaincu du contraire, tu es victime de stéréotypes de genre. Les garçons refont le monde, les filles parlent de fringue.
Pour Noël, je t’offrirai Tous à Poil.
Je sais, ce n’est pas le sujet mais quand je lis ton « long déballage impudique », je ne peux pas m’empêcher de penser qu’on a été conçus un peu avec le même cahier des charges.
Ce moment surréaliste ou Gaspard Proust peut arrêter de faire des blagues et faire la moitié de son sketch rien qu’en citant le site de l’Education Nationale. Au point même d’en perdre son côté pince-sans-rire revenu de tout….
La vache, c’est vrai que ça fait du bien.
@ Eolas:
C’est marrant, il me semblait que c’était précisément le but de ce « long déballage » de jouer avec les clichés de genre.
Belle tranche de rire avec Gaspard Proust. Cela restera toujours la meilleure façon d’affronter les pensées totalitaires.
L’hystérie féministe actuelle, ce n’est pas une question d’égalité ni des droits, ni des chances : les filles ont accès, en France, aux mêmes études que les gars, et de plus, elles réussissent plutôt mieux;
Mais ces gourdes continuent à bouder certains secteurs de boulot, à ne pas vouloir s’habiller comme des mecs et jurer comme eux, elles se discriminent elles mêmes, faut leur laver le cerveau.
Tu ne veux pas correspondre au stéréotype de la femme émancipée? ma pauvre, tu es forcément conditionnée par ton éducation sexiste….
Le plus rigolo, c’est la presse féminine, grande pourvoyeuse dudit stéréotype ….mais qui surfe quand même sur maquillage et vêtements, non mais quand même, épile toi, la femme à barbe c’est pas encore un must…
« J’ai vécu un moment d’anthologie lorsque j’ai cru sauver mon camp d’un arrêt monumental des deux mains. Je n’étais pas le gardien. »
Tu n’étais certes pas un Cantona de bac à sable, mais tu as tout de même tenté un coup de Maradona 😉
Bienvenue au club ! Moi aussi je refaisais le monde avec mes copains sur les bord de la cour de récré. Le sport n’a jamais été mon truc, ni le bricolage du dimanche… Et pourtant je ne crois pas connaître de trouble dans mon genre. Comme quoi les stéréotypes homme-femmes n’ont guère de sens, et pourtant le « gender » n’est pas mon truc. Je partage ton avis là-dessus !
Merci pour ce billet rafraîchissant !
Je ne comprend pas.
Vraiment je ne comprend pas.
J’ai écouté M. Proust, je ne l’ai pas trouvé drôle. Je veux dire par là, j’ai passé mon temps à chercher où était l’humour dans ce qu’il a dit. Je lai vu enchainer toutes ses sorties avec un sentiment mêlé d’horreur et de dégout. Ce mec base tout son discours sur le mépris des autres, le mépris de ce qu’il ne comprend pas.
Il est méprisant et ignorant. Il est méprisant lorsqu’il crache sur une action visant à lutter contre les stéréotypes là où il sont les plus meurtriers. Il est ignorant lorsqu’il se moque des différents exemples (le petit chaperon rouge avec inversion des genres par exemples) sans même chercher à en COMPRENDRE les raisons.
Il est méprisant, violent même, quand il compare le fait d’être lesbienne, gay, bi, trans, avec le fait d’avoir de la sclérose en plaque. Quand il les traite de paumés.
Je ne sais pas, je ne comprend pas, comment pour vous ce sketch peut être libérateur. C’est de l’humour oppressif, l’humour qui se moque, l’humour qui fait mal.
Comment peut on « canoniser » une telle personne ?
M. Proust EST politique en tournant le sketch de cette façon. Il considère comme normal de cracher sur des personnes qui souffrent, il considère comme normal de cracher sur des personnes qui, elles, contrairement à lui (pas à vous, j’en suis sur), reconnaissent l’existence d’un problème et essaie de se battre contre.
Le message de M. Proust est clair, se battre contre les stéréotypes est ridicule, se regrouper en communautéS entre gens qui souffrent, c’est ridicule.
Ce qui me donne encore plus la nausée, c’est que je ne vois pas comment on peut le trouver drôle sans être soi-même d’accord avec cette vision du monde. Sans partager soi-même son mépris.
S’il vous plait, détrompez moi…
Puisque vous y voyez des rires sains, salutaires, je vous conseille la lecture de l’Homme qui rit de V. Hugo (peut-être l’avez vous déjà lu). Notamment ce passage:
http://www.inlibroveritas.net/lire/oeuvre10994-chapitre48507.html
@Plutonien: les exemples donnés par Proust tirés du site de l’abcd de l’égalité sont en eux mêmes des caricatures. Il n’a pas besoin de faire de l’humour, il lui suffit de lire.
Je suis grande amatrice de littérature enfantine. Avec une de mes grandes filles, nous empruntons moultes livres récents à la bibliothèque. On se prend des fous rires, tellement les histoires sont parfois convenues « à l’inverse » : la fille, rassurée de découvrir que le secret de la séparation de ses parents, c’est l’homosexualité du père, par exemple, devient un grand classique.
On rit, comme on rit des chutes convenues « ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants », parce qu’on sait bien que d’un coté comme de l’autre, on tombe dans les stéréotypes, et que, franchement, le débat nous parait dépassé.
Et que, plus sérieusement, ce n’est pas à l’école de relayer telle ou telle conception de la femme. Que l’école instruise nos enfants, qu’elle permette l’accès à tous aux études.. C’est ça l’urgence.
Sinon, il va nous falloir gérer de plus en plus ceci, que nous peinons à comprendre
http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/02/15/dans-la-thierache-la-fierte-des-meres-ados_4367151_3224.html
@exilé :
Justement, non, pas à mes yeux en tout cas. Il récite des extraits en rigolant, comme s’ils étaient eux-même complètement absurdes. Il ne cherche pas à comprendre pourquoi ce qui est à ses yeux (et aux vôtres) des caricatures, ne le sont pas pour les gens à l’origine de l’action (et pour moi). Il agit comme si les phrases étaient, objectivement, absurdes, comme si leurs émetteurs étaient, objectivement, idiots. C’est faux, c’est méprisant.
Vous êtes libre de le croire, mais acceptez au moins que tous ne partagent pas votre point de vue. Que d’autres pensent que les stéréotypes, loin d’être de l’histoire ancienne, font encore beaucoup de dégâts aujourd’hui.
Bien sur, il ne s’agit pas ici de débattre sur le fond, juste de comprendre en quoi le fait de considérer comme ridicule le fait que d’autres puissent avoir (en toute bonne foi et pour de bonnes raisons) un point de vue différent du vôtre, est extrêmement méprisant. C’est ce que fait M. Proust (quand ils n’attaque pas les personnes victimes de stéréotypes elles-mêmes).
Je crois que vous abordez le problème dans le mauvais sens. C’est à l’école que les discriminations sont les plus virulentes, et les plus meurtrières. C’est à l’école que la lutte contre les stéréotypes peut sauver le plus de gens. Il ne s’agit pas d’éduquer, ni de conditionner (verbe à choisir selon votre opinion politique). Il s’agit d’informer, de faire réfléchir. Les enfants en sont capables.
L’ignorance appelle le mépris, M. Proust en est un bon exemple.
Totodoz de mémoire, Eolas avait de l’esprit. Je n’ose imaginer qu’il n’ait pas saisi le degré d’interprétation du texte.
Charles Vaugirard a écrit :
Eh oui, pour moi la main de Dieu, c’était petit joueur. J’ai eu droit aux deux mains de de Dieu, moi monsieur !
Plutonien a écrit :
Vous détromper supposerait d’affirmer le contraire de ce que j’ai écrit. Et, voilà, ça ne va pas arriver. Comme le souligne assez bien @ exilé, ces ouvrages sont, pour l’essentiel, d’un comique involontaire. Vous illustrez malheureusement assez bien ce que je ne fais qu’aborder dans mon billet, et en particulier l’utilisation lassante du pathos et la mise en avant de sa souffrance. Ainsi rire de ces ouvrages assez ridicules, ce serait cracher sur des gens qui souffrent, sur des amalgames « meurtriers » (rien que ça). Chacun peut souffrir mais nos thérapies personnelles n’ont pas nécessairement vocation à devenir des orientations pédagogiques.
M. Plutonien, il faut juste conclure que l’humour de M. Proust ne vous convient pas. Ce n’est pas grave, ce sont les goûts et les couleurs. Il n’est pas moins politique que Bedos, Jamel, ou bien Dieudonné, par contre il est beaucoup pus drôle…
Après ce billet, j’ai deux question pour vous.
Admettons que la méthode employé soit ridicule/mauvaise. Admettez vous au moins le but du combat, de réduire les inégalité entre les hommes et les femmes ?
Pas de réduire les inégalités biologique, j’entend, pas de dire qu’un homme doit tomber enceint. Mais pour prendre l’exemple bateau, l’inégalité statistiques de salaire entre homme et femme pour un travail égal. Ou pour reprendre l’exemple du foot, la passion généré par le foot masculin face à la totale indifférence du foot féminin, au point que l’idée même puisse être sujet de blague.
Et si vous êtes d’accord avec le but, avec vous une proposition sur un moyen d’y parvenir, ou au moins d’avancer vers lui, qui vous semblerait moins ridicule/plus efficace ? Car malheureusement, l’expérience montre que ne rien faire ne suffit pas à ce que les problèmes se règlent tout seul. Mais connaitre des chemins par lesquels d’autres iraient – à peu près – au même endroit que nous, peut être fort intéressant. (C’est d’ailleurs pour ça que je continue de lire votre blog, malgré un régulier désaccord de fond, pour au moins comprendre.)
« Ce que l’on aurait dû entendre, ce que l’on devrait entendre résonner, sains et salutaires, dans toute la France : des éclats de rire, libres, libres, irrépressibles. Ils sont probablement encore plus ridicules que dangereux. »
La première fois que j’ai entendu parler de genre, j’ai rit de manière libre et irrépressible !
Un peu plus tard, sous Chatel, on m’a proposé une conférence sur le sujet que j’ai balayée d’un revers de main : c’était pour moi un non-sujet et j’ai continué d’en rire.
Depuis Najat, Peillon et cie, cela ne me fait plus du tout rire… j’aimerai qu’ils soient effectivement plus ridicules que dangereux mais je crains qu’ils soient les 2.
Et puis être ridicules ou pas, ce n’est pas leur pbm: ce sont des idéologues qui se prennent très aux sérieux.
Il faudra bien dire stop à ces délires qui, non, ne me font plus rire… et le moment me semble bien choisit.
Arthur Rainbow a écrit :
Dois-je exclure radicalement l’hypothèse que vous ayez lu et compris ce billet ?
On l’attendait, il est là !
D’accord, comme tout le monde, sur le fait que l’imposition de stéréotypes de genres comme des déterminismes indépassables n’est pas acceptable – et d’accord comme tout le monde sur le fait qu’à qualifications, boulots, responsabilités, etc, égaux, la disparité salariale h/f est consternante.
Mais d’accord aussi, comme beaucoup, que c’est tellement évident (il n’y a quand même pas ou plus tant de gens que ça – au moins sous les cinquante ans disons, mais au-delà on ne les « rééduquera » pas avec des idéologies qui ne les toucheront ni eux, ni leurs enfants sortis depuis longtemps de l’école – qui sont réellement persuadés que les bagnoles c’est une histoire de mecs et la vaisselle, de gonzesses ; si ? Est-ce moi qui vis parmi des gens beaucoup plus ouverts que la moyenne ? Je n’en suis pas convaincu.)
Et d’accord enfin, qu’à partir du moment où des ministres manifestement empreints d’une idéologie forte et qui relève d’opinions plutôt que de choix politiques consensuels, veulent faire passer sans débat non pas des objectifs eux-mêmes partagés, mais une méthode pour y arriver qui pose de nombreuses questions, il y a de quoi s’inquiéter et dire « stop, on en discute d’abord et on avise plutôt que d’avancer au pas de charge en terre inconnue avec les gamins en première ligne ».
Les cris hystériques ne font de bien à aucun « camp » – et c’est d’autant plus navrant que précisément, à peu près tout le monde est d’accord sur la plupart des objectifs (même si le débat « égalité des chances a priori vs égalité in fine reste brûlant : et c’est justement sur ce débat qu’il est urgent de ne pas trancher de façon idéologique en profitant d’une majorité politique temporaire mais d’avoir une adhésion bien au-delà d’un hypothétique 50,01%; voire d’un mandat supposé « en blanc » pour cinq ans).
Plutonien a écrit :
Et du coup, c’est vous qui (c’est votre première phrase du premier commentaire) « ne comprenez pas », et ne souhaitez visiblement pas comprendre, et méprisez visiblement Gaspard Proust et ceux qui pensent comme lui (en laissant, il est vrai, le bénéfice du doute jusqu’à plus ample informé aux autres, à Koz notamment)… Vous ne voulez pas essayer de comprendre ? Poser, au moins comme hypothèse d’école, que la voie choisie par certains de ces ouvrages se rapproche plus du grotesque que de la saine mesure ?
@Arthur Rainbow : sans avoir de solution alternative miracle, je ne crois pas que l’option « on n’a pensé qu’à celle-là donc on fonce ce sera mieux que rien » soit nécessairement la bonne. Je suis même assez convaincu que son potentiel de déstabilisation – quand ce ne serait que par l’instauration d’une défiance, que l’on constate plus vive chaque semaine, entre les parents et l’EN notamment – est bien plus grand que ce qu’il est prudent de promouvoir (et la vertu de prudence me semble une qualité attendue d’un gouvernement, et non seulement celle de force dont veulent faire montre ces ministres qui « ne reculent pas »). Il faut savoir où on va et y aller ensemble, et pas simplement, pour revenir aux stéréotypes sujet du billet, « avoir des couilles » juste pour montrer qu’on en a…
@Koz :
Je m’attendais à une réponse sur le fond, ferme mais argumentée, empreinte du respect dont vous avez toujours su, ailleurs sur votre blog, faire preuve. J’avoue que je ne m’attendais pas à vous voir me traiter de malade.
Il semble que les débats actuels ne font pas ressortir ce qu’il y a de mieux chez les gens. Personne ne semble y réchapper, malheureusement.
Je dis que je trouve les propos de M. Proust choquants, certes, et j’étais effectivement énervé lorsque je les ai entendus, surtout après l’encensement que vous leur avez fait. Vous remarquerez cependant que le mot que j’ai le plus utilisé dans mes deux commentaires précédents n’a que peu de choses à voir avec mes sentiments :
C’est le mot mépris.
Ne pensez-vous pas que considérer comme ridicules des propos, des actes, des gens, uniquement parce que l’on n’en partage (ou comprend) pas les motivations, c’est être méprisant ?
Ne pensez-vous pas que me répondre de la façon que vous venez de faire, c’est être méprisant ?
On avance comment, si on se méprise à longueur de temps ?
@Humpty-Dumpty :
Vous avez raison, je suis parti du principe que M. Proust se moquait par ignorance du sujet. Je n’en sais effectivement rien. Partons donc du principe inverse, que M.Proust se soit activement renseigné sur L’ABCD, sur les critiques à son égard, se soit mis en contact avec les initiateur de cette action, pour tenter de comprendre leurs motivations, confronter les opinions. Imaginons qu’il en ait alors conclu que les ouvrages et propos tenus sont effectivement incohérents (et non « grotesques », qui est déjà une insulte).
Cela justifierait-il son mépris envers ces personnes ?
Cela justifie-t-il son mépris envers les personne lesbiennes, gay, bies, et trans ?
@Plutonien : Hector, le fort des halles qui tricote EST une caricature, ne vous en déplaise;
Plutôt que d’aller chercher des stéréotypes pour balayer d’autres stéréotypes, un peu de mesure et de bon sens : racontez la marine à voiles à vos enfants, ils verront vite que la couture, le crochet, le tricot ne sont pas l’apanage des femmes.
Des histoires basées sur les sciences naturelles peuvent parfaitement illustrer les mêmes choses en souplesse.(ex: Monsieur et Madame Martin pêcheur, une histoire de dingue à découvrir dans « la hulotte », pub gratuite!) http://lahulotte.fr/actualite.php
Pour l’anecdote, les enfants adorent les histoires du Père castor; La petite poule rousse, c’est quand même la femme au boulot face à des mecs qui ne fichent rien, mais qui aimeraient bien profiter du résultat des courses… et ça a plus de 50 ans.
Donc oui, la priorité, c’est bien d’apprendre à lire et à écrire, et donner le goût de la recherche et du savoir, car ensuite, il y a milles façons pour chacun de découvrir qu’il n’y a pas de rôle figé, ni dans la nature, ni dans l’histoire.
Ne projetons pas nos réflexions d’adultes sur les enfants. Je vous renvoie à plus compétent que moi pour l’expliquer ici
http://www.lemonde.fr/idees/article/2014/02/14/l-enfant-n-est-pas-un-adulte-en-miniature_4366990_3232.html
@ exilé : merci (bis)
Vous n’étiez pas vraiment un garçon parce que vous ne jouiez pas au foot? Donc : 1/ le foot c’est pour les garçons 2/ un vrai garçon joue au foot. Stéréotypes pleinement à l’oeuvre, au moins chez vos camarades. Donc oui la déconstruction de stéréotypes est utile. Une fille peut jouer au foot, elle n’en reste pas moins une fille. Un garçon peut refaire le monde plutôt que jouer au foot et être un vrai garçon.
Il se trouve que manifestement vous (et moi) avez grandi dans une famille où les stéréotypes sont interrogés, voire justement déconstruits. Une famille où on inscrit pas forcément son fils au foot, où on ne le traite pas de mauviette quand il ouvre un livre. Une famille où on n’envoie pas promener sa fille qui s’intéresse à la voiture des parents et où il n’y a pas d’objection à ce que ladite fille puisse parler moteurs et 5 minutes après fringues ou mathématiques.
Peillon et Vallaud Belkacem (parce que oui « Najat » a un nom, comme « Peillon » a un prénom. C’est ça aussi être attentif à l’égalité hommes-femmes et juste respectueux : on est familier ou pas, mais on l’est autant avec l’un que l’autre.)
Bref tous deux malgré le mépris et l’ignorance assez réels et tout à fait condamnables dont ils font preuve envers les milieux jugés « traditionnels » seraient sans doute très satisfaits de voir comment les enfants de ces milieux jouissent d’une liberté d’être autre chose que des stéréotypes. En fait, ces deux-là ne pensent pas à vous (ou à moi) en proposant des ABCD de l’égalité. Ils pensent à tous les enfants dont les familles sont absentes, négligentes, dépassées, elles-mêmes trop marquées par des stéréotypes perçus comme « naturels », dont le bagage culturel et éducatif ne permet pas de prendre du recul et qui gobent à fond (sur ça et bien d’autres choses) tout ce que les médias, le monde de la pub qui vise d’abord à générer de l’argent à tout prix, les magazines féminins (ou masculins).
Aucun ABCD ne viendra perturber les enfants qui bénéficient à la maison d’un cadre à la fois ferme, et ouvert à la discussion, ouvert sur la liberté. De parents qui peuvent rassurer une fille qu’on traite de tout parce qu’elle est forte en math ou refuse de se maquiller au collège. Des parents qui acceptent l’homosexualité de leur enfant, des parents qui essaient d’apprendre à leur enfant qu’on ne se moque pas d’un copain qui ne rentre pas dans les cases, etc.
Mais l’ABCD de l’égalité, la lutte contre les stéréotypes dans l’éducation nationale, est là pour les autres. Et quand on voit l’ambiance dans les cours d’écoles, il ne me semble pas complètement décalé et certainement pas risible, parce que « les autres », ils sont très, très nombreux. Et que c’est aussi la lutte, pour certains parents, de devoir défendre leur enfant qui ramène des histoires difficiles, ou plus encore de voir leurs enfants parfaitement respectueux à la maison ou entre amis se transformer en quasi-bourreaux dans la cour de l’école par conformisme, envie d’être de la bande, peur de représailles, etc.
Je suppose que vous trouverez donc ridicule que je vous demande de bien vouloir appeler Mme Vallaud-Belkacem par son nom, comme vous le faites pour les messieurs Chatel et Peillon. Ou alors parlez de Luc, Vincent et Najat.
Parce que la vexation permanente qui consiste, au boulot comme ailleurs, à entendre « Monsieur Martin et Marion nous représenteront lors de la réunion », et qui bizarrement est fortement corrélée au fait d’être payée moins à travail égal, c’est pas idéologique, c’est juste la réalité de la vie des femmes. Y en a marre, en effet.
Humpty-Dumpty a écrit :
Ben si, vous vivez manifestement parmi des gens beaucoup plus ouverts que la moyenne, parce que non, chaque jour on constate que ce n’est pas évident pour beaucoup, même à moins de 50 ans. Ensuite, ce n’est pas le tout d’être sorti du carcan, la question est de savoir si oui ou non, au quotidien, Monsieur fait la moitié des tâches ménagères, parce que l’ouverture d’esprit qui ne change rien à la réalité, c’est insuffisant.
Lili a écrit :
Mais c’est précisément un reproche majeur qui peut être fait à M. Peillon, Mme Vallaud-Belkacem, et à bien des initiatives de l’ensemble de leur gouvernement. De ne penser qu’en petit, de s’adresser à des cibles spécifiques, en contradiction avec le rôle d’un gouvernement (et d’un législateur, qu’ils pilotent largement en pratique) : penser global, agir dans l’optique du bien commun et en ayant à l’esprit les conséquences pour tous des mesures qu’ils prennent, pas seulement de ceux « auxquels il pensent ». C’est pour le moins léger d’agir avec une certaine cible en se disant : bah, dans les autres familles, ils sont assez ouverts et équilibrés déjà, ils se débrouilleront toujours ». J’ai une autre idée de la politique. (Même ordre de considérations quand les promoteurs du projet de Mme Taubira il y a un an martelaient que de toute façon « ça ne concernait que quelques personnes donc les autres peu importe »).
De plus, je suis extrêmement sceptique sur le fait que la méthode soit propre à réellement rééquilibrer les discours et mentalités dans les familles « ultra-stéréotypées » que vous évoquez. S’il y a des milieux familiaux hostiles au fait que l’éducation nationale promeuve un autre discours sur l’ordre du monde que le leur, ce sont bien de telles familles. Comme le suggère (je pense) exilé, souligner les excès manifestes des stéréotypes me semble autrement plus bénéfique pour tout le monde, tout en ayant plus de chances de porter, que de prétendre purement les « déconstruire ». Donc, merci les histoires du père Castor qui prêtent quand même nettement moins à polémique.
Une EN qui échoue aussi manifestement à transmettre des savoirs élémentaires comme lire/écrire/compter est inquiétante quand elle semble se recentrer (inutile de prétendre que « ce ne sont que quelques heures il en reste beaucoup pour le reste » : le discours fort porte là-dessus, la volonté, l’engagement, sont sur ce point là ; il suffit d’écouter nos ministres) sur ces points là.
Lili a écrit :
J’aime bien votre vocabulaire. Non, je n’ai pas « vécu dans une famille où les stéréotypes sont interrogés, voire justement déconstruits », j’ai grandi dans une de ces nombreuses familles dans lesquelles on ne s’inquiète pas que le garçon ne joue pas au foot. Et elles ne sont pas rares.
Lili a écrit :
Non, c’est que Vallaud-Belkacem, c’est long, et ça sonnait mal dans la phrase à mon goût.
Mais on peut aussi en faire une lecture politique.
Il faudra en revanche se palucher la longue liste de mes billets depuis 9 ans et s’interroger sur le fait que je n’appelle pas usuellement les femmes par leurs prénoms. Ce qui risque fort de déconstruire un stéréotype politique.
Lili a écrit :
Je n’ai pas eu l’intention de le prendre au sérieux, et je persiste à ne pas avoir envie d’accorder un intérêt disproportionné à cette question mais vous noterez que lorsque, avec le soutien de l’académie, on choisit d’envoyer dans une école primaire un homme, travesti par ailleurs, qui se targue à d’autres endroits, d’accueillir les hommes habillé en femme, nous ne sommes plus simplement dans le fait de savoir si un garçon qui joue au foot est ou non un vrai garçon.
Quand cette personne est envoyée dans une école primaire de Versailles, cela invalide quelque peu l’approche selon laquelle tout cela serait destiné aux familles simples et peu éduquées.
Et c’est bien là que l’on atteint la limite de l’humour. Car j’ai bien voulu considérer un temps que les ouvrages du type « Mehdi met du rouge à lèvre » et « Papa porte une robe » n’était que des délires de quelques comités inter-syndicaux LGBT non susceptibles d’être mis en pratique, mais quand je constate que l’auteur du premier devient un intervenant en école primaire, mon rire a tendance à se figer.
@Koz: je crois qu’il ne faut pas se leurrer, hélas.
.
Nous risquons un dialogue de sourds pour deux raisons:
*L’Etat souhaite se substituer aux parents considérés comme défaillants. C’est l’école éducatrice » et non « instructrice ». C’est embêtant, car cela suppose un projet éducatif partagé, or sur cette affaire d’abcd de l’égalité comme sur l’éducation sexuelle dans les années 70/80, les parents ont été écartés d’office, et découvrent à postériori ce que l’école croit bon de faire sans leur demander leur avis.
*De plus, dans la lutte contre les stéréotypes, L’Etat sème la confusion, en assimilant deux problèmes très différents , la lutte contre l’enfermement des femmes dans certains taches sociales, et la lutte pour l’indifférenciation sexuelle ou l’effacement de la différence sexuée.
@Lili : pourquoi le partage des taches? mon mari est père au foyer, c’est moi qui ramène le fric à la sueur de mon front, y’a pas de raisons que je me tape la vaisselle en rentrant 😀
exilé a écrit :
@Lili : pourquoi le partage des taches? mon mari est père au foyer, c’est moi qui ramène le fric à la sueur de mon front, y’a pas de raisons que je me tape la vaisselle en rentrant
Payez-vous un lave-vaisselle, ça change la vie (mais ça ne résout pas le problème de « qui descend les poubelles »)
Il se remplit tout seul, chez vous, le lave vaisselle? 😀
@exilé :
J’aurais beaucoup à dire sur les points que vous soulevez, et je pense aussi qu’il y a effectivement matière à débattre sur la pertinence de certains ouvrages proposés par l’ABCD. Mais ce n’est pas contre le fond que je me suis insurgé. Comme le disait Koz, ce n’est pas un article de fond et je ne me vois pas mener un débat dans ce contexte.
Je dirais juste en passant que, pour moi, la lutte contre les stéréotypes, c’est avant tout la lutte contre le harcèlement à l’école. C’est à l’école que les discriminations sont les plus virulentes, c’est à l’école que les victimes de discriminations sont les plus propices à souffrir, voire à tenter de se suicider (d’où l’utilisation du mot « meurtrier » dans mon premier commentaire, qui semble avoir tant amusé le maitre de ces lieux).
Ce contre quoi je me suis insurgé, dans mes commentaires précédents, c’est sur la complaisance que j’ai trouvé ici à encenser un homme qui utilise le mépris comme base à son humour. Pire, l’humour de cet homme n’est pas un exutoire, ni une façon de s’affranchir du débat. Au contraire, il s’inscrit complètement dans l’opposition qui existe sur le sujet. Et il prend position. Dans son sketch il considère clairement l’ABCD comme absurde, sans le justifier, et œuvre à faire passer les initiateurs de l’action pour des idiots.
En riant de pair avec lui, non seulement vous prenez de fait aussi position dans ce débat, mais en plus vous le faites d’une manière qui bannit tout dialogue. Pourquoi débattre avec quelqu’un que l’on considère comme stupide ?
Voila. J’espère que ces propos, plus posés, vous donnent plus d’éléments sur ce qui me pose problème, sur le fait de présenter ce type d’humour comme bon et salutaire. Surtout venant d’un blogueur que je respecte, même si, manifestement, ce n’est pas réciproque.
Bonsoir,
dans la culture japonaise, on considère que la différence entre hommes et femmes est un des grands charmes de l’existence, dont on aurait tort de se priver. Cela va très loin puisque le language masculin diffère énormément du language féminin (par exemple, il existe un je « normal », un je « viril », et un je « filles »). Je suis plutôt du même avis, et je n’ai pas l’impression que les inégalités qui subsistent entre hommes et femmes dans la société japonaise sur certains plans soient forcément liés à cette manière de pensée. A mon avis, il y a plus à rechercher dans l’absence de crèches et de congés parentaux dans les entreprises.
Je trouve de plus dangereux de bannir tous les stéréotypes. Un grand savoir empirique est inclus dans les stéréotypes, même s’ils ne sont jamais exacts à 100%, et ne doivent jamais constituer une « prédestination » dans laquelle on enferme les gens. Ces stéréotypes dépendent évidemment du contexte: ainsi, au Japon, le football professionnel a un public féminin (c’est assez amusant, le stade a une voix de fille), car les hommes, les vrais, regardent le baseball une canette de bière à la main. Ce stéréotype local, qui ne constitue pas une vérité universelle, est néanmoins assez exact.
@lili et plutonien
En poussant dans un sens particulier, on obtient automatiquement une poussée en sens inverse. A vouloir imposer, on faillit. Il suffit juste de montrer l’exemple, c’est comme cela que l’éducation fonctionne.
Malheureusement nos pantins (pas de jaloux, ni noms ni prénoms) ne doivent pas se demander qui tond le gazon, fait la vaisselle, le ménage, les lessives, la vidange et met les enfants à l’école car c’est le petit personnel de maison (les femmes pour le ménage et les enfants et les hommes pour le bricolage et la voiture.) LOL non ?
Enfin, je n’ai pas beaucoup entendu les assos féministes défendrent les papa qui n’obtiennent que très très rarement la garde des enfants (même si ça bouge un peu), ni les assos féminines qui viennent défendre les profs hommes qui n’ont pas les même « droits » avec les enfants dans les écoles : une femme peut s’isoler avec un enfant pour discuter ou le tacler, un homme c’est plus délicat, une femme peut prendre des photos des élèves sur son téléphone portable pour un hypothétique document à venir, un homme ne peut pas. Les profs accusés d’attouchement (à tord ou a raison) c’est pratiquement que des hommes. Venez dé-construire ces discours, on vous prendra alors plus au sérieux.
Alors je veux bien entendre parler de genre, discrimination et blablabla, je ne trouve pas grand monde qui vient défendre MES (et ceux nombreux autres hommes) problèmes de discrimination. Avant d’imposer une égalité femme homme, faite du forcing des 2 cotés, cela paraîtra un peu moins caricatural.
Je vais paraître sexiste, mais c’est tellement le WTF de prendre en exemple la camionneuse ou le danseur étoile. Il y a des différences biologique (force d’un coté, endurance de l’autre) une grande partie du partage des tache ne s’est pas fait à cause d’une taupe sexiste (et homophobe et réac, soyons clair hein ?) mais à partir de cette différenciation physique. Que cette différenciation ne conviennent pas à certain, tout le monde peut le concevoir, mais faire du lavage de cerveau et de l’endoctrinement est une toute autre chose. Laissez les enfants faire ce qu’ils veulent, plutôt que de tenter de leur imposer votre point de vue.
Il y a plus de discrimination entre deux personnes de même sexe riche/pauvre qu’entre deux personnes de sexe différent de la même classe. Comme c’est étonnant que nos « élites » se trouvent un combat si petits bras que le « genre ».
Enfin, il ne faut pas oublier le pourquoi de cet engouement soudain et d’où il vient : de l’ouverture au mariage et adoption procréation assistées pour des personnes de même sexe. Pour que cela soit « acceptable », il faut obligatoirement que la place « papa » et « maman » ne soit plus attachée à une différenciation sexuée, mais à un « genre » que l’on peut « construire » socialement. S’engouffrant dans la brèche on trouve toute une frange de « gauche » qui ne trouve que ceci à défendre, cette déconstruction sociétale restant la seule différence entre droite et gauche qui appliquent tout deux une politique mortifère pour la population (les 99%).
Je veux bien croire que dans 200 ans il n’y aura plus de différenciation sexuée homme-femme. et que chacun sera interchangeable avec un autre (le rêve de l’oligarchie libérale), mais malheureusement, pour le moment le mode d’imposition de la chose ressemble à une propagande fachiste d’un état qui sait ce qui est bon pour nous. C’est un peu tôt pour les camps de ré-éducation pour ceux qui ne pensent pas de même , mais je ne désespère pas de le voir. Il y a déjà le tribunal arbitraire des « biens pensant », un premier pas.
Plutonien c’est aux initiateurs de prendre langue avec les personnes concernées avant de lacher dans les ecoles des intervenants qui viennent parler de GPA et d’accouchement sous X à ma nièce de 8 ans. Le mepris c’est de prendre les parents pour des cons et des salopards dont l’ecole doit compenser les lamentables manquements. Vous croyez vraiment que papa porte une robe est de nature a lutter contre le harcelement? Quand on veut lutter contre le harcelement, on parle du harecelement.
Vous expliquez a Koz qu’il vous traite de malade alors que vous deversez objectivement de la souffrance a tout bout de champ pour disqualifier ceux qui ne partagent votre vision du progres : ils vous disqualifient par le ridicule, vous les disqualifiez depuis maintes années par l’imposition de votre morale. Vous ne vous rendez meme pas compte que face a vos ultimatums de plus en plus abusifs, de plus en plus de personnes assument de vous repondre « si pour ne pas etre d’accord avec vous je dois passer pour un salaud, so be it », ce qui leur donne de tres mauvaises habitudes. On en retrouve qui soutiennent Dieudonné juste pour le principe.
Au lieu d’essayer de faire rentrer dans la normalité des situations marginales, contentez-vous de lutter contre l’indifference au fait d’infliger de la souffrance a autrui, vous serez beaucoup mieux suivi, et croyez moi beaucoup plus honnete intellectuellement. La seule chose dont nous pouvons convenir tous les deux pour avancer, c’est qu’on ne choisit pas toujours ce que l’on est et que si cela ne nuit a personne, personne ne devrait nous agresser sur cette base (agression reelle, votre niveau de susceptibilité n’augure rien de bon en la matière). Pour le reste foutez la paix a nos gamins si vous ne voulez pas le retour de baton qui s’annonce (ce n’est pas une menace, personnellement je fais la part des choses, c’est un avis amical basé sur ce que je vois et entends).
Il y a un reportage d’un norvegien je crois qui a interrogé des universitaires pro genre et des vrais universitaires (il faut regarder le reportage pour se faire une opinion). A part que les premiers, dont les conclusions pilotent des experimentations dans la vraie vie, s’y revelent des pitres, les conclusions des autres chercheurs sont tres interessantes. Avant toute influence sociale, les enfants se tournent vers des types de jouets differents, poupee pour les filles, objets mecaniques pour les garcons. Les filles developpent plus vite de l’interet pour la relation, les garcons pour la comprehension des mecanismes. Une chercheuse avance une explication evolutionniste : l’attitude des filles pourraient etre un moyen de defense. Cela explique que les professions d’infirmiere et d’ingenieur peuvent etre beaucoup plus sexuellement stereotypées dans les pays nordiques que dans des pays musulmans par exemple.
J’y trouve une resonnance avec un sondage sur la premiere experience sexuelle ou les filles se decrivaient comme se donnant pleinement et les garcons comme experimentant plus « froidement ».
En gros les stereotypes decoulant de comportements fortement majoritaires induits par l’evolution devront attendre que celle-ci ait fait son oeuvre avant de s’autodissoudre. Lutter contre a l’heure actuelle ne pourrait donner de consequences pratiquement mesurables qu’au prix d’un viol de la nature d’une forte majorité des transgresseurs et de ceux dont ils prendraient la place. L’egalité devant la grossesse est l’enjeu majeur en la matiere à mon avis.
L’equilibre consiste a respecter l’individu dans ses choix eventuellement minoritaires, sans chercher à redresser des statistiques globales. En d’autres termes la discrimination doit etre evaluée au cas par cas par un juge, pas par une loi portant sur des chiffres agrégés (parité, discrimination positive, etc…).
@Plutonien
En fait, si j’ai compris votre propos, c’est juste la forme d’humour de Proust que vous n’appréciez pas, la trouvant méprisante parce qu’il souligne le ridicule de ceux qui ont de bonnes intentions.
Mais les bonnes intentions peuvent être marquées au sceau du ridicule : qui n’a pas vu de ces photos où les missionnaires habillent à l’européenne des indiens ou des noirs, qui ont l’air comiques dans ces costumes guindés ? Relire Arthur Upfield et Molière
Proust ne fait que lire de façon caricaturale,( il ne compose pas un texte, comme Raymond Devos) mais cela blesse votre sensibilité. Dont acte.
Je peux vous suivre sur ce terrain, n’appréciant pas de mon coté Guy Bedos et certains de ses confrères sévissant sur France Inter. Je ne les qualifie pourtant pas de méprisants, mais plutôt détenteurs d’un bon fonds de férocité ciblée sur ceux qui incarnent à leurs yeux ce qu’ils rejettent.
L’humour a donc plusieurs facettes, et si vous ne voulez pas débattre du fonds , mais de la forme, nous ne pouvons qu’en rester là, j’en ai bien peur. 🙂
Koz a écrit :
<
blockquote>Totodoz de mémoire, Eolas avait de l’esprit. Je n’ose imaginer qu’il n’ait pas saisi le degré d’interprétation du texte.
Voilà tout le problème de la controverse sur le genre (à part le fait que cette pseudo théorie que vous combattez n’existe pas, mais ce n’est qu’un détail) : vous êtes trop comiques pour être convaincants.
@ Koz:
En effet, mais j’ai osé l’imaginer, peut-être à tort (quoique votre imparfait me laisse songeuse).
Je l’admets, je suis assez hermétique à l’humour troll, si c’est bien ce dont il s’agit 😉
@exilé :
Merci. En lisant les commentaires de herve_02 et oim, je commençais à me demander si j’arriverais un jour à me faire comprendre. Je le répète pour ces derniers : ce qui ma fait réagir, ce ne sont pas vos opinions, ni celles de M. Proust, mais c’est, en effet, sa façon de les exprimer. Et le fait que personne ici ne semble choqué par son comportement.
exilé a écrit :
Le ridicule est une notion subjective. Les vêtements que nous portons, les coiffures que nous arborons aujourd’hui feraient bien rigoler les gens vivants il y a deux siècles, et inversement.
Vous considérez l’ABCD comme fondamentalement ridicule. Soit. Je trouve pour ma part que certaines initiatives, dont la plupart de celles que M. Proust a relevé en rigolant grassement, sans justifier son hilarité, sont loin d’être si ridicules. Nos jugements sont subjectifs. Ma réaction ne porte pas sur le fait de savoir qui de vous ou moi avons raisons, elle porte sur le fait de traiter l’autre comme un idiot uniquement parce qu’il n’a pas les mêmes opinions de vous (je parle de M. Proust, pas de vous précisément).
Ma réaction porte sur le fait qu’un tel comportement soit si hautement considéré par un blogueur pourtant si attaché par ailleurs au respect de l’autre.
exilé a écrit :
C’est aussi ainsi que vous percevez les choses lorsque M. Proust compare l’homosexualité avec le fait d’avoir de la sclérose en plaques ?
Plus généralement, l’humour qui se fait au dépend des autres est il vraiment à applaudir ?
@ Totodoz: malheureusement, il vient de vous détromper. Ne pas comprendre la dérision, voire l’auto-dérision, ou le bon degré d’interprétation d’un texte, c’est une chose qui arrive malheureusement lorsque l’on est trop empressé à prendre les autres pour des imbéciles.
@Plutonien
Une bonne nouvelle si vous n’aimez pas Gaspard Proust : c’est effectivement un odieux connard, mais il n’existe pas. Pas vraiment, en tout cas : c’est un personnage de fiction incarné par Gasper Pust. Regardez plusieurs de ces sketchs et vous vous rendrez compte que l’on s’y moque autant de Gaspard Proust que de ceux à qui il taille un costard.
La remarque sur les LGBT me parait typiquement relever de ce registre. Gaspard Proust travaille là avant tout son costume de salaud, il fait même une remarque dans ce sens juste après. Il ne s’agit pas non plus d’une absurdité proféré en l’air, bien sûr. On peut effectivement se demander si l’on a le droit de faire preuve d’un peu de recul, de détachement, dans cette course au pathos effrénée. Si l’on a rien de plus enthousiasmant à proposer qu’une société de victimes montés en associations concurrentes, quelque chose de moins « triste ».
Tout cela il le dit en usant d’une exagération grotesque. Et c’est là que c’est « salvateur ». Au moment où l’on a l’impression que tenir une parole raisonnée, dédramatisée sur le sujet est aussi épuisant et audible que d’être « Nana Mouskouri coincée entre les Stones et les Sex Pistols », et bien, c’est peut-être la seule manière de le dire confortablement : envoyer un bouffon.
Bref, c’est pour rire. Que ça fasse effectivement rire, que ce soit de bon goût, ça se discute évidemment, en particulier concernant cette dernière remarque, limite aussi à mes yeux. Mais si Gaspard Proust m’agace souvent, me fait rire à l’occasion, de grâce, ne le prenez pas pour un idiot.
C’est là le fond du problème, pour moi. Les parents d’élèves sont des adultes ayant appris à vire dans un monde complexe et subtil. Les enfants doivent être éduqués pour devenir des adultes vivant dans un monde complexe et subtil. Avec Hector le tricoteur balèze, on les prend tous pour des cons. Mieux vaut encore qu’ils en rient.
C’est curieux, cette façon de voir l’humour. Il m’arrive de rire de blagues ridiculisant des choses ou des valeurs auxquelles je tiens, parce que c’est bien amené; il m’arrive aussi de ne pas rire à des gags qui ridiculisent des choses que je trouve effectivement grotesques (c’est le cas ici, ce Gaspard Proust m’a paru un peu lourdaud; mais peut-être faut-il connaître le personnage et le contexte?).
Mais il ne m’arrive jamais de me sentir méprisé par des humoristes qui se moquent de ce que je crois. C’est le jeu, le gens se moquent les uns des autres. On trouve toujours qu’il y en a trop de l’autre bord…
Après, j’avoue que le seul moment qui m’a vraiment fait rire dans sa chronique, c’est quand il listait les initiatives ABCD (à part sa façon de faire semblant de ne pas réussir à se retenir de rire, que j’ai trouvée agaçante, mais qui là encore fait peut-être partie du show au 12e degré, je ne sais pas). Et là je ne suis pas d’accord avec Plutonien: même si on croit à quelque chose, il est toujours intéressant de voir comment ce quelque chose peut être perçu. Parce qu’on peut très bien mettre tout son coeur et toute son énergie dans un travail, et faire quand même de la merde. Et là, la personne qui vous fait remarquer que vous avez fait de la merde, vous ne l’aimez pas trop sur le moment, mais elle vous rend quand même un beau service.
Quand je rentre dans la logique des contenus ABCD, je n’ai pas trop de mal à embarquer, à en voir l’intérêt potentiel. Mais resitués dans une classe, ces contenus m’apparaissent en fait complètement décalés, et pas dans le bon sens. Je crois que, comme les programmes des années 70-80, ils sont élaborés par des gens qui voudraient faire partager leurs expériences, leurs interrogations et leurs connaissances d’adultes à des enfants de 8 ans. Heureusement, les enseignants savent le plus souvent adapter les choses et les présenter aux élèves; ils limitent la casse.
Pour moi, les contenus ABCD me font l’effet du sketch de Proust: je les trouve lourdauds. S’imaginer qu’on va faire réfléchir un enfant du XXIe siècle en lui montrant un homme habillé en femme… C’est vraiment les prendre pour des demeurés.
Pour les enfants de familles équilibrées et/ou acquises aux valeurs d’égalité, tout ça n’est pas bien grave. Pour les autres (notamment une partie des familles musulmanes, mais bien sûr pas seulement), ce n’est pas malin comme stratégie; parce qu’en prenant ces parents de front, on aggrave ce qui reste le principal problème de l’école: le fossé parents/profs, si désastreux pour l’autorité des uns comme des autres.
Merci Vivien. Avec les précautions d’usage, je n’écrirais probablement pas autre chose.
Alleluia ! grâce à @ Eolas, Judith Butler n’existe pas!
« Troubles dans le genre », » défaire le genre » et dans une moindre mesure « ces corps qui comptent » sont sacrifiés sur l’autel du conformisme ambiant.
Allez Eolas, un petit effort pour la lecture de Judith ici : elle ne mérite pas votre ignorance 😉
http://multitudes.samizdat.net/Faire-et-defaire-le-genre
Elle ne mérite d’ailleurs pas plus l’utilisation de ses travaux pour la manipulation manichéenne d’un « camp » ou d’un autre, à mon avis aussi. Mais c’est une autre histoire.
La théorie du genre n’existe pas ? Seules existeraient des études sur le genre ?
D’abord, je suis curieux de connaître une étude scientifique qui ne s’appuie pas sur une théorie. Comme le soulignait Karl Popper dans une conférence, si vous enjoignez à un public de scientifiques : « Observez ! » ; ils vont être bien ennuyés de savoir quoi…
Ensuite, il y a un excellent exposé de ce qu’est la théorie du genre dans une tribune parue dans le monde (tribune qui affirme pourtant que la théorie du genre n’existe pas, allez comprendre !) :
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Non à la manipulation des sciences sociales !
En résumé, la théorie du genre postule que la « différence biologique sert d’argument pour légitimer des inégalités de tous ordres au détriment essentiellement des femmes ». Ce qui fait de la théorie du genre une théorie scientifique, certes, mais également militante… Deux excellentes raisons de la discuter et d’y apporter des critiques.
@Vivien :
Donc, si je vous lis bien : On ne peut pas critiquer Gaspard Proust car son nom de scène fait qu’il n’existe pas. La teneur de ses propos est justifiée pas le personnage qu’il joue. Quand il crache sur les LGBT, il ne faut pas le prendre au sérieux, c’est juste pour faire genre. Mais quand il crache sur les gens qui ont réfléchit, bossé, sur l’ABCD, là, magie, on repart dans un premier degré « salutaire ». Ah, et j’apprends que lorsque je dis que M. Proust est méprisant et qu’il refuse de comprendre ce de quoi il se moque, je le prend pour un idiot. Ok.
Bon, avec tout ça, personne n’a vraiment répondu à la question que je pose depuis le début. Je la repose de façon plus nuancée :
@Plutonien: mais enfin, Gaspard Proust est un humoriste, pas un invité dans votre salon! S’il était assis en face de vous et que, connaissant vos opinions, il tenait ces mêmes propos, il serait incroyablement grossier. Mais ce n’est pas le cas: il fait une performance publique, qui va en faire rire certains et pas d’autres. C’est la loi du genre.
La question n’est donc pas de savoir si le sketch est méprisant ou pas. Ca dépend de ce que chacun entend par « mépris », qui n’est pas un terme très précis. Ce qu’on peut dire, c’est que Proust trouve les contenus évoqués grotesques, et s’efforce de démontrer que leur simple énoncé, hors contexte, trahit ce ridicule. On peut trouver le procédé, qui consiste à faire rire ceux qui pensent déjà pareil, un peu léger (c’est mon cas). Mais réagir en se sentant agressé, ça me dépasse un peu.
On peut aussi choisir de voir dans ce sketch une vraie critique de fond, quoique rudimentaire: il y aurait un décalage entre le produit de travaux universitaires savants et le « bon sens commun ». Il y a une chose qui est indubitable, c’est que ce décalage existe, en l’occurrence. S’explique-t-il par l’ignorance du peuple (ça arrive) ou par la perte du sens des réalités des spécialistes (ça arrive aussi), c’est un peu l’enjeu du débat.
Bref, je trouve que le point sur lequel vous vous concentrez, à savoir faire admettre à des gens qui l’ont trouvé drôle que ce sketch est offensant, n’est pas le plus constructif.
@Logopathe :
Si la « loi du genre », c’est d’accepter de blesser des gens pour en faire rire d’autres, très peu pour moi.
Logopathe a écrit :
Ça tombe bien, mes questions sont l’occasion de pouvoir présenter son interprétation, et surtout d’expliquer pourquoi les propos de M. Proust ne vous posent pas de problèmes.
Non, au contraire, je souhaiterais que les gens m’expliquent en quoi ce sketch n’est pas offensant. Ou encore qu’ils m’expliquent en quoi le mépris, dans ce contexte, est justifié.
Bref j’aimerais une réponse franche, pour changer 🙂
Plutonien a écrit :
M. Proust incarne un personnage méprisant, imbu de lui-même, misogyne, voir carrément nazi. Il vous donne tout les indices objectifs possibles pour comprendre que ce n’est pas sérieux, que c’est un éxagération à but humoristique. Donc oui, c’est méprisant. Donc non, c’est du théatre.
Dans un contexte normal, on pourrait se contenter de trouver ça rigolo, ou pas. Maintenant, l’ambiance autour de ces question est tellement plombée que l’on est en droit de penser que certains sujets sont pris un tout petit peu trop au sérieux. cf plus haut.
Vous faites bien de le dire, Gaspard Proust a des passages plutôt drôle dans son spectacle sur les catholiques, les gens de droites, et les hétérosexuels. Rassurez-vous, je vais bien.
Je n’aime pas beaucoup que l’on mette en doute ma franchise. Pour le coup, je trouve ça blessant.
@ Plutonien:
Vivien et Logopathe vous ont fourni des réponses que je trouve franches, pour ma part, mais vous avez décidé de les rejeter. J’essaie à mon tour:
La question n’est pas de savoir si Gaspard Proust est méprisant. Son job est de faire de l’ironie, pas du débat. Bien entendu, ceux dont ils se moque ont le droit de ne pas apprécier. Ceux qu’il essaie de faire rire ont le droit de ne pas trouver ça drôle. Si vous cherchez, par contre, à le condamner parce qu’il offense X ou Y, alors vous le faites entrer dans le cadre du débat démocratique – c’est en demander un peu trop à quelqu’un qui n’est jamais qu’un amuseur public, dans une émission de divertissement.
Une meilleure question serait celle-ci: Koz a-t-il bien fait d’illustrer son propos par les blagues de Gaspard Proust? En ce qui concerne la polémique actuelle sur le genre, je crois que cet humour, même s’il n’est pas d’une grande finesse, est approprié (cela est plus discutable, cependant, pour ce qui est des autres thèmes qu’il aborde dans son petit sketch). Les parents qui voient venir la fin du monde à propos de l’ABCD de l’égalité, de même que les ministres qui font de l’égalité entre les sexes l’alpha et l’oméga des problèmes de l’école, ou les groupes de pression qui font courir des rumeurs grotesques, ne méritent pas mieux.
Pendant ce temps-là, bien entendu, les uns et les autres oublient fort commodément que les problèmes sérieux existent, qu’ils ont de lourdes conséquences pour le pays, et qu’il faudra bien plus que des beaux discours sur l’égalité pour les régler.
Bon, je crois que l’on tourne en rond. Gaspard Proust fait de l’humour, vous ne trouvez pas cela drôle, c’est ainsi. Il se gausse essentiellement de méthodes, il n’attaque pas les gens. Vous fonctionnez comme trop de personnes fonctionnent aujourd’hui et comme je l’ai souligné dès ma première réponse : vous étalez une souffrance, une sensibilité, une susceptibilité, qui ne font que parasiter le débat, dans un cas où il n’y a même pas d’attaque des personnes (sa sortie sur les LGBT pourrait être plus fine mais notre époque commence à crever du type de chasse aux sorcières que vous lancez pour une pauvre saillie de deux secondes). Vous répondez à tous que leur réponse n’est ni franche ni directe, prenez-en donc votre parti. Cela vire au troll, au troll bien élevé, mais au troll tout de même, et c’est contre #lacharte, ce qui me conduit à modérer en conséquence.
@ Sylvain,
@ exilé : oh, Eolas se contente là de la réponse sémantique habituelle, sans hésiter non plus à globaliser chacun. « La théorie que vous combattez ». Qui donc est « vous » ? Qui est donc le premier à avoir évoquer « la théorie du genre » ici (billet et commentaires compris) sinon Eolas ?
Il n’y a probablement pas de « théorie du genre » en elle-même et ça tombe bien, je n’ai jamais repris cette expression à mon compte – et si je ne le fais pas, c’est pas pour des prunes – à la différence de Najat Vallaud-Belkacem, Vincent Peillon et autres responsables socialistes.
Il existe bien en revanche des études de genre, et des écoles de pensée, soutenant des théories parmi lesquelles on peut soupçonner que certaines tiennent le haut du pavé chez nous idéologues gouvernementaux.
Il faudrait que je retrouve le nom de cette responsable socialiste qui expliquait d’ailleurs que oui, bien évidemment, l’idéologie du genre souhaitée par le gouvernement avait notamment pour but de rendre parfaitement acceptés tant le mariage que l’adoption par les personnes homosexuelles, voire plus largement le fait d’avoir plusieurs parents, et qu’elle en était fière. Que ceux qui étaient favorables à la loi s’en félicitent, c’est bien normal. Ceux qui ne lui étaient pas favorables apprécieraient grandement que l’on n’inculque pas à leurs enfants une idéologie d’Etat, que l’on ne se serve pas de cette « matière malléable » pour faire avancer des opinions contestables et contestées.
Il est par ailleurs bien évident, et pour le coup c’est moi qui observe l’absence prudente de toute réponse à ce sujet, que lorsque l’on diffuse « Mehdi met du rouge à lèvres » ou « Pape porte une robe » et que l’on fait venir l’auteur du premier comme intervenant scolaire en primaire, on a depuis bien longtemps dépassé une expression très consensuelle des études de genre qui viserait simplement à affirmer qu’un garçon peut ne pas jouer au foot, voire préférer discuter dans la cour de l’école. Les personnes de bonne volonté auront compris sans difficulté à la lecture du billet que je ne saurais bien évidemment rien avoir contre cela. Les autres…
A l’évidence, lorsque l’on en arrive là, c’est que l’égalité garçon/fille n’est plus qu’un commode cache-sexe.
Gwynfrid a écrit :
Tu sais que c’est bon de se sentir compris, parfois ? 😉
L’ABCD de l’égalité, en lui-même, ne me fait pas dresser les cheveux sur la tête. Au pire, je le trouve un peu ridicule, et j’aurais tendance à penser que certaines lubies passeront d’elles-mêmes.
Je ne recommence pas avec Mehdi et l’autre, mais là, en revanche, je mets le holà.
Pour le reste, nous sommes bien d’accord : une fois encore, le gouvernement, l’Etat, se croient fondés à s’engager sur des terrains accessoires à leur mission alors même qu’ils sont en échec sur le cœur de leur mission (je veux bien ne pas condamner par avance les mesures avancées par Peillon dans le lien que tu donnes, mais c’est juste parce que je suis un gars bienveillant). Bref, on aimerait voir notre ministre un peu plus quotidiennement impliqué sur cet objectif qu’à vouloir « arracher les enfants à tous les déterminismes » (ce qui serait une bonne idée si je ne soupçonnais pas que l’éducation que je donne à mon enfant soit considérée comme un « déterminisme » par Peillon) ou traquer les « stéréotypes de genre » dans les jeux de la cour de récréation.
@ Eolas:
C’est exactement la même remarque qui m’est venue, et ce n’est pas la première fois sur ce blog : quand je suis pour une fois à peu près d’accord avec la ligne d’un de ses billets, je me rends compte que, peut-être par une stratégie de concession à la « oui, je comprends aussi ceux qui ne seront pas d’accord avec moi mais je voudrais tout de même leur expliquer que… », le billet véhicule au moins autant de stéréotypes qu’il veut en remuer. Pour info le dernier billet de Koz qui m’avait fait cet effet était consacré à l’affaire Léonarda, où finalement Koz arrivait au détour d’une phrase à exposer sur son blog, donc à une grande audience bien de droite et déjà bien portée à penser ce genre de choses (oui je caricature), qu’il avait des soupçons de s’être fait cambrioler par des Roms. Il me semble que ce n’était pas une très bonne façon d’appeler à plus d’humanité, je ne me rappelle plus exactement quel était le but de l’argumentation, mais en tous les cas elle était censée « aller dans le bon sens ». Seulement censée en fait.
Ici c’est un peu pareil : le billet nie ou minimise finalement le fait qu’il y soit vraiment utile de travailler sur les discriminations à l’école.
Enfin bon, mis à part ces détails qui en disent toutefois long, on vous aime bien quand même, et vous pourriez faire bien pire, finalement, si ça peut déjà un peu faire aller dans le « bon sens » ceux qui seraient prêts à penser bien pire, pourquoi pas…
Je vous prie d’excuser le ton un peu acerbe, il est difficile d’avoir plaisir à se confronter à des pensées et systèmes de valeurs opposés aux siens. L’Eglise accueille en son sein une grande diversité de cultures et d’esprits.
En udp (tout de même)…
Dans « Réflexions sur la révolution de France » Edmund Burke explique ainsi comment, selon lui, la révolution française a évolué vers la terreur :
Ce qui est absolument frappant dans ce « débat », en général et sous ce billet, c’est la conviction d’airain des partisans de la théorie-qui-n’existe-pas. Que dis-je, conviction? Certitude. Mieux, dogme!
Nos amis sont absolument persuadés que toute différence, de quelque nature que ce soit, qui puisse se trouver entre un homme et une femme, trouve son origine dans des préjugés sociaux. La nature n’existe pas, le hasard n’existe pas, le libre-arbitre n’existe pas, seule existe la construction sociale.
Ainsi Eolas voit Koz refaire le monde plutôt que de jouer au foot et crie au stéréotype sexiste. Koz, salaud, social-traitre, pourquoi ne parlais-tu pas chiffons?
Ainsi Arthur Rainbow semble incapable d’imaginer une raison légitime pour que les gens s’intéressent plus au foot masculin qu’au foot féminin.
Ainsi Lili SAIT que si Koz écrit Najat plutôt que Vallaud-Belkacem, c’est par condescendance sexiste. Il existe peut-être des gens convaincus qu’écrire DSK plutôt que Dominique Strauss-Khan est antisémite.
Cette absence totale de doute se nourrit d’une culture du pathos et la renforce en un cercle vicieux qui s’accélère. Les différence entre les sexes engendrent une souffrance infinie, il faut donc les combattre avec la dernière énergie. Rien n’est sacré, rien n’est à l’abri. Que sont la liberté, la neutralité de l’Etat, le sanctuaire de l’école, le tabou de l’enfance? Rien, ils sont balayés d’un revers de main. On va enseigner la bonne parole de force aux enfants parce qu’on espère qu’ils ne la rejetteront pas. Et si on s’aperçoit qu’à 8 ans les gosses sont déjà corrompus par les stéréotypes, on attaquera la maternelle. Toutes les alarmes devraient être au rouge vif. Inculquer une idéologie d’Etat aux enfants pour contrer la mauvaise influence de leurs parents, impossible que ça tourne mal, ce serait du jamais vu.
Gaspard Proust est un humoriste. Il choisit d’en rire, de souligner le grotesque de ces certitudes, de moquer la pleurnichocratie, la calimérite aiguë qui président à ce délire : les victimes souffrent, c’est la faute aux stéréotypes, donnez moi vos enfants que je les reconditionne.
Comment? Vous protestez? Vous êtes des salauds, comment peut-on vouloir ainsi faire souffrir les gens? Et en plus, vous êtes fous. Contre quoi protestez-vous? Il n’y a pas de théorie à contester. Il n’y a que des certitudes, des évidences. Vous ne voulez tout de même pas qu’on vous concède la légitimité de ne pas être d’accord? Vous vous croyez où?
Gaspard Proust choisit d’en rire, mais moi ça commence à ne plus du tout me faire rire.
L. a écrit :
Faites un effort, vous verrez, on y prend goût. On appelle ça un « débat ».
Bonjour,
Je désire qu’on m’explique une chose, une seule.
Quel est le lien entre les stéréotypes et l’égalité?
Porter une jupe plutôt qu’un pantalon a-t-il un lien avec l’égalité salariale? Pourtant j’ai moult exemples de sociétés d’hommes en robes où la femme est inférieure. Je connais aussi la PDG de Yahoo, féminine, puissante, milliardaire.
Mon propos est le suivant : certains stéréotypes sont indifférents, et sont au fond très secondaires. Les stéréotypes esthétiques en font partie.
D’autres, par contre, nuisent très frontalement à l’égalité réelle entre hommes et femmes. Ceux sur certains rôles sociaux, notamment sur la femme ne pouvant avoir un poste à responsabilité. Il y a aussi des situations très concrètes à mieux accompagner. La maternité en fait partie. Perçue comme un frein, un fardeau, une horreur : c’est cette conception-là qui nuit aux femmes ne désirant pas tout sacrifier au boulot. Améliorer le télétravail est une piste, repenser les horaires de travail, mépriser le présentéisme qui prévaut parfois (j’aime les allitérations), tout cela fera plus pour l’égalité homme/femme que trois leçons sur le rouge à lèvres, les pantalons et deux imprécations.
Je ne comprends donc pas en quoi les femmes seraient plus libres parce qu’un détail esthétique aurait changé.
Je questionne aussi le rôle de l’Etat. Et je questionne les réponses du gouvernement, qualifiant de fascisme l’inquiétude des parents asnierois. Coller des étiquettes, c’est dangereux : ils devraient le savoir.
@Flash : coté vêtements, en tant que femme, je suis beaucoup plus libre de m’habiller comme je veux que mes collègues masculins….Ils sacrifient peu ou prou au costume cravate, moi, robe ou pantalon tout le monde s’en fiche. y’a que sur les chantiers que nous sommes égaux avec le port des EPS
cherchez l’erreur 🙂
Pour le reste, c’est bien la maternité qui fait la différence. Vous pouvez avoir la chance d’avoir un poste pas trop interchangeable et un patron compréhensif, mais ce n’est pas la majorité des cas.
N’oublions pas qu’à poste et temps de travail égal (pour autant qu’on puisse le mesurer), la différence de salaire H/F est de 9%. On n’est pas dans la marge d’erreur, mais pas loin quand même.
L’inégalité reste donc plutôt dans les carrières. Où il est bien difficile de faire la part de ce qui relève du choix personnel et du déterminisme.
Si un choix collectif clair est fait en faveur d’une égalité professionnelle non seulement de droit mais de fait – et il me semble qu’en France, ce choix est plus ou moins acté – légiférer sur la maternité me semble très légitime. Ce qui revient à créer artificiellement les conditions de neutralité, mais pas à culpabiliser les employeurs lorsqu’ils tiennent compte, avant correction, de la différence.
J’entendais Peillon ce matin faire comme si le problème, c’était juste de véhiculer une image non genrée des différents métiers. Si c’était le cas, il me semble qu’une ligne dans les cahiers des charges des manuels scolaires devrait amplement suffire. Je serais d’ailleurs surpris que cette ligne n’y figure pas déjà depuis longtemps.
herve_02 a écrit :
En effet on ne les entends pas « beaucoup », mais pourtant elles le font :
http://yahoo.mamantravaille.fr/maman_travaille/2014/01/peut-on-être-féministe-et-pour-la-garde-alternée-.html
Et elles luttent aussi pour que les hommes puissent devenir enseignants en maternelle ou nounou sans que les parents ne pensent « pédophilie », assistant social, ou n’importe quel métier réputé « féminin ». Maintenant, d’une part elles ont des priorité, et d’autres part il est vrai que souvent les féministes militantes sont parfois anti-hommes (par extrémisme, parce qu’elles ont vécu telle ou telle expérience….), parce que les femmes qui sont simplement pour l’égalité et la liberté, elles ne se sentent pas forcément l’envie de devenir militantes. C’est un reproche que je leur fait régulièrement, mais on ne peut pas grand chose contre la subjectivité et une certaine passion…
« Ainsi Lili SAIT que si Koz écrit Najat plutôt que Vallaud-Belkacem, c’est par condescendance sexiste. »
Non, je ne sais pas, désolée si ça a été perçu ainsi. Je le relève, et je demande aux divers intervenants d’être vigilants à cette différence de traitement, que l’on trouve souvent, qui est le plus souvent involontaire. Mais justement le sexisme se nourrit de ce genre de détail, qui ne reflète pas le fond de la pensée des gens, mais qui est symptomatique du fait qu’on se permet avec une femme une familiarité (parfois méprisante, parfois gentille et donc inutilement paternaliste) qu’on ne se permet pas avec un homme. Parce que pour le coup, oui vous aurez plus de mal à accorder une augmentation ou à proposer à « Marion » d’aller représenter la boîte en haut lieu, qu’à « Monsieur Dupond ». Disons, que statistiquement c’est quand même ce qui se passe. Même si oui, c’est plus long. Mettez NVB pour aller plus vite, comme DSK.
@Logopathe : d’accord avec vous sur les carrières, malheureusement la limite entre le choix personnel et le déterminisme est assez floue bien souvent. Flash a entièrement raison à mon avis : sans horaires de travail repensés, lutte contre le présentéisme… le « choix » n’en est pas un : si mon mari ou moi souhaitons avoir une vraie vie de famille, nous allons, de fait, passer pour moins impliqués au travail. Si je n’ai pas de mode de garde, mon mari ou moi allons devoir lever le pied au boulot. Pourquoi la femme plutôt que l’homme? D’abord ça n’est pas forcément le cas, ensuite parce que un homme qui lève le pied au boulot est bien souvent « grillé », plus qu’une femme qui « s’en tirera » avec une carrière ralentie. Voilà, la maternité est perçue comme un fardeau inévitable, la paternité comme…. inexistante dans le monde du travail. Dém…-vous, monsieur. Le stéréotype sexiste est au final plus dur envers les hommes qu’envers les femmes.
Dernière chose :
http://rue89.nouvelobs.com/rue69/2014/02/16/education-sexuelle-suis-payee-pervertir-jeunesse-francaise-249947
Avec toutes les réserves que l’on peut émettre sur un témoignage individuel sur un site tel que Rue89, malheureusement corroboré par les multiples témoignages d’enseignants autour de moi (y compris dans des établissements dits « normaux » voire « chics »), cela donne une idée des sources d’informations des jeunes. Pour ma part j’ai eu aussi l’enseignement de l’Eglise et ce fut précieux, mais cela touche tellement peu de jeunes….
Et sinon, Gaspard Proust, il est drôle. Moi aussi j’ai consulté l’ABCD de l’égalité et j’ai trouvé ça assez risible, mal fichu. Mais pas choquant, à part l’idée de parler sexe à des enfants qui ont bien le temps…. sauf que malheureusement, on leur en parle trop tôt et très mal par ailleurs. Bref là dessus assez d’accord avec Koz et Logopathe.
Mais bon notre gouvernement a besoin d’occuper l’espace médiatique pour masquer son incapacité à gérer l’économique et le social…. il a trouvé son nuage de fumée….
et pendant ce temps là au 20h , on peut éviter d’aborder les problèmes des français , le chomage ,l’insécurité ,le matraquage fiscal,l’absence de mesures sérieuses d’économie pourtant préconisées par la cour des comptes .Ce qu’il faut c’est tenir jusqu’à la reprise, qui finira bien par se produire , sans s’aventurer dans des décisions courageuses et comme cela on fait bon genre, ce sont des artistes
@lili
ouais… je comprends 1 partout la balle au centre – ca va pas trop avancer le chimiliblick.
Dans ce cas de la théorie qui n’existe pas mais que l’on « propagande » à l’école, l’état sort clairement de son rôle et prend acte pour une minorité militante contre une majorité de plus en plus irritée de ce discours à rebours de ce que l’on connaît.
Cela ne me pose pas de problèmes que médhi mette du rouge à lèvres (et moishe des porte-jarretelles ou c’est antisémite ? ) ce qui me gène c’est que l’on explique aux enfants que c’est « normal ». Non ce n’est clairement pas « normal » (dans la norme). Qu’on ne doive discriminer ni médhi, ni moishe c’est probablement « normal », mais que l’on « ouvre l’esprit » à nos enfants sur ces comportements pour « augmenter » le nombre de médhi ou moishe (ou j-charles hein ! ) me semble clairement de la propagande digne d’un état fasciste.
Laissez les enfant faire leur vie. Les « heures sombres de l’histoire » lorsque l’état éduquait les enfants à la place des parents, c’était JAMAIS dans des démocraties gentillounettes, ce que j’en pense.
@LIlI: oui, c’est juste, sur la paternité/maternité en entreprise; mais il me semble quand même que ça évolue, lentement mais sûrement. Des hommes à la crèche qui n’ont pas l’air de chômeurs, j’en vois quand même pas mal. Et pas que dans le miroir…
Oui bon Hervé, ce qui caractérise les Etats fascistes, c’est pas qu’ils prennent des mesures stupides, c’est qu’ils vous foutent en taule si vous n’êtes pas content. C’est sur ce blog ou ailleurs que j’ai lu la citation attribuée à Churchill, « Democracy means that if the doorbell rings in the early hours, it is likely to be the milkman. »?
@logopathe
Moi ca me fait marrer doucement. Je ne suis pas historien, mais je crois qu’une société se faschise par pallier, suivant ce que les gens sont prèt à accepter puis le coup de force final en fait un état policier. Et si j’étais un non démocrate, je commencerais pas les mesure les moins « compliqués » et l’éducation des enfants en est une. Ensuite lorsque la « majorité » trouve cela plutôt normal, il ne reste qu’à faire sonner la cloche du matin pour calmer les derniers raleurs.
Ce n’est pas parce que les milices débarquent que l’état est faschiste, d’ailleurs aujourd’hui même, les gendarmes peuvent débarquer à 6 heures du mat pour vous mettre en garde à vue, suffit d’avoir enregistré des documents trouvés par internet 😉
Quand, sur un sujet aussi léger, on en arrive à évoquer la « pensée totalitaire », la Terreur, et la « propagande digne d’un état fasciste »… je me demande ce que ça donnerait, si la France devait faire face aujourd’hui à de vrais, de graves problèmes?
@gwyn
Je pense que les « vrais », « graves » problèmes ne viennent pas d’un coup et que c’est un glissement progressif. Je ne nous vois pas aller vers des lendemains de partage, et de respect de l’autre.
Maintenant lorsque vous « rentrez » sur Paris par le A3 et que vous côtoyez une zone de « favelas » « dans le grand paris », JE pense que c’est un vrai grave problème dont tout le monde se moque ouvertement, sauf notre premier policier de france qui se demande comment les éjecter dans un pays pauvre d’europe à coup de bulldozer.
Enfin, de mon point de vue, je considère que l’état décidant comment éduquer (et pas instruire) nos enfants EST un vrai grave problème.
Mais en fait, quand on parle de ces sociétés qui glissent doucement vers le fascisme, on pense à quoi exactement? Parce que dans l’histoire on voit plutôt des sociétés qui basculent dans des régimes autoritaires suite à des révolutions ou à des coups d’Etat, ou alors, comme en Allemagne ou en Italie dans l’entre-deux-Guerres, des sociétés travaillées au corps pendant des années par des mouvements violents, armés, dotés d’une aile politique, ancrés dans une strate sociale faite d’anciens combattants qui ont connu l’épreuve du feu…
Mais des sociétés démocratiques où tout le monde a en gros à bouffer, ou personne ou presque n’a vraiment le goût et l’expérience de la violence armée, et qui à force de reculades se retrouvent sans s’en rendre compte gouvernées par des fascistes, je n’en ai jamais vu que dans les romans d’anticipation.
Les histoires de gens qui s’habituent progressivement à l’horreur et à l’absurde, comme le Rhinocéros de Ionesco, ça parle de l’attitude de gens confrontés, concrètement, au totalitarisme, une fois en place. Mais pour qu’il se mette en place, il faut des flingues, toujours. Pas de flingues, pas de fascisme. Hitler, par exemple, n’a pas pris le pouvoir par la simple magie des mots et du jeu démocratique. C’est ce qu’on raconte souvent, mais ce n’est pas vrai.
Donc non, je ne crois pas qu’il soit pertinent de comparer les sottises de Peillon à un prélude au fascisme. Peillon, il est ministre aujourd’hui, il ne le sera plus demain. Et lors de la prochaine alternance, on aura droit à des âneries dans un autre sens.
@ Logopathe:
Ce qui n’est pas pertinent, c’est le terme de fascisme. Mais pour le totalitarisme, je ne vous suis pas. Le totalitarisme ne renvoie pas nécessairement aux expériences historiques bien connues ; l’histoire n’est pas répétition. Des phénomènes nouveaux surgissent (quoique, pas si nouveaux…). C’est le cas ici.
Il existe bien une tentation totalitaire, c’est-à-dire une pensée faisant de l’Etat l’alpha et l’oméga de toute chose. Un problème? L’Etat est la solution. Ce n’est pas problématique dans certains domaines, mais quand l’Etat commence à s’intéresser à l’éducation, à ce qu’on mange, à ce qu’on pense, à ce qui peut être dit ou non, alors un glissement s’opère.
Vous considérez que l’essentiel est la violence armée. Je vous dis que vous vous trompez. L’essentiel, c’est la pensée antilibérale couplée à un étatisme très poussé, avec en prime une vocation à se mêler d’éducation, de pensée et de morale.
Ces pré-requis, ils sont là. L’UMP est étatiste et antilibérale. Le PS est étatiste et antilibérale. Ce dernier a, en prime, une obsession pour l’éducation et la « morale républicaine » qui devient étouffante. Une caporalisation de la pensée, un peuple de petits inquisiteurs, avec discrédit systématique et accusations gratuites sur tout mal pensant, et là, franchement, je ne vois pas ce qui empêcherait un totalitarisme soft.
La liberté d’expression est extrêmement attaquée, en France. Nous sommes un des pays les plus condamnés à ce niveau-là, la Russie ou la Turquie étant parfois même plus libérale que nous à ce niveau-là.
Cette tentation existe. Les intentions sont nobles. Le résultat, c’est une société dépendante de l’Etat, où la liberté se meurt, où les individus se défient de plus en plus de tout.
Que l’Etat reste à sa place. Que les flots de taxations et d’interdictions cessent. Voilà des demandes simples de nature à mettre en échec le monstre froid qu’est l’Etat, et à le cantonner à sa place.
J’arrive après la bataille mais je voudrais dire ici combien pathologiser ceux qui soulignent que la dérision est une redoutable machine à interdire de penser est un contre sens à mes yeux. Plutonien découvre -peut-être tardivement- à quel point l’argumentaire élaboré pour la défense d’une cause est éparpillé façon puzzle par un ricanement. Pour ma part, je pense que la dérision, lorsqu’elle bénéficie, non pas du repas de famille, mais d’une chaîne de télé à millions de téléspectateurs, est une arme visant clairement à empêcher toute expression en la rendant stupide. Elle permet de se dire tolérants entre gens sains d’esprits. En cela, et en cela seulement, elle a un aspect relevant d’une pratique totalitaire: discussion sérieuse oui, mais entre gens pas malades, voilà ce qu’est l’arme de la dérision. C’est infiniment moins meurtrier que l’internement psychiatrique de certaine puissance naguère, mais est-ce plus aimant en vérité?
J’ai ri en visionnant G Proust, et j’en ai encore honte. Oui je trouve les extraits qu’il a lus hilarants; non je ne devrais pas en être satisfait, parce c’est par une télé que je l’ai su. Les rédacteurs de ce programme méritent qu’on leur rentre dedans sur le fond de ce qu’ils croient, non pas qu’on les méprise en riant. Sportif, j’ai été instruit dans les sports cos que j’ai pratiqués à ne jamais hésiter à écraser au score une équipe et même à le faire par respect de l’adversaire. J’ai toujours de la reconnaissance pour les entraîneurs qui nous disaient: « vous avez le devoir de les battre nettement, mais en aucune façon d’oser le moindre geste moqueur encore moins de « sous-jouer »; si vous êtes meilleurs qu’eux, prouvez-le par le sport et le sport seulement, et faites-vous plaisir ainsi ». Remplacez « jouer » par « débattre » et vous avez, je le pense, les termes du débat posé par plutonien.
Non pas qu’il faille être sinistre dans l’argumentaire: koz et d’autres ici m’ont bien plus fait rire qu’ils ne le pensent peut-être, par bien des formules, mais c’était un rire intellectuel, tout comme en sport on est joyeux d’avoir fait un coup difficile, on peut alors sourire de soi et pas des autres. En débat, on peut tout à fait prendre du plaisir en écrivant, mais l’humour doit le plus aisément remplacer l’ironie. L’ironie est facile et blessante, l’humour est autrement plus compliqué, c’est une victoire sur soi d’y parvenir. C’est la force d’un Devos qui, hors sketchs, ne cachait pas des idées réacs, de n’avoir jamais laissé cela transparaître dans ses spectacles.
Le vrai pouvoir politique appartient de plus en plus à G Proust et autres L Gerra; face à une répartie de ceux-ci élaborée en cinq minutes, tous les pouvoirs démocratiques tremblent plus que devant un million de manifestants qui ont sué sans et eau des soirées et des week-end entiers; je reste persuadé que si, au PS, nul ne se dresse parmi les « pointures »pour hurler contre le détournement que constitue l’enterrement du socialisme par le sociétal, c’est bien plus par peur des ironistes que des discussions internes sérieuses qui ne leur ont jamais fait peur (voir les « courants » et leur longue histoire).
Alors c’est vrai, pour une fois, un ironiste fait une partie de son sketch dans le sens de ce que koz écrit, divine surprise. Mettre cela en relief, c’est justifier tous les G Bedos du monde. La défense du travail de l’artiste, de l’esthétique de son rire par rapport à la vilaine politique, est le masque utilisé par tous ceux qui les utilisent pour ne pas avoir à penser.
Oui j’ai trouvé à hurler de rire les extraits qu’il a lus. Oui j’ai trouvé qu’il avait du courage d’aller à contrecourant de la plupart des sketchs comiques politiques largement dans le sens du vent. Non ça ne m’avance pas pour expliquer à plutonien en quoi ces mots sont hilarants; non ça ne me fait pas plaisir de voir ridiculisés en public les auteurs de ces lignes qui ont passé du temps à les écrire; si nous jugeons leur propos ridicule, disons pourquoi; mais en argumentant; pour la première fois (c’est dire la qualité du reste de la production!), j’ai lu dans une partie d’un billet de koz un encouragement à moquer plus qu’à convaincre. Je suis peut-être devenu trop exigeant à force de lire ce forum « cinq étoiles » et je conçois que koz a bien mérité un peu de détente, mais je trouve la pathologisation infondée.
@Flash: je suis d’accord sur le fait que la liberté d’expression, voire la liberté tout court, tend à se détériorer à bien des égards, au moins à la marge. Je n’incrimine pas tant l’Etat et l’antilibéralisme que la combinaison redoutable d’une vision holiste de la société et de l’individualisme: un nombre croissant d’interlocuteurs semblent vivre très mal le fait de vivre dans un pays où des gens pensent radicalement autre chose qu’eux. Or, pour moi, un pays libre est un pays où on vit en paix avec, précisément, une multitude de gens qui ne pensent pas pareil du tout; et on ne trouve pas ça grave, parce que la violence est bannie.
Donc je continue à penser que le tabou de la violence est ce qu’il y a de plus important.
Je suis d’accord pour craindre que la montée de l’intolérance (partout, à gauche, à droite, au centre), c’est à dire la montée du sentiment qu’il y a des idées intolérables, peut à terme créer les conditions d’un usage de la force perçu comme légitime. A cet égard, l’Etat est toujours à surveiller: il a des flingues. C’est même lui qui en a le plus.
Pour autant, je pense qu’on en est loin. Et parfois je regrette égoïstement que le Mur soit tombé, et que nous n’ayons plus, sous nos yeux, l’exemple concret de ce qu’est un véritable totalitarisme. Parce que si je pouvais avoir l’assurance, pour moi et mes enfants, de vivre toute ma vie sous un simple « totalitarisme soft » tel qu’on le vit aujourd’hui, je considèrerais quand même qu’à l’échelle de l’Histoire, on s’en tire pas trop mal.
Mais je manque sans doute d’ambition.
herve_02 a écrit :
C’est là un bon exemple, qui devrait vous aider à remettre en perspective les médiocres palinodies sur la « théorie du genre ».
herve_02 a écrit :
Vous pourriez peut-être envisager de porter plainte contre Jules Ferry…
Plus sérieusement: à toutes les époques, l’école a été chargée d’inculquer aux enfants les valeurs dominantes de la société. Il y a un siècle cela consistait à apprendre la méfiance face à l’ennemi héréditaire allemand, aujourd’hui c’est plutôt l’égalité entre les sexes. Tout bien considéré, c’est plutôt un progrès. Le rêve d’une école « neutre » sur le plan des valeurs, cantonnée à l’instruction, est irréaliste, d’autant qu’elle ne correspond pas aux attentes des parents, y compris ceux qui font mine de la réclamer.
@ Flash:
La notion de « totalitarisme soft » relève du fantasme. Comme vous le fait remarquer Logopathe, il n’existe aucun précédent historique. L’argument de la pente glissante, dans ce domaine comme dans d’autres, ne vaut pas grand-chose. Ce qui est curieux, c’est que vous ressentez de telles craintes alors même que l’État est aujourd’hui moins puissant qu’il ne l’a jamais été depuis, au moins, 1945. Sous l’effet de ses propres décisions (souveraineté partagée en Europe, décentralisation, et endettement) comme sous l’effet de forces qui lui échappent (mondialisation) l’État pèse de moins en moins sur la vie réelle de la nation. Imaginez-vous la France de Gaulle incapable de construire un aéroport, obligée de négocier avec Google et consorts les impôts que ces entreprises pourraient consentir à payer, renflouer les banques en faillite sans exiger la moindre compensation? Même le fameux mariage pour tous peut être vu sous cet angle: l’État a au bout du compte cédé à la revendication d’un groupe de militants, actifs et habiles, qui lui ont imposé une réforme qui n’avait rien d’évident au départ et qui n’intéresse qu’une petite minorité.
Et si vous trouvez nos ministres exagérément actifs et bavards sur les « lois sociétales », ce n’est pas parce qu’ils sont puissants: bien au contraire, c’est l’impuissance dont ils sont conscients qui les pousse à la gesticulation pour donner le change.
Eolas a écrit :
C’est vrai, la théorie du genre n’existe pas, n’existent que les études de genre. Il y a quand même un bémol. Qui pousse les études de genre ? Pour l’essentiel des féministes lesbiennes dont Judith Butler est la plus connue, mais loin d’être la seule. Ces études sont aussi engagées, militantes, que pouvaient être celles de la Révolution Française quand Albert Soboul, communiste convaincu, contrôlait le sujet de la chaire qu’il tenait à la Sorbonne.
Pour engagées qu’elles soient, ces études ne sont pas toutes sans valeur. il est bien évident que l’expression de la différence sexuelle est très influencée par la « culture ». Mais en faisant droit aux variations culturelles, il reste frappant qu’aucune communauté humaine ne s’est organisée sans différencier les rôles. Vivre cette altérité fondamentale sans qu’elle ne se traduise en inégalités est difficile et toujours à reprendre, mais la pente du « genre », qui est de relativiser radicalement cette altérité, est très contestable.
Pour vous qui êtes avocat : une de mes nièces a réussi le barreau puis cette année le concours de la magistrature. Elle m’apprend que dans sa promotion il n’y a que 25 hommes ! Qu’attend NVB pour se soucier de l’égalité des chances ?
@ Gwynfrid:
Plusieurs remarques :
Jules Ferry prônait bien l’éducation, oui. Mais il faisait référence à des valeurs partagées par le plus grand nombre, héritées de nos ancêtres et des siècles. Il n’est pas certain que l’agenda politique actuel corresponde à cette vision-là.
Quant au totalitarisme soft, je parlerai plutôt de tentation totalitaire. Il s’agit d’un biais des femmes et hommes politiques désirant régenter toute chose, voulant régler tout problème. La loi devient l’instrument politique suprême, le seul même. L’homme politique ne pouvant tolérer qu’un domaine de la vie échappe à son idéologie ou à son action : voilà ce que j’appelle tentation totalitaire.
Bien sûr, ils échouent, vous le faites remarquer fort opportunément. Il suffit de relire Portalis pour comprendre pourquoi : ils ont en vue quelques points positifs quand ils légifèrent ; ils oublient tous les effets pervers.
L’Etat partout, diffus, s’insinuant dans chaque recoin de nos vies est une réalité. Tout est taxé, tout est fiché, ce qui n’est pas encore taxé ou contrôlé, l’Etat veut s’en mêler : la procréation, la mort, l’internet. Voire la nourriture. Ou, plus récemment, la composition exacte des divers matériaux de construction (!!). L’histoire, avec les lois mémorielles. C’est un mouvement très singulier que celui que nous connaissons. Un antilibéralisme, couplé à l’étatisme, couplé à un hygiénisme, avec une intolérance grandissante pour ce qui pense différemment. Une sorte de nouveau clergé médiatique, excommuniant les blasphémateurs, exigeant la repentance, un clergé médiatique composé de petits inquisiteurs avides de se payer le déviant. Ces éléments existent, et je suis incapable de m’en réjouir.
Cet Etat diffus est aussi un Etat faible : devenu obèse, il se révèle incapable d’exercer convenablement ses principales missions. L’école est un exemple frappant. Lire, écrire, compter : c’est le bout du monde. Par contre, rajouter des cours de « tolérance » (attention, pas de philosophie, d’histoire ou de choses pouvant enrichir un esprit, simplement des mantras à répéter), ça, il peut. Mon propos est le suivant : le principal, c’est l’instruction. L’accessoire, c’est l’éducation.
On pourrait aussi s’amuser à comparer la Justice et la culture. En somme, le principal à l’accessoire. Et faire quelques comptes.
Pour être franc, je suis très satisfait d’observer le réveil de plus en plus de gens, qui vivent de plus en plus mal ces intrusions étatiques. Je préfère cela à l’aimable apathie, où chacun attend de l’Etat qu’il règle tous ses problèmes.
@ Logopathe:
Votre diagnostic ne contredit pas le mien, mais le complète.
L’Etat, c’est la violence. Et un Etat intolérant, voulant se mêler de ce que disent ou pensent les gens (ou de l’histoire, la nourriture, la mort, ou que sais-je encore), j’estime cela dangereux. Ce n’est pas du totalitarisme au sens soviétique (heureusement), mais ce n’est pas non plus la panacée quand on souhaite vivre dans une société de liberté.
C’est pourquoi il faut réagir quand on transforme les principes garants d’une société démocratique et libérale, comme la laïcité ou l’égalité, en armes pour mettre à bas la liberté.
La laïcité, elle protège la liberté religieuse : on en fait une arme la bannissant, en étendant son empire toujours plus loin (il existe une vraie tentation de voir la laïcité s’appliquer aux usagers de services publics voire à la sphère privée).
L’égalité, entendue comme égalité de droit d’une part, équité d’autre part, c’est fort légitime. Et pourtant, on la transforme en arme idéologique redoutable permettant de nier les droits de celles et ceux perçus comme « ennemis de l’égalité ». L’affaire Clément Méric en fut un exemple frappant. Le silence quand l’extrême-gauche casse (à Rennes par exemple), et la fureur quand trois cannettes sont lancées par des Dieudonnistes, des bonnets rouges ou de terribles guerilleros de la Manif pour Tous. Ce traitement inique, c’est le contraire absolu de l’égalité : et pourtant, on le justifie par l’exigence d’égalité. Les nouveaux Saint-Just me font peur.
Hello Koz,
petit commentaire pour m’excuser de la façon dont j’ai mené le débat dans mes précédents commentaires. Logopathe a raison, celle-ci était des plus mauvaises pour susciter le dialogue et la compréhension.
D’une part, j’ai toujours été intéressé par vos écrits, même si je n’en partage pas forcément la teneur. D’autre part j’avoue que, sur le coup, le sketch que vous avez partagé m’a vraiment surpris et choqué. Ce sont ces deux éléments qui m’ont poussé à commenter, un peu trop rapidement, et sur le coup de l’émotion. Je ne me suis pas rendu compte que, ce faisant, je rendais moi-même impossible tout échange de fond sur les points qui m’avaient choqué.
Au moins savez-vous que non, tous les français ne trouvent pas cet humour libérateur, au contraire. Mais il eut été préférable que j’attende un peu que ma colère parte avant de commenter. Le résultat en aurait été dénué du « pathos », et surtout du ton accusateur, bref plus propre à la réflexion.
Mea culpa.
@Gwynfrid,
J’abonde dans la réponse de Flash à propos de Jules Ferry:
http://www2.cndp.fr/laicite/pdf/Jferry_circulaire.pdf
Flash a écrit :
C’est pas nouveau : c’est un symptôme que tous les grands sociologues allemands du XIX° ont parfaitement perçu ; cela s’emballe actuellement à cause de la faillite complète du libéralisme.
On ne saurait trop recommander le bouquin d’Aurelien Berlan, « la fabrique des derniers hommes. » : parfois un peu pénible à lire mais donnant des clés de compréhension très intéressantes. Très pessimistes aussi.
Pour la question du jour, à savoir entre autre l’ABCD de l’égalité, on voit bien qu’en définitive ce dont on a urgemment besoin c’est de bon sens populaire, ouvrier – c-à-d des règles simples de politesse et de savoir-vivre. Et non le bullsh.t pedagogiste, jargon officiel de l’EN, à base de bourdieuseries syntaxiques et de vocabulaire deleuzien exprimant un jus de cerveau derridesque, qu’on va tenter de faire ingurgiter à des gamins de 5 ans.
Hé Logopathe, Gwynfrid, je sais bien que nos média subventionnés l’ignorent superbement. Mais vos propos sur le glissement progressif qui n’existe pas alors que le Venezuela tombe, c’est priceless.
@ Plutonien:
la, voilà une belle réaction, intelligente et édifiante (au moins, vous avez compris pourquoi je n’en pensais pas autant des précédentes!)
je n’ai même pas regardé dans quelles académies s’appliquaient ces ABCD, mais je sais que j’ai, à la demande d’une collègue, accompagné une classe de 6e à la bibliothèque, et j’ai été très gênée de ce qui leur était proposé en fait d’animation. Rien de bien clair, mais c’était assez insidieux, et j’avais envie de demander à ma collègue si elle avait demandé aux parents ce qu’ils en pensaient (évidemment, non, elle ne l’avait pas fait!). à titre professionnel, est cela qui me gêne: on fait les choses dans le dos des parents, et sans respecter leurs convictions (contrairement aux recommandation de J .Ferry, dont il a été question plus haut!). évidemment, en tant que chrétienne, je ne pense pas que les enfants appartiennent à leurs parents (contrairement à ce qu’affirme Mme le Ministre de je ne sais plus quoi), mais les n’appartiennent pas non plus à l’État! ils sont confiés à leurs parents, et ce sont eux qui auront à répondre de la manière dont ils auront été éduqués. C’est donc à eux de faire les choix qu’ils croient juste en la matière. Qu’on leur laisse donc prendre leurs responsabilités, sans s’y substituer, tant qu’ils les assument (l’état n’a à agir que là où les parents ne peuvent plus le faire… subsidiarité !
Gwynfrid a écrit :
Peut-être, mais il l’étouffe !
Courtlaïus a écrit :
Faillite, peut-être. Du libéralisme ? Quel était le poids de l’État dans les pays de l’OCDE en 1960, quel est-il en 2014 ? Combien pesait un Code du travail français en 1960, combien pèse-t-il en 2014 ?
La mondialisation ? Mais c’est d’abord l’effet du développement spectaculaire des technologies de l’information. La dénoncer, c’est comme dénoncer la machine à vapeur. Les États la gèrent aussi bien qu’ils ont géré les effets de l’invention de la machine à vapeur, mais dénoncer le « libéralisme » est trop commode.
Flash a écrit :
Jules Ferry prônait les valeurs de la République et de la laïcité, qui étaient (peut-être) majoritaires, mais certainement pas consensuelles à son époque. L’idée d’ôter aux Églises la responsabilité de l’éducation n’était certainement pas partagée depuis des siècles.
@ xc:
Merci pour cet intéressant document, dont la hauteur de vue et la clarté du langage devraient faire rougir les successeurs de Ferry. Cela dit, il ne faut pas oublier que M.Ferry était un politicien. Ce document essaie de mettre en avant sa neutralité, mais l’opposition cléricale et/ou monarchiste de son époque ne voyait pas les choses ainsi.
Rappelons que les lois Ferry comportaient aussi l’enseignement obligatoire en français exclusivement, avec pour résultat assumé, l’éradication des langues régionales. Comme intervention étatique dans la vie des individus, c’est du lourd: Vincent Peillon peut aller se rhabiller avec son ABCD de l’égalité, tout au plus une aimable plaisanterie en comparaison.
Flash a écrit :
Tout cela est exact (je n’ai pas vu le truc sur les matériaux de construction mais je vous fais confiance). Cependant: d’une part, toutes ces régulations excessives voire abusives résultent de la demande de protection de la population, parfois même pour des raisons valables. Et d’autre part, ce contrôle n’est guère efficace. Même l’ogre américain est incapable d’empêcher les actes perturbateurs du genre Wikileaks. Les tentatives de contrôle de l’internet (Hadopi) échouent lamentablement… sauf dans les pays, tels la Chine, où l’on peut parler sérieusement de totalitarisme.
En fait, tous ceux qui crient au loup et parlent de totalitarisme me rappellent irrésistiblement les antisarkozystes d’il y a 4-5 ans. Auriez-vous oublié? Là aussi on parlait de glissement progressif vers la destruction de la démocratie. Ce genre d’exagération est caractéristique: ce n’est pas tant que l’on se plaint d’un État envahissant. Plus simplement, on aime pas qu’il soit gouverné par le parti d’en face…
Lib a écrit :
Je ne vois pas le rapport. À moins que tu ne voies le Venezuela de Chavez comme une démocratie avant que le « totalitarisme soft » ne le fasse glisser doucement vers la dictature? Il y faut de l’imagination.
@Lib: je comprends pas très bien le rapport avec le Vénézuéla, en fait. C’est un pays qui est dans la merde depuis longtemps, avec un gouvernement à tendance autocratique mais démocratiquement élu, et une corruption généralisée qui n’est pas nouvelle. Que dans ce contexte on ait réussi à vendre à une partie d’un peuple une série de recettes miracles avec de nouveaux noms, pour le meilleur (système de solidarité) ou pour le pire (contrôle des prix), je ne vois pas trop ce qu’il y a de progressif là-dedans. On est plutôt sur la voie de la sortie du chavézisme, de toute façon. Les successeurs garderont le bon héritage et essaieront de liquider le mauvais sans trop de casse. On est plutôt en présence d’une démocratie qui évolue en zigzags, avec des embardées très violentes, que d’un pays libre évoluant lentement vers le totalitarisme. Enfin j’espère que je ne me trompe pas.
Logopathe a écrit :
Il faut le dire vite…
Contrôle des médias, de la justice, bourrage des urnes, quelle belle démocratie !
L’Argentine suit, avec les mêmes résultats…
Disons que pour les standards du coin ça reste acceptable.
Aristote a écrit :
Faut-il faire la liste de tous les scandales sociaux, sanitaires, bancaires, alimentaires, pharmaceutiques, cosmétiques, écologiques etc de ces dernières années ? Cela devrait suffire pour convaincre que les fonctions auto-régulatrices du marché, c’est une pure vue de l’esprit. Ca ne marche juste pas. D’où l’obligation pour des instances centrales, Etats ou autres, de pondre de la régulation et de la norme à n’en plus finir.
Sans l’Etat le libéralisme n’aurait jamais pu voir le jour. Les deux marchent main dans la main, et le second est devenu une nécessité à cause de la logique du premier, parce que tandis que l’un fait l’impasse sur la notion de bien commun au profit uniquement de la notion de consommateurs, l’autre est bien obligé de rafistoler la cohésion sociale à coups de milliards (empruntés sur les marchés – on voit bien le cycle infernal).
Dénoncer le libéralisme comme l’Etat tout-puissant n’est donc pas juste commode, c’est une obligation morale, sachant que l’un est le Frankenstein de l’autre.
Note : attention, il existe des pistes de vraies solutions – en particulier dans la DSE – mais chut, ne surtout pas ébruiter 🙂
Logopathe a écrit :
Ma réponse à Lib, xc et Flash est restée coincée en modération, mais en ce qui concerne particulièrement le Venezuela, c’est bien parce qu’on est loin des standards de la démocratie occidentale que la comparaison avec la France n’a guère de sens. Le Venezuela n’est pas passé d’une démocratie à un « totalitarisme soft » puis à un « totalitarisme hard » sous l’effet de la pente glissante que se plaisent à inventer ceux qui jouent à se faire peur. C’est un pays qui a toujours oscillé entre dictature et semi-démocratie populiste, avec dans les deux cas une bonne dose de corruption et de clientélisme – un classique, malheureusement, en Amérique Latine. Les conclusions qu’on peut en tirer pour nous-mêmes se limitent à de simples rappels élémentaires: le respect de la Constitution, c’est important, la lutte contre la corruption aussi.
@ Courtlaïus:
Près d’une petite ville de province était établi un monastère. Les moines priaient, étudiaient, travaillaient. Entre autres, ils élevaient des poules pour leurs oeufs. Ils en consommaient une partie et l’autre, ils la revendaient pour pouvoir acheter les objets nécessaires au culte divin : encens, livres et ornements liturgiques,…
De l’autre côté de la ville se trouvait une exploitation agricole. Le fermier produisait aussi des oeufs. Quand il en avait vendu assez, il allait visiter les femmes de petite vertu de la ville pour assouvir ses penchants lubriques.
La thèse des libéraux n’est pas que les motivations des moines et celles du fermier ont la même valeur. Elle est que si l’État se mêle de réglementer la production des oeufs au-delà de considérations sanitaires justifiées, il y aura moins d’oeufs, qui coûteront plus chers,…, et que le fermier sera toujours aussi lubrique qu’auparavant.
Une bonne question à se poser est la suivante : les effets néfastes du goût du lucre, de l’avidité, de l’égoïsme, de la volonté de puissance, etc., de fait visibles sous un régime de libéralisme économique, sont-ils moins néfastes sous d’autres régimes ? À Athènes, à Rome, au Moyen-Äge, sous Louis XIV, en URSS, à Cuba, en Corée du Nord…? L’expérience historique ne va pas vraiment dans ce sens. On peut rêver d’une utopie, à ses risques et périls.
Il est toujours regrettable que la réflexion sur l’amélioration du monde se présente si souvent sous la forme d’une remise en cause radicale de l’existant. On améliore l’existant en l’acceptant, pas en imaginant comment ça serait si tout était autrement. Et il faut laisser les « isme » tranquilles. C’est pas eux qui ont fait le coup.
@ Gwynfrid:
Je trouve ce commentaire incroyablement condescendant et plein de préjugés. Dans le cas présent il est complètement ridicule d’utiliser le terme « démocratie occidentale » comme si les pays d’Amérique latine ne seraient résolument pas occidentaux et qu’ils seraient incapables d’une gouvernance à la hauteur des pays occidentaux. Ca ne vole pas plus haut qu’un album de Tintin.
On est au XXIè siècle, l’Amérique latine aussi. Le Venezuela est depuis une douzaine d’années un cas particulier en Amérique latine et non un « classique ». Chávez a mis en place un socialisme qu’il faut reconnaître ne marche pas malgré l’argent du pétrole. Le pouvoir en place s’acharne à aller contre le courant par rapport à la mondialisation et vis-à-vis de la réalité économique des pays qui l’entourent. Beaucoup de Français qui ont voté Hollande trouvent le socialisme de Chávez très bien. Très bien pour les Vénézuéliens, mais bien sûr pas pour les « occidentaux ».
La démocratie vénézuélienne est sur le papier une démocratie aussi « occidentale » que celle de la France ou de l’Italie. A bien des égards la Constitution vénézuélienne peut être considérée comme plus « occidentale » ou « moderne » que celle d’un nombre de pays européens.
Ce qui se passe au Venezuela est que les Chavistes qui ont été élus démocratiquement trichent maintenant et veulent rester au pouvoir quoi qu’il arrive. Ils ont détruit des pans entiers des secteurs industriel et agricole du Venezuela pour éliminer toute concurrence aux entreprises d’Etat socialistes totalement incompétentes, tout en mettant dans leurs poches l’argent du pétrole. Faisons une analogie avec le football. Sur le papier, les règles du football sont les mêmes pour tout le monde. Mais quand vous jouez contre l’équipe chaviste, l’arbitre n’est pas neutre et ne siffle pas les pénalités contre eux et annule vos buts. Sous ces conditions, il va être difficile de les battre démocratiquement, mais cela viendra tôt ou tard, et j’ai l’impression que ce sera plus vite que prévu.
@ Pepito:
Le Venezuela est hors sujet en ce qui concerne la discussion sur ce fil. Mon commentaire sur ce point n’avait pas d’autre objet que d’expliquer pourquoi. Cela dit, je reconnais que le terme « démocratie occidentale » est un raccourci exagérément simplificateur. Si vous le trouvez par trop gênant, je peux le remplacer par une périphrase plus longue et plus exacte. Mais cela ne change rien au fond de ma remarque.
@ Logopathe:
+1.
Mouais, pas franchement hilarant, ce sketch de G. Proust. Je n’ai écouté qu’à partir du passage de 2’40 (parce que, bon, désolé, mais je décroche vite sur ce genre d’émission) et j’ai lâché bien vite.
Ce n’est pas très drôle car, visiblement, G. Proust n’a pas d’enfant (ou c’est sa compagne qui s’en occupe), n’a jamais vraiment lu d’histoires à un gosse. Les exemples cités ne me choquent pas vraiment car, si c’est juste pour rigoler du fait qu’un album jeunesse, c’est très niais par rapport à un roman de Cormac McCarthy ou de Céline… Je vois là juste un humoriste qui se la joue macho, « à la Bigard », qui tourne en dérision le côté mignon des historiettes qui font plaisir aux bambins (ouais, que l’homme le plus fort du monde fasse aussi du tricot, je ne trouve pas ça ridicule, je trouve ça mignon).
Je trouve pour ma part important que l’on se préoccupe d’éviter de véhiculer les vieux stéréotypes sur les filles et les garçons (le simple fait de continuer à les transmettre inconsciemment le démontre). Jusqu’ici, je pensais naïvement que c’était partagé par tous et c’est pourquoi, jusqu’ici, je n’aurais pas vu ce sujet comme étant prioritaire mais, lorsqu’on voit les réactions outrées que cela a pu susciter chez certains (rappelons quand même que ce sujet n’a pas été lancé par le gouvernement mais par des intégristes), finalement, je me trompais lourdement : c’est non seulement prioritaire mais urgent.
Franchement, là, on s’enfonce de plus en plus. Entre une homophobie primaire, le soutien de plus en plus assumé des thèses de l’extrême droite et ce débat sur le rôle attribué à chaque sexe, même si ce n’est le fait que d’une frange d’extrémistes, quelle image le milieu catholique donne t-il de lui-même aujourd’hui ? D’autant plus que ce sont souvent les mêmes qui se disent si préoccupés par le sort des enfants qui faisaient (et font parfois encore) tout pour minimiser les crimes abominables commis par ces prêtres pédophiles et la hiérarchie qui les a couvert.
On sait tous très bien que, comme pour les suicidés, pour le baptême des enfants nés hors mariage, pour les divorcés, les âmes des Amérindiens et des Africains, la condamnation des Juifs, pour les sujets scientifiques (Galilée, Darwin, …), l’Église finira par évoluer. Avant la fin du siècle, non seulement l’Église ordonnera des femmes prêtres et reconnaîtra les mariages homos mais, en plus, accordera la bénédiction à ces derniers. Alors, bon sang, on ne peut pas anticiper un peu pour une fois ? Il est passé où le message d’amour de Jésus ???
@ Gwynfrid: Le Venezuela est effectivement pas le sujet, mais le thème des stéréotypes l’est. Traiter l’Amérique latine de sous-pays qui seraient incapables d’avoir une démocratie occidentale est un stéréotype. Je trouve que l’ABCD de l’égalité devrait aussi se concentrer à interdire dès la maternelle les albums « Tintin et les Picaros » et « L’Oreille cassée ». Je vais bientôt contacter l’EN dans ce sens et leur proposer mon projet de BD intitulée « Tintine à San Francisco après avoir changé de sexe ».
« On sait tous très bien que, comme pour les suicidés, pour le baptême des enfants nés hors mariage, pour les divorcés, les âmes des Amérindiens et des Africains, la condamnation des Juifs, pour les sujets scientifiques (Galilée, Darwin, …), l’Église finira par évoluer. » Quand on parle de stéréotypes et et de raccourcis imbéciles, j’ai l’impression qu’on tient un champion : je rappelle au passage que Darwin, c’est une théorie, au même titre que Lamarck; je rappelle au passage que la rotation de la Terre autour du soleil et la position centrale du soleil, c’est le chanoine Copernic après Ptolémée; je rappelle au passage que les premiers opposants aux violences contre les amérindiens furent des Clercs (controverse de Valladolid, par ex)… Quant à l’évolution de l’Eglise sur le mariage entre personnes de même sexe, je parie qu’on est pas près d’une inflexion, eu égard à la dimension essentiellement stérile de la relation induite; je serai moins joueur sur l’ordination de femmes prêtres, même si, si l’on doit parier, je miserais plutôt sur l’ordination d’hommes mariés. Là encore, je n’appelle pas ce « progrès » de mes voeux, pour la bonne et simple raison que le célibat consacré du prêtre me semble une chance pour le fidèle. Tout ça pour dire : laissez l’Eglise hors de ça, si vous ne voulez pas faire l’effort de comprendre ses positions.
Marco, sous-commandant a écrit :
… Qui n’a jamais été dénoncée par l’Eglise catholique.
Sinon, pour le reste du commentaire de Lionide, je me retiens. On ouvre 20 débats, là, qui méritent tous mieux que d’être traités entre deux virgules, en plus pour taper sur un prochain cordialement invité en dernière ligne à retrouver l’amour de Jésus.
Aristote a écrit :
Tout à fait ; c’est ce que dit exactement la DSE (exceptées les filles de joie) ! Mais note bien qu’on n’a pas attendu le libéralisme pour vendre des oeufs et s’en faire cuire qq’uns 🙂 Le problème n’est pas le monastère ou le fermier ; le problème par ex. est tous les outils parasites qui vont spéculer sur les oeufs et créer un marché complètement virtuel, surréaliste de l’oeuf ; où le spéculateur s’en met plein les fouilles, et le fermier lubrique se retrouve à poil. Donc 1) on voit que la régulation est indispensable, dans une juste mesure (cf subsidiarité) ; et 2) on voit qu’on a pas besoin des fumeuses doctrines du libéralisme pour aller faire son marché.
Marco, sous-commandant a écrit :
Ah oui là faut dire… et le pire c’est qu’il n’y a aucune mauvaise foi ! Enfin, attendons Jesus II le retour ; bientôt Jesus III.
@ Courtlaïus:
Le libéralisme, c’est comme le socialisme : c’est un terme qui a tellement d’acceptions que l’on peut lui faire dire n’importe quoi. Un peu comme la Bible : on peut toujours trouver un verset pour soutenir n’importe quelle position ou au contraire un verset qui semble dire une ânerie.
Le libéralisme est né en réaction à l’absolutisme du pouvoir, royal certes, mais aussi ecclésial, l’Église ayant eu tendance à abuser des facilités que lui donnait sa proximité du pouvoir, et nonobstant le fait que cette proximité créait aussi des problèmes.
Je vous accorde bien volontiers que certaines des thèses philosophiques qui ont été élaborées pour contester l’autorité de droit divin sont éminemment discutables. Je tiens que la méfiance viscérale des libéraux vis-à-vis du pouvoir politique est d’une grande actualité et qu’en France, en 2014, le problème ce n’est pas « l’ultralibéralisme » !
NB. On n’a jamais eu besoin d’une quelconque théorie pour « aller faire son marché », qu’elle soit « une fumeuse doctrine du libéralisme » ou la DSE. Mais s’il s’agit de trouver quelque chose à acheter au marché, ces considérations reprennent de l’importance.
Chers cocommentateurs et cher bloggueur: ce qui me frappe, c’est l’image quelque peu plébéien de l’homme véhiculé: football et cambuis.