Ce n’était donc pas fini. Après Jose Manuel Barroso, Romano Prodi. Ainsi « Nicolas Sarkozy et Romano Prodi se rejoignent sur l’idée d’un traité simplifié« . Mieux, selon le JDD, « le mini-traité séduit Prodi ». Grosso modo, tout le monde est d’accord.
L’exposé de ce rapprochement laissera toutefois sur sa faim. Selon l’AFP et Reuters,
« Nous avons défini ensemble ce que signifie le mot traité simplifié », a pour sa part déclaré Romano Prodi. « Cela signifie que les bases de l’Europe, nous les partageons, et que, lors du prochain sommet (européen, les 21 et 22 juin à Bruxelles), nous allons pousser dans cette direction. »
(…)
S’il n’a pas repris à son compte l’expression de « traité simplifié », âprement défendu par le président français pour sortir l’Europe de la crise, M. Prodi n’en a pas moins affirmé qu’il était d’accord avec M. Sarkozy sur plusieurs points : notamment une présidence stable pour l’Union européenne, un ministre des affaires étrangères, la suppression de l’unanimité (extension du vote à la majorité qualifiée), la reconnaissance de la personnalité juridique de l’UE, les trois piliers (pilier communautaire, sécurité et justice). Ils sont également tombés d’accord pour « renforcer la gouvernance économique de la zone euro ». »
S’ils ont défini ensemble ce que signifie l’expression – et ce sont bien les mots de Romano Prodi – j’aimerais comprendre en quoi il ne l’a pas reprise à son compte. Est-ce parce qu’il s’agit d’une dépêche à deux mains AFP et Reuters que l’on n’est pas frappé par sa cohérence ?
Surtout, je me permets de m’interroger sur ce que Monsieur Prodi avait compris, avant. N’avait-il pas eu, jusqu’ici le temps de lire le discours de Nicolas Sarkozy à Bruxelles ? Ou bien les réticences qu’il a pu afficher jusqu’ici, avant que la seule élection de Nicolas Sarkozy ne les efface miraculeusement, n’étaient-elles motivées que par des considérations électorales ? Ce serait manquer de courtoise à l’égard de Romano Prodi et de respect envers son parcours et ses convictions que de le penser.
Reste le sentiment que le fin mot de l’histoire de ce rapprochement nous échappe encore et c’est bien emmerdant, parce que je n’aime pas me coucher sans connaître la fin de l’histoire.
Jose Manuel, Romano… Gare, Jose Luis, ça se rapproche.
* * *
Les plus attentifs auront noté que Romano Prodi est meilleur que Nicolas Sarkozy en vélo
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Et si c’était simplement la preuve que le « bon sens paysan » commençait à le remporter sur les positions partisanes basiques !
C’est pourtant pas bien mystérieux.
La seule certitude que l’on a est que la constitution Sarkozy sera un recul par raport au TCE.
Le dilemne de Prodi vient de ce qu’il est dur de prédire l’ampleur de ce recul : en lisant les discours de Sarkozy, on n’en connait que la borne inférieure (déjà pas négligeable) de ce recul. Qui peut drastiquement s’aggraver lors des marchandages inter-gouvernementaux (voie choisie par Sarkozy plutôt que celle plus démocratique et plus efficace, l’histoire l’a montré, de la Convention)
Chez l’eurodéputé Alain Lipietz, on peut lire une anlyse détailée (et impeccable) des enjeux de la nouvelle bataille constitutionnelle
@jmfayard
[quote post= »337″]Chez l’eurodéputé Alain Lipietz, on peut lire une anlyse détailée (et impeccable) …[/quote]
Pa si impeccable que ça !
Il déduit donc je ne comprends pas trop par quelle mécanisme intellectuel que par l’élection de N.Sarkozy on peut attribuer le Non français à l’extrème droite. Il oublie intelligemment de dire que les électeurs de gauche (dont les verts) ont majoritairement voté Non sous l’impulsion de L.Fabius (qui avait oublié que les adhérents PS s’étaient majoritairement prononcés pour le Oui et pensait donc pouvoir être désigné par ceux ci candidat à la présidence de la république).
Le reste est à l’avenant. De soit disant ruses et feintes de la droite et de la gauche libérales …
A.Lipietz est donc un politique français de gauche comme les autres qui participe comme au moment du referendum sur le TCE au flou contestataire permanent en opposition à ceux qui cherchent une voie de déblocage de l’Europe qui a bien besoin de gagner en maturité pour compter parmi les quelques grandes puissances mondiales.
à Boun
Quelques faits :
Alain Lipietz comme la quasi totalité des verts européens, a voté OUI lorsque le parlement européen s’est prononcé sur le TCE (approuvé à 85%) ; les militants verts français se sont prononcés majoritairement pour le TCE par référendum interne ; Alain Lipietz a mené une campagne intense pour le OUI ( cf http://lipietz.net/spip.php?mot131 : 6 sites ; 33 billets dans son blog ; 79 articles)
Contrairement à ce que prétend la mythologie du »non de gauche » et comme le dit Alain Lipietz, le Non de 2005 se décomposait en 30% de NON de droite, largement ramassé sur sa partie extrême (Dupont-Aignan, De Villiers, Le Pen d’un côté contre 80% de OUI parmi les électeurs de droite modérée) contre 25% d’électeurs de gauche. Ce sont donc bel et bien les premiers qui étaient majoritaires.
Quand aux 25% de NON d’électeurs de gauche, il faut distinguer l’attitude des dirigeants et des électeurs. Fabius, dont il ne faut par ailleurs pas surestimer l’importance, c’est un opportuniste et il fait clairement partie de la droite de la gauche (cf ses actions au gouvernement), donc il avait deux raisons fortes de voter NON. Alain Lipietz n’est pas du tout sur la même ligne, donc on ne peut pas lui reprocher l’attitude de Fabius.
Quand à leurs électeurs, il faut distinguer entre une moitié effectivement plutôt nationaliste (les électeurs proches de Chevènement, ATTAC, PCF) et une moitié à qui l’on a menti sur les enjeux du TCE. Mal informée comme elle l’était, on ne peut pas lui en vouloir d’avoir voté avec ses tripes, donc NON puisque le bilan de Maastricht-Nice n’était effectivement pas bon (ironiquement ou plutôt tragiquement, ils ont voté pour qu’on conserve ce qui n’a pas marché). Il faut plutôt s’en prendre à l’insuffisance de la campagne en faveur du OUI et surtout au retard accumulé jusque là en matière de pédagogie européenne. D’où la phrase finale de l’analyse de Lipietz : Encore faudra-t-il, cette fois, en France, bien en comprendre les enjeux.
C’est marrant que cela vous semble confus (ou alors le second degré de ce billet m’aurait-il échappé ?), à moi cela semble très clair. En diplomatie, les mots ont encore plus de poids qu’ailleurs, or Romano prodi n’aimait pas l’idée d’un « Mini-Traité », initialement émise par Nicolas Sarkozy. Aparemment, le terme de Traité « simplifié » lui paraît plus acceptable.
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-30988604@7-37,0.html?xtor=RSS-3208
Chipotage ? Je ne crois pas. D’autant plus que par ses réserves, Romano Prodi entend peut-être signifier que Sarkozy, s’il a la louable intention de relancer l’Europe, ne va pas devenir son mentor en la matière et qu’il ne s’agit pas de se « rallier » à ses idées, mais de les « partager ».
« Il a cité notamment la reconnaissance de la personnalité juridique de l’Union, la présidence de l’Union européenne, le ministre des Affaires étrangères, et l’extension du champ de la majorité qualifiée.
Nicolas Sarkozy a évoqué de son côté des « positions très proches » sur cette question. « L’Italie est attachée à la présidence de conseil stable. La France aussi », a ainsi affirmé le président français. Rome tient à conserver l’idée d’un ministre des Affaires étrangères européen? « La France aussi ». L’Italie veut « développer les règles de majorité (…) la France est d’accord ». »
http://fr.news.yahoo.com/28052007/5/traite-simplifie-romano-prodi-evoque-des-objectifs-communs-entre-paris.html
Enfin, je ne comprends pas ce que vous voulez dire par « les réticences qu’il [Prodi] a pu afficher jusqu’ici (…) n’étaient-elles motivées que par des considérations électorales ? »
Quelles considérations électorales ???
[quote comment= »24087″]La seule certitude que l’on a est que la constitution Sarkozy sera un recul par raport au TCE.[/quote]
Deux choses : (i) je ne suis pas vraiment certain de percevoir le recul et (ii) on peut proposer de reprendre le même Traité, ce qui devrait beaucoup plaire à tout le monde, ou envisager d' »aller plus loin », étant précisé que chacun a sa propre conception du « plus loin ». En attendant que l’on se mette d’accord pour « aller plus loin », on ne sera allé nulle part, encalminé dans nos institutions mal ficelées.
« Gare, Jose Luis, ça se rapproche. »
J’ai encore en mémoire les images du meeting de Ségolène Royal à Toulouse, auquel Jose-Luis était invité, et de sa tête un peu génée lorsqu’il montait sur scene avec Ségolène Royal. Le pauvre, mais qu’allait-il faire dans cette galère…
Tout ça c’est très bien, en tout cas pour le moment. Je crains un peu que l’effet sur les gens ne soit le suivant : les chefs d’Etat discutent entre eux de la meilleure façon de faire passer un texte dont ils pensent qu’il est bon, et voient comment le faire passer à tout prix, malgré le refus des français.
Si c’est ça l’image qui ressort, on aura raté une occasion de faire l’Europe politique, en cassant l’idée d’une Europe technocratique. Mais on se sera donné une chance de créer une nouvelle occasion, plus tard, une fois la confiance rétablie. C’est vrai.
Bref, je ne sais pas trop quoi penser de tout ça.
Sinon que dans ce domaine la forme (la façon dont le texte est adopté) est aussi importante que le fond (le contenu).
Je ne peux qu’acquiescer à l’idée qu’aucune voie n’est sans risques. Celle-ci me parait la meilleure mais elle fait effectivement courir le risque que tu soulignes, à savoir que « ce sont encore ceux d’en haut qui décident pour nous« . Cela étant, il y a eu la campagne présidentielle, qui a été l’occasion de faire un peu (pas trop non plus) de pédagogie sur le sujet. Il serait bon d’en refaire. Mais je pense que, face à une situation assez indemerdable – tirer les leçons d’un référendum difficilement réductible à une seule position, tout en recherchant un concensus avec les pays qui, ayant ratifié le TCE, ne voient pas de raisons particulières de privilégier l’exercice français de sa souveraineté – il revient au politique de trancher. Je sais que nous n’avons pas la même vision et que tu plus favorable au référendum. Reste que les inconvénients que j’y vois me semble plus grand que ceux de la démarche retenue par Nicolas Sarkozy.
[quote comment= »24107″]Deux choses : (i) je ne suis pas vraiment certain de percevoir le recul[/quote]
Sur la réalité du recul : le principe des marchandages inter-gouvernementaux, c’est que chacun a un droit de véto. Aussi dans le pire des cas, les refus individuels de chacun des gouvernements représentés par leurs diplomates s’additionnent.
Ainsi l’échec de la constitution de Nice est l’addition du refus de Chirac/Jospin de modifier le mode de décision au Conseil (« faut pas que l’Allemagne pèse plus que nous ») le refus du Luxembourg de lever l’unanimité en matière fiscal le refus des anglais de donner une valeur juridique aux droits fondamentaux le refus des allemands de modifier les règles de la BCE …
Tout autre a été la méthode choisie lors de la Convention pour l’avenir de l’Europe, où des élus du peuple ont élaboré à la place des diplomates un paquet global qui pourrait être estimé dans l’ensemble positif par chacun.
Donc pour voir jusqu’où peut aller le recul du plan Sarkozy :
1) On part du TCE
2) On y retranche ce que Sarkozy refuse
[quote]Le plan Sarkozy semble reprendre la quasi totalité de la première partie et même de la 4e (les procédures de révision), ignorant bien entendu la IIè (les droits fondamentaux) et laissant en l’état le morceau des traités actuels qui avait été intégré, modifié, dans la troisième partie. Or c’est là, dans cette troisième partie, qu’étaient inscrits, paragraphe par paragraphe, les domaines qui passaient de la règle de l’unanimité à la règle de la codécision et de la majorité !
On voit la ruse : en adoptant la première partie, le plan Sarkozy feint de donner des gages aux partisans (sociaux démocrates ou écologistes) d’une concurrence mieux régulée, tout en laissant dans les faits la plupart des domaines dans l’état actuel, hors de portée d’une régulation politique et abandonnés aux lois de la « concurrence libre et ouverte ».
Quant à l’oubli de la seconde partie et des articles nouveaux de la IIIè partie, nous avons appris en France à en mesurer la portée. Par exemple, le gros de l’année 2006 a été consacré à une bataille (perdue) pour rétablir l’article 122 sur les services publics. La charte des droits fondamentaux (IIe partie du TCE) rendait d’office inconstitutionnels le CPE et le CNE. Idem pour les féministes qui luttent contre le proxénétisme (et perdent le III-271), pour les faucheurs d’OGM (le PE aurait eu la main sur les autorisation de mise en culture de la Commission), etc.[/quote]
3) plus ce que les Pays-Bas refusent
[quote]Mercredi, douche froide de Jan Peter Belkanende. Le Premier ministre des Pays Bas, qui était personnellement pour le Oui, interprète le véritable rejet des électeurs comme un trop plein d’Europe (euro, élargissement, immigration, harmonisation des lois…) Il a raison : selon les sondages, ses concitoyens ne veulent ni du mot Constitution, ni du drapeau aux 12 étoiles, ni même de l’Hymne à la Joie ! Selon lui, une seule solution : en arrière toute, à petit pas.[/quote]
4) Plus ce que Blair et Brown refusent :
[quote]
Sur le contenu du futur traité, on peut supposer que Brown va avoir la même approche que Blair. En premier lieu, les deux hommes sont d’accords pour que le futur traité ne s’appelle pas «constitution.» C’est une évidence, à part quelques Allemands et Belges, peu regretteront ce rétropédalage. Il ne fait pas de doutes non plus que Brown va tenter d’éliminer purement et simplement la Charte des Droits Fondamentaux du futur traité. Au mieux, on pourrait avoir une référence à la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Là, question allégement, c’est plutôt radical comme régime minceur. Certains suggèrent d’ailleurs que Nicolas Sarkozy serait heureux d’envoyer la Charte aux archives. Même chose pour la révision des procédures de vote au sein du Conseil, il semblerait que Blair et Brown veuillent diminuer la part des votes à la majorité qualifiée tels que le proposait le TCE. Alain Lamassoure, eurodéputé et conseiller de Nicolas Sarkozy, a d’ailleurs mis en garde Londres que « le Royaume Uni peut-être tenté de vouloir réviser la liste des sujets qui devraient être décidés à la majorité qualifiée plutôt qu’à l’unanimité (…) pour le reste des États-Membres, ce n’est simplement pas négociable. » Vraiment ? Tout d’abord les Tchèques et les Polonais qui affirment ouvertement que le futur traité devra leur être aussi favorable que celui de Nice. Il est aussi possible que la France n’obtienne pas le soutien de pays comme l’Irlande ou la Suède qui, s’en s’opposer à une extension du vote à la majorité qualifiée, préféreraient le maintien du vote à l’unanimité.
Toutefois, des zones d’ombres sur les préférences de Brown demeurent. En particulier sur la personnalité légale de l’UE, le rôle d’un Président et d’un ministre des affaires étrangères de l’UE. Difficile de prédire ce que Brown va faire car comme le soulignait Timothy Garton «Brownology is the Sovietology de nos jours.» Mystère et boules de gommes, donc.
[/quote]
4) plus ce que les polonais refusent…
CQFD, il est difficile de voir où atterira le curseur entre « presque aussi bien que le TCE » et « à peine mieux que Maastricht-Nice ».
[quote] et (ii) on peut proposer de reprendre le même Traité, ce qui devrait beaucoup plaire à tout le monde, ou envisager d' »aller plus loin », étant précisé que chacun a sa propre conception du « plus loin ». En attendant que l’on se mette d’accord pour « aller plus loin », on ne sera allé nulle part, encalminé dans nos institutions mal ficelées.[/quote]
L’appel à la résignation est fort mais outre que j’ai des scrupules à dire avec Brecht « le peuple a mal voté ? Il suffit de dissoudre le peuple et d’en nommer un nouveau », je trouve qu’il est trop tôt pour se résigner à l’inexistence d’une sortie de crise par le haut. Les propositions de Duff, Voggenhueber, Onesta, … sont là pour le prouver.
[quote comment= »24087″]La seule certitude que l’on a est que la constitution Sarkozy sera un recul par raport au TCE.[/quote]
C’est un recul dans la mesure où l’on perd le titre de Constitution. Mais le TCE a été rejeté, on savait à quoi s’attendre à l’époque.
Quant à Lipietz, ce qu’il raconte est complètement délirant. C’est même insupportable cette vision des choses sur une constitution de droite ou de gauche, c’est comme sur l’écologie : ces gens là devraient éviter de croire que des thèmes peuvent être classés arbitrairement d’un côté ou de l’autre du champ politique, pour en fin de compte mieux se croire supérieur.
[quote comment= »24110″]Si c’est ça l’image qui ressort, on aura raté une occasion de faire l’Europe politique, en cassant l’idée d’une Europe technocratique. Mais on se sera donné une chance de créer une nouvelle occasion, plus tard, une fois la confiance rétablie. C’est vrai.[/quote]
Effectivement, il y a bien une perte à ce niveau là. On est obligé de passer par là pour faire relancer les battements de coeur de l’Europe, alors qu’elle aurait pu être en bien meilleure forme en cas de vote positif. Mais le non l’a emporté… Dans les circonstances actuelles, le plan Sarkozy me semble être l’issue de crise la plus raisonnable.
Il était peut être trop tôt pour une constitution. Faudra retenter le coup dans 20 ans. D’ici là, il faudra que quelqu’un m’explique ce que faisait ce titre III dans le texte, qui nous a inutilement plombé.
@ jmfayard
Reste que globalement, la position des verts sur le TCE n’était pas très claire. Un certain nombre était contre, et on a pas trop entendu les vert pour le OUI (il parait que c’était la « ligne officielle » des verts, si cette expression veut bien dire quelque chose chez nos amis écologistes).
Si il y avait un deuxième référendum, sur le même traité ou un traité modifié, les verts feraient il de la pédagogie pour aider Sarko à passer son traité ? Ou trouveraient ils dans les 300 pages (on trouve toujours ce que l’on cherche) du traité des motifs de rejet ou de réserve (on est jamais trop prudent)?
Je penche pour la deuxième solution…
C’est évident, si les français avaient voté oui, on serait pas en train de négocier des « reculs »… mais nécessité fait loi.
Fabius, dont il ne faut par ailleurs pas surestimer l’importance, c’est un opportuniste et il fait clairement partie de la droite de la gauche (cf ses actions au gouvernement), donc il avait deux raisons fortes de voter NON.
Heu… vous êtes sur de la deuxième raison ?
Le NON était pro-européen et de gauche, il devient subitement nationaliste et de droite. Même si je suis globalement d’accord avec vous sur les raisons de la défaite du OUI, j’admire votre indéniable habileté à jouer avec les pourcentages…
Sinon, j’ai noté que l’article du monde parlait d’un prochain sommet méditerranéen des pays européen. C’est un prélude à l’Union Méditerranéenne, appelée de ses voeux par Sarkozy lors de son élection ?
Donc, pour comprendre pourquoi le projet de Nicolas Sarkozy serait un recul, il faudrait prendre en compte ce que refusent la Hollande et la Grande-Bretagne, plus ce que la Pologne refuserait mais dont vous ne vous souvenez pas ? Je sais que vous êtes un inconditionnel de Nicolas Sarkozy mais il faut tout de même que je vous rappelle qu’il n’est le Chef de l’Etat que de la France.
Quant au contenu des propositions de Nicolas Sarkozy, peut-être Alain Lipietz devrait-il se renseigner, et lire la presse ? Présenter Nicolas Sarkozy et, de facto, j’imagine, l’ensemble de la droite, comme opposé à l’adoption de la Charte des droits fondamentaux pour mieux b… le travailleur est d’un sectarisme assez goûteux. On fait encore mention de la Charte des droits fondamentaux parmi les « innovations » proposées par Nicolas Sarkozy dans Le Monde de ce jour. Je ne serais pas d’accord avec la « gauche antilibérale », je crois qu’il faut que je me fasse une raison.
Alors, soit, critiquez, c’est statutaire. Mais pendant que vous rêvez à un projet qui satisfasse les souhaits des anti-libéraux, assez majoritaires en France comme chacun sait (notamment depuis les dernières élections), il faut bien que l’Europe avance. Je ne suis pas certain de partager beaucoup de points de l' »analyse détaillée (et impeccable) des enjeux » par Alain Lipietz…
[quote comment= »24118″]à jmfayard
Reste que globalement, la position des verts sur le TCE n’était pas très claire. Un certain nombre était contre, et on a pas trop entendu les vert pour le OUI (il parait que c’était la « ligne officielle » des verts, si cette expression veut bien dire quelque chose chez nos amis écologistes).[/quote]
Le référendum interne aux verts a tranché en faveur du Oui. Hélas, il y a eu quelques « Fabius » pour ne pas accepter le verdict, mais comme lui ils l’ont payé cher aux élections internes suivantes.
[quote comment= »24118″]à jmfayard
Fabius, dont il ne faut par ailleurs pas surestimer l’importance, c’est un opportuniste et il fait clairement partie de la droite de la gauche (cf ses actions au gouvernement), donc il avait deux raisons fortes de voter NON.
Heu… vous êtes sur de la deuxième raison ?[/quote]
Sûr et certain.
Fabius est un molletiste – du nom de Guy Mollet qui initia la pratique de combiner un discours très à gauche dans l’opposition et une pratique très modérée voire à droite au pouvoir.
Rappelez-vous. Le gouvernement Jospin était pendant les 2-3 premières années le plus à gauche d’Europe. Pourtant en 2002, Jospin recueille 11% des voix des ouvriers. Entre les deux, il y a eu la nomination de Fabius comme ministre des finances. Sa philosophie d’alors, il la détaille dans une interview au monde doctement consacrée à la « stabcroissance », où il y stigmatise les « étatolâtres » et les « dépensophiles ». Face à la « cagnotte » (en fait un déficit budgétaire pas aussi élevé que prévu), il choisit de baisser les impôts des classes moyennes supérieures creusant ainsi la dette au lieu de la combler pour soulager les générations futures. Auparavant, Fabius était le premier ministre qui négocia et signa l’Acte Unique. Sur le fond, son NON au TCE qui permet de conserver l’Europe telle qu’il l’a voulue et construire, s’inscrit sans ambiguité dans la ligne politique « droite de la gauche » qui a toujours été la sienne.
Le côté paradoxal provient de ce que certains dirigeants sur une ligne « gauche de la gauche » se sont intoxiqués avec des illusions, à l’instar de Marie-George Buffet qui prévoyait à la télévision qu’il y aurait un grand élan communiste dans toute l’Europe de l’Est si le NON l’emportait en France.
Laurent Fabius lui avait toute la connaissance des dossiers et l’intelligence nécessaire pour savoir que ce serait effectivement l’inverse – ce qui aujourd’hui crève les yeux. Mais plutôt que de les contredire, et c’est là que son côté opportuniste intervient, il a espéré fédérer toute la gauche derrière lui en jouant sur les deux tableaux en même temps.
Bon, le résultat est connu : 18% des voix aux primaires socialistes. « Fabius gauchiste », c’était un peu énorme à avaler quand même. Aujourd’hui je pense qu’il est définitivement grillé.
Mais honnêtement, je ne crois pas que son coup de bluff ait joué autant que ça dans la victoire du NON.
[quote comment= »24146″]Donc, pour comprendre pourquoi le projet de Nicolas Sarkozy serait un recul, il faudrait prendre en compte ce que refusent la Hollande et la Grande-Bretagne, plus ce que la Pologne refuserait mais dont vous ne vous souvenez pas ? Je sais que vous êtes un inconditionnel de Nicolas Sarkozy mais il faut tout de même que je vous rappelle qu’il n’est le Chef de l’Etat que de la France.[/quote]
Ca n’a rien à voir avec le fait que je n’aime pas la politique intérieure que compte mener Sarkozy.
Il n’est pas directement responsable des exigences de la Pologne&cie, mais par la méthode qu’il a choisi, il ouvre la boîte de Pandore du détricotage des avancées du TCE. Le « Plan A+ » par exemple n’avait pas cet inconvénient.
[quote]Quant au contenu des propositions de Nicolas Sarkozy, peut-être Alain Lipietz devrait-il se renseigner, et lire la presse ? Présenter Nicolas Sarkozy et, de facto, j’imagine, l’ensemble de la droite, comme opposé à l’adoption de la Charte des droits fondamentaux pour mieux b… le travailleur est d’un sectarisme assez goûteux. On fait encore mention de la Charte des droits fondamentaux parmi les « innovations » proposées par Nicolas Sarkozy dans Le Monde de ce jour. Je ne serais pas d’accord avec la « gauche antilibérale », je crois qu’il faut que je me fasse une raison.[/quote]
Ca tombe bien, je ne me reconnais pas non plus dans la « gauche antilibérale ».
Sur le contenu de la Charte, je susi désolé mais il est clair :
[quote]
Article 30 de la charte des droits fondamentaux
Protection en cas de licenciement injustifié
——————-
Tout travailleur a droit à une protection contre tout licenciement injustifié, conformément au droit communautaire et aux législations et pratiques nationales.
http://ec.europa.eu/justice_home/unit/charte/fr/charter-solidarity.html
[/quote]
Comme le CNE et le CPE rendent précisément impossible cette protection contre le le licenciement injustifié, puisque l’employeur peut licencier pendant 2 ans tout employé sous ce contrat sans avoir à se justifier, la cour de justice européenne ou le conseil constitutionnel les auraient invalidés.
Sur son inclusion ou non dans le plan sarkozy :
Dans le discours initial de Bruxelles (je l’ai lu), Sarkozy faisait clairement l’impasse sur la charte des droits fondamentaux. Si ce n’est plus le cas, effectivement ça enlève une bonne moitié des critiques de Lipietz.
Je lis donc l’article que vous me proposez.
[quote]L’Elysée n’évoque plus qu’une dizaine d’innovations : […] référence à la charte des droits fondamentaux[/quote]
Référence plutôt qu’inclusion ? Il faut voir si ça garde une valeur légale contraignante. Mais dans l’ensemble un point pour vous.
Cependant je lis aussi dans le même article :
[quote]Pour persuader le Britannique Tony Blair et son successeur désigné Gordon Brown d’accepter un texte nouveau, il va falloir l’édulcorer. M. Brown veut éviter d’avoir à convoquer le référendum promis par M. Blair, qui serait une sorte d’élection générale anticipée. Pour cela, il veut ôter au texte son vernis constitutionnel : les symboles de l’Union (drapeau, hymne, etc.), la charte des droits fondamentaux, à laquelle les Allemands sont très attachés. L’enjeu est de leur faire renoncer à leur droit de veto, notamment en matière de justice et d’immigration. « Blair peut être courageux sur la majorité qualifiée s’il n’y a rien sur la charte et les symboles de l’Union », espère un porte-parole de l’Elysée[/quote]
La première partie en gras confirme que la charte est bien remise en question, mais par les anglais. Comme on est dans le même bateau, ça ne nous avance pas beaucoup mais c’est à noter par justice pour Sarkozy. Sauf que la dernière phrase sous-entend clairement que les diplomates de Sarkozy ont d’ores et déjà fait une croix dessus.
[quote comment= »24153″]
Il n’est pas directement responsable des exigences de la Pologne&cie, mais par la méthode qu’il a choisi, il ouvre la boîte de Pandore du détricotage des avancées du TCE. Le « Plan A+ » par exemple n’avait pas cet inconvénient.
[/quote]
Si tu trouves une unanimité pour voter ton groupe sanguin, je serais le premier à aller donner le mien à la croix-rouge locale. Sinon parlons de réalité.
Non le TRAITE INSTITUTIONNEL SIMPLIFIE, oui j’ai bien écrit INSTITUTIONNEL, n’est pas une marche en arrière c’est une étape sur la longue voie qui peut nous rapprocher d’un futur nouveau TCE. Base instutionnelle indispensable pour que l’immense machine Europe continue à avancer.
Et pour reprendre ma métaphore animalière, comme on est au fond du ravin, on n’a pas d’autre choix que d’essayer de gravir la montagne pour ne pas crever de faim dans ce trou. Et le TRAITE INSTITUTIONNEL SIMPLIFIE n’est que malheureusement un crampon sur le long trajet jusqu’au sommet. Mais comme on n’est pas des Superman qui bondissent d’un coup on doit s’échiner comme des vulgaires alpinistes du dimanche. Et comme la chute est toujours possible vaut mieux avoir un crampon en plus et un peu plus haut que rien du tout.
Edit le titre de ton billet : « à l’espagnole », maintenant !
[quote comment= »24933″]Edit le titre de ton billet : « à l’espagnole », maintenant ![/quote]
tiens en voila un que j’avais oublier
blanc d’Espagne, poudre blancher servant à récurer l’argenterie ( je crois que je lui ai trouver une utilité…elle qui voulait être utile…ok j’arrête…)
[quote comment= »24933″]Edit le titre de ton billet : « à l’espagnole », maintenant ![/quote]
Effectivement ! C’est sa tournée !
Restent, apparemment, Anglais, Polonais, et Tchèques. Et le Premier Ministre polonais qui déclare : « la Pologne était prête à mourir pour imposer ses vues. »
Je crois qu’on commence tous à les aimer, les frères Kaczynski…